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Julie et Mariam

Chapitre 4

Jour 2 - Mardi

Erotique
Le réveil sonne. J’ouvre un œil avec une impression de lendemain de fêtes. Sans un bruit, je me lève, l’idée de préparer le petit-déjeuner pour surprendre mon invitée est très excitante, mais à peine entrée dans le couloir, une odeur de café m’interpelle. Dans la cuisine, Mariam est déjà là, habillée, maquillée et débordante d’énergie. Il n’est pas sept heures !
— Bonjour, Julie, bien dormi ?
Elle me gratifie d’un sourire éclatant et vient à ma rencontre pour m’effleurer la joue d’un baiser ; puis, d’un signe de la tête me montre un sachet en papier sur le bar.
— Je me suis permis de préparer le petit-déjeuner, cela ne te dérange pas ?— Heu, non ! balbutié-je, décontenancée.— J’avais envie de croissants ce matin, pour une fois que j’ai du temps. Sers-toi, ils sont délicieux.
Cette femme est un vrai cyclone. Elle a même trouvé le temps de descendre à la boulangerie. Depuis quand est-elle levée ? J’ai l’air de quoi avec mon haut de pyjama Snoopy trop grand et ma coupe de zombie ? Autant la journée, j’essaye d’être sexy, autant la nuit, la célibataire en moi se lâche. Dans un brouillard diffus, je m’assieds mollement sur un tabouret de bar où mon café m’attend. Bientôt, un sentiment étrange se saisit, quelque chose a changé dans cette pièce et j’ai beau chercher, je ne parviens pas à déterminer quoi.
— Merci. Depuis combien de temps es-tu debout ? dis-je dans un bâillement félin.— Six heures, pourquoi ?
Elle s’arrête, surprise et je me rends compte de la bêtise de ma question : c’est sûrement son quotidien de mère de famille.
— Pour rien, notre session commence à neuf heures.— C’est une heure normale pour moi. Je ne sais pas si c’est le lit ou l’ambiance chaleureuse de ton appartement, j’ai dormi comme un bébé, dit-elle en papillonnant des cils. Ils sont bon ces croissants, hein ?
Cette vision me scotche sur place, je reste la bouche ouverte comme une andouille sans avoir le temps de répondre, ma charmante invitée pratique une volte-face et quitte la cuisine, accaparée par son téléphone. Je sens que j’ai raté un truc là !
— Ah, c’est l’heure. Excuse-moi, je dois appeler mes amours.
Elle s’assied dans le canapé et, très vite, je l’entends râler après son smartphone.

— Bonjour, les filles, pourquoi refusez-vous mon appel vidéo ? Qu’est-ce que je ne dois pas voir ?— Heu, rien maman, on est en soutif ! — Oui, bien sûr ! Quand je rentre, tout sera nickel, on est d’accord ?— Oui, maman. Quelle question ! — Tout va bien ?— Oui, maman, reprennent les deux filles en chœur. Arrête de t’en faire, on n’est plus des gamines. — Mouais, on en reparlera quand je rentrerai ! Et n’oubliez pas : les capotes sont dans le tiroir de droite du buffet.
Je manque de m’étouffer avec mon croissant que je vaporise sur le bar. À l’autre bout de la ligne, les jumelles crient à l’outrage, au scandale.
— C’est ça, prenez-moi pour une truffe ! Allez, les filles, ne traînez pas, sinon, vous risquez de rater le tram. Bisous, mes amours.— Bisous, maman, répondent-elles en chœur.
Cette liberté de ton me laisse sans voix. Mariam est à l’aise dans son époque. Tout sourire, elle revient s’asseoir à côté de moi.
— Les chiens ne font pas des chats et je ne veux pas retrouver mes chéries enceintes à leur âge. Pas question d’installer cette tradition dans la famille.— Tu as parfaitement raison, maman-poule !
Mariam me regarde, étonnée. Je lui souris à mon tour et finis mon café en silence.
— Cathy ne sait pas que j’ai retrouvé un préservatif sous son lit le mois dernier, me confie-t-elle.
Je remanque de m’étouffer, estomaquée par ses propos. Mon Dieu, sa fille n’a que quatorze ans.
— Tu ne lui en as pas parlé ?— Non, j’attends le bon moment, je suis déjà soulagée qu’ils se protègent et qu’ils ne fassent pas ça à la va-vite entre deux portes.
Un ange passe, moi qui ai dû me cacher de ma mère toute mon adolescence pour aller au planning familial, on n’est vraiment pas sur la même planète.
— Je voulais te remercier, Julie, reprend Mariam, j’ai aimé me confier à toi hier soir, même si j’ai un peu cassé l’ambiance.— Ne me remercie pas, ce fut très sympa pour moi aussi.— D’ailleurs, ce soir, je t’invite ! affirme-t-elle en posant amicalement sa main sur la mienne.
J’ai sursauté au contact de nos épidermes, mes joues me chauffent, mon cerveau est hors ligne et une flamme s’est allumée dans mon bas-ventre. Les yeux rivés sur ses doigts, je déglutis difficilement et bafouille d’une voix fluette :
— J’accepte avec plaisir. On va manger où ?— Je ne sais pas trop. Ce n’est pas mon quartier.
Reprends-toi bon sang, fais quelque chose, c’est maintenant ou jamais d’attaquer le sujet. De longues secondes s’étirent, mais bientôt, consciente de ma gêne, elle enlève sa main en me caressant du bout des doigts au passage. L’effet est terrible, mais je dois garder le contrôle. Arrête une peu, tu te fais un film. Son geste est juste maternel ?
— Tu... tu aimes la cuisine japonaise ?— Jamais mangé ! dit-elle avec une petite moue dubitative.— Alors, laisse-moi t’initier. Tu vas adorer, j’en suis sûre.— Va pour une soirée initiation alors !
Nous échangeons un sourire. J’aime les premières fois, même si j’ai senti qu’elle n’était pas emballée.Au moment de mettre mon bol dans le lave-vaisselle, j’ai un flash ! Oh, bon sang, ma cuisine est propre !
* * * *

Sur le trajet de l’agence, sous l’œil amorphe des utilisateurs du métro, nous avons bien ri en évoquant nos aventures respectives. Je n’aurais jamais imaginé que nous puissions développer autant d’affinités en si peu de temps.Dans le hall d’Airana, Paul nous a vues sortir hilares de l’ascenseur. À son regard insistant, je suis sûre qu’il va me tomber dessus pour en savoir plus, mais il devra patienter, nous sommes arrivées pile pour le début de la session.La chaleur dans cette salle d’examen est toujours aussi accablante. Je m’ennuie à mourir. Aujourd’hui encore, Mariam maîtrise son sujet, j’ai hâte d’en voir la fin. Même si cela me démange, je me suis promis de ne pas la toucher. Mon seul passe-temps : regarder ses mains agiles courir sur le clavier et fixer l’horloge qui me nargue en ralentissant les secondes. Notre petite soirée tourne en boucle dans ma tête et j’attends la prochaine avec impatience.
— Pause repas dans deux minutes, annonce la voix.
Enfin ! C’est une vraie délivrance et trouver une solution pour m’aérer les neurones devient une mission prioritaire, mon cerveau est en surchauffe. C’est également le moment idéal satisfaire mon envie. Nonchalamment, je me penche pour lui chuchoter à l’oreille et en profite pour poser ma main sur son épaule. Dès que nos peaux entrent en contact, je sens une légère contraction de ses muscles. La magie opère, un vrai plaisir.
— On mange ensemble ? chuchoté-je, d’une petite voix.— Bien sûr ! répond-elle avec un signe de tête.— Je te rejoins au self, j’ai besoin de me rafraîchir avant.
Dès la sortie, je m’éclipse vers les toilettes, rare endroit relativement calme et frais de l’étage. Aujourd’hui, le miroir est plus sympa, il note juste que la disparition de ces petits cernes qui pointent le bout de leur nez va devenir urgente. Je lui tire la langue et souris. C’est vrai que je me suis négligée à tout point de vue ces derniers mois. Je m’incline et m’asperge le visage, cela ne me calmera pas toutes mes envies, mais c’est mieux que rien et je n’ai pas le temps pour autre chose. Occupée par mes ablutions, je sursaute au bruit mécanique du distributeur à qui l’on arrache ses feuilles, une à une. Surprise, je me redresse en aspergeant mon chemisier au passage. Mariam est là, à côté de moi, souriante. Je lève la tête et plonge dans ses yeux magnifiques qui me fixent intensément. Une fois encore, je suis en pleine confusion. Mes joues doivent être rouge pivoine tellement elles me chauffent.
Sans un mot, elle vient au plus près de moi et, avec des gestes délicats, éponge le tissu qui a pris l’eau et rend visible cette partie de mon anatomie si appréciée de la gent masculine, les tourmentant à chaque passage.
— Tu vas affoler tout le monde, si tu restes dans cet état. Ne bouge pas, je vais arranger ça, susurre-t-elle avec un sourire coquin.
Soudain, une flamme s’allume dans ses yeux, mais je n’ai pas le temps d’analyser ce phénomène. En une fraction de seconde, elle m’empoigne et pose ses lèvres sur les miennes, déclenchant l’explosion de mon cerveau dans une myriade d’étoiles. Mon corps devient guimauve, je prie d’être dévorée par cette bouche affamée, je m’abandonne avec délectation.Quand nos lèvres se séparent, je ne sais plus où je suis. Jamais on ne m’avait embrassé avec autant de fougue et de passion, et jamais, je n’aurais imaginé que par cet effleurement charnel l’on puisse brûler d’un feu intérieur si ardent, une tempête qui fait encore vibrer tout mon être. Mais bientôt, Mariam recule, hésite, elle semble regretter son geste. Eh zut !
— J’ai... faim, Julie. On va manger ? chuchote-t-elle dans un souffle.
Enfin, elle baisse les yeux, comme gênée par cet instant si particulier et sort. Ai-je fait quelque chose qui la froissée ?
* * * *


Attablées face à face, la tête basse, le repas a débuté dans un silence pesant. La fourchette de Mariam virevolte avec dextérité, ne laissant aucun doute sur le sort réservé à son contenu. De mon côté, elle tourne autour de ma salade composée sans jamais se poser ; mon estomac est noué et mon cerveau joue à Tetris avec mes émotions.
— Désolée, Julie, je ne sais pas ce qui m’a pris ! s’excuse Mariam, d’une petite voix. Ne va pas croire que je... ce n’est pas dans mes habitudes de...
À ces mots, je lâche ma fourchette dont le bruit métallique résonne dans toute la salle. Une partie des convives se retourne. J’ai l’impression que tous ont entendu notre conversation et j’ai honte de ce qu’ils pourraient penser de moi. Je fronce les sourcils et d’un geste lui demande de parler moins fort. Mariam se fige.
— Excuse-moi, je n’avais pas l’intention de t’offenser..., reprend-elle à voix basse, je ne sais pas ce qui m’a pris.
Elle se mord la lèvre inférieure et doit penser que j’ai vécu ce moment comme une agression. Mon cœur s’emballe de nouveau, je pose ma main sur la table, près de la sienne, mais pas trop, on nous regarde. Les mots se bousculent dans ma tête et je me penche pour répondre.
— Non, non... pas de problème, dis-je pour la rassurer.
C’est un mensonge éhonté, je suis tiraillée par le désir de lui révéler toute la palette d’émotions ressenties lors de cet incident et mes envies. Un véritable combat entre mon cœur et mon âme que je n’ai pas la volonté de trancher. L’argumentaire trouvé la veille sur mes réactions face à cette femme était parfait, depuis l’épisode de la douche, il s’est effondré comme un château de cartes. J’aimerais tellement qu’elle exprime ce que j’ai vu dans ses yeux.
— Enfin, pour être honnête avec toi. Une fois, j’ai embrassé une femme quand j’étais à la Fac, mais on était pompettes toutes les deux, ça ne compte pas, hein ?
Je souris et émets un petit rire nerveux. J’aimerais continuer cette conversation, mais l’horloge du restaurant nous rappelle à l’ordre ; nous devons retourner en séance.
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