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Joyeux Anniversaire Peter

Chapitre unique

Trash
17 février 2029, une heure du matin, Port au Prince, Haiti.
Il fait nuit à Port-au prince, comme d’habitude à la rue Claircine, une ombre se profile sur les murs. C’est celle d’un homme, ou plutôt de ce qu’il reste désormais de lui. Il cherche une galerie où dormir. L’individu porte un pantalon rapiécé qui n’a pas été en contact avec l’eau depuis des mois. Enfin parfois avec l’eau de pluie lors des soirées où il n’a pas pu trouver une galerie à temps. Il a l’air jeune, mais il marche en titubant, le dos courbé sous le poids des regrets et de la nostalgie d’une période de sa vie qui lui semble si lointaine désormais. Les neurones endormis par l’alcool, il tire une cigarette de sa poche et commence à fumer. Il est dix heures du soir.
Aujourd’hui est 17 février 2029, jour de son 26 ème anniversaire, Ti Pitè dormira le ventre vide car il s’est servi des derniers billets qui résultaient de sa journée de mendicité pour s’acheter une boîte de cigarettes après avoir baisé une ancienne connaissance.Ti Pitè a faim, il a soif, d’eau, de vengeance, de sang, il a froid. La mort est proche, elle viendra la chercher ce soir, il le sait. Cette maudite syphilis aura fini par avoir raison de lui. Il lève les yeux vers le ciel, contemple les étoiles et se demande si Dieu existe vraiment. Il ramasse une pierre et la lance vers le ciel de toutes ces forces, espérant dans le délire de son ivresse atteindre le Dieu. Mais ce dernier reste muet, plongé dans son sommeil éternel.
La pierre lancée par Ti Pitè, avait pour objectif de réveiller notre supposé créateur. Elle réveille en effet quelqu’un, mais ce n’est que Mme Christiane qui est tirée de son sommeil à cause du fracas causé par la chute du projectile sur l’amas de tôles qui sert de toiture à sa masure. Son bébé de trois mois, Gérard, se met subitement à pleurer.
— Aller vous faire enculer bandes de loup-garous. Vous voulez dévorer mon bébé?
Ti Pitè quitte le quartier en courant, fuyant la voix de la vieille marchande de charbon qui commence à faire étalage de toute sa science de mots grossiers. Croyant avoir affaire à une bande de régiments, elle combine les injures dédiées à leurs marraines en passant par leurs mamans.
Ti Pitè rit, chose assez rare dans son existence si fade. Il s’assied sous la galerie de l’ancien député Jeudi. Il veut mourir ici, sur la galerie du responsable de ses malheurs. Il jette sa cigarette pour en allumer une nouvelle et se remémore son passé.
Pour comprendre la situation d’un être humain, il faut remonter le fil de sa vie, revenir à la source de son existence. Et ti Pitè n’a pas toujours été ti Pitè.
17 février 2003, hôpital Canapé-vert, 6h 37 du matin, Port au Prince, Haiti.
Walter Tardieu fait les cent pas dans la salle d’attente. Il est anxieux, sa femme est en train d’accoucher dans la salle voisine. Les cris de douleur de la future mère lui parviennent, il a peur, il n’a pas voulu assister à l’opération. Sa mère est morte à sa naissance, il en a gardé un traumatisme, une phobie des accouchements.
Perdu dans ses pensées, il ne remarque pas qu’un des infirmiers est sorti de la salle d’intervention et est en train de l’appeler. Il ne se rend compte de la présence de l’homme que lorsqu’il lui tapote l’épaule.
— Monsieur Tardieu.
Il se retourne.
— Oui, répond-il, impatient.— L’accouchement a été un succès. Vous êtes le père d’un garçon de sept kilos.
Walter Tardieu saute de joie dans le long couloir de l’hôpital et se rend immédiatement vers son épouse Lucheny. Après avoir pris le bébé dans ses bras et embrassé sa femme, il remet l’enfant dans son berceau.
— Lucheny ma chérie, c’est le plus beau jour de ma vie. Comment allons nous l’appeler ?— Peter
***********
17 février 2015, Collège Saint-Louis de Gonzague, 8h 39 du matin.
— Bonjour Monsieur et Madame Tardieu. Veuillez-vous installer.
Le couple s’installe de l’autre côté de la table, sur les sièges faisant face à celui du directeur.
— Monsieur Tardieu, si je vous ai convoqué aujourd’hui c’est pour vous parler de votre fils.— Il a fait quelque chose de grave ? demande le père en arquant les sourcils.— Non non, loin de là, répond le directeur avec un large sourire. Peter est le meilleur élève de sa salle, cela fait quatorze longues années que je suis directeur de ce collège et c’est l’élève le plus brillant et appliqué qu’il m’ait été donné de voir.
Les Tardieu se regardent en souriant, fiers de leur unique fils, tandis que le directeur continue son discours.
— Je vous ai convoqués aujourd’hui car il est plus que nécessaire de faire en sorte qu’il aille aux examens officiels dès cette année.— Vous voulez qu’il saute une classe ? Demanda Lucheny.— Oui, votre fils n’a que douze ans mais il est est un génie. Ce serait une perte de temps que de le laisser faire la cinquième année. Il connaît déjà toutes les notions et je pense qu’il est prêt pour un nouveau challenge. Qu’en dîtes-vous ?— Mais c’est une excellente nouvelle, s’exclament en même temps les parents de Peter.
Walter se lève pour serrer la main du directeur.
— Merci d’être passé monsieur Tardieu. Peter est déjà relâché, vous pouvez passer le récupérer près du terrain de basket.— Non, non, merci à vous d’offrir cette chance à Peter. Nous allons l’emmener au champ de Mars et au cinéma, c’est son anniversaire aujourd’hui.— C’est un bon garçon. Il a de l’avenir devant lui.
Les trois Tardieu quittent le collège, direction la pâtisserie pour acheter le gâteau et les douze bougies que Peter soufflera ce soir. Il est impatient et content d’être entouré de ceux qu’il aime.
*********
17 février 2020, demeure des Tardieu, 7 heures 24 du soir.
— Joyeux anniversaire, Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire Peter, Joyeux anniversaire.
Les quelques invités ont fini de chanter avec la famille. Peter est aux anges, c’est son 17 ème anniversaire et son père lui a acheté une motocyclette. Il a hâte que demain arrive afin de pouvoir la montrer à ses condisciples au collège.
L’assistance se tait, Walter Tardieu passe devant en compagnie de Lucheny, micro en main.
— Peter, mon fils, viens !
L’adolescent rejoint son père et sa mère sous les applaudissements des invités.
— Peter, mon fils unique fête aujourd’hui son dix-septième anniversaire. Je remercie Dieu et Lucheny mon épouse de m’avoir donné ce cadeau merveilleux. Il est le seul lauréat de sa promotion depuis qu’il est entré au Collège, il a aussi été lauréat national en sixième année.Peter, tu nous combles de joie chaque jour ta mère et moi, nous sommes vraiment fiers que tu sois notre fils. Les enfants comme toi sont l’avenir du pays. Joyeux anniversaire fiston, conclut-il en prenant le garçon dans ses bras.— Merci papa
********
17 février 2024. Rue Claircine, 9 heures du soir.Peter a aujourd’hui vingt et un an. Cela fait trois ans que ses parents sont morts. Trois ans depuis cette fameuse nuit du 17 février 2021.
Aujourd’hui c’est son anniversaire, ce soir personne ne l’emmènera au champ de Mars, personne ne lui achètera de motocyclette. Les bougies sur les gâteaux de son enfance ont fait place à la bougie qu’il a volée chez une marchande à midi afin de s’offrir le luxe de passer au moins une heure hors des ténèbres. Les livres de Justin l’Hérisson, Frédéric Toby Marcelin qu’il avait l’habitude de lire ne sont plus que souvenirs.
Peter n’existe plus. Ti Pitè est né. C’est sous ce sobriquet que le connaissent toutes les marchandes de Port-au-Prince à qui il a l’habitude de mendier quelques gourdes pour subsister dans la rue. Peter, espoir de la république, est devenu Ti Pitè, un fantôme du passé errant à travers les rues de Port-au prince. Beaucoup de personnes ignorent son histoire, le vieux Toto, lui aussi mendiant de profession, répète souvent à qui veut l’entendre que Ti Pitè serait en réalité un homme né de parents haïtiens sur la frontière entre la Bolivie et la Chine. Ce à quoi quelques rares passants ayant été à l’école répondent parfois.
— Espèce de fou, ces pays n’ont pas de frontière commune.
Ti Pitè connaît désormais la faim, la fin de sa vie est proche, il le sent, il le sait. Il dit souvent qu’il ne vit pas, mais qu’il respire. La barque de son existence est emportée par les vagues de la vie vers des rivages incertains. Il a eu la syphilis d’une fille de la cité qu’il fréquente. Il est complètement ivre ce soir, mais malgré tout il essaye tant bien que mal de se souvenir de tous les détails de cette maudite soirée du 17 février 2021. Il a eu le temps d’entendre le nom du responsable de son malheur avant que les tueurs ne s’en aillent et il se vengera un jour. Une lueur maléfique passe dans ses yeux.
3 ans plus tôt, 18 février 2021, 5 heures du matin.
La majorité des radios du pays sont branchés sur la radio Relax FM afin d’écouter Toby. Ce dernier a cependant la fâcheuse habitude de débuter l’émission par toute une litanie de prières et de discours bizarres. Les auditeurs y sont habitués mais le suspense est grand. De nouveaux cas de kidnapping ont été enregistrés hier. J’augmente le volume de ma radio tandis que ma femme Norah noue ma cravate. Elle me taquine à propos de mon gros ventre d’ancien député. Je ris et je m’affale sur mon fauteuil.
Elle s’agenouille devant moi et sort ma bite qui durcit un peu sous ses doigts experts. Elle lèche mon dard avec passion tout en me malaxant les bourses. Sa langue me fait frémir. Je dois l’avouer, ma femme est une suçeuse expérimentée. Elle lèche mon gland avec gourmandise, je lâche un gémissement. Elle me regarde dans les yeux tout en continuant de pomper ma verge avec vigueur, à ce rythme-là je ne tarderai pas à tout lâcher.
— Lève toi Norah.
Comprenant mes intentions, elle se lève et se cambre contre la table, qu’est-ce qu’elle a un sacré cul. Je lui assène une tape puissante dans les fesses, chose qu’elle adore. Je la fais languir un peu en frottant ma verge contre sa chatte qui ne demande qu’à être investie.
— Salaud ! Cesse de me faire attendre et baise-moi comme il... Ohh ouiiiiii
Mon premier coup de boutoir l’interrompt, lui arrachant un long râle de plaisir. Elle se cambre un peu plus et tend ses fesses vers l’arrière, de façon à mieux m’accueillir en elle. Je continue de la saillir durant quelques minutes. Minutes pendant lesquelles elle crie son plaisir, au risque de réveiller tout le quartier.
— Oh ouiiiii... vas-y... Baise-moi... plus fort... salaud ! Défonce-moi avec ta grosse queue...
Je ne me fais pas prier et je continue de faire des allers-retours de plus en plus puissants. Je sais que je ne vais pas tarder à éjaculer. Alors sans crier gare je me retire et me plonge dans son cul !
— Oh le salaud ! crie-t-elle de douleur.
Ma femme adore la douleur, elle me répète souvent que la frontière entre la douleur et le plaisir est étroite. Après quelques secondes, la douleur fait place au plaisir, elle me crie de m’enfoncer encore plus en elle alors que je suis tout au fond et que mes couilles sont en train de frapper ses fesses à chaque coup de reins. Entre temps, elle se caresse le clito et se doigte avec sa main gauche. Cette pénétration digitale, de concert avec ma bite, finit par l’achever et elle se laisse emporter par un orgasme dévastateur en arrachant la nappe qui recouvrait la table. Quelques secondes plus tard, je me vide dans son cul en poussant des râles de plaisir. Nous nous écroulons sur le sol, vidés de nos forces.
Après la publicité, le journaliste décide enfin de commencer avec les informations à la radio.
— Paysans paysannes du terroir bonjour. Bonjour Savane Zonbi, bonjour Marbial, bonjour Cochon gras, mon quartier d’origine. Nous sommes avec vous ce matin pour vous apporter les informations du jour sur radio Relax FM.
Tandis qu’il parle, certains se préparent pour aller à l’école, d’autres se préparaient pour aller travailler. Tous écoutent cependant, au risque d’être en retard, les choses bizarres qu’ils disent avant d’enfin daigner commencer à informer la population.
Après une litanie adressée à la population dans une variante de la langue anglaise traduite mot à mot, il commence à parler des kidnappings du jour précédent. Un détail retient cependant mon attention.
— Hier, 17 février à 7 heures du soir dans la région de Pétion-ville, un couple a été assassiné par des bandits alors qu’il rentrait avec leur fils lors d’une tentative de kidnapping. Il s’agit de Walter et de Lucheny Tardieu, ils ont reçu sept balles. Leur fils, âgé de 17 ans, était assis sur le siège arrière, ce qui explique pourquoi il n’a pas été touché. Lors de l’arrivée des secours, le mari était vivant, mais il a fini par succomber à ses blessures sur le chemin de l’hôpital.
Je ferme immédiatement la radio. Putain ! Junior a encore ignoré mes ordres. Prétextant un appel du bureau je sors dans la cour pour l’appeler. Le soleil éclaire ma peau de ’’mulâtre’’ comme nous appellent les gens du peuple.— Junior, que se passe-t-il bon sang ?— Allo patron. La ville est sens dessus-dessous.— Men qu’est-ce que j’en ai à foutre que la ville soit sens dessus-dessous. Dépêche-toi d’arranger cela. Je t’avais dit de ne pas tenter de kidnapper les gens aisés sinon ça finirait par se retourner contre nous.— Nous n’étions pas au courant patron, de toute façon ils sont déjà morts. Il y’avait un gamin avec eux, devrait-on aller le tuer aussi. — Ahhh non, laissons le vivre. Il ne risque pas de nous causer de problème à l’avenir. Et Junior. Si tu ne peux pas diriger mon entreprise criminelle, dis-le-moi. C’est assez simple. — Ohh patron. Je suis votre bras droit au sein du cartel depuis plus de cinq ans, je vous promets que tout rentrera dans l’ordre.— Je l’espère Junior, je l’espère.
Je raccroche. Cette situation peut échapper à mon contrôle, je dois prendre une décision. Il faut du changement dans le cartel, Junior doit mourir. Je prends mon téléphone et j’écris à Rachid, son bras droit.
— Rachid, Junior commence à causer des problèmes.
Je reçois presque instantanément sa réponse.
— OK patron.
Assis sur mon fauteuil 3 heures plus tard. J’apprends à la radio que la police vient de retrouver le corps criblé de balles de Junior Catolin, recherché pour vol à main armée et meurtre avec préméditation.
Un sourire diabolique éclaire mon visage.
9 ans plus tard, 17 février 2030, 8 heures 36 du soir. Demeure de l’ancien sénateur jeudi.
Il pleut, l’orage fait rage. Je me suis terré dans ma chambre depuis la disparition de mon fils survenu ce matin.
Sa mère pleure, j’essaie de demeurer fort mais je ne tarderai pas à lâcher prise et à verser des larmes comme elle.
Pour la première fois je ressens le sentiment que les parents des victimes de mon gang ont l’habitude de de décrire à la radio. Cette angoisse, cette peur incontrôlable de ne pas voir son enfant rentrer à la maison.
J’ai toujours pensé que le karma n’existait pas, pourtant je suis bien obligé d’admettre le contraire ce soir. 9 ans jour pour jour depuis que Junior a tué les parents de cet adolescent. Ce même garçon retrouvé mort sur la galerie de ma maison il y a exactement un an de cela.
Comment l’appelait-on déjà? Ah oui. Ti Pitè. Le fils des Tardieu devenu mendiant, on aurait tout vu. Mais Ti Pitè est mort et enterré. La syphilis à ce qu’on dit. Il fréquentait les putes de la cité d’après les voisins qui l’ont trouvé le matin après sa mort. Je l’ai enterré à mes frais, je lui devais bien ça après la mort de ses parents. Mais bon, ce n’était qu’un dommage collatéral, une perte parmi tant d’autres. Parfois mon fils me dit qu’il rêve qu’un mendiant le poursuit dans son sommeil en lui criant joyeux anniversaire.
Eh oui, comble de l’ironie, mon fils est né lui aussi un 17 février. Il a cinq ans aujourd’hui.
J’ai eu peur dès l’instant où le directeur de son école m’a appelé pour me dire qu’il avait disparu de l’école aujourd’hui. Et moi qui me préparais à l’aider à souffler sur ses dix bougies. Ti Pitè est mort, mais à chaque fois que je pense à lui j’ai un mauvais pressentiment.
On sonne à la porte. Je me lève de mon lit. Ça doit être la police, ils viennent probablement prendre ma déposition.
J’ai déjà contacté Rachid, il dit que les autres chefs de gang ont déclaré qu’aucun d’entre eux n’avaient touché à mon fils.
Je marche rapidement, je descends les marches par trois, que dis-je ? Par cinq. J’arrive devant la porte de l’entrée et j’ouvre. Il n’y a personne. Je vais fermer lorsque je remarque un colis sur le seuil, une petite boîte rectangulaire.
Je la prends pour la poser sur la table. Je prends des ciseaux pour couper les adhésifs et je l’ouvre.
À l’intérieur se trouve la tête de mon fils avec un billet sur lequel sont inscrits ces quatre mots qui me hantent encore aujourd’hui.
Joyeux anniversaire
De Peter.
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