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Léa, apprentissage de la vie.

Chapitre 1

Erotique
Léa arriva chez son père en taxi ; il était quinze heures, il faisait chaud même pour le mois de juillet ; elle tira ses valises devant la porte et sonna ; son demi-frère Joris lui ouvrit en souriant. Grand, mince et musclé, il était aussi brun que Léa était blonde.
— Alors, ça y est, tu viens vivre ici ? Félicitations pour ton bac ! Surtout dans ces conditions !— Ouais, le passer en prison, c’est pas top. Merci, tu as l’air en forme, dis donc !
Joris était en short de bain, tout mouillé, bronzé ; il ouvrit les bras, ému, et serra Léa contre lui, Elle se jeta contre lui, compulsivement, ses mains se refermant autour de la taille de son frère ; il ne fut pas surpris quand il sentit qu’elle sanglotait, d’abord silencieusement, comme si elle avait honte ; puis elle se lâcha et pleura sans retenue. Ils restèrent ainsi enlacés sur le pas de la porte jusqu’à ce que Léa se reprenne et recule en essuyant ses yeux.
— Excuse-moi, je suis conne. J’arrive, je suis heureuse de vous revoir et je craque complètement.— Tu as toutes les raisons pour ça, tu sais. Entre, je prends tes bagages. Bienvenue chez nous, malgré la situation. Bienvenue chez toi, sœurette.— Je dois être affreuse. Les yeux bouffis et tout, heureusement que je ne suis pas maquillée.— Tu ressembles à une lapine qui a chopé la myxomatose ! Une jolie lapine quand même ! plaisanta son frère.— Idiot ! Ça fait plaisir de se revoir, deux ans déjà que tu étais partie.— Tu avais seize ans, tu étais maigrichonne et casse-burettes, mais déjà tu avais de jolis yeux verts qui te mangeaient le visage. Tu t’es améliorée de partout.— Pour ce que ça m’a rapporté…— Désolé, sister. Je ne voulais pas, s’excusa-t-il en se traitant mentalement d’imbécile.— Ce qui m’a le plus écœurée, en fin de compte, ce n’est même pas le viol, mais que ce salaud ne soit même pas poursuivi. Les femmes ne sont pas à la fête, en Arabie Saoudite, mais si le violeur est riche et influent, c’est même plus la peine. Surtout si la plaignante est européenne ; j’étais assimilée à une prostituée qui cherche à pervertir les Saoudiens. Moralité, si l’on peut dire, c’est moi qui ai fini en prison pour agression.— Tu as bien fait de te quitter ce pays dès que tu as pu. Maman aurait dû…— Maman ne pense qu’à sa carrière, à sa banque, à son fric !, s’emporta Léa. En réalité, je n’avais pas le choix, il fallait que je parte, si tant est que j’aie eu envie de rester.— Ecoute, nous sommes tous les trois hyper contents que tu viennes vivre avec nous ; tu ne connais pas la maison mais elle est grande et agréable à vivre. Il y a une piscine, même si elle ne sert pas bien longtemps. Rouen, ce n’est pas Riyad. Nos chambres sont à l’étage. Cédric doit finir sa sieste, on va le virer.
La chambre de Léa lui a plu tout de suite ; des murs coquille d’œuf, un parquet clair, une grande fenêtre aux rideaux blancs, un grand lit de style futon ras le sol, un bureau d’angle, un grand placard penderie, une salle d’eau toute neuve, Léa avait les larmes aux yeux après avoir parcouru son nouveau home. Ils allèrent ensuite réveiller Cédric, le jumeau de Joris. Monozygotes, ils se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Vingt ans, ils partageaient parfois leurs copines de fac sans qu’elles s’en rendent compte !
Léa rangea rapidement ses affaires, elle n’avait pas pris grand chose, quelques vêtements, et des choses auxquelles elle tenait, livres, peluches, rien d’autre. Il lui faudrait voir ça au fur et à mesure. S’inscrire en fac si c’était encore possible, puisque rien n’avait été fait en ce sens. Et rencontrer la psychologue pour essayer d’y voir plus clair dans son esprit perturbé. En attendant, elle passa le seul maillot de bain qu’elle possédait, un mono de compétition bleu roi qui lui était légèrement trop petit.
Son père arriva un peu après 18 heures et serra Léa dans ses bras presque à lui faire mal, sans un mot ; les yeux pleins de larmes, elle l’embrassa sur les deux joues.

— Ma puce, je ne sais pas quoi te dire, tu es ici chez toi, les jumeaux t’attendaient avec impatience, et moi aussi. Nous t’aiderons à oublier autant que nous pourrons. Mon collègue va arriver dans un instant avec sa femme ; elle est psychologue et a accepté de venir te rencontrer pour savoir si ça colle entre vous. D’ailleurs, je crois qu’ils arrivent déjà, Nicolas roule vite.
Léa vit son père conduire sur la terrasse un couple qui lui parut mal assorti, un géant en costume de lin bleuté à la peau très noire, crâne rasé, l’air très sérieux, tenant par l’épaule une petite blonde coiffée en queue-de-cheval vêtue d’une minijupe beige et d’un débardeur blanc.
— Léa, je te présente mon collègue Nico et son épouse Agnès ; ne te fie pas à sa mine d’ado attardée, elle est psychologue diplômée.
Sur une impulsion, Léa ignora la main tendue pour embrasser Agnès sur les joues en murmurant un merci, les yeux brillants, puis fit de même avec Nicolas qui se baissa en lui faisant un large sourire qui transforma son visage. Léa pensa un instant à Omar Sy, l’acteur au rire ravageur, et sourit brièvement.
— Maintenant tout le monde se change pour profiter de la piscine ! J’ai prévu des grillades et du rosé.
Léa nageait, détendue pour la première fois depuis longtemps, quand elle a vu revenir le couple en maillot, bermuda bariolé pour Nicolas, tout petit bikini blanc pour Agnès ; laquelle monta sur un bain de soleil pour enlacer son mari et l’embrasser langoureusement, les grandes mains du black empaumant naturellement les petites fesses laissées nues par le maillot. Puis ils se séparèrent ; Agnès s’approcha du bord et s’accroupit devant Léa ; ses jolis yeux verts pleins d’étoiles et de joie donnaient envie de partager avec elle.
— Léa, je suis psy, mais je n’exerce pas depuis longtemps, et pas avec des personnes qui ont eu des problèmes comme les tiens. Mais je suis prête à essayer, avec ton aide.— Vous savez, j’ai perdu tous mes repères, toutes mes illusions en peu de temps, alors c’est moi qui demande votre aide.— Tu peux me tutoyer, tu sais, je ne suis pas une psy à divan, c’est bon pour les psychiatres, et encore. Le truc, c’est de discuter entre nous sans tabou. Donc moi, c’est Agnès, psy et amoureuse d’un grand dadais tout noir dehors et lumineux à l’intérieur ; j’aurai vingt-cinq ans demain ; et toi, tu as quel âge ?— Dix-huit ans ; sans connaître ton diplôme, juste en te voyant, je t’aurais donné moins de vingt ans...— Tu viens, on va discuter sur les bains de soleil; on va en installer deux un peu à l’écart.
Léa examina discrètement Agnès ; elle faisait la même taille qu’elle, mais était plus mince ; sportive, musclée, son soutien-gorge couvrait de petits seins pointus ; une jolie jeune femme, pétillante, saine, pleine de vie. Elle s’allongea sur le ventre juste à côté d’elle.
— Tu vivais à Riyad, donc ; lycée français, mère dans la finance, beau-père dans les sphères du pouvoir. On va attaquer sur tout ça, tu me racontes comme tu l’as vécu avec tes mots ; parle-moi de ta vie là-bas, du déracinement, de tout ça.
Léa se lança, lentement d’abord, cherchant ses mots, décrivant une vie confinée dans un palais, dans un pays où les femmes sortent voilées, ne conduisent pas, où une jeune européenne blonde se fait violer par son beau-père.
— Tu as crevé un œil de ce salaud ? s’étonna la psy, estomaquée. Léa, tu as eu du courage, à un point que je ne peux imaginer.— Je sens encore l’œil sous mes ongles, c’est dégueulasse, et mon ventre qui fait mal…— Tu sais, le viol, beaucoup de femmes sinon toutes ont dans un recoin de l’esprit la crainte de le subir. Seuls les connards pensent qu’elles vont y trouver du plaisir voire aimer ça. Et après, la honte ressentie est telle que beaucoup encore hésitent à se plaindre. Même aujourd’hui, même en France. Les études montrent d’ailleurs que moins d’une plainte sur cinq serait portée. Comment tu as vécu la suite ?— C’était il y a trois mois ; j’étais en Terminale au lycée français et tout le monde travaillait dur. Il m’a coincée dans ma chambre un soir où maman était à un conseil d’Administration dans un palace. Il savait qu’elle y dormirait après. J’ai l’impression que la suite est arrivée à quelqu’un d’autre… Après, quand il m’a lâchée, je lui ai envoyé les ongles dans la figure.
Léa continua à vider son cœur, un flot de paroles libérateur, des phrases hachées, entrecoupées de respiration oppressée, de soupirs ; Agnès avait pris sa main et lui communiquait sa force, sa compréhension.
— En fait, tu as souffert à plusieurs niveaux distincts ; le viol bien sûr, mais ensuite l’injustice, puisqu’on t’a accusé d’avoir blessé un notable local et qu’on t’a collée en prison, et en plus le choix de ta mère, qui t’a trahie.— Et ma mère s’appelle Sophie. Elle a fait son choix, et ce n’est pas moi.— Tu arrives à placer de l’humour jusque dans ces situations. Styron aurait apprécié, je pense.— Je crois que c’est ça le pire, maman qui a préféré sa carrière et son salaud de mari à sa fille ; tu ne peux pas savoir ce que ça fait mal.
Agnès lui serra la main un peu plus fort en lui faisant un sourire d’une tristesse infinie. A sa surprise, Léa vit une larme couler sur sa joue.
— Je sais trop bien ce que ça fait, hélas. J’ai vécu une situation semblable il y a des années et je ne l’ai toujours pas évacué.— Je suis désolée, vraiment, Agnès.— Tu vois un peu la psy que je fais ? Je ne suis pas sûre de mériter mon titre, là…— Si, je t’assure, je suis en confiance avec toi, c’est le principal.— Merci ; dans ce cas, on commence mardi à 14 heures, ça te va ? On pourra se promener toutes les deux. Je vais te donner mon adresse, tu me rejoins chez nous et on file faire les boutiques.— Oui, tu pourras m’aider à choisir des vêtements, je n’ai pas grand chose qui m’aille ici.
C’est ainsi que Léa devint la première patiente attitrée d’Agnès, mais aussi son amie, et plus encore.
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