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Un job d'appoint

Chapitre 21

À coeurs ouverts

Divers
Je veux que tu sois heureuse et épanouie.
Ces douces paroles résonnent dans mon esprit comme dans un rêve.
Et ça, ce n’est pas de la théorie.
J’ouvre doucement les yeux. J’ai dû rêver. Alexandre n’a pas pu me dire ça. Ou alors, c’est qu’il savait que c’était ce que j’avais besoin d’entendre pour me faire rester ici. Non, il n’est pas comme ça, pas aussi froid et calculateur que Marc. Je ne le vois pas me manipuler aussi grossièrement.
Et pourquoi pas ? Je ne le connais pas si bien que ça finalement.
Je me tourne sur le côté vers la fenêtre. Je me rends compte qu’il commence à faire nuit et surtout que je suis seule. La place qu’a occupée Alexandre est maintenant froide. Il a dû partir il y a un petit bout de temps, maintenant. Je me redresse et m’étire lentement. Posant les pieds sur le tapis moelleux, je me sens reposée et détendue. Je resserre mes bras autour de ma poitrine, me rappelant sa tendre étreinte. Je murmure plusieurs fois son prénom comme si ça pouvait le faire apparaître. Qu’il est doux à prononcer ! Il est doux, comme un baiser sur mes lèvres. Je soupire.
Pourquoi s’inquiète-t-il autant pour moi ?
J’ai bien une hypothèse en tête, mais j’ai peur de me faire des illusions. Je la relègue au plus profond de mon esprit. Je n’arrive même pas à y croire. Trois coups discrets à la porte me tirent de mes questions. J’ai à peine le temps de tourner la tête que je vois Alexandre entrer. Je sens son regard comme une langoureuse caresse sur mon dos. Il me sourit et entre me rejoindre. Il s’assoit au bord du lit. Sa main me caresse délicatement le dos, déclenchant une vague de frissons, qui se transforme en raz de marée lorsque ses lèvres déposent un léger baiser sur l’arrondi de mon épaule.
— Tu ferais bien de t’habiller. Bien que je me régale de la vue.— Hmm, sans doute, oui.— Alors, je vais te le dire autrement. Habille-toi, tu as de la visite.— Quoi ? » crié-je presque en bondissant, en me moquant de me monter nue devant lui.— Oui. » répond-il simplement en se levant et en déposant un baiser sur mes lèvres. « Un petit dîner tranquille entre amies. Dépêche-toi.
Il ponctue sa phrase d’une délicate claque sur ma fesse avant de me laisser. Je suis surprise de son attitude, car ce n’est pas du tout son genre. Que m’a-t-il préparé comme coup fourré ?
C’est vêtue d’un jean et d’un long tee-shirt que j’arrive dans la salle à manger. J’y découvre avec surprise Élise et Anne, côté à côté sur le canapé et une autre jeune femme que je ne connais pas, assise dans le petit fauteuil en face d’elles.

— Anne, Élise, je croyais que vous partiez en vacances.— Ouaip, c’est ce qui était prévu. » me dit Anne.— C’est parti en vrille en quoi ? Un quart d’heure ? » enchaîne Anne. « Finalement, on est rentrées, parce qu’on a une copine qui ne se sent pas très bien.— Ooh, Alex... » murmuré-je avant de me tourner vers l’inconnue. « Excusez-moi, vous êtes ?
Je dévisage la femme en face de moi : un peu moins de la quarantaine, de longs cheveux châtain clair, yeux verts, lèvres pulpeuses, un corps de rêve moulé dans un jean noir et un bustier. Elle me sourit avec une pointe de déception.
— Je suis déçue, Marion, que tu ne te souviennes pas de moi.
Cette voix...
— Jul... Madame...— Tututut... Je t’en prie. Pas de ça entre nous. Julie, tout simplement.
Je frissonne en me rappelant cette soirée : ses lèves, ses doigts, le plaisir qu’elle m’a donné. Je secoue la tête pour chasser ces souvenirs. Je vais pour parler, mais Alexandre arrive avec un plateau, vêtu de son jean noir et sa chemise, légèrement déboutonnée. Il dépose une bouteille devant chacune d’entre nous.
— Une blonde pour Anne, une brune pour Élise et Julie. Marion, ton Pineau des Charentes préféré.— Un instant. » Je me lève et attrape Alexandre par le bras pour l’entraîner dans le couloir. « C’est quoi ce piège ?
Alexandre passe son plateau sous le bras et me caresse la joue, plongeant son regard noisette dans le mien.
— Tu as des inquiétudes au sujet de ta sexualité. J’ai pensé que ce serait bien que tu en parles avec d’autres femmes qui ont connu ou qui connaissent la même situation que toi. Il n’y a aucun piège. Je te l’assure.
Il a raison. Je n’y avais pas pensé. Je jette un coup d’œil dans la salle à manger et vois les trois femmes discuter tranquillement. Je me rapproche d’Alexandre et pose une main sur son épaule avant de me hisser à sa hauteur pour déposer un léger baiser sur ses lèvres. Il esquisse un sourire.
— Merci. » lui murmuré-je.— Merci à toi de me faire confiance. » dit-il avant de déposer à son tour un baiser sur mes lèvres. « Je vais préparer le dîner.
Il tourne les talons pour disparaître dans la cuisine.
J’ai vraiment beaucoup de chance.
Je retourne m’installer avec les filles dans la salle à manger. Je prends mon verre et je fais tournoyer doucement le liquide rouge entre mes mains. Je le soulève au milieu de notre petit cercle.
— Merci à vous d’être venues.— De rien. » répond Élise.— T’es notre copine, c’est normal ! » renchérit Anne.— Je me sens un peu responsable. » confesse Julie.— Merci. » répété-je.
Un joyeux cliquetis résonne dans la pièce au moment où nous trinquons délicatement. Anne prend une longue gorgée de bière et pointe le goulot vers moi.
— Bon, on va faire direct. Alex nous a dit que tu n’allais pas bien depuis ta soirée avec le boss.— Ouais. » continue Élise. « Bon, on sait qu’il a des goûts assez hard. Il a dû t’emmener au Club, c’est ça ?— Oui. » réponds-je en coulant un regard à Julie qui pose alors sa bouteille sur la table. « Je... je ne m’attendais pas à un truc pareil.
Je prends une gorgée d’apéritif pour me donner du courage. L’alcool me réchauffe doucement la gorge et le goût très doux caresse mes papilles. Je leur explique la première partie de soirée, n’omettant que peu de détails. Julie ne dit rien, mais écoute attentivement. Je leur parle de mon malaise face au spectacle qui s’était déroulé devant mes yeux, quand Marc m’a prise sur la table devant ces inconnus qui s’arrêtaient pour nous regarder.
— Pourtant, ça m’a excitée comme jamais auparavant. Tous ces regards sur moi, ça m’a... électrisée. Ça m’a vraiment plu. Et... il y a eu la seconde partie... là, ça a été...
Je baisse les yeux sur mon verre avant de le vider d’un trait. L’ingestion brusque d’alcool me donne un peu le tournis, mais ça passe vite. Julie se penche vers moi et pose une main sur mon genou. Elle me fait comprendre qu’elle prend le relai.
— Je suis une amie de Marc depuis... Pfiou, je ne compte même plus. Je suis directrice d’une marque de vêtements de sport. Pour expliquer ce qu’il s’est passé dans ce fameux box, il faut remonter à quelques semaines.
Julie nous explique qu’elle avait eu une réunion avec Marc trois semaines plus tôt, pour un partenariat entre sa marque de vêtements de sport et le centre de remise en forme. À la fin de leur meeting, ils avaient brutalement baisé sur le bureau de Marc, pour fêter leur accord, comme ils le faisaient régulièrement soit au centre soit dans son bureau à elle.
— Je suis mariée. » dit-elle en nous montrant son alliance. « J’aime mon mari, mais... mais il est gravement malade et son traitement le met à plat. Il ne peut plus me satisfaire sur le plan sexuel. Il a essayé de me convaincre de divorcer, pour que je puisse avoir une vie sexuelle épanouie. Mais je n’ai jamais pu m’y résoudre. Il m’a demandé... » elle fait une petite pause. « Non, il a exigé, en fait, que j’aie des aventures pour assouvir mes besoins et compenser son incapacité à me donner du plaisir.
J’imagine la pression qu’elle devait subir. Si son entourage apprend qu’elle va voir ailleurs alors que son mari est malade, elle serait salement critiquée.
— Ça a dû être dur à vivre. » commente Anne, qui caresse nonchalamment la cuisse nue d’Élise.— Oh, oui. » répond Julie après une gorgée de bière. « Je m’en voulais à mort au début. J’ai eu beaucoup de mal à m’y faire, imaginant que mes proches pouvaient être au courant et me jugeaient derrière leurs grands sourires hypocrites. J’étais très malheureuse. On a eu notre première dispute à cause de ça ! » ajoute-t-elle, amère. « Charles m’a reprochée de mettre ma vie de femme entre parenthèses pour lui et m’a avoué que cette idée le rendait dingue. Au final, on a été malheureux tous les deux. Puis, il a eu une idée : lui retransmettre mes ébats avec une webcam. Comme ça, il pourrait en profiter aussi. Depuis, je me sens libérée : nous avons tous les deux trouvé notre équilibre comme ça. Et je ne me déplace jamais sans ma petite caméra.— Alors ? » demandé-je, inquiète.— Non, je ne l’avais pas ce soir-là. » me dit-elle en posant sa main sur mon genou. « Bref... ce jour-là, Marc m’a trouvée un peu démoralisée. L’état de Charles s’est un peu aggravé et il a dû être hospitalisé. Il m’a demandé s’il y avait quelque chose qui pourrait me changer les idées. Honnêtement, il n’y a que le sexe qui m’aide à oublier. Il m’avait déjà parlé de toi et... de ce qu’il aime te faire et que tu sembles apprécier.
Je pique un fard tel qu’il pourrait illuminer la salle entière.
— Il m’a dit qu’il allait t’emmener au Club et qu’il me proposerait tes services.
Je replie mes genoux et les enserre.
— Il m’en a parlé seulement quand tu es arrivée. Je n’étais plus en mesure de refuser...— Je regrette vraiment. » dit Julie, sincère.— Le pire... c’est que j’ai aimé, tout ce que tu m’as fait, tout. C’est ça ce qui me rend dingue.
Un silence s’installe entre nous. Alexandre en profite pour se glisser dans la salle, nous apportant plusieurs snacks.
— Un petit apéritif dinatoire, mesdames, cela vous convient-il ?— Il y a bien autre chose que j’apprécierais en apéritif... » lâche Julie, avec un sourire gourmand.— Euh... » murmuré-je, la pointe de la jalousie titillant mon petit cœur.— Hey ! » fait Anne en claquant des mains. « Chasse gardée ! » ajoute-t-elle en me désignant du menton.— Mais non, mais non... » fais-je en secouant les mains devant moi. « Il n’y a rien...— C’est ça, on va te croire. » dit Élise, en riant. « Y a qu’à vous regarder tous les deux. Tu le dévores des yeux et il se plie en quatre pour toi.— Et puis, » renchérit Anne. « Il est comme... plus épanoui depuis ton arrivée et plus sexy aussi.
Julie avale un gros chou et prend une gorgée de bière avant de prendre la parole.
— Ne nous raconte pas d’histoire, ça se voit comme un chameau dans le couloir. Et surtout, ne te raconte pas d’histoire. Si tu le laissais indifférent, il ne m’aurait pas appelée pour t’aider.— Quand j’ai appelé pour lui demander s’il connaissait un petit hôtel sympa en Bourgogne... » commence Anne.— Car je me suis engueulée avec mes parents. » enchaîne Élise.— Il m’a dit que tu n’allais pas bien alors...— Alors on a rappliqué illico ! » conclut Élise.
Je suis émue, non seulement de la démarche d’Alexandre, mais aussi de la présence des trois femmes. Je ne pensais pas que je me ferais des amies ici.
— Merci, vraiment merci.
Alexandre revient avec une tournée de bière pour les filles et Pineau pour moi. Il nous dépose un plateau de crudités, de chips et un assortiment de charcuterie et de fromages. Il se penche sur moi. Son doux parfum musqué me caresse les narines.
— Tout se passe bien ? » me murmure-t-il à l’oreille.— Oui, merci. »
Je ne le remercie pas seulement pour le service, mais pour avoir contacté les filles et leur avoir demandé de venir me remonter le moral, de me soutenir, d’être près de moi.
— Tu me remercieras plus tard. » me répond-il dans un souffle chaud.
Son visage s’éclaire d’un sourire à faire fondre un iceberg.
— Alexandre, s’il vous plaît. » lui demande Julie. « Auriez-vous un bon vin rouge ?— Bien sûr, je l’ai débouché il y a dix minutes. Je vous l’apporte.
Je le regarde sortir de la pièce. J’admire sa démarche souple, assurée, son dos large, ses épaules solides. Avant de disparaître dans le couloir, il m’offre le même sourire que celui qu’il m’a fait à notre première rencontre.
Il a tout pour plaire. Pourquoi se contenterait-il de moi ? Du peu que j’ai à lui offrir ?
Autour de moi, la conversation a repris. Julie s’enquiert de la situation d’Élise. Elle lui explique qu’elle s’est brouillée jeune avec ses parents, quand elle a pris conscience de son homosexualité. Ils ont pris d’abord ça pour une forme de rébellion contre leur éducation catholique, puis comme une pathologie psychiatrique avec séances d’analyse à la clé. Ils avaient même laissé entendre qu’elle avait ce « comportement déviant » pour les punir.
— J’ai fini par péter un câble. » dit-elle en se tordant les doigts. « J’ai laissé ma colère et ma frustration exploser. J’ai foutu en l’air ma chambre, sauté dans ma voiture et je me suis barrée.
J’ai l’impression de prendre un méga coup de poing dans l’estomac. Moi qui pensais naïvement que les mentalités avaient évolué, je me suis mis le doigt dans l’œil. Je regarde mon verre vide. Malheureusement, il y a encore beaucoup de monde avec l’esprit aussi vide que mon verre.
Alexandre choisit ce moment pour proposer du vin rouge. Je suis la seule à décliner son offre : et d’un, parce que je supporte mal les mélanges et de deux, car je ne suis pas fan de vin. Quitte à boire, je continue avec mon apéritif. Il repart dans la cuisine après avoir posé une bouteille d’eau gazeuse à portée de ma main.
J’espère qu’il ne s’ennuie pas. C’est gentil de nous laisser entre filles.
Je regarde Élise. Malgré son histoire mouvementée, elle semble heureuse et bien dans sa peau.
— En te voyant comme ça, » osé-je dire, « si confiante, si vive, je n’aurais jamais pensé que tu avais vécu un truc pareil.— Bah, mes parents ne sont pas capables de m’accepter et de m’aimer telle que je suis, ils ne valent pas la peine que je fasse des efforts. Bien qu’Anne m’encourage à renouer le contact.— Bon, ça va. » dit la concernée. « Je peux toujours espérer, non ?— Pfff, ils sont désespérants. Bref... Franchement, je sais ce que pensent mes parents et honnêtement, je m’en moque. » Elle prend la main d’Anne et la serre entre ses doigts. « Je suis heureuse avec Anne. On est bien ensemble, alors le reste... je m’en fous.— Et... toi Anne ?
La jeune femme affiche un sourire radieux.
— Je me dis que c’est chez mes parents qu’on aurait dû aller ce week-end. Bien sûr, ils se sont interrogés, se sont demandé s’ils avaient fait des erreurs. On a tout retourné ensemble pour arriver à la conclusion qu’on n’aurait jamais la réponse. Ils savent que ce n’est pas un choix. Ils m’ont dit que le principal était que je sois heureuse et qu’ils seraient toujours là pour moi.— Ha, ha... J’ai de super beaux-parents ! » termine Élise. « Je ne perds pas au change.
Je réalise alors le point que nous avons toutes en commun : une vie sexuelle hors des sentiers battus, un entourage qui ne comprend ou n’accepte pas la situation, le rejet, mais finalement le soutien du partenaire, la capacité d’assumer ses désirs et ses besoins.
— Je vois, je vois. Je crois que j’ai compris.
Je tends la main pour prendre un chou au chèvre et aux figues et mords dedans. Les saveurs explosent dans ma bouche, ravissent mon palais.
Quelle gourmandise...
— C’est marrant... » dis-je en prenant un autre chou. « Tout ce qui fait du bien, tout ce qui donne du plaisir est un péché.— Et encore plus si tu es une femme ! » renchérit Élise.— Oh oui. » dit Julie en joignant ses mains entre elles, comme si elle priait. « Nous devons être des modèles de vertu, dévouées à nos maris et à l’éducation de nos chers enfants.
Nous pouffons toutes de rire en l’entendant dire ces mots. Anne se met tousser, ayant avalé sa gorgée de vin de travers et déclare fièrement.
— De toute manière, un mec qui baise plusieurs nanas, c’est un super Casanova... Une nana qui baise plusieurs mecs... c’est une salope !— Tu connais la différence entre une nana normale, une nymphomane et une salope ? » lâche Julie.— Non ! » répondons-nous toutes les trois en même temps avant d’éclater de rire.— Une nana normale a un seul mec, une nymphomane baise autant qu’un mec et une salope... baise plus qu’un mec !
Surprise de la réponse, je recrache mon Pineau dans mon verre avant d’exploser de rire.
— Oh, merde... » lâché-je entre deux fous rires. « Quel gâchis !
Je m’essuie le coin des lèvres et les larmes de rire qui perlaient au coin de mes yeux.
— Je ne te voyais pas comme ça, Julie. » lui avoué-je.— J’imagine. » dit-elle en levant son verre vers moi. « Ce n’est pas difficile de se construire une image que l’on veut montrer au monde, à condition de se laisser exprimer celle que l’on cache. Avec vous, c’est facile et super sympa de pouvoir être soi-même.
Elle prit une longue gorgée de vin, comme pour appuyer ses dires. Anne et Élise applaudirent ses propos.
Jamais je n’aurais cru pouvoir parler aussi librement de sexe. Non, en fait parler librement tout court.
Nous levons nos verres et trinquons de nouveau.
— Aux nouvelles Ève ! » crie Anne.— Aux nouvelles Ève ! » reprenons-nous en chœur.
Le reste de la soirée, pour ne pas dire de la nuit, reste franchement flou.

C’est avec un gros mal au crâne et des vertiges que j’émerge ce matin. Je n’ose même pas bouger. Je vois déjà le plafond danser au-dessus de ma tête.
Bizarre, ch’est pas çui d’ma chambre ? Mais chuis couchée où, là ?
Je me tourne difficilement et manque de tomber. Je me rattrape de justesse en posant une main au sol. J’ai l’impression d’être sur un bateau malmené par les flots. Autour de moi, des taches grises et vertes dansent la rumba sur un rythme endiablé.
Punaise, quelle cuite...
Je me tourne de l’autre côté et sursaute en découvrant le visage souriant d’Alexandre.
— Eh bien, eh bien, tu as décidé de te réveiller ?— Chuis où ? » demandé-je d’une voix pâteuse que je ne reconnais même pas.— Dans mon lit. » murmure-t-il d’une voix sensuelle.
C’est comme si je dessoulais d’un seul coup. Je soulève la couverture et vois que je suis nue. Une inquiétude m’envahit.
— Hein ? Quoi ? » demandé-je en me redressant. « On... quand même pas... si ?— Non, rien du tout. » me répond-il en me caressant la joue. « Je n’abuserai jamais d’une femme, et encore moins d’une femme ivre... même si... » Il s’arrête et me prend dans ses bras. « C’est juste que j’ai prêté ta chambre à Julie, elle n’était pas en état de rentrer non plus.— À ce point-là ? » le questionné-je en me lovant dans ses bras.— Si j’en juge par les cadavres de bouteilles que j’ai récupérés ce matin, oui. En plus de leurs bières, les filles ont mis à mal les trois bouteilles de vin que je vous ai apportées et toi, tu as scellé le sort du Pineau.— Oh, la honte.— Mais non, il n’y a pas de quoi. C’était marrant de vous écouter. Je ne savais pas que tu connaissais autant de blagues salaces !
J’enfouis mon visage qui s’enflamme dans le creux de son épaule tandis qu’il me caresse la tête et y dépose un baiser. Je ferme les yeux, me laissant enivrer par son odeur, bercée par sa respiration lente et profonde.
— Merci pour tout ce que tu fais pour moi.— Je le fais pour moi aussi. Repose-toi encore. Elles n’ont pas fini de cuver.

Après un petit brunch léger à quatorze heures, Julie est rentrée chez elle, à Lyon. Anne s’est isolée avec Élise dans sa chambre et je profite d’une après-midi tranquille sur le canapé avec Alexandre. Allongée, la tête sur ses genoux, je me laisse gagner par cette indolence post-cuite-de-la-veille, sous les caresses agréables d’Alex.
— C’est pas bien que tu as fait, Alex.— Je ne vois pas de quoi tu parles. » répond-il sur un ton presque innocent.— Mais merci de l’avoir fait. » continué-je en ignorant sa réponse. « Mais, je me vengerai.— Je n’attends que ça.
Même sans le regarder, je devine le sourire coquin qui étire ses lèvres.
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