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Un jour de chance en Enfer !

Chapitre 2

Ambiguïtés et confessions.

Hétéro
Le lundi matin, en arrivant à l’école, j’avais compris que ce rêve n’était que ce qu’il était.  

Un simple et banal rêve.

Jamais une autre femme ne pourrait entrer dans ma vie, jamais une autre femme ne pourrait rivaliser avec elle. Jamais une autre femme ne pourrait obtenir mon amour.  

Ce rêve n’était que banalité dans l’esprit des hommes. Une jeune femme, charmante et magnifique, que l’on croise peut hanter les rêves de celui qui la rencontre. C’est fréquent, quotidien sans pour autant prêter à confusion dans la tête de celui qui l’imagine.  

Ce ne sont que les fantasmes d’un cerveau humain en plein fonctionnement. Pas de quoi fouetter un chat, après tout ! C’était le signe que, bien que veuf et inconsolable, mon cerveau était en parfait état et prêt à réagir aux sollicitations extérieures inattendues. Ce qui, au vu de mon état lymphatique des derniers mois, était plutôt encourageant, si j’en crois ce que les différents psychologues que j’ai consulté m’avaient déclaré.  

C’est fort de ces considérations que j’avais repris le chemin du boulot, confiant en moi et en mon amour éternel pour celle qui m’avait fait l’honneur de me choisir, certain que cette discussion n’avait été qu’un passe-temps pour Arwen entre deux cours et qu’elle n’avait vu en moi que celui qui lui permettrait de s’évader quelques minutes durant sa pause en oubliant les nombreux tracas à répétitions et quotidiens de cette profession si souvent décriée.  

C’était, du moins, ce que ma réflexion m’avait amené à conclure.  

Les hommes sont de grands enfants qui ne voient, souvent, pas plus loin que le bout de leur nez surtout lorsqu’ils sont dans un état de déprime avancé. Ou plus loin que leur sexe pour certains. J’étais, personnellement, en plus aveuglé par mon veuvage dans lequel je me vautrais volontairement sans désir d’en sortir ou même de simplement l’envisager. Le malheur faisait partie de ce que j’étais et était même devenu moi. Je devais expier pour cette tragédie et partager, un peu, de sa souffrance avant sa disparition définitive. 

La situation, telle qu’elle était, me convenait parfaitement sans que je souhaite y changer quoi que ce soit. Me complaire dans mon malheur me permettait d’être encore là.


Cependant, durant la quatrième heure de cours qui était libre sur mon agenda, je me rendis à la salle des professeurs dans laquelle huit de mes collègues travaillaient ou discutaient librement mais discrètement.  

De nouveaux, les regards éplorés coulèrent sur moi, à mon grand désarroi mais sans que je ne puisse rien y faire.  

Tandis que je sirotais ce café détestable que l’on trouve dans toutes les salles des professeurs du monde, Arwen fit, à nouveau, une entrée tonitruante.  

Elle était nouvelle dans l’établissement, remplaçante d’un professeur déjà âgé et malade pour une longue période et elle agissait comme si elle faisait partie des meubles depuis des lustres. Sa simplicité et son sans-gêne m’amusaient puisque je les observais de loin. Mais j’admis avec sincérité que cette fille dégageait autre chose que les autres.  

Mais lorsqu’elle me vit, elle se dirigea naturellement vers moi, me claqua une double bise sur les joues comme si nous étions intimes depuis des années, puis s’assit à mes côtés en me souriant et en soufflant de pouvoir respirer cinquante minutes.  

Je ne pus m’empêcher, à nouveau, de la détailler de la tête aux pieds.  

Ses cheveux étaient toujours aussi bien entretenus malgré la masse rousse qu’elle offrait, son top cache-cœur blanc, croisé sur sa poitrine dont le galbe était accentué par les lanières attachées sous ses seins, mettait parfaitement sa féminité en valeur. Ceux-ci étaient rehaussés, sous le tissu, par une lingerie dont l’usage aurait dû être interdit sur un corps pareil pour atteinte aux mœurs. Elle portait aussi un pantalon noir en imitation cuir moulant parfaitement ses jambes sublimes. Une paire de baskets blanches terminaient sa tenue.
Aphrodite devrait certainement s’habiller ainsi lors de ses venues sur Terre. C’était obligatoire tant elle puait la sensualité et la féminité. De ce corps dégoulinait un sex-appeal que je n’avais jamais rencontré, que personne ne pouvait avoir rencontré, tant il semblait origine divine. 

Mes collègues me regardèrent, incrédules, tandis que je restais comme deux ronds de flanc face à cette attaque en piquée et à cette intrusion dans mon espace personnel.  

 - Salut Conrad ! As-tu passé un bon weekend ?

 - Euh…oui, merci ! Dis-je mécaniquement.

 - On dirait pas ! Tu fais une de ces têtes, mon grand.

Je n’en revenais pas. Elle agissait avec moi comme si j’étais son pote alors que je ne la connaissais que depuis vendredi et que j’avais juste discuté quelques minutes avec elle.  

Mes collègues me sourirent affectueusement, comme s’ils étaient heureux que je reprenne goût à la vie. C’est cette réaction qui m’alerta. Mais je n’eus pas le temps de réfléchir qu’elle reprit

 - Alors ? Qu’as-tu fait de beau ?

J’ai rêvé de toi et de ton corps s’exhibant en lingerie fine pour mon plaisir ! Pensé-je in petto.

Mais je ne me voyais pas lui dire cela, encore plus au beau milieu de la salle des professeurs de notre établissement. Cela aurait été d’un machisme et d’une classe folle. J’avais, tout de même, un minimum d’éducation et de savoir-vivre.

Je voulais m’échapper et qu’elle me laisse tranquille mais visiblement, elle avait une autre idée en tête. Elle me fixait, attendant ma réponse, sans même penser que je pourrais ne pas avoir envie de m’épancher sur ma vie privée ou simplement de discuter avec quelqu’un, même si notre première conversation m’avait laissé un bon sentiment.

Je répondis donc

 - Rien de spécial. Je suis allé marcher en forêt et je me suis occupé de mon chat.   

 - Tu as un chat ? J’adore les chats. Mais dans mon appartement, je n’ai pas l’occasion d’en avoir un. Elles ont besoin d’espace, ces petites bêtes.   

 - Oui !

 - Il s’appelle comment ?

 - Houpa !

 - Houpa ? Drôle de nom.   

 - Oui, je trouve aussi.   

 - C’est toi qui l’a trouvé ?

 - Non.

 - Ton épouse alors ? J’ai vu que tu portais une alliance.

Il y eut un silence immédiat dans la salle. Les conversations de mes collègues cessèrent dans la seconde et je pus sentir que chacun d’entre eux retenait sa respiration. Arwen, elle-même, comprit qu’elle venait de commettre une erreur mais sans en comprendre les tenants et les aboutissants. Son regard passa de mes collègues à moi, interrogatif et inquiet en même temps.

Eux savaient que je n’évoquais pas ce sujet à l’école. Jamais ! Cet endroit était l’échappatoire à ma douleur. Alors aucun de mes collègues, malgré leurs regards éplorés, ne se permettait de faire allusion à mon épouse en face de moi, respectant mon chagrin et mon veuvage, selon les consignes qu’ils avaient reçues de la direction avant mon retour en classe et suivant, ainsi, ma demande impérative.

Je me levais par réflexe et je quittais, en attrapant ma mallette, cet endroit qui venait de se transformer en Enfer, bousculant involontairement celle qui était responsable de mon état. Je courus plus que je ne marchais, vers une classe vide. Lorsque j’y entrais, j’eus l’impression que je respirais à nouveau.  

Cette fille n’était qu’une idiote, une petite oie caquetant sans réflexion, une poule sans tête qui n’avait rien à faire auprès de moi. Une femme trop curieuse et sans limite dans ses intrusions au sein de la vie privée de ceux qu’elle ne connaissait pas. D’un sans-gêne et d’un appétit pour les informations qui en devenait pire que celui du plus vulgaire des paparazzis.  

Notre discussion précédente, mon rêve érotique et sensuel ainsi que l’impression positive qu’elle m’avait laissé s’évanouirent pour ne laisser place qu’à la rancune et une colère rouge sang.

Ma journée fut morose et terne, mes élèves étaient conscient que quelque chose ne tournait pas rond et j’avais toutes les peines du monde à me concentrer sur mes cours et sur les apprentissages dont j’étais responsable tout en réussissant à ne pas leur hurler dessus ni à les vilipender pour les questions, parfois un peu stupides, qu’ils osaient me poser. Ils n’étaient en rien responsables et ce n’était pas l’image que je souhaitais qu’ils conservent de moi après plusieurs années de vie commune.

Je quittais mon établissement scolaire dès la dernière sonnerie de la journée, fuyant ce qui était alors mon havre de paix, l’endroit qui m’avait permis de survivre à ma peine. Et à présent, il était devenu, pour l’espace de cette journée et par la faute d’une jeune femme naïve, aussi vilain que les autres.  

En rentrant chez moi, ma colère n’était toujours pas retombée et je maudissais cette jeune femme qui m’avait pourtant fait tourner la tête.  

Je n’étais pourtant pas au bout de mes surprises.  

Vers vingt heures, tandis que j’admirais le soleil se couchant derrière les montagnes après avoir rangé ma vaisselle et la cuisine, le carillon de l’entrée de ma propriété résonna.  

Je ne recevais jamais de la visite, si ce n’est ma famille et la sienne, que je tolérais quelques fois par an. J’étais devenu un ours solitaire, terré dans ses montagnes et fuyant la société et ses dangers. Même mes amis avaient compris que je ne souhaitais pas les voir entrer à nouveau dans ce qui était devenu un sanctuaire à la mémoire de mon épouse et respectaient ce choix, attendant des jours meilleurs, se contentant du téléphone pour prendre de mes nouvelles.

Intrigué, je me rendis dans la cuisine pour apercevoir par la caméra du portail qui osait me déranger à une heure pareille.

Quelle ne fût pas ma surprise de découvrir Arwen.  

Elle était debout, devant sa voiture. Une petite fiat 500 rose bonbon qui cadrait parfaitement avec le personnage. Elle sonna une seconde fois, manifestant une impatience contenue.  

Je ne pouvais, sincèrement, pas la laisser sans réponse. De sa position, elle pouvait apercevoir mon propre véhicule et elle savait donc que j’étais présent chez moi. J’appuyais sur le bouton et déclarais

 - Oui ?

 - Bonsoir Conrad ! C’est Arwen.

 - Je sais, Arwen. Je te vois.   

 - Ah !   

 - Que veux-tu à une heure pareille ? Demandé-je en tentant de masquer ma colère et de rester poli avec une dame en usant d’une voix la plus neutre possible mais en y mettant toute l’interrogation dont j’étais capable.

 - J’ai besoin de te parler. Tu veux bien m’ouvrir ?

 - Non, Arwen. J’allais partir...m’occuper de mon jardin.

 - Hein ? À cette heure ?

Toujours aussi directe, cette femme, tandis que j’étais le dernier des abrutis.  

 - Écoute, Arwen, je...

 - J’ai besoin de te parler, Conrad. S’il-te-plaît. Cela ne prendra que quelques minutes et puis, je te laisse. C’est promis !

 - Pfff....

Et en soufflant et en maudissant ma faiblesse polie, j’appuyais sur le déclencheur de la barrière de sécurité qui s’ouvrit. Autant qu’on en finisse, pensé-je. Je pus voir un sourire illuminer son beau visage tandis qu’elle faisait demi-tour et grimpait dans son véhicule.

Deux minutes plus tard, tandis que je descendais les escaliers menant au parking, elle sortait de sa voiture et se dirigea vers moi.

Je ne pus, à nouveau, pas faire autrement que la détailler depuis ma situation dominante puisque j’étais encore huit marches au-dessus d’elle.

Elle s’était changée et avait revêtue une robe de saison à fines brides de couleur blanche mais ornée de fleurs multicolores. Elle avait mis des escarpins et semblait parfaitement stable sur ses talons de dix centimètres. Mais mon regard fut irrémédiablement attiré par ses seins qui se balançaient au rythme de sa démarche chaloupée et dont le sillon séparait impeccablement les deux masses de chairs qui m’aveuglaient et me faisaient fantasmer dans mes rêves. Je me perdis à y voir ma langue ou mieux, mon sexe y coulisser jusqu’à l’orgasme et maculer cette sublime merveille de mon offrande chaude et visqueuse. 

Mon Dieu, que cette femme était belle et féminine. Elle pourrait, en battant des cils, faire renoncer un prêtre à son sacerdoce. 

Je chassais cette idée aussi vite qu’elle était venue et je lui dis

 - Bonsoir, Arwen. Comment as-tu eu mon adresse ?

 - Bonsoir, Conrad. J’ai demandé à l’école.   

 - Et ils te l’ont donné comme ça ? Te permettant de faire irruption chez moi sans préavis ? 

 - Euh...oui ! Pourquoi ? Ils ne pouvaient pas ?

Je compris que notre discussion de vendredi dernier avait été ébruitée et que tout le monde était au courant que j’avais passé plus de trente secondes en compagnie d’un être humain. Pour tous, cette fille était devenu une sorte de bouée de sauvetage destinée à secourir le marin Conrad dans la tempête qu’il traversait et personne ne risquerait de briser la chaloupe qu’elle menait dans ma direction. Elle venait d’obtenir une sorte de passe-droit qui lui autorisait toutes les demandes tant qu’il s’agissait de moi.  Mon adresse avait dû être obtenue en un temps record, surtout si elle avait expliqué pourquoi elle en avait besoin. Car je ne doutais absolument pas du but expiatoire de sa visite vespérale.

Sans répondre à sa dernière question, je lui demandais innocemment 

 - Que désires-tu, Arwen ?   

 - Je... ! En fait..., tu dois comprendre que... ! Enfin... J’ai été... Euh... 

Je n’en revenais pas. Arwen qui ne savait pas quoi dire. Ou plutôt, qui ne savait pas comment le dire. J’avais bien compris qu’elle venait dans le but de me présenter des excuses. Mais je n’aurais jamais cru qu’elle ne pourrait attendre le lendemain et surtout, qu’elle perde ses moyens devant moi.  

J’avais l’impression de regarder une petite fille prise en faute, la main dans le pot de confiture, et qui tentait, maladroitement, de se justifier, ne trouvant pas les mots qui feraient mouche.  

Je mis un terme momentané à son calvaire en me souvenant qu’il existait des convenances et une forme de politesse au sein de la société. La vie sociale exigeait son dû. 

 - Veux-tu monter un moment ? Nous pourrions nous asseoir afin que j’écoute ce que tu as, visiblement, tant de mal à me dire ?

 - Oui !   

Sa réponse brève fut saluée par un sourire enjôleur. Elle m’était gré de postposer ce moment qui, à n’en pas douter, semblait périlleux à ses yeux.  Mais je me surpris, aussi, à imaginer qu’elle tentait de se rapprocher de moi par tous les moyens que la féminité propose et j’en fus étonnement flatté. 

Je la conduisis sur la terrasse, derrière le chalet, mais en empruntant celle qui contournait l’ensemble de ma maison. Je ne voulais pas qu’elle découvre ce qui restait, pour l’instant, mon sanctuaire, ce que j’avais de plus personnel. Mon intérieur.  Seuls quelques personnes triées sur le volet et parmi mes plus proches, avaient accès à cette faveur. 

Sa bouche s’ouvrit lorsqu’elle contempla la vue incroyable qui s’offrait à elle après avoir contourné l’ensemble de la bâtisse. Ses talons claquant sur le sol en bois s’arrêtèrent lorsqu’elle contempla le panorama qui s’offrait ainsi à ses yeux gourmands. 

Je sais que ma maison est incroyable.  

Mais elle était surtout à elle.  

Ma défunte épouse en était l’unique propriétaire depuis que son père, un homme richissime mais absolument charmant et d’une gentillesse rare dans son monde, lui en avait fait cadeau lors de notre mariage. Il m’avait, ce jour-là, embrassé avec une chaleur rare me remerciant d’être celui qui épaulerait sa fille adorée pour le reste de sa vie. Sa sincérité, en ce jour de fête, m’avait touché et restait un souvenir que je chérissais tendrement.

Peu après le décès,il m’avait rendu visite avec son épouse et ils avaient insisté pour que j’en hérite à mon tour et que j’en conserve la propriété exclusive. Mon beau-père savait aussi parfaitement que mon salaire d’enseignant ne pourrait jamais couvrir les frais de fonctionnement d’une telle propriété mais il m’avait fait un legs substantiel en m’informant qu’il garderait à sa charge tous les frais inhérents afin que je conserve intact le souvenir de son unique fille adorée et de l’amour qui nous unissait en cet endroit de rêve.  

Cet homme m’avait touché au coeur, ce jour, en me permettant, les larmes aux yeux, de rester pour toujours dans l’endroit qu’elle aimait. Ainsi, cette magnifique propriété était à mon nom et je ne devais que l’entretenir sans avoir à me soucier des moyens de la conserver. C’était une maigre consolation car j’aurai pu vivre dans la pauvreté si elle avait été à mes côtés.  

Arwen me ramena à la réalité.

 - Ta maison est fantastique, Conrad. Je n’ai jamais vu cela. Quelle vue merveilleuse.

 - Je sais, Arwen. Je sais ! J’ai beaucoup de chance de pouvoir continuer à vivre dans cet endroit.

 - Il ne t’appartient pas ?

— Assieds-toi, Arwen ! Dis-je en occultant sa dernière question qui ne la regardait de toute façon pas tout en lui montrant l’un des grands fauteuils confortable décorant la terrasse.   

 - Merci, Conrad !

— Maintenant, je t’écoute. Que puis-je pour toi ? Je me doute que cela doit être important si cela ne peut attendre demain.   

Son mal-être et sa timidité d’adolescente refirent surface tandis qu’elle serait les jambes sans pouvoir empêcher sa robe de remonter sur ses cuisses, me dévoilant un tout autre panorama que celui qu’elle venait d’admirer mais tout aussi merveilleux. 

 - Conrad ! Je suis désolée, se lança-t-elle subitement. Je ne savais pas pour...Enfin. Je ne savais pas pour ton épouse. Je te présente toutes mes condoléances en même temps que mes plus plates excuses. Parfois, je suis trop volubile et je parle trop sans réfléchir. Ma bouche est plus rapide que ma raison. me dit-elle avec un demi-sourire tentant de désamorcer la situation.

   Sa candeur et sa sincérité étaient évidentes. Je ne lui en voulu plus en une seule seconde. Après tout, elle n’était pas au courant et ma réaction n’avait été dictée que par la tristesse et la colère d’entendre parler d’elle.   

 Je repris donc, calmement et poliment.

 - Merci ! Cela me touche. Comment l’as-tu appris ? Je présume que nos collègues t’ont renseigné lorsque je suis parti, un peu précipitamment, comme un mal élevé en te laissant en plan et te demandant certainement ce qu’il se passait ?

 - C’est exact ! C’est horrible, Conrad. Je ne trouve pas les mots pour exprimer ce que je ressens comme peine pour toi et surtout la honte qui m’envahit d’avoir retourner le couteau dans la plaie. Je suis désolée. Sincèrement désolée.   

Je tiquais encore aux mots "couteau" et "plaies" mais je n’en montrais rien car je ne savais pas si elle connaissait les détails et si elle avait fait attention à ce qui reste, somme toute, une expression courante. 

 - Tu ne pouvais pas savoir, Arwen ! Il est vrai que je suis discret et que ce sujet n’est pas celui que je préfère aborder avec des gens que je ne connais que depuis dix minutes.  

 - Je te comprends, tu sais.   

Une petite alarme s’alluma alors dans mon esprit. Elle venait de dire « je te comprends », pas « je comprends ».  

 - Que veux-tu dire ?

— J’ai perdu mon frère dans des circonstances tragiques. Un accident de la route causé par un chauffard multi-récidiviste en état d’ébriété avancé et shooté jusqu’aux yeux. Il a prit trois ans de prison ferme. Mais mon frère, lui, ne reviendra jamais.   

Je pus constater que ses yeux s’embrumaient et que sa douleur n’était pas feinte. Une chape de tristesse infinie et éternelle tomba sur ses épaules et je compris qu’elle faisait un effort conséquent pour ne pas fondre en larmes sous mes yeux. Arwen était une guerrière. C’était une évidence. 

Je me maudis à nouveau d’avoir douté de sa gentillesse et de son honnêteté. Cette femme pouvait comprendre ce que je ressentais. Même si les circonstances n’étaient pas les mêmes.  

 - Je suis désolé, Arwen ! Je te présente, à mon tour, toutes mes condoléances. Quand cela s’est-il passé ?

La discussion était lancée.  

J’appris que son frère était mort trois années auparavant, en Bretagne, sa région d’origine. Qu’elle avait toujours été très proche de lui puisqu’il s’agissait de son frère jumeau, ce qui avait encore renforcé sa détresse. Ils avaient toujours tout partagé, ses secrets n’étaient connus que de lui et les siens d’elle. Bref, les jumeaux comme on les imagine souvent, unis, intimes, devinant les pensées de l’autre, terriblement proches et inséparables. C’est ce qu’ils étaient vraiment.   

Sans m’en rendre compte, je parlais de mon épouse. De qui elle était, je trouvais des points communs avec sa propre expérience familiale, je parlais et j’évacuais ma détresse avec cette femme que je ne connaissais que depuis quelques jours alors que nombre de psychologues s’étaient cassés les dents sur ma volonté de me morfondre et de me flageller pour un événement dont je n’étais pas responsable.

Nous parlâmes encore et encore. Après une heure, je me décidais à me souvenir que j’avais reçu une éducation basée sur les bonnes manières. Je lui proposais de boire un verre en ma compagnie. Je possédais un excellent Jurançon que j’ouvris lorsqu’elle me déclara adorer ce vin.  

Je possédais, cette fois par la grâce de mon propre salaire, une cave non négligeable.  

J’ai toujours été un amateur de vin et, mon beau-père en est un fervent dégustateur. Je m’étais donc, assez rapidement, créé un espace dédié à la boisson de Bacchus afin de partager de bons moments en sa compagnie et celle de son épouse, qui aimait tout autant ces moments de joies et de convivialités.

Je la regardais tremper ses lèvres dans le produit et un sourire s’afficher sur son visage.

 - Ton vin est merveilleux, Conrad.

 - Je te remercie.

Les civilités d’usage terminée, nous reprîmes notre conversation. Celle-ci dura plusieurs heures et ce n’est que lorsque je la vis frissonner dans sa petite robe si parfaite sur son corps que je compris que les quelques minutes dont elle m’avait parlé s’étaient transformées en quelques heures.  

Il était vingt-trois heures quinze lorsque je regardais ma montre pour la première fois de la soirée.  

 - Je te remercie pour cette discussion, Arwen. Il y a longtemps que je n’ai pas passé un moment d’échange agréable avec une autre personne.

 - Pas même vendredi dernier ? Me demanda-t-elle, joueuse puisque la glace entre nous était rompue.

 - Je te mentirais si je te disais le contraire. Même si ton impétuosité m’a désarçonné et intrigué plus que le reste.

 - J’ai eu si peur, je dois te l’avouer, Conrad. Après ma maladresse de ce matin, j’ai cru que tu ne me parlerais plus jamais. Et je ne l’aurai pas supporté.

Cette dernière phrase était de trop. C’était, probablement, le vin qui parlait à sa place. Je ne relevais donc pas.  

Mais je compris que j’avais raison lorsque, effectivement, en se levant, elle faillit tomber. Elle n’était plus stable sur ses échasses.  

 - Arwen ? Tout va bien ?

— Oui ! Enfin, je ne sais pas...J’ai l’impression que j’ai un peu abusé de ton délicieux vin. Je n’ai pas l’habitude. J’ai la tête qui tourne un peu.

 - Bien ! Il en reste qu’une seule chose à faire, dans ce cas.

 - Ah oui ? Laquelle ?

 - Je prends tes clés et tu dors ici. Pas question que tu repartes dans cet état, sur des routes de montagnes qui ne sont pas éclairées et que tu ne connais pas. Tu restes pour la nuit.

 - Mais...

 - Arwen ! Pas de discussion. Je suis parfois désagréable et de mauvaise compagnie mais je ne prendrai pas le risque que, toi aussi, tu aies un accident de voiture fatal. Je ne le supporterai pas et il le sera, lui aussi, fatal. Tu restes, un point c’est tout. 

   Je ne pris pas de gants en faisant directement allusion aux révélations qu’elle m’avait faite concernant son jumeau et son sort funeste sur une route dégagée alors qu’elle allait se lancer sur une route autrement plus dangereuse. De plus, j’avais compris que l’alcool au volant n’avait pas sa place dans sa conception du monde, surtout depuis l’accident. Elle comprit mes allusions, ce qui entraîna son adhésion. Elle me regarda avec gratitude et me sourit pour ma prévenance.

— Ma maison est assez grande, crois-moi. J’ai des chambres en suffisance pour abriter une jeune femme qui vient de me faire passer une excellente soirée par sa charmante compagnie. 

Je la pris par le bras pour l’aider à se déplacer. Mais ses talons, s’ils donnaient une touche indéniablement sexy et d’un érotisme torride à cette créature sublime, n’en étaient pas moins, à présent, des empêcheurs de marcher en rond. Ou droit selon la direction voulue.

Je l’assis à nouveau et, me mettant à genoux devant elle, je les lui retirais avec précaution.  

Mais j’eus alors une vision paradisiaque, digne des beautés les plus extraordinaire de la Nature.  

L’alcool la désinhibait et elle ne maîtrisait plus ses gestes. Ainsi, ses jambes s’écartèrent de quelques centimètres qui s’avérèrent bien suffisants pour me permettre de contempler une lingerie blanche du plus bel effet. La dentelle semblait épouser ses formes admirables et je pus constater que sa chatte était parfaitement entretenue.  Ma queue se réveilla et prit plus de place dans mon short. Une des merveilles de la Création se troublait sous mon regard, pour la première fois depuis longtemps. Et de maniere fortuite. Ce qui ne m’empêcha pas de profiter de la vue de ce sexe parfait. Les lèvres se dessinaient admirablement et je p’us même admirer le petit capuchon refermant une perle que je me surpris à vouloir inonder de sa propre humidité pour mes sens et mon plaisir. 

Elle ne s’en rendit pas compte et se releva lorsque sa seconde chaussure fut dans ma main.

 - Viens ! Lui dis-je en tentant de masquer mon trouble. 

Mais elle était tellement concentrée sur sa marche qu’elle ne remarqua rien. Cela aurait été une faute de goût impardonnable de ma part. 

Je la conduisis plus facilement alors vers l’une des nombreuses chambres de la maison en lui servant de gouvernail comme de béquille. Je lui montrais la salle de bain attenante et je la pourvus en linge de douche.  

 - À quelle heure donnes-tu cours, demain ?

 - Pas avant l’après-midi ! Me répondit-elle plus difficilement maintenant que le vin faisait parfaitement son effet.  Ses yeux ayant un peu de mal à faire le point. 

 - Parfait ! Prends ce comprimé et utilise la douche avant de te coucher. Tu as besoin de t’hydrater. Je t’ai déposé une bouteille d’eau sur le petit meuble à côté du lit. Bonne nuit, Arwen. 

 - Merci, Conrad ! Bonne nuit.

Je refermais la porte non sans lui jeter un dernier coup d’oeil.  

Ses cheveux semblaient décidés à se faire la malle et à ignorer son savant arrangement. Ses seins montaient et descendaient au rythme de sa respiration tandis qu’elle s’asseyaient, jambes serrées sur le lit en posant ses mains sur le matelas pour en apprécier les qualités.  

Je rangeais les reliquats de notre soirée puis je me dirigeais vers ma propre chambre, de l’autre côté de la maison.  

Cela dit, je ne pus empêcher mon esprit de voyager jusqu’à l’extrémité de mon domicile, imaginant cette femme magnifique sous la douche, l’eau coulant le long de ses seins et mourant sur sa chatte avant de s’écraser sur le carrelage noir. Ses mains passer sur sa peau, se savonner le corps, passer sur ses tétons ou jouer avec les lèvres de sa chatte devenue gluante sous l’effet de ses actions pour, enfin, profiter de l’eau bienfaisante après une journée riche en émotions.  

Ce n’est qu’à cet instant que je remarquais que je bandais à nouveau de ces pensées à propos de ma jeune collègue.  

Décidément, cette femme me rendait fou.  

Mais je ne pus repousser ces divines pensées et mes fantasmes explosèrent à nouveau.  

Pour le seconde fois en quelques jours, je m’imaginais faire l’amour avec cette magnifique jeune femme.  

Tandis que l’eau coulait, à mon tour, sur mes épaules, je l’imaginais à nouveau passer ses doigts entre les lèvres de sa chatte trempée autant par l’eau que par son plaisir, ses seins arrogants pointer dans ma direction comme pour me mettre au défi de les toucher et de profiter de leur galbe, ses tétons marquer mon regard et appeler ma bouche pour leur procurer un surcroît de plaisir et enfin, mes mains caresser ses fesses rebondies.  

Mon sperme jaillit sans que j’y sois préparé.  

Mon plaisir, que je n’avais plus ressenti depuis des années, fut si intense que je dus me retenir au mur de la douche à l’italienne en faisant un effort concret pour ne pas glisser et risquer de me faire mal. Ma respiration se coupa une seconde et j’eus l’impression très nette que mon cœur avait eu un raté.  

Il y avait si longtemps que mon corps n’avait pas ressenti le véritable plaisir. Celui que l’on appelle sans cesse dès que l’on a connu son existence. Celui que j’avais connu si souvent entre ses bras aimants, celui que son corps m’avait procuré et celui que je lui avais offert. Depuis sa disparition, je n’avais plus joui. Je n’en avais pas ressenti le besoin, ni même l’envie. Et voilà que cette femme chamboulait mon existence.  

Je mis quelques secondes , en pensant à tout cela, avant de récupérer une respiration normale et que mon cœur reprenne à nouveau à une cadence acceptable.  

C’est encore un peu groggy de mon plaisir que je me couchais dans mon grand lit.  

Je dormis nu. Comme tous les soirs.  

Mais je dus, à nouveau, jouir deux fois avant de trouver le sommeil. Le vin m’avait visiblement touché plus que je ne voulais l’admettre à mon tour. Et mes pensées me semblaient peu cohérentes avec ma volonté de rester fidèle à mon épouse disparue. Tout s’embrouillait dans ma tête lorsque je jouis pour la seconde fois.

Mais je me souviens très bien que ce fut le souvenir des seins d’Arwen qui me permirent, enfin, de trouver Morphée et de me laisser glisser dans ses bras accueillants.
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