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III - À corps perdu

Chapitre 15

Journée de détente

Divers
Baignade, jet-ski, promenade… voilà le programme non exhaustif de Typhaine et Florian durant cette journée. Ils n’ont pas eu le temps de s’ennuyer, ce qui était bien le but recherché, et à aucun moment ils n’ont évoqué ce qui les a amenés si loin de chez eux. Ils étaient comme deux amis en vacances, enfin, deux amis… S’il n’y a pas eu de rapprochements intimes ou de baisers entre eux, la manière qu’ils avaient de se comporter l’un envers l’autre, à certains moments, auraient pu soulever quelques interrogations vu de l’extérieur.Jenny n’a pas quitté les pensées de Florian, mais ce n’était pas comme d’habitude, tout simplement parce qu’à bien des égards, Typhaine lui rappelle beaucoup sa compagne. À l’époque, avant de mieux la connaître, il avait des à-priori basés sur des expériences peu flatteuses, mais son avis avait fini par évoluer. C’est exactement ce qui arrive avec Typhaine, elle se comporte naturellement, aux antipodes de ce à quoi elle l’avait habitué. Elle est pétillante, drôle, pleine de vie, tout comme Jenny, et cette impression lui fait un bien fou.Du côté de Typhaine, elle vient de passer une journée comme elle n’en avait plus vécu depuis une éternité, et le mot est faible. Elle s’est lâchée, comme si jusqu’à présent, sa bonne humeur était bridée. Elle a rarement pu se laisser aller à ce point car pour ça, elle a besoin d’être sur la même longueur d’onde que son partenaire. Avec son mari, c’est comme s’il émettait en ondes AM alors qu’elle est en ondes FM. Ils ne se comprennent pas, ils ne se comprennent plus depuis longtemps de toute manière, mais avec la journée qu’elle vient de vivre, ça lui saute encore plus à la figure. Typhaine est heureuse, elle a plus souri et rigolé en quelques heures en compagnie de Florian qu’en plusieurs mois avec Fred.
Après avoir flâné un long moment à Venice Beach pour admirer les pensionnaires de l’immense skate park sortir des tricks tous plus dingues les uns que les autres, ils ont loué des vélos pour se balader le long de la plage avant de finir à Pacific Park. Ils y sont restés assez longtemps pour faire un tour de manège et regarder les boutiques de souvenirs, puis direction la plage pour admirer le magnifique coucher de soleil sur la mer.Typhaine a ensuite emmené Florian dans un pub pour commencer la soirée comme il se doit. Elle en a profité pour lui lancer un défi : boire deux pintes de bière le plus rapidement possible. Sans doute mis en confiance par la paire de couilles qui pendouille entre ses jambes, Florian a accepté sans penser à prendre en compte les origines irlandaises de son amie. Il a compris son erreur quand elle a torché sa première pinte alors que de son côté, il arrivait péniblement à la moitié. Elle a eu la courtoisie d’attendre sagement qu’il termine avant d’enfoncer le clou avec la seconde. Elle a englouti quasiment un litre de bière comme si c’était de l’eau et semble d’ailleurs prête à continuer alors que Florian, lui, sature déjà.
— Putain, mais où t’as mis tout ce que tu viens de boire ? demande-t-il en étouffant les nombreux dégazages de son estomac.— J’ai une belle expérience en la matière ! Et encore, là, je suis rouillée, la dernière fois remonte à loin. Quand j’étais bien plus jeune, deux pintes de bière, c’était juste pour me chauffer !— C’est plus un piège qu’un défi, du coup !— Peut-être, mais t’as quand même perdu ! rétorque-t-elle avec un grand sourire.— C’est vrai. Bon, je suppose que j’ai droit à un gage alors. Je te préviens, je ne cours pas à poil devant tout le monde !— Non, je te rassure, je vais rester sage. Je vais juste te demander de me raconter la plus grosse honte que tu as vécue.— Oulah…
Florian ne réfléchit pas longtemps avant d’enchaîner.
— Je me suis retrouvé en train de pisser au milieu d’une route en plein centre-ville et devant des dizaines de personnes, sinon, c’est pas drôle, confesse-t-il.— Pourquoi t’as fait ça ? demande-t-elle après un fou rire.— J’étais complètement bourré. On fêtait la fin de la période des examens et alors que d’habitude, je m’arrête de boire au moment où je sens qu’il le faut, là, j’avais continué. Je me souviens juste m’être réveillé en cellule de dégrisement.— Ah oui, carrément !— Mais les flics ont été cool, ils ont bien compris que si j’avais un peu dérapé, j’étais pas non plus un danger public. Et puis ils ont eu des choses bien plus graves à gérer ce soir-là, donc ils m’ont fait un peu de morale et m’ont laissé repartir quand j’étais dans un état un peu plus potable.— Tu t’en es bien sorti.— Oui ! Heureusement qu’à l’époque, il n’y avait pas encore trop de téléphone portable, sinon, je te dis pas le dossier ! Depuis ce jour, je me suis juré de ne plus jamais me bourrer la gueule. C’est pour ça que j’ai préféré te laisser gagner, dit-il en souriant.
Typhaine étouffe un rire.
— Ouais, on va dire ça !— Bon, et toi alors ?— Moi ?— Oui, ta plus grosse honte, c’est quoi ?— Euh, c’est moi qui ai gagné, je te rappelle !— Alors vu que je suis deuxième, j’ai droit à ta deuxième plus grosse honte !— T’es un petit malin toi !
Florian lui lance un clin d’œil.
— Allez, ok ! accepte-t-elle. C’était chez une amie, une soirée d’anniversaire si ma mémoire est bonne. Comme tu t’en doutes, l’alcool coulait à flot et moi aussi, j’ai perdu un pari.— Tu aimes faire des paris on dirait !— Je suis très joueuse, avoue-t-elle.— Je sais, je suis bien placé pour le savoir !
Florian fait moins référence au pari qu’il vient de perdre qu’aux nombreuses fois où la rouquine a joué avec lui d’une manière plus physique, au grand dam de sa petite amie.
— Donc, continue-t-elle après avoir esquissé un sourire, en guise de gage, mes amies étant tout aussi bourrées que moi, ces pétasses n’ont rien trouvé de mieux que de vouloir me teindre les cheveux.— J’ai l’impression qu’on n’a pas la même notion d’une honte !— Non mais attends, c’était pas n’importe quelle teinture ! La copine chez qui on était avait une mère coiffeuse, du coup, elles ont mélangé tout un tas de coloration entre elles.— Et ça a donné quoi ?— Une sorte de bouillie verdâtre aux reflets marronnasses que n’importe quelle nana saine d’esprit aurait refusé d’approcher de ses cheveux. Sauf qu’à l’époque, saine d’esprit, je ne l’étais pas vraiment en étant sobre, mais alors bourrée, tu imagines ! Du coup, elles m’ont soigneusement appliqué cette merde infâme et le pire, c’est que j’étais morte de rire !— Une fois appliqué, la couleur était la même ?— À peu de choses près, oui. Quand je me suis vue dans la glace le lendemain matin et que j’ai constaté le désastre, j’étais dégoûtée, et c’est rien à côté de la réaction de ma mère. Elle était folle, contrairement à mon père qui s’était bien marré !— Il y a des preuves de ce massacre ?— Ma mère a pris des photos, donc elle doit encore les avoir, mais le jour où je mets la main dessus, je les brûle !— Et t’as gardé cette couleur combien de temps ?— Ben…
Elle grimace.
— Quoi ? l’interroge-t-il.— Si je te dis ce qu’il s’est passé après, là, on rentre dans ma plus grosse honte.— Au point où tu en es de toute façon…, souffle-t-il, goguenard.
Elle pousse un long soupir accompagné d’un regard de chien battu.
— Allez, crache le morceau ! insiste Florian.— Bon… Premièrement, il faut savoir qu’à l’époque, j’avais tendance à ne pas prendre beaucoup soin de mes cheveux. De manière générale, tout ce qui touchait de près ou de loin à l’esthétisme me passait loin au-dessus de la tête. Ma mère a insisté pour que j’aille chez le coiffeur dès le lendemain pour arranger les dégâts, mais comme avant ça, mes cheveux étaient déjà pas mal abîmés, d’avoir balancé dessus tout un tas de produits différents à encore plus dégradé la situation. Le coiffeur ne voulait pas mettre quoi que ce soit d’autre sur mes cheveux.— Et ?
Typhaine gémit en pensant à la suite.
— Ma mère a dit au coiffeur de me raser la tête pour repartir sur une base saine. C’était ma punition pour avoir fait n’importe quoi.— T’es sérieuse ? Tu t’es retrouvée avec la boule à zéro ?— Oui…
Cette fois, c’est Florian qui explose de rire.
— J’avais honte, mais honte…, se lamente-t-elle.— Ah ça a dû être une sacrée expérience ! Et comment ont réagi les gens ?— Il y avait deux écoles : les personnes qui me connaissaient et qui savaient pourquoi j’avais fait ça se foutaient de ma gueule, et ceux qui ne me connaissaient pas étaient adorables avec moi, car ils pensaient que j’étais malade.— J’ai du mal à t’imaginer sans ta tignasse, surtout avec ta magnifique chevelure d’aujourd’hui.— Ben cherche pas à imaginer ! À partir de ce jour, j’ai commencé à prendre un peu plus soin de moi.— Quand on voit le résultat, on va dire que c’était une excellente décision !
Voilà que les deux bières commencent à produire leur effet désinhibant ; sans celui-ci, Florian n’aurait jamais lancé ces deux compliments coup sur coup. Typhaine se contente de sourire en baissant un peu les yeux. Un mélange de gêne et de tension s’installe entre eux.
— On va dire que niveau honte, tu es la grande gagnante ! dit Florian.— Pisser devant tout le monde, c’est pas mal non plus.— Mais le lendemain, ça ne se voit plus.— C’est vrai.
Alors que Florian ne reste jamais très longtemps à fixer Typhaine afin d’éviter que son trouble ne prenne trop d’ampleur, voilà qu’il ne la lâche plus des yeux. Ce n’est cependant pas un regard licencieux ou trop insistant, mais plutôt bienveillant et charmeur.Typhaine est intimidée par l’attention inhabituelle que lui porte Florian. Pourtant si prompte à jouer avec lui de cette manière, voilà qu’elle se retrouve, à son tour, mal à l’aise.
— Pourquoi tu me regardes comme ça ? demande-t-elle, la peau de ses joues légèrement teintée de rouge.— Je me disais qu’après la journée qu’on vient de passer, je ne peux pas m’empêcher de me dire que Fred est un sacré chanceux de t’avoir comme femme. Mais dans le même temps, vu comme tu le mènes en bateau, j’ai vachement de mal à me réjouir pour lui !
Lubrifiés par l’alcool, les mots ont glissé de sa bouche aussi vite qu’un pet sur une plaque de verglas, et cela avant même qu’il ne se rende compte de leur stupidité. La bonne humeur et la décontraction de Typhaine disparaissent aussi vite que le sourire qu’elle arborait ; elle se fige en se calant au fond de sa chaise.
— J’ignorais que passer une journée avec quelqu’un suffisait à tout savoir sur sa vie, siffle-t-elle d’un ton sec et froid. Comme tu as l’air de me connaître bien mieux que moi, si un jour j’ai besoin d’un conseil, je t’appellerais !
Typhaine se lève ensuite d’un bond et sort du pub. Florian se mord les doigts de ne pas avoir su tenir sa langue. Il sort et aperçoit Typhaine qui se fait allumer une cigarette avant de s’asseoir au coin des marches d’un escalier. Florian la rejoint après avoir pris une bière.
— Je ne savais pas que tu fumais, constate-t-il en s’asseyant près d’elle.
Typhaine reste silencieuse une poignée de secondes avant de répondre.
— Je fumais un peu quand j’étais plus jeune, j’ai ralenti quand j’ai rencontré Fred et j’ai arrêté lorsque je suis tombée enceinte de Ludivine, énumère-t-elle, maintenant, je ne fume que… dans les grandes occasions.
À part son bras qui apporte la clope à sa bouche, Typhaine ne bouge pas d’un pouce et regarde droit devant elle.
— Désolé pour ce que je t’ai dit, c’était aussi bête que méchant, s’excuse-t-il.— C’est pas grave.— Il est clair que j’ignore beaucoup de choses te concernant. Tu ne veux pas m’en dire plus ? demande-t-il en lui tendant la bière.
Typhaine avise la bouteille puis tourne la tête vers Florian qui lui donne un petit sourire contrit.
— Tu n’en as pas pris une pour toi ?— Non, tu viens de constater à tes dépens que quand je dépasse un certain stade dans la picole, je dis pas mal de conneries, donc j’ai pas envie d’en rajouter une couche.
Elle prend la bouteille, la pose entre ses jambes et regarde en face d’elle sans rien dire.
— Qu’est-ce qu’il y a ? l’interroge Florian.— Je ne bois pas seule.— Bon, ok.
Il rentre dans le bar pour commander la bière la moins forte disponible et revient à côté d’elle.
— Si jamais il me prend l’envie de me mettre à pisser au milieu de la route, charge à toi de m’en empêcher.
Typhaine ricane, puis leurs bouteilles s’entrechoquent.
— Donc, tu me racontes un peu l’histoire de Typhaine Walsh/Dutellier ?— Je ne suis pas vraiment certaine qu’elle soit très belle.— J’en jugerai par moi-même.
Elle boit une lampée de bière avant de soupirer.
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