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  • Histoire érotique écrite par Anonyme
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Jean, l'ingénu de ces dames

Chapitre 1

Hétéro
Une initiatrice insolite    L?année scolaire venait de se terminer et je devais encore passer mes vacances chez ma mère, un petit patelin caractérisé par sa monotonie et son immobilisme. L?été, dans ce village, il n?y a pas de filles de mon âge. Il n?y en a jamais eu et il n?y en aura sans doute jamais. Il n?y a que des couples avec de jeunes enfants et beaucoup de grands parents. Je suis le seul de mon espèce.     Mes vacances se limitent à mon emploi d?été, mes lectures et mon piano. Et lorsque je retourne au collège, en septembre, mon sac d?aventures est aussi vide qu?à l’arrivée. Je me souviens, l?an passé, de retour de vacances, comment mes copains de classe avaient pris un malin plaisir à raconter leurs rencontres amoureuses. Je veux bien croire qu?ils beurraient la tartine des deux côtés, mais, tout de même, derrière la fabulation, une réalité occupait une place enviable.    Pour employer un euphémisme qui m?était cher, j?étais dû pour connaître le corps d?une femme. L?expression m?apparaissait plus respectueuse que ? sauter une fille ?. Ma mère m?avait quand même enseigné les principes élémentaires du savoir-vivre. Elle était la seule responsable de mon éducation et il lui arrivait, à l?occasion, de me gratifier de cours sur l?art de se comporter avec les jeunes filles de mon âge.    - Le respect, affirmait-elle souvent, est l?élément primordial d?une saine relation entre un homme et une femme... et blablabla...blablabla, etc.    N?empêche, ce même respect servait de carte de membre au club des Joseph éplorés.     Il faut dire que ma mère, fille unique issue d?un juif casher hérétique et d?une catholique bigote, a systématiquement éduqué son seul fils, moi, dans un mariage des préceptes judéo-chrétiens à tendances restrictives. Je me gargarise de grands mots, me direz-vous! Détrompez-vous, ils sont bien choisis, je vous l?assure... Et ils résument bien la complexité et la rigidité de mon éducation.    Bénéficiaire du rite de la circoncision à la naissance, je fus baptisé la semaine suivante. Je ne connais pas le goût du porc, mais très bien l?odeur de l?encens. Orphelin de père à la naissance, ma vision du monde fut essentiellement féminine... sauf à quelques occasions lors de visites chez le grand-père hérétique. D?ailleurs, j?ai souvent entendu ce dernier dire à ma mère : ? Tu l?éduques comme une fille destinée au couvent! ? J?ai toujours aimé mon grand-père. Il aimait beaucoup la vie, lui.    Ma mère espérait une bru faite sur mesure...et le plus tard possible. Aussi prenait-elle bien soin de m?avertir des dangers encourus par le libertinage et la débauche. Tous les écueils à une saine relation amoureuse me furent expliqués de long en large et deux fois plus qu?une.    Sauf que, les parents ont beau encadrer leurs enfants dans une enclave familiale hautement surveillée, il arrive que des impondérables fassent évoluer une situation, pas toujours dans le sens prévu. C?est ce qu?il m?arriva la semaine suivant mon anniversaire.     Je venais tout juste de débuter mon emploi d?été : livreur pour l?épicier du village. Les Grondin, épiciers de père en fils depuis plus d?un siècle, avaient toujours conservé le même mode de livraison aux clients : le tricycle rouge avec le mot ? Grondin ? écrit sur chaque côté de la boîte.     Au matin de ma troisième journée de travail, M. Grondin m?attendait pour une livraison.    - Tu vas livrer cette boîte au 2580 de la rue Fabre.     - 2580... ça existe ce numéro?    - Oui! C?est le dernier au bout de la rue, en dehors du village... en haut de la colline, à environ 7 km d?ici. À l?orée du bois, près du lac des ?corces, tu verras un sentier à ta gauche. C?est là. Tu auras de la difficulté à passer avec ton triporteur. Prends bien garde de l?abîmer. Je ne connais pas ces gens. Alors! Fais-toi payer à la livraison.    Me glissant la boîte sur le comptoir, il tourna les talons et retourna à son café encore chaud.    La caisse était particulièrement lourde : au moins trente kilos. Du poids supplémentaire sur le vélo... et une grosse colline à gravir. Un beau début de journée!     Effectivement, le numéro 2580 de la rue Fabre se situait à l?endroit décrit. En fait, à ce niveau, le nom de rue Fabre portait maintenant le nom de route 321. Un lieu presque totalement isolé. De plus, j?ai dû laisser mon tricycle près de la route, le sentier étant vraiment trop étroit. La petite maison se situait à plus de 100 mètres de l?entrée et n?était visible qu?à mi-chemin. Seul un étroit sentier de terre battue sillonnant entre les arbres en indiquait la route à suivre.     La piste débouchait sur le perron arrière du chalet. Trois marches donnaient accès à une porte-moustiquaire. L?intérieur de la petite maison baignait dans une semi-obscurité. Une immense baie vitrée étalait les formes gracieuses d?un petit lac. Une douce musique de Bach remplissait la pièce principale.    Les mains occupées à tenir la grosse boîte de produits alimentaires, je frappai légèrement du pied la porte-moustiquaire en disant : ? C?est la commande d?épicerie... ?    Une voix féminine provenant de quelque part à l?intérieur me retourna : ? J?arrive ?    Une silhouette se présenta à gauche de la baie vitrée. Du coup, mon coeur cessa de battre. Dans ce jeu de pénombre et de clarté, on aurait dit qu?une femme nue s?avançait vers la porte-moustiquaire.    - La.. la commande d?épi... d?épicerie madame !    - Je vois! Entrez... Pardon! Laissez-moi vous ouvrir la porte.    Inondée maintenant par la clarté de la porte arrière, la silhouette se précisa. Un merveilleux corps de femme se découpait sous une robe de soie quasi transparente. Pas de soutien-gorge, pas de culotte, entièrement nue sous cette espèce de cape légèrement rosée. La forme parfaite des aréoles, pointant dignement leur mamelon turgescent, m?offrait le plus beau des spectacles. Plus bas, un triangle noir se perdait à travers les reflets ondoyants du tissus.
    Je faillis échapper la boîte. La surprise était de taille. J?étais pétrifié sur place, incapable de dire un mot ou de bouger : j?étais coincé dans cet instant magique, à contempler du coin de l?oeil ce merveilleux corps de femme.     - Vous entrez, insista-t-elle d?une voix chaleureuse, douce et invitante. Les oreilles me bourdonnaient d?émotions, ma vision se brouillait à fixer ce corps de déesse.    Levant les yeux, son visage m?apparut tout aussi merveilleux. Un rouge à lèvres discret, aux teintes rosées, découpait admirablement bien ses lèvres sensuelles. Elle m?exhibait un splendide sourire provocateur. Un fond de teint légèrement blafard amplifiait l?expression de malice en provenance des yeux tandis qu?une coiffure en broussaille encadrait l?ensemble.     Elle était d?une beauté indéfinissable subjuguant toute résistance mâle. Chaque courbe de son corps, chaque forme arrondie, que ce soit les seins ou les fesses, était un appel à la volupté, une invitation au plaisir des sens. Elle n?avait pas d?âge. Enfin... beaucoup plus jeune que ma mère, elle était plus vieille que moi. Elle incarnait la sensualité dans son paroxysme, la femme accomplie, la féminité dominatrice.    Approchant doucement son visage du mien par-dessus le couvercle de la boîte d?épicerie, elle me lança malicieusement : ? Mais quelle surprise! Vous êtes beau, jeune homme! ?. Son souffle chaud, enivrant, glissa en un frisson le long de mes joues. Une odeur de lavande l?accompagnait. Une bouffée d?intense chaleur me traversa le visage : j?ai dû rougir comme une pivoine.     ?loignant doucement son visage du mien : ? Vous savez que je ne donne pas de pourboire en argent... Déposez la boîte sur la table. ?    Je m?exécutai, incapable de penser. Lorsque je me retournai vers elle, la coordination de mes mouvements était biaisée. De légers spasmes occupaient mes bras tandis que mes jambes répondaient en automate. Les mouvements me semblaient saccadés. L?oeil hagard, je levai la tête.     Et cette femme m?éplucha longuement du regard... Elle me regarda comme jamais personne ne l?avait fait auparavant. Un regard insoutenable, à la fois dangereux et enivrant. Mon trouble grandit, m?envahit et finit par me submerger. Elle dut s?en apercevoir. Souriante, elle s?approcha de moi et me tendit une enveloppe : l?argent de sa commande d?épicerie.    - Tenez, jeune homme, c?est suffisant pour aujourd?hui. Le pourboire sera pour une autre journée... peut-être.    Je quittai la demeure sans me retourner l?enveloppe dans la main droite, pointée vers l?avant. Mes pensées étaient confuses : mon esprit régurgitait le trop-plein d?images sensuelles qui s?étaient imprégnées dans ma mémoire. L?éducation austère de ma mère ne m?avait pas préparé à une telle rencontre... du deuxième type.     Je récupérai le tricycle et m?en retournai lentement à l?épicerie. Je pris mon temps laissant le triporteur descendre de lui-même la colline. Je devais retrouver mon aplomb avant de parler à qui que ce soit.    Je venais de faire une découverte de taille : j?étais loin d?être l?homme viril que je m?imaginais dans mes fantasmes. J?avais perdu toute prestance devant cette femme... uniquement parce qu?elle s?était présentée en déshabillé léger. J?avais été mis K.O. au premier coup. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 ! Out ! Le match est fini... au premier round.    Mais aussi première présence sur le ring, conséquence directe d?une petite vie tranquille avec une mater tranquille dans un petit village tranquille. Ma mère m?avait tellement couvé.    Le reste de la journée passa rapidement. M. Grondin me fit nettoyer l?arrière-boutique, ce qui me permit de revivre en imagination les meilleurs moments de cette aventure.     De retour à la maison, il y avait un imprévu.     - Devine qui est venu nous rendre visite.    - ?    - Ton grand-père. Il est dans le salon. Il dit qu?il s?ennuie de son petit-fils.    Pour une journée de surprise, j?étais choyé. Mon grand-père que je voyais habituellement qu?une ou deux fois par mois, surtout depuis la mort de ma grand-mère, avait choisi cette journée pour nous rendre visite. Moi qui voulais m?isoler dans ma chambre pour polir à loisir l?image mentale de cette femme.     - Alors, jeune homme, les vacances, tu les apprécies? Mon grand-père, un gros bonhomme de plus de 125 kg à la voix de ténor, se tenait derrière moi.    - Oui grand-pa!    - Ta mère me disait que tu as commencé à travailler.    - Oui, à l?épicerie.    Mon grand-père resta pour le repas du soir. On discuta de tout et de rien, mais il s?informa particulièrement sur mon emploi d?été, ce que je faisais et comment j?appréciais ce travail. Il me parla de son premier emploi, de son premier chèque de paie. Il était riche, très riche et n?avait pas acquis sa richesse en méprisant le travail. C?était une valeur qu?il privilégiait et appréciait qu?elle m?appartienne.    Il s?informa aussi sur les amours de ma mère, sujet qui horripilait cette dernière.    - Tu sais bien que je vis seule avec Jean et que je ne suis pas intéressée.    - Et toi Jean, tes amours?    - Il n?a pas le temps... Ses études!    Ma mère avait souvent cette tendance à répondre à ma place, surtout lorsque le sujet concernait mon éducation. Mais, pour une fois, j?étais heureux qu?elle le fasse. Après l?aventure de la matinée, je n?avais pas la tête à trouver des réponses toutes faites. D?autant plus que mon grand-père était un fin renard. Ma réponse aurait pu lui mettre la puce à l?oreille. Lorsque j?étais petit, il prenait un malin plaisir à fouiner dans mes petits secrets. A l?époque, j?en étais arrivé à le considérer comme un vrai magicien qui lisait dans mes pensées.    - Tu devrais tout de même te faire une petite amie, même si ce n?est pas sérieux. ?a fait du bien... Tu vois ce que je veux dire. Et il me gratifia d?un petit clin d?oeil.    Pour ma mère, c?était trop. Son propre père m?incitait à la débauche. Quel sacrilège! Il faut dire qu?elle n?a jamais eu le sens de l?humour, surtout lorsqu?on touche le ? SEXE ?.     - Si tu es venu ici pour encourager mon fils au libertinage, tu peux t?en retourner.    Mon grand-père avait toujours un demi-sourire d?accroché sous le nez et rien ne pouvait le déconcerter, surtout pas sa fille.    - Toi aussi, tu devrais faire réchauffer ton lit. Cela te dilaterait un peu les écoutilles.     Ma mère fit semblant de ne rien entendre. Elle connaissait son père et savait qu?elle n?aurait jamais le dernier mot.     Mon grand-père partit peu de temps après. Il embrassa sa fille et me serra la main.     - Surprenant, me dit ma mère lorsque la Mercedes se fut éloignée, ton grand-père a oublié ton anniversaire. Il vieillit.    Le lendemain matin, c?est sous un soleil radieux que je me présentai au travail. La routine reprit sa place. Livraison, nettoyage et étiquetage se succédèrent toute la journée... de même que le reste de la semaine. L?événement du mercredi matin était presque passé à l?oubli... enfin le trouble psychique qui s?y rattachait : l?image mentale de cette femme était toujours aussi vivante. Il ne se passait pas quatre heures sans que je ravive cette image, un peu à l?instar de ce cadran mécanique que l?on remonte machinalement tous les jours.     Tout compte fait, je m?en sortais bien. L?événement avait été un peu pénible pour l?ego. Mais, après plusieurs jours de cogitation sur mon inexpérience, j?en vins à la conclusion que n?importe quel autre individu de mon âge, placé dans une situation semblable, aurait sans doute fait la même chose. J?entretenais précieusement l?image mentale de cette femme et, cet automne, à la rentrée scolaire, j?aurais tout le loisir d?enrober cette histoire de quelques fantasmes bien assortis.    Le jeudi suivant, alors que je triais les légumes du présentoir adossé à la vitrine de l?épicerie, une voix mélodieuse accompagnée d?une odeur de lavande me surprit par derrière.    - Bonjour, jeune homme.    Je n?avais pas besoin de me retourner. Mes jambes se transformèrent en coton et l?image mentale d?une femme nue s?imposa à mon esprit. Je dus me retourner pour chasser cette vision.    Elle était là, à deux mètres devant moi, portant un tailleur jaune pâle. Le décolleté quoique réservé annonçait bien la consistance du buste. Moulant très bien le contour des seins, la petite veste collait à la taille et allait mourir sur le galbe de ses hanches. Une jupe plus audacieuse flottait librement autour des jambes.    Son fard, plus discret cette fois-ci, rehaussait l?éclat de son teint et son rouge à lèvres s?harmonisait bien à l?ensemble du visage. Sa coiffure était impeccable. Elle me regardait en souriant.    Dieu qu?elle était belle!    A la voir, comme ça, devant moi, mon esprit fut la proie de mes pensées obsessionnelles. Sans que j?y puisse quoi que ce soit, mon imaginaire transforma le tailleur jaune en déshabillé transparent et mes yeux purent contempler encore une fois le corps nu de cette femme.     Mon air hébété, ou le bulbe qui prenait naissance dans mes pantalons, dut l?informer de mes fantasmes. Le corps de cette femme avait beau m?apparaître nu, je me sentais comme un livre ouvert. Une impression de gêne profonde prit de l?ampleur et je ne pus supporter son regard. Je baissai les yeux.    - Le propriétaire est là, demanda-t-elle?    - Oui, bafouillai-je, à l?intérieur.    Elle passa près de moi. Un effluve prononcé de lavande m?assaillit et m?imprégna de sa sensualité. Pour conserver le peu de prestance qu?il me restait, je me mis à tripoter les pommes étalées dans un panier. Du coin de l?oeil, j?observais les gestes de cette femme qui discutait avec M. Grondin.     Elle lui remit une feuille... et je pâlis instantanément, incapable d?identifier si c?était... de peur ou de joie?    Elle sortit de l?épicerie entraînant avec elles le doux parfum de lavande. Elle s?arrêta à mon niveau, me regarda quelques secondes et me dit gentiment ; ? À tantôt ?    Je sentis ma pâleur devenir cireuse puis livide. Mais elle était déjà partie. Je la regardai s?éloigner, la croupe ondulante sous une jupe leste. La liberté de ce mouvement féminin ne pouvait qu?abreuver mon esprit de fébrilités et d?angoisses, un mélange de désirs intenses et de peurs atroces.    - Un beau brin de femme hein?    M. Grondin se tenait près de moi.     - Elle a passé une autre commande. Tu iras lui porter à la fin de la journée. Elle ne sera pas chez elle avant cinq heures. Ne te donne pas la peine de rapporter le triporteur ce soir, demain matin, ça ira.    Inutile de décrire la gamme d?émotions qui me bousculèrent l?intérieur du crâne cet après-midi-là. De la peur, de l?effroi, de la panique, entrecoupé de moments de hâte et d?empressement.     À cinq heures pile, je laissais mon tricycle près de la route et m?engageais dans l?étroit sentier menant au chalet. Un mariage explosif de curiosité et d?anxiété me dominait. Je voulais revoir cette femme nue, mais j?en avais peur aussi.     - Votre commande d?épicerie, madame.    Elle vint m?accueillir à la porte-moustiquaire. Son seul vêtement, un chemisier, transparent et déboutonné. Lors de ma première visite, mon regard avait dû être fuyant, incapable de maintenir les yeux sur le corps de la déesse nue. Pas cette fois. J?ai regardé, j?ai examiné, j?ai scruté.     Cette attitude de ma part ne l?impressionna pas.    - Répondez-moi, jeune homme! Vous espériez me revoir dans une telle tenue, n’est-ce pas?    - Oui madame!     La réponse était sortie, comme ça, sans retenue, naïve et sincère. Je n?avais pas eu le temps de penser, de chercher une bonne réponse ou de comprendre ce qui m?arrivait.     Je vois un sourire narquois naître progressivement aux commissures de ses lèvres et par la suite, une tête disparaître dans l?angle de la boîte que je tiens encore dans mes bras.    La suite des événements fut tout aussi précipitée. Deux mains énergiques empoignent les coutures latérales de mon bermuda et d?un geste décidé le font glisser jusqu?aux genoux. Une petite brise me chatouilla le duvet des fesses, un afflux sanguin canalisa mes sens. Une superbe érection s?ensuivit instantanément.    - Tiens, un juif!    - Je ne suis pas juif!    Il fallait bien que je dise quelque chose. Les idées ne se bousculent pas dans de telles situations. L?esprit est perturbé et la pensée devient visqueuse.    Enfin! Ma réponse a dû être interprétée comme un signe d?assentiment du genre ? Oui, je le veux ? parce qu?aussitôt la phrase terminée, je sentis la douce volupté d?une langue sur le gland de mon pénis. Du moins, je l?en déduisis : aucune expérience de la sorte ne m?était arrivée auparavant et aucun autre organe qu?une langue, à ma connaissance, ne pouvait donner de telles sensations de jouissance.    L?effleurement délicat et continu de sa langue sur mon pénis alourdissait dangereusement le poids de la boîte.     Il faut penser vite et bien, profiter de l?opportunité. Une situation pareille! Jamais dans mes fantasmes les plus fous j?avais imaginé une telle situation. Bon! D?accord! L?image que je me faisais de la première fois comportait beaucoup plus de romantisme. Je m?étais imaginé prenant presque toute une soirée pour oser embrasser délicatement une jeune fille sur la bouche... Et si, par bonheur, elle n?était pas trop réfractaire à mon baiser langoureux, j?aurais peut-être, je dis bien peut-être, osé lui toucher les seins.     Mais, comme l?a toujours dit mon grand-père : ? À cheval donné, on ne regarde pas la bride ?. Et il faut ? savoir se retourner sur une pièce de monnaie ?.     Pendant qu?une petite partie de mon cerveau cherchait un moyen de se débarrasser de cette lourde caisse de nourriture, une autre était drainée par les sensations du pénis. La pression montait : chaque geste de la main, harmonisé à celui de sa langue, augmentait l?afflux sanguin dans une verge déjà gonflée à bloc et rapprochait, par le fait même, l?instant ultime. Mes testicules se contractaient et semblaient vouloir remonter dans le bas ventre. Une chaleur intense s?installa dans la verge.    Sentant le climax approcher, elle suspendit mon envol.    - Va déposer ta boîte sur la table et reviens ici.    Le bermuda aux genoux, je m?exécutai. Tournant la tête vers mon hôtesse, je la vis se relever, se retourner doucement et se pencher pour ramasser une excuse, là comme ça, par terre, exhibant audacieusement sa croupe parfaitement moulée     - Viens près de moi.    Pétrifié, submergé d?incertitudes, mais aussi attisé et appâté par cet irrésistible corps, j?étais incapable de bouger.     - Alors, tu viens ou tu te changes en statue de sel?    Je m?approchai délicatement d?elle, la verge au garde-à-vous, dure comme de l?acier, tous les sens aux aguets. Elle se tenait là, pliée en deux dans l?embrasure de la porte, les mains écartant délicatement les fesses pour me faciliter le passage : une situation folle dans un environnement complètement fou. Mon désir sexuel était à son paroxysme. Mes yeux étaient obsédés par la vue de cette orchidée aux teintes rosées. Les narines grande ouvertes, mon sens olfactif humait le doux parfum des phéromones. Déposant délicatement mes deux mains ouvertes sur le galbe de ses hanches, une force magnétique inouïe attira mon pénis de ce temple suintant.    Délicatement, très délicatement, pour la première fois de ma vie, j?ai glissé le gland de mon pénis entre les lèvres chaudes et humides d?une vulve. Une sensation de plaisir intense irradia mon pénis et monta subrepticement le long de ma colonne vertébrale. Je poussai un peu, et encore un peu, jusqu?à ce que je sente la forme de ses fesses sur mes cuisses. Quel doux plaisir que de sentir ce membre dur et chaud à l?intérieur d?un corps de femme!     D?un léger mouvement de recul, je ramenai le gland de mon pénis à l?entrée du temple. Quelle sensation sublime à l?idée de l?engager de nouveau! Quelle caresse divine que ce glissement doux et continu.     Mais, mon corps, totalement étranger à ce type de plaisir intense, hâta l?aboutissement du geste : une force intérieure expulsa en un geyser plusieurs années d?attente et de refoulement.     Se retournant vers moi, l?oeil légèrement critique, elle me regarda longuement, un soupçon de déception dans les yeux.    - Excusez-moi Madame, ça été plus fort que moi. Je n?ai pas pu me retenir. Si vous voulez...    - Non, non, fit-elle doucement plaçant le bout de ses doigts sur ma bouche.     Vaincu par mon inexpérience, je renonçai à toute attitude phallocrate. L?humilité se présenta comme la seule porte de sortie honorable. Et il arrive parfois que l?expression de l?humilité se traduise par le silence.     Dans un mélange de gêne et de honte, je remontai mon bermuda. L?esprit penaud, les yeux embués, je quittai la place illico, sans me retourner ni prendre l?enveloppe d?argent pour la commande d?épicerie.    Ce soir-là, j?ai maudit ma mère, M Grondin, cette femme et moi-même. Je dis cette femme parce qu?au chemin du retour, je m?aperçus que je connaissais d?elle ni son nom ni son prénom : les échanges verbaux que nous avions eus s?étaient limités à ? Madame ? et à ? Jeune homme ?.    Mon égarement côtoyait la confusion mentale. Tout était si clair avant. Ma mère m?avait fait évoluer dans un cadre où tout était nettement défini, où les relations entre les hommes et les femmes ont un commencement, une progression lente et régulière et un aboutissement prévisible. Dans cette optique, mon rôle de jeune homme gardait le contrôle des événements, ce qui n?était vraiment pas le cas de la situation que je vivais.    Qu?avais-je fait ? Me précipiter sans préliminaire dans le corps de cette femme. Pourtant, j?avais lu des livres, vu des films. Combien de fois, avec les copains, avions-nous discuté du plaisir de ? réchauffer ? une femme . Combien de fois, avons-nous imaginé des situations où tous les sens étaient sollicités, en particulier le goût et l?odorat . Non ! Il a fallu que j?y aille directement, sans détour, me privant, et lui refusant les douces caresses préparatoires à l?amour. Quelle félicité une langue peut-elle procurer en explorant les interstices et les méandres par lesquels suinte un doux parfum de cyprine. Quelle extase que de humer ces effluves du désir! Non! J?étais passé à côté par pure ignorance, conséquence inéluctable d?un destin trop planifié par ma mère.     Souvent, dans mes rêves, mes fantasmes, je m?imaginais une femme, un peu plus vieille que moi, prenant l?initiative, histoire de ne pas trop confronter ma timidité. Je m?endormais souvent le soir, couché avec une belle grande rousse. Nous nous caressions mutuellement, laissant la chaleur du désir nous emporter. Mais, imaginer le contact étroit de deux corps excités par le désir et vivre la tourmente passionnelle de la première fois, il y a tout un monde.     L?avantage d?être le sollicité plus que le solliciteur est l?élimination de tout refus possible. En plus, je n?avais pas à faire les premiers pas. Ce sont toujours les plus difficiles, surtout quand on ne les a jamais faits. Comment aborder une femme et lui dire gentiment : ? Je veux faire l?amour avec toi ?. Tout un contrat de diplomatie et d?habileté émotive! Cette femme, cette merveilleuse femme qui arrivait dans ma vie comme ça, sans crier gare, s?apparentait bien à la chimère de mes rêves... quoiqu?elle était plus vieille que moi et me dominait royalement.     Cette déesse appartenait à une autre génération que la mienne Elle était une femme accomplie. Elle se classait dans l?échelle de l?idéal féminin auquel seul les hommes, adultes et en pleine possession de leur statut de mâle, avaient accès. J?avais de la difficulté à croire qu?une telle nymphe offre sa croupe à un jouvenceau inexpérimenté comme moi. Cela dépassait les limites de mon entendement. Que pouvais-je lui apporter? De l?inexpérience et de l?éjaculation précoce.     J?étais rendu dans la cour des grands et je ne m?y sentais pas tellement à ma place. En fait, la confusion mentale dans laquelle je fus plongé provenait de ma piètre performance d?amant. J?avais honte de moi et j?espérais ne plus revoir cette femme, du moins pour un certain temps.    Après avoir rangé le triporteur dans le garage derrière la maison, je me suis isolé dans ma chambre. Ma mère s?inquiéta de mon manque d?appétit, mais je la rassurai en lui disant que je m?étais gavé de fruits mûrs à l?épicerie (sans jeu de mots). Elle n?insista pas.     La nuit fut cauchemardesque.     Le lendemain matin, M Grondin m?accueillit chaleureusement : ? Va chercher l?argent. Je n?ai pas confiance en cette femme!?    Encore une fois j?étais plongé dans une dissonance insoutenable. D?un côté, j?espérais de tout mon coeur revoir cette femme au corps sublime. Chacune des fibres de ma sensualité le demandait ardemment, que dis-je, l?exigeait! D?un autre côté, le souvenir cuisant de la veille glaçait un peu l?ardeur de mon enthousiasme.     De toute façon, je n?avais pas le choix. Il fallait que j?y retourne, ne serait-ce que pour récupérer l?argent de la commande. Quelle attitude prendre? Ou plutôt comment réagir à son attitude... dangereusement envahissante.     Je n?eus pas à tergiverser longtemps sur ma situation, une voix que je connaissais bien se fit entendre derrière moi.    - Jeune homme, je crois que vous avez oublié ceci hier.    Une enveloppe blanche dans la main, elle me regardait en souriant comme si rien ne s?était passé. Un sourire si franc et sympathique que je doutai sérieusement des événements de la veille. Avais-je fabulé, ... ou rêvé, ...ou les deux? Non! Le souvenir de la sensation physique était beaucoup trop puissant pour être le fruit de mon imagination.     Moi qui avais passé une partie de la nuit à me formuler une excuse à lui servir, j?étais tout simplement enchanté de sa réaction. Elle ne me tenait pas rancune de ma maladresse et semblait bien disposé à mon égard.     J?étais libéré d?un grand poids. Je pouvais encore espérer. Elle acceptait mon inexpérience. Elle s?intéressait à moi et je n?en demandais pas plus. J?étais convaincu qu?en prenant quelques précautions, je parviendrais à contrôler un peu le torrent du bas-ventre et à honorer Madame, expression utilisée par ma mère à propos du devoir de l?homme.     Autant la veille, je ne voulais plus voir cette femme, autant là, je la désirais passionnément.    Je pris l?enveloppe en la remerciant.    - Cela t?épargnera un effort.    Et là, je fus fier de moi comme je ne l?avais jamais été. Une réponse spontanée, naturelle, mais lourde de sens se faufila entre mes lèvres. Je m?entendis dire : ? Vous savez Madame, j?aurais fait ce déplacement volontiers. J?espérais corriger mon erreur. ? C?est comme si un autre moi plus déluré, moins timide s?était exprimé à travers ma personne.    - Je n?en doute pas un instant, me retourna-t-elle du tac au tac .    M Grondin, qui arrivait de l?arrière-boutique avec une boîte de fruits, s?empressa de me la remettre entre les mains. Lui aussi appréciait la beauté de cette femme, même s?il me disait ne pas avoir confiance en elle. Il me pria instamment d?aller étaler ces fruits et m?arracha l?enveloppe des mains.    - Vous n?aviez pas besoin de vous déplacer, lui dit-il de sa voix mielleuse. Mon livreur aurait bien pu retourner chercher l?enveloppe.    - Je sais, mais il fallait que je vienne au village pour d?autres raisons. Je pars en fin de semaine et j?ai quelques petites affaires à régler. J?ai bien aimé ce coin de pays. Je crois que j?y reviendrai l?an prochain.    Je sortis de l?épicerie complètement anéanti. La merveilleuse aventure que je me proposais de récupérer s?envolait en fumée. Une chance inouïe de la sorte ne se reproduira pas de si tôt. J?étais en furie après moi-même. Cette idée d?attendre que le destin s?occupe de ma petite personne ! Il faut le provoquer, l?inciter, l?orienter selon notre bon vouloir... Ne pas attendre bêtement qu?il nous offre la réalisation de nos rêves sur un plateau d?argent.    Il me restait combien de jours? La fin de semaine débutait le lendemain. Partait-elle dimanche?     Disposant adéquatement les pommes sur leurs étagères, je regardais M. Grondin s?entretenir avec elle. J?espérais de tout mon coeur qu?elle ferait livrer quelque chose. Le prétexte serait merveilleux. L?heure de la dernière chance avait sonné. À moi de jouer et de gagner le dernier round.    Mes espoirs furent vite déçus. Une fois partie, M Grondin s?approcha de moi.    - Avoue que cette femme t?a épargné quelques efforts.    - Effectivement.     - Elle m?a dit qu?elle avait oublié de te donner un pourboire. Je lui ai répondu que cela n?était pas nécessaire. Imagine le détour qu?elle a dû faire pour corriger ton oubli. Son sourire cadrait bien avec son sarcasme.    - Pas grave ! Sa beauté me suffit.    Réflexion inutile! Il avait déjà viré les talons et vaquait à ses occupations. Mais le message derrière sa raillerie me laissait perplexe. Pourquoi a-t-elle précisé à l?épicier qu?elle avait oublié de me laisser un pourboire? ?tait-ce un message qui m?était destiné? Elle devait se douter qu?il m?en parlerait et c?était sa façon à elle de m?inviter. Ou était-ce mon imagination qui fabulait?    Cette intrigue m?obséda l?esprit toute la journée. À 17 heures je n?avais pas encore trouvé comment je m?y prendrais pour contacter cette femme. Mais je savais que je devais le faire. Le temps m?était compté et je savais que je m?en voudrais pendant plusieurs années si je passais à côté d?une telle chance.    En quittant le travail, j?avais pris la décision d?y aller durant la soirée. J?irais m?excuser pour le dérangement causé par mon oubli. Cela fera toujours une entrée en matière. Ensuite on verra. ?videmment rien de pire que l?improvisation pour se mettre les pieds dans les plats. Mais je n?avais pas le choix : je n?avais aucune idée de son attitude face à mes plates excuses. J?espérais inconsciemment qu?elle prendrait encore les initiatives. Et si c?était le cas, il me restait à résoudre le problème de ma promptitude sexuelle. Mais j?avais ma petite idée là-dessus. Un repas frugal, une bonne douche accompagnée d?une gymnastique pour faire tomber le niveau hormonal à son plus bas et 7 km de vélo devraient ralentir un peu la fougue de ma jeunesse.    J?en étais à planifier cette soirée lorsque, tournant le coin de ma rue, je vis une Honda grise stationnée devant la maison de ma mère. Des Honda grises, il n?y en avait pas des douzaines dans le village. Il n?y en avait qu?une et c?était celle de cette cliente.    Misère! Qu?est-ce qu?elle faisait là? Vraiment, cette femme avait le chic de l?imprévu. Quelle combine avait-elle manigancée? Qu?avait-elle à dire à ma mère? S?il y avait deux personnes qui ne devaient pas se rencontrer, c?était bien ces deux-là. Mon inquiétude grandit et fut au comble du désespoir lorsque je vis ma mère sortir de la maison. Elle m?avait vu par la fenêtre et venait à ma rencontre. Des sueurs de drame perlèrent. Mais, pas question d?avouer quoi que ce soit.    - Qu?est-ce qu?il y a m?man?    - Je voulais te voir seul, avant que tu entres dans la maison.    - Qu?est-ce qu?il y a?    Qu?avait-elle bien pu lui dire? Par chance, ma mère était un peu sourde sans cela, elle aurait entendu les puissants battements de mon coeur. Du coin de l?oeil, je voyais ma belle princesse dans la fenêtre du salon. Elle nous regardait. Mais j?étais incapable d?interpréter ses expressions : elle était trop loin.     - Tu connais cette femme, en la désignant du doigt.    - Heu! Oui! Je suis allé livrer des boîtes d?épicerie chez elle.     - Est-ce quelqu?un de bien?    - Que veux-tu dire?    - Elle veut t?engager pour la fin de semaine. Elle quitte le logement qu?elle occupait au lac des ?corces et elle a besoin d?aide. Tu as dû lui faire bonne impression parce qu?elle insiste pour que ce soit toi. Je lui ai dit que ton travail de la semaine te suffisait, mais elle a tenu à ce que je te le demande.    Ouf! Ce n?était que cela! Cette femme avait un don incroyable. Elle me faisait vivre des émotions démentielles. Avec elle, pas besoin de faire du sport extrême. Son seul contact faisait grimper le taux d?adrénaline à des niveaux critiques. Chaque fois que j?étais entré en contact avec elle, la terre s?était mise à trembler et la fin du monde avait semblé imminente. Pour un gars qui s?était résigné à traverser un été ennuyeux, le destin m?avait concocté une mixture émotive passablement salée.    Je la voyais là, dans la fenêtre, nous regardant ma mère et moi, un sourire candide accroché au milieu de ce visage angélique. Pour employer une expression de ma mère, on lui donnerait l?absolution sans confession. Elle agissait avec tellement d?assurance. Elle était là, chez moi. Elle avait discuté avec ma mère, sans doute de la pluie et du beau temps. Elle lui avait dit, comme ça, en mots cryptés: ? Madame, j?ai besoin d?un amant pour la fin de semaine et votre fils fait très bien l?affaire. Puis-je vous l?emprunter? ?    En mon for intérieur, j?admirais cette femme. Elle avait de l?audace à revendre. Je l?enviais pour sa hardiesse et son assurance. Il fallait avoir une bonne dose d?aplomb pour venir me relancer chez ma mère. En plus, je réalisais que cette femme semblait me connaître beaucoup plus que je le croyais. Elle savait où j?habitais et devait savoir que ma mère ne travaillait pas le vendredi après-midi... ou tout ceci n?était qu?un heureux hasard.    Bien sûr que cela m?intéressait de la suivre pour la fin de semaine. C?est ce que je désirais le plus au monde. Mais, sous le couvert d?un déménagement, je devais masquer mon enthousiasme à ma mère. Elle a l?oeil vif et la présomption facile. Au moindre doute de sa part, la suspicion se mettra de la partie et je serai confronté à une mère... veilleuse intraitable.     - Je crois que cette femme ne fréquente pas beaucoup les gens du village. Je suis sans doute le seul qu?elle connaît. C?est une femme gentille, maman. À ma dernière livraison, j?ai oublié de prendre l?argent. Le lendemain matin, elle est venue le rapporter, ce qui m?a évité un bon 15 km de vélo.    - Ce n?est pas une demi-journée de travail qu?elle veut. Ce sont deux jours. Elle déménage au Mont T... C?est à plus de deux cents kilomètres d?ici. Tu devras revenir en autocar.    Un hourra magistral me fit écho dans la boîte crânienne. Elle mettait le paquet. Avec elle, pas de demi-mesure. Elle avait jeté son dévolu sur moi et j?en étais rempli d?aise. Je ne comprenais toujours pas, mais cela n?avait plus d?importance.    - Cela me permettra de visiter cette ville. Je n?y suis jamais allé.    - Peut-être...     - ?coute maman! Je n?ai plus dix ans. Cela me permettra de voir autre chose cet été.    - Bon, d?accord. Un peu d?aventure en dehors du village ne te fera pas de tort.     Elle n?avait jamais si bien dit.    Tout fut planifié et organisé en un tour de main : elle m?amenait avec elle le soir même, histoire de commencer le plus tôt possible l?empaquetage de ses affaires; le lendemain matin, nous chargions ses effets dans la remorque prévue à cet effet; nous partions pour Mont T... après le repas du dîner; nous déballions ses boîtes en après-midi et dans la soirée; et j?avais la journée du dimanche pour visiter la ville. Je revenais dans la soirée. Cela convenait à ma mère.    Cinq minutes me suffirent pour prendre des vêtements de rechange et ma brosse à dents. Tout se déroula tellement vite que je pris conscience de la situation seulement lorsque je me retrouvai seul avec cette femme. L?auto roulait à plus de 70 Km/h sur la route 321. Elle me jetait régulièrement un regard du coin de l?oeil, un sourire discret entre les lèvres.     Au bout d?une éternité de cinq minutes, elle finit par me demander : ? Comment te sens-tu? ?    - Je ne sais pas Madame!     Je n?avais pas la présence d?esprit pour inventer quoi que ce soit. J?étais trop déconcerté pour penser convenablement. La seule ressource disponible : l?humilité et la franchise. Cela avait fonctionné une fois. Il y avait de bonnes chances pour que cela marche de nouveau.    - Je suis très heureux, Madame... mais je suis aussi très angoissé.     - Veux-tu que je te ramène chez ta mère?    - NON!    - Ce sera très agréable, tu verras. Je ne te mangerai pas, tu sais... disons que cela ne te fera pas mal.    - Pourquoi moi?    - Pourquoi pas? Tu ne te trouves pas assez bien?    - Je ne me sens pas à la hauteur. Vous savez, hier...    - Tss-tss... Tss-tss... Prenons-le comme un mauvais départ, veux-tu? On a le droit à des reprises, ne crois-tu pas?    - Oui Madame.    - Je n?ai qu?une exigence, finit-elle par dire. Je crois que tu es d?accord à ce que nous nous donnions du bon temps. Mais, il n?y a pas de sentiment ni d?avenir possible. Pas de questions sur ma vie privée aussi. Ce que nous allons vivre en fin de semaine sera unique, dans le plein sens du terme. Les deux jours passés, nous ne nous reverrons plus.    - Je le sais très bien Madame.     Un long silence s?ensuivit, entrecoupé de regards furtifs et de gestes embarrassés de ma part    Pour accéder au chalet en auto, il fallait contourner le lac, un détour de plus de 15 kilomètres, 15 longs kilomètres où j?avais l?impression que l?auto ralentissait au fur et à mesure que le poids du silence me devenait insoutenable. Au comble de l?exaspération, je me sentis obligé de tuer ce silence.    - Vous déménagez?    Comprenant la situation, elle eut la gentillesse de ne pas relever la stupidité de ma question. Elle se mit à me questionner sur mes études, mon avenir, mes loisirs, enfin des banalités qui remplissent très bien les trous odieux du silence.    Nous arrivions au chalet par l?angle opposé au petit sentier par lequel je venais livrer les commandes d?épicerie. Une remorque pleine de boîtes et recouverte d?une toile semblait attendre son départ.    - Tu vois, tout est prêt. Nous pourrions partir ce soir si nous le désirons... mais nous le ne ferons pas. Au cas où ta mère déciderait de te téléphoner. J?ai dû lui laisser le numéro d?ici. Nous partirons tôt demain matin.    - Bien Madame.    - D?abord, cesse de m?appeler Madame, mon nom est Julie et on peut se tutoyer.    - Bien Mada... Julie.    Elle arrêta la voiture à l?ombre d?un grand chêne, près du balcon donnant sur le lac. Se retournant vers moi, elle me regarda longuement, un soupçon de tristesse dans les yeux.    - Tu veux poursuivre l?aventure? Sans poser de question! Tu sais, je ne t?en voudrai pas si tu changes d?idée.    - Non! Ce que je désire le plus au monde présentement, c?est de passer les deux prochains jours avec vous. C?est que... j?ai peur .. j?ai peur que vous soyez déçue de moi.    - Je n?ai pas à être déçue de toi, Jean. Je peux te l?assurer. Si tu veux, nous allons nous apprivoiser en douceur. Ce soir, nous allons nous faire un petit repas intime. Nous discuterons, très proche l?un de l?autre, nus si tu le veux. Nous dormirons ensemble, toujours si tu le veux. Et demain sera une autre journée. Et tu auras toujours le loisir de rebrousser chemin, si tu le veux et quand tu le veux.    - D?accord    Ces paroles eurent la faculté de me détendre et d?atténuer mon angoisse. Je voyais bien que cette femme n?avait pas l?intention de me ridiculiser ou de se moquer de mes inhibitions. Je ne comprenais toujours pas ce que je pouvais lui procurer. J?en étais arrivé à accepter le destin tel qu?il se présentait à moi, je veux dire dans ma relation avec cette femme. Un copain m?avait déjà dit que certaines femmes prenaient plaisir à initier un jeune homme. Mais, dans mon esprit, une telle réflexion de sa part relevait beaucoup plus de la fabulation que de la réalité.    La soirée fut calme et agréable, par opposition à angoissante. Nous avons préparé ensemble un petit repas : une salade de légumineuses au tofu accompagné d?un vin doux et agréable au palais. Je crois que le vin fut d?un grand secours. Le profil de mes résistances s?estompa à la deuxième coupe. Je m?octroyai même la permission d?une réflexion tout à fait pertinente.    - Julie, il faut que je te dise quelque chose. Tu es la plus belle femme que je connaisse. Je te regarde, là, assise devant moi, et tu sais ce que je vois : une déesse. Tu es au-delà de mes rêves et de mes fantasmes. C?est incroyable, j?ai de la difficulté à y croire.    Mes paroles respiraient tellement l?authenticité qu?elle se permit de rougir. J?en étais estomaqué. Moi, le pauvre petit Jean, celui qui n?avait jamais été capable de faire un compliment à une fille sans bafouiller, venait d?empourprer deux jolies pommettes saillantes. Les vapeurs du vin n?étaient sans doute pas étrangères à ma performance. Mon innocence également!    - Vas-y doucement sur le vin, me dit-elle. Je ne voudrais pas te perdre pour la soirée.     Sur ces paroles, elle se leva et quitta la table.    - Viens, me dit-elle, nous allons nous mettre à l?aise.     Elle me prit par la main et m?entraîna dans la chambre. Une valise ouverte reposait sur le lit. Elle en sortit un déshabillé de soie blanc et une espèce de superbe pyjama noir orné de motifs et de dessins japonais.     - Essaie ça, me dit-elle, en me remettant le pyjama. Cela appartenait à mon frère et il avait la même taille que toi.    Et, sans s?occuper de moi, elle entreprit de se dévêtir comme si elle était seule. Une fois nue, elle enfila son déshabillé le plus simplement du monde : la chemise de nuit lui descendait à quelques centimètres sous le plancher pelvien. Encore une fois, j?étais pétrifié devant une telle beauté.    - Dépêche-toi, me dit-elle en souriant, je mets de la musique.    Je me changeai, revêtant hâtivement le pyjama de son frère. J?eus un peu de difficulté, une partie de mon anatomie exprimant très bien des intentions claires.    Elle m?attendait assise sur le divan, le bras gauche étendu sur la partie supérieure du dossier. Les jambes croisées, le profil allongé de sa cuisse exerçait un attrait irrésistible. Une musique de Bach, Prélude numéro 1, emplissait déjà la pièce de sensualité et attisait le feu de mon désir, déjà fort apparent à travers le pantalon du pyjama.    Doucement, très doucement, je me suis assis près d?elle, prenant bien soin de laisser une certaine distance entre nous. Les effets du vin étaient frappants, mais pas miraculeux.    - Comment trouves-tu la musique?    - Madame...Julie, Jean Sébastien Bach est mon préféré, et j?adore ce Prélude. Je joue du piano et ce morceau est mon préféré. Sa musique comble les moments de solitude qui m?envahissent parfois.    - Veux-tu que je la change?    - Non! Vous ne pouviez pas mieux tomber. Surprenant aussi que vous ayez choisi Bach. Pour moi, c?est le maître, le grand maître.     - Je suis très contente de te faire plaisir. Mais, il n?y a pas seulement du Bach sur ce disque. C?est un regroupement de mes morceaux préférés. Dis!... Cela t?intéresserait de me masser les jambes et le dos sur cette musique? Tantôt, je t?ai parlé de s?apprivoiser doucement. Rien de mieux qu?un bon massage pour débuter. Qu?en penses-tu?    - C?est une très bonne idée.    - Mais, attention! Rien ne nous presse. Ce soir, si tu es d?accord, tu me fais un massage seulement. J?apprécierais que tu ne touches pas à mes organes génitaux. Je veux que tu découvres mon corps, parcelle par parcelle. Caresse-le, dorlote-le, chouchoute-le. Prends-en possession par la douceur et la tendresse. Le reste, demain, viendra beaucoup plus facilement.    Cette femme était d?une intelligence psychologique hors du commun. Elle venait encore une fois d?éliminer en moi l?angoisse de l’échec potentiel. En plus, elle me donnait la possibilité de vivre l?un de mes plus grands fantasmes : celui de découvrir le corps d?une femme par les sensations du bout des doigts. Elle m?offrait son corps à découvrir : le rêve inespéré, la chimère qui se transmute en réalité.    S?étirant le bras, elle ramassa un coussin et le laissa tomber par terre pour que je m?y installe.     Et elle s?étendit, face première sur le canapé, les bras relevés au-dessus de la tête, découvrant ainsi le galbe de ses fesses. Des formes parfaites pour provoquer la palpitation d?un coeur novice dans l?arène de l?amour.     ?cartant légèrement les jambes, elle tourna la tête et m?invita.    - Découvre-moi! Explore les subtilités du toucher sur les formes de mon corps. Fais graviter ton érotisme autour de ces sensations tactiles. Loge ta pensée dans le bout de tes doigts et glisse-les doucement sur mes jambes, mes fesses, mon dos. Ne pense pas. Laisse tes mains te guider... Mais évite l?interdit.    Agenouillé, face à ce corps irradiant de sensualité, je déposai doucement ma main droite sur le mollet de sa jambe gauche. Une douce chaleur s?en dégageait. Je suivis ses conseils : je fermai les yeux et plaçai ma pensée dans le bout de mes doigts. Me déplaçant légèrement vers la gauche, je glissai mes doigts le long de sa jambe. Alors que j?engageais la paume de la main dans la courbure intérieure de son genou, Chopin attaquait sa Nocturne no 2 en mi-bémol. C?est à l?envol de cette musique que je pianotai pour la première fois sur le vrai clavier de l?érotisme. Le mouvement musical de Chopin était exceptionnel. Ma main glissa délicatement jusqu?à la partie supérieure de la cuisse où j?y déposai la paume. La sensation tactile de cette main, épousant parfaitement la forme arrondie de sa fesse, me procura des sensations totalement nouvelles. Je déposai mon autre main sur sa fesse droite. Dans l?un des envols de Chopin. j?engageai le mouvement vers la courbure de ses reins. Un doux ronronnement accompagna la musique.     Mon regard s?arrêta, fasciné par la beauté d?un fessier parfait, symétrique, galbé et légèrement renflé dans ses parties extérieures. Un jeu d?ombres et de lumières rehaussait la symétrie des formes et un minuscule duvet, visible seulement sous le reflet de la baladeuse accrochée au mur, miroitait ses teintes pâles. Le Bon Dieu était loin d?avoir raté son coup lorsqu?il avait créé ce fessier. Il savait ce qu?il faisait. Il venait d?inventer le plus grand défi de l?homme : y résister.    Les heures qui suivirent furent tout aussi galvanisantes. J?y découvris que la femme pouvait être belle dans toutes ses parties, que la caresse d?un bras comme celui d?un pied avait son charme, que l?odeur impalpable de l?érotisme pouvait naître du regard comme du toucher ou de l?ouie, enfin, que le véritable érotisme impliquait un abandon du corps, des sens et de son imagination.    Julie ronronna tout le temps de mon exploration. Mes mouvements étaient lents et gracieux, dépourvus de toute saccade, de toute raideur. La seule que j?avais se situait entre mes deux jambes et commençait à s?impatienter grandement. J?essayai autant que possible d?harmoniser mes mouvements à ceux de la musique, jouant de la pression des doigts comme le fait un pianiste sur le clavier.    Ce fut Julie qui mit fin à l?instant magique. Se retournant vers moi, elle me demanda si je voulais dormir avec elle.    - Je ne sais pas si je pourrai dormir, lui répondis-je innocemment.    Se reculant au fond du canapé, elle me pria de m?allonger près d?elle.    - Je vais régler ce petit problème.    Elle glissa doucement sa main à l?intérieur de mon pantalon de pyjama et entreprit de me caresser doucement, très doucement, mais fermement. Un mouvement orchestré à mon rythme intérieur... et à celui de Beethoven qui nous jouait ? F?r Elise ?. La montée de l?orgasme ne se fit pas attendre. En quelques minutes, une quantité phénoménale de plasma amoureux gicla dans sa main. Elle continua le mouvement afin d?y extraire les dernières gouttes de plaisir. Beethoven termina l?extrait de sa pièce en même temps que moi.    Elle m?entraîna par la suite dans sa chambre. Je me couchai dans son dos, mon corps collé au sien. Cinq minutes ne s?étaient pas écoulées que mon érection était revenue. Mais elle dormait déjà.    La nuit fut longue et courte. Longue parce que le sommeil refusa d?être au rendez-vous, courte parce que je repassai maintes et maintes fois le film des sensations de la soirée.    Je vis le soleil se lever. Je regardai cette femme dormir sous les reflets rosés de l?aurore. Une respiration régulière et calme, un demi-sourire permanent dans son sommeil, elle semblait profondément heureuse. Je croyais fermement qu?elle appartenait à une espèce inconnue. Âgée d?une dizaine d?années de plus que moi, elle était d?une beauté corporelle peu commune et d?une intelligence exceptionnelle. Elle semblait dotée d?une intuition émotive fabuleuse et possédait une aptitude étonnante à dédramatiser une situation angoissante. Dans un sens, elle n?était pas humaine, elle était plus qu?humaine. Elle appartenait à cette catégorie d?individus à qui la vie a tout donné : beauté, intelligence et empathie.    Je comprenais, ce matin-là, pourquoi elle avait bien pris soin de me prévenir. Il serait tellement facile de tomber amoureux d?une telle personne. Dans un sens, le fossé des âges était une vraie bénédiction. Il nous mettait à l?abri de ce risque.     Je ne saisissais pas bien ses intentions, mais son comportement et ses attitudes me convenaient. J?avais sans doute encore bien des choses à apprendre avant d?être un adulte accompli, autant sur la connaissance du comportement des gens que de leurs desseins. Ce matin-là, enveloppé dans la douce chaleur de sa couche, j?étais heureux. J?étais heureux comme je ne l?avais jamais été auparavant. Un moment où le temps s?arrête, un instant qui sculpte son souvenir sur la trame de ton histoire.    Elle ouvrit les yeux. Un sourire chaleureux apparut. Les émotions montèrent. Des larmes coulèrent.    - Qu?y a-t-il, me demanda-t-elle?    - Rien, je suis heureux.    Plaçant délicatement sa main sur ma joue, elle me murmura : ? Laisse ton esprit adhérer à ce bonheur. Prends conscience de l?effet qu?il produit sur tes émotions. Regarde-le de l?intérieur, attentivement. Cette félicité est unique, elle ne se reproduira pas. Tu en vivras d?autres, mais pas comme celle-ci. L?extase de la première fois, peu importe le champ de tes émotions, est toujours un moment privilégié. Je suis très honorée d?en faire partie. ?    Un long silence suivit. Je fermai les yeux pour pleurer ma joie. Je croyais faire diminuer le flot d?émotions qui m?envahissaient, mais ce ne fut pas le cas. Elle se mit à me flatter délicatement le visage de la main. Je perdis le peu de prestance qu?il me restait.    - Tu n?as pas beaucoup dormi?    - ...    - Tu dormiras dans la voiture. Tu sais, les émotions sont soumises à l?énergie du corps. Plus le corps est fatigué, plus elles risquent d?être fortes et incontrôlables. Avec le flot de sensualité qui t?a submergé hier, si tu n?as pas dormi cette nuit, il est tout à fait normal que tu réagisses comme tu le fais maintenant. Ne t?en tiens pas rigueur. Ce phénomène est humain et n?a pas d?âge ni de sexe.    Ce matin-là, je pleurai tout mon saoul.    À mon retour à la surface, Julie me proposa de partir le plus tôt possible et de prendre le petit déjeuner en chemin.    - De toute façon, me dit-elle, quelqu?un viendra faire le ménage ici ce matin. Ce chalet est loué à la semaine et les nouveaux locataires doivent arriver ce midi.    Après avoir accouplé la remorque à la Honda, nous sommes partis vers Mont T... Pour l?occasion, Julie avait enfilé un jeans serré et portait un tee-shirt moulant. J?avais la chance d?étudier à loisir son profil. Elle était belle, merveilleusement belle, encore plus belle que la veille. Elle avait attaché ses cheveux ce qui la rajeunissait beaucoup.     - Que regardes-tu, me demanda-t-elle?    - Je sculpte ton profil dans ma mémoire.    - Il est bon d?immortaliser des souvenirs, dans la mesure où ils ne font pas souffrir. Je ne suis pas certaine que ton geste est sans danger.     - Danger, danger... quel danger?    - Que tu deviennes amoureux.    - J?en sais rien. Amoureux... je ne l?ai jamais été. Mais j?avoue que la place que tu occupes à l?intérieur de moi est privilégiée. Je sais aussi que l?amour entre nous est impossible. Julie, je ne saborderai pas notre bateau.    - Très bien alors!. Il y a un restaurant à quelques kilomètres d?ici. Nous nous y arrêterons. Après, je veux que tu dormes un peu. J?espère avoir un jeune homme en forme ce soir.    Je me réveillai alors que la voiture reculait dans une entrée.     - Bien dormi?    - Oui, où sommes-nous?    - Chez ma soeur, notre destination.    - Ta soeur?    - Oui, elle est partie pour quelques jours et m?a offert son condo. Je ne fais qu?entreposer la remorque pour quelques jours.    - Il n?y aura pas de boîte à décharger.    - Non! Nous aurons tout notre temps. À propos, que dirais-tu d?aller marche
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