Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Fantasme
  • Publié le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 11 J'aime
  • 9 Commentaires

La journaliste

Chapitre 15

Divers
15/ Opération Canari
Cela fait deux jours maintenant que nous roulons sur les petites routes de la province du nord Vietnam, je n’ai toujours pas eu de nouvelle de Clémenté et j’ai un peu de mal à me concentrer, mon esprit vagabonde sans cesse, sans que je puisse le contrôler, je fais illusion avec Damien qui ne se rend pas compte de mon état, subjugué par la beauté des paysages que nous traversons. On s’arrête à Yadongping, une petite ville frontalière avec la Chine.
“Il n’y a qu’un seul hôtel ici, ne vous attendez pas au grand luxe Damien...” Kim sourit en stoppant le moteur devant un petit immeuble délabré et j’esquisse un sourire en voyant la mine déconfite de Damien.
Kim nous aide à monter les bagages dans la “suite de luxe” du dernier étage et je ne peux retenir un gloussement en voyant les peintures cloquées, le lit bancal et les toilettes... jamais je n’avais vu un endroit aussi sale mais je m’y sens bien finalement et me jette sur le lit en riant. Visiblement Damien ne voit pas la chose comme moi et il fait la tête.
“Je vous propose une marche à pied cet après midi, on pourra apercevoir la Chine du sommet, on ne pourra pas aller plus loin, c’est interdit, il y a des patrouilles fréquentes” Kim nous laisse, me rendant mon sourire, amusé de la réaction de mon fiancé.
La matinée passe rapidement, je me prélasse, me balade un peu, flâne dans les ruelles, admire ces gens qui semblent heureux de vivre, je n’ai pas vu un seul mendiant, quelques pochtrons mais pas de mendiant dans les rues.
On déjeune rapidement dans une petite boutique et vers 13h nous retournons tous les trois à l’hôtel pour se changer en vue de la marche de l’après midi.
Je me douche avant Damien et il allume la télé en attendant. Je sors, souriante, drapée d’une serviette courte. J’entends parler Français à la télé, il a mis une chaîne Française et je m’assois à ses côtés, ravie d’avoir un peu des nouvelles de la France.
“Chéri, tu devrais aller te doucher, on ne va pas tarder à partir” il m’embrasse, me laisse, je le suis du regard, écoutant vaguement Laurence Ferrari.
“Qu’elle est belle” mon regard s’arrête sur Monica Belluci, en plein écran, elle rayonne, et je suis surprise du ton de sa voix, elle semble décidée et je ne comprends pas de suite, elle raconte sa tentative d’enlèvement, je n’en reviens pas et me lève pour me changer, tournant le dos à la télé, continuant d’écouter.
Je sursaute... “...remercie la Gendarmerie de Haute Corse, l’Armée de l’Air pour le courage du Lieutenant Lepin le Président Sarkozy qui a su réparer l’injustice concernant l’ex commandant Linus...” pivote rapidement sur mes talons et je tombe en arrêt. Lui, assis, l’air visiblement mal à l’aise, son regard. Je tremble, le ventre glacé, une peur panique... son regard vers cette rousse... ho non... la militaire... l’hélico... je tombe sur le lit, tétanisée par l’image de Jean qui embrasse cette salope...Je suis anéantie... nue sur le lit...j’ai du mal, mal partout je reste silencieuse, le vide en moi, n’entends même pas Damien qui sort de la douche
“Mais que fais tu? dépêche toi voyons!” me regardant dans mon dos alors que je ne réagis pas, le regard fixe sur le petit écran. Laurence Ferrari remercie ses invités et passe à un autre sujet. Je tourne la tête, les yeux emplis de larmes.
Il ne comprend pas... regarde la télé, elle parle des élections qui se préparent... il me fixe...me prend par les aisselles pour me relever, je tremble... incapable de dire un mot... et enfouis ma tête sur son épaule en me laissant enfin aller à pleurer... Il me caresse tendrement, me rassure.” Je suis là ma chérie, c’est fini, oublie tout... tu veux qu’on rentre à Paris?”.

Je sursaute, renifle... le regarde...”ho non, restons là... finissons ce reportage... ça me fait du bien...” ravalant mes larmes en me dégageant de lui. “Excuse moi mon chéri, je ne sais pas ce qui m’a pris... “ m’habillant, lui tournant le dos pour éviter qu’il me voie en train de pleurer à nouveau. Je file aux toilettes, essaye de me calmer, me maquille pour essayer de camoufler ce chagrin qui emplit mon cœur. Je me ressaisis enfin et sors, me forçant à lui sourire. “On y va chéri?” lui prenant la main en jetant un dernier regard vers la télé éteinte maintenant.
J’ai du mal à les suivre alors que le sentier devient abrupte, je revois sans arrêt le même film dans la tête. Il faut que je parle, que je me confie à Nicole, je ne peux garder ce que j’ai sur le cœur...“, Damien, Kim, je me repose, je suis épuisée...” les interpellant de loin en m’asseyant sur un rocher qui domine la vallée.
Je vérifie l’heure et appelle Nicole le regard fixe sur une rizière en devenir alors que s’occupent plusieurs paysans, au loin, ramenant la terre avec des buffles. “Nicole... ma chérie... dis moi.. tu as regardé les infos sur Tf1 hier?”. Mon cœur palpite, elle me parle posément pour une fois, évitant les hurlements de joie en sentant bien le ton de ma voix.
Elle me dit que oui et me fait même un petit commentaire sur le physique de Jean et se reprend, réalisant sa bévue en m’entendant pleurer au téléphone. “Ma puce chérie ma petite blondie... arrêtes de pleurer.. regarde devant toi, Damien est là...” je l’interromps... murmure... “, mais je ne l’aime plus Nicole, je ne ressens plus rien...”
“C’est normal, ne t’inquiète pas... qu’est ce que tu crois... tu crois qu’il me fait jouir à chaque fois? et que nous baisons toutes les semaines?...” elle me parle de son couple, de la tendresse qui les unit, des enfants... j’aime l’entendre, sa voix me rassure, me soulage enfin...
Nous restons 1 heure au téléphone et je raccroche, ayant envie de la serrer dans mes bras, de la revoir. J’essuie mes larmes et tourne la tête. Damien est là, je ne sais pas depuis combien de temps et je m’en fous d’ailleurs, je me redresse et l’embrasse... “Ça va mieux.. ne t’inquiète pas... “, lui prenant le bras en souriant sincèrement.
Jean a obtenu le numéro de téléphone professionnel du journal de Betty. Il téléphone et son appel est renvoyé vers l’assistante de Damien. Il se fait passer pour une relation d’affaire de Damien d’Uville qui veut faire une surprise au couple. Après avoir flatté l’ego d’une Aurèlie peu habituée aux compliments, en glissant un “Ah, vous êtes Aurélie, sa top assistante comme dit souvent Damien, sans vous il ne s’en sortirait pas…”
Il arrive à obtenir l’adresse et l’étage de l’appartement du couple et tous les détails sur l’organisation pratique de l’événement. En prime il a obtenu l’adresse d’Aurélie, moyennant la promesse de lui envoyer un carré de soie. Il sourit, pensant vraiment trop facile, la phase 1 de l’opération Canari.
Quelques jours plus tard, Jean surveille l’entrée de ce luxueux immeuble Haussmannien, récemment rénové, il repère les allées et venues. Il ne voit pas Betty, elle doit être encore en Asie. Un système de vidéo et de digicode protège l’accès.
Voila, la jeune mère de famille comme d’habitude qui revient vers midi, un bébé dans la poussette, un cabas en main, son sac à main en bandoulière et tenant la main d’une petite fille sage de 3 ou 4 ans.
Comme d’habitude, elle est en panique pour taper le digicode, ouvrir la porte cochère tout en gérant sa petite famille, qui pleurniche commençant à avoir faim. En plus qu’aujourd’hui le cabas à l’air assez lourd. Il s’approche de la jeune dame, surprise au début, “laissez faire Madame”, il prend le cabas, soulève la poussette en la transformant en avion. Les enfants étonnés se taisent, rient, la maman ravie de trouver un homme aussi galant, se laisse faire et tape le code sous les yeux de Jean qui n’a aucune difficulté pour le mémoriser. Il accompagne la jeune maman jusqu’à l’ascenseur. “Bonne journée Madame, vous avez de charmants enfants…”
“Canari Phase 2 réussie. Une affaire qui roule, je vais pouvoir accéder quand je veux à la cage du canari.”
Dix jours sont passés depuis cette émission, j’ai encore du mal à l’accepter mais je me résous, me convaincs que c’est mieux pour lui, pour moi, la différence d’âge, de milieu, tous les clichés qui me viennent à la tête et j’observe sans cesse Damien, il est si gentil, si prévenant, si poli, il m’a à nouveau fait l’amour tendrement, presque comme si nous étions sur un nuage, comme si tout pouvait basculer à ce moment là.
Nous quittons Kim à regret dans le grand hall de l’aéroport de Hanoï, de nouveau les douaniers, toujours aussi souriant, un peuple qui sourit sans cesse et je pense à leur souffrance, ils devaient se battre le sourire aux lèvres sans doute...
Je mets de l’ordre dans mes notes, bien installée en première classe et je ne me rends pas compte de l’heure, plongée sur mon portable, classant les centaines de photos, les annotant des multiples anecdotes, des sourires de ces enfants croisés sur les chemins de traverse. Damien dort comme un bienheureux à mes côtés, visiblement content de rentrer à Paris.
Les jours passent à la vitesse grand V et nous sommes emportés par le tourbillon de la vie parisienne, mon reportage a plu à Laurent et il est publié rapidement. Clémenté est devenu un ami et il continue de me draguer sans arrêt, incapable de s’en empêcher même devant Damien qui finalement l’accepte sans broncher, trouvant amusant cet homme particulier.
Très tôt le matin, Jean pénètre dans l’immeuble, prend l’ascenseur et pousse jusqu’au palier, devant la porte de l’appartement de Damien D’Urville. Le silence règne. Il repère les lieux et avec un télémètre laser de poche, il prend quelques mesures. Il reste là, une minute, tendant l’oreille, pensant à Betty sûrement endormie de l’autre côté de la porte. Avec son kit du parfait cambrioleur, il pourrait facilement ouvrir la porte et kidnapper le Canari. Il s’en va, décidé à s’en tenir à son plan. La phase 3 est réussie, c’est presque trop simple, un signe du destin peut-être.
Le mariage approche rapidement et je suis de plus en plus fébrile, Damien a relancé sa liste d’invités qui n’en finit pas de s’allonger. Un soir, ayant fait un ultime pointage des réponses à ses nombreuses invitations, il m’indique que le Commandant Linus vient de confirmer sa participation à la cérémonie uniquement. J’évacue immédiatement l’information, tremblante, respirant fort...
Jean pousse la porte d’un fleuriste, il l’a sélectionné avec soin, un artisan doué pour la création et utilisant des fleurs de toute première fraîcheur. Il a un long échange avec une vendeuse expérimentée, qui est vite passionnée par le projet un peu fou de ce drôle de client. Il y a une contrainte forte, tout doit être impeccable et prêt pour être mis en place le jour J vers 12h00, le créneau sera court.. Elle va organiser cette opération de A à Z, un service complet. Son client lui a fourni tout un luxe de détails et paye d’avance sans marchander. Son objectif, surprendre, étonner une amie qui va se marier ce jour là.
Et j’ai un petit moment de déprime en lisant, un mail du directeur de cabinet de l’Elysée, me rappelant à mes devoirs. Nicole est toujours de bon conseil, je l’appelle presque tous les jours et elle me promet de venir quelques jours avant le mariage, ses parents lui ayant proposé de garder ses deux petits monstres.
Je vais la chercher à la gare du Nord et nous tombons dans les bras l’une de l’autre, pleurant de joie de se revoir, comme deux gamines, sur le quai.
On va prendre un café pour papoter sans cesse et lui propose de m’accompagner à la bijouterie Tiffany&Co, rue de la Paix, ayant un reçu un mail étrange de leur part. Nous prenons un taxi, son sac de voyage étant un peu encombrant et il nous dépose devant la boutique.
Un gardien nous ouvre la porte et nous oriente vers une charmante jeune fille qui nous accueille en souriant.
“Bonjour Mademoiselle, je suis Betty Duval, j’ai reçu un mail de votre part me disant de passer à la boutique”. “Oui Madame, je vais voir”
“Il y a trois semaines environs, j’étais en déplacement je n’ai pas pu le voir avant” me tournant vers Nicole, souriante...“C’était sur mon ancienne boite privée, je ne sais pas ce que cela veux dire.. hihi un admirateur peut être?” lui prenant le bras en souriant, heureuse qu’elle m’accompagne.
En patientant, nous admirons les pièces de joaillerie dans les présentoirs, je propose à Nicole de m’accompagner ensuite l’après midi pour le dernier essayage de la robe de mariée.
Une femme d’un certain âge revient de l’arrière boutique, grande classe, bourgeoise et me sourit en s’approchant.
“Bonjour Melle Duval, Annie Montjoie, la responsable du magasin, en effet nous avons reçu une demande étrange, peu habituelle il y a trois semaines, pour une très belle pièce, nous désespérions de vous voir Melle, venez suivez moi…”
Me prenant le bras, elle nous fait asseoir à une table, passe des gants blancs en tissu. Nicole nous suit, curieuse.
Asseyez vous Mesdames.
“Voila Melle, regardez.”
Elle me tend sur un plateau de velours sombre une paire ravissante de boucles d’oreille en or et diamant, je suis surprise, elles sont magnifiques, je les prends délicatement dans les mains, les montre à Nicole... “C’est un amoureux secret ma chérie” elle sourit en admirant le travail d’orfèvre, les prenant en mains
“Heu il y a un petit mot avec, Melle”.
La vendeuse me tend une carte.. je la prends, intriguée :
“Pour mon petit canari...”
Je la laisse tomber, tremblante, un flot de rage dans la tête et je crie, hurle dans la boutique...
“Nonnn salaud...”
Devant la femme qui me regarde comme si j’étais folle, je sors en larmes... tout me revient d’un coup en tête, le sourire de Jean, la parka jaune, le maillot, le baiser avec cette salope rousse... l’inutilité de mon humiliation avec ce nain de jardin...
Nicole regarde la patronne, sourit, la rassure...
”Ne vous inquiétez pas, elle va se calmer, je les prends, je lui donnerai plus tard, merci pour tout madame”.
La vendeuse surprise, reste malgré tout très professionnelle.
“si cela ne plaît pas à Melle Duval, un échange est possible, c’est une pièce exceptionnelle.”
Je tressaute, la main de Nicole sur mon avant bras..
“allez viens ma petite blonde adorée…”
Elle me conduit, sans un mot, me laissant me calmer seule. Je la regarde, mon air est décidé...
”J’en veux pas, tu comprends, c’est fini... je vais me marier…”
Elle m’embrasse sur la joue en souriant...
“Mais oui, bien sur ma puce et si on allait un peu manger, c’est 13 h et je meurs de faim et si on doit aller faire les essayages, tu ne peux pas y aller le ventre vide pas vrai?”
Je lui souris, enfin calme...et on s’installe à la terrasse d’un petit restaurant Je dévore comme quatre, elle me fixe... amusée.
“Comment tu fais ma puce? t’as un secret? t’es toujours mince et tu manges comme une goulue, je t’envie tu sais.. regarde moi, je me surveille sans cesse et je prends tous les jours…”
Je pose ma main sur la sienne, souriante, amusée et flattée de sa remarque.
Je la questionne sur Alice, sur Thomas, elle me détaille son quotidien, me donne mille anecdotes amusantes, je l’écoute, ravie de son amitié de sa présence.
Nous prenons à nouveau un taxi et on arrive enfin rue Condorcet, chez Zimmer, le célèbre créateur de robes de mariée sur mesure. Le majordome de l’entrée nous accueille avec un grand sourire.
“Bonjour Melle Duval, vous allez bien? Monsieur Zimmer va vous recevoir, je le préviens, je crois que la robe est finie, elle est magnifique, vous verrez...”
Je lui souris en passant devant, me tenant au bras de Nicole qui s’émerveille devant les créations de l’artiste.
“Ça doit coûter une fortune tout ça…” elle pouffe en me pinçant le bras. Je ris, amusée de sa remarque. Monsieur Zimmer nous fait signe de le suivre en souriant, visiblement ravi de nous voir.
“Bonjour Melle Duval, la robe est prête, il ne reste plus qu’a l’essayer une dernière fois.. c’est bientôt le grand jour non?”.
“Dans une semaine Monsieur Zimmer”
Je le suis.. Nicole ne peut s’empêcher de plaisanter en voyant la robe sur le mannequin de cire, jaune, magnifique, longue, des plissements incroyables sur la partie basse.
“Vous aidez votre amie madame?” il se retire, me faisant un charmant sourire et je me tourne vers Nicole...
“Alors? elle te plaît? “
Je la questionne du regard. Elle s’abstient de faire un commentaire sur la couleur et me sourit, ravie de me voir heureuse. Je retire la petite robe, de bonne humeur, elle m’aide à la passer, occasionnant un fou rire alors que je m’emmêle les pinceaux et je me recule, enfin en grande tenue.. la fixe, souriante... pivote sur mes talons, elle me tend une paire d’escarpins et je les enfiles, la tête vide, me forçant à être heureuse, essayant d’oublier...me noyant de paroles inutiles, de commentaires futiles.
Nicole repart chez elle le lendemain et me promet d’être là la veille, avec son mari et les enfants, je lui propose de dormir à la maison et on se quitte, le cœur gros.
Laurent me donne quelques jours de congés que j’occupe en réglant les derniers détails, devenant impossible à vivre, Damien encaisse tout avec sa gentillesse et il est d’une patience d’ange avec moi.
La veille du mariage, je vais chercher Nicole et sa petite famille à la gare du Nord. Alice et Thomas me font la fête, son mari est plus réservé mais charmant, discret, un nordiste en fait. Je suis heureuse de les avoir avec moi et nous retournons à la maison, je leur explique le déroulement de la journée, Mairie à 14 heures le samedi puis église vers 16 heures et enfin, grande soirée au Palais Royal, le père de Damien a fait jouer ses relations et a pu obtenir la salle d’honneur, plus de trois cents invités sont attendus. Nicole me sourit, me disant que je suis folle, j’éclate de rire la fait pivoter rapidement sur ses talons ce qui amuse ses deux bambinos. Nous passons la soirée entre nous, Damien est visiblement content de me voir heureuse avec mon amie.
Les deux hommes sympathisent et nous les laissons en fin de soirée, on s’isole sur la terrasse, silencieuses, la nuit est fraîche, étoilée, présage d’une belle journée d’été pour le lendemain.
Nicole me prend la main, souriante.
“Tu te sens comment ma puce?”
Son côté maternel ressort toujours dans les moments intenses et je lui rends son sourire, la rassure et l’embrasse.
“Ma raison me dit que je fais le bon choix...”
Je la fixe de mes grands yeux bleus, l’interroge du regard, elle veut me parler.. mais reste silencieuse... je la regarde, étonnée, elle qui est si volubile habituellement, elle me caresse la main et me tournant le dos, regardant la Seine qui s’écoule, noire, scintillante sous les rayons de lune, elle murmure...
“Écoutes ton cœur ma puce” .
Je ne comprends pas, elle parle doucement, à voix basse, comme si elle ne voulait pas déranger la quiétude de la nuit.
“Que dis tu Nicole?”
Elle se tourne, me sourit à nouveau et m’embrasse..
“Rien ma chérie, rien d’important..Viens, on rentre maintenant...”
J’ai du mal à m’endormir, je me tourne et retourne dans le lit alors que Damien dort profondément, je me lève, en nage malgré la fraîcheur du petit matin et je file sur la terrasse, à pas de loup pour ne réveiller personne, je jette un regard sur la pendule de la cuisine... 5 heure... le jour commence à pointer à l’horizon, il va faire beau, pas un nuage, juste un peu de brume qui serpente le long des verrières du Musée d’Orsay, de l’autre côté de la Seine. Je me repais de cette vision irréelle et allume une cigarette, c’est bien la première fois que je fume à jeun mais j’en ai besoin, je me sens fébrile, inquiète de la journée qui s’annonce...
Alice grogne dans son petit lit, Nicole se lève, la regarde, elle dort du sommeil du juste, blottie contre son frère et sourit, lui fait un bisous de loin et voulant se recoucher, m’aperçois passer dans le hall, en long tee-shirt blanc, elle sourit dans sa tête, me suit du regard et s’approche discrètement, m’observe en train de fumer, lui tournant le dos.
Elle veut sortir me rejoindre mais se ravise... et se retire dans la chambre d’amis, me laissant seule avec mes incertitudes, mon silence.
Je prépare le petite déjeuner pour tout le monde, Nicole arrive la première avec Thomas dans ses bras; il me tend les mains d’un large sourire et je le prends, le serre, ravie de son élan d’affection et Nicole lui prépare le biberon
“Tu as bien dormi ma chérie?” me souriant en testant la tiédeur du lait sur son avant bras
Je la fixe “Oui merci, très bien, je viens de me réveiller” m’asseyant, lui prenant le biberon des mains et le donnant à Thomas qui le tête goulûment en appuyant sa petite tête contre ma poitrine.
“Tu ferais une excellente mère Beth” sourit Nicole en sortant pour aller chercher Alice qui l’appelle de sa petite voix. Armand nous rejoint, sa fille dans les bras et sourit en me voyant donner le biberon à son petit garçon
“Je vois que tout le monde est là” Damien entre à son tour, ravi de me voir faire et dépose un baiser sur mon front.
Deux heures plus tard, le Général d’Urville, en grand uniforme d’apparat, arrive, avec son épouse, charmante, coquette dans sa robe de gala.
Je me sens sur des charbons ardents et Nicole fait ce qu’elle peut pour me faire rire et finalement elle y arrive bien, me faisant un peu oublier la tension qui est palpable à l’approche de l’heure fatidique. La maquilleuse arrive avec un quart d’heure de retard et se fait passer un savon par la mère de Damien qui est aussi fébrile que moi.
Nous restons dans la chambre toutes les deux, elle s’occupe de ma petite personne, je me laisse faire, frémissante, essayant de vider ma tête de toutes mes questions qui se bousculent.
“C’est le moment de t’habiller ma chérie.” Nicole, entre, un bon timing avec la fille qui me regarde, l’air satisfaite du résultat. Je la remercie d’un large sourire en me voyant.. belle maquillée avec soin, la parfaite petite poupée de luxe que je m’apprête à devenir et je me lève, retire le long tee-shirt blanc, dépose un baiser sur le front de Nicole
“Je suis à toi ma chérie..”
La laissant m’habiller, elle sourit, place bien la petite guêpière sur ma taille fine. Je ris sottement alors qu’elle soupèse mes seins avant de les placer correctement dans les balconnets...
“Grr je suis jalouse!! t’es trop belle ma puce!!”
Je pouffe de rire... et l’aide, relevant le pied droit, puis le gauche et elle roule la petite culotte blanche, en voile fin, d’un incroyable touché.
Elle ne peux s’empêcher de rire en me tapotant les fesses et j’enfile moi même les bas blanc, en soie sur mes longues jambes... lui souriant, en les agrafant aux jarretelles. Je recule après avoir enfilé les délicats escarpins de cuir jaune et m’offre à son regard, souriante...
“Hum charmante et coquine ma chérie... allez vient, un peu de sport maintenant ma puce…” en prenant la robe compliquée et m’aidant à la mettre... je ris alors que, cette fois, c’est elle qui se mélange les pinceaux et nous partons toutes les deux d’un grand éclat de rire qui s’entend du salon.
Elle recule pour mieux m’admirer, sourit en me voyant placer le petit diadème sur mon le front...
“Attend ma puce, il manque quelque chose...” je la regarde, intriguée alors qu’elle fouille dans son petit sac à main... et elle s’approche, mystérieuse, souriante et pose sa main sur mon oreille droite. Je tressaute, surprise et frissonne, réalisant ce qu’elle est en train de faire.
Elle me susurre à l’oreille “Elles te vont bien et tu dois les porter ma chérie”. Je tremble, les larmes aux yeux et l’embrasse... “Merci Nicole...”
‘Vous êtes prêtes les...” Damien, stoppe net, reste sans voix en me voyant. je lui souris, lui fais une charmante révérence en baissant les yeux vers le sol. Il déglutit et vient me prendre la main. “T’es... t’es...” il cherche ses mots, je ris et le fais taire en posant mes lèvres sur sa bouche.
Mon futur beau père, en est d’un compliment, rare dans sa bouche et je l’en remercie du regard en lui prenant le bras alors que nous nous apprêtons à sortir, les chauffeurs des limousines loués nous ayant appelé au téléphone.
La petite équipe de l’Artisan Fleuriste s’introduit dans l’immeuble. Tout fonctionne comme prévu, un jeu d’enfants. Le concierge les attend comme convenu avec Jean, un copieux pourboire ayant levé toutes ses craintes.
Il n’y a personne. La responsable avait prévenu sa petite équipe, le client devait être un ancien militaire, un peu spécial, pas regardant à la dépense, un maniaque du jaune en plus. Les deux jeunes gens en bas installent dans l’entrée de l’immeuble un bonne douzaine de bouquets, tous des fleurs jaunes, chaque bouquet d’une variété différente.
Les deux autres prennent l’ascenseur et recouvrent l’entrée de l’appartement jusqu’à l’ascenseur de pétales de rose jaune pâle. Ils avaient passé une bonne partie de la matinée à effeuiller un monceau de fleurs. Ils se replient vers l’ascenseur, descendent, toute l’équipe disparaît, contente de la réussite de l’opération. Jean surveille de loin, dans la rue et voit la camionnette disparaître. Il était temps deux limousines arrivent. Il s’éclipse lentement.
Devant ce déploiement protocolaire, une boule se forme dans sa gorge. Lui qui était surnommé, le sniper, plus à l’aise dans la préparation et l’action à longue distance, allait devoir aller au contact. Osera-t-il, saura-t-il le faire ?
Tranquillement, il se dirige à pied vers la Mairie du 1er Arrondissement. Sur le trajet, il récupère chez un fleuriste, sa commande, un bouquet parfaitement arrangé de deux douzaines de roses jaunes. Il avait déjà repéré un point d’observation parfait, un peu en hauteur, lui donnant une bonne vue sur l’entrée de la Mairie, là où le véhicule de la mariée devrait s’arrêter, tout en restant à l’écart.
Arrivant, sur la place du Louvre, il est surpris par la quantité de personnes, se pressant devant la Mairie. Leurs tenues ne laissent pas de doute, ils sont tous là pour un grand mariage mondain. Il sent une boule se former dans sa gorge. Il sourit au mime qui assure le spectacle et lui parle à l’oreille “ils arrivent”, jetant un regard amusé vers le funambule qui s’active sur son portique. Satisfait de lui il s’éloigne, le ventre noué, rejoindre son poste d’observation.
Damien ouvre la porte et sursaute en voyant le palier couvert de pétales jaunes et sourit dans sa tête, se tourne pour me laisser passer.
Je frissonne... reste sans voix à la vue de ce parterre, je me crispe au bras du militaire, tremblante, me sentant défaillir, jetant un regard affolé vers Nicole qui me sourit, les larmes aux yeux. Nous prenons l’ascenseur et la porte s’ouvre sur une myriade de jaune. Je pousse un petit cri de surprise, l’entrée cossue de l’immeuble est ornée de bouquets, une arche, en fils de fer, recouverte de myosotis, de tulipes, de roses une variété infini de jaune me fait tourner la tête et je manque de m’évanouir, me retenant de justesse à Nicole.
Mon cœur palpite, s’emballe, je tremble, affolée, les larmes aux yeux.
Damien, Armand éclatent de rire. “Ben dit donc Damien, ils ne font pas les choses à moitié au journal” fait Armand en s’essuyant les larmes de rire.
Je reste silencieuse, me tenant à Nicole qui a du mal aussi à rester calme.
“Heu monsieur D’Urville, il faut y aller, on risque d’être en retard” Le chauffeur me sauve la mise et on s’engouffre dans les limousines... Je tremble, cherche des yeux Nicole qui s’installe dans l’autre voiture avec ses enfants...
Damien pose sa main sur la mienne, me rassure, me sourit. La mère de Damien me tend un bouquet d’iris et d’impatiens en me souriant
“Tenez ma chérie, elles vous vont à merveille, le jaune vous va à ravir d’ailleurs, pas vrai chéri?” se tournant vers son fils.
La circulation est fluide et les deux limousines se garent devant le parvis de la Mairie, déjà noir de monde, des touristes, des badauds et quelques deux ou trois gros groupes qui attendent, visiblement des invités de différents mariages qui doivent se dérouler dans la foulée du notre, un funambule, tout de jaune vêtu, fait son show et un mime vient m’ouvrir la portière... jaune également. Il me tend la main pour m’aider à m’extraire de la limousine, et tel un magicien, fait sortir du col de ma robe une cocotte en papier jaune, il me la tend puis s‘éclipse dans la foule. Je tremble, gardant cette cocotte comme un précieux cadeau, sortant, tenant la longue robe de ma main gauche, gantée de dentelle blanche... Je fouille la foule de mes yeux bleus, tremblante, le cherchant, j’ai l’impression que tous voient mon coeur qui palpite, ma poitrine doit se soulever de façon obscène, j’en rougis, mal à l’aise en prenant le bras de mon beau père, me laissant conduire comme une automate, j’ai le sentiment de ne plus rien contrôler...
Laurent s’approche, accompagné de Clémenté.. un large sourire aux lèvres.
“Merci Laurent, il ne fallait pas pour les fleurs.. c’est trop..” Damien le remercie et l’embrasse virilement.
“Heu mais c’est normal...”
Il ne comprend pas trop la réaction de son collègue.
“Moi, si vous permettez, j’embrasse la mariée, elle trop mimi en jaune, una canarino piccolo” Clémenté me prend par la taille pour m’embrasser sur les joues.
Nicole prend ma main, me rassure
“Tout va bien se passer ma chérie..”
Me faisant un tendre bisous sur la joue... elle voit bien mon état, je fais un effort surhumain pour lui rendre son sourire et me laisse conduire par mon beau père, qui respectant à la lettre le protocole prévu, m’amène à pas lent vers les escaliers d’honneur de la mairie, suivie des autres invités qui s’empressent derrière nous. Je parcours un à un les invités du regard, me laissant conduire, incapable de résonner, la tête vide, lourde, une boule au ventre.
Un premier mariage a pris du retard et nous attendons dans le grand hall, un brouhaha empli la grande pièce et j’ai du mal à voir les visages, tout est flou devant mes yeux, une espèce de brume les entoure, c’est le petit matin, la nuit se retire discrètement, laisse la place à ce brouillard, j’ai le sentiment d’être toujours à la maison, sur la terrasse, de ne pas être là, de ne pas être dans mon corps et je me vois au bras du militaire strict.
Damien discute avec sa mère, tous semblent distants.
Je veux parler à Nicole, lui dire ce que je ressens mais aucun son ne sort de mes lèvres, je reste immobile, un sourire figé aux lèvres. Le brouhaha s’’amplifie, je ne distingue plus aucun son, tout se brouille dans ma tête.
Jean voyant les invités se diriger vers le hall de la mairie, s’avance lui aussi, masqué dans le flot.
Il répète dans sa tête “Qui ose, gagne … Qui ose, gagne …”.
Ça bouge enfin, je suis comme soulagée et nous montons au 1er étage... la grosse porte s’ouvre dans un grincement infernal. Je me tiens au bras du père de Damien, il me supporte plus qu’il ne me guide, et recule, me laisse, j’ai du mal à rester debout, Damien me prend le bras, je lui souris faiblement, je ne comprends pas ce qu’il me dit à l’oreille, et je devine, à son tendre baiser sur ma joue, qu’il essaye de me rassurer.
Perdu dans ses pensées, Jean ne se rend pas compte que le hall s’est quasiment vidé, au profit de la salle des mariages au premier étage. Il réajuste rapidement son uniforme, vérifie la position de son sabre, glisse sa casquette sous son bras et tient d’une main assurée le bouquet. Un dernier coup d’œil dans la glace, cela bien longtemps qu’il n’avait pas ressemblé à un pingouin endimanché.
Il monte les escaliers d’un pas ferme, un peu inquiet dans sa tête. Il imagine la réaction épidermique et bien justifiée du canari transformé en tigresse blonde, avec en tête l’image du baiser sur la bouche, devant 6 millions de téléspectateurs. Les bons moments sur le bateau, le bain improvisé et d’autres pénibles, les horreurs en Serbie, tout se bouscule dans sa tête, et il avance, gravit les marches une à une. Il a décidé d’aller jusqu’au bout. Et ces chaussures de la Marine, neuves qui claquent sur le marbre. Il voit au travers des portes grandes ouvertes de la salle des mariages, le maire finit de réciter le texte réglementaire et va recueillir le consentement des deux époux. La salle est pleine, tout le monde est attentif.
Le maire approche, je le distingue à peine dans le brouillard et il fait un discours que je n’entends pas. Je décolle à nouveau de mon corps, je suis collée au plafond, ma robe flotte dans l’air, je suis triste, prise de tremblement, parcourant de nouveau les invités, le cherchant, fouillant leurs âmes; certains prennent des photos de cette si jolie mariée en jaune que j’aperçois, se tenant au bras de son futur mari, bien droite, semblant écouter le maire qui débite un discours de circonstance.
Nicole me regarde fixement, elle veux me parler, elle est mon témoin de ce mariage que je désirais tant et que je suis en train de subir, ses lèvres bougent, je ne la comprends pas.. la fixe... affolée...
“Je suis là... regarde au plafond... ne regarde pas la mariée, ce n’est pas moi.. Nicole, je suis là...”
Je lui parle dans ma tête... elle n’écoute pas, continue de fixer cette poupée blonde qui sourit sottement au bras de son fiancé...
Je pleure, impuissante à me faire comprendre.
“Damien d’Urville, acceptez vous de prendre pour épouse Betty Duval ici présente, pour le meilleur ou pour le pire ?” . Le maire nous regarde, souriant.
La réponse de Damien, une seconde qui dure un temps infini, je tremble, le supplie du plafond, ils se regardent, se sourient, il lui prend la main tendrement... La mère de Damien pleure en regardant cette scène touchante, ils sont beaux, jeunes...
“Oui je le veux...” des applaudissements... le maire se tourne vers cette bimbo. Je la hais, elle sourit sottement, mon dieu qu’elle est conne cette fille !
“Betty Duval... acceptez vous de prendre pour époux Damien d’Urville ici présent, pour le meilleur ou pour le pire”... que dit il? sa voix est si lointaine... si faible, je ne comprends rien... Elle, je, regarde fixement Nicole, ma copine, sa copine... je hurle à l’aide, au secours... elle la fixe en silence... Plus de bruit, plus personne ne murmure dans son dos, je suis de nouveau elle... je sens sa présence, sa respiration, le coeur palpite, il veut exploser, “Betty?”. Je regarde le maire.. les yeux dans le vague....
Le silence, un silence assourdissant... je sens tous ces regards sur ma petite personne, je suis folle, je fixe Nicole, elle me parle, sans parler, ses lèvres bougent, me disent quelque chose...On entend plus la respiration de chaque invité, personne n’ose parler, tous retiennent leur souffle, restent immobile accrochés à mes lèvres, le silence est pesant.
Jean continue d’avancer rentre dans la salle, le claquement des talons résonne dans ce silence, le maire d’abord lève la tête interloqué, puis tout le monde se retourne vers l’entrée se questionnant sur qui est cet intrus en grand uniforme de la Marine Nationale, avec son grand bouquet de roses jaunes. Il arrive à donner une image de force tranquille, mais dans sa tête, il se dit que si il s’est trompé sur les sentiments de Betty, si il a mal interprété sa réaction à ses surprises, alors la fureur d’une blonde quand on lui sabote son mariage, il tremble à cette idée et il n’ose même pas imaginer sa honte devant tout ce beau monde, le maire l’expulsant manu militari avec l’aide des camarades du général d’Urville. Il continue, remonte lentement, sans hésiter, le couloir au centre de la salle, jusqu’aux deux mariés.
Des pas, fermes, assurés, dans mon dos... je m’accroche à Nicole, la vois qui regarde dans le fond, son sourire rayonne... tous fixent l’entrée, je ne bouge pas.. tétanisée... immobile... non.. ce n’est pas possible.. ne bouge pas Betty, ne te tourne pas... sa présence, il est là, dans mon dos, je le sens, je le sais... ne tourne pas la tête, dit oui, hurle oui... que tout finisse, que cela finisse... le maire s’impatiente, ses yeux dans mon dos... replace son regard sur elle, sur moi...
Damien, comprend, il lit dans mon coeur, sa main se fait pressante sur mon bras, puis se retire, las, vaincu, il abandonne, il le sait, me fixe, son regard. Sa main se retire, je suis libre, légère.. je flotte à nouveau, heureuse, rayonnante...
“Excuses moi... je ne peux pas... je ne peux plus... “ et je fixe Nicole... comprends enfin ce qu’elle me dit...”écoutes ton coeur...” oui.. merci… oui Nicole, je l’écoute... je le sais depuis le début... merci mon amie, mon amie de toujours... je t’aime... et je tourne la tête lentement, tremblante, en état d’apnée....
Je pivote sur mes talons, le ventre noué d’une peur atroce, j’ai mal partout, le brouillard se lève devant mes yeux, un soleil rayonnant, je ne vois que lui qui approche, comme dans un rêve.. il est là... enfin.. je l’attendais depuis si longtemps, je suis figée alors qu’il me prend la main et je murmure faiblement, tremblant comme une feuille..
“On va où? le Verdon ou le Chili?” le fixant, les yeux emplis de larme, tétanisée par l’émotion
“Le Verdon d’abord, Betty, puis pour la suite, nous déciderons ensemble.” et il pose un baiser enflammé sur mes lèvres entrouvertes, devant une assistance sous le choc et un Maire stupéfait. Il a un bref regard pour Damien, un brave gars, très sport, se promettant de l’appeler à froid. Le cœur enfin léger, il me soulève par la taille et m’emporte en dehors de la salle...
FIN
Diffuse en direct !
Regarder son live