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Un job d'appoint

Chapitre 42

La dernière manche

Divers
Le test de grossesse que j’ai acheté en pharmacie s’est révélé positif. Un test sanguin a confirmé les résultats. Cependant, avec les relations sexuelles rapprochées que j’ai eues avec Marc, Hugo, Benoit et Alexandre, il est difficile pour Jacques, l’ami médecin de Marc, de déterminer une date précise. Il m’a conseillée d’être honnête avec les quatre hommes et m’a dit que, quelle que soit ma décision, il m’accompagnerait tout le long. Lorsqu’il sort de son rôle de Dominant et qu’il remet sa blouse de médecin, c’est un homme très gentil et humain. Alexandre a insisté pour m’accompagner. Jacques a été rassuré de me voir avec lui. Lorsque nous nous sommes quittés sur le pas de la porte de son cabinet, il a déposé un baiser chaste sur ma joue.
— C’est un type bien, m’a-t-il glissé à l’oreille, en désignant Alex du menton. Tu le mérites bien.— Merci, monsieur.— Allez, tu n’es pas ma soumise. Appelle-moi Jacques, me répond-il en me tapotant l’épaule. N’hésite pas à revenir me consulter.— Merci, Jacques.
Si Alex n’avait pas été là, je me serais effondrée.
— Bon, il ne reste plus qu’à rencontrer les frères m’annonce Alex, déterminé.
Je l’ai laissé prendre les choses en main. Je l’ai suivi en mode zombie, me laissant porter par les évènements.
Arrivée devant la porte du bureau de Marc, je sens mes forces m’abandonner. Des images fugaces de mon dernier cauchemar reviennent me hanter. Je retrouve mon courage en le puisant dans la main qui serre la mienne. Ensemble, nous poussons la porte.
Ils sont là, tous les trois, Hugo et Benoit assis de chaque côté du bureau de Marc, égal à lui-même debout face à la fenêtre. Alex ne me lâche toujours pas.
S’il ne me lâche pas maintenant, il ne me lâchera jamais.
Marc se retourne et nous invite à nous asseoir. Il se dirige vers le mini-bar et commence à me servir un verre de Pinault. Je l’arrête aussitôt. S’il hésite, cela se remarque à peine.
— Alex, tu prendras un verre ?— Merci, oui, répond-il d’une voix ferme.
Si je me sens de plus en plus nerveuse, Alex semble calme, détendu et sûr de lui. Marc lui donne son verre avec un sourire qui se veut amical alors que son regard semble habité par la malveillance. Il sert ensuite ses frères et s’installe dans son grand fauteuil. Il prend une gorgée de son scotch préféré et repose son verre.

— Bien, même si j’ai une petite idée de ce que vous allez nous annoncer, je vous écoute.
Les doigts d’Alex se resserrent sur les miens. J’inspire profondément et me lance.
— Je suis enceinte.
L’annonce fait l’effet d’une bombe. Les trois frères blêmissent à vue d’œil. Mon regard se pose sur Marc, la main crispée sur son verre. Il n’avait pas envisagé un tel revirement de situation. Chacun réagit différemment : une colère froide chez Marc, de la surprise d’Hugo et de l’embarras de Benoit. Aucune d’entre eux n’a imaginé se retrouver dans une telle situation. Hugo avale son scotch d’un trait.
— Waouh… je ne m’attendais pas à ça.— Tu es sûre ? demande Benoit, le regard fixé sur son verre.— Oui. J’ai fait un test de grossesse et un bilan sanguin. Je suis enceinte de trois semaines.— Et… qui est le père ? hasarde Marc après avoir vidé son verre.— Euh… c’est ça le problème, marmonné-je. Chacun d’entre vous ici l’est potentiellement.
Un lourd silence s’installe dans le bureau. Je ne les ai jamais vus aussi déstabilisés. Mais, à leur place, qui ne le serait pas ? Marc brise le silence.
— Que comptes-tu faire ?— Comment ça ?
Sa question me prend au dépourvu. Marc se lève se servir un autre verre. Il avise celui d’Alex, auquel ce dernier n’a pas encore touché.
— C’est pourtant simple à comprendre, non ? Il est hors de question que Benoit endosse cette responsabilité : il est trop jeune et doit penser à ses études. Et pour moi, il n’est pas envisageable d’élever un enfant qui ne serait pas le mien, conclut-il en lançant un regard maintenant chargé de haine à Alex.
Benoit baisse la tête en prenant son verre d’une main tremblante. Il n’a même pas eu son mot à dire, car ses études sont prioritaires sur tout le reste. De son côté, Hugo se contente de secouer la tête. Je sais ce qu’il pense : il tient trop à sa liberté pour s’engager.
— Tu as envisagé d’avorter ? me demande Marc, avec froideur. Je peux voir avec Jacques pour arrang…— Je sais, le coupé-je. Il m’a dit pouvoir compter sur lui, qu’elle que soit ma décision.— Parfait, alors, conclut-il en se réinstallant dans son fauteuil, maintenant détendu.— En fait, intervient Alexandre, nous sommes venus vous présenter notre démission.
Il sort de sa poche une enveloppe, qu’il pose sur son bureau. Le sourire confiant de Marc s’efface. Je jette un coup d’œil à Alex, dont le visage reste impassible.
— C’est une blague ? lâche Marc. — Tu l’avais pas vue venir, celle-là, hein ? lâche Hugo, mort de rire avant de reprendre son sérieux. Prends bien soin d’elle, Alex. Je te la confie.— Ne vous inquiétez pas, monsieur Hugo.— Mouah ah ah ! Laisse tomber le monsieur, tu as démissionné.
Si Hugo est content pour nous, Marc ne semble pas vouloir baisser les armes.
— Et que comptes-tu faire ? Tu n’as plus de travail. Elle vivote avec ses traductions. Comment vas-tu faire, hein ?— N’avez-vous jamais loué ma prévoyance ?
Cette fois, un sourire triomphant étire ses lèvres, alors qu’il prend son verre pour le déguster et savourer sa petite victoire. Je n’ai jamais vraiment compris cette animosité entre Alex et Marc. Je crois que je ne le saurai jamais. D’ailleurs, je n’en aucune envie, même s’il semble que ma venue ait avivé des braises qui couvaient sous les cendres.
J’ignore si c’est un bien ou un mal, mais quoiqu’il arrive, c’est avec Alex que je veux le vivre.

Pour Claire,Aux Nouvelles Ève,Avec toute mon amitié,Émilie Rouvray.
Je relève les yeux de ma dédicace et tends le roman avec un grand sourire à la jeune femme rougissante qui se tient devant moi.
Je n’aurais jamais pensé que cette série de récits, écrits au départ parce que je m’ennuyais pendant mon arrêt de travail et publié sur un site spécialisé en récits érotiques, serait publié un jour et, surtout, qu’il remporterait un si grand succès.
Bon, d’accord, je n’ai reçu aucun prix littéraire pour Job d’appoint, et cela n’a jamais été mon ambition. Le sourire de mes lectrices et lecteurs est pour moi la plus belle des récompenses.
— Ooh, merci Émilie. C’est un si grand plaisir de vous rencontrer.— Merci, Claire. Si vous avez pris du plaisir à lire ce roman, c’est moi qui suis heureuse.— Mais, dites-moi une chose, me demande-t-elle en se penchant vers moi. est-ce autobiographique ?— Qui sait ? lui réponds-je avec un sourire énigmatique.
Le sourire de la jeune femme s’élargit et elle part en serrant le livre contre sa poitrine. J’ai bien fait d’écouter les conseils de mon Lecteur-Test.
— Tente ta chance et fais-le publier ! m’a-t-il écrit dans un de ses mails. Au pire, ça ne marche pas, mais moi, j’y crois.
Il a bien fait de m’encourager à le faire. Même si je ne participe pas à de grands salons, les dédicaces que je fais dans de petites librairies qui ne craignent pas de publier des romans érotiques ou même dans des sex-shops discrets sont toujours un succès.
Aujourd’hui, je suis dans une petite librairie de La Rochelle. Si j’ai tenu à venir jusqu’ici c’est pour deux raisons. La première, j’ai adoré cette ville quand je suis venue en vacances il y a six ans. La seconde, c’est que j’espère secrètement rencontrer enfin mon Lecteur-Test, sans qui je n’aurais peut-être pas trouvé le courage d’aller jusqu’au bout de l’aventure : c’est la seule information à son sujet, hormis son pseudo et son prénom – du moins si c’est le bon – dont je dispose.
Mais, à quinze heures, je ne l’ai pas vu, du moins, je ne le pense pas. Je m’étire longuement.
— Tu devrais faire une pause, mon cœur, me murmure une voix chaude à l’oreille.— Tu me surveilles ? lui demandé-je en me serrant contre lui.— Tu es mon auteure phare, je ne veux pas que tu t’épuise.
Je tends les bras et enlace sa taille. Je sens alors de petits coups sur le haut de mon crâne. Levant la tête, j’aperçois les pieds d’un bébé qui dépassent d’un harnais ventral. Je me lève et prends la fillette aux cheveux blonds, couleur de blé mûr.
— Bein, alors, ma bouille… Tu es embêté ton père jusqu’à ce qu’il craque, hein ?
Il pousse un profond soupir en posant son menton sur ma tête et en m’enlaçant. Son agréable parfum musqué envahit mes narines. Je me laisse bercer contre lui, l’oreille collée contre sa poitrine, à l’écoute de son cœur qui bat lentement alors que le mien s’affole dès qu’il est près de moi.
— Tu sais comment elle est ? Tout un cirque parce que maman n’est pas là. J’ai dû l’amener.— Si elle te mène déjà par le bout du nez, on est mal barré, hein ?— Ce n’est pas la fille de sa mère pour rien.— Ni celle de son père pour rien, réponds-je en baissant les yeux sur le regard noisette de notre fille.
Elle babille joyeusement, comme si elle était fière d’avoir mené son projet à bien.
— Tu dois être fatiguée, non ?— Oh oui, dis-je en me rasseyant et en calant notre fille contre moi. Je suis contente de faire un break après cette dédicace.— Tu as eu une bonne idée en louant ce petit appart’ à la Ville en bois, me dit-il en s’asseyant sur le coin de la table.
J’ai réussi à louer un trois pièces pour la semaine dans ce quartier de La Rochelle où j’avais passé mes vacances il y a quelques années. C’étaient des maisons en bois qui avaient donné son nom à ce quartier. Il abritait d’anciens ateliers de réparation de bateaux à l’ouest du grand bassin de La Rochelle. Lorsqu’il a été détruit par un immense incendie, il a été réaménagé et, outre de superbes appartements, il accueille maintenant une médiathèque, l’université ainsi que des musées. Je crois que j’en suis vraiment tombée amoureuse quand je suis venue et je ne désespère pas de convaincre Laurent d’y emménager. Bon, il lui faudrait quitter Lyon, mais il pourrait poursuivre son travail d’éditeur ici, et peut-être même y ouvrir une succursale, qui sait ?
— Excusez-moi de vous déranger, Émilie, fit la voix un peu éraillée du propriétaire de la librairie dans mon dos. Il y a encore quelques lecteurs qui vous attendent.
Je dépose un baiser rapide sur les lèvres de l’homme de ma vie et lui rends ma petite bouille d’amour qui s’est maintenant endormie. Il me caresse délicatement la joue du bout de ses doigts et plonge son regard noisette dans le mien.
— Je t’aime, me murmure-t-il.— Moi aussi, lui réponds-je.
M’arrachant à la chaleur de sa main, je me redresse sur ma chaise. Jetant un coup d’œil à la file d’attente, je souris en voyant la quinzaine de personnes qui attend patiemment une dédicace.
Je reste surprise de la diversité des lecteurs venus acheter et dédicacer leur exemplaire : des hommes, des femmes, jeunes, plus âgés, même des mères ou des pères de famille. Je ne pensais pas que les aventures de ma petite Marion toucheraient, exciteraient autant de monde.
— Est-il vrai, me demanda une femme d’une quarantaine d’années, que vous reversez vos gains à des associations caritatives ?
D’un commun accord avec Laurent, nous avions décidé que mes produits de droits d’auteur seraient entièrement reversés pour la recherche médicale. Ce n’était peut-être pas grand-chose, mais c’était important pour moi. Je gagne bien ma vie en tant qu’interprète et traductrice. Et la boite d’édition de Laurent tourne plutôt bien pour le moment.
— Oui, en effet.— Pour être honnête avec vous, c’est pour cette raison que j’ai acheté votre livre. Vous savez… je ne suis pas portée sur…— Il n’y a pas de honte à avoir. Il faut savoir assumer ses envies et ses désirs, Jeanne.— Oui, dit-elle en me tendant la main. Aux nouvelles Ève !— Oui ! Aux nouvelles Ève ! lui réponds-je en lui serrant chaleureusement la main et en me levant.
C’est alors que l’ensemble des clients de la boutique reprennent en cœur cette réplique que j’avais adoré écrire. Elle est sans doute ma préférée. Mon cœur bat fort dans ma poitrine. J’en ai les larmes aux yeux tellement je suis émue. Jeanne me remercie et s’en va, d’un pas léger, tandis que je reprends ma place.
Un nouvel exemplaire apparait sous mes yeux. Cette fois, ce sont des mains d’hommes qui le tiennent. Une étrange sensation m’envahit. C’est comme si je connaissais ces mains sans les avoir jamais vues. Mon stylo se met alors à trembler entre mes doigts.
— C’est pour qui ? parviens-je à murmurer.
Un doux froissement de tissu se fait entendre alors que l’homme se penche sur moi et me murmure son pseudo à l’oreille. Mon sourire s’élargit alors que mon stylo griffonne sur la première page ces quelques mots.
A mon lecteur-test, qui m’a encouragée
à aller jusqu’au bout de mon projet.
Avec toute mon amitié,
Merci Yanos.
Sensuelle Emilie.


FIN.
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