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Itinéraire(s)

Chapitre 10

Old friends meet again

Divers
—Arnaud ?—Oui, qui est-ce ? Demandai-je, les yeux incapables de percer la nuit.—C’est moi, répondit une voix timide, serrée.Je ne voyais rien, et cette voix me donnait une vague sensation de déjà-vu. Elle était faible, haletante, sanglotante, mystérieuse.—Ça ne me dit pas d’avantage qui vous êtes, poursuivis-je.Un cri dans la nuit, un prénom improbable que j’avais oublié claqua timidement.—Ludivine.—Ludivine, mais que fais-tu là ?—J’ai besoin d’aide, je n’ai nulle part où aller.—Marie ne peut pas t’aider, elle est trop fatiguée et André n’est pas là. Que veux-tu ?—Tu peux m’aider toi, proposa-t-elle.—Que veux-tu ? Demandai-je.Un lourd silence s’installa dans cette ruelle peu éclairée, contre le mur du jardin d’André et Marie. Je restai stoïque, contre leur portail, pour l’empêcher d’y entrer. Je n’avais aucune raison de la haïr, juste la volonté de protéger Marie. Il ne fallait pas qu’elle restât là.—Rentre chez toi Ludivine.Un nouveau silence tomba, et emplit la quiétude de la nuit.—Je n’ai plus de chez moi, murmura-t-elle, assise par terre, prostrée.—Tu vis à la rue ? Depuis combien de temps ?Un silence gêné accompagna ma question. Je ne pouvais pas la laisser là, ni la laisser à la rue. Mon grand cœur me perdrait.—Alors, suis-moi, conclus-je en me dirigeant vers ma voiture.Elle entra à son tour, ses gestes étaient lents, timides.—Belle voiture, osa-t-elle.—Merci, répondis-je en démarrant.Aucun de nous ne prononça un mot durant le court trajet vers mon appartement. C’est quand j’allumai la lumière que je vis une autre personne. Les longs cheveux roux de la belle s’étaient ternis, ses traits s’étaient tirés, elle était émaciée, la mine cadavérique, les bras croisés contre son ventre. Elle portait des nippes informes, un vieux sweat-shirt cachait sa maigreur. Sa jupe noire sur collants déchirés montrait des jambes décharnées, tremblantes. En à peine deux ans, elle était devenue une junkie. Je ne connaissais que trop bien cette allure, ces tics, et cette dégradation de l’être. Les enfants perdus de la France, ceux de l’ASE étaient souvent des enfants de junkies. J’avais vu mes coreligionnaires et mes camarades de foyer livrés à eux-mêmes basculer dans ce monde et sombrer à jamais.—Jouons cartes sur table, commençai-je, qu’est-ce que tu prends ? Depuis combien de temps ?—J’ai commencé par la cocaïne, il y a quelques années, pour profiter à fond des soirées, en club, en privé. Puis, ça a été le crack, parce que c’est plus fort et moins cher. Depuis un an, c’est l’héroïne et je ne m’en sors pas. Mon dernier plan m’a foutue à la porte, tout ce que j’ai tient dans mon sac. J’ai tout perdu, conclut-elle en sanglots.
De marbre, je l’écoutais s’effondrer. Je connaissais ces larmes de crocodile, chargées de tirer, de soutirer l’empathie chez son interlocuteur, qui qu’il fût. Elle n’était pas différente des autres drogués que j’avais côtoyé jusqu’à présent, elle serait prête à toutes les bassesses pour obtenir sa dose.—Depuis quand n’as-tu rien pris ?—Une semaine, avoua-t-elle.—Je ne ferai rien pour que tu en obtiennes, tranchai-je, demain, tu repars.—Tu ne peux pas me faire ça, pleura-t-elle.—Si, je peux, tu prends une douche, tu dors sur le canapé, et demain, tu repars. Et que je ne te revoie pas trainer ici, ni chez André et Marie. Tu ne les saliras pas de tes vices.—Arnaud, j’ai besoin d’aide, je ferai tout pour que tu me croies.—Je ne crois pas aux promesses des drogués. Tu ne me la feras pas. Les junkies, je connais depuis toujours.—C’est que je l’ai mérité, pleura-t-elle de plus belle, j’ai tout perdu, je n’ai plus personne, plus rien. Mes parents m’ont tourné le dos, mes amis m’ont plantée, mes frères et mes sœurs ne me répondent plus, c’est que j’ai touché le fond.—Tu vois Ludivine, je n’ai pas de parents, je n’ai jamais eu de famille, j’ai connu six familles d’accueil, les foyers d’orphelins, et à 15 ans, on m’a placé en hôtel, faute de mieux. Tout ce que j’ai, je l’ai eu par ma volonté de vivre et de faire le bien autour de moi. Toi, tu as juste la volonté de te défoncer et de te détruire. Tu détruiras tout autour de toi pour te défoncer. Pour cette raison, je ne t’aiderai pas. Dors cette nuit, prends une douche, je vais laver tes fringues et demain, tu repars.Je lui tendis une serviette de toilette, et, devant son air interdit, je lui confirmai le chemin de la salle de bains. J’y joignis une tenue pour la nuit, un grand T-shirt et un short de sport. Pendant ce temps, je préparai le canapé pour qu’elle puisse y dormir.J’avais des remords à être aussi dur avec elle. Après tout, elle était autant l’auteur que la victime dans cette affaire. Pour avoir vu des drogués, je ne savais trop bien ce qu’elle traversait. Je lui préparai un lit douillet, avec une infusion qui la calmerait et l’aiderait à dormir malgré les affres du manque. L’eau coulait dans la douche et je réfléchissais à ce que je pourrais bien faire pour elle. Elle était SDF, je ne pouvais pas matériellement la laisser, mais je n’avais pas les moyens de m’occuper d’elle, pas seul. Demain, j’irai la conduire chez un médecin et vers une association qui la prendrait en charge. Je connaissais malheureusement trop bien ce qu’il fallait faire.Elle sortit de la douche, presque requinquée, la peau rosie, les cheveux brillants.—Tu as mangé ? Demandai-je.—Pas aujourd’hui, osa-t-elle.Sans lui répondre, je commençai une plâtrée de pâtes au pesto, simple et rapide.—Je ne mérite pas ce que tu fais pour moi, me remercia-t-elle.—Mets ton linge dans la machine à laver, ça sèchera demain matin. En attendant, profite. Demain, tu iras chez le médecin, et tu te prendras en main pour sortir de ça, à moins que tu veuilles retourner dans la dope.—Tu es trop gentil, chuchota-t-elle.—Tu veux devenir clean ou pas ?—J’ai…. Je ne sais pas, tu sais, à chaque fois que je veux en sortir, j’ai cette voix qui me dit dans ma tête d’en reprendre, et je me tords de douleur, partout. C’est si dur, se lamenta-t-elle.—Dans ce cas, si la dope est plus importante pour toi, demain, tu passes le pas de cette porte et je ne veux plus te revoir. Si je te croise dans les parages, j’appelle la Police.Elle baissa la tête dans son assiette qu’elle dévorait de toutes ses dents.—Prends la nuit pour réfléchir. Bonne nuit, conclus-je en rangeant tout.—Merci, souffla-t-elle, merci pour ce que tu fais.—J’en ferais mille fois plus si tu l’avais voulu.J’éteignis la lumière et me mis au lit avec des idées embrouillées. Ma priorité était le garage, André comptait sur moi et je ne devais pas le décevoir. Ludivine passerait après, et elle devrait surtout me prouver qu’elle avait envie d’être sauvée.Ma nuit fut agitée de rêves tordus, aux couleurs incongrues, aux figures grotesques. Les images étaient distordues, contradictoires, désarticulées. Le réveil vint me couper au milieu d’un rêve, en sueur. Mon chat était sur mon ventre, prêt à réclamer sa dose de croquettes, mais nous n’étions pas seuls, Ludivine dormait du sommeil du juste. Son visage torturé avait retrouvé ses courbes harmonieuses, elle semblait apaisée, comme sortie d’un mauvais rêve. Elle était lovée contre moi, et sa chaleur me faisait du bien, autant que le ronron du félidé qui voulait sa gamelle. J’étais bien, et pourtant, il me fallait me lever. Devais-je la réveiller ? Pour une fois que j’avais une femme dans mon lit, pour la première fois de ma vie en fait, il s’agissait de quelqu’un qui ne m’aimait pas. Triste.L’heure tournait, et j’avais le garage à tenir, pas le temps pour les états d’âme. Je devais y aller. Le triomphant du matin déformait mon short, qu’importait, j’allai prendre mon petit-déjeuner. Le nez dans mon portable, je regardais les informations de ce lundi 16 mars 2020. Je n’osais y croire. Un confinement à l’échelle du pays. Il ne manquait plus que ça. Tout le monde devait rester chez soi, fermeture des commerces, des écoles, des universités, des bureaux. Quelle poisse !Je téléphonai à André tout de suite. Je lui annonçai que j’allais ouvrir le garage, au moins pour finir ce qu’il y avait en cours. Nous n’avions aucune visibilité sur nos fournisseurs, sur ce qu’il adviendrait de nous. Ce ne seraient que deux semaines, les choses ne sauraient durer. Nous nous quittâmes sur une note d’espoir, sa maman était dans un état stable, il n’y avait qu’à attendre, les choses ne sauraient durer.Ludivine arriva sur ces entrefaites, les cheveux en bataille, reposée, apaisée, presque dans un état normal.—Bonjour, osa-t-elle, tu as bien dormi.—J’ai eu la surprise de te voir dans mon lit ce matin, ce n’était pas ce qui était convenu.—Je n’arrivais pas à dormir, et j’avais envie, besoin de te faire un câlin pour te remercier.—Les nouvelles dehors ne sont pas bonnes, éludai-je le sujet. Ils ont décidé d’un confinement général, j’ai bien peur qu’on ne soit coincés ici pour un bout de temps.Je lui expliquai la situation, elle sembla ravie de pouvoir rester chez moi. Je ne pouvais cependant pas l’y laisser. Je la déposai chez le médecin sur le chemin du garage. J’expédiai mes chantiers, et après une grosse journée, je rentrai chez moi, Ludivine m’attendait devant mon immeuble.Les associations d’aide aux toxicomanes étaient fermées, tout ce qu’elle pouvait obtenir, c’étaient des rendez-vous téléphoniques avec des psychologues et addictologues. Elle allait devoir compter sur moi. Je cédai mais posai mes bases d’entrée de jeu :—Pas de drogues, pas d’alcool, pas de cigarette, plus aucun contact avec tes anciens amis, du sport, tu régularises ta situation bancaire, administrative, et tu trouves de quoi t’occuper. Pas de sorties sans moi et, bien entendu, tu participes à la tenue de la maison.—C’est d’accord, murmura-t-elle.—C’est ça ou la rue, tranchai-je.J’étais dur, je le savais, mais elle avait besoin, comme beaucoup de junkies de repères, de règles, d’un cadre qui tranchait avec ce qui l’avait mené dans les tréfonds.—Je veux te l’entendre dire, continuai-je, tu veux t’en sortir ?—Oui, je veux m’en sortir.—Très bien, demain, nous allons commencer.Le lendemain matin, pas besoin de réveil, elle était encore blottie contre moi dans le lit, elle avait encore déserté le canapé pour venir me retrouver. Elle était belle ainsi apaisée, le sommeil profond. Elle était déjà méconnaissable, elle avait meilleure mine. J’aurais bien eu envie de la câliner, de me blottir contre elle, mais je m’en empêchais, je ne voulais pas lui céder.Au lieu de ça, j’attendis qu’elle se réveille et nous prîmes la journée pour régler sa situation. Elle aurait le droit au RSA, je clôturai ses comptes en banque pour en créer un nouveau loin de la portée de son ancien petit-ami/dealer. Je la poussai à porter plainte contre lui pour escroquerie et trafic de drogue. Je lui fis faire un bilan médical, et notamment sanguin, pour savoir si elle n’avait pas de maladies incontournables chez les toxicomanes. Il nous fallut trois jours pour venir à bout de tout ça. Nous chargeâmes une application de sport pour en faire un peu dans le jardin, tous les deux. Des choses simples, à sa portée et nous allâmes courir, munis de nos fameuses attestations. Elle n’allait pas très bien après quelques dizaines de minutes d’efforts, mais, ça lui faisait du bien de s’oxygéner de la sorte.Tous les matins, je la retrouvais dans mon lit, endormie du sommeil du juste, blottie contre moi, je la trouvais sublime, ce petit oiseau qui se remplumait petit à petit. Elle retrouvait ses formes, ses courbes, mais jamais je n’envisageais de la toucher. J’avais besoin d’affection, moi aussi, d’amour, mais pas comme ça. Elle ne m’aimait pas, et je ne voulais surtout pas tomber dans ce piège de la câliner.Je devais passer chez Marie, André était toujours au chevet de sa mère. Je ne me voyais pas enfermer Ludivine chez moi, aussi, je la pris avec moi pour m’y rendre.J’avais prévenu ma belle brune que Ludivine serait avec moi, elle n’en était pas enchantée, loin de là.—Ah, c’est toi, remarqua-t-elle après m’avoir copieusement enlacé. Tu as de la chance d’être tombé sur un homme comme lui, tu ne le mériteras jamais assez.Ludivine resta silencieuse, la tête baissée, elle encaissa la remarque. Elle nous fit entrer. Ludivine resta prostrée alors que Marie et moi papotions. Je m’occupais d’elle, rangeais quelques menues choses dans la maison, m’occupai du linge, bricolai deux ou trois choses et la tins au courant de la situation du garage. Je lui annonçai que je devais m’occuper du jardin, qui, au début de ce mois d’avril particulièrement ensoleillé avait pris ses aises. Je laissai les deux femmes ensemble et me saisis de la tondeuse pour faire un sort à la pelouse.Deux heures d’efforts plus tard, j’en avais fini de mon labeur et je revins vers les deux femmes qui étaient en train de papoter sur le canapé. Ludivine était toujours sur la défensive, mais Marie était moins crispée qu’au début. Je décidai de rester un peu en retrait, caché par un pan de mur.—Ludivine, conclut Marie, Arnaud est un homme en or, tu as fait une bêtise en le repoussant une première fois. Le Destin t’offre une seconde chance, ne la rate pas, moi, je ne te raterai pas.—Je sais ce que j’ai perdu, je n’y arriverai jamais sans lui, et je ne sais pas comment lui montrer combien il m’apporte.—Laisse parler ton cœur, pas la dope ni le manque qui est en toi. Pas la pitié ni le besoin de lui reconnaître quoi que ce soit. Qu’est-ce qui t’a empêché de lui dire oui, il y a deux ans ?—Eh bien, je ne savais pas trop où j’en étais, et puis, il était un peu jeune pour moi.—C’est tout ce qui compte ? S’insurgea-t-elle, son âge ? Mais il est tellement plus que ça ! En plus de son charme, c’est un amant dévoué et un homme vraiment mature. Regarde où il en est avec ce que la vie lui a donné. Ma pauvre fille, il va falloir que tu mûrisses. Regarde qui il est, regarde ce qu’il est, regarde ce qu’il fait pour toi.Ludivine se tassa dans le canapé, tête baissée, signe qu’elle encaissait encore. Elle avait tort et chaque seconde lui rappela combien elle avait perdu.—Et même, comment lui dire ? Répliqua timidement Ludivine, il n’a pas confiance en moi !—Parle avec ton cœur, ma vieille, ton cœur, c’est tout ce qui compte.Marie se baissa pour boire du thé tandis que Ludivine restait avec les bras croisés. Je choisis ce moment pour revenir dans le jeu.—Marie, ton jardin est tondu, tes haies taillées, tu en as pour un petit mois, surtout s’il fait aussi beau !—Merci mon chou, tu es un amour. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.—Je te ramène tes courses demain, ça te va ?—Je bosse de midi à dix heures du soir demain, tu passes pas trop tôt, promis ?—Je serai là pour onze heures, avec tout ce que tu m’as demandé. Ne t’inquiète pas.Nous nous quittâmes sur un gros câlin de Marie qui me fit un grand bien tandis que Ludivine ne savait plus trop quoi faire pour saluer la belle brune. Marie mit fin à son calvaire en l’embrassant sur les joues.Les jours suivants passèrent, j’allais au garage les matins, laissant Ludivine seule à la maison, je faisais les courses de Marie et nous faisions du sport. Tous les matins, Ludivine se retrouvait dans mon lit, blottie contre moi et contre mon chat. Elle s’occupait en cultivant un peu de mon jardin qu’elle transforma en potager. Elle y planta des tomates, des courgettes, des plants de fraise, un cerisier, des piments, des haricots verts et des petits pois. Faire des efforts et travailler la terre lui faisait du bien. Elle reprenait du poil de la bête, elle avait repris quelques kilos bien placés et nous cédâmes aux sirènes de la vente en ligne pour lui acheter quelques vêtements qui lui iraient mieux. Pour travailler la terre, mes survêtements conviendraient parfaitement.Elle restait sur la réserve avec moi, elle n’osait pas vraiment prendre d’initiative, elle dormait une partie de la nuit avec moi, ne cessait de me remercier, mais elle n’avait entamé aucun rapprochement. De mon côté, je me régalais de voir ses courbes s’épanouir, elle me laissait voir ses beaux seins reprendre leur volume, ses cheveux semblaient plus vivants eux aussi, les marques de piqûres avaient disparu sur ses bras, sa peau était redevenue plus douce, ses lèvres plus roses, elle portait à nouveau sa trentaine au comble de sa fleur. Je m’octroyais de belles masturbations avec son image au fond de mes pensées. Ma belle Ludivine, celle qui m’avait fait connaître le plaisir de la chair dormait avec moi toutes les nuits, et je me refusais à la toucher. Ses beaux seins qui baillaient parfois de mes T-shirts trop grands qu’elle utilisait pour jardiner enchantaient mes plaisirs solitaires.Au garage, j’avais du boulot aussi, outre les voitures des habitués, Marie avait refilé mon adresse à ses camarades soignants et je m’en occupais à prix coûtant, un moyen pour moi de faire ma part. Les quelques deniers qui rentraient faisaient un peu de bien à notre entreprise naissante. Je n’étais pas prêt à voir une voiture que j’avais déjà vue et qui me rappela quelques mauvais souvenirs.
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