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Imparfait inconnu

Chapitre 1

Ou les désillusions d'une femme

Hétéro
La messagerie sur mon ordinateur vient de s’ouvrir et la missive est là ! Oh, ce n’est pas la première, non ! Elle fait suite à une longue série d’échanges entre lui et moi. Mais c’est celle qui a mes yeux me parait la plus importante. Celle qui, si j’en suis à la lettre les consignes, peut me faire basculer dans un univers auquel j’aspire depuis… un certain temps. Alors, si le nom de l’expéditeur me provoque une sorte d’emballement du cœur, je ne me précipite pas pour lire le contenu des lignes qui se cachent encore sous la petite enveloppe fermée qui s’affiche sur mon écran.
— oooOOooo —

Mars quelques jours avant le confinement :
Je me traine sans trop savoir quoi faire de ma petite personne. La solitude me pèse et les pluies des derniers jours ne sont pas faites pour me redonner un courage qui me fait défaut. Alors je fais ce que beaucoup de gens se permettent en cherchant un peu de distraction sur un site de « tchat » en ligne. Inutile de dire que dès que le pseudo que j’ai choisi est visible de tous, je suis assaillie par des tas de messages. Tous plus ou moins courtois, polis et il me faut trier pour enfin arriver à papoter sagement avec un des derniers qui restent respectueux.
Nous en arrivons à nous raconter nos parcours de vie. Il se dit seul depuis presque aussi longtemps que moi, un peu bousculé par les événements. Ses mots me renvoient des images qui correspondent à celles que je dois refléter. Nous échangeons un long moment, puis c’est moi qui prends la décision de fermer la discussion. D’une part parce que je dois préparer mon diner et surtout parce que finalement, cet inconnu me rappelle trop que je n’ai pas fait l’amour depuis bien longtemps déjà.
Juste avant de partir cependant, nous émettons l’hypothèse de reprendre notre conversation à un autre moment, dans les jours à venir. Histoire de ne pas avoir l’air idiote, je lui dis que j’en serais ravie. Dans ma tête, c’est simplement de la courtoisie, et j’imagine bien que cette promesse en l’air n’engage personne. Pourtant cette soirée, pendant la confection de mon repas et tout le reste du temps avant que je m’endorme, les échanges entre cet homme et moi me laissent perplexe pour ne pas dire… rêveuse.
C’est donc ainsi que quelques jours plus tard, lorsque le pseudo de « mon » inconnu me transmet un message, c’est sans hésiter que nous reprenons notre dialogue. Il me parait que ce type n’a rien oublié de mes propos et naturellement, le fil de notre premier contact se renoue. Il m’a déjà dit s’appeler Anicet, c’est donc tout bêtement que je trouve ce prénom assez sympa. Il me donne l’impression d’avoir la tête sur les épaules.
Nous abordons tout un tas de sujets qui me prouvent que non seulement il manie bien notre langue, mais qu’en plus il possède une solide culture. Puis jour après jour nous revenons tchatcher tous les deux, comme de vieux amis. Enfin, il sait m’inspirer une certaine confiance. Mais depuis deux ou trois journées, des rumeurs sur la présence d’un virus se font plus précises. Finalement l’attaque s’avère réelle et nos autorités décident de nous couper du monde. Cette nouvelle n’est guère réjouissante pour moi. Pour personne en fait !
Si les premiers moments amusent bien du monde, les jours qui se suivent avec les interdits et restrictions sanitaires qui nous interpellent deviennent vite un vrai cauchemar, pour les gens qui comme moi vivent isolés. Mes seuls liens avec l’extérieur demeurent mon ordinateur portable et mon téléphone. Cet Anicet et moi passons de ce fait, beaucoup plus de temps à nous raconter nos petits malheurs. Et j’avoue que ça crée quelques attaches imprévues.
Nous arrivons aussi à partager quelques délires qui sans dépasser la bonne tenue, nous entrainent à des confidences, qu’en d’autres temps je n’aurais sans doute pas admises. Il arrive même à me donner d’étranges émois que je n’aurais pas cru possibles, avant cette claustration obligatoire et de fil en aiguille, ces rendez-vous virtuels sporadiques se font plus quotidiens. Tout se fait, se dit en nuances, sans vraiment aller au fond des choses. Nos dialogues sont feutrés, teintés d’une douceur que je décrirais comme graveleuse, mais dans les limites du supportable. Rien ne vient entacher ma sacro-sainte éducation, les mots restants évasifs et aucun ne cible vraiment un acte sexuel pourtant omniprésent.
J’apprends et livre sans doute aussi des secrets que je n’avouerais pas à ma meilleure amie, et je suis parfois surprise de voir que quelque temps plus tard, cet Anicet est capable de me ressortir une phrase, un mot que j’ai écrit lors d’un échange bien longtemps après que celui-ci m’est sorti de la tête. Nous devenons au fil des semaines de vrais amis virtuels, et je n’en demande pas plus à ce confinement qui finit par me lasser. Les heures s’accumulent, deviennent des journées, lesquelles mises toutes bout à bout s’entassent en mois.
Et lors de nos divagations « webiennes », nos propos sont désormais plus débridés. Du reste nous avons aussi échangé nos adresses email et il me transmet parfois des lettres du genre enflammées. Elles me font sourirent, mais me crispent les tripes d’une bien étrange manière pour certaines. Et c’est sur l’un de ces courriels d’une longueur impressionnante que nous en arrivons à aborder le sujet d’un des plus vieux fantasmes des hommes. Celui d’une rencontre de hasard.
Bien sûr, dès les premières lignes, je ressens cette espèce d’attirance trouble et les mots qui reflètent les envies bien masculines, je les lis en souriant. Je me dis que jamais, au grand jamais, je ne me livrerai à un tel scénario… Puis force m’est de me rendre à l’évidence, ces tirades où se mêlent étrange et sexualité débridée me donnent quelques sueurs froides. Anicet arrive par ses écrits à me faire douter de moi. Ce que je lis est sans doute irréalisable et pourtant, dans tout ce fatras, ces délires d’homme en manque…

Il me raconte les périples de sa bouche sur la peau d’une femme inconnue, sans même se connaitre. Il me parle de caresses troubles, de moments très suggestifs où deux corps sans s’être jamais rencontrés au préalable se marieraient lors d’une soirée tendre. Et je dois reconnaitre que ses divagations littéraires finissent par me mettre le feu partout en moi. Pire encore, je m’aperçois au fil de ses messages que mon corps réagit toujours par un excès d’humidité à un endroit pas très moral. Et si d’aventure une journée, il ne m’écrit pas, je me mets à imaginer les pires choses.
Nous n’avons plus en ce milieu d’avril que des échanges par courriels. Je ne vais plus sur le site où nous dialoguions auparavant. Curieusement, je m’y sens mal à l’aise, et puis le harcèlement continuel par des dizaines de cinglés pour ne pas dire de pervers me dérange. Alors, ce n’est plus que par messagerie traditionnelle que nous gardons le contact. Les petits mots de cet homme me sont essentiels. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais j’ai moi aussi des envies de caresses, d’amour physique et ça me fiche la trouille.
— oooOOooo —

Juste après l’annonce d’un déconfinement en douceur.
Notre Président ce dimanche soir vient d’annoncer que nous allons, en respectant quelques consignes très strictes pouvoir à nouveau circuler. Devant mon poste de télévision, à l’instar de millions de français, je reçois la nouvelle avec une sorte de soulagement. Depuis que nous sommes embastillés chez nous, je ne suis même plus sortie pour faire les courses. Mes commandes, passées sur internet à mon épicier local me sont toutes livrées et mon seul lien avec le coursier reste les sachets de livraison et l’enveloppe contenant le chèque du paiement de mes achats.
Comme la reprise d’un cours normal de nos vies n’est pas à effets immédiats, Anicet et moi, nous nous écrivons encore quelques messages. Il doit sentir aussi que je vais vraisemblablement lui échapper et ses poulets deviennent plus… enflammés. Je ne réagis pas vraiment, mais ne suis pas insensible non plus à ses suppliques. Son espoir d’une rencontre réelle m’effraie tout autant qu’elle m’enivre. Je tourne, retourne l’idée dans ma tête, mais je suis toujours aussi indécise. Inutile de préciser que je ne compte plus les moments que je passe à me caresser, seule.
Ça devient quotidien. Dans mon lit, sous la douche, devant la télé sur mon canapé et même de temps à autre sur un transat au soleil sur mes vingt mètres carrés de pelouse. Je suis naturellement bien à l’abri du regard des autres, ma maison se trouvant suffisamment éloignée de celle de mes plus proches voisins. Dans ses demandes, mon ami virtuel me parle bien entendu d’un repas au restaurant. Ceux-ci ne pouvant pas accueillir de public dans l’immédiat, je me sens protégée par cette mesure.
Mais il a de la suite dans les idées et ses messages sont plus explicites, me relatant plus précisément des scènes où je joue un grand rôle. Et il dérive de plus en plus sur des images grivoises, qui non seulement me donnent des envies monstrueuses, mais me font presque jouir en les lisant simplement. C’en est devenu obsessionnel. Quelque part au fond de moi, je sais bien que je cèderai un jour à ce type si… nous persistons dans nos petits jeux. Et c’est bien moi qui mets un terme à nos échanges épistolaires.
Tout d’abord, il ne veut pas y croire. Il insiste en m’abreuvant de messages courts. Mais comme je persiste à rester muette, il se lasse et plus aucun mot ne vient se heurter à mon silence. Au bout d’une bonne semaine, ma boite est totalement vide, désertée enfin par Anicet. Et je n’arrive pas à y croire moi-même, mais il me manque vraiment. Enfin pas lui, mais ses mots aux accents sexuels plutôt prononcés, romancés, jamais crus. Et en moi, se dessine en filigrane cette absence de mâle qui me perturbe.
— oooOOooo —

Les jours succédant aux nuits dans un défilement immuablement bien rangé, au bout de quelque temps, les messages de mon ami virtuel me manquent. Alors à quel moment ai-je osé prendre une décision que je juge folle ? Je n’en garde qu’un vague souvenir, celui de mon doigt appuyant sur « entrée » et l’immédiate envolée de mes mots que je ne peux plus rattraper. Je me fais toute petite, baissant la tête comme une gamine, sans trop savoir de quel mal je suis coupable.
Deux longues journées, je ne reviens pas sur ma messagerie, de peur de voir ce qu’elle pourrait m’apporter comme réponse à ma folie. Mais toujours animée par cette singulière fièvre, je finis par craquer et là… ce que je lis me fait l’effet d’une grande gifle. Il n’y a pas de mots pour décrire l’état dans lequel ce que mes yeux suivent sur l’écran me met. Oh, ce n’est ni long ni compliqué. Juste une date, une adresse. Puis une demande de confirmation que j’analyse sans trop comprendre.
Oui ! Mon inconnu me fixe donc un rencart ? Je vois trouble, mais continue à fixer les deux lignes noires sur fond blanc. Je tremble de partout. Et j’avoue que pour la énième fois, je retrousse ma jupe pour faire glisser à mi-cuisses ma culotte. Mes mains ne sont plus vraiment commandées par ma cervelle. Seules mes envies dégoulinantes de naïveté sont prises en compte. Et ma masturbation forcenée m’entraine dans des gémissements dignes d’un mauvais porno.

Ça me soulage un moment. Mais cette espèce de chaleur qui s’est emparée de tout mon corps est là, pas vraiment éteinte, en sommeil simplement. Ce n’est que dans la soirée que je relis lentement ce qu’Anicet m’a laissé dans son message comme indication. Et cette fois, je crois délirer tant mon ventre a de spasmes.
« Une rencontre à l’hôtel près de la gare (L’Etape-Hôtel) ? Tu décides du jour et de l’heure ! Je réserve la chambre, dès que j’ai ton accord et ton créneau de liberté !  Je te dirais ce que tu devras faire ensuite, si tu oses faire le premier pas ! »
Combien de fois mes regards se portent-ils sur ces quelques lignes ? Je n’en sais rien et mon esprit balance entre le oui et le non ! Un peu entre le bien et le mal, comme si finalement mon corps lui se mettait au diapason de ce que je ressens, et que mon esprit tremblait de cette attente. Mes doigts sur le clavier reviennent depuis quelques secondes sur les touches. Et je tape d’abord un « non-merci » de circonstance. Mais mon index se refuse à appuyer sur la touche qui peut clore enfin ma lutte intérieure.
C’est n caressant sur « suppression » que finalement d’un bout de doigt rageur, j’efface tout. Puis fébrilement, les tripes nouées par je ne sais quelle sorcellerie, je recommence un tout autre discours. Le calendrier accroché devant mon ordinateur me laisse entrevoir les plages dramatiquement vides. Mon agenda n’est en rien surchargé et me voici en train de tripoter les lettres pour former une réponse. Je choisis sans trop savoir pourquoi la soirée du lendemain. C’est un samedi et j’entrevois déjà la possibilité d’effectivement rencontrer cet homme.
La pression sur l’entrée est suffisante pour que le résultat s’affiche en un éclair devant mes quinquets. « Message envoyé ». Mon cœur va exploser ! Qu’est-ce qui m’arrive ? Pourquoi vais-je me fourrer dans une pareille galère ? Un éclair de lucidité me fait songer que jusqu’au nouveau retour de messagerie de cet inconnu, je peux toujours reculer. Et pourtant, au fond de moi, l’omniprésence de mon désir me laisse pantoise.
Ma jupe, et du reste tout ce que je porte finit en tas sur le coin du canapé. Celui-là même ou je viens de m’allonger, jambes largement écartées pour une nouvelle séance de touche-pipi. Un tour encore et je me tétanise dans des gémissements qui ne sont rien d’autre que les cris de détresse de mon corps en manque. L’auréole qui assombrit sous mes fesses le tissu a une nette tendance à s’élargir et je suis totalement déboussolée. Cet attouchement à l’arrache n’a fait qu’entamer, émousser le feu qui couve en moi.
Et la sonnerie particulière qui m’annonce un retour en messagerie me fait sursauter. Ma fièvre n’est toujours pas tombée. Béatement, sans plus attendre, je reviens sur le siège de mon bureau. Et je fais ce que je refusais si promptement l’instant d’avant. Je suis des yeux ce qui est revenu de je ne sais où. Ou plutôt si je ne le sais que trop bien.
« Entendu alors pour demain soir Vingt et une heure à l’Étape-hôtel près de l’a gare. Chambre numéro seize et le code est le suivant… »
Une longue série de chiffres est notée à la suite puis mes prunelles tombent enfin sur la partie instruction de ce courriel.
« Tu entreras seule dans la chambre. Tu te dévêtiras et tu te coucheras dans le lit, toutes lumières éteintes. Quand j’arriverai, tu devras avoir sur les yeux un bandeau, foulard, écharpe, ce que tu trouveras… Je me déshabillerai et viendrai te caresser… Je serai sur place pour vingt et une heures et si tu étais en retard ou ne venais pas, je resterais jusqu’à vingt-trois heures… mais j’ai confiance en toi ! »
Si mon cœur n’explose pas, c’est que nos organes sont vraiment bien foutus. Et sur le divan que je viens de regagner, je ne sais pas ce que je dois faire. Lui dire que non, que je ne peux pas faire ça ? Ou simplement lui confirmer ma venue ? Je décide de me laisser la nuit pour ultime délai de réflexion. Mais comment vont-elles être ces heures sombres ? Je suis énervée, excitée comme une puce. Et je me fais l’effet d’une jouvencelle qui sait qu’elle va passer à la casserole. La grimace qui accompagne mes pensées de l’instant veut ressembler à un sourire.
— oooOOooo —

Un petit matin pas blême du tout ne m’apporte aucune solution. Et je n’ai guère fermé l’œil de la nuit. La matinée se traine en longueur, en langueur dois-je dire ? Le début d’un après-midi qui lui va à une allure galopante ne m’a pas permis de décider quoi faire. Alors de guerre lasse et puisque ma salle de bain reste un endroit où j’aime me ressourcer, j’y passe un temps infini à me prélasser sous une douche bienveillante. Ce corps qui ne manque aucune occasion pour me rappeler qu’il est plein de désir se laisse tripoter.
Devant mon miroir, je me pomponne, je me fais belle. Et finalement l’image qui me revient n’est pas si moche. Enfin… pourquoi est-ce que je finis par saccager mon dressing à la recherche de ce qui peut encore embellir ma carcasse ? Allez savoir ce qui me trotte dans le crâne ! Petit à petit l’idée de me rendre tout de même au rendez-vous galant s’est frayé un chemin dans ma cervelle de femme. L’appel du mâle est le plus fort ? Le porte-jarretelles que je n’ai plus porté depuis… chut ! Inutile de rajouter à ma peur les vieux souvenirs.
C’est donc plutôt peureuse, que je vois l’heure fatidique approcher. Les aiguilles du temps inexorablement continuent leur implacable ronde. Mon ventre fait d’innommables gargouillis et ma fièvre, ma faim de l’homme se montrent redoutables. Anicet… sorcier qui fait de moi un pantin, tu dois savoir que tu vas gagner la partie. Le diable qui m’habite prend le dessus sur la sagesse que mon cerveau prône avec une insistance de moins en moins chronique. Et lorsque je boucle les fixations sur les bas qui gainent mes gambettes, il est trop tard pour reculer.
Les talons aiguilles que je viens de ressortir de la penderie sont à l’unisson de ma tenue. Élégante et raffinée, je me sens femelle jusqu’au bout de mes ongles nacrés. Une dernière touche d’un gloss brillant fait de moi une pervertie et je saisis les clés de la voiture qui doit me carrosser vers ce destin que j’ai définitivement choisi. La gare et l’hôtel en question ne sont pas si éloignés. Je colle dans mon sac le papier sur lequel figure le numéro de la chambre et également le code d’ouverture de celle-ci. Au moment de mettre le contact, je songe que j’oublie un détail important.
De retour chez moi, je suis à la recherche d’un bout d’étoffe pouvant servir de bandeau. Je déniche ça dans mon armoire et je peux désormais voguer vers mon destin de vicieuse attentive. Le trajet se fait sans accroc notoire. Le code est le bon, la chambre sent le frais et le lit que j’ouvre ne me rassure pas pour autant. Alors, je quitte ma jupe, mon chemisier et plie le tout consciencieusement sur un siège, au pied de la couche. Je tire les rideaux, puis résolument noue sur ma nuque cette étole que j’ai amenée ici pour cela.
J’ai gardé ma culotte et mes bas ainsi que mon soutien-gorge. Le bonbon est à demi découvert, reste donc au vilain monsieur à le trouver à son gout. Je me fais tout un film au moindre bruit provenant du couloir et l’attente devient pénible bien que l’adrénaline qu’elle provoque me fait… mouiller. La sensation que la porte vient de s’entrouvrir, n’est-elle qu’une vue de mon esprit ? Malgré le noir qui m’entoure, j’ai la nette perception qu’une raie de lumière provenant de cette ouverture a laissé voir ce que les draps ne cachent pas.
Il est là ! C’est une respiration plus que sa présence qui me fait comprendre en premier lieu que le loup est dans la place. Je frissonne dans cette espérance d’une caresse, d’un frôlement. Je lui sais gré de ne rien dire, de ne pas prononcer une parole. J’ai dans l’idée que s’il parle, un charme ténu peut se rompre. Il n’en fait rien et c’est seulement le poids d’un corps qui s’installe sur la place vacante qui me donne une chair de poule inouïe. Je ne peux plus filer à l’anglaise, et je suis presque heureuse d’être dans l’obscurité.
Le rouge qui me monte aux joues, au moins ne le remarque-t-il pas. Les bruits feutrés qui font suite à son installation sur le pieu, je les analyse sans pour cela en déterminer la provenance. L’un d’entre eux cependant me fait penser que cet Anicet se dévêt lui aussi. Le zip d’une fermeture éclair qui glisse sur ses rails… dans ma nuit artificielle, me fait sursauter. Puis il y a une sorte de courant d’air dû au déplacement vraisemblablement d’une main au-dessus de mon visage. Ma peur ressurgit avec une violence décuplée.
Cette fois, je ne peux plus que ressentir ce que j’ai bien voulu qu’il arrive. Et la patte qui se pose d’un coup sur mon front est légère, ni froide, ni chaude, juste là. Il me parait qu’elle tremble aussi un peu ? Elle ne bronche plus, ne cherchant pas à se mouvoir sur ma peau, à moins que son propriétaire ne veuille seulement s’assurer de ce que ma vue est bien obturée. Je frémis quand des lèvres se superposent aux miennes. Mon premier réflexe est de détourner le visage, mais je le retiens et la langue qui s’empresse de flirter avec la mienne est, elle aussi, d’une extrême délicatesse.
Mon souffle est court, ma respiration stoppée nette par ce baiser impromptu. Contre mon flanc, je sens la douceur d’une peau étrangère. Elle se vautre sur mon aine et je ne cherche pas à éviter le contact. Je me sens fondre alors que la patte de mon inconnu entre en action. Il me câline la joue comme pour en redessiner les contours avant de la laisser filer le long d’une aile de mon nez. Mille fourmillements étranges assaillent tout mon être. Il me fait frissonner et mon corps se cabre un peu. Je ressens toute son expérience et il sait se montrer méticuleux.
Il s’est rapproché plus encore de ce côté sur lequel il appuie son ventre, mais pas seulement… Et cette forme longue et dure qui se love contre ma cuisse, il ne peut s’agir que de cette promesse de tendresse si souvent écrite dans ses messages. Elle est bien là, en chair et chaude, tendue, raide à souhait. Je l’apprécie déjà en cochonne avertie. Il y a dans cet engin un réel potentiel. Les doigts sont maintenant sur mon cou et ils voyagent à l’allure d’un escargot peu pressé. La bouche a quitté la mienne pour suivre le périple de la main.
Elle s’arrête un long moment sur le satin des balconnets qui ne livrent pas encore leur secret. Il ne semble pas vraiment impatient et laisse un index, enfin je m’imagine que c’est bien celui-là qui se coule entre peau et bonnet… pour venir pinçoter le téton qui se rebelle. Je ne suis plus qu’attente et fébrilité. Je serre les dents, pas de douleur, seulement de frénésie retenue. Je voudrais qu’il aille plus vite, qu’il ne chemine pas aussi lentement. Que les choses sérieuses commencent et lui imperturbablement va au rythme qu’il a décidé.
Les lèvres se sont positionnées en lieu et place des phalanges qui tenaillaient le bout de mon sein, avant de l’abandonner à leur profit. Mon soutien-gorge est simplement baissé sans être dégrafé. Il a donc libéré les deux boules et il tète délicatement l’une et l’autre. Je sais que je gémis et que plus bas, mon triangle de lingerie fine est aussi trempé. Du reste, s’il persiste à tirer un lait impossible à déguster de ma poitrine, je sens bien que l’élastique de ma culotte est lui, soulevé avec grâce. Et quelques fouineurs s’y retrouvent comme à la fête.
Il ne cherche nullement à passer à l’acte de suite, il conquiert juste le terrain, s’apercevant sans doute que son passage ne me laisse pas indifférente. Et contre moi, cette baguette qui bat toujours la mesure. Il me semble qu’elle aussi est largement humidifiée. Son sexe est bouillant et les premiers effluves m’arrivent aux narines. Loin de calmer mes envies, elles attisent davantage le feu qui sous la cendre couve depuis… trop longtemps. Je miaule comme une chatte en chaleur, mais n’est-ce pas ce que je suis en fait ?
La paume de la main d’Anicet lisse les poils de mon pubis, sous le tissu qui le recouvre toujours. Ce pubis dont j’ai pris un soin tout particulier dans ma salle de bain, après ma douche. Bien défini par un triangle médicalement délimité par un rasoir savamment passé, mon con finement modelé… est à sa disposition. Il en est conscient et le fait d’être là, ne peut que le faire bander… pour un plaisir prometteur. L’aventure perdure encore je ne sais combien de temps et je râle de ne pas le sentir enfin passer à l’acte.
Il bouge sans vraiment que j’en comprenne de suite la raison. Ce n’est que lorsque la quille rigide se frotte à ma joue que je saisis où il veut la fourrer. Il vient de m’enjamber la tête et la queue cherche le chemin de ma bouche. Lui a le museau qui flirte avec ma culotte. Il doit avant tout défaire les attaches du porte-jarretelles avant de pouvoir baisser la pièce de linge qui l’empêche de fourrer son mufle dans mon entrecuisse. C’est donc à mon tour de lécher, de sucer ce bâton d’un berger d’un autre genre. Et ça l’excite bien autant que je le suis.
Ces amuse-gueules durent un temps que je ne sais définir. Puis avant même que je ne sois en mesure de faire un geste de retrait, le brave Anicet laisse son serpent cracher son venin. Sa position sur moi m’interdit de faire un mouvement suffisamment ample pour repousser son jonc pleureur. Et je dois encore boire à la source les larges rasades qu’il ne cherche même plus à retenir. Il jouit si fortement qu’il en oublie que j’ai moi aussi des envies et que mon ventre n’est pas rassasié. J’imagine que mon beau cavalier dont le visage m’est toujours aussi inconnu va reprendre force et vigueur.
— oooOOooo —

Nous sommes côte à côte et je reste dans ma nuit absolue. Puis le grincement du sommier m’indique que le poids du corps de mon presque amant vient de sortir du lit. Pour se rendre à la douche, j’imagine. Un bon point pour ce bonhomme qui fait preuve d’une hygiène irréprochable. De plus je dois admettre qu’il sent bon. Évidemment les odeurs de sexe sont partout dans la chambre, mais les masculines se mêlent aux féminines et ça me parait normal, après un si long moment de prélude amoureux.
Pourquoi alors est-ce que j’ai une identique sensation de lumière et que je ne perçois plus aucun bruit dans la pièce ? Bizarre tout de même ! Il ne m’a pas tout de même abandonnée dans cet état ? Alors je me hasarde à prononcer son prénom.
— Anicet ! Vous êtes là ?— …
Un grand silence en toile de fond à mon appel déchirant. Je ne sais plus trop quoi dire ni penser. Je reste coi encore de longues minutes, espérant l’improbable retour du bonhomme. Quand enfin j’arrache mon bandeau pour me rendre compte de la situation, je suis aussi seule qu’au jour de ma naissance. Mon soutien-gorge est au milieu de mon poitrail, pas même dégrafé. Ma culotte quant à elle est au niveau de mes genoux et j’ai toujours cette terrible envie de faire l’amour. Mon oiseau s’est envolé. Il ne me reste de lui qu’un gout âcre de sperme dans la gorge et une incroyable déception.
Je dois admettre que ce coup-là est fort de café. Il s’est tiré sans même me satisfaire. Et après une bonne douche, je couche sur place, pestant contre ce con qui n’a pas su assumer plus qu’une pipe et qui a pris la poudre d’escampette. Et c’est une nouvelle fois du bout des doigts que je suis dans l’obligation de gâter ce sexe qui bâille d’ennui. Les jours suivants, je tente de renouer le contact avec mon gaillard par le biais de ma messagerie. Et il reste encore à ce jour… un imparfait inconnu…
Bien entendu, depuis j’ai un autre amant, mais celui-ci n’est pas anonyme et c’est bien à visage découvert que je me livre à des parties de jambes en l’air aussi savoureuses que nombreuses. Mais il m’arrive de repenser à cet Anicet… si c’était bien son prénom. Je n’en suis plus aussi certaine. Et le parfum d’une jouissance promise et encore attendue avec lui m’est resté en travers de la gorge… je peux dire que je l’ai bu jusqu’à la lie, bien entendu. Le confinement n’est plus qu’un souvenir lointain déjà.
Mais je n’ai jamais effacé les messages de cet amant qui m’a planté au beau milieu de mes envies, sans que j’en devine les raisons. Et je fais l’amour avec cet autre autant par envie que pour me rassurer sur mon état de femme… Si au moins il avait eu le courage de me dire au revoir ! Et puis qui sait, s’il lit ces lignes… il pourrait comprendre ce que je ressens encore aujourd’hui de sa défection… oui… un con finement vidé, incapable de recharger ses batteries ? Ça mérite bien quelques mots savoureux et une haine farouche.
Il a les deux… et je veux croire que ceux qui liront ceci sauront bien démêler le vrai du faux et si d’aventure certains se reconnaissent dans ce récit… inutile qu’ils m’écrivent… mon amant actuel est un virtuose de la bagatelle et il me suffit largement…





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