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Les âmes mentent !

Chapitre 1

Sortie mémorable

Erotique
Quelle bringue ! Bon sang de bonsoir ! C’est l’anniversaire de Lynda en ce mois de novembre et elle a décidé de m’emmener au restaurant. D’habitude, je ne sors pratiquement jamais le nez de mes bouquins. Mais là, une entorse à mes principes de « vieille fille » comme ma meilleure amie se plait à me le répéter.
— Camille ! Pour une fois, tu peux bien faire une exception pour moi ! Allez, je t’invite au resto et puis nous irons danser. On est « Catherinette » qu’une seule fois dans sa vie.— Pff ! Tu sais combien je préfère le calme de ma chambre à ces endroits remplis de monde !— Ouais ! Mais à quoi ça sert d’avoir une amie si c’est pour la voir devenir jour après jour, un rat de bibliothèque ? Dis-moi ? Sors un peu, sinon tu vas attraper des rides avant l’âge. Et puis regarde-moi ça ! T’es toute pâle, blanchote.— Parce que tu t’imagines que je vais bronzer à huit heures du soir ?— Non, non bien sûr, mais au moins n’auras tu plus le nez dans tes sacro-saints bouquins. C’est déprimant de ne te retrouver que dans cette piaule.— Mes parents se saignent aux quatre veines pour que je fasse de bonnes études. La moindre des choses, c’est de bosser pour les en remercier.— Et tu crois que parce que tu vas sortir une fois de temps en temps, ça va annihiler tous tes efforts de l’année ? Allons ne te cherche aucune excuse. De toute manière, tu n’as pas le choix. C’est mon anniversaire et je tiens à le fêter en compagnie de ma meilleure copine. Allez, sois sympa ! Fais-toi belle, on sort !
Comment résister à ce feu follet qui tourne et vire dans la chambre d’étudiante que j’occupe ? Ma dernière année et puis, je serai avocate. Mon père en rêve depuis longtemps, quant à maman, elle est toujours contente de tout et suit aveuglément papa. Bon ! Je vais devoir faire ce que veut cette chipie qui c’est vrai, ne m’a jamais lâché depuis que nous sommes amies. C’est-à-dire depuis les bancs de l’école communale. Je fais donc contre mauvaise fortune bon cœur.
— Bon ! D’accord ! Mais nous ne rentrons pas tard ! Promis ?— Ouais ! Mais on va danser, hein !— On verra, on verra.— File te maquiller…
Et c’est ainsi que je me retrouve dans un resto un peu cher pour ma bourse. Mais le père de Lynda a lui les moyens. Il dirige une grande agence immobilière et ses parents ont quelques largesses pour cette fille avec qui je dine en tête à tête. Vingt-cinq piges ! C’est fou comme le temps nous file entre les pattes. Et là, j’observe à la dérobée cette grande perche un peu maigre qui me fait face. Des cheveux longs châtain qui encadrent un visage ovale aux traits fins. Une poitrine qui arbore deux seins trop vite poussés, ou plus simplement trop volumineux pour sa carrure. Ce qui lui donne un air frêle pour ne pas dire malingre.
Mais il n’en est rien. Elle est plutôt costaude, et si elle me dépasse d’une tête, les garçons ont souvent les yeux rivés sur cette avancée mammaire qu’elle trimballe et qui en fait fantasmer plus d’un. Moi… dans tout cela, j’ai toujours la drôle d’impression que lorsque nous sortons toutes les deux, donc rarement je l’avoue, je lui sers de faire-valoir. Je me sens du genre moche, terne, pas à ma place dans son univers peuplé de jeunes richards, un peu de son style. Elle me rabâche à longueur de temps qu’elle s’en fiche des autres, qu’elle ne veut que moi comme amie, mais j’ai tant de peine à la croire.
— xxXXxx —

La dinette est arrosée. Trop pour une fille comme moi qui ne sort guère et surtout ne prend pas d’alcool. Le premier apéritif écorne déjà ma lucidité. Alors que penser de cette bouteille de vin rouge de Bordeaux qui accompagne notre repas ? Devant mes yeux les images de mon amie se déforment et j’ai une envie de rire qui va en s’accentuant. Apparemment, Lynda est bien plus rodée à boire et elle sourit de me voir m’empêtrer dans des gestes de plus en plus ralentis. Je n’y prends pas vraiment garde, mais mon verre est rempli dès que j’y trempe les lèvres.
Je vacille méchamment alors que nous prenons l’air frais du soir, sur un bout de trottoir, devant le restaurant. Je suis sur un nuage, pas forcément désagréable du reste. Et la voix qui parvient à mes oreilles, si elle me parait lointaine, feutrée, n’en est pas moins audible.
— On fait comme on a dit, hein ? On va en boite !— … euh… ! Ouais !
J’articule ces quelques mots avec une sorte d’élocution très lente. Je sais bien que je ne suis plus tout à fait dans mon état normal. Un peu chamboulée, saoule c’est certain et mon jugement est altéré. Mais la main de mon amie est dans la mienne qui me guide vers sa petite voiture. Ben oui ! L’argent des parents lui donne bien des avantages sur ma petite personne. Je devrais bosser au moins deux piges pour me payer à tempérament une bagnole d’occasion… et pour l’heure, mes études ne sont toujours pas terminées… alors ! Je colle mon derrière sur le siège passager et le ronron du moteur m’enfonce dans une somnolence pathétique.
Nous roulons et pour ce que j’en vois, nous sortons de la ville. Je me hasarde à une question con.
— Où on va, Lynda ?— Quoi ? Mais on va danser ! Tu es pompette ? On a bu à peine un apéro et deux verres de Bordeaux. Tu ne tiens pas l’alcool ?— …
Ma tête est bien lourde. Je me force à respirer plus lentement. Je tente aussi de garder mes quinquets ouverts. C’est une gageure que d’y parvenir. Et le rire de ma copine qui se glisse dans mes tympans ne me secoue pas plus que cela. Un effort encore pour m’extirper de l’habitacle alors que nous sommes garées sur un parking rempli de véhicules. Il y a des lumières violentes, qui me sautent aux yeux dès que j’ai un pied qui reprend appui sur le sol de ce lieu. Il me semble le reconnaitre. Ce qui ne veut pas dire que je suis en capacité de mettre un nom sur l’endroit. Et je me laisse guider tel un automate par une Lynda de plus en plus hilare.
Dans la boite, la musique me tombe littéralement dessus. C’est un vacarme épouvantable que mon cerveau ne maitrise nullement. Je ne sors pas souvent et encore moins dans ces discothèques que les jeunes gens de mon âge fréquentent plus assidument. Les notes n’en sont même plus compréhensibles tant la sono est montée haut. Et ma copine qui persiste à me donner la main et moi, nous nous frayons tant bien que mal un chemin vers un immense bar qui mange le mur du fond. Partout, des couples se frottent, partout des flashs de lumière m’assaillent.
Je ne sais pas ce que me veut mon amie qui se baisse vers moi. Mon début de cuite et puis le vacarme assourdissant m’empêchent de comprendre un traitre mot de ce qu’elle me raconte. Alors pour espérer retrouver un semblant de calme et de quiétude je hoche le menton, comme pour dire que j’ai compris. Lynda me jette un coup d’œil goguenard et elle se penche pour discuter avec un serveur de l’autre côté du zinc. Il breloque de la tête aussi et file pour revenir quelques instants plus tard avec deux verres contenant un breuvage multicolore. Un cocktail, mais mystère pour en deviner rien qu’à la couleur le contenu.
Mon accompagnatrice attrape nos deux godets et se dirige vers une banquette à demi vide, dans un coin de la salle. M’assoir ! Que voici une riche idée. Dans ma caboche, il n’y a plus que ce foutu son trop fort et je n’arrive plus à remettre en place la cohésion  nécessaire à une compréhension de ce qui nous entoure. Mon amie pousse alors devant moi, sur une sorte de table basse, un des deux cocktails. Elle me jette un coup d’œil et se met à marmonner. Je n’entrave que pouic à ce qu’elle me soliloque. Alors je crie, hurle presque pour me faire entendre.
— Quoi ? Qu’est-ce que tu me racontes ?
Du coup, sans doute un soupçon vexée, elle se penche de nouveau vers mon esgourde la plus proche.
— Je ne sais pas si tu dois boire ça ! Je ne te porte pas, je te préviens.— Oh ! Ça va ! C’est tout de même toi qui as voulu que je sorte, non ? Alors, assume.— Tu as le pinard gentil au moins ? Tu ne vas pas faire n’importe quoi, j’espère !— Hein ? Pff ! Donne moi, ça. J’ai soif et puis on va danser après.— Ouais. Mais on finit nos verres avant. Pas question de laisser trainer ceux-là sur la table… il parait que des mecs malintentionnés mettent…
Le reste se perd dans le brouhaha ambiant. C’est surtout que je ne suis plus attentive à rien. Et comme pour lui faire plaisir, j’avale le truc couleur « arc en ciel » d’une seule traite. Comme ça elle est contente. C’est sucré, c’est frais et j’avoue que ça descend la pente de mon gosier sans soucis. Je la vois écarquiller ses deux billes, prête déjà à me lancer une pique sans doute, puis elle hausse finalement les épaules et porte les lèvres sur son verre. Elle ne l’enquille pas « cul sec », mais bien par petites gorgées. Il me semble qu’il lui faut un de ces bouts de temps pour vider son drink.
Je n’ai plus vraiment une notion bien nette du temps, il faut être honnête. Lorsqu’elle repose enfin le gobelet vide sur la table basse, c’est moi qui sans trop savoir comment lui chope la patte. Je murmure, pas sûre qu’elle ait bien saisi, avec ce vacarme.
— On y go ?— Quoi ?— Danser… on est là pour ça, non ?— T’es certaine d’être en état ? Tu ne vas pas t’écrouler au milieu de la piste ? Je ne veux pas me taper une honte grandiose… pas ce soir, pas le jour de mon anniversaire. Hein, promis ?
Je rigole ! L’alcool et ses effets dévastateurs… et je n’ai rien pigé de ce qu’elle vient de me lancer. Mais j’ai encore suffisamment de force pour la tirer sur le parquet. Cette fois, je suis contre elle. Quand je dis elle, c’est surtout nos deux poitrines qui se percutent et elle me colle une main sur l’épaule et l’autre se niche sur mes reins, histoire de me tenir serrée contre son corps. Les premiers pas sont laborieux… pour la poivrote que je suis actuellement. Je sais que je danse là comme un pied. En fait de pieds, ce sont les siens que j’écrase en titubant.
Elle me guide tant bien que mal et les frottements avec d’autres couples sont nombreux, tant je chancelle. Dans ma caboche la musique est une marche, alors pourquoi veut-elle à tout prix me faire danser un slow ? Je rigole franchement en lui bégayant cette ânerie.
— Tu ne reconnais même plus les mesures… tu vieillis mémère ! C’est une marche !— Mais non ! Un slow, bon sang de bois ! Regarde les couples mixtes, comme ils sont collé-serré. Y en a même qui s’embrassent.
Je la regarde avec une moue dubitative. Puis ses mots déformés remontent lentement à mon esprit. Mais je n’ai pas ouï tout à fait ce qu’elle m’a dit. Je recule mon visage, le décolle du creux de son épaule où il est pourtant si bien calé.
— Pourquoi veux-tu que je t’embrasse, Lynda ?— Quoi ? Mais je ne t’ai jamais demandé de m’embrasser, qu’est-ce que tu t’imagines encore ?— Tu viens de me le dire, non ?— Je t’ai dit que des couples s’embrassaient sur les slows, pas que tu me roules une pelle ! Tu en tiens une vraiment ? — Oh… je… mais dis que je suis bourrée maintenant !— Allez viens Camille ! Retournons nous assoir. Tu seras mieux, une fois assise. Tu m’écrabouilles les orteils, tu titubes et tu ne comprends plus rien de ce que je te dis. Ça va finir en catastrophe cette sortie.— C’est ton anniversaire ! Non ? Quel âge t’as déjà… rappelle-moi, c’est qui l’ainée de nous deux ?— Toi… de deux mois, mais viens, c’est bon, j’en ai soupé de me faire rallonger les pinceaux et puis on gène tout le monde sur la piste.— Tu changes d’année ce soir, et pis… les autres, on s’en tamponne le… comment on dit déjà ?— Le coquillard, mais arrête même de parler, tu fais rigoler tout le monde autour de nous… T’es ronde comme une queue de pelle ! On y va, maintenant ça suffit de faire le zouave.— Il fallait pas m’inviter… il est beau le résultat…
Je me mets à chanter à tue-tête et quelques visages inconnus se tournent vers nous deux. Lynda discute avec un ou deux mecs dont je ne sais pas vraiment ce qu’ils lui veulent. Et nous revoici, revoilou devant la table où nous avons siroté un glass. Il n’y a plus de place, mais ma copine sait y faire et j’entends vaguement qu’elle discute avec un groupe de jeunes. Des mecs, tous. Je veux l’aider bien sûr.
— Ils te veulent quoi les bonshommes là ? Nous, on est là pour danser et faire la fête… ma co… ma copine a… merde, je sais plus. Enfin, elle coiffe Sainte-Catherine ce soir ! — … !
Les gaillards charrient un peu mon chaperon. Mais ils s’écartent, je ne sais et ne veux même pas savoir ce qu’ils se sont dit. Le fauteuil de velours est là pour que j’y dépose mes fesses et c’est bien agréable. Un vrai soupir de soulagement fuse de ma gorge sèche.
— Lynda ! Lynda !— Quoi, qu’est-ce que tu as à t’agiter de la sorte ? T’es impossible quand tu as picolé, ma parole…— Justement ! J’ai soif… je veux boire un verre.— Ouais et ben ma cochonne, tu n’auras plus que de la flotte à partir de maintenant.— Mais non ! J’ai une santé de fer, tu veux me faire rouiller… Lynda… à boire !
Un haussement d’épaules et elle m’oblige en me mettant sa patte sur la bouche à me taire.
— Tu vas la boucler, un peu ? Ne nous fais pas remarquer comme ça, la honte… insortable, tu es insortable Camille.— Fallait pas m’amener ici… il est beau le résultat.
— xxXXxx —

Ce dont je garde le souvenir ensuite ? Notre traversée du parking ! Houleuse pour moi qui m’accroche au bras de Lynda en ricanant telle une bécasse. Puis le ronron du moteur, mais aussi le bruit de voix à l’extérieur de la voiture. Drôle ça ! Le moteur qui tourne et ma copine qui n’est pas sous son volant. Ça reste vague, incertain et puis c’est chez moi un black-out total. Plus de son, plus d’images. Après cela, c’est seulement par intermittence que j’ai quelques remontées dans une mer agitée. Le navire tangue et prend de plus en plus de roulis. De temps à autre un passager me colle, mais bon sang que c’est lointain.
Enfin, un rayon de lumière qui m’éclabousse le visage. Je ferme les yeux instinctivement. Deux raisons majeures à cela. La première c’est que sous mes cheveux bruns une course hippique se déroule et que ma cervelle est piétinée par mille passages de sabots ferrés. La seconde c’est que je ne sais plus dans quel univers je suis plongée. Je ne reconnais rien du lieu où je suis allongée. Les draps sont doux, et un corps est proche, tellement qu’un de mes genoux y est accolé. Pour l’instant, je suis aussi bien avec les stores tirés. Ça calme la cavalcade sous ma tignasse et je respire doucement.
Au ciel de ce plumard étranger, des chiffres rouges qui reviennent dès que je tente une ouverture de mes paupières lourdes. Le tangage se stabilise peu à peu et la jambe contre laquelle la mienne se love, s’éloigne pour des mouvements dont je ne saisis guère l’utilité. Ma tête, si elle n’est pas encore en parfait état de fonctionner en continu, se remet elle de ce qui me taraude le cerveau. Quelle cuite, mes amis ! Et une main se perd dans une caresse de mon sein ! Je repousse l’intruse, pourtant bienveillante. Lynda est donc là, couchée près de moi et elle rêvasse ?
Alors pourquoi souffle-t-elle de la sorte ? Je me pousse sur le bord extérieur du pieu où nous sommes côte à côte. Mais c’est très bizarre, j’entends ses soupirs, et les mouvements qui recommencent d’un coup sur la partie qu’elle occupe sont irréguliers, pas naturels. Ou, plutôt pas de nature à être normaux. Cette fois, c’est un panard qui glisse contre un des miens ? Qu’est-ce qu’elle fiche ? Alors pour m’assurer que je suis bien éveillée, que ce que je devine est bien réel, je fais entrer un trait de lumière sous mes cils entrouverts.
Oui ! C’est bien ce que je crois ? Elle est allongée, à quelques centimètres de moi. Mais pas toute seule. Sur son ventre, quelque chose bouge. Je devrais dire quelqu’un plus justement. Non ? Mais qu’est-ce que… je ne peux pas croire ce que je vois ! Un type… totalement à poils gesticule sur son ventre. Les mouvements qu’il imprime à son corps ne peuvent avoir qu’une seule explication. Lynda se fait baiser dans la couche où je viens de dormir ? Chez elle évidemment ! Mais bon sang… je n’ose plus bouger.
Sûr que ma caboche et mes sens me jouent un tour. Je dois être encore entre deux vins et je ne suis sans doute pas réveillée. Je nage en plein cauchemar ? Il me semble que pour moi c’en est un ! Pour elle pas aussi certaine que ce soit bien le cas. Ses râles sont plus forts, plus saccadés. Et sa patte qui griffe le drap, alors que des mots sortent de sa bouche, elle exhorte son cavalier à la monter plus fort.
— Oh ! Vas-y ! Plus vite, donne-moi… oui, donne-moi.— Chut ! Tu vas réveiller ta copine.— On s’en fout ! Elle est punie d’avoir tant picolé, et puis… zut, j’ai envie de toi, donne-moi, donne-moi tout ! Baise-moi plus fort, je t’en supplie.
Le gars ne se fait pas prier. Il la pistonne de plus en plus violemment, mais elle est demandeuse aussi et j’assiste impuissante à une montée de gémissements qui se répercute partout dans la carrée dont je n’aperçois qu’à peine les contours. Devine-t-elle que je ne dors plus ? Sinon pourquoi sa main vient-elle serrer la mienne ? À moins que ce mouvement ne soit qu’un pur réflexe alors qu’elle se tord sous les coups de reins désordonnés du garçon ? Elle pousse des soupirs à fendre les âmes bien nées. Des « oh », des « ah » ponctués par des « encore », ou des « donnes » et ses ongles entrent dans la chair du dessus de ma paluche.
Je suis tétanisée, mais ça a pour effet de me faire oublier mes maux de tête. Je cherche un peu d’air, à reprendre une respiration que je bloque pour ne pas montrer que je suis ce qui se passe, là, à deux centimètres de moi. Puis le loustic qui remue son derche sur elle, qui se déhanche en ahanant comme une bête réduit ses gestes, sans que je sache si c’est pour se ménager ou parce qu’il termine sa prestation. Il glisse, ou c’est mon amie qui le fait glisser sur le côté opposé à celui que j’occupe. Les doigts féminins qui cramponnent ma main se distendent légèrement.
Le léger frémissement dont elle les anime ne peut pas être fortuit ! Non ! Elle caresse véritablement ma main. Et je sens sur mon poignet une lente dérive de la paume qui grimpe doucettement vers mon avant-bras. Le murmure de la voix du type me parvient, mais les paroles ne me sont pas destinées.
— T’as aimé ? Tu es bonne !— Boucle là ! Laisse là dormir, veux-tu ! Elle a la peau bien plus douce que la tienne.— T’es « broute minou » ? On ne dirait pas, à voir comment tu t’envoies en l’air. T’aimes les gonzesses, c’est bien cela ?— Pas les « gonzesses », idiot ! Juste celle-là et depuis si longtemps que je ne me souviens même plus quand ça a commencé.— Alors pourquoi tu couches avec moi ?— Parce que je suis une homosexuelle masochiste sans doute !— … ! C’est quoi ça ?— Je ne couche qu’avec des mecs pour me faire mal c’est tout. C’est bon, maintenant, tu as eu ce que tu voulais, alors ou tu la boucles, ou tu te tires, compris ?— Ouais… faut pas te fâcher comme ça ma biche.— Je ne suis pas ta biche ! Et on se tait ! Laissons là encore dans ses brumes d’alcool. Elle risque bien d’avoir mal aux cheveux en se réveillant.— D’accord. Je ne bouge plus.
Un silence tombe sur la chambre. Il ne bronche plus, mais elle de son côté n’a pas vraiment cessé sa caresse étrange. La mimine qui me câline le bras s’égare vers ma poitrine. Velours fin qui d’un index chaud dessine les contours d’une de mes rondeurs et je me pince les lèvres tant cette intrusion me donne des frissons. La patte se frotte sur un téton que je réalise nu ! Je suis donc à poils ? Merde ? Ce gars avec qui elle vient de faire la bête à deux dos, il m’a vu sans rien sur le cul ? Il ne m’a pas… je suis perplexe. Je nage en plein délire c’est sûr.
Et puis les mots de Lynda… c’est bien de moi qu’elle vient de parler ? Je ne veux plus penser à rien. Mais c’est flou, sous mes tifs. Je dois avoir une gueule horrible. Et comment en suis-je arrivée à ce point ? Je ferme écoutilles et hublots et me laisse couler dans une sorte de brouillard, une ouate, un refuge qui m’isole du reste du monde. Je songe à ces petits plaisantins qui se vautrent toujours sur mon sein… grand bien leur fasse puisqu’ils sont agréables. Et je tente de revivre la sortie de la boite. Mais au final, je ne parviens qu’à m’enfoncer dans un océan de bien-être où ma poitrine devient plage pour des promeneurs délicats.
— xxXXxx —

Nouveau frémissement de tout mon être. Je suis toujours alitée dans la chambre inconnue. Je tends machinalement le bras sur le côté et ma main ne rencontre qu’un vide absolu. Seule ! J’ai donc bien rêvé cette histoire de type qui grimpait Lynda dans le noir. Ouf ! Le cerveau des humains est un truc bizarre. Il leur file des hallucinations pour un oui, pour un non. Bon ! J’ai pris une murge sévère, mais de là à entendre des voix… c’est Camille mon prénom, pas Jeanne. Je ris aux anges en songeant que cette fois j’ai récupéré toutes mes facultés mentales. Mince alors. Quelle idiotie que d’avoir cru entendre… et puis cette patte sur mon poitrail ? Un moment agréable autant qu’impossible ?
Ma bouche est pâteuse ! « Bon vin rappelle l’eau » aurait dit maman ! La levée du corps est un grand moment de doute. Mais tout est en ordre. Je suis tout de même bien à poils et je n’ai aucun souvenir de mon effeuillage, ni seulement comment j’ai atterri dans ce lit. Je suis chez ma meilleure amie, je m’en doute bien. Assise sur le bord du pucier, je me frotte le crâne, essayant de reprendre contact avec un sol moins mouvant. C’est bien. Mes narines sont chatouillées par une odeur que je définis comme celle d’un café frais. C’est juste ce qu’il me faut, pour me remettre finalement de mes émotions.
Rapide coup d’œil circulaire autour de ce qui m’entoure. Mes fringues sont invisibles. Unique solution, allez trouver la maitresse des lieux pour récupérer mes frusques. Et sans hésiter, je me dirige donc vers l’odeur alléchante qui vient de la cuisine. Une seule porte m’en sépare et me voici dans son encadrement. La table est face à moi. Un bol sur celle-ci, et devant celui-là, un visage totalement inconnu. Un type blond aux yeux clairs qui ne perd pas une seconde pour venir scruter le seul endroit de moi que je ne songe même pas à camoufler.
— Salut ! T’es réveillée ?— Mais… qui es-tu ? Et… merd… mes vêtements ne sont pas ici ?
Instinct primaire, mes bras remontent vers mes seins pour les cacher au regard du gars. J’oublie simplement que c’est bien plus bas que ses yeux sont accrochés. Sur cette toison dont mon bas-ventre est orné. Et pas une seconde je ne songe que c’est plus important là que ma poitrine. Je bégaie presque alors que lui affiche une sorte de rictus. Il laisse tomber nonchalamment…
— T’es pas mal foutue. Dommage que tu aies été trop bourrée hier soir, je crois que j’aurais gagné au change.— Quoi ? Où est Lynda ? Où se trouve ma copine ?— Hey ! Calme-toi ma beauté, ta potine est allée nous chercher des croissants. La boulangerie est à deux pas… c’est tout.— … !— Rassure-toi, je ne viole personne. T’es gaulée comme une miss, mais j’ai toujours besoin d’un « yes » pour que l’histoire avance.— Je… je suis désolée, mais qui es-tu ?— Ben… un bon copain de Lynda… son voisin de palier même. Et toi… Camille c’est ça ?— Ouais. Mais je voudrais retrouver mes frusques et me… vêtir pour être correcte.— T’en as de bonnes toi ! Moi je te trouve… plutôt à l’aise sans rien. Et c’est chouette à regarder, ce qui ne gâte rien.— La salle de bains… ah, oui ! C’est par là !
Je file avec cette incroyable pensée que ce saligaud n’a pas perdu une miette de ce que je montre. Comment aurais-je pu savoir ? Zut alors ! Je fais connerie sur connerie ? Sur une chaise, en vrac, ma jupe, mon chemisier, mes sous-vêtements. Tout est là. J’enfile à la hâte de quoi me cacher le derrière. Et lorsque je me retourne, tout en attachant les boutons de mon haut, je me sens observée. Le loustic est dans l’encadrement de la porte, qui me calcule de la tête aux pieds. Il soupire et maugrée sans que je puisse tout saisir de ses paroles.
Je lui avance dessus et il s’efface pour me laisser passer. C’est au moment où j’arrive dans la cuisine que Lynda rapplique. Elle aussi a un large sourire en me voyant debout et renippé.
— Eh ben ! Ma cochonne, tu peux te vanter d’avoir arrosé ma Sainte-Catherine toi.— … ? — Je vois avec plaisir que tu as fait connaissance avec Sylvain, mon voisin de palier. Il m’a donné un sérieux coup de main pour te ramener à l’appartement et te mettre au lit. Tu en tenais une fameuse.— La faute à qui ? Je ne voulais pas sortir.— Oh, ne recommence pas avec ta rengaine. Ça t’a surement fait du bien de te dépoussiérer un peu. Tu vois Sylvain, cette nana c’est ma meilleure amie, mais elle ne sait pas décoller son pif de ses sacro-saints bouquins. Elle est programmée pour bosser. Pour une fois qu’elle sort, elle ne supporte pas non plus l’alcool et en deux temps et trois mouvements, elle a eu un coup de chaud.— Oui ! J’ai vu… tu étais dans un drôle d’état, Camille, lorsque Lynda est venue me demander de l’aide pour te sortir de sa voiture. Tu es lourde, elle n’y serait pas parvenue toute seule.
Je les regarde tour à tour et une question des plus connes me monte dans la tête. A-t-il aussi aidé à mon effeuillage ? Puisque j’ai dormi visiblement entièrement à poil ? Et il s’est payé en nature pour le service rendu ? À moins que cette cachotière ne m’ait jamais parlé de son « boy friend ». De là à se laisser sauter alors que j’étais dans le même paddock, c’est un peu hard tout de même, non ? Mais je m’abstiens d’ouvrir la bouche. Les réponses viendront plus tard, on verra si je formule ultérieurement une demande.
— Les croissants sont tous frais, le café également, on petit déjeune ?— Riche idée, qu’en penses-tu Camille ?
Le mec s’adresse à moi sur un ton plutôt jovial. Ma parole, il me prend pour sa copine ? C’est vrai qu’il semble adopter la maxime qui dit que les amis de ses amis sont… ouais ! Inutile que je coupe encore les cheveux en quatre à… quelle heure est-il déjà ? Parce que je n’en sais fichtre rien. Il n’y a pas seulement une pendule pour me l’indiquer dans ce satané appartement. Lynda me fait signe de prendre place à la table. Oh ! Ce n’est pas un truc énorme. Juste pour quatre personnes à condition qu’elles ne soient pas trop… imposantes…
Je me retrouve à côtoyer le zigoto qui me fait des ronds de jambe, qui ne cesse de me scruter. Une bête de foire, c’est l’impression qu’il me donne en me suivant des yeux tout le temps. C’est gênant et surtout, ma potine qui est face à moi s’en aperçoit forcément. Ça l’amuse on dirait de sentir ce gaillard qui me bouffe du regard. Elle dit tout haut, d’un coup, ce que je ressens en silence.
— T’as fait une touche. Ce grand dadais de Sylvain est accro ! Ça se voit, ça se sent. Et il s’y prend comme un manche. Lui et la drague…
Elle rigole et ce sont bien deux paires d’yeux qui se portent sur celle qui débite une ânerie, ou une certitude si on l’écoute bien. J’ai presque envie de lui dire que, s’il ne sait pas draguer, au moins l’a fait-il couiner parfois. Et j’en sais quelque chose pour l’avoir vécu de bon matin. De bon matin ? Toujours pas de notion du temps qui s’écoule ni de celui qui m’a filé entre les doigts depuis notre sortie. Je me hasarde à demander…
— Au fait, quelle heure est-il exactement ?— … pourquoi ? T’as un rencard, ma belle ? On est pas bien tous les trois-là ?
C’est le julot qui répond à sa place, en haussant les épaules, fataliste.
— Quatorze heures ! Et nous sommes dimanche alors… tu veux nous abandonner déjà ?— Ben… vous avez peut-être mieux à faire qu’à jacasser avec moi, non ?— … pourquoi tu dis ça ? Tu es et restes mon amie la plus chère. Quant à Sylvain, et bien… il passe me voir parfois à l’improviste et il me rend quelques menus services. Un bon copain de ce côté-là, et ça se bichonne ce genre de relation de nos jours. — Tu as un petit ami toi, Camille ?— Mais non ! Rassure-toi Sylvain aucun beau gosse, aucun Dieu du stade ne va venir te casser la figure si tu tentes ta chance auprès de cette « vieille fille » en devenir.— Arrête ! Elle est super chouette ta potine !
Le ton employé ne laisse planer aucun doute. Ce mec me défend ? De quoi ? Je ne me sens pas attaquée, pas menacée non plus. Il veut seulement se placer ? Je n’en ai que faire de son élan du cœur pour moi. Puis, si la baise à mes côtés est bien réelle, les paroles que j’ai cru saisir ne peuvent-elles pas aussi l’être ? L’aveu de Lynda à mon égard, ces phrases où elle montrait une attirance pour une femme ? Ne serait-ce pas moi, celle dont elle se déclarait amoureuse depuis « toujours » ? Je suis perturbée d’un coup et il me tarde de rentrer chez moi.
Le boulot, mes livres, mes études, c’est bien une excuse pour accélérer le mouvement et abréger l’instant café ? J’ose donc leur faire part de mon envie de déguerpir. J’y mets les formes bien sûr, pas question de heurter quiconque. Si Lynda ne répond pas tout de suite, c’est parce que son amant lui coupe l’herbe sous le pied.
— Je vais du côté de chez toi ! Je te dépose si tu veux, Camille.— … ! Oh ! Je peux marcher, tu sais. Je crois que j’ai besoin de m’aérer un peu la tête.
Je suis reprise par les paroles cinglantes de mon amie qui visiblement n’apprécie pas ma défection, ou alors que celle-ci entraine celle de son gaillard. Une envie de prolonger un corps à corps dont j’ai une idée plus précise désormais ?
— Ben c’est ça ! Tu as foiré toute ma soirée et maintenant tu te barres. Mon Dieu, je te croyais mon amie pour de bon, moi.— Arrête Lynda ! Tu vois bien que Camille n’est pas tout à fait encore en état de…
Je n’écoute plus la suite. Le voici, ce Sylvain qui parle pour moi ? Mais bon sang, qu’est-ce qui lui prend ? L’intention est louable, mais je peux me défendre toute seule. Je ne vais pas à l’affrontement, me contentant de résumer la situation à celle qui fait une moue de dépit en me dévisageant.
— J’ai trop bu cette nuit, et j’ai besoin de retrouver mon calme, ma belle. Je vais vous laisser toi et ton copain. Vous avez sans doute bien des choses à vous dire, ou à vous faire.— À nous faire ? Parce que tu t’imagines que nous sommes… amants Sylvain et moi ?— … ?— Bon ! Je file aussi moi ; alors Camille, tu profites de la voiture ou pas ?— Non, non ! Je rentre à pied. Mais il me semble que tu vis sur le même palier que Lynda. Alors, pourquoi aller en ville ?— Tu n’as donc pas bien imprimé Camille ? Il est raide dingue de toi depuis qu’il m’a aidé à te sortir de ma voiture. Et c’est une manière très personnelle d’avoir un tête-à-tête avec toi ! Une façon de te parler sans ma présence gênante.— Me parler ? Mais de quoi devrions-nous parler ? Je ne te connais pas, moi Sylvain. Et puis… il me semble que tu es bien plus proche de mon amie qu’elle ne le laisse entendre. — Lynda et moi, c’est simplement une histoire d’amitié. Rien d’autre. — Une amitié qui dérape de temps en temps, non ? — Quoi ? Mais tu es folle Camille si tu imagines que lui et moi… non ! Non, jamais de la vie, je t’assure.
Elle a la voix qui tremble vraiment. Presque des larmes dans les yeux. Qu’est-ce qui lui prend d’un coup ? Je me rends compte que de nous deux c’est elle la plus remuée. Et l’autre qui s’emporte un peu de cette mauvaise foi évidente.
— Bon ! Je vais vous laisser entre nanas. Je suis de trop, je peux le comprendre. Dommage, parce que tu me plais vraiment Camille… Allez salut Lynda ! Salut Camille. Je sens que je suis indésirable d’un coup. L’air devient irrespirable pour moi dans cet appartement.— … !
Je vais pour poser une question, mais la réplique de ma copine me cloue sur place.
— Ça va ! Ne te la joue pas mélo non plus, Sylvain. Le coup de main demandé je l’ai payé le prix fort. Je risque bien de m’en mordre les doigts maintenant.— … allez salut les louloutes ! Amusez-vous bien. Faites ça bien, je vais rêver de vous en buvant un pot en ville. Bises à vous deux.— Salut… Sylvain et encore merci.— Au revoir donc et à un de ces jours.
Pourquoi après mon « au revoir » me suis-je sentie obligée de rajouter ces quelques mots d’espoir ? Et nous voici elle et moi seules face à face. Elle a mis une telle violence verbale dans sa répartie envers son voisin, que je suis scotchée. C’est vrai que ses quinquets sont tout embués. Pourquoi ? Puis un retour de la nuit refait surface dans mon crâne.« Juste celle-là et depuis si longtemps que je ne me souviens même plus quand ça a commencé. »Mince alors ! Serait-ce ça finalement ? Je me sens pour le coup, très bizarre. Je n’ai jamais rien remarqué de spécial. Mais là, j’avoue que ça m’en bouche un coin.
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À suivre…
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