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Les Chevaliers du Zodiaque : les vices du Sanctuaire

Chapitre 44

Le baiser de Salmacis

Voyeur / Exhibition
Mon corps astral fait un petit bond à la vision de la jolie Vierge qui accourt en direction de son futur combat. Marie s’avance vers moi, encore plus resplendissante qu’à son habitude.
— Des problèmes sur la route ?— Oh non, rien que quelques décadents que j’ai surpris en pleine orgie qui, maintenant, apportent un charme nouveau à la région du haut de leurs crucifix.
Ma belle jette un œil par dessus mon épaule, observant le champ de roses qui coupe la route juste derrière moi.
— Oui, tu arrives sur le territoire d’Anthynéa de Salmacis, gardienne éternelle du Rosier. Ce qu’il faut savoir avec le Rosier, c’est que…— Non, mais t’inquiète : j’ai appris ma leçon. Je sais déjà.— Non, je ne crois pas. Souviens-toi du chevalier des Poissons de l’époque de légende...— Je suis un chevalier d’or professionnel, moi ! Crois-tu vraiment que je n’ai pas moi-même fait le lien entre d’anciens chevaliers d’or des Poissons qui utilisaient des roses pour combattre – dont celui des légendes qui portait le nom d’Aphrodite – et le Rosier Sacré de la déesse Aphrodite, un de ses arbres sacrés ? Oui, les anciens chevaliers des Poissons ont hérité les roses issues du Jardin d’Aphrodite. Je dois donc m’attendre aux mêmes techniques à base de roses.
Ah, bah, si elle sait déjà… En effet, en signe d’amitié et de paix, Athéna et Aphrodite procédaient autrefois à des échanges et à des cadeaux. C’est ainsi qu’Athéna a offert l’Olivier Sacré. De son côté, la déesse Aphrodite a offert ses variétés de roses aux chevaliers des Poissons qui étaient proches d’elle.
— Tu dois donc savoir que les roses sont empoisonnées.— Bah, elle n’aura pas le temps de me toucher avec ses fleurs !
Marie se positionne devant le champ de roses empoisonnées. Le traverser revient à respirer leur parfum, autrement dit perdre ses sens, puis sa conscience et enfin sa vie. Comment compte-elle le franchir pour atteindre Anthynéa ? Tout simplement en utilisant son Malleus Maleficarum qui balaye les roses devant elle et lui ouvre un large passage.
Oui, c’est une façon de faire ! Marie recule de plusieurs pas, le temps – comprends-je – que le parfum libéré par les roses lors de l’attaque se dissipe dans les airs. Elle est prête à partir, mais je la stoppe pour un dernier conseil :
— Attends, méfie-toi. Connaissant Anthynéa, je ne serais pas étonné qu’elle ait d’autres cartes que ses roses.
Marie hoche la tête, mais son air m’indique qu’elle ne prend pas vraiment la menace au sérieux, puis s’élance à l’assaut. En quelques secondes la voilà face à Anthynéa.
— Bonjour, Marie de la Vierge ; te souviens-tu de moi ? Je suis Anthynéa de Salmacis, gardienne éternelle d…— Oui, et je m’en fous ! T’es qu’une catin d’Aphrodite que je suis venue exterminer. MALLEUS MALEFICARUM !
Eh bien, Marie ne perd pas de temps. Je ne l’ai jamais vue avec une telle hâte. Que lui vaut une telle fougue ? D’habitude, elle prend le temps d’apprendre à connaître un minimum l’adversaire avant de lancer la moindre attaque dévastatrice, mais là, elle se presse. Je sais que le temps où Arès sera complètement soigné se rapproche de plus en plus, mais quand même, c’est curieux comme comportement.
Suite à la déferlante d’énergie, Anthynéa a disparu. Quoi ? Vaincue si rapidement ? Non, ça m’étonnerait, cela serait trop facile. En plus, cette brume parfumée qui flotte dans l’air ne semble pas naturelle du tout. Si, je me souviens : l’ancien chevalier d’or des Poissons était capable de se dissimuler derrière le parfum de ses roses et ainsi disparaître aux yeux de ses ennemis.
— Dis donc, ce n’est pas très gentil de ne pas attendre la fin des présentations… lance une douce voix sortie de nulle part.— Pas le temps pour cette connerie de guerre, j’ai un mariage à organiser !
Comme elle l’avait fait contre Muhammad de la Vierge Noire, Marie se concentre pour repérer le cosmos de son adversaire et ainsi pouvoir l’attaquer. Le seul souci, c’est que la brume est remplie de l’énergie d’Anthynéa.
— ROSES DÉMONIAQUES !
Des roses rouges surgissent soudain dans le dos de Marie. Celle-ci réagit à temps et en évite la plupart. Seule une ou deux éraflent tout de même son adorable visage.
— Tu crois m’avoir avec des fleurs ? Il t’en faudra bien plus pour m’avoir.— Pourtant une simple éraflure suffit pour répandre le poison de mes roses dans ton organisme. Dans peu de temps, tu te sentiras affaiblie et tes sens seront diminués.— Ah non, pas touche à mes sens ! On me les a déjà retirés une fois aujourd’hui ; ça suffit ! DEUS VULT !
Marie est vraiment agacée. Elle ne semble pas vouloir s’emmerder à chercher l’ennemi. Elle espère donc l’avoir avec une attaque qui dévaste tout sur son passage. Un peu à la manière de ma Déflagration Atomique, mais en bien plus puissant, son cosmos explose tout autour d’elle et crée une onde de choc qui détruit tout sur son passage. J’ai un mouvement de recul en voyant la déflagration arriver sur moi avant de me rappeler que mon corps astral ne craint rien.
— ROSES PIRANHAS !
Les roses noires, je m’en souviens ! Pas empoisonnées, mais elles dévorent les armures. On dit que celle en bronze de Shun d’Andromède n’a pas résisté lors de son combat contre les Poissons. Marie, en revanche, porte une armure d’or, bien plus solide. Mine de rien, l’attaque fait quand même naître des fissures bien inquiétantes sur le métal doré.
— Rhaa ! Ça va encore me coûter un bras !— Pauvre petits chevaliers d’or si près de leur bourse… Tout cet or vous aveugle ; vous avez perdu de vue la véritable beauté de la vie.— Comment as-tu survécu à mon attaque ?— Hidden, tout simplement. Il t’a porté une attention particulière lors de tes derniers combats et m’a tout dit de tes techniques, dont leur portée, par exemple.
Anthynéa reparaît, une rose blanche à la main. Blanche ? C’est une de ses fameuses roses sanguinaires, celles qui se plantent dans le cœur de la victime et se gorge de son sang, signant sa mort. Je serre les dents ; Marie doit à tout prix ne pas être touchée.
— En tout cas, quelle puissance ! Cela ne m’étonne guère que tu sois considérée comme la plus puissante des chevaliers d’or. Voilà un combat qui me sied beaucoup. ROSE SANGUINAIRE !— MALLEUS MALEFICARUM !
L’attaque de Marie est plus destinée à détruire la rose qui se dirige vers elle plutôt qu’à viser Anthynéa. C’est ce que j’aurais fait à sa place, la rose sanguinaire est trop dangereuse. Salmacis saute pour éviter la puissance de La Vierge qui déferle vers elle et lance une nouvelle rose, ce coup-ci de couleur jaune.
Marie, surprise, se décale, mais trop peu pour éviter la fleur qui l’érafle au niveau de la joue. C’est bien la première fois que je vois une rose jaune. Je connaissais les rouges, les noires, et les blanches. Quels peuvent donc être ses effets ? Espérons que si elle est empoisonnée, son venin ne soit pas trop violent…
Anthynéa atterrit en face de Marie. Chouette, ma belle va pouvoir contre-attaquer directement ! Mais Marie ne bouge pas d’un centimètre. Que fait-elle ? Anthynéa l’observe, un sourire satisfait aux lèvres. Je me décale pour voir le visage de Marie et comprendre la situation. Il m’apparaît horrifié et inquiet. Est-elle plongée dans une illusion ?
— Mes roses bloquantes sont une variété que j’ai moi-même créée. Elles paralysent leur cible, m’explique Anthynéa. Ma proie m’est donc maintenant servie sur un plateau.
Je comprends : elle paralyse son adversaire pour pouvoir ensuite être sûre de toucher avec la rose sanguinaire.
— Non, reprend-elle comme si elle avait lu mes pensées. Si j’avais voulu la toucher avec ma rose sanguinaire, je l’aurais fait. Je ne m’embêterais pas à utiliser une autre rose avant. Ma rose blanche m’a juste servi de diversion. Je ne veux pas que la Vierge meure. Pas tout de suite, en tout cas : j’ai d’autres projets pour elle.
Elle s’approche et caresse le visage de Marie. Bien que paralysée, on lit parfaitement la colère dans les yeux de la Vierge. Son cosmos bout à l’intérieur sans parvenir à s’échapper. D’autres projets pour elle ? Qu’est-ce que cela signifie ?
— Par le Baiser de Salmacis… murmure Anthynéa.
Et Salmacis pose ses lèvres sur celles de la Vierge. Je sens une perturbation dans le cosmos de Marie. Nul doute qu’elle doit hurler à l’intérieur, choquée par ce baiser décadent. Je m’attends à la voir éclater de rage à tout instant. Au lieu de ça, Marie s’écroule soudain, inconsciente. Je hurle et me précipite vers elle, apeuré. Intangible, je ne peux vérifier son pouls.
— Je t’ai dit que je ne voulais pas la tuer. Rassure-toi... du moins, pour le moment car je ne vais avoir aucune pitié pour les autres, sourit Anthynéa de toutes ses dents. Tiens, d’ailleurs, la première va arriver d’ici peu.
Hein ? En effet, préoccupé par le combat, je n’ai pas senti un cosmos s’approcher du champ de bataille. Qui est-ce ? Je pensais les autres collègues trop loin. La seule personne qui aurait pu venir ici est… mais oui, c’est son cosmos : pas de doute à avoir là-dessus.
Il ne faut attendre que quelques minutes avant que la nouvelle adversaire de Salmacis fasse son apparition. Elle semble suffisamment en forme malgré les évènements précédents. Me voilà rassuré de la voir encore debout. Mais Judith du Capricorne fera-t-elle le poids face à Anthynéa de Salmacis alors que Marie s’est fait avoir ?
— Ravi de te revoir en vie, Judith. J’ai eu peur que ton attaque interdite t’ait emportée.— Qu’est-ce que tu crois ? Je suis bien plus solide que ça. Non, plus sérieusement, ce n’était pas loin.— Prête à reprendre le combat ? Comment tu te sens ?— J’ai connu mieux. Tu ne peux imaginer à quel point c’est dur d’avoir eu à tuer son maître…— Ah si, j’imagine très bien.— Je ne crois pas, non. Il faut l’avoir vécu pour le comprendre. A-t-on eu des pertes pendant mon inconscience ?— À part une main de Mario et son armure qui a morflé, globalement nous nous en sortons plutôt pas mal.— Et la Vierge ? m’interroge-t-elle en la désignant du doigt.— Elle n’est seulement qu’inconsciente, il paraît. Anthynéa l’a embrassée, et pouf ! Marie est tombée dans les vapes.
La gardienne du Rosier prend plusieurs roses rouges dans ses mains. Pas de soucis avec Judith : j’avais initialement prévu ce combat pour elle. Avec sa télékinésie, Judith devrait n’avoir aucun de mal pour déjouer les roses, si elle ne baisse pas sa garde en tout cas.
En effet, Anthynéa lui lance les roses, mais les pouvoirs psychiques du Capricorne en prennent le contrôle et les renvoient à l’adversaire. Anthynéa s’en moque éperdument ; elle doit être immunisée contre son propre poison. Mais une fois ses roses contrées, a-t-elle un autre plan pour se débarrasser de Judith ? Elle n’arrivera jamais à lui lancer le baiser de Salmacis sans l’immobiliser, et elle ne pourra pas l’immobiliser sans ses roses jaunes.
Judith charge. Les deux femmes échangent des coups. Étrangement, Salmacis me semble plus rapide que tout à l’heure. Pire que ça, elle n’a pas l’air à fond alors que Marie, si. Elle semble même s’amuser. C’est étrange. Je le sens mal. Que prépare-t-elle ?
Et puis soudain, Anthynéa libère toute sa puissance et sa fureur. Son cosmos explose d’une façon inimaginable. Bien plus élevé que tout ce que j’ai jamais connu d’elle, et teinté d’une couleur différente, quelque chose de familier. Comment a-t-elle fait pour acquérir une si grande puissance en si peu de temps ?
— MALLEUS MALEFICARUM !
Quoi ? Impossible ! Et pourtant c’est bien l’attaque de Marie qu’Anthynéa lance. Judith a réagi à temps, évitant le plus gros de l’attaque en se protégeant derrière son bouclier psychique. Elle semble aussi abasourdie que moi. Comment est-il possible qu’elle ait utilisé l’attaque de la Vierge ?
— Tu as fusionné ton cosmos avec celui de la Vierge ? devine Judith.— Plus que mon cosmos : j’ai fusionné mon être avec celui de la Vierge. J’ai acquis toutes ses connaissances, ses pouvoirs et sa puissance. C’est le pouvoir du Baiser de Salmacis. Je suis la parfaite symbiose entre elle et Anthynéa. Un tout nouvel être qui va vous écraser tous. Tu peux m’appeler Marynéa, mais je te conseille plutôt d’appeler du renfort.
Fusionnée avec Marie ? C’était ça les autres projets qu’elle avait pour elle ? Sans doute. Alors là, nous sommes mal barrés… Marie est sans aucun doute la plus puissante d’entre nous. Couplée à la force et aux techniques d’Anthynéa, elle va être impossible à battre. Oui, il va vraiment falloir du renfort à Judith si elle veut l’emporter, mais les autres sont bien trop loin. Merde, c’est con, elle a survécu à son attaque interdite, et maintenant elle risque de mourir à tout instant. Pas le choix, il va falloir qu’elle tienne bon jusqu’à ce que quelqu’un vienne l’épauler.
— Judith, combien de temps penses-tu résister avec ton bouclier ?— Je ne sais pas. Quelques attaques, mais pas plus. La puissance de la Vierge est bien trop élevée pour moi.— Bah, en cas de besoin, tu as toujours ta régénération. Cela te permettra de tenir un peu plus longtemps.— Tout à fait, sauf que je ne peux plus me régénérer. Tout du moins, pas pour le moment. C’est une des conséquences de mon Orage Céleste. Il me faudra plus de temps avant que je ne retrouve mes pleines capacités.— Ah merde, c’est embêtant… Bon, tiens bon, je vais faire venir Amalia pour t’épauler.
S’il y a bien un chevalier d’or qui peut espérer s’en sortir contre les pouvoirs de Marie, c’est bien le Lion, comme elle l’a prouvé lors de ma courte rébellion au Sanctuaire. Et puis c’est la plus proche.
Je me téléporte donc rapidement vers elle alors qu’elle avait presque rattrapé Mario et lui explique la situation. Elle fait demi-tour pour se diriger vers ce nouvel objectif. J’espère qu’elle arrivera à temps.
Hop, mon corps astral est de nouveau présent sur le champ de bataille opposant Judith à « Marynéa ». Les deux femmes sont plongées dans un nouveau corps-à-corps. Judith fait tout ce qu’elle peut pour éviter les coups puissants de son adversaire, utilisant ses pouvoirs télékinétiques pour faire diversion et lui envoyer des projectiles, mais « Marynéa » disparaît derrière le parfum de ses roses, évitant ainsi les attaques du Capricorne. Diable, comment la vaincre dans ces conditions ? Une attaque puissante couplée à une défense efficace.
— Planque-toi tant que tu veux ! rugit Judith en gagnant le septième sens. Mais tu ne pourras pas échapper à ça.
Les gestes, le cosmos ; elle s’apprête à lancer la Porte des Dieux. Oui, s’il y a bien une attaque qui peut espérer la vaincre, c’est celle-là ! Pas besoin de voir l’adversaire : l’attaque va arracher l’âme de la victime et l’emporter dans le royaume des dieux.
— Tu sais, si je meurs, la Vierge mourra avec moi. Nos deux âmes ne font qu’une. Tiens-tu vraiment à sacrifier votre meilleure carte ?— Je n’ai pas vraiment le choix, reconnaît Judith.— Non ! hurlé-je. Judith, je t’en prie, ne fais pas ça ! Il doit y avoir une meilleure solution. Je t’en prie, ne tue pas Marie…— Allons, Francis, il faut éliminer cette menace au plus vite ou nous sommes tous perdus. Marie se sacrifierait elle-même si elle en avait l’occasion.— Je t’en supplie. Résiste encore. Il faut la sauver coûte que coûte !
Elle hésite. Je ne peux accepter que Marie disparaisse maintenant. Pas après tout ce que nous avons vécu, pas après nos fiançailles improvisées. J’ai conscience que j’en demande beaucoup à Judith : risquer sa vie pour sauver hypothétiquement celle de la femme que j’aime, mais je ne peux faire autrement.
— Bon, OK. Mais si je crève par ta faute, je viendrai te hanter, plaisante-t-elle. Parle-moi un peu de cette Anthynéa. De quelle genre de femme il s’agit ?— Elle est plutôt raffinée ; le genre à adorer la poésie et toutes ces conneries du même type. Anthynéa est aussi ouverte, sympathique et respectueuse.— Ah oui ? Intéressant. Et question religion ? Et au niveau de la sexualité ?— Eh bien, elle n’est pas spécialement religieuse. Quant à sa vie sexuelle, c’est une gardienne d’Aphrodite. Par conséquent, elle n’est pas du genre à se priver, sans pour autant être une nymphomane.— Qu’est-ce que cela peut te faire ? crache « Marynéa ». C’est à moi que tu as affaire, mécréante, pas à Anthynéa. Malleus Maleficarum !
Ce coup-ci, Judith était bien prête, et malgré la puissance de l’attaque de son adversaire, son bouclier psychique résiste. Bien, mais cela lui coûte pas mal d’énergie. Qui sait combien de temps elle pourra tenir ainsi ?
« Marynéa » sourit. Elle me fait penser à un chat qui a piégé une souris. Cela n’annonce rien de bon. On dirait qu’elle va s’amuser à faire souffrir le Capricorne. Elle doit sans doute se contenter de tester les défenses de mon amie pour le moment ; c’est pour cette raison qu’elle n’a pas encore utilisé d’attaques plus puissantes.
— Vois-tu, Anthynéa, je m’intéresse moi aussi à la poésie, même si je ne suis sûrement pas aussi brillante que ton esprit.Laisse-moi te faire une petite démonstrationAvant de te botter méchamment le troufion,Car même si je ne suis plus vraiment en forme,Je reste la grande Judith du Capricorne !
Sérieusement ? C’est tout ce qu’elle a trouvé pour gagner du temps ? Où cherche-t-elle à en venir ?
Eh bien, quels vers méprisables…Ta prose est vraiment minable.Comparée à ma grandeur, tu crains !Laisse tomber, tes efforts sont vains :Marynéa va te mettre la fessée ;Tu vas, comme qui dirait, décéder.Rends-toi tant qu’il en est encore tempsAvant que je…
Avant qu’elle n’ait fini son vers, Judith sourit et s’agenouille devant elle. Non, je ne peux croire qu’elle accepte de se rendre. Me voilà aussi perplexe que Salmacis.
— J’avoue être impressionné devant tant de puissance et d’éloquence. Que puis-je faire d’autre que m’agenouiller devant une vraie déesse ?
La réaction de Marynéa est étrange. Difficile de dire si la déclaration du Capricorne lui fait plaisir ou la choque. Son visage grimace entre dégoût et sourire. Même son cosmos paraît perturbé. Que se passe-t-il ? Judith aussi semble l’avoir remarqué. La voilà qui sourit. À quoi joue-t-elle, au juste ?
Comment oses-tu blasphémer ?Je ne suis point déesse à aimer.Relève-toi. Non, reste à genoux !Adore-moi ! Non, ce serait fou.Comment oses-tu m’appeler déesse ?Même si l’idée me plaît, je le confesse.Quoi qu’il en soit, c’est adorable...Euh non, je voulais dire intolérable.Je ne peux pardonner ton crime…Et puis merde ! Ça me saoule de parler en rimes.
Euh... qu’est-ce qu’elle raconte, celle-là ? Elle a perdu la tête ou quoi ? Son discours manque de cohérence. En tout cas, cela semble ravir Judith. Comprend-elle mieux que moi ce qu’il se passe ?En attendant, elle n’est toujours pas tirée d’affaire. Le cosmos de « Marynéa » danse d’une fureur bouillante. En un éclair, la voilà sur Judith.
— DEUS VULT !
Comme pour Marie, son cosmos explose et provoque une terrible onde de choc. Avec les éléments qui se déchaînent, ma vision est obscurcie pendant plusieurs secondes, si bien que je n’ai pas le loisir de voir le résultat sur le coup. Ce n’est qu’un instant après la chute des décombres et des poussières que je suis rassuré : le bouclier d’énergie du Capricorne a résisté à l’attaque... pour le moment.
— C’est impossible ! peste « Marynéa ».
Non, pas impossible : dans la maison du Lion, Judith a déjà montré qu’elle pouvait résister à l’attaque, même si, il est vrai, elle n’était pas directement la cible cette fois-là. Et... c’est moi, ou ce Deus Vult était légèrement moins puissant que celui de Marie ? Ce n’est pas logique…
Quoi qu’il en soit, cela a coûté pas mal d’énergie à Judith pour résister. La voilà essoufflée. Elle qui est affaiblie avec son combat précédent, qui sait combien de temps elle pourra tenir ? J’espère qu’elle a un plan derrière la tête.
— Mais qu’est-ce que tu fous, bon sang ? s’étonne « Marynéa ».
Euh... Judith vient d’expulser les pièces de son armure. Me voilà aussi perplexe que notre ennemie.
— Crois-tu vraiment pouvoir résister longtemps sans ton armure ?— Pourquoi continuer à se battre ? Toutes ces explosions et ces coups, c’est vulgaire, tu ne trouves pas ? Cela manque de délicatesse, non ?— J’ai pour mission de tous vous éliminer.— Oui, je sais. Mais encore une fois, il serait tellement plus agréable de s’adonner à des activités plus raffinées et de profiter des plaisirs simples de la vie… Tiens, par exemple, votre Jardin respire la sensualité et le plaisir. Depuis que j’y ai mis les pieds, j’ai de ces envies qui me démangent !
Voilà que maintenant Judith laisse traîner ses mains sur son corps. Ses doigts glissent le long de ses courbes voluptueuses. La voilà qui remue comme si une douce musique guidait ses gestes. Elle se caresse la poitrine, les hanches, les fesses, les cuisses. Une main se glisse maintenant dans son pantalon. Elle a atteint sa vulve et semble maintenant se toucher. Même si je ne comprends rien à ce qu’elle fait, le spectacle est agréable. Si je n’étais pas dans mon corps astral, je me sentirais sûrement durcir.
« Marynéa » est toujours aussi perplexe. Son visage affiche une grimace des plus difficiles à lire, entre dégoût et fascination.
— Tu ne veux pas participer ? l’invite Judith. On pourrait se faire du bien toutes les deux...— Oui, on pourrait, mais... euh... Arrête ça, sale dépravée ! T’es sur un champ de bataille, je te rappelle ! MALLEUS MALEFICARUM !
L’attaque de « Marynéa » se déchaîne, mais Judith se protège à temps grâce à son pouvoir. Heureusement qu’elle peut encore l’utiliser, parce que sans son armure elle aurait été balayée, même si le cosmos de « Marynéa » semble de plus en plus instable.
— Tu ne veux pas participer ? Tant pis pour toi, Marynéa. Au moins, je sais que Francis saura apprécier mon show à sa juste valeur. À moins que cela te dérange qu’il me mate ?— Pourquoi cela me dérangerait ? Je me fiche totalement de lui !— Dans ce cas-là...
Judith se déshabille entièrement. Elle me lance un clin d’œil et reprend le spectacle là où il s’était arrêté. Ce coup-ci, tournée vers moi, elle ignore complètement notre ennemie. D’ailleurs, j’ai aussi du mal à m’en préoccuper avec une telle scène sous les yeux : ce n’est pas tous les jours qu’on voit une de ses collègues se tripoter en plein duel ! Elle ne fait pas semblant : ses doigts s’enfoncent profondément dans sa vulve.
— Arrête ça, sale dépravée exhibitionniste ! peste « Marynéa ».— Pourquoi ? Je croyais que t’en avais rien à faire de Francis. Tu aurais osé me mentir ?— Non, oui, c’est vrai... Je me moque totalement de lui, mais…
Les protestations de « Marynéa » m’ont sorti de la béatitude dans laquelle m’avait plongé le show du Capricorne. La gardienne éternelle de Salmacis semble perdre peu à peu la tête. Son corps est agité par des spasmes et son cosmos vacille de plus en plus. Le contrôle lui échapperait-il ?
« Marynéa », perturbée, lance plusieurs attaques. Mais ne maîtrisant plus son cosmos, la puissance est peu impressionnante. Judith ne s’embête même pas à utiliser son bouclier cosmique et repousse les attaques par des décharges de son propre cosmos. L’autre, l’esprit déglingué, tombe à genoux, les mains serrant son crâne.
Souriante, Judith continue de se masturber en me lançant un regard complice. Son autre main tripote un de ses magnifiques nichons. Une langue coquine humidifie ses lèvres gourmandes.
— Alors, Francis, tu aimes que je me caresse pour toi ?— Je... euh... oui, ce n’est pas désagréable.— Dis-moi que je suis bonne et que je te fais bander ! Dis-moi que je suis la plus belle femme que tu aies jamais vue, que tu n’as d’yeux que pour moi et personne d’autre, et surtout pas Marynéa.— Euh... oui, tout ça, comme tu dis !— NOOOOONNN ! hurle « Marynéa ».
Son cosmos se déchaîne comme un bête sauvage puis semble se déchirer. Notre ennemie retrouve peu à peu son calme, mais son énergie est loin d’être aussi élevée que tout à l’heure et a retrouvé la couleur habituelle d’Anthynéa. Judith a-t-elle réussi à ramener Marie ? Il me semble que oui. Salmacis se relève, le regard sombre.
— Bien joué, chevalier du Capricorne. Je dois avouer que ton intelligence m’impressionne ! Mais j’ai encore plusieurs tours dans mon sa…— PAR LA PORTE DES DIEUX ! la coupe Judith.
La porte lumineuse s’ouvre dans le ciel. Anthynéa hurle de terreur tandis que son âme est aspirée. Son corps s’écroule sans vie.
— Et Marie ? m’inquiété-je.— Elle devrait revenir à elle d’ici quelques instants.— Mais comment as-tu fait pour la sauver ?— Te souviens-tu quand je t’ai parlé de la dissonance cognitive ? Je me suis inspirée de ce phénomène pour forcer les deux esprits à se séparer.
La dissonance cognitive ? Oui, je me souviens. Elle m’en avait parlé une fois. Elle m’avait expliqué que c’est un inconfort intellectuel qui intervient quand une de nos actions ou qu’un évènement que l’on vit entre en contradiction avec notre système de croyances ou de valeurs. Le cerveau n’a pas d’autre choix que de trouver un moyen pour réduire cet inconfort.
Je comprends tout maintenant. Marie et Anthynéa sont deux femmes très différentes l’une de l’autre. Judith a donc fait exprès de jouer sur les points qui les opposent pour créer une instabilité émotionnelle entre les deux personnalités et fragiliser ainsi la fusion des deux. La seule solution pour réduire l’inconfort a été dissocier les deux âmes. C’est brillant !
— Il semble que c’est sur toi que leur esprit divergeait le plus, conclut Judith en renfilant un pantalon. C’est ce qui a fait définitivement craquer « Marynéa » ; intéressant !
Je suis prêt à remercier Judith d’avoir risqué sa vie pour sauver ma belle quand le corps de la Vierge remue. Judith est complètement rhabillée au moment où Marie se relève. Ma fiancée semble perdue. Elle demande ce qu’il s’est passé. Nous lui expliquons sans entrer dans les détails. C’est là que Marie remarque le cadavre de Salmacis.
— Oh non, tu l’as tuée… Fais chier ! C’est moi qui devais m’en charger !— Ben, trop tard. Je te laisse le Rosier si tu le veux.— Très bien... MALLEUS MALEFICARUM !
Un nouvel arbre sacré d’Aphrodite vole en poussière. Plus que deux. J’espère que nous pourrons les détruire tous à temps.
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