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Un jour de chance en Enfer !

Chapitre 20

L'Organisation !

Erotique
Mon regard, furieux, passa de l’un à l’autre plusieurs fois sans que je ne puisse contenir la colère qui grondait au fond de mon être.  

Depuis plusieurs années, en fait depuis que mon épouse avait tragiquement disparu, je ne m’étais jamais laissé aller à la rage ou à la rancœur. Mais aujourd’hui, en face de deux personnes en qui j’avais placé une confiance absolue et qui me trahissait de la sorte, je ne pus la retenir.  

Mon ressentiment se manifesta alors par un cri qui alerta même plusieurs vigiles qui arrivèrent rapidement sur les lieux du crime

 - COMMENT AVEZ-VOUS OSÉ VOUS FOURTRE DE MA GUEULE DE CETTE MANIÈRE ? VOUS AVEZ DÛ BIEN VOUS AMUSER À MES DÉPENDS, HEIN ! VOUS N’ÊTES QUE DEUX ENFOIRÉS ! QUE CHERCHEZ VOUS DONC À ME FAIRE PAYER, HENRI ? LA MORT DE VOTRE FILLE ? ET TOI, SALOPE ! QUI ES-TU ?

Je pris un vase qui était posé juste à côté de moi, sur un guéridon en bois laqué et, dans un geste de rage, je le propulsais au sol sur lequel il éclata en mille morceaux.  

À cet instant, un vigile m’agrippa par derrière. Dans un réflexe dont je ne me serais jamais cru capable, je lui assénais un coup de tête par l’arrière qui lui fit exploser le nez.  

Il me lâcha et porta alors ses mains à son visage en sang.  

Me retournant, je lui décochais un coup de pied entre les jambes, ce qui mit un terme définitif à ses velléités guerrières.

 - Couché, Médor ! Dis-je fier comme un paon en me retournant vers Henri et Arwen, qui commençaient réellement à avoir peur.


Tandis que je m’avançais vers elle avec une colère qui devait transpirer de tout mon corps, cependant, trois autres gardes me tombèrent dessus et m’immobilisèrent instantanément. L’un d’eux leva même le bras pour m’asséner un coup de poing qui mettrait un terme définitif à ma rébellion mais un cri retentit

 - STOP ! ASSEZ ! CELA SUFFIT !

L’ordre impératif venait d’être donné par Henri.  
En levant les yeux, je vis qu’il avait retrouvé toute sa superbe mais que son calme n’était qu’apparent. Il était encore sous le choc de la scène à laquelle il venait d’assister et tentait, vaille que vaille, de reprendre le dessus à la fois sur ses émotions et sur la situation.  

Il se dirigea lentement vers le garde que j’avais neutralisé et, se penchant vers lui, dit à son acolyte qui tentait de le relever

 - Emmenez Luigi à l’hôpital le plus proche, s’il-vous-plaît ! Qu’un médecin le voit rapidement. Je vous remercie.
 - Si, Doge ! Répondit-il en italien.   

Puis, il se retourna vers Arwen et lui demanda  

 - Tout va bien, ma chère ?
 - Merci, Doge ! Je suis un peu secouée par cette scène mais cela va aller.   
 - Bien ! Allez vous asseoir dans un autre pièce pour reprendre vos esprits. Je ne pense pas que votre présence soit réellement la meilleure solution pour que nous puissions retrouver la sérénité nécessaire à l’apaisement des sens et des humeurs.   
 - Cela me semble évident ! Dit-elle en me toisant de haut en bas avec un mépris certain, ce qui m’arrangeait bien.   

Je ne pus, néanmoins, m’empêcher de lui lancer une dernière pique

 - C’est cela, va te reposer ! Tu dois être fatiguée de tes prouesses artistiques. Mais ne pense pas que nous en resterons là, Arwen ! Je te retrouverai et je te ferai payer ta duplicité, pauvre pute !

Elle hoqueta sous l’insulte mais eu l’intelligence de ne pas me répondre tandis qu’elle s’éloignait digne et fier dans son déguisement ridicule.

 - Les insultes sont-elles vraiment nécessaires, Conrad ? Me demanda un Henri médusé par ma virulence.
 - Je t’emmerde, Henri ! Répondis-je. Toi, ta famille et même ta catin de fille. Maintenant, lâchez-moi les gorilles ! Dis-je en me débâtant.   

Henri s’approcha de moi tandis que ses gardes me retenaient de force, l’un d’eux ayant resserré sont étreinte lorsque j’avais insulté la famille de son patron, avec visiblement l’intention de me faire mal. Mais je n’en avais cure.  

Par contre, ce qui se passa ensuite, alors que j’étais prêt à ma battre et à me faire expédier à l’hôpital par simple bravade et fierté, me laissa pantois

Tout d’abord, Henri me gifla comme on gifle un gamin mal éduqué et grossier. 

Puis, il me dit

 - Ca, ce n’est même pas pour l’insulte envers celle que tu aimes encore et qui serait certainement loin d’être fière de ton comportement, c’est pour ta bêtise ! Maintenant que c’est réglé, tu es content de ton petit numéro de coq mal dégrossi ? Tu penses sincèrement que je vais te laisser partir sans te donner la moindre explication ? - Je me moque de tes explications !— Penses-tu vraiment que tout cela n’a été envisagé que dans le but de se moquer de toi ? Je te pensais un tout petit peu plus intelligent que cela, Conrad !   Mais j’ai dû me tromper. 

Ses yeux étaient à quelques centimètres des miens et je sentais que je venais de commettre un impair qui serait, à l’avenir, difficilement rattrapable. Mais, à vrai dire, ma fierté avait prit le pas sur ma raison et plus rien ne m’importait que de faire, à mon tour, du mal à ceux qui venaient de m’en faire.  

J’avais assez payé, durant mon existence, de tribus à la Fortune pour qu’elle décide enfin de m’oublier, moi qui n’avait jamais fait de mal à qui que ce soit mais qui avait dû passer par des moments de grandes détresses et un désespoir qui aurait dû me mener, il y a quelques semaines encore, à une mort rapide pour oublier le mal qui me rongeait.  

Comment n’avaient-ils pas compris que ma vie était sur le point de s’achever lorsque cette femme, ce démon venu des profondeurs du Tartare, était apparu dans mon existence au point d’en devenir le centre et me permettre de remonter lentement mais sûrement à la surface d’un destin qui n’était pas encore terminé ?

Cette réflexion, que je m’étais pourtant déjà faite, éclata à cet instant dans ma tête.  

Et si ?  

Je regardais Henri un peu perdu et totalement désemparé. Celui-ci comprit, j’en suis certain, qu’il venait de faire mouche.  

Il regarda ses gardes et d’un geste les congédia.  

Ceux-ci obtempérèrent de mauvaise grâce tandis qu’Henri les fixait avec un regard bienveillant et emprunt d’un remerciement sincère.  

Puis, se tourna vers moi, il me dit

 - On dirait que ton cerveau vient de se remettre en marche, Conrad ! À la bonne heure car j’étais sur le point de te faire jeter dehors comme un malpropre et t’ordonner de ne plus jamais reparaître sous mes yeux !

Il avait, en un instant, changé. De la bienveillance, nous venions de passer à une colère sourde et profonde. Mais, en gentleman, il ne fit que me montrer son état sans entrer dans les méandres des gestes et des paroles que l’on finit toujours par regretter. Ce qui était, à présent, mon cas.  

Je venais d’insulter sa famille, ma défunte épouse, Arwen et je ne sais qui encore. Pourtant, cet homme restait d’un calme olympien, continuant à me toiser ainsi qu’à mener la discussion comme si nous étions en train de parler d’une voiture ou d’un voyage.

 - Prends ce verre, Conrad et bois-le ! C’est un ordre.

Je pris mécaniquement le verre tendu et le bus cul-sec. L’alcool me brûla l’oesophage et se répandit dans mon corps.  

 - Bien ! Maintenant que tu as fait ton esclandre et insulté la moitié de ma maisonnée, sans compter que tu viens d’envoyer l’un de mes gardes à l’hôpital, j’espère que tu vas te raisonner sérieusement et enfin écouter ce que nous avons à te dire !— Ai-je le choix ? Demandé-je encore sur la défensive.   — Mais bon sang, Conrad ! Ai-je déjà commis une faute envers toi ? T’ai-je déjà fait faux-bond ? Qu’as-tu réellement à me reprocher ? Rien ! Si ce n’est une histoire que je n’ai pas encore eu l’occasion de te raconter parce que tu n’étais tout simplement pas prêt !   

Il tentait de se maîtriser mais je pouvais entendre et voir que son courroux ne demandait qu’à exploser. Je fis, donc, machines arrières toutes.  

 - Pardon, Henri ! Vous avez raison !— Tu as agi comme un idiot et tu as blessé Arwen, Conrad !   — Ne me parlez plus jamais d’elle !— Mais par tous les Saints du Paradis, vas-tu cesser de jacasser comme une vieille femme et entendre raison ? Tu penses sincèrement que nous avons envie de te trahir ? N’as-tu donc pas entendu mon épouse parler de toi et la peine que tes propres tourments lui cause ? Ne comprends-tu pas que tout cela n’est dicté que par l’amour que nous avons pour toi ?— En me mentant depuis des années ?

Il prit une profonde inspiration pour contenir sa fureur puis reprit plus calmement

 - Nous ne t’avons pas menti, Conrad ! Nous avions l’intention de tout t’avouer. Mais c’est ma fille qui nous en a empêché. Elle nous a fait comprendre que tu n’étais pas encore prêt à entendre ce que je veux te révéler. Et, au vu de ta réaction infantile de ce soir, je ne peux lui donner tort.
 - Vous avez l’intention de jouer encore longtemps avec moi ?
 - Je t’avoue que l’idée me tente plutôt ! Tu viens de me décevoir terriblement, Conrad !
 - Je vous ai déçu ? La bonne blague ! Et vous alors ? Comment dois-je le prendre à votre avis ? J’ai une image de votre famille complètement fausse, vous êtes un manipulateur et un menteur de première catégorie, votre soi-disant compassion n’est dictée que par vos intérêts personnels. Et vous vous demandez comment je peux réagir de cette façon ? C’est à moi de penser que vous n’êtes pas aussi intelligent que je l’imaginais. Vos activités ne résonnent en rien comme celle qui m’ont été présentées, votre fric est-il seulement propre ?
 - Il me semble, pourtant, que tu n’as jamais hésité à en profiter, fils !

Je me rendis compte de ma bêtise et de mon manque de compassion. Je voyais pourtant clairement que cet homme ne me mentait plus et souhaitait enterrer la hache de guerre. Mais mon ego et un reste de fierté mal placée ne me permettaient pas de déposer les armes. Je ravalais alors cette bile qui ne me permettait pas de respirer correctement et je déclarais

 - Vous avez raison, Henri ! Je suis idiot de vous dire cela. Je sais que vous n’êtes pas un homme malhonnête. C’est la colère qui me fait parler. Je vous prie d’accepter mes excuses !
 - Je ne sais pas si je peux, à cet instant, les accepter, Conrad ! Tu es allé très loin dans la vulgarité et la méchanceté gratuite. Mais comme ta contrition semble sincère, je vais tenter de te donner satisfaction. Puis-je, maintenant, te faire comprendre la situation avec calme et intelligence ?
 - Je vous en prie !

Il se dirigea vers la porte et fit entrer Arwen.  

À sa vue, je fondis.  

Son masque cachait encore son visage mais sa grâce et sa prestance firent le reste.  

 - Oui, Henri ?
 - Arwen, chère amie, ce jeune homme semble revenu à de meilleures intentions. Seriez-vous d’accord de lui expliquer la situation dans son ensemble ?
 - Je n’en sais rien, Henri ! Je ne suis pas certaine qu’il le mérite après son stupide petit numéro.
 - Je vous comprends ! Mais il me semble parfaitement sincère lorsqu’il dit regretter ces incidents fâcheux.   
 - Ah oui ?   

Elle se tourna vers moi avec une élégance rare et un maintien impeccable. Je me sentis misérable, malgré mon déguisement de Condottiere, homme d’arme et de stratégie, face à cette femme à la prestance inégalable.  

 - Pourtant, je n’ai rien entendu me concernant ? Déclara-t-elle.

Henri se tourna vers moi et dit

 - Il me semble qu’elle y a droit, Conrad ! L’insulte était tout aussi affligeante que ridicule.

Encore une fois, je ravalais ma fierté pour dire

 - Arwen, je te prie d’excuser cet accès de grossièreté et de colère à ton encontre ! La situation m’a rendu complètement paranoïaque et je ne sais plus sur quel pied danser.
 - Prends des cours, dans ce cas !   

La flèche atteint sa cible en plein centre.  
Henri sourit et j’étais médusé.  

Elle retira alors, avec une lenteur calculée, son masque pour laisser apparaître son visage. J’eus un choc en découvrant l’étendue des dégâts. Son maquillage, pourtant savamment étudié, était ruiné et coulait encore par endroit le long de ses joues.  

Je me sentis misérable et je voulais disparaître dans le sol. Pourtant, une partie de moi se rebella. Je n’avais pas pour habitude de fuir mes responsabilités. Aussi, je repris

 - Mon Dieu! Arwen ! Mais qu’ai-je fait ? Je te demande pardon pour le mal que je viens de te faire, je sais que tu ne pourras jamais accéder à cette requête mais sache qu’elle est sincère. Jamais je n’aurai dû te dire ces horreurs malgré ma colère. Pardon !
 - Tu m’as blessée et humiliée, Conrad ! Je n’ai jamais eu que ton bonheur à coeur et tu as tout ruiné en quelques mots. J’aurais pu te pardonner ta colère, car elle est, somme toute, légitime face à l’inconnu que nous avons placé devant toi. Mais ta vulgarité et ton manque de discernement me font penser que tu n’es pas digne de connaître la vérité. Tu es, oserai-je même, totalement indigne d’elle, qui avait tant confiance en toi !   

Seconde flèche en plein coeur !  

Cependant, puisque mon calme était revenu, ma raison l’était aussi. Je dis donc

 - De quoi parles-tu, Arwen ?
 - Je te parle d’elle, sinistre idiot ! Je te parle de celle que tu as aimé, de celle qui t’a préparé, de celle qui a tout manigancé en ton honneur, de celle qui a cru en toi au-delà de la mort, de celle qui m’a fait la demande de veiller sur toi et de celle qui savait que je tomberais  amoureuse de toi !

Elle venait de murmurer cette dernière phrase, comme pour tenter de dissimuler son ressenti. Et je me fis l’effet du pire salaud du monde. Comment avais-je pu faire souffrir cette femme qui, même si elle avait omis certains détails de son existence, avait tout de même réussi l’exploit de me sortir de ma torpeur et de mon veuvage gelé pour l’éternité dans le marbre de mes certitudes.  

Cependant, ces derniers jours avaient été révélateurs de notre situation. Rien n’était clair et rien n’était définitif. Je devais crever l’abcès au risque d’en souffrir. Car l’ignorance serait pire que de ne pas savoir.  

 - J’ai agi comme un enfant, Arwen ! Je m’en excuse encore une fois. Mais tu dois aussi comprendre que, dans ma situation, je ne sais comment tu aurais réagi.
 - Je te l’accorde. Ainsi, je vais te révéler ce que je dois te dire, en mémoire d’elle. Mais ensuite, nous aviserons.   
 - Je suis d’accord !
 - Henri ?   — Je suis, également, d’accord, ma chère ! C’est l’heure.   

Arwen s’assis dans le fauteuil le plus proche mais à bonne distance de moi. Le silence se fit et j’entendis, derrière la porte, les bruits de la soirée. Des rires, des soupirs d’aise, des cris de jouissance arrivaient à mes oreilles. Mais j’étais sourd au plaisir pour me focaliser sur Arwen. Je ne pus, à nouveau, que détailler sa plastique parfaite. Ses seins arrondis par les balconnets semblaient déborder tels les décolletés de la cour de Louis XIV tandis que sa jambe, apparaissant par la fente de sa robe fendue, me laissait rêveur d’un chemin devant mener à son écrin.  

Je me surpris à bander.  

Mais Arwen mit fin à mes cogitations en parlant.  

 - Ton épouse était ma meilleure amie, Conrad ! Je te connaissais avant que tu ne me connaisses. - Pardon ?— Laisse-moi parler, s’il-te-plaît ! Tu comprendras lorsque j’aurai terminé. Nos familles étaient, sont toujours d’ailleurs, étroitement liées. Par des liens plus forts que ceux des affaires. J’y reviendrai. Ainsi, elle était ma meilleure amie. Et lorsqu’elle a décidé de t’épouser, elle m’a laissée dans l’ignorance de ton existence. Elle avait scindé son vie en deux pans, et je ne faisais pas partie de celui auquel tu avais accès. Venise est le centre de son monde, de celui de cette famille, Henri te l’a déjà expliqué. Mais ce que tu ne sais pas, c’est que nos familles forment un Cercle dont le but unique est le plaisir. Le plaisir sous toutes ses formes. Tu as entendu Henri présenter son club, n’est-ce pas ? Eh bien, il appartient à égalité à mon père. Ils ont, ensemble, fondé une société basée sur les plaisirs que la vie peut permettre et parmi ceux-ci, le sexe tient une place fondamentale. J’ai été éduquée, comme ton épouse, dans cette optique. Peu avant sa disparition, elle avait repris contact avec moi. Je ne sais si elle pressentait sa fin proche, aujourd’hui j’en suis certaine sans pouvoir l’expliquer, mais elle m’a fait promettre de continuer à te former pour que tu prennes, un jour, sa place au sein de l’organisation.   
 - QUOI ?
 - Conrad, s’il-te-plaît !
 - MAIS...pardon ! Continue.   
 - Merci ! Henri te l’a déjà dit, ce soir. C’est ton rôle, Conrad. Celui qu’elle voulait pour toi. Alors, avec l’aide de nos amis, je me suis faite engagée dans ton lycée.   
 - Tu n’es pas professeur de mathématiques ?
 - J’ai une master en mathématique et un doctorat en informatique, Conrad. Ce fut un jeu d’enfant de me faire engager.   — Je vois ! Tu es une inconnue, Arwen.   — Pas tant que cela. Je me suis fait engagée et je t’ai approché. J’ai appris à te connaître, à t’apprécier tout en devenant, à ma décharge, de plus en plus proche de toi. Tu m’as bluffée par ta gentillesse et ta personnalité, Conrad. J’ai compris, très vite, comment et pourquoi elle était tombée si éperdument amoureuse de toi. Mais ce que je n’avais pas prévu, c’est que je succomberais à mon tour !
 - Arwen ... !

Je vis qu’une nouvelle larme se formait au coin de son oeil. Je ne pus le tolérer et je me précipitais vers elle pour me prosterner à ses pieds et prendre ses mains au creux des miennes.  

 - Je t’aime, Conrad ! Je t’aime alors que je ne pouvais pas t’aimer. Je t’aime alors que je ne peux pas t’aimer. Tu es celui qui a épousé ma meilleure amie. J’ai tenté de résister mais je n’y suis pas arrivée. Tant que nous étions seuls, je pouvais me laisser aller avec toi et profiter des moments que tu m’as offerts. Mais à présent, chez elle, avec sa famille, je ne peux pas m’y résoudre. J’ai l’impression de la trahir, de vous trahir et de me trahir. Pourtant, j’ai si bien rempli mon rôle, pleura-t-elle. 
 - Que devais-tu faire, Arwen ? Dis-je pour couper court à cette discussion que je ne voulais pas entendre.   
 - Je devais te faire entrer progressivement dans notre monde, Conrad. Un monde de sexe, de plaisirs. Je t’ai dévoilé petit à petit les rouages de notre organisation. Tu en as découvert une partie lorsque nous avons eu notre première orgie avec tes amis. Ensuite, lorsque tu as découvert ce que je dissimulais chez moi. Cette dernière étape ne devait pas se passer ainsi. Mais tu es un homme avisé et intelligent. Tu as compris que mon attitude ne collait pas avec la réalité. Je ne t’ai jamais menti, Conrad. En rien ! Mais je ne pouvais pas te révéler l’ensemble de notre organisation d’un seul coup.   
 - Je comprends, Arwen !
 - Tu comprends ?
 - Oui ! Je le comprends parfaitement. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi elle ne l’a jamais fait, elle ?
 - Parce qu’elle ne t’estimait pas prêt, tout simplement ! Dit Henri en intervenant.   
 - Ah bon ? Pourtant, elle s’est employée à me le faire comprendre.   
 - Quel a été ta réaction lorsque vos rapports se sont...complexifiés, Conrad ? Me demanda-t-il.
 - J’ai été choqué, c’est vrai !
 - Alors imagine qu’elle te dise tout de but en blanc ? Tu aurais réagi différemment de ce soir ?
 - Non ! Dis-je objectif.   
 - Alors elle avait raison ! Nous avions raison ! Raison de te laisser encore un peu dans l’ignorance. J’ai eu peur que tu ne fasses une bêtise, fils, alors j’ai décidé Arwen à agir, comme ma fille le lui avait demandé. Je te l’ai envoyée tant je revois ma fille en elle, tant elle lui ressemble dans son âme, tant j’étais  certain qu’elle te ramenerait vers nous. Et j’ai compris que j’avais bien fait car tu es revenu à la vie grâce à elle. Je ne l’en remercierai jamais assez ! Dit-il en tournant un regard bienveillant et souriant vers celle qui faisait toujours battre mon coeur.   
J’avais raison, Henri me l’avait envoyée. Non pour m’humilier mais pour mon bonheur. Il était certain qu’un sentiment fort pouvait naître. Et il avait eu raison. Mais Arwen venait de découvrir cette facette du projet dans lequel elle jouait, elle aussi, un rôle qu’elle n’attendait pas. 
Elle eut une pauvre réaction. Un sourire bien triste qui me brisa le coeur. Je me souvins alors de ses paroles dans lesquelles elle m’expliquait clairement qu’elle cesserait toute relation avec moi ce soir.  

 - Qu’attends-tu de moi, Arwen ? Dis-je après plusieurs secondes de silence.
 - Que tu honores sa mémoire et que tu prennes enfin la place qui te revient dans l’organisation créée par nos familles. Celle qui aurait dû revenir à mon frère et à elle. Le Destin en a décidé autrement.   

Une idée traversa mon esprit et je la gardais en réserve.  

 - De quoi s’agit-il ?
 - Tu m’épauleras, fils ! Je t’apprendrai à gérer mes sociétés dont le but n’est que de servir l’Organisation. Tout comme le père d’Arwen. Nos ressources sont infinies, aujourd’hui. Mais cela demande un travail conséquent pour permettre à une majorité de personnes de vivre pour le plaisir et par le plaisir. C’est le legs de ma famille au monde.   
 - Mon Dieu!
 - Je t’ai déjà dis de le laisser où Il est !   
 - Mais je ne connais rien à tout cela ?
 - Ah non ?   
 - Non ?
 - Mais si, Conrad ! Te rappelles-tu des jeux que tu faisais avec elle ?
 - Oui, bien sûr ! Il s’agissait de... OH ! MAIS !
 - Eh oui ! Tu as appris sans le savoir. Bonne méthode, n’est-ce pas ?
 - Vous êtes diaboliques.   
 - Je te l’accorde. Mais laisse, aussi, le diable où il est ! Qu’en penses-tu, fils ?   
 - Je ne sais pas, Henri ! C’est trop d’un coup.
 - Je sais ! Réfléchis. Prends ton temps. Et si tu refuses, tu resteras comme mon fils. Je pourrai le comprendre, tu sais ?
 - Comment pouvez-vous, tous les deux, me pardonner ce que je vous ai fait ce soir ?

Henri regarda Arwen. Celui-ci fit un petit signe de la tête et elle me dit

 - Parce que nous t’aimons, idiot ! Comme elle t’aimait !

Je me levais et je fis quelques pas vers la fenêtre.  
Au dehors, Venise brillait du reflet des étoiles dans l’eau des canaux, quelques lumières illuminaient les ruelles pavées qui avaient vu défiler des millions de pas chaque année. Cette cité, à nulle autre pareille, résonnait d’une aura inégalée et inégalable. Sa magie envoûtait celui ou celle qui parvenait à la déchiffrer et rien ne pouvait, alors, vous soignez de cette dépendance.  

Elle avait réussi ce pari avec moi. Me faire aimer cette ville au-delà des autres, sans que je ne puisse m’en rendre compte, par petites touches intelligentes.  

Je savais que, quoi que je décide, Venise coulerait à présent dans mes veines. Et que j’y reviendrai sans cesse. « Qui pourra nous faire oublier Venise ? » disait Violet-le-Duc. Il ne savait pas à quel point il avait raison me concernant.  

En me retournant, je demandais

 - En quoi consiste ces obligations ?
— Le sexe et le plaisir sans les contraintes de la morale et surtout, permettre l’accès au plus grand nombre. Les libérer des diktats des religions et des moralisateurs qui se multiplient sans cesse.   
 - Sacré boulot en perspective.   
 - Oui ! Mais as-tu bien compris ce que cela représente, Conrad ?
 - De quoi parles-tu, Arwen ?— Elle parle du fait de faire l’amour sans barrière, Conrad !

Une nouvelle voix venait de raisonner dans la pièce. Je me tournais pour voir ma belle-mère entrer.  

 - Inès ? De quoi parlez-vous ?— Que ne comprends-tu pas, mon chéri ?   

Pour la première fois, je regardais cette femme avec d’autres yeux. Il faut dire qu’elle s’était changée et que rien ne me prédestinait à ce que je découvrais.  

Inès, ma belle-mère stricte, d’une classe folle toujours parfaitement apprêtée, d’un raffinement sans faille, était entrée vêtue uniquement de sa lingerie. Une guêpière rose et blanche, décorée de fleurs, retenant des bas de la même couleur et rehaussant sa poitrine que je n’avais jamais imaginée si impressionnante, toujours cachée dans ses pulls ou ses vestes. Son sexe n’était dissimulé que par un minuscule voile de pudeur plus transparent qu’autre chose et je pus discerner un petit rayon brunâtre m’indiquer la direction de son Paradis.  

 - Euh...vous n’avez rien oublié ? Demandé-je stupidement.
 - C’est ce que je disais, Henri ! Il n’est pas prêt.   
 - Pas prêt à quoi ?— Conrad, mon chéri, viens t’asseoir ! Me dit-elle d’un ton impératif mais chargé de tendresse.   

Je lui obéis tandis qu’Henri et Arwen passaient derrière moi.  

 - Tu vas devoir t’exécuter, mon chéri ! Le sexe doit devenir ton mode de pensée unique afin que tu ne réfléchisse qu’au bonheur de nos membres, comprends-tu ?
 - Oui ! Mais pratiquement ? Dis-je encore stupidement.
 - Tu ne comprends donc pas ?   
 - Non !

Alors, Inès fit un geste que jamais je n’aurai cru capable. Elle prit ma main et la posa sur sa poitrine opulente.  

 - Mais ? Inès... ?
 - Quoi ? Tu n’aimes pas mes seins ?
 - Ce n’est pas la question ! Vous...vous êtes...
 - Je suis une femme avec des désirs de femme, élevée dans la liberté des moeurs. Et je meurs d’envie de sexe, mon chéri. Alors si tu fais ce que nous attendons tous de toi, ce soir, tu le feras pour toujours sans complexe.   
 - Mais que voulez-vous dire ? Que je couche avec vous ?
 - Non !
 - Ah, vous me rassurez !
 - Je veux que tu baises avec nous si l’envie t’en prend !   
 - QUOI ?
 - Ma fille t’a appris la différence, Conrad. Tu ne fais l’amour qu’avec celle que tu aimes. Tu baises les autres.   

La discussion commençait à prendre un tour dont je ne savais s’il me plaisait ou s’il m’inquiétait.  
Un léger bruit vint de derrière moi auquel je ne prêtais pas attention, Inès reprit

 - Elle savait que ce jour viendrait, Conrad. Celui où tu me baiserais si je le voulais. Elle aurait tant voulue être là, tu sais ? Elle m’en parlait souvent. Que ce serait la fin de la boucle et que ton voyage serait terminé. Ensuite, vous auriez dirigé l’Organisation dans le bonheur et l’amour. Et, concernant ce que je viens de te proposer, c’est normal dans un monde comme le nôtre. Et puis, tu m’as toujours plu, tu sais ? Mais je ne te plais peut-être pas ? Me demanda-t-elle soudainement.   

Que pouvais-je répondre ?
  
Inès est une femme de cinquante deux ans, superbement conservée. Son corps, que je découvre, est un appel au plaisir. Ses seins, fermes malgré son âge, se tiennent encore hauts. Ses jambes, un peu marquée par le temps, n’en restent pas moins sportives et galbées. Enfin, ses fesses, possédant quelques traces d’une cellulite encore discrète, sont un appel à y poser un main ferme et décidée.  

Je sentais que la situation m’échappait.  
Mon sexe se gonflait à nouveau dans mon pantalon, toujours dissimulé, heureusement, par l’épaisseur du tissu et les renflements du déguisement.  

 - Il est encore un peu timide, Inès ! Dit la voix d’Arwen derrière moi. Henri, vous permettez ?
 - Mais je vous en prie, ma chère ! Vous savez que c’est toujours un régal pour moi.   

En me retournant, je vis Arwen en lingerie, debout, contournant le divan. Henri, lui, s’était assis en face de moi et me regardait avec un regard bienveillant.  

Arwen s’arrêta devant moi, jambes écartées et, en posant ses lèvres à côté de mon oreille en se penchant, jambes tendues, souffla légèrement et murmura

 - Je suis certaine que mes seins et mon cul te font déjà bander, Conrad ! Tu m’as avoué ne plus pouvoir y résister depuis que tu y as goûté. Mais ce que je vais t’offrir te fera craquer !

Elle se releva et fit un pas de côté vers Inès qui souriait à présent en ayant entendu les paroles d’Arwen.  

Que me réservait-elle encore ?
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