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Invisible

Chapitre unique

Et si c'était... vous ?

Divers
La lumière ! Comme un papillon, je suis attirée par la lumière. Accrochée aux grilles de la maison, je regarde de loin le rectangle jaune dans lequel se découpe une silhouette. C’est furtif, fugace et puis les rideaux se tirent et me voici de nouveau plongée dans mon univers froid, laid, celui que je connais depuis… Le temps aujourd’hui n’est plus tout à fait le même que celui d’hier.

— xxXXxx —


Hier…

Hier… c’est si loin ! Hier, moi aussi j’avais de la lumière et puis les ténèbres sont arrivées. Elles ont pris la forme d’une robe noire, d’un banc où je me suis retrouvée, accusée… oui coupable ! De quoi ? De vivre dans cette société où seul compte l’argent. Le sacro-saint Dieu fric. Alors la robe sombre a tranché.

« Lydie M… vous êtes condamnée à être expulsée si vous ne payez pas votre loyer ! Vous avez trente jours pour régler votre dette ! »

Ma dette ? Comment lui expliquer ? Mon copain s’est tiré un beau matin du dernier printemps, avec une plus jeune, une plus belle et à mon boulot… rien ne va. Alors je suis dans la charrette des licenciements. Reste à faire des tas de papiers, pour espérer toucher quelques sous pour ce chômage imposé par des plus riches. Pour qu’eux continuent à gagner encore plus de ce foutu pognon. Et l’engrenage infernal qui se met en route.

Je ne bouffe plus, enfin, pas tous les jours. Et un autre ange me tombe dessus. Un type endimanché, costard cravate. Il fait le tour des quatre meubles qui sont dans chaque pièce de ce toit qui me tient pourtant au chaud. Oh ! C’est rapide. Seule face à l’huissier qui me remet un papier bleu, je sens venir le moment où… et c’est là ! Ils sont combien ? Des policiers, le même type en costume, un serrurier… pour alourdir encore une facture déjà bien étoffée.

« Madame M ! Vous devez quitter cet endroit. Votre bailleur vous réclame… »

La somme me parait exorbitante. Bien entendu, s’ajoutent à celle-ci les émoluments de l’huissier, la facture du serrurier… et je ne suis toujours pas parvenue à constituer un dossier correct pour une aide de l’état. Alors, il pleut ce matin, sur le trottoir où je regarde un à un, monter dans un camion les morceaux d’une vie heureuse. Celle d’un temps qui ne reviendra plus. Il pleut sur mon existence, et mes yeux sont secs.


Plus de larmes pour exprimer le dégout de cette société qui me met à la rue. Je garde contre moi, précieux trésor, un sac avec quelques vêtements. Dérisoire rempart contre la misère morale, que celui d’imaginer que je vais me faire belle de temps en temps. Et ce que l’homme de loi n’a pas emporté est là, planté sur ce bout de bitume où je suis tétanisée. Vers qui me tourner ? Sans famille, sans soutien, il me faut marcher. Mais dans quel sens ? Où que j’aille, quel que soit l’endroit où je dirige mes pas, c’est le grand désert.

— xxXXxx —


Aujourd’hui…

C’est le présent ! La pluie, qui succède au soleil, le temps pourri qui me colle à la peau. Je me terre dans des endroits infâmes, déchet de ce monde qui ne vit que pour et par l’argent. J’ai renoncé depuis des mois à ces quelques euros que l’état distribue parcimonieusement à des gens tels que moi. Il manque toujours un papier, un certificat de ceci, un justificatif de cela. Et le chemin de croix est pavé des mauvaises intentions administratives qui font reculer les plus endurcis. Alors oui ! Je vis comme je peux.

Mais est-ce que ça s’appelle encore « vivre » ? Je change d’endroit chaque soir, ombre baladeuse qui tente de trouver de quoi caler un estomac qui se fiche pas mal de savoir qu’il faut tout payer en ce bas monde. Un quignon de pain, pour lequel je dois fouiller combien de poubelles ? D’autres fantômes que je croise tendent la main aux passants qui ne les voient pas, qui ne les calculent plus. Nous sommes légion dans ces rues à vivoter. Quelques cartons, une bouche de métro, une grille qui laisse passer un peu d’air chaud, il n’en faut guère plus pour un petit bonheur.

Bien souvent c’est la guerre pour un duvet, pour une place abritée et je n’ai pas l’âme à me battre. Puis il y a pour moi, le plus beau des spectacles… les fenêtres qui le soir tombé s’allument. Une vie nocturne sans peur derrière des vitres qui réchauffent les cœurs, qui enflamment les corps. Je suis parfois d’élégants messieurs, sans me montrer, car j’imagine bien que je pue, au sens littéral du mot. Mais même les bains publics réclament une pièce pour une douche tiède.

Les jolies toilettes ou les robes courtes qui filent sur un trottoir, qui longent ma crasse en s’écartant d’un pas pour ne pas salir leurs beaux atours en me frôlant, c’est si habituel. Dans cet univers où grouillent les rats et pas simplement ceux à fourrure et à quatre pattes, il en existe bien d’autres qui si semblables à moi ne font pas dans le détail. Se recroqueviller en gardant contre soi son maigre trésor. Ne pas se laisser voler, dépouiller de trois fois rien, une culotte, un pull. Ici, c’est inestimable et plus précieux qu’un sourire.

— xxXXxx —


Ce soir…

La fenêtre, elle me réchauffe. Je la reconnais. Derrière celle-ci, je suis si souvent restée à attendre celui qui a provoqué ma descente aux enfers. Elle donne directement sur la rue, juste séparée de cette dernière par les grilles que serrent mes petites pattes. Je ferme les doigts sur les barres de fer forgé et j’envie celui ou celle qui déambule dans ces lieux où j’ai eu un peu de bonheur. Les voitures sur la chaussée n’arrivent plus à couvrir le bruit de mon cœur qui bat devant ce bout de soleil nocturne. Ils sont deux… un et une qui dirigent leurs regards dans ma direction. M’ont-ils aperçue qui observe leur paradis ?

Finalement les quinquets que je devine ne sont pas posés sur mon insignifiante petite personne. Ils jettent simplement un œil sur la vie qui défile en longs rubans dans la rue. Deux silhouettes bien habillées qui s’étreignent sans se soucier de cette ombre que je suis et qui les contemple. Un baiser… oui. Ces deux-là s’embrassent et m’obligent à détourner le regard pour ne pas ressentir la honte de les couver des yeux. J’ai plus chaud ? Sans doute que non, mais les souvenirs ne s’effacent pas par magie. Et le temps où j’occupais mes soirées de la même manière se rappelle à moi avec une force inouïe.

Un passant, ses pas qui se rapprochent, je reste clouée à mes barreaux. Il ne m’a pas seulement vue, absorbé par ses pensées ? Pressé de rentrer chez lui, vers d’autres fenêtres, vers sa lumière personnelle ? Ou peut-être à compter mentalement la liasse de billets que demain il va empocher ? Et là ! Devant la lucarne, deux bouches viennent de se rejoindre, effrayante scène qui me fait un mal de chien. Le bonheur… il faut le garder, le chérir, il est fantasque et éphémère. J’ai mal de ressentir ce que ces deux-là me communiquent. Une larme… il y a si longtemps que je n’ai plus eu ce genre d’émois.

Ce soir… ils s’embrassent derrière la vitre, heureux, et je me sens encore plus moche. Laide d’oser apprécier ce baiser échangé par deux inconnus, dans un endroit où j’ai tout perdu. Ma dignité et aussi un peu ma vie. Pourquoi alors est-ce que je me fais violence pour suivre ces visages qui sont collés l’un à l’autre ? Peut-être parce que le bonheur, je veux croire qu’il est possible de le partager. Pas physiquement bien sûr. Non ! Mais savoir que certains sont heureux me donne de l’espoir. Croire en des demains chantants, en la bonté de l’humanité ? Il y a un peu de vrai dans tout cela.

— xxXXxx —


Le chemin…

Je m’accroche, après les grilles à mes rêves de vie « normale ». Le supermarché du coin, et ses poubelles, pour une pomme qu’une minuscule tache a fait atterrir là, deviennent mon Eden journalier. La caissière et sa blouse bleue, qui fume sa clope pendant une pause. Celle-là qui vient vers moi, pour sans doute me rabrouer encore ? Mais non ! De la poche de son vêtement de travail… un petit sachet qui avance vers moi.

— Tu dois avoir faim ! Tiens !
—… !
— Eh ben, prends-le ! Ça ne va pas te mordre, tu sais. Je m’appelle Virginie.
— Merci…
— Je te vois souvent ! Enfin, je pense que c’est toi… devant mes fenêtres… le soir quand mon copain rentre. Tu as bien un petit nom, n’est-ce pas ?
— Euh… merci pour le gâteau. Lydie… c’est mon prénom.
— Repasse en fin de soirée si tu veux. C’est à cette heure-là que Louis dépose dans la benne les produits dont la date est périmée… je lui dirai de te préparer une cagette à part. Les poubelles… ne sont pas très hygiéniques.
— Mais…
— Chut ! Il vaut mieux que mon patron ne te remarque pas dans les environs.
— Je… je m’en vais, rassurez-vous.
— Attends Lydie… tiens !
—…

Un billet ! C’est bien cela ? Ce qui entre ses doigts se tend vers moi ? Mais je ne fais pas la manche, pas devant elle du moins. Pas un geste pour le prendre et elle écrase son mégot, le jette éteint dans la benne à ordures. Je file, mon sac sur ce ventre qui a des grenouilles. Derrière le carreau, dans la lumière d’une lampe, c’est elle que j’ai vue ? Elle qui embrassait son mari, son compagnon ? Comment lui expliquer qu’elle doit prendre soin de cet amour qui la rend belle ? Je ne veux pas de son argent. Elle vient de me donner mille fois mieux… un gâteau, mais aussi un peu d’attentions.

Dans la barquette, deux pommes, une banane, et comble de la richesse, une baguette de pain. Une semaine de survie dans ces quelques aliments qui sont stockés ailleurs que dans les déchets. Me voici riche et ivre de plaisir. Mais j’ai mauvaise grâce à récupérer cette manne. La faim l’emporte sur les tergiversations. Sous la pile du pont qui m’abrite du vent, je savoure la mie et croque la croute. C’est si rare, un plaisir sans borne et des remerciements muets pour cette Virginie inconnue. Mes pas me guident vers sa lumière.

Je vois son minois qui guigne la rue. Elle attend quoi ? Son homme qui va rentrer, qui est en retard ? Et si comme le mien… il ne revenait plus ! Avec les hommes, il faut toujours se méfier. Je suis là, à fixer ce châssis de bois qui troue la nuit d’une lueur jaune. Son visage se découpe dans l’encadrement et le bruit de pas sur mon trajet… Une patte qui se pose sur mon épaule crasseuse. Le sursaut que l’on ose me toucher de la sorte. Mince, alors ! Je ne vais pas être agressée là, devant chez elle ?

— Vous êtes Lydie ?
— Hein ? Quoi ?
— C’est vous la Lydie dont Virginie m’a parlé hier soir ?
— Elle vous a parlé de moi ? Mais… pourquoi ?
— Je n’en sais rien… mais venez, ne restez pas là ! La nuit va être glaciale.

Qu’est-ce qu’il me raconte ce type ? Où veut-il que je le suive ? C’est machinal, instinctif ! Je lui emboite le pas et il se dirige tout droit… vers ce lieu où j’ai tant de souvenirs. Pas tous bons du reste. Derrière la porte elle est là qui me sourit.

— Oh ! Lydie. Comme je suis heureuse de vous revoir. Vous avez trouvé ma petite contribution personnelle ?
—… Les fruits et le pain, c’est bien de cela que vous parlez ?
— Oui… mais venez, ne restons pas dans l’entrée. N’ayez pas peur, ça fait si longtemps que je vous vois scruter nos fenêtres. Je me suis toujours dit qu’il devait bien y avoir une bonne raison à cela.
— … je… pardon ! Mais je ne comprends pas bien pourquoi vous faites entrer une clocharde chez vous ?
— Sous les habits, même vieux et râpés, il y a bien une belle personne, je me trompe ? Et puis… votre insistance à revenir soir après soir devant notre appartement, j’ai fini par vous remarquer.
— Je vais salir votre joli intérieur…
— Mais non ! Et puis faites comme si vous étiez chez vous. Vous savez, j’ai connu moi aussi la misère et la vie un peu… en marge. Pour d’autres raisons, mais…
— Vous vous en êtes bien sortie alors. Il me semble que je sens très mauvais…
— Oh ! Une bonne douche… et tout devrait rentrer dans l’ordre non ? Ça vous tente une douche ?
— Vous pensez ! Si ça me tente ? Mais même pour avoir un peu d’eau chaude, dans la rue, il faut de l’argent.
— Eh bien pas chez nous, n’est-ce pas mon doudou ? Et puis si j’en juge par ce que j’entraperçois nous devons avoir un physique, ou du moins une taille assez proche. Alors je vais vous dégoter de quoi vous habiller proprement et vos vêtements, pourront aller directement dans la machine à laver. La salle de bain est…
— Par-là, oui, je le sais !
— Vous le savez ?
— Ben… j’ai vécu ici, dans une autre existence, et j’y ai passé de bons et de mauvais moments parfois.
— Alors ! Je vous laisse aller vous faire belle et nous reparlerons de tout cela ensuite, d’accord ?
— Comme vous voulez…
— Vous trouverez des serviettes et des gants de toilette dans le placard face à la baignoire… prenez votre temps. Gérald et moi allons vous concocter un petit repas… vous m’en direz des nouvelles.
—… ?

— xxXXxx —


La douche…

Rien n’a changé hormis le mobilier bien entendu. Gestes machinaux, qui me font ouvrir le mitigeur. Virginie m’a suivi et au fur et à mesure que je retire mes hardes, elle les colle dans une panière.

— Je vais passer cela à la machine. Les serviettes sont là… et les sels de bain juste sur le rebord.
— Je… je ne sais pas quoi dire ni comment vous remercier.
— Mais vous n’avez pas à le faire… il n’y a pas des années, c’est moi qui étais au fond du gouffre et un homme m’a tendu la main. Alors… lorsque je vous ai vu, là devant les contenairs de déchets, au magasin… vous voulez bien me donner le reste de vos habits ?
— Vous… je peux retirer ma culotte devant vous ?
— Vous savez, j’en porte aussi et je sais ce que c’est que de les tacher…
—…

Elle détourne le regard alors que je fais glisser ce qui n’a plus vraiment de forme. Pourtant je fais le maximum pour garder cette lingerie en bon état. Lavés chaque jour, ces sous-vêtements finissent tout de même par s’user. Et ils sont élimés, hors d’âge. C’est sur mes chevilles que le chiffon reste accroché. Je fais un effort pour qu’il termine sa course dans le panier. Mon soutien-gorge lui semble avoir moins souffert. Et l’eau fleure bon la lavande alors qu’elle monte dans la baignoire. J’y trempe mes orteils précautionneusement.

En sortant, alors que j’enjambe le rebord pour plonger dans le bonheur de l’eau chaude, Virginie marque un temps d’arrêt.

— Vous… je peux te dire tu ?
— Oui ! Oui bien sûr.
— Tu es très belle Lydie.
—… mer… merci.

Puis comme si de rien n’était, elle me glisse encore une petite phrase.

— Tu trouveras des ciseaux et de la crème dépilatoire dans le tiroir du meuble là…

La porte se referme doucement sur mon fantôme. Je me surprends à rêver tout éveillée. Un bain ici, c’est inespéré et j’imagine bien que rien de ce que je vis là, n’est réel. Mon esprit doit sérieusement dérailler pour me faire revenir dans ce lieu. Pourtant… la tiédeur et la douceur de cette flotte semblent si vraies. Je reste allongée, nuque adossée au rebord un très long moment. Pas question de faire un mouvement qui j’en ai bien peur va me renvoyer dans mon enfer quotidien. Mes paupières closes, je profite de chaque seconde d’une félicité si abstraite.

Quand la porte s’est-elle rouverte ? Virginie est là, avec son sourire engageant qui pose ses fesses sur le rebord du tub. Sa petite main fine lisse un peu la surface de la mousse dans laquelle je me prélasse.

— Ça fait un bien fou, hein ?
—… oui, oui merci ! Mais j’ai bien peur de me réveiller et de voir que ce n’est qu’un rêve.
— Allons ! Ne sois pas aussi pessimiste. Tu sais, moi j’ai connu la galère, les squats sales, les lits remplis de punaises et les types qui me baisaient pour une dose.
— Une dose ? Vous voulez dire que vous vous droguiez ?
— Oh que oui ! Mais tu peux me tutoyer sans crainte. Tu n’as pas l’air de toucher à cette saloperie.
— Une chance que je ne sois pas entrée dans ce foutu cercle vicieux. De toute façon sans fric… c’est impossible, une chance quoi que je sois toujours fauchée.
— Tu es marrante ! J’adore ton humour Lydie. Mais tu n’as pas de petit copain, pas de mec ?
— Le seul que j’ai jamais eu m’a envoyé directement dans la situation dans laquelle je me trouve en ce moment.
— Ça fait longtemps que tu fais le trimard ?
— Le trimard ? Tu veux dire que je suis à la rue ? Eh bien oui, depuis qu’un gentil juge m’a viré de cet appartement et qu’un autre sympathique huissier m’a mis dehors. Mais je ne me prostitue pas du tout.
— Pardon ! Je ne veux pas te vexer… je fais simplement référence à ce que j’ai connu moi et ma foi, je transpose trop facilement. Mais tu sais avec de beaux habits, une santé retapée, je suis certaine que tu peux retrouver un job et t’en sortir.
—… tu sais comme moi que deux jours dans la rue et déjà tu deviens une épave. Les patrons ne veulent pas d’une fille comme moi, sale et sans toit. Oh ! Entre les belles intentions et les actes, il y a un sacré fossé à combler.
— Tu peux rester avec Gérald et moi le temps que tu veux… mais nous en reparlons en dinant… prends ton temps pour te pomponner… je crois que tu lui plais autant qu’à moi.
— Que je lui plais ? Tu parles de ton mari là ?
— De mon compagnon oui… c’est lui qui m’a sorti de la rue et de la drogue. Bon ! Ce n’est pas tout ça, mais ça risque de bruler dans mes gamelles. À tout de suite Lydie.

De nouveau, je sens que la peau de mon visage me brule sous le regard de cette nana. Elle est plutôt bien roulée, alors que cherche-t-elle en s’encombrant d’une épave telle que moi ? La porte de nouveau se referme après son passage et je finis de me rendre présentable. J’ai effectivement trouvé des ciseaux et de quoi soigner mon apparence dans la commode. Je n’ai cependant pas osé passer une couche de rouge sur mes lèvres… ça ferait bizarre. Et je viens de dénicher sur la serviette de bain le motif de sa seconde visite à la salle d’eau. Un long peignoir en éponge dans lequel je m’emmitoufle avec délice.

— xxXXxx —


La dinette…

Deux paires de mirettes suivent mon arrivée dans ce coin-repas identique à celui qui réunissait mon ex et moi, jadis. Là encore, sans la différence des meubles, je jurerais que je viens de quitter la pièce quelques instants auparavant. L’homme, cheveux bruns courts, peau hâlée, prunelles d’un bleu ciel me détaille. Il doit avoir un âge approchant celui de sa compagne et quelque part du mien. Gérald me sourit alors que je ne sais plus ce que je dois faire. La table est mise. Trois couverts qui paraissent attendre mon bon vouloir.

Virginie quant à elle arbore une sorte de chignon ou du moins ses tifs sont relevés sur le sommet de son crâne. Ceux-ci tirent sur le blond avec quelques mèches plus sombres. Une teinture sans doute. Elle aussi me fait une risette qui me donne l’air d’être vraiment une invitée bienvenue. Sur la table un parfum agréable chatouille mes narines. Il émane d’un plat et mes babines se pourlèchent à l’idée de ce que mes sens perçoivent. Un poulet frit qui sort vraisemblablement du four. Mais sa garniture, des pommes de terre rissolées me fait, elle aussi envie d’un coup.

Par contre eux sont toujours en habits de jour, alors que je porte sur le dos, le peignoir que la femme m’a si gentiment déposé. Ils font tout pour me mettre à l’aise bien que je fasse preuve d’une certaine réserve.

— Venez vous asseoir, Lydie !
— Oh, mon chéri, pourquoi tant de formalisme ? Je suis sûre que Lydie est d’accord pour que nous oubliions tous le vouvoiement.
— Oui ! Oui bien entendu. Je tiens à vous redire combien je suis touchée par votre geste… bien que je ne sache pas pourquoi vous faites ça pour moi.
— Faut-il que tout toujours soit expliqué ? J’ai eu envie de te connaitre mieux et puis… nous savons que tu viens souvent devant chez nous. Ce que je conçois plus facilement désormais puisque je sais que tu as habité dans cet appartement.
— C’est d’ici que je me suis retrouvé à la rue. Une séparation compliquée, le chômage, et puis tout a basculé très vite. Mais si tu as toi aussi subi la précarité, je ne t’apprends rien.
— Disons que sans mon Gérald, je serais sans aucun doute encore à vendre mon corps pour une dose de came. Un équilibre bienveillant qu’il a su me rendre. Nous aimerions t’aider. Ce serait un juste retour des choses. Il m’a sorti de ma misère et je veux te tendre la main. Mais pour cela, tu dois aussi le vouloir. Ça ne peut se faire sans ton approbation.

Je me tais. Un verre m’est servi par le garçon qui me couve des yeux. Presque un peu gênant son regard. J’y vois le mal ? Une certaine méfiance, dirais-je alors. Je ne sais toujours pas ce que me veulent ces deux-là. Et dans ce silence qui flotte dans la pièce, j’ai la nette impression que mon estomac fait d’immondes gargouillis. Ce n’est absolument pas discret, à tel point que Virginie m’invite à manger quelques rondelles d’un saucisson que son chéri a découpé pour l’apéro. De la cochonnaille… une paille que je n’en ai pas seulement humée de loin.

Là, elle est sous mon nez, tentante, appétissante au possible. Et j’opte pour en attraper une tranche que je m’empresse de savourer. Est-ce le bon vocable tant j’ai faim ? Drôle ensuite comme le peu d’alcool bu me chavire l’esprit ! Pas ivre bien sûr, mais plus très nette non plus. Un joyeux mixe entre chien et loup. Les choses sont vues de suite sous un angle nouveau grâce à la picole. Et puis leurs voix chantent en accompagnant mon premier petit plaisir. Le copain de la fille me parle, sans que la moitié de ses phrases ne parviennent à percer la brume qui englue mon cerveau.

Alors, je réponds par oui ou par non, sans discernement, à des questions dont je n’entrave pas la moindre virgule. Le couple me sourit et le blanc de poulet dont mon assiette est remplie par les soins de Virginie est englouti avec quelques patates qui me ramènent des années en arrière. Un temps que je ne croyais pas revivre. Virginie me ressert de la viande, et son compagnon me reverse du vin rouge dans le verre qui borde ma place. C’est fou, c’est trop bon. Comment leur dire merci ? Je n’ai pas la plus petite réponse à cela. Mais je me sens… merveilleusement vivante et heureuse de l’être d’un coup.

Ce repas se termine par une pièce de tarte aux quetsches, faite maison et un café. Un régal qui me rend heureuse. Ensuite Gérald nous quitte pour le salon, où il va suivre les infos à la télé. Moi, je donne du mieux que je peux la main pour débarrasser la table et faire la vaisselle. Revient dans mon crâne d’abord, puis sur le tapis la question qui me brule les lèvres.

— Virginie ! Tu peux me dire pourquoi vous faites tout ça pour moi ?
—… Oh Lydie… tu es une belle femme et je sais que tu en es parfaitement consciente. Mon chéri me tarabuste depuis longtemps, pour ne pas dire qu’il me tanne pour que je trouve une amie.
— Mais… tu dois en avoir des tas des copines, non ?
— Bien sûr ! Mais pas une seule avec qui j’ai envie de franchir le pas et lui demander de nous faire plaisir.
— Vous faire plaisir ? Je ne pige pas totalement.
— Allons ma belle… ne me dis pas que tu ne vois pas de quoi je parle. Mais ne brusquons rien. Je lui offrirai ce qu’il me demande de plus en plus souvent, et je partagerai avec lui ce que je pourrai. Tu es belle, et puis tu n’es pas dans notre cercle d’amis immédiat. Tu saisis ? Comme ça je n’ai pas à rougir d’une fin de non-recevoir.
— Enfin, explique-moi ! Si je peux vraiment faire quelque chose pour toi ou pour lui, mais encore faut-il que je sache de quoi tu me parles.
— Nous en reparlerons un de ces jours… je compte bien que tu vas t’installer un petit moment ici, tu sais dans la chambre d’ami…
—… ! Pourquoi pas ? Mais je ne sais toujours pas ce que vous attendez de moi.
— En es-tu si certaine ? Tu ne sais ou ne veux pas savoir ? Bon, tu viens ? Nous allons rejoindre monsieur Gérald devant le petit écran.

— xxXXxx —


La soirée…

Il dort. Oui, Gérald s’est assoupi devant la télé. Et nous sommes toutes deux à contempler le dormeur calme, chacune assise sur un fauteuil face au canapé. Elle porte un regard attendri sur l’homme de ses rêves et je vois un long soupir qui lui secoue la poitrine. Toujours vêtue d’un chandail, et d’une jupe qui une fois le derrière posé sur l’assise du siège, dévoile assez haut ses cuisses bien foutues, elle respire doucement. Son visage se tourne dans ma direction et un éclair fugace traverse deux billes aux reflets nacrés. Pour ne pas éveiller l’ami qui se perd dans un monde bien loin de nous, elle chuchote.

— Il est crevé, alors essayons de ne pas le réveiller. Tu aimerais quel genre de film ?
—…

Franchement ? Je n’en sais rien. La télévision, un objet dont je me passe depuis tant de temps. Alors juste le son me conviendrait. Mais elle insiste sans exagération. Il me faut lui donner une réponse.

— Ben… si tu pouvais trouver une émission de variétés… des chansons… pour les images, ça m’est égal, mais les notes et les mélodies, oui… ça, ça serait formidable.
— Oh ! On devrait bien dénicher un truc de ce genre sur une de ces chaines qui sont diffusées chaque soir.

Elle zappe et pour finir interrompt le défilement des chaines sur je ne sais trop laquelle. Je reconnais l’animateur. Ça doit donc faire un bail qu’il exerce ses talents sur le petit écran.

— Ça te convient ?
— Hein ? Ah oui, ne t’inquiète pas pour moi ! Je n’ai plus vraiment vu d’émission depuis…
— J’imagine bien. Tu n’as pas froid au moins ? Je peux pousser un peu le chauffage.
— Non, tout est parfait. Il a l’air calme et détendu ton ami.
— C’est un mec bien, tu sais.

Que répondre à ce genre d’argument ? Je n’ai que très peu de recul, mais c’est vrai que je n’ai ressenti aucune violence chez ce mec. Je suis là et je me sens à l’aise dans cette semi-pénombre seulement perturbée par les images. La musique me berce aussi les oreilles. Mes paupières aussi sont lourdes et finissent par tomber tels des stores sur mes quinquets. Je quitte la terre pour une mer sans vagues, juste irisée par une béatitude sans borne. Est-ce que je pionce depuis longtemps ? Aucune idée ! Je redescends de mon nuage ouaté et un singulier gémissement me laisse perplexe.

La neige a envahi l’écran et je suis allongée sur le canapé, couverte d’un plaid. Pourquoi et comment suis-je arrivée là ? Grand mystère. Il y a aussi un chuintement sourd qui me rend dubitative. J’écoute la nuit qui m’entoure et je parviens à me faire une idée sur ce qui provoque ces étranges geignements. Pas besoin d’un dessin pour piger. Les deux tourtereaux font surement l’amour. Et comme je connais chaque pièce de cet appartement, je présume qu’ils sont dans la chambre où j’ai moi aussi connu d’identiques débordements.

Il n’en faut guère plus pour me mettre le feu. C’est assez invraisemblable comme quelques soupirs ou des respirations haletantes peuvent faire basculer la pensée des autres vers des souvenirs affolants. Oui ! Je me sens submergée par une envie grandissante. Et comme je suis toujours dans le peignoir de la belle blonde… que finalement sous celui-ci, rien ne vient entraver la dégringolade de ma main vers la source qui réclame… et bien… pourquoi m’en priver. Je ne garde pas de souvenirs de m’être donné du plaisir dans mes nuits folles d’un exil urbain. Trop préoccupée par la peur d’être assaillie, voire agressée par un plus pauvre encore que moi.

J’ai beau faire, jouer de mes doigts sur les lèvres mouillées, rien ne peut me faire jouir. Pas moyen de faire monter en moi cet orgasme libérateur auquel j’aspire tant les gémissements voisins sont omniprésents. J’aurais bonne grâce de parvenir à mêler mes notes aiguës à celle de cette hôtesse dévouée, qui se livre à un combat charnel que je juge expressif. Impossible de parvenir à mes fins. Alors, de guerre lasse, je repousse la couverture et m’aventure dans le couloir. Je sais bien où se tiennent la lice et les ébats qu’elle cache.

— xxXXxx —


L’épilogue…

La porte est ouverte au large. Une lampe sur la table de chevet, placée contre le mur, de l’autre côté du lit, donne une vue plongeante sur le cadre de nuit des deux amoureux. Et ce qui se passe sur le pieu n’a rien d’équivoque. Ils sont dans une nudité intégrale. La position de la jolie frimousse de la belle blonde ne souffre d’aucun doute sur l’occupation actuelle de sa bouche. Et l’endroit où est enfouie la caboche de Gérald n’a pas besoin d’explications. Je reste tétanisée devant un tel spectacle. Lui broute le minou de sa dulcinée et elle lui rend la pareille en suçant son membre apparemment très… actif.

Mes guibolles tremblent sans que je parvienne à calmer cette nervosité due à une immonde envie de faire l’amour. Ni elle ni lui ne se sont aperçus de ma présence dans l’encadrement de leur porte. Et c’est tout juste si je n’arrive pas à sentir les odeurs intimes que provoquent les caresses si spéciales des deux amants. Elle se trémousse, faisant de larges arabesques avec sa croupe sur le museau de Gérald. La cadence de ses lèvres varie en fonction de son propre ressenti. Et ils sont deux à gémir tout en retenue. Tiennent-ils tant que cela à me laisser dormir ?

Cette fois, je suis totalement éveillée et je fixe avidement ce qui se déroule sur le pucier. Est-ce que je rêve alors qu’il me semble que la caboche de la femme vient de se tourner vers l’endroit que j’occupe sans broncher ? Sans doute que non, puisque sa main jusque-là perdue sur le mât dont elle aspire le bout se lève dans ma direction. Puis la tête se redresse lentement, pour ne pas m’effaroucher ? Le garçon n’a rien vu, rien perçu. Sauf peut-être que sa belle vient de lui lâcher le vit ? Il continue à laper le sexe qui lui écrase la bouille, maintenant écartées les deux ailes du papillon de ses mains posées sur les fesses.

Comme dans un songe, je vois le visage de Virginie qui se penche vers moi et sa menotte libre qui semble m’appeler par un geste en crochet de son index. Plus facile à dire qu’à faire. Mais l’arrêt brutal de son intérêt pour le dard de son pote fait que lui s’inquiète également de la brusque interruption. Et il détourne le regard un court instant. C’est suffisant pour appréhender la situation. La blonde se redresse, lentement repoussée sur le flanc par son ami. Lui se dégage de sa posture et se lève sans un mot. C’est bien de moi qu’il s’approche !

— Viens ! Vient Lydie. Je sais que Virginie t’a parlé et que tu sais bien ce que nous attendons. Ta présence ici prouve que tu es d’accord. Tu l’es, n’est-ce pas ?
— Ben… je ne…
— Allons ne te fais pas prier. Nous en avons tous envie. Et ça va forcément être merveilleux à trois… — Viens donc te coucher sur le lit, à nos côtés. Virginie, tu veux faire un peu de place à notre nouvelle amie ?
— Mais oui… bien sûr ! Tu es la bienvenue Lydie. Je vois que tu as enfin saisi ce que je m’efforçais de te raconter ce soir dans le salon.

Lui me tient par le poignet. Il tire sans pour cela le faire brutalement. Et une fois encore je marche vers mon destin. Pas question de me rebeller, de crier au loup. Non ! J’ai seulement une sorte d’appréhension bien légitime. Ne pas avoir l’air d’une gourde parce que j’avoue que ça fait bien longtemps que mon corps n’a pas connu de visite. Et puis à dire vrai, je n’ai jamais eu de rapports physiques avec une autre femme. Mais… je suis délicatement placée sur le lit. Dans une position égale à celle qu’occupait précédemment l’amant de Virginie.

Elle est restée assise les jambes tournées vers le haut de mon corps. Il lui suffit donc de relever sa cuisse, de faire un pont par-dessus ma caboche pour se retrouver dans l’exacte réplique de ce qu’elle vient de quitter. Elle ne se penche pas de suite sur mon bas ventre. Ce sont d’abord des caresses de ses paumes qui me font frissonner. Puis je sens le poids de Gérald qui fait s’enfoncer plus profondément nos trois corps sur le lit. Les câlins des pattes féminines sont sur l’intérieur de mes cuisses. Et ce qui vient sur mon sexe, ce sont bel et bien les lèvres de son homme. Elle m’ouvre la chatte, lui facilitant ainsi l’accès à mon intimité.

Il manque à plusieurs reprises de s’étrangler avec quelques poils pubiens non domestiqués. Et il parvient enfin à accéder au cœur du volcan. Virginie, elle lui parle doucettement ? À moins que ce ne soit à nous deux qu’elle envoie des signaux dont je ne comprends que très peu de choses. Maintenant c’est à mon tour de ressentir les effets de la langue qui me fouille. Le corps de la blonde s’appesantit de plus en plus et j’ai en gros plan une vue superbe de son minou luisant de sécrétions. Sa mouille mêlée à la salive de son ami, mais également une forte odeur de sexe qui loin de me repousser m’enivre plutôt.

Alors, que dois-je faire ? Ma bouche s’entrouvre largement pour libérer ma langue et pour la première fois de ma vie, je caresse avec la pointe de celle-ci, un sexe similaire au mien. Drôle de sensation que celle de fouiller entre les grandes lèvres, de remonter le long de chacune d’elles pour venir titiller lentement un pic qui ressemble à s’y méprendre à un petit pénis. Un dernier sursaut de raison me fait songer qu’il est au moins trois fois plus gros que mon clitoris, celui que ma bouche aspire. Et tout mon corps se met en branle. Mes muscles se tordent dans un émoi impossible à décrire.

Le derrière remue sur mon nez, et ma bouche reste ventousée à cette chatte glabre. J’en adore les contours, j’en apprécie la liqueur et je laisse faire ce qui pour le moment n’est pas visible pour moi de par ma position. Mais j’imagine bien que ce qui me pénètre, c’est un doigt. À qui appartient-il ? Aucune idée et de toute façon quelle importance ? L’essentiel est ailleurs. La montée d’un plaisir qui me traverse de part en part me fait fondre aussi. Je sens que je ne peux retenir une inondation du drap et je mêle mes gémissements à ceux des deux amants qui jouent de mon corps…

Le brouillard qui entoure la suite des événements n’a pas de nom. C’est comme si je flottais alors que Gérald me tient par les hanches, pendant que sous mon ventre la petite tête de fouine de Virginie officie sur la chatte écartelée par les va-et-vient de la bite de son homme. Je ne suis plus qu’un long geignement, qu’un murmure ininterrompu de cris d’amour. Ai-je joui une fois de plus ? D’eux, dix ? Je ne sais le dire, mais je suis totalement affalée sur le plumard alors qu’à mes côtés, le couple se finit dans d’autres cris. Et dans un « han » de bucheron, l’homme se retire du paradis de sa compagne.

Si j’en juge par l’arrivée en fanfare entre mes lèvres du bâton de berger, aussi raide qu’au premier instant, il n’a toujours pas éjaculé. J’en sais rapidement les raisons puisque Virginie dirige la hampe vers la cavité où il veut venir se libérer. Sa petite patte de femme comblée me caresse le front pendant que lui dans un long soupir déverse dans ma gorge son trop-plein d’amour. Le reliquat de la nuit se passe dans les draps froissés et souillés. Je suis entre eux deux et il arrive que des mains s’égarent tout au long de ce reste d’obscurité où je suis, me sens en sécurité.

De la rue à ce lit, un long périple qui dure encore douze mois plus tard. Des heures durant lesquelles je rattrape le temps perdu et cette fois… j’ai grâce à Gérald, retrouvé un emploi. Virginie lui et moi vivons en trouple, une histoire d’amour sans faille ni jalousie. Une seule chose reste certaine ! Si l’un des deux doit abandonner les autres… je ne retournerai plus dans le froid de l’hiver, je ferai tout pour vivre avec un toit sur la tête… Mais c’est déjà une autre histoire et j’ai mieux à faire qu’à vous la raconter là. Il est l’heure de passer dans la chambre… Virginie et Gérald m’attendent…

Je ne suis plus invisible…

Faites de beaux rêves, vous qui lirez mon récit… merci de lui réserver le meilleur accueil !








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