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Les fleurs du mal

Chapitre 2

Trash
Très turlupiné par ce qu’il avait appris dans son rêve, Thomas voulait repérer le donjon qu’il avait vu. Il prit donc la décision de faire une description la plus fidèle possible du donjon afin de la soumettre à un expert qui pourrait le mettre sur la piste de Lord Satanic et, par la même occasion, de sa mère.
Soucieux de n’omettre aucun détail, le jeune homme prit une feuille de papier et un stylo. Sur la feuille de papier, il écrivit en détail tous les éléments qu’il avait vu dans le donjon.
Après avoir relu son travail, satisfait, Thomas rangea la feuille de papier dans la poche de son jean et sortit. Le jeune homme ne connaissait qu’une seule personne pouvant le mettre sur la voie : Olivier Litou, le bibliothécaire de la vile.
Thomas ne connaissait de lui que ce qu’il en avait entendu, entre autres qu’il était un passionné du Moyen-Âge et des chevaliers. Le jeune homme espérait sincèrement pouvoir tirer profit de cette passion pour sa quête.
À mi-chemin, en parcourant un sentier bordé d’une rivière, Thomas remarqua un objet qui brillait dans l’eau. Le jeune homme s’approcha prudemment de l’eau et en retira l’objet. Lorsqu’il l’eut prit en main, le jeune homme fut surpris de constater qu’il tenait une épée entre ses mains. Thomas examina l’épée : lame et poignée en or massif avec un gros rubis à l’extrémité de la poignée.
Le garçon se demanda comment une épée avait pu finir dans la rivière. En étudiant l’épée de plus près, il en déduisit qu’elle provenait du Moyen-Âge. Il prit donc le parti de demander des informations à Olivier Litou.
Soudain, alors qu’il prenait le chemin de la bibliothèque, Thomas fut pris de la même sensation de mal-être qu’il avait éprouvé à l’orphelinat. Le jeune homme tomba à terre et sombra dans un profond sommeil.
Comme la veille, Thomas se retrouva tel un fantôme dans un environnement qu’il ne connaissait pas. Le jeune homme marcha en regardant nerveusement autour de lui. Ce fut alors qu’il entendit des cris et des bruits de tir à l’arme à feu.
Le garçon s’approcha le plus discrètement possible de la source des bruits. Ce qu’il y vit le laissa cloué sur place. Au beau milieu d’un fort militaire, entourées de soldats qui faisaient feu sur elles sans interruption, Thomas reconnut les femmes qu’il avait vues dans le donjon. Elles étaient toutes entièrement nues face aux soldats et ripostaient à leurs balles en leur jetant des éclairs de lumière noire.
Au bout de quelques minutes de combat, Thomas ne put que rester bouche bée devant la puissance de ces femmes. En à peine quelques minutes, elles avaient envoyé au moins une cinquantaine de soldats entre quatre planches. Et le plus déroutant dans tout cela était que les femmes s’en étaient sorties complètement indemnes, comme si elles pouvaient résister aux balles.
Les femmes s’agenouillèrent à côté des cadavres en tentant de trouver un pouls comme pour vérifier si les soldats étaient bien morts. Cette vérification faite, les femmes se regroupèrent au centre de la cour comme si elles attendaient quelque chose.
— Attendons le général, dit l’une d’elles.— Tiens, la voilà, répliqua une autre.
Les femmes se séparèrent les unes des autres pour former une haie d’honneur à la nouvelle venue. Thomas détailla avec attention la femme qui arrivait dans la peau du général. Elle était nue comme toutes les autres femmes à la seule différence que le tatouage de serpent qu’elle possédait remontait de son sexe jusqu’à ses seins.
En suivant le parcours du tatouage, Thomas remonta jusqu’au visage de la nouvelle venue. Surprise ! En la détaillant de la tête aux pieds, le jeune homme dût se rendre à l’évidence : celle que les autres femmes appelaient «général» n’était nulle autre que sa mère !
Estomaqué, Thomas ne put que regarder d’un œil hébété la suite de la scène.
— Que faisons-nous maintenant, général ?— Trouvez les chefs de cette bande de limaces et amenez-les ici. Nous saurons les récompenser de leur lâcheté. — À vos ordres.
Grâce à leurs pouvoirs, les femmes ne tardèrent pas à débusquer des officiers apeurés et soumis.
— Les voici, général.
La mère de Thomas les fit allonger sur le sol et d’un claquement de doigt, fit jaillir du sol des racines d’arbres qui servirent de liens pour clouer les officiers au sol.
— Mesdames, grâce à notre victoire d’aujourd’hui, le Grand Maître dirigera ce fort. Cependant, il nous reste encore ces misérables limaces à éliminer. Toutes en position !
Les femmes s’accroupirent au-dessus des visages des officiers.
— En joue ! Feu !
À ce dernier mot, les femmes pétèrent toutes en mêmes temps et les officiers moururent asphyxiés.
Comme la première fois, la vision de Thomas finit par se brouiller et il recouvrit ses esprits au bord de la rivière.
Se rendant compte qu’il avait laissé son stylo avec la feuille de papier dans la poche de son jean, le jeune homme s’appliqua à rédiger la description du fort dont il avait eu la vision et l’épée à la main, prit la direction de la bibliothèque.
À son arrivée dans le bâtiment, Thomas vit un homme dans la cinquantaine assis sur une chaise devant son bureau. Instinctivement, Thomas devina qu’il s’agissait d’Olivier Litou et s’approcha du bureau.
— Monsieur Litou ?— C’est bien moi, oui. Que me vaut le plaisir de ta venue en ces lieux ?— J’ai entendu dire de vous que vous étiez un passionné du Moyen-Âge et de tout ce qui s’y rattache. J’espérais que vous puissiez me donner quelques informations. — Bien sûr ! Tu as frappé à la bonne porte, mon garçon. Qu’aimerais-tu savoir ?
Thomas posa l’épée qu’il avait trouvée sur le bureau du bibliothécaire et sortit la feuille de papier de la poche de son jean et la déposa à côté de l’épée.
— J’ai trouvé cette épée dans la rivière et j’aimerais beaucoup savoir d’où elle peut provenir. J’ai également fait la description de deux lieux dont j’ai la vision depuis deux jours maintenant. Pourriez-vous m’éclairer ?
Olivier Litou ouvrit la feuille de papier et en lut le contenu.
— Oui, je vois de quoi vous parlez dans vos notes. Le donjon que vous avez vu est celui du château Kalininstein qui se trouve à environ cinq mille kilomètres d’ici. Quant au fort, il s’agit du fort Deathpass lui aussi à environ cinq mille kilomètres d’ici. Pour l’épée, aucun doute possible : vous êtes l’élu.— L’élu ?— Oui. Seul l’homme ayant le pouvoir de vaincre Lord Satanic peut brandir cette épée. — Attendez... Vous connaissez Lord Satanic ?— Oui, il a pris ma femme.— Votre femme ? Mais comment se fait-il que vous ne soyez pas mort ? Dans mes visions, les hommes mouraient toujours.— Je n’étais pas avec elle. Le soir où c’est arrivé, ma femme devait sortir avec des amies. Depuis, je ne l’ai jamais revue. Ni ses amies d’ailleurs. C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’elles avaient été enlevées par Lord Satanic pour servir dans son armée qu’il nomme «Les fleurs du mal».— «Les fleurs du mal» ?— Oui, une fois ces femmes endoctrinées par sa cause, Lord Satanic leur donne certains pouvoirs. Pouvoirs auxquels personne en dehors de l’élu ne peut résister. Le sort de notre monde est entre vos mains.— Je suis donc le seul à pouvoir vaincre Lord Satanic et libérer ma mère de son emprise ?— Vous serez le seul à pouvoir le tuer mais vous ne serez pas seul dans votre quête. Je viendrai avec vous. Je serai votre compagnon et votre conseiller.— Je pense que vous me serez plus qu’utile dans ma quête mais comment allons-nous nous rendre au fort Deathpass ou au donjon Kalininstein s’ils se trouvent à cinq mille kilomètres d’ici ?— En volant, bien sûr. Votre tatouage ne vous permet pas seulement de voir ce que fait Lord Satanic mais aussi d’utiliser ses pouvoirs. Touchez votre tatouage avec la pointe de votre épée et nous pourrons nous envoler vers notre quête.
Abasourdi par ce que son nouveau compagnon venait de lui apprendre, Thomas exécuta ses instructions. Une fumée noire enveloppa le corps du jeune homme tandis que le bibliothécaire posait ses mains sur ses épaules.
— Sautez !
Thomas obtempéra et lui et son compagnon demeurèrent dans les airs pour ensuite commencer à voler vers leur quête...
[ à suivre ]
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