De retour à leur domicile, Karine, Thierry et leurs enfants se réunirent autour de la table de la cuisine pour échanger sur les sentiments que leur avait inspirés l’entrevue avec Laurence. Lucas fut le premier à s’exprimer. — On ne va quand même pas y aller ?! Cette psy me semble complètement folle ! Comment elle peut nous proposer un truc pareil ? C’est contre nature de coucher avec les membres de sa propre famille !— Je suis d’accord avec Lucas. Je veux changer et reprendre ma vie en main mais je ne pense pas que la façon de faire que propose Laurence soit adéquate pour que j’y parvienne. — Je comprends tout à fait votre point de vue, les enfants. Cette perspective ne m’enchante pas non plus, croyez-moi. Cependant, j’ai l’impression que Laurence savait de quoi elle parlait et le fait qu’elle ait mentionné d’autres familles m’intrigue. — Il faut dire qu’elle nous propose une méthode bien peu conventionnelle pour aider Emilie, ma chérie. Je crains fort que ça ne fasse que nous mettre mal à l’aise les uns par rapport aux autres.— Je le sais bien… — On peut toujours lui dire que sa proposition ne nous convient pas et lui demander si elle peut nous suggérer une autre manière de s’y prendre.— On pourrait mais je pense que, si on fait ça, elle s’accrochera à sa proposition de base en en vantant les bienfaits.— Je ne vois pas quels bienfaits il pourrait y avoir dans le fait d’entretenir des relations incestueuses.— Avant cette séance, moi non plus, je n’aurais jamais songé que ce genre de chose puisse aider, mais nous devons tout faire pour aider ta sœur à surmonter ses difficultés. Donc, s’il faut en passer par là pour y arriver, je veux bien passer outre mon aversion pour les relations intra-familiales. Dans le pire des cas, si nous sentons que sa séance de groupe ne nous aide pas, nous cesserons tout rapport avec Laurence et nous trouverons une autre solution.Lucas voulut faire part de son indignation mais il se ravisa, se disant que sa mère avait raison sur un point : il fallait tout faire pour aider Emilie à revenir dans le droit chemin.— Bon, dans ce cas, on appelle Laurence pour lui confirmer notre participation ?— Oui, je vais m’en charger. Karine s’empara de son téléphone et composa le numéro de la psychologue. Au bout de trois sonneries, son interlocutrice décrocha. — Cabinet du docteur Page, bonjour !— Bonjour Laurence ! C’est Karine Lacroix.— Bonjour Madame Lacroix.— Je vous appelle par rapport à la séance que nous avons eue plus tôt dans la journée.— Vous avez déjà pris votre décision ?— Nous en avons discuté entre nous et avons décidé de nous joindre à votre séance de groupe.— Très bien. Au vu du nombre de personnes présentes, la séance ne se déroulera pas à mon cabinet. Je vous enverrai l’adresse par SMS le moment venu.— D’accord. Merci Laurence. Bonne journée.— Merci à vous, bonne journée. Après avoir mis fin à la conversation, Karine retourna auprès de son époux et de ses enfants. Lorsqu’elle leur en expliqua le contenu, Lucas fronça les sourcils. — Je trouve bizarre qu’elle ne t’ait pas tout de suite communiqué l’adresse, surtout au vu du fait que cette séance a lieu dans une semaine. — J’imagine qu’elle doit encore trouver un endroit assez grand et assez calme pour pouvoir accueillir tout le monde. — Peut-être mais je trouve quand même ça curieux.— Qu’est-ce qu’elle va nous demander pendant cette séance, à votre avis ?— Je n’en sais rien, Emilie. Nous verrons cela quand nous y serons.— Ce n’est pas bien compliqué à deviner : elle va demander à tout le monde de baiser devant elle, folle comme elle est.— Lucas ! Ne tire pas de conclusion hâtive. Je ne sais pas comment ça va se passer mais j’imagine que nous serons certainement amenés, à un moment ou à un autre, à entretenir des rapports sexuels entre nous. Il faut donc nous y préparer. — Qu’est-ce que tu veux dire par là, Karine ? Tu ne veux tout de même pas qu’on prenne de l’avance en s’envoyant en l’air avec nos enfants dans toute la maison, ou bien ?!— Bien sûr que non, mon chéri. Ce que je veux dire par là, c’est que, d’un point de vue thérapeutique, la méthode que nous suggère Laurence veut que nous soyons à l’aise avec notre propre corps et celui des autres. Du coup, ma proposition pour nous préparer à cette séance est que nous demeurions chacun en sous-vêtements dans la maison. De cette manière, nous pourrions déjà surmonter une certaine gêne. Emilie et Lucas maugréèrent quelque peu mais finirent par s’isoler dans leurs chambres respectives. Karine et Thierry les imitèrent. Ils se retrouvèrent à nouveau tous les quatre autour de la table, débarrassés de la majorité de leurs vêtements. Pendant de longues minutes, ils se regardèrent les uns les autres sans prononcer le moindre mot. Lorsque son regard se posa sur la poitrine généreuse de sa mère, Lucas sentit honteusement son sexe prendre de l’ampleur. Il parvint tant bien que mal à dissimuler cet état de fait en avançant sa chaise plus près de la table. De son côté, Emilie admira le torse puissant de son père et se dit que sa mère avait beaucoup de chance d’avoir un homme si bien bâti à ses côtés. Karine fut la première à briser le silence.— Comment vous vous sentez ?— Un peu mal à l’aise, pour être honnête. — Je comprends. Et toi, Emilie ?— Cette situation est un peu bizarre mais ça peut aller. Je me dis que c’est un peu comme quand on va à la plage. Là aussi, on est beaucoup moins habillés et ça ne gêne personne. Les Lacroix se turent à nouveau et demeurèrent autour de la table pendant quelque temps avant d’aller chacun vaquer à leurs occupations, non sans une certaine appréhension vis-à-vis de la séance de groupe à laquelle ils allaient participer.
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