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Itinéraire d'un homo raté

Chapitre 5

Ni oui ni non

Divers
Si on laisse de côté l’abîme dans lequel mon secret m’emportait toujours un peu plus et ma vision erronée de ma relation avec Nicolas, il faut bien avouer que jusque-là, cette nouvelle vie que je menais m’apportait une relative satisfaction, du moins en ce qui concernait l’aspect sexuel.
J’avais découvert les joies des webcams, vécu une expérience mémorable de branle collective, cela me procurait des sensations jusqu’à alors jamais atteintes pendant mes plaisirs solitaires... Le bilan aurait pu être bien pire.
Mais, je l’ai appris à mes dépens à ce moment-là de ma vie : rien ne peut rester éternellement figé, et on a beau se convaincre soi-même que les quelques menus plaisirs que l’on arrive à se procurer suffisent à être épanoui, il n’en est foutrement rien.
L’Humain est bien plus complet que ça. Bien plus complexe. Il en veut, à juste titre ou pas, toujours plus. Toujours mieux. Et cette recherche perpétuelle mène bien souvent à la perte assurée. C’est en tout cas comme ça que les choses se sont passées, pour moi.
**Mon obsession pour Nicolas ne se calmait pas. Je n’essayais même plus de la contrôler, d’ailleurs. Je l’avais assimilé et accepté, je m’étais soumis à ce qu’elle pouvait me pousser à faire ou à ressentir. Pire, elle avait pris une autre tournure.
Parce qu’aux sentiments finalement assez chastes que je m’étais mis à ressentir pour lui s’était ajoutée une foule d’envies bien moins catholiques, nourries par mes expériences. Quand je rêvais auparavant de lui prendre la main, je m’imaginais maintenant fourrer ma main dans son boxer. Quand j’espérais obtenir un baiser de sa part, je mourais désormais d’envie de me mettre à genoux devant lui pour qu’il me fasse goûter sa queue.
Oh je prenais toujours ça pour de l’amour, hein ! Un amour bien torride, voire pervers, mais un amour quand même. Nos discussions privées étaient les moments où ces envies étaient le plus mises à mal. Parce que, fidèle à sa promesse que lui avoir avoué mes sentiments ne changerait rien entre nous et qu’un lien affectif bien réel s’était créé, il aimait se confier à moi sur tous les aspects de sa vie. Que ce soit assis sur un banc à l’écart des autres pendant les interclasses ou durant nos longues soirées MSN, il n’était pas rare qu’il me parle de telle fille, qui prenait le bus avec lui et avec qui il se voyait bien jouer la bête à deux dos, ou d’une actrice vue dans un film la veille au soir qu’il trouvait particulièrement bandante.
Une fois, il m’a discrètement fait passer un DVD gravé contenant son film porno préféré. Une autre fois, au cours d’une discussion qui était partie en vrille au gré de notre ennui, il m’a raconté aimer se masturber sous la douche, ou la fois où ses parents sont rentrés à l’improviste alors qu’il était en train de se faire plaisir sur le canapé du salon...
Toutes ces discussions me mettaient dans un état lamentable de déchirement. Déchirement entre l’excitation la plus totale et la tristesse la plus absolue. J’étais aussi enivré par les images qui me traversaient l’esprit quand il me parlait de ses masturbations, qu’anéanti à l’idée que je ne pouvais pas en profiter – et pire – que je ne pouvais pas lui susciter de telles envies.
Tous ces paramètres ont fini par s’enchevêtrer et se télescoper de la pire des façons, un vendredi soir, durant une énième discussion MSN.
[SMS, Nicolas, Moi]< Tu fais quoi de ta soirée ? > Rien, je me fais chier.< T’as qu’à te branler lol> Lol je peux pas, mes parents sont là.< Ah c’est con.> Ouais.

La petite icône indiquant qu’il était en train d’écrire s’est affichée, puis a disparu.
[SMS, Nicolas, Moi]> C’est ce que tu fais, toi ? < Nan, je l’ai fait tout à l’heure en rentrant du lycée> Sous la douche comme tu aimes ? ahah< Mdr ouais. En pensant à Megan Fox, comme d’hab> Putain mais t’en peux plus avec Megan Fox, toi< Elle est trop bonne ! J’aimerais trop la baiser
Puis, après un moment sans réponse de ma part :
[SMS, Nicolas, Moi]< Tu te branles en pensant à quoi, toi ? Quand tu mates pas un porno
Des centaines de réponses me sont venues en tête à ce moment-là : lui, les mecs de Skyrock, lui, le souvenir de la branle collective dans la salle télé, lui...
[SMS, Nicolas, Moi]> Ça dépend. Des meufs que je trouve bonnes, souvent. Et toi ?< Pareil. Je les imagine en train de se doigter, ça m’excite trop.> T’as déjà vu une meuf se mettre des doigts ? En vrai, je veux dire. Pas dans un porno.< Non jamais. Je kifferais trop. Et toi ?
C’est à ce moment précis que j’ai vrillé. Tous les événements des derniers mois se sont agglomérés dans ma tête pour donner naissance à ce qui m’a paru sur l’instant une idée lumineuse.
Tout s’est imbriqué parfaitement. Un plan s’est élaboré de lui-même dans ma tête, à la manière de ces moments dans les films où le grand méchant met au point sa stratégie machiavélique pour dominer le monde. Il fallait que je la joue très finement. Que je place minutieusement mes pions, et que je croise les doigts pour que le facteur chance joue en ma faveur.
[SMS, Nicolas, Moi]> Oui ça m’arrive assez souvent lol< ??
Mon rythme cardiaque s’est accéléré. Pas parce que j’anticipais le plaisir que je pourrais retirer si mon idée marchait, non. Parce que je savais pertinemment que ce que je faisais était très mal.
[SMS, Nicolas, Moi]< Comment tu fais ??> Tu connais le chat Skyrock ?< Non. Enfin j’ai déjà vu quand je vais sur mon blog, mais j’y suis jamais allé.> Bah y a un salon spécial Hot, et tu peux mettre les webcams.< Y as des meufs qui se montrent ? > Ouais y en a.< Mais il faut se montrer aussi, non ?> Ah bah oui lol. Souvent elles demandent à voir avant.< Tu le fais souvent ? > Assez ouais. Même quand elles ne montrent pas, elles t’excitent à l’écrit pendant qu’elles te matent et tout.< Ça doit être chaud, putain. > C’est kiffant. Tu t’es déjà montré, toi ? < Nan jamais. > Bah si un jour l’occasion se présente, tu peux tenter 😊 Moi j’aime bien.< Ouais, ça doit être excitant de savoir qu’une meuf nous regarde.
La discussion s’est faite un peu plus évasive, avant de dévier sur un autre sujet. J’ai eu envie d’insister, de remettre le sujet sur la table, mais j’ai résisté. J’ai simplement planté une graine, et j’ai attendu de voir si elle germait.
Et je n’ai pas eu à attendre longtemps.
**
Avant de continuer le récit, il me faut avouer que c’est très compliqué pour moi d’écrire ces lignes. Non pas que ma mémoire me fasse défaut, non. Je me souviens aussi parfaitement de ce moment que de ceux que j’ai déjà racontés. Mais pour dire les choses simplement, je ne me reconnais pas.
J’ai une honte absolue de ce que j’ai fait ce soir-là. Je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu le faire. Comment j’ai pu aller aussi loin dans la trahison et la manigance. Avec le recul, cela me donne la sensation que ce n’était pas vraiment moi. Que je me suis soumis à une sorte de version de moi dans un état second, déconnecté de la réalité. C’est probablement pour ça que j’ai très vite rétabli la vérité, d’ailleurs. Mais j’y reviendrai au moment voulu.
**
Le lendemain, samedi soir.La soirée était déjà bien avancée, il devait être aux alentours de minuit. J’étais seul dans le salon, tuant le temps devant mon ordinateur, m’ennuyant un peu. Voir la petite notification indiquant que Nicolas se connectait à MSN a eu l’effet d’une bouffée d’air durant une longue apnée. Il a entamé une conversation quasi instantanément, et j’ai aussitôt senti quelque chose de... différent. Appelez ça de l’intuition. Ou de l’instinct, si vous voulez.
[SMS, Nicolas, Moi]< Salut. Ça va ? > Ça va et toi ? < Ouais. Je peux te demander un truc sans que tu te moques ? > Bah oui, pourquoi tu veux que je me moque ? < Comment on fait exactement, sur le chat hot pour mater et se faire mater ?
Mon cœur a raté un battement. Une boule s’est formée dans mon estomac. Une boule d’excitation. Ou de honte. Un peu des deux, en fait.
[SMS, Nicolas, Moi]> Comment ça, comment on fait ? On allume la cam, quoi lol< Non, mais ça, je m’en doute. Mais je veux dire... Pour trouver une fille. J’sais pas, y a des phrases à dire, ou des trucs comme ça ? > Bah en fait y a bcp de mecs pour pas bcp de nanas, donc le mieux c’est de trouver une meuf qui dit clairement qu’elle est hot et d’aller lui parler en privé.< OK OK.
Pendant que la petite roue indiquant que Nicolas était en train d’écrire s’affichait dans la fenêtre de discussion, je me suis connecté au chat sous le profil de Lovelily.
[SMS, Nicolas, Moi]< Je vais essayer, je crois. > Vas-y, écoute 😊 Tu me diras si t’aimes bien lol< Ouais
Mon rythme cardiaque ne cessait de s’emballer, au point que ça en devenait presque douloureux. Je pouvais sentir l’adrénaline – mêlée à tout un tas d’autres trucs – circuler dans mes veines.
[SMS, Nicolas, Moi]> Par contre utilises un autre pseudo que celui de ton blog, hein. On sait jamais, des fois que tu croises quelqu’un que tu connais. < Ah pas con. Je vais mettre N1tro.> Dac. Allez amuse-toi bien 😊
Bien. Je savais que Nicolas était sur le hot Channel. Je savais qu’il avait envie de s’exhiber, et je savais même sous quel pseudo il était connecté. Il ne restait plus qu’à laisser Lovelily prendre le relais, et voir comment les choses se passaient.
**
Le salon était bondé, en ce samedi soir. Les messages défilaient si vite sur l’écran que j’avais à peine le temps de les lire. Peu importait. Je n’en avais pas vraiment besoin. Avec la concentration de celui qui s’apprêtait à se jeter dans le vide, j’ai publié le message que j’avais l’habitude d’envoyer.
— Très envie de mater... :p.
Instantanément, des dizaines et des dizaines de messages privés ont envahi l’écran, comme d’habitude. Je n’avais pas menti à Nicolas en lui disant que le ratio homme/femme était si déséquilibré qu’un profil féminin devenait très vite une proie.
Sans même prendre la peine de lire les messages, j’ai fermé les conversations une à une en surveillant les pseudos de mes prétendants. Ce soir-là, un seul d’entre eux m’intéressait. Il fallait juste qu’il prenne mes conseils en compte et qu’il entame la conversation.
La première salve de messages privés s’est tarie au bout de cinq minutes, sans que N1tro n’ait montré le bout de son nez. Pas grave. Il suffisait de republier la même annonce. Nouvelle vague de MP, tout aussi fournie que la première. Je les ai à nouveau fermés un à un pendant quelques minutes. Toujours pas de traces de Nicolas. A ce moment-là, je me suis dit que j’avais échoué. Qu’il avait changé d’avis, ou qu’il avait trouvé une autre femme – une vraie femme – avec qui passer un bon moment virtuel. J’étais déjà en train de réfléchir à quoi faire quand son pseudo s’est affiché sur l’écran.
Bon sang. Ça avait marché ! C’était fou.
— Coucou.— Coucou 😊— Comment ça va ? — Ca va et toi ? — Bien merci.— Qu’est-ce que tu fais de beau, ici ? — Rien de spécial. Je traîne^^ et toi ? — Je peux être directe ? lol.— Euh oui vas-y lol.— Je cherche à me rincer l’œil ahah.— Mdr. Intéressant^^
J’ai mené la conversation en réfléchissant à chaque mot, à chaque ponctuation, à chaque émoticône. J’ai mis à profit les longues heures passées dans la peau numérique de Lovelily pour mener ma barque en déjouant les pièges et les culs-de-sac. « Non, j’ai pas la cam, j’ai un vieil ordi pourri ☹ lol » ou « Je comprendrais que tu veuilles pas aller plus loin, mais je préfère ne pas envoyer de photos. J’ai une copine qui a vu ses photos circuler sur le Net après... C’est la jungle, internet pour une fille de 20 ans... »
Les chances de finir par voir l’image de sa webcam s’afficher sur mon écran s’amenuisaient à chaque message, mais par je ne sais quel miracle, il a continué à me parler et a semblé en confiance. Après une conversation de plusieurs minutes, j’ai tenté de rentrer dans le vif du sujet à la manière d’un joueur de poker qui jouait le tout pour le tout.
— En tout cas si tu es aussi mignon que tu es gentil, tu dois être archi beau gosse lol.— Lol ça c’est pas à moi de le dire^^— C’est sûr. Mais tu remarqueras que comme je n’envoie pas de photos, je ne t’en demande pas non plus. C’est normal que ce soit équitable.— C’est vrai ! Mais tu as l’air sympa... Je n’envoie pas de photos, mais je peux mettre la cam, si tu veux ? Je te fais confiance...— C’est comme tu veux... j’adorerais ça, mais tu n’es obligé de rien^^
En guise de réponse, j’ai vu l’invitation à afficher sa webcam apparaître sur l’écran. J’ai attendu quelques secondes, et j’ai accepté. Une version un peu pixellisée de son visage est apparue. Il souriait, mais je le connaissais suffisamment pour voir qu’il n’était pas vraiment à l’aise. Une sorte de stress transparaissait sur ses traits. Mais mon Dieu ce qu’il était beau...
— Ma théorie était exacte... tu es très mignon !
Il a souri un peu bêtement.
— Merci...
Je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi, mais j’ai su à ce moment-là que je pouvais y aller franchement. Que la partie était déjà gagnée, et qu’il n’y avait plus qu’à mener la danse.
— Je dirais même plus que mignon... je dirais excitant :p.— Ah oui carrément ? — Oui... Tu me fais de l’effet.— J’avoue que notre discussion m’a un peu excité aussi...— Ah oui ? — Oui.— Alors prouve-le !
Je l’ai vu se figer pendant une fraction de seconde. Ses doigts se sont arrêtés au-dessus de son clavier, comme s’il n’était pas très sûr de quoi dire ou quoi faire. Il a finalement reculé son siège et s’est débarrassé de son tee-shirt.Ma bite a réagi instantanément. Je n’ai pas pu empêcher ma main de déboutonner mon jean pour caresser le tissu de mon boxer.
— Ah bon, tu es comme ça, toi ! Ahah.— Mdr tu n’aimes pas ? — Ah j’ai pas dit ça ! Bien au contraire :p.— Ah j’ai eu peur^^— Tu n’as pas l’air pudique en tout cas. Ça me plaît :p.— Hé c’est toi qui as dit que tu voulais te rincer l’œil, hein^^— C’est vrai ! Mais là ce que je vois, ça donne envie d’en voir plus.— Plus ? Comment ça ? — Bah je sais pas... Tu as l’air d’avoir envie de retirer tes fringues alors peut-être que tu peux continuer^^— Tu crois ? — Si j’étais avec toi, là tout de suite, je serais en train de les retirer en tout cas :p.
Nouveau sourire sur l’écran. Il a ajusté sa webcam pour m’offrir une vue imprenable sur son entrejambe et a déboutonné son jean à son tour.
— Humm... ça donne envie de plonger la main dedans.— Comme ça ?
Il a envoyé sa main gauche caresser le tissu de son boxer bleu comme j’étais en train de le faire. De mon côté, j’ai sorti mon chibre sans autre forme de préambule. Je n’avais jamais été aussi excité. Non seulement je rentrais dans l’intimité d’un homme que je connaissais – comme je l’avais fait pendant la branle collective –, mais en plus l’homme en question était l’objet de toutes mes pensées et de tous mes fantasmes. C’était presque irréel.
— Humm j’adore ! Tu commences à m’exciter grave :p.— Ah oui ? — Ouiii je commence à mouiller :p.— Humm.— Retire ton pantalon pendant que je retire le mien !
Il s’est aussitôt exécuté, de sorte que j’ai perçu chez lui une certaine envie de se faire diriger.
— Dommage que je puisse pas te voir ☹— Oui, désolée... Tu verrais à quel point je suis chaude, là tout de suite.— Hum j’imagine... Moi aussi je suis chaud, regarde.
Il a écarté les jambes et a fait ressortir le relief de sa queue à travers le tissu bleu. Il avait déjà l’air bandé à son maximum.
— Humm tu caches quoi là-dessous ? — Un cadeau pour toi...— Humm cool. Il reste plus qu’à le déballer alors :p.— Tu la veux ?
J’astiquais déjà frénétiquement mon chibre, au summum de l’excitation. Puisqu’il avait l’air d’avoir basculé lui aussi, il n’y avait plus aucune raison d’y mettre les formes. Je pouvais me lâcher, et je soupçonnais même que c’est ce qu’il attendait de Lovelily.
— Ouiii, j’ai envie de ta queue, bb :p.
A nouveau, je l’ai senti se figer pendant qu’il se demandait comment s’y prendre exactement. Mais la situation devait être aussi exaltante pour lui que pour moi, parce qu’il s’est relevé d’un bond, s’est rapproché de la caméra et a baissé son boxer d’un coup sec. Puis il est resté planté là, les bras le long du corps, me laissant tout le loisir de prendre conscience que j’avais face à moi le pénis raide de l’homme que j’aimais.
En soi, elle n’avait rien d’extraordinaire. Et pour être franc, elle n’était pas vraiment à mon goût. D’une taille certes respectable, mais bien plus fine que ce que j’avais imaginé. Son gland avait une drôle de forme, qui m’a fait penser à un casque de football américain. Seul point qui me plaisait beaucoup d’un point de vue purement physique : il était rasé à blanc et ses couilles étaient toutes lisses.
Mais tous ces critères physiques n’avaient aucune d’espère d’importance. La bite que j’avais sous les yeux pouvait bien ressembler à tout et n’importe quoi, je m’en fichais. Ce n’était pas ça qui rendait ce moment si spécial.
D’une certaine façon, il ne s’agissait pas de sexe. Ou du moins pas seulement. Cela allait bien au-delà de ça. Dans mon esprit tordu, Lovelily et moi ne faisions plus qu’un, et Nicolas était nu devant nous. C’était bien là tout ce qui comptait.
— Hum, t’as une belle bite !
Il s’est trituré les mains, clairement pas très à l’aise. Il s’est rassis sur son fauteuil et a semblé se détendre un peu en lisant mon message. Je le voyais entièrement, de la tête au pied. L’image était délicieuse.
— Merci... elle est toute à toi.— Ça tombe bien, je viens de retirer mon string... alors on peut jouer.
Son manche a aussitôt retrouvé la vigueur qu’il commençait à perdre.
— Tu mouilles ? — Ouiiii tu me fais mouiller.— Tu as envie de quoi ? — J’ai envie que tu me fasses toucher ta grosse queue...— Tiens, prends-la.
Il a empoigné son manche et y a imprimé de légers mouvements de va-et-vient.
— Et j’ai envie que tu viennes me lécher ma petite chatte tout humide.
Il a rapproché son visage de la webcam, a formé un V avec ses doigts autour de sa bouche et a joué avec sa langue comme s’il s’appliquait à déguster la vulve que je lui proposais.
— Hum ouaiiis c’est bon ! Je me caresse le clito en imaginant que c’est ta langue... branle-toi en même temps !
Il a aussitôt repris ses va-et-vient.J’avais vu juste en décelant chez lui cette certaine envie d’obéir à des ordres. De s’offrir à une femme pour lui procurer le maximum de plaisir dont il était capable. Les minutes qui ont suivi ont donc slalomé entre scénario mimé et directives exécutées :
— Je te lèche les burnes...
Il saisit sa paire de couilles à pleines mains pour me les offrir.
— Et je remonte le long de ta queue pour jouer avec ma langue sur ton gland.
Il laisse couler un filet de salive sur son casque et laisse un doigt se promener au niveau du frein.
— Avant de la gober toute entière !
Il se cambre en arrière et me tend son manche qu’il astique avec vigueur.
— Je veux que tu me baises ! Prends-moi sur ton bureau.
Il fléchit un peu les jambes, comme s’il cherchait à se mettre à la bonne hauteur pour profiter de l’intimité que je lui offrais.
— Hum vas-y, mets-la-moi ! Donne des coups de reins, je veux sentir ta bonne bite.
Il se sert de son poing en guise de vagin et y insère sa queue. Puis il fait bouger son bassin pour mimer une pénétration, de plus en plus rapide et franche. Il prend appui sur le bureau pour accélérer encore et gagner en intensité. Ses couilles se balancent et viennent cogner sur son poing fermé.Lorsqu’il s’arrête et qu’il ramène son clavier face à lui, je m’attends à ce qu’il me dise qu’il s’apprête à jouir. Mais non.
— Tu l’aimes, ma bite ? — Ouiii tu me fais trop kiffer ! Je me doigte la chatte en imaginant que tu me baises, c’est trop bon.— Dis-le.— Dire quoi ? — Que t’aimes ma grosse queue.— Oui j’aime ta bonne grosse queue bien raide.— Humm viens t’asseoir, je veux que tu t’empales sur ma bite.
Il s’est jeté sur son siège, a écarté les jambes et a repris sa masturbation de plus belle, contractant les cuisses pour donner des coups de reins dans le vide. C’était la première fois que je revoyais son visage depuis que les choses étaient devenues vraiment torrides, et il était à peine reconnaissable. Je n’avais jamais vu l’expression qu’il affichait. Il était visiblement en sueur, ses yeux étaient à peine ouverts et sa bouche, quand elle ne s’ouvrait pas pour laisser s’échapper des gémissements silencieux, se déformait en une succession de grimaces. Il était en pleine extase. Et c’était incroyable à voir.Si incroyable que c’est cette vision qui m’a fait jouir. Tandis qu’il s’acharnait plus que jamais, mon regard n’a pas quitté son visage et un puissant jet de sperme est venu s’échouer sur mon tee-shirt, juste sous mon menton. Peu de temps après, il a attrapé un mouchoir sur son bureau et l’a positionné face à sa queue qu’il ne lâchait plus.
J’ai tout juste eu le temps d’envoyer un « Hum oui bb, donne-moi ton jus » qu’il a éjaculé à son tour. Moins de dix secondes plus tard, il a coupé sa webcam. Puis, après un rapide « merci, c’était trop cool », il s’est déconnecté du chat. Moi je suis resté planté là, les yeux rivés sur l’écran d’ordinateur sans le voir. Comme en pleine descente après un shoot de la drogue la plus puissante au monde. Je pense que je serais resté comme ça pendant de longues minutes si la notification d’un message MSN n’avait pas retenti.
— T’avais raison, c’est très sympa !
J’ai eu aussitôt la vision de Nicolas, encore nu, à peine en train de débander, qui était en train de m’écrire. Le rêve s’est prolongé encore un peu plus. Et cette nuit-là, je n’ai quasiment pas fermé l’œil de la nuit.
**
Enfin, je parle de rêve... mais je ne suis pas sûr que ce soit le bon terme.
Cauchemar ? Il y a de ça.
Disons un perfide mélange des deux. Un poison qui s’est insidieusement répandu dans mes veines durant les jours et les semaines qui ont suivi cette soirée.
Je n’arrivais pas à tirer pleinement satisfaction de ce qu’il s’était passé, tout comme je n’arrivais pas à m’en vouloir totalement d’avoir commis une trahison pareille. L’image d’une conscience douée de vie – à l’instar du Jiminy Cricket de Pinocchio – va peut-être vous sembler un peu exagéré, pourtant c’est vraiment comme ça que je me remémore cette période : une petite voix dans ma tête qui me rappelait ô combien ce que j’avais fait était immoral.
Alors bien sûr, je continuais à ressentir une excitation absolue et il n’était pas rare que j’y replonge mentalement pendant mes branlettes, mais cet état ne restait jamais très longtemps intact. Je finissais inévitablement par me sentir honteux. Sale. Un vrai enfoiré de première.
Si bien que je n’ai pas pu supporter très longtemps cette situation. Quelques semaines. Trois mois, tout au plus. Je ne vais pas vous retranscrire toute la conversation ici, je pense que vous avez eu votre dose de conversation MSN, mais retenez simplement qu’il s’agissait d’une énième soirée d’ennui derrière notre ordinateur, et que nous avions tué le temps en jouant à un « Ni oui ni non » dont le gage pour le perdant était de révéler quelque chose que l’autre ne savait pas.
Vous voyez déjà comment les choses ont tourné, n’est-ce pas ?
J’ai avoué mon secret de manière automatique, quasi inconsciente. Ce n’était pas prémédité, mais c’est apparu comme une évidence sur le moment.
Et toute la vérité a été révélée en une seule phrase :
[SMS, Nicolas, Moi]>Lovelily... C’était moi.
Je n’ai eu droit à aucune réponse. Aucune insulte. Aucun déversement de rage. Rien. Et c’était pire que tout.
Cette nuit-là non plus je n’ai pas fermé l’œil, mais pour des raisons bien différentes. Et lorsque je suis retourné au lycée le lundi matin, j’étais persuadé dur comme fer que j’allais avoir droit à un gros crochet du gauche bien mérité en pleine tronche.
Quand je me suis approché du banc où il était assis, comme à son habitude, entouré par deux autres élèves que je ne connaissais que de vue, j’ai dû prendre mon courage à deux mains pour m’avancer vers lui et lui tendre la main.
Il m’a jeté le regard le plus glaçant et le plus transperçant que je n’avais jamais vu de ma vie. Il a serré ma main si fort que j’ai senti mes articulations craquer et que j’ai senti une douleur lancinante pendant plusieurs jours. Il n’a pas dit le moindre mot. Ni à ce moment ni durant les semaines qui ont suivi.
Je n’existais plus. J’avais été rayé de sa carte aussi sûrement qu’on chasse un parasite d’un geste de la main.
J’avais joué au con. J’avais dépassé de très loin les limites, je devais en payer le prix.
Je me retrouvais seul et perdu, comme un canot sans amarres perdu au milieu d’une terrifiante tempête.
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