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Jeu drôle, jeu d'vilains

Chapitre 2

Divers
Nos compagnons, à l’exception de Nikita, se trouvent dans l’habitacle clôt d’une carriole. Ceux-ci sont fermement attachés avec une épaisse corde rêche qui leur cisaille pieds et mains. Ils sont adossés aux quatre coins de la pièce mobile, assis et plaqués contre le mur par une corde qui relie leurs poignets à des crochets métalliques, les empêchant de se dégager et réduisant quasiment à néant leur amplitude de mouvement. Leur bouche et leurs yeux sont également bandés de sorte qu’ils ne puissent ni voir ni communiquer. Les seules informations à leur disposition sont bien en deçà de cette description. Ils n’ont pas conscience de la présence de leurs camarades ou du lieu dans lequel les seuls stimuli qui leur parviennent sont les brûlures croissantes à leurs articulations et la sensation de mouvement due au bruit des roues sur le sol irrégulier et à leur corps hasardeusement bougeant le long des planches de bois, au gré des pierres qui surélèvent çà et là le chariot.
Lorsqu’Alex se réveille, péniblement, il se débat et émet péniblement quelques bruits en grognant. Suivent alors deux autres grognements, au timbre et au ton méconnaissables. Trois d’entre eux, sans savoir que leurs trois amis se trouvent à moins de deux mètres d’eux, s’agitent et font de plus en plus de bruit en tentant de se libérer, ou d’attirer l’attention. Un violent coup métallique de l’autre côté, suivi d’un « Silence ! » les ramène à leur statut de prisonnier, et ceux-ci se calment non sans continuer de défaire leurs liens, sans succès.
Après peut-être une heure, le chariot s’arrête. Une porte s’ouvre sur la pièce et, chacun leur tour, une main leur empoigne violemment la tête et une outre d’eau est portée à leurs lèvres. A peine le temps d’avaler quelques gorgées en laissant tomber du précieux liquide sur leurs guenilles que la porte se referme et que le chariot reprend, au son du roulement des roues sur la terre battue et du galop des chevaux.
Le traitement a été légèrement différent pour Jean : celle-ci était encore inconsciente. L’homme qui leur a donné à boire, voulant éviter de perdre un des prisonniers de déshydratation, décoche à celle-ci un violent coup de pied dans les côtes. Douleur, yeux bandés, esprit embrumé et liquide en bouche versé trop rapidement pour être correctement avalé : cette situation lui rappelle quelques souvenirs autrement plus agréables. Son réveil plus brutal lui a aussi remis les idées en place, et son esprit s’active plus rapidement que celui de ses camarades.
D’instinct, sans réellement comprendre comment et pourquoi elle le fait, Jean a l’idée d’activer un sort de connexion mentale avec les personnes qui l’entourent. Camille, Sam, Alex et elle sont alors mis en connexion. Ils ont du mal à y croire, mais ils semblent bel et bien capables de communiquer par télépathie.
— Les gars ?— Qui est-ce ? disent les trois autres à l’unisson. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?— C’est Jean ! On est en connexion mentale comme dans le JDR [NDLA : jeu de rôle].
Camille prend alors la parole, si tant est que cette expression ait du sens dans cette situation :
— C’est super bizarre. Je sais que ça se passe dans ma tête, comme si je réfléchissais, mais en même temps, je t’entends comme si tu me parlais. Par contre, t’as pas la même voix.— Je sais, et j’ai l’impression...— ... d’être dans un corps différent, complète Alex. Je sais, c’est pareil pour moi. On verra ça plus tard. Si c’est toi qui as lancé le sort, est-ce que ça voudrait dire qu’on incarne nos PJs ?— Peut-être, répond Sam. D’instinct, j’ai pu tourner mes mains en direction de mes poignets et faire une imposition, je ne sens presque plus les brûlures des cordes.
La discussion se poursuit pendant quelques minutes, le temps d’éclaircir certains points et de comprendre ce qui leur arrive. Bien que ce ne soit pas le moment le plus adéquat pour papoter, Camille a toutefois émis une théorie. A la lumière de ce que le vieil homme leur a dit avant qu’ils ne s’évanouissent, il est possible qu’ils aient été kidnappés et leurs corps branchés à une sorte de simulation en réalité virtuelle. Il sait que certaines entreprises développaient ces technologies pour relancer l’industrie du jeu de rôle, en perte de vitesse constante depuis son apogée à la fin des années 1980. Toutefois, ces discussions sont coupées par Alex, beaucoup plus pragmatique et concentré sur un seul objectif : sortir de cette situation.
— On va partir du principe qu’on contrôle chacun nos PJs. Nikita n’est pas ici, on a donc un mage, un soigneur, un guerrier et... pour Camille on ne sait pas, on ne le prend donc pas en compte pour la strat. D’après ce que vous avez entendu, combien y a-t-il de gardes dehors selon vous ?— J’entends distinctement deux chevaux qui tirent le chariot et deux autres qui marchent à côté de nous, répond Sam. Cela ferait donc deux gardes à nos côtés et deux à trois gardes assis à l’avant du chariot.— Quatre à cinq gardes, probablement armés, contre nous... s’inquiète Camille.— A mon avis, on est au niveau 1, s’exclame Jean. J’ai pu lancer la connexion mentale, et je sens que je suis capable de lancer une boule de feu, mais c’est tout. Ce sont mes sorts de niveau 1 d’habitude.
Plusieurs stratégies sont proposées. L’une d’entre elles, proposée par Jean, consiste à tout faire sauter à coups de boules de feu dans tous les sens. Malheureusement, si le système de jeu est similaire à leur jeu de rôle, et puisqu’elle a déjà lancé la connexion mentale, il ne doit lui rester assez de PMs [NDLA : points de magie] pour en lancer que trois, probablement leur source de dégâts la plus importante et précieuse à ce moment. Ils doivent en tout cas être prudents, et ne peuvent surestimer aucun point s’ils espèrent avoir une chance. Camille résume alors la stratégie finale :
— Jean, tu lances une boule de feu sur tes propres poignets. Tes boules de feu sont peut-être explosives, donc tu vas te blesser et attirer l’attention des gardes. Là, tu n’auras que très peu de temps pour détacher Alex qui...
Sa voix vacille légèrement, puis il se reprend et termine la stratégie. Alex ira bloquer la porte, en espérant qu’il n’y en ait qu’une. S’ils arrivent à rentrer, elle se jettera sur eux pour les occuper au maximum en comptant sur sa résistance. Pendant ce temps, Jean détachera les deux autres. La stratégie est rôdée, employée des dizaines de fois auparavant : sortir des lieux exigus, se concentrer sur les soigneurs s’il y en a, rester groupés et coopérer. La seule variable incontrôlable, c’est Camille, dont ils ne connaissent pas le potentiel au combat.
BOOM. Une légère explosion se fait entendre : le coup d’envoi est donné, la connexion mentale interrompue par le nouveau sort comme à chaque fois. Jean résiste à la douleur et se rue sur Alex pour le détacher au plus vite, sans prêter attention outre mesure à son compagnon. Ses mains semblent ne pas se mouvoir aussi vite qu’elle le voudrait, peut-être à cause de l’engourdissement. Lorsqu’elle parvient à détacher Alex, la porte s’ouvre et deux soldats se trouvent de l’autre côté, glaive à la main.
Jean lance instinctivement une boule de feu qui explose en pleine tête de celui de gauche, le projetant au sol deux mètres plus loin, totalement inerte. L’action a été foudroyante, et le temps d’incantation extrêmement bas comparé à d’habitude, et même à la première boule de feu qu’elle venait de lancer avant. Un coup critique ?
L’autre comparse a à peine le temps de commencer à se diriger vers eux qu’il est plaqué hors de la carriole par Alex qui s’est jeté sur lui. Jean sait qu’elle doit rapidement détacher les autres sinon Alex pourrait finir en charpie : il n’a aucun équipement. Lorsque Sam est détachée, elle entend deux gardes se lever de la carriole et se diriger vers l’arrière de celle-ci : Alex est en danger.
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