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S2 : Jayani, The sleeping dictionary

Chapitre unique

Hétéro
Jayani, The Sleeping Dictionary17 mai 2009 (Dharmatala Pachuria, Inde)
« Le bonheur, c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles » Indira Gandhi, femme d’Etat indienne
La dernière maison de l’allée des Sittelles à Bois d’Arcy, avec ses beaux volets jaunes, ses vitraux arts déco et ses belles haies bien taillées, est en pleine d’effervescence, en cette fin de mois de mai 2024. En effet, le couple propriétaire de la maison : Robbie et sa compagne Diana reçoivent pour la première fois la visite de leurs amis Cal et Béa, depuis que celle-ci a accouché, voici un peu moins de trois mois, d’une petite Séraphine que tout le monde appelle déjà Sera. Le diminutif c’est presque comme un second prénom chez les Liénard. Robbie et Diana ont mis les petits plats dans les grands pour l’occasion, Taglionini à la truffe blanche en entrée puis Aiguillettes de homard au vin du Jura pour le plat de résistance, enfin, en dessert, une île flottante moka-caramel lacté.
Leurs invités se sont régalés et Robbie peut donc faire le pitre devant le couffin de la petite Sera, qui rit aux éclats, en agitant ses petites menottes en l’air. Personne ne peut résister à ses beaux yeux verts très clairs hérités de son papa ainsi qu’à la chevelure flamboyante qu’elle doit à sa maman. Notre petite famille est ravie de se retrouver chez leurs amis en fin de semaine alors que Max est chez sa mère Pauline et Brit à Berlin chez son père. Les derniers mois ont été très éprouvants pour eux. Il y eut d’abord, à la fin du mois de décembre 2023, le « procès Spittrain » comme l’ont appelé les journalistes alors que ce n’est pas l’entreprise qui fut poursuivie mais quelques-uns de ses anciens dirigeants. Notre couple de dirigeants dut témoigner, ce fut une épreuve pour une Béa enceinte à ce moment-là de presque six mois, Cal fut très inquiet pour son épouse, compte tenu de la forte charge émotionnelle et nerveuse du procès. Le commandant Dulay et l’agent Rodrigue ont aussi témoigné.Au bout de deux mois d’un procès très médiatique, Antoine et Antonin Dumarais ont été déclarés coupables d’au moins six chefs d’accusation, dont le plus grave est intelligence avec une puissance étrangère. Ils sont condamnés à la réclusion à perpétuité. Ce que leurs avocats ont bien évidemment contestés car ils ont interjeté appel.Il y eut ensuite eu la naissance de la petite, au matin du 1er mars 2024 après près d’une douzaine d’heures de travail à la maternité des Rives de Seine de Neuilly. Toute la tribu fut présente et tous les amis firent le déplacement dans la capitale, dans la soirée du 29 février. L’accouchement s’est parfaitement passé et Robbie est tellement heureux pour son meilleur ami Cal qui devient papa pour la seconde fois, même si pour lui cela fait trois car il considère Brittany, la fille de Béa, comme sa propre fille. Rob a hâte, lui aussi, de fonder sa propre famille, il adore faire enrager sa mère en disant très souvent que peut-être qu’il n’aura pas d’enfants mais au fond de lui, il sait qu’il veut fonder sa propre famille avec Diana. Il lui a fallu des années pour trouver ou plutôt retrouver une femme, avec laquelle il envisage un avenir familial. Aujourd’hui l’avenir est en marche. L’Anglais a demandé la main de sa dulcinée le lendemain de Noël, sur le domaine familial de Clevedon. Fort heureusement, elle a dit oui et la préparation du jour J bat son plein depuis cinq mois donc.
Le bonheur sera double chez les Crawford cette année car tout est allé très vite, depuis le mariage de Cal et Béa, pour Quinn et Aurélien. A peine trois mois plus tard ils se sont installés ensemble avant de se fiancer seulement quelques jours après Diana et lui. Rob a encore du mal à croire qu’il va faire partie de la même famille que Fabien mais il est bien évidemment très heureux pour sa petite sœur qui a très bien rebondi après la fin de sa relation avec Rishi. Le lendemain de la réception de Cal et Béa chez eux, notre couple de futurs mariés discute de quelques détails de la future cérémonie, quand le téléphone de Rob se met à vibrer : à l’écran s’affiche un numéro inconnu. D’abord tenté de ne pas répondre, notre Anglais remarque que l’indicatif d’appel vient d’un numéro en Inde. Il se décide donc à décrocher.
— Bonjour Robert, C’est Sanjay…
Ce nom et cette voix l’a ramené seize ans en arrière et à près de huit mille kilomètres de Bois d’Arcy. C’est juste après l’obtention de son diplôme à HEC. Tonton Robert lui avait dit, qu’avant d’entrer dans la vie active, il devrait partir un an à l’étranger, afin de découvrir le monde. Les propositions professionnelles seront encore là quand il reviendra. Notre héros a donc suivi les conseils de son oncle. Il est parti en Inde où s’est installée une des sœurs de son père : Tante Paula. C’est une cadre dirigeante du groupe automobile indien Tata et c’est au sein de cette entreprise qu’elle a rencontré son époux Narayan, le père de ses trois enfants. La petite famille est installée dans le quartier très huppé d’Altipore à Calcutta, ils possèdent une maison victorienne d’un blanc immaculé, où la pelouse ainsi que la piscine sont parfaitement entretenues.
Si la cuisine locale ainsi que l’habillement très chatoyant le fascinent, il y a une chose qu’il a beaucoup de mal à comprendre en tant qu’occidental : c’est le système de caste qui compartimente la société. Il le compare volontiers à la ségrégation raciale des Noirs aux Etats-Unis ou à l’Apartheid en Afrique du Sud. Pourtant son oncle a tenté de lui expliquer le fonctionnement en prenant son exemple : dans la hiérarchie des Varna (couleur), il est un Kshatriyas, c’est la caste des gouvernants et des administrateurs. Faisant donc partie d’une des trois castes supérieures, il a eu une initiation à la fin de la puberté qui peut être considérée comme une sorte de seconde naissance, à la différence des Shudras, la caste des ouvriers et des serviteurs et bien sûr des Dalits, ceux qu’on appelle en Occident : « les intouchables ». Après, au-delà des Varna, il y a le système des Jäti qui se base sur la naissance ou la profession. Mais il serait bien trop compliqué de lui expliquer cette partition en quatre milles ou cinq milles sous-catégories. Rob le découvrira bien assez tôt. Ce qu’il doit comprendre, c’est que le pays a mis en place un système de discrimination positive des castes les plus basses, afin de leurs accorder des quotas dans les fonctions de représentation ainsi que dans l’administration publique et l’éducation. De plus l’article quinze de la Constitution indienne interdit toute discriminations liées au système des castes, même si cela n’est pas beaucoup suivi en pratique.Rob reste perplexe et révolté quand il voit des personnes devoir défendre de vélos quand ils croisent une personne d’une caste supérieure et encore plus quand il voit des familles qui n’ont pas accès aux puits car ceux des castes supérieures refusent qu’ils « souillent » leurs eaux.
A la demande de sa tante et de son oncle, il ne fait pas de vagues et, pour ne pas rester désœuvré, il participe à diverses œuvres caritatives et associations culturelles. C’est dans ce cadre qu’il va rencontrer la plus belle femme qu’il n’ait jamais vue. Jayani Chaudhary est une belle brune avec des yeux noirs en amande, si profonds, qu’ils peuvent vous envoûter. Elle n’est pas bien grande, il a quasiment vingt centimètres de plus qu’elle. La première fois qu’il l’a rencontrée, elle portait une tunique brodée, de couleur jaune, avec un pantalon ajusté rouge ainsi qu’une grande étole de la même couleur que le pantalon.
Lui accompagne un groupe de jeunes, en visite au musée industriel et technologique Birla tandis que Jayani est guide scientifique notamment pour tout ce qui est Sciences populaires et transports. On sent que, pour elle, ce n’est pas seulement un job d’appoint en plus de ses études. C’est vraiment un sacerdoce, elle aime apporter la connaissance et vulgariser la science pour ceux qui ne comprennent pas le langage scientifique. Elle est en train d’expliquer comment fonctionne le Tamarandal (le planétarium portable gonflable) quand son regard capte celui de Robbie. C’est à cet instant une explosion alchimique, ils ne se connaissent pas mais la magie opère déjà. La voix de la jeune indienne l’envoûte littéralement. Il peut rester là des heures à l’écouter parler mais le monde continue de tourner, il doit continuer la visite avec son groupe mais il n’a qu’une envie c’est de la revoir. Il va revenir sept jours durant pour l’écouter et la regarder, elle va vraiment finir par le prendre pour un dingue à force et finalement finit par avoir l’opportunité de l’aborder.
Après le passage d’un groupe, il reste en retrait et prend enfin son courage à deux mains :

— Mademoiselle, je tiens à vous féliciter pour la qualité de vos explications et puis vous avez une voix magnifique commence-t-il
— Je vous… remercie, Monsieur, c’est très gentil de votre part. Donc c’est ma voix qui vous a fait revenir ces sept derniers jours, vous ne passez pas vraiment inaperçu par ici lui répond elle, de sa douce voix mélodieuse
— Ah mince ! Je suis découvert. Moi qui pensais pouvoir être là incognito en me fondant dans le mur en marbre. Pour ma formation d’espion c’est raté.
Elle éclate de rire, un son qui est aussi mélodieux que sa voix.
— Espion ? Je ne sais pas monsieur, mais comique très certainement.
— Ah bon c’est peut-être une vocation alors, je vous en prie ne m’appelez pas « Monsieur ». Cela me donne l’impression d’être un vieux, qui passe son temps à radoter. Mon prénom c’est Robbie mais vous pouvez m’appeler Rob.
— Et pourquoi pas Robert ? C’est bien le nom complet de Robbie ? Moi c’est Jayani. Enchanté monsieur Robert enchaîne-t-elle tout en se marrant de son impertinence
— Et pour répondre à votre première question, il n’y a pas que votre voix qui m’a fait revenir ces sept derniers jours.
— Ah bon ? Et qu’est-ce qu’il y a d’autre, donc mon cher Robert ?
-Eh bien, ma chère Jayani, je vous le dirai si vous acceptez de prendre un thé avec moi à la fin de votre service, qu’en pensez-vous ?
— Comme on me l’a toujours appris, toute équation doit être résolue, ce qui fait que j’accepte avec plaisir votre invitation, cher Robert.
Quel femme incroyable Jayani, son premier véritable amour jusqu’à Diana. Tellement qu’il est perdu dans ses souvenirs qu’il n’a pas tout de suite écouté ce que lui dit Sanjay, le frère de Jayani, mais les mots qu’il va entendre, vont très brutalement le ramener sur terre :
— … Je suis désolé de te déranger à une heure si matinale dans ton pays, je ne sais pas comment te dire cela, eh bien Jayani nous a quittés ce matin, son âme repose désormais entre les mains de Yama.
Diana qui le vit se tendre tout d’un coup, s’approche de lui puis pose sa main sur la sienne en espérant pouvoir le détendre sans même savoir pourquoi son futur mari a brusquement changé d’attitude.
— Quoi !!! Jayani est décédée, comment c’est arrivé Sanjay ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
— C’est trop compliqué à t’expliquer là au téléphone, avant que son âme ne quitte son corps, elle a eu le temps de me dire qu’elle veut que tu viennes ici à Calcutta, que c’est très important.
— Ok ! Je règle quelques affaires et je prends le premier vol pour l’Inde, je te transmets rapidement informations sur mes informations de vol.
Sitôt raccroché, Robbie regarde Diana et, sans pouvoir s’en empêcher, un torrent de larme s’écoule de ses yeux et ses épaules s’affaissent comme si tout le poids du monde vient de s’écrouler sur lui. Diana le rattrape avant qu’il ne s’effondre et le prend dans ses bras pour lui transmettre tout son amour. Il entreprend de tout lui raconter, toute son histoire avec Jayani et à la fin il lui demande si elle veut bien l’accompagner à l’autre bout du monde. Ce qu’elle accepte sans hésitation même si c’est pour aller rendre un dernier hommage à celle qui l’a précédé dans le cœur de Rob.
Le temps de préparer leurs bagages et de prévenir leurs familles respectives de leur voyage, ils rejoignent au plus vite Roissy pour embarquer sur un avion de la compagnie Emirates, avec escale de nuit à Dubaï. Le lendemain, au lever du jour il repose le pied sur le sol indien dans l’aéroport Netaji Subhash Chandra Bose pour la première fois depuis seize ans. Il fait bien plus chaud dans l’ancienne ville de mère Teresa qu’à Paris. Le temps de poser les affaires à leur hôtel et de se rafraichir un peu puis ils vont rejoindre Sanjay à Kumartuli où il vit toujours.
En repartant de leur hôtel,: le Taj Bengal, dans le quartier d’Alipore, pour rejoindre Kumartuli, ils longent le front de mer et passent devant Millenium Park. C’est dans ce parc qu’il a eu son premier rendez-vous officiel avec Jayani, le long de l’allée qui jouxte la rivière Hooghly, avec ses bancs turquoise et ses lampadaires bleus et blancs posés sur la rambarde en colonnade.
La belle indienne lui a parlé de sa vie. Elle est née dans le quartier de Kumartuli, au nord de Calcutta dans une famille de sculpteurs qui fabriquent des statues hindoues. Ils sont issus du varna des Vaishya (celle des artisans et des commerçants notamment). Elle lui raconte les difficultés de la vie dans une famille de six enfants, surtout quand on est une fille et, en plus, la plus jeune (Sanjay a deux ans de plus qu’elle). Les difficultés pour s’imposer, le rôle qui lui est dévolu très jeune, le poids des traditions et de l’honneur. Elle a du mal à accepter que son éducation ne soit pour son père qu’une distraction, en attendant qu’elle se marie. Mais elle semble plus enjouée quand elle parle de la vie de son quartier, des musiciens et des danseurs qui défilent dans les rues parsemées de pandals (les sculptures que fabriquent les membres de sa famille notamment). C’est par moment un peu le chaos dans les rues mais cela donne à son quartier un côté plus humain qu’Alipore ou Jodhpur Park.
Mais ce qui lui met les étoiles pleins les yeux, c’est quand elle lui parle de sciences et surtout d’ingénierie. C’est par le biais d’une œuvre sociale qu’elle a découvert les sciences, ensuite c’est elle qui a fait le reste. Elle s’est donnée beaucoup de mal à l’école pour être la meilleure et avoir la chance d’obtenir une bourse d’études qui lui a permis d’étudier à l’université. C’est une ONG espagnole qui l’a formé et soutenu jusqu’à son accession à la Faculté d’Ingénierie et de technologie, domaines de l’automatisation et ingénierie de contrôle. Il faut voir sa passion et sa détermination à parler de ses solutions pour résoudre les trop nombreux accidents mortels de la circulation routière ou ferroviaire :
— Tu te rends compte que es autoroutes en Inde ne représentent que 2% des routes indiennes, mais elles totalisent plus de 30% des accidents routiers et 36% des accidents mortels, c’est effarant ! Il faut faire quelque chose. On doit faire prendre conscience que la ceinture de sécurité peut sauver des vies. Et dans le domaine ferroviaire, nous avons bien plus d’accidents mortels que chez vous, ces ponts qui s’effondrent ou ces erreurs d’aiguillages qui provoquent des collisions en chaine. Ce qu’il faut, c’est un vrai plan de rénovation des infrastructures, en commençant déjà par terminer l’élargissement des voies et, ensuite, il faut une vraie formation pour éviter des erreurs humaines fatales.
Si on lui en avait donnée l’opportunité, elle aurait fait toutes ces choses, il en est sûr.
Les voilà à Kumartuli, l’endroit lui rappelle tant de souvenir. Il a l’impression de voir Jayani partout. Justement une fille devant chez Sanjay ressemble presque comme deux gouttes d’eau à son premier amour mais cette fille a quelque chose de familier en plus, c’est assez troublant. Les voici donc attablés autour de la table avec Sanjay et son épouse Praya, qui leurs servent le thé. Ils tiennent à leurs présenter les trois enfants de Jayani : son petit dernier et seul garçon Naveen, qui a cinq ans, sa seconde fille Neela du haut de ses onze ans et son aînée Reva, qui vient d’avoir quatorze ans. Robbie se rend compte que c’est la fille qu’il a vue tout à l’heure en arrivant. De plus près c’est encore plus frappant, la même chevelure mais surtout les mêmes yeux noirs en amande. Diana, décidément bien plus douée que lui avec les enfants, engage la discussion avec eux.Cela ne surprend pas Robbie de les voir répondre parfaitement en Anglais, cela ne m’étonne pas de la part de Jayani. Justement en parlant de son premier amour, une chose le taraude et il a un mauvais pressentiment en regardant les enfants au loin :
— Sanjay, où est leur père ? C’est lui qui va s’occuper des enfants ?
Le frère de Jayani se liquéfie sur sa chaise, preuve de son malaise. Il fuit le regard perçant de Rob et regarde sa femme à plusieurs reprises pour se trouver du courage et expliquer les circonstances de la mort de sa sœur :
— Eh… bien… ce n’est pas lui qui s’occupera des enfants. Vikram est en prison pour le meurtre… de Jayani.
Pour l’Anglais, cela a l’effet d’un uppercut. Il essaie de garder son calme car il est prêt à tout casser.
— Comment ça ? Qu’est-ce qu’il lui a fait Sanjay ? Dis-le-moi !
— Ils se disputaient souvent et je crois qu’il la battait mais Jayani a toujours refusé la moindre aide de notre part. Il y a cinq jours alors que les enfants fort heureusement dormaient ici avec leurs cousins et cousines. Vikram est allé trop loin et il l’a … immolé… en partie. La police n’est pas arrivée assez vite, elle a… été brûlée sur plus de soixante pour cent du corps. Elle a survécu deux jours de plus à l’hôpital avant de… succomber… à ses blessures.
À cet instant, tous ce qu’a envie de faire Robbie c’est déjà de mettre une droite à Sanjay, qui lui avait promit qu’il la protègerait. Ils auront cette discussion à l’abri des regards, le regard contrit que lui renvoie Sanjay montre qu’il a compris à quoi pense Rob et qu’il accepte cette future discussion. En attendant, tout ce qu’il veut c’est tuer de ses propres mains ce Vikram.Avec une voix d’outre-tombe, il demande :
— Il est où la Vikram ?
— A la prison centrale, tu ne comptes quand même pas faire une connerie Robert ?
— Déjà, ce n’est pas à toi de me dire ce que le peux faire ou ne pas faire, ensuite il y a peu de chance que je puisse l’approcher. Mais t’inquiète je vais appeler mon avocat en France, il va prendre contact avec ses homologues indiens. Il va payer, je te le garantis termine-t-il d’une voix sans appel
Pour l’heure, il a besoin d’être seul. Diana comprend tout à fait et lui dit qu’elle l’attendra à l’hôtel, elle va rester encore un peu ici à Kumartuli. Robbie s’excuse donc auprès de ses hôtes et prend congé. Il va prendre le temps de traverser la ville. Ses pas vont le mener à divers endroits de la ville qui ont marqué son histoire avec Jayani. Du bâtiment en forme de demi-œuf de Science City, où il l’a invitée pour fêter son vingtième anniversaire en passant par le Acharya Jagadish Chandra Bose Indian Botanic Garden où, à l’ombre du grand banian qui les protège du monde extérieur et des interdits, ils ont échangé leur premier baiser. A cette époque leur relation devait rester secrète, à cause des interdits religieux, cela pouvait leur coûter la vie, notamment à cause des crimes d’honneurs.
Puis son cœur le porte jusqu’à Dharmatala Pachuria, sur une route de terre le long d’une intersection, avec d’un côté la vision d’un village de pécheurs dont les maisons sont construites en bois, de l’autre des maisons construites en pierre. La première est une construction à étage, très colorée, avec notamment son toit turquoise où est posée une fleur de lotus sur la pointe. Il n’oubliera jamais ce jour de mai 2009 où ils sont allés se baigner au Water Park dans le quartier de Koch Pukur. En sortant, ils ont été surpris par l’orage comme celui qui obscurcit le ciel à l’instant. Robbie et Jayani coururent comme des dératés, protégés par la veste du jeune homme pour se trouver un abri. Le jeune couple arriva en face de cette maison en construction, non encore terminée, ils réussirent à franchir la barrière et, par chance, la porte n’était pas fermée.
Ils décidèrent d’attendre que l’orage se calme mais, en attendant, ils durent retirer leurs vêtements, sinon ils auraient attrapé une pneumonie. Robbie la rassura, en se tournant, afin de ne pas la gêner mais, au bout de quelques secondes, une main sur son épaule le força à se retourner. Le jeune Anglais tomba nez à nez avec un regard déterminé, ancré dans le sien. La jeune Indienne recula de quelques pas et laissa tomber son étole violette puis sa robe rose pâle. Le jeune homme découvrit pour la première fois sa petite amie dans sa lingerie, de la même couleur que sa robe. Elle était magnifique, il aurait pu rester à la regarder durant des heures. Avec toujours son regard déterminé, elle baissa ses bretelles et dégrafa son soutien-gorge, qui rejoignit ses vêtements sur le sol. Il put découvrir sa poitrine, ni trop grosse, ni trop petite, juste ce qu’il faut. Rob ne put attendre. Alors il combla la distance, la prit dans ses bras puissants et l’embrassa passionnément, ses mains la caressant partout sur son corps, la faisant monter en température.
Il baissa ensuite la tête et prit en bouche un téton après l’autre, qu’il lécha et mordilla. Sous ses premiers gémissements, elle appuya sur sa tête pour l’inciter à continuer. Après quelques instants encore, où il dévora ses seins, il la coucha sur un canapé bâché, traçant avec sa bouche et sa langue une ligne qui allait de son menton jusqu’à son mont de vénus. Il frotta sa barbe naissante le long de sa petite culotte, sa main droite descendit vers ses fesses en épousant parfaitement la forme avant d’attraper les bords de la culotte et de la descendre jusqu’en bas de ses pieds. Jayani fut alors en tenue d’Eve devant lui, jamais il ne vit pareille perfection.
Il sait qu’elle n’a jamais connu d’hommes donc il veut rendre l’instant unique et inoubliable pour elle. Sa bouche embrassant ses replis intimes, allant des petites lèvres aux grandes lèvres. Les mains de Jayani sont plongées dans ses cheveux, qu’elle agrippe fermement à mesure que monte son désir. Elle fut totalement indécente, avec ses jambes reposant sur les épaules de l’homme qu’elle aime, les seins à l’air mais elle s’en fichait. Ce fut un pur moment de félicité mais elle en voulait plus. Juste le temps de savourer son premier orgasme clitoridien, grâce aux caresses répétées de son homme, elle l’attira contre son corps et de sa main droite commença à baisser son pantalon. Même si ce sera dur pour lui, il préféra quand même lui demander si c’est ce qu’elle voulait :
— Rien ne t’oblige Sundarata ! Je comprendrai si tu ne veux pas… lui dit-il avant qu’elle ne l’interrompe
— Chut ! Je le veux, je ne veux plus attendre. Je veux que tu fasses de moi une femme maintenant, ici dans cette maison, cet endroit perdu au milieu du temps, cet endroit où nous sommes libres. Alors viens !
Le temps de se mettre totalement nue à son tour et Robbie se place au-dessus d’elle puis la fixe alors qu’elle baisse les yeux vers le bas :
— Ne regarde pas en bas, fais-moi confiance, regarde-moi, ne me quittes pas des yeux, ma toute belle
Alors avec toute sa tendresse et après l’avoir embrassé une nouvelle fois et tout en la regardant, il avança son bassin et buta sur son hymen, prouvant qu’elle est bien vierge. Il força peu à peu et au moment où il força le passage, il l’embrassa pour lui montrer tout son amour et la remercier du cadeau qu’elle lui avait fait. Jayani, perdue dans les yeux bleus profond de Robbie, ne sentit même pas la douleur, quand son hymen se déchirât. ,. Elle sentit très vite monter la chaleur alors que Rob va et vient désormais dans son antre des plaisirs. La jeune femme sait qu’en homme généreux, Rob va tout faire pour la mener jusqu’à l’extase. Elle sent monter la vague de plaisir de ses orteils, le long de ses jambes. C’est tellement bon, qu’elle plante ses ongles dans le dos de l’anglais quand il pose sa jambe gauche sur son aine, pour aller plus loin encore. L’amour qu’il lui fait est si fort, si intense, si passionnel.
Robbie se retint de toutes ses forces pour la voir atteindre l’orgasme, pourtant l’image de la femme qu’il aime, prenant du plaisir grâce à lui, faillit lui faire perdre la raison à plusieurs reprises mais il se retint. . Mais quand, enfin, elle se laissa aller à sa jouissance, dans un cri venu du fond de son corps, il se lâcha et se consuma en elle, tout en l’étreignant avec force. La magie du moment fut encore renforcée par la petite discussion qu’ils engagèrent sur leurs sensations alors qu’il est toujours fiché en elle, profitant de l’instant présent mais la passion va vite reprendre le dessus. Enfin c’est plutôt Jayani, enfin devenue une femme, qui voulut en découvrir plus.
La fellation qu’elle lui procura ensuite fut un bien étrange mélange entre une curiosité toute scientifique et une timidité que le fit littéralement fondre, jusqu’au sens propre. Jayani le faisant se vider dans sa bouche pour goûter au sperme. Il ne pourra jamais non plus oublier la façon dont elle le chevaucha ensuite, assis sur le canapé, ses seins se balançant sous ses yeux. Avec la chatte, elle l’a carrément aspiré à l’intérieur d’elle, le faisant entrer toujours plus loin et l’a fait juter à l’intérieur d’elle pour la deuxième fois de l’après-midi.
Cette relation fut si compliquée et si simple à la fois car Jayani ne se prit jamais la tête, profitant de chaque instant comme s’il est unique, vivant chaque expérience à fond mais la réalité finit par les rattraper, quand une des cousines de Jayani les vit, alors qu’ils échangeaient un baiser enflammé dans sa voiture, deux mois plus tard.
A partir de là, tout s’est précipité jusqu’à la fin. Son père est devenu leur pire ennemi, prêt à tuer sa propre fille pour laver l’honneur de la famille si elle persiste à rester avec un catholique. Il se rappelle très bien ce qu’il lui a dit ce soir-là :
— Viens avec moi, part avec moi en France. Tu n’as rien a gagné à rester dans ce pays.
— Mais c’est mon pays, mes rêves et mes projets sont ici. La France c’est si loin, j’ai si peur Robbie.
— Sundarata ! Darling ! je t’en prie là c’est moi qui ai peur pour toi. Je t’offre un avenir, je t’aime, je te protégerai, rien ne peut nous séparer. Si tu as confiance en toi, nous devons partir sur le champ, qu’en dis-tu ? Tu as confiance en moi ?
— Oui j’ai entièrement confiance à toi, je te confierai ma vie. Cela me fend le cœur de l’admettre mais je sais que tu as raison, alors je dois me résoudre à tout abandonner, j’espère pouvoir revenir un jour ici à Kumartuli.
Robbie démarra alors sa Mazda CX7 bleu nuit pour se rendre le plus vite possible à l’aéroport mais ce qu’il ne sait pas à cet instant c’est qu’ils sont déjà suivis. C’est quand une Mahindra CL de couleur beige arrive à sa hauteur au niveau de Tala Bridge qu’il reconnut Sanjay et quelques-uns de ses amis, le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas l’air contents. L’Anglais écrase donc l’accélérateur et une course poursuite s’engage dans les rues de Calcutta d’autant qu’une demi-douzaine de scooters les accompagnes. Ils tentent de les semer sur Raja Manindra Road mais les scooters ne le lâchent pas d’une semelle, même si la Mahindra perd quelques longueurs. A côté de lui, Jayani se tient la poitrine car son cœur bat plus vite que jamais.
A quelques encablures de l’aéroport, sur Belgachia Road, Robbie arrive à les semer et c’est au moment où il exprime son soulagement à sa belle qu’ils sont heurtés par l’arrière par une voiture venant d’une rue adjacente. La Mazda fait une embardée, part en tête à queue et s’encastre dans une pancarte représentant des soins dans un Spa. L’Anglais est sonné et se rend à peine compte qu’on les extrait de la voiture, c’est à la lumière du jour qu’il reconnait Sanjay et, plus loin deux de ses amis qui ceinturent une Jayani l’air un peu hagard. Ces oreilles bourdonnent mais il parvient à entendre :
— … Tu n’approches plus ma sœur, ni aucun membre de notre famille, si on te revoit à Kumartuli on te tue.
Avec l’énergie du désespoir, il répond à Sanjay :
— Lâche là, tu vas lui détruire son avenir. Jamais je ne renoncerai à Jayani. Tu ne peux pas nous séparer. Je ne cesserai jamais de la rechercher et de vouloir la retrouver alors tu peux me tuer tout de suite ici.
— Si c’est ce que tu veux !
L’entrainant dans la ruelle, Sanjay commence à le frapper de toutes ses forces. Les coups pleuvent sur le visage de Robbie, qui refuse de renoncer, préférant mourir que d’abandonner celle qui l’aime, sous les yeux d’une Jayani qui hurle à son frère d’arrêter.
— Tu vas le tuer !!! Arrêtes je t’en prie. Je ne le verrai plus, si c’est ce que je dois faire pour qu’il vive. Sa vie est trop importante. Je vais repartir avec vous.
— Tu ne t’en rends pas encore compte, choti bahan, mais je le fais pour toi. Je n’ai pas envie de voir notre père te noyer dans le puits.
— Non ! Non ! Ne faiich pach cha ! Essai de dire Robbie, gêné par le sang qui coule abondamment sur son visage.
— Vis ta vie mon amour. Sois heureux, je ne t’oublierai jamais, je te promets. Mais quelqu’un doit faire un sacrifice et ce sera moi. Puissions-nous un jour nous retrouver.
En entendant les sirènes de la police qui se rapproche, ils vont s’engouffrer dans la voiture au moment où Robbie hurle à Sanjay.
— Promet moi… que tu vas la protéger ! Que tu veilleras sur elle ! Qu’il ne lui arrivera… rien ! PROMETS- LE, SANJAY !!!
— Oui je te le promets, si tu ne reviens jamais !
Pour la toute dernière fois, il voit le beau visage de Jayani, baigné de larmes, ses belles prunelles noires totalement vides. Avec ses dernières forces, il tend sa main vers elle comme s’il peut la toucher. Tandis que la voiture s’éloigne et qu’il entend plus distinctement les sirènes, il s’enfonce dans les limbes.
La version officielle qu’il a donnée est qu’on lui est rentré dedans pour tenter de le voler, il s’est défendu de toutes ses forces mais ses assaillants ont eu le dessus. Quelques jours plus tard, il prit l’avion pour quitter l’Inde, le cœur en miettes, pour ne pas y revenir avant aujourd’hui.
Il sait qu’elle est la prochaine étape, ce doit être ce soir et pas à un autre moment, il doit mettre Sanjay face à ses erreurs et à ses responsabilités. Il remonte dans sa voiture et retraverse la ville, met l’autoradio en route où passe un vieux morceau du groupe Chicago : Hard to Say I’m Sorry. Il a l’impression que Peter Cetera parle à sa place :
Hold me now, it’s hard for me to say I’m sorry, I just want you to stay.
J’aimerai tant que tu me prennes dans tes bras, ma belle Jayani, je suis tellement désolé, j’aurai tant voulu que tu sois encore à mes côtés.
After all that we’ve been through, and after all that’s been said and done, you’re just the part of me I can’t let go.
Nous avons tant traversé toi et moi, malgré ce qui s’est passé, tu resteras à jamais une partie de moi que j’aurai voulu ne jamais abandonner.
Wouldn’t wanna be swept away, far away, From the one that I love.
Je ne voulais pas me retrouver loin de celle que j’aime mais je n’ai pas eu le choix.
I really want to tell you I’m sorry.
Je veux simplement te dire que je suis désolé de ne pas m’être battu plus fort pour nous, c’est ma faute si tu n’es plus là aujourd’hui.
I will make it up to you, I promise to.
Je ferai tout ma Jayani pour me racheter, je te le promets.
Revenu à Kumartuli, Sanjay l’attend devant chez lui comme s’il sait que Robbie va revenir. Les deux hommes se dirigent vers les marches du temple hindou de Chapatala Ghat en face du front de mer. Là face à la rivière Hooghly, Rob déverse toute sa douleur et sa rage à la face de Sanjay :
— C’est ta FAUTE ! Entièrement ta faute Sanjay. Je pouvais lui offrir un avenir meilleur et une vie bien plus longue et heureuse. Tu as privé Jayani de la vie qu’elle méritait. ET TU AVAIS PROMIS QUE TU LA PROTEGERAIS, TU L’AVAIS PROMIS !
— Je suis si désolé Robert, je te jure. Je n’avais pas le choix, ma famille ne voulait…
Robbie envoie sa main droite dans le mur à quelques centimètres du visage de Sanjay.
— Je l’EMMERDE ta famille Sanjay, ils ont sacrément merdé. Vois où nous en sommes avec vos putains de conneries de règles à la con ! Elle n’a probablement pas été heureuse ces seize dernières années et aujourd’hui on l’a perdu pour toujours.
— Si seulement elle nous l’avait dit pour Vikram ! On aurait pu faire quelque chose.
— Et faire quoi ? La brisée encore plus ? Si elle ne vous a rien dit c’est parce qu’elle vous faisait plus confiance. Vous lui avez pris ses rêves et ses projets. Elle était destinée à faire de grandes choses. Il ne reste rien d’elle !!!
— Si Robbie, il reste ses enfants et à ce propos j’ai quelque chose à t’avouer qui n’est pas facile à dire. Sur son lit d’hôpital, avant la fin, Jayani m’a confié quelque chose qu’elle a gardé pour elle pendant toutes ses années. Un secret qu’elle voulait que je te révèle, en fait… Reva est ta fille.
— Quoi !!! Ma fille, non non c’est impossible !
Plus il nie l’évidence, plus la réalité s’impose à lui.
Dès la première fois qu’il a vue, il a perçu cet air familier mais il n’arrivait pas encore à savoir pourquoi, maintenant il sait et puis même les dates concordent.
— Écoute, je sais que c’est une nouvelle dure à encaisser, je te propose de rentrée à ton hôtel, de soigner ta main ensanglantée et de revenir demain pour faire plus ample connaissance avec Reva et puis il sera vite temps de faire un dernier adieu à Jayani.
Alors qu’il s’apprête à repartir, il jette un regard à Sanjay. Il ne pourra jamais le comprendre ou lui pardonner mais il voit un homme rongé par la culpabilité. Il aimerait l’aider mais pour l’heure il en est incapable alors il lui tourne le dos et s’en va.
De retour à l’hôtel, il raconte toute l’histoire à Diana pendant qu’elle lui soigne sa main, il appréhende un peu le passage où il lui révèle sa paternité mais elle va totalement le surprendre.
— Quoi ! Pourquoi tu me regardes avec des yeux de merlan frit, mon amour. Attend tu es en train de croire que parce que c’est la fille de ton premier amour que je vais la laisser à son sort. Au risque qu’elle subisse un jour le même sort que sa mère.Eh bien ! Sois certain d’une chose mon chéri, on ne quittera pas l’Inde sans les trois enfants de Jayani.
— Attend ! Les trois enfants, tu es sûr qu’on a le droit de faire ça ? Là tu m’épates, j’ignorais que la famille nombreuse, c’est ton kiff !
— Pour Reva, cela ne devrait pas poser de problème comme elle est ta fille. Un test de paternité doit suffire je pense. En revanche, pour Neela et Naveen, j’ai envie que la petite puisse décider de son avenir et surtout de qui elle peut aimer ou pas. Quant au petit dernier de Jayani, je n’ai pas envie qu’il devienne un jour, un nouveau « Vikram ». Là ce sera plus compliqué, il va falloir que Sanjay arrive à convaincre le reste de la famille que c’est mieux pour leurs avenirs. Et puis sérieusement, Sanjay, sa femme et leurs trois enfants c’est déjà cinq personnes dans un quarante mètres carrés, comment ils vont faire à huit ?
— Bon très bien, je me range à tes arguments. Je vais prendre contact avec nos amis, ils connaissent peut-être un ou une avocate spécialiste des affaires familiales. Il nous faut aussi un avocat pénaliste pour s’occuper du cas Vikram.
Il regarde Diana et se rend compte qu’il ne l’a jamais autant aimé et qu’il est fier de devenir bientôt son époux. Il sait que si son histoire avec Jayani avait pu continuer, le jeune anglais n’aurait pas rencontré Diana mais il ne refera pas l’histoire, c’est ainsi, il doit juste avancer. Là à l’instant T, il comble la distance avec sa future épouse et l’embrasse passionnément laissant libre court à leurs passions.
Le lendemain, la discussion ne fut pas simple avec Sanjay mais Diana réussit à le convaincre en lui demandant de ne pas reproduire les mêmes erreurs qui ont amenés à la fin tragique de Jayani. Même si elle ne soulève jamais sa responsabilité, elle ne l’en exonère pas non plus et lui fais comprendre que c’est ce qu’il y a de mieux et que c’est ce qu’aurait voulu Jayani, sinon pourquoi lui aurait-elle demandais de reprendre contact avec Robbie.Il faut ensuite que ce dernier aille parler à Reva et lui fasse accepter ce projet et qu’elle l’explique à sa sœur et à son frère. C’est dans la chambre qu’elle partage avec ses cousines, que l’Anglais va lui parler en tête à tête.
— Bonjour Reva, ça va aujourd’hui ? Je ne te l’ai peut-être pas dit mais j’ai été un ami de ta maman.
— Bonjour Monsieur, je vous connais et je sais que vous avez été plus que cela pour maman. Pria, une des amies de maman m’a remis il y a deux jours une petite boîte que maman lui a demandée de conserver. A l’intérieur, j’ai trouvé quinze lettres toute datées du 17 mai dont la dernière a été posté il y a à peine un mois. J’ai lu ces lettres et je sais que vous vous êtes aimés. Elle n’a pas jamais mentionné votre prénom sûrement à cause de papa mais maman m’a parlé un jour d’un homme qu’elle a aimer de tout son cœur. La vie a fait qu’ils ont été séparés et je sais qu’elle a souvent pensé à vous.
Le cœur de Rob se serre quand il apprend qu’elle n’a jamais vraiment cessé de penser à lui durant toutes ces années. Il essaie d’écraser une larme discrètement mais c’est un peu peine perdue.
— S’il te plaît, appelle-moi Robbie ou Rob, Monsieur cela fait vraiment trop sérieux. J’ai moi aussi été aimé de tout mon cœur ta maman, des circonstances totalement injustes nous ont séparés. Sans cela, nous nous serions mariés et la vie de ta maman aurait été bien différente, ce drame… n’aurait jamais eu… lieu.
Sa dernière phrase fut rendue difficile par les larmes qu’il ne cherche plus à retenir mais il doit aller au bout de son explication :
— Il y a une chose qu’il faut que tu saches et je viens de le découvrir il y a très peu de temps. Ce n’est pas facile à dire comme cela, en fait Reva tu es ma fille. Juste avant… tu sais quoi, ta maman l’a révélé à tonton Sanjay. Et je n’ai pas besoin d’un test de paternité pour en être sûr. La première fois que je t’ai vu, j’ai ressenti une impression familière comme si je t’avais toujours connue et quand ton oncle me l’a dit, cela n’a fait que renforcer mon impression. Tout ce qui m’importe aujourd’hui c’est ton bonheur, celui de ta sœur et de ton petit frère comme je le voulais pour ta maman. Je sais que l’on se connaît à peine, mais je voudrais que vous veniez vivre en France avec Diana et moi. Notre maison est suffisamment grande pour vous accueillir, j’ai quelques photos de la maison sur mon téléphone si tu veux que je vous fasse découvrir votre éventuel nouveau chez vous. Tu en dis quoi ?
— Ce n’est jamais facile de changer de pays, cela fait peur même mais c’est ce que maman voulait, alors je ne m’opposerai pas à ce qu’elle imaginait pour nous.
— Attend, comment ça « ce que maman veut » ? Elle t’a dit quelque chose ?
— Dans la boîte, il y a une seizième lettre que maman t’a écrite il y a dix jours. Je pense que tu devrais la lire, cela t’aidera à comprendre beaucoup de choses comme moi je les ai comprises.
Sa fille lui tendit le courrier plié en quatre qu’il déplia soigneusement comme si c’était un trésor inestimable :
Mon cher Robert,
Ce n’est pas bien facile d’écrire ce que je vais te dire. J’imagine que si tu lis ces lignes c’est que je ne serai plus de ce monde. Que la dernière partie de moi qui reste dans ce monde et qui n’est pas morte ce jour funeste de juillet 2009, a fini aussi par disparaître.Tu ne peux pas savoir comme tu m’as manqué mon amour, chaque jour ici depuis seize ans a été comme un jour en prison, seule la naissance de mes enfants et leurs présences jour après jour a pu embellir un peu ma vie. On ne peut changer le passé, je le sais bien mais j’aurai tant voulu être ta femme et vivre avec toi en France, souvent dans mes songes je nous vois prendre notre petit déjeuner sur la terrasse de notre appartement parisien avec vue sur la tour Eiffel, ou se promener avec nos enfants dans les jardins de Paris. Mais la vie est injuste c’est comme cela, il ne faut pas regarder vers l’arrière, seulement vers l’avant. Je ne pourrai jamais assez te remercier pour tes courriers, l’idée de ton oncle a été excellente. Jamais un seul membre de la famille ne pouvait se douter qu’il a fait passer tes lettres par son employée de maison, mon amie Pria. J’aurai voulu te répondre plus que ces quelques lettres éparses, mais pour te dire quoi ?Je ne veux pas que tu te sentes responsable car je sais ce que tu ressens, je te connais par cœur mon amour. Tu t’en veux de ce qui est arrivé, tu penses probablement que tu aurais pu faire les choses autrement, que cela m’aurait donné un meilleur avenir. Je te rassure, j’ai autant consenti que toi à cette histoire en connaissant parfaitement les conséquences. J’en ai savourée chaque journée à tes côtés. J’ai eu la vie que j’ai eue, je mentirai en disant que j’ai été heureuse alors que je n’ai été heureuse que durant les quelques mois auprès de toi. J’ai essayé de te suivre grâce à internet durant toutes ces années où nous avons été séparés, les premières années cela n’a pas été facile car j’ai eu comme l’impression que tu as eu du mal à te poser mais tu ne peux pas savoir comme je suis fier de l’homme que tu es devenu en voyant tes créations architecturales. J’ai toujours su que tu allais faire de grandes choses, tu as tellement de talents en toi.J’ai aussi lu dans un article, une interview de ta future femme Diana, cela se voit qu’elle t’aime autant que je t’ai aimé. Je suis très heureuse pour toi que tu te poses enfin et que tu sois passé à autre chose. Je te connais, je sais que si tu ne t’es pas posé durant toutes ses années c’est parce que tu t’es reproché ce qu’il s’est passé, je te le redis, rien de ce qui est arrivée n’est ta faute.Ce que j’ai à te dire n’est pas simple et tu auras probablement du mal à l’accepter mais je te dois la vérité. En fait notre histoire, m’a offert autre chose que de beaux souvenirs, elle m’a aussi donné une belle petite fille. Ma fille ainée est aussi ta fille, j’ai choisi un prénom qui commence par la lettre R comme son papa. Reva est une enfant incroyable, très curieuse qui aime autant apprendre que j’ai pu l’être, elle est aussi têtue et déterminée que son père. J’ai la conviction qu’elle peut faire des grandes choses si on lui en laisse l’opportunité, je lui rêve un avenir différent du mien. Mais pour cela, j’ai besoin de toi mon amour. Vikram mon mari, n’est pas quelqu’un de bien, vraiment pas bien du tout. J’ai un mauvais pressentiment qui ne me quitte pas depuis quelques temps, je ne fais pas confiance à ma famille pour me venir en aide, je n’ai jamais réussi à leurs pardonner ce qui s’est passé avec toi et par conséquent je n’ai aucune confiance en eux pour ce qui est de s’occuper de mes enfants.La seule personne en qui j’ai toujours eu confiance c’est toi, s’il te plait mon amour, s’il doit m’arriver quelques choses j’espère de tout mon cœur que tu feras ce qu’il faut pour donner une chance dans la vie à mes enfants et surtout à notre fille.
Je resterai à jamais ta Sundarata, ta darling dans ce monde ou dans un autre, nous nous retrouverons un jour, je te le promets.
Avec tout mon amour.
Jayani.
C’est un torrent de larmes qui coule désormais de ses yeux et ne sachant quoi faire d’autres, il prend sa fille dans ses bras pour la première fois, lui partageant tout l’amour qu’il a ressenti pour Jayani, il va offrir à Reva tout ce que Jayani n’a pas pu avoir. Cette fois ci il ne faillira pas, il ira jusqu’au bout.
Finalement Sanjay a convaincu ses frères et sœurs de laisser partir les enfants de Jayani afin qu’ils aient un avenir meilleur que celui de leurs petites sœurs. Au moment où Robbie s’apprête à quitter l’Inde avec sa future épouse et ses enfants, une douce brise lui caresse le visage. Il reconnait parfaitement ce toucher, il sait que c’est le fantôme de sa Jayani qui le remercie et lui dit au revoir avant que son âme n’atteint l’étape suivante. Comme elle lui a dit, ne pas regarder en arrière mais seulement vers l’avant.
L’avant il est devant lui, alors que Reva s’avance sur l’estrade de l’école Paris Tech pour recevoir son diplôme d’ingénieur des ponts et chaussés, sa fille a un sourire éclatant et un regard déterminé. Jamais il n’a été aussi fier, Diana qui a sa main dans la sienne est très émue. Elle n’a pas voulu trop s’imposer et ne pas prendre la place de Jayani mais les enfants l’ont très vite accepté comme nouvelle maman. Diana a été aussi une importante confidente pour Reva. Rob tourne la tête et regarde une Neela qui du haut de ses vingt-un an est une très belle jeune femme aussi intelligente et talentueuse que sa maman et sa grande sœur. Naveen a aujourd’hui quinze ans et sait déjà qu’il veut devenir gendarme. A ses côtés se trouvent les deux enfants que Robbie a eus avec Diana : Daniel et Cléa ont respectivement aujourd’hui neuf et six ans.
Il ne se serait jamais imaginé à la tête d’une grande famille et pourtant c’est bien le cas et pas un seul jour, il n’a regretté d’avoir donné de la cohérence à ses paroles, en passant aux actes, c’est grâce à cela qu’il a eu droit à son bonheur et qu’il est en paix avec lui-même. Où qu’elle soit, il sait que sa Sundarata est fière de lui, fière de l’homme qu’il est mais surtout du père qu’il devenu. Une douce brise lui caresse le visage, Jayani n’est finalement jamais très loin finalement.
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