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Les frasques d'Édith

Chapitre 8

Nuit bretonne ( mer d'huile)

Erotique
Édith est désormais seule ! Face à la mer, sur sa terrasse puis elle se retourne vers le hangar où le bateau bleu et blanc affiche fièrement sa coque. Elle revient vers cet engin, dont elle ignore tout. Un livre sur un établi détaille le monstre. Le fabricant s’appelle « Bénéteau » et le navire est de type « Antarès ». Il mesure, d’après le bouquin presque neuf mètres vingt et son moteur « Volvo » a une puissance de deux cent soixante chevaux. Ça ne veut pas dire grand-chose à la jeune brune qui passe la main sur la coque du gaillard immobile. Posé sur son chariot, l’engin est… beau. Elle imagine le plaisir de naviguer sur ce machin.
Auguste a promis de l’emmener avec sa nièce en mer. Un bon moment en perspective, mais il n’est plus temps de rêvasser. Elle doit défaire ses bagages et préparer son lit. Ce soir, elle va inaugurer cette demeure qui lui est tombée du ciel. Chaque pièce est meublée, il ne manque rien et la chambre du généreux donateur est la plus spacieuse. C’est donc bien dans celle-ci qu’elle élit domicile pour son séjour breton. De ses valises aux armoires, ses vêtements font le voyage. Elle a pris soin d’apporter une paire de draps et elle prépare sa couche. Elle range également la salle de bains, celle attenante à la chambre.
Un bruit de moteur, un peu plus tard, lui fait savoir que la jeune fille, Aurore vient d’arriver. Sur le pas de la porte entrouverte, elle appelle déjà.
— Édith ! Édith, je suis là !— Entre, je suis dans la chambre.
Des pas dans le corridor et quelques instants après, une frimousse tavelée de taches de rousseur, encadrée de tifs presque blonds apparait dans l’embrasure de la porte.
— Tu as besoin d’un coup de main ?— Non ! Ça va ! J’ai préparé le lit et j’ai mis mes affaires dans la salle de bain.— Ah ! Ah ! Tu es bien organisée… pour une fille de la ville.— Tu sais je ne viens pas d’une si grande ville que ça. Et puis, je vis seule depuis longtemps, ça oblige donc à une certaine rigueur. Mais parle-moi de toi ! Pourquoi tu vis avec ou chez ton oncle ?— Je suis orpheline depuis bien des années et il ne m’a jamais abandonné. Il est un peu bourru, mais il a un cœur d’or, je t’assure. Il était marin pêcheur, mais il a eu quelques ennuis de santé et il ne peut plus prendre le large. Il se contente donc de faire quelques parties de pêche grâce au bateau de Gaston.— Il m’en a parlé ! Il parait que tu participes aussi parfois ?— Oui. J’adore.— Mais tu n’as donc pas de petit ami ou il n’y a pas de garçons qui te courent après ? — Ben… je ne sais pas toi, mais je ne suis pas trop sensible à… ce que les hommes nous proposent toujours ? Tu saisis ?— Pas vraiment ! Mais… tu peux aussi m’expliquer clairement. Je ne vais pas me moquer de toi.— Je suis plus attirée par les autres femmes que par les mecs, quoi ! — Ce n’est pas une tare ni une maladie. Et ton oncle, il n’a pas de petite copine ?— Il est discret sur le sujet. Je suppose que s’il a des aventures, ce n’est pas à moi qu’il s’en ouvrira. Et tu veux que je te dise, je crois que tu lui as fait de l’effet.— Comment ça de l’effet ? Je ne… nous n’avons parlé que de la maison et du bateau.
— Justement ! Il t’a parlé et c’est si rare. D’ordinaire, il file dès qu’un étranger est dans les parages. Là, il t’a collé aux basques tout de suite et… je crois qu’il y a anguille sous roche. Il est peut-être trop vieux pour toi !— Ça ne veut rien dire trop vieux. Je ne recherche rien, mais il est plaisant à regarder et il s’exprime plutôt bien. Après, les gouts et les couleurs… — Tiens ! Je t’ai amené une citronnade que je fabrique. J’ai pensé que tu n’avais que de l’eau et pas forcément fraiche. Vous avez, avec Auguste, remis le courant, le frigo doit fonctionner. Mets cette bouteille au frais. — Merci. Il me faut d’abord trouver le réfrigérateur, dans la cuisine.— Elle est superbe la tienne. Je crois que j’aimerais en avoir une toute pareille… on doit pouvoir y mijoter de bons petits plats.— Je dois m’habituer aux lieux et aux choses. J’aime l’idée de prendre un pot sur la terrasse avec des amis !— Tu vas en inviter beaucoup donc ?— Au moins deux… les voisins, ceux qui m’ont si chaleureusement accueilli à mon arrivée sur cette terre. Là d’où je viens, les Bretons passent pour des gens têtus et sombres. On dit aussi qu’il pleut tout le temps chez vous…— Un mythe comme tant d’autres. Nous avons notre caractère… mais nous aimons aussi rire. J’adore la balancelle. J’y venais en douce, en cachette quand Gaston n’était pas là.— Tu n’as pas à te gêner avec moi. Tu viens quand bon te semble. J’aime aussi prendre le soleil.— Ouais ? Mais moi je suis souvent à poils et ici j’étais à l’abri des regards de mon tonton. Il m’a surement vu quelques fois, sans jamais dire un mot. Mais je ne voulais pas trop le tenter… surtout dans ma position et mes choix.— Je n’ai guère plus de pudeur, puisque nous en sommes aux confidences. Je me balade moi aussi nue toute la journée dans ma maison. Il faut avouer aussi que je vis éloignée du monde et que mes plus proches voisins sont à quelques kilomètres…— Ta maison ? Tu veux dire celle d’où tu arrives ? Parce que je rêve en songeant que tu pourrais vivre ici toute l’année. Nous serions des amies pour de vrai.— Ne sommes-nous pas en train de le devenir ? À moins que tu ne songes à un autre genre d’amitié, plus particulière ? Je ne suis pas fan d’amour avec d’autres dames. — Peut-être que c’est aussi parce que tu n’as jamais essayé…— Tu t’avances bien vite en disant ça. J’ai eu une vie avant de venir en Bretagne. Pas toujours rose non plus, et puis depuis un certain temps, je me borne à prendre le meilleur de l’existence, sans en accepter les inconvénients.— Tu n’as pas d’hommes alors dans ton existence ? Pourtant… je t’assure que tu es très belle.— C’est subjectif. Et puis d’après mon ex-mari… je baise mal. Alors la beauté ne fait pas toujours bon ménage avec le sexe.— Je sais !
Un soupir à fendre son âme franchit ses lèvres. Édith ne tient pas à remuer le couteau dans une plaie qu’elle devine. Mieux vaut se taire que faire souffrir cette jeunette. Dans sa tête, l’oncle de la miss est de retour avec sa démarche chaloupée. C’est vrai qu’elle en ferait bien quelques-uns de ses quatre heures. Mais inutile de discuter de ceci avec la nièce du bonhomme. Elle songe d’un coup qu’elle n’a pas internet dans cette lande bretonne. Et sa réflexion n’est pas muette. C’est ainsi qu’elle parle toute seule.
— Mince ! Je n’avais pas songé à cela. Je n’ai pas d’accès internet dans cette maison.
C’est dit sur un ton badin, simple résurgence d’un point que son cerveau analyse. Mais Aurore a bien perçu le cri du cœur de la brune.
— Je ne sais pas si ça passe, mais nous avons un fournisseur d’accès ! J’utilise mon ordinateur aussi depuis chez mon oncle. Je peux te communiquer les codes pour que tu tentes le coup. Ça te donnera le temps de faire installer un téléphone et une ligne de connexion… mais chez nous seul « orange » marche bien, je te préviens.— Pas grave ! Il me faut être moins isolée et la toile est parfaite pour communiquer.— Je vais te trouver le code de notre box… en espérant que ça fonctionne jusque-là !— Merci. On la boit cette citronnade maison ? Si tu veux te mettre à l’aise… la terrasse est libre !— À l’aise… tu veux dire me déshabiller ? Ça ne te dérangerait pas ?
Édith sourit. Dans sa pensée elle a voulu simplement dire à la jeune fille de s’assoir, mais Aurore a interprété cela autrement. Après tout, si elle a envie de montrer son cul, il n’y a pas mort d’homme non plus. Elle se borne donc à une risette de circonstance et la blonde prend cela de suite pour un acquiescement. Elle sort de la cuisine et se rend donc sur les dalles bien rangées, où trônent la table et ses quatre sièges en osier du salon de jardin. La brune qui revient après avoir passé deux verres à l’eau, avec un plateau dans les mains… le corps de la fille est déjà dévêtu.
Elle attend sagement assise sur un fauteuil que la brune serve à boire. Elle cherche des yeux et d’un coup…
— On parlait de balancelle, mon oncle ne l’a donc pas réinstallée ? C’est dommage. Elle doit être quelque part au garage. Pas celui du bateau, celui où tu pourras mettre à l’abri ta voiture. — Buvons un peu et nous irons fouiller dans les mystères de la maison. Je ne sais rien d’elle, seulement qu’elle me plait beaucoup.— Toi aussi !— Quoi moi aussi… ?— Ben… tu me plais vraiment.—… ? Ne t’emballe pas ! Je n’ai pas l’intention de te draguer. Je viens d’arriver…— Oh ! Je sais être patiente, mais je veux y croire encore.— Tu n’es pas si âgée ! On pourrait croire que tu as déjà vécu mille vies. Tu es rigolote toi. Laisse-moi le temps de m’installer.— Oui, bien entendu ! Je ne vais pas te sauter dessus, te violer. Je n’ai pas un tempérament à taire les choses. Tout est blanc ou noir chez moi. Tu me plais ou pas et je te le fais savoir. Tu… n’as pas envie de m’en montrer un peu plus de toi ?— Tu mets toujours la charrue avant les bœufs ? Ne confonds pas hâte et précipitation. Je ne suis pas encore prête à me jeter dans une nouvelle aventure. Tu es jolie, jeune et mon Dieu désirable sans doute, mais je ne suis pas lesbienne pour deux ronds. Alors je ne ferme aucune porte, mais je sais aussi choisir mon moment et mes partenaires. Vouloir aller trop vite n’est jamais sain.— Juste te mettre dans une position qui s’approche de la mienne… pas besoin de te foutre à poils complètement ! Mais en maillot de bain, pour que je me sente plus à l’aise.— Peut-être alors. Mais nous devrions aller marcher sur la plage. Il n’y a pas la mer d’où j’arrive.— Des montagnes alors ?— Oui. C’est très différent de ce paysage.— Moi, je n’ai jamais quitté cette terre. Alors c’est abstrait les cailloux et les montagnes.—… ! À la tienne Aurore.— Santé Édith…
— oOo —

C’est un duo très spécial qui déambule le long de la plage déserte. Deux femmes dont la plus jeune est totalement nue se promènent sur la frange où les vagues viennent déposer leur écume. Celle en tenue d’Ève court devant la plus âgée et sauterelle comme envahie par une folie douce. Elle file en chantant, pour mieux revenir vers sa compagne qui elle, en maillot de bain a bien du mal de contenir son rire. D’un coup, la blondinette s’approche et d’un bond s’accroche au cou de son accompagnatrice. Sous le poids, elles finissent toutes les deux affalées sur le sable humide. Seul le vent du large qui vient souffler sur le rivage est le témoin privilégié de cet incident.
Ces deux corps qui roulent dans l’eau salée sont comme soudés, rivés l’un à l’autre par les bras de la minette à poils qui rit aux éclats. À quel moment, dans un geste plus que prémédité la bouche de la nénette s’approche-t-elle, à frôler les lèvres de la moins jeune ? Et pourquoi ces deux-là s’embrassent-elles aussi goulument ? Oubliées, les réticences d’Édith ? La brune, surprise par cet assaut si soudain n’a pour tout réflexe que celui d’ouvrir les lèvres. Et c’est bien une véritable pelle qui se passe là, avec la mer pour seule spectatrice. L’espiègle petite peste a réussi son pari. L’arrivante ne cherche plus à lutter. C’est elle qui réclame le baiser suivant. Et c’est fait sans un mot, juste bercé par les rouleaux des vagues qui se meurent sur la grève.
Aurore a planté ses deux mains sur le slip de bain de celle avec qui elle se coule dans l’eau. Elle se frotte le corps contre la peau encore blanche de cette femme qu’au lever de ce matin elle ne connaissait pas. Bizarre comme les choses prennent une tournure équivoque. Et comment ne pas être subjuguée par le plaisir trouble de cette jolie poupée Barbie qui va jusqu’au bout de ses envies ? Deux néréides qui s’embrassent à bouche que veux-tu, loin des regards, loin d’un monde vicieux. Le tout provoqué par une jeunette du cru qui veut emporter dans un tourbillon une citadine fraichement débarquée.
L’incroyable de la situation, c’est que ça fonctionne à merveille. Et les sens d’Édith sont cette fois mis à rude épreuve. Ils étaient à fleur de peau, ne demandant qu’à exploser dans un feu d’artifice que vient d’allumer la nièce d’Auguste. Si c’est bien la jeune fille qu’elle embrasse, le type reste derrière les paupières closes de cette dame tripotée précipitamment. Elle s’abandonne aux menottes trop impatientes, gros défaut d’une jeunesse inexpérimentée. Son calme et son flegme vont faire basculer l’étreinte dans un plus langoureux voyage. Les doigts affolés ont vite trouvé le moyen de faire glisser l’unique rempart masquant le sexe de la brune.
C’est sur le sable, à quelques mètres de là où les vagues viennent se briser, qu’atterrit le linge coloré. Deux toisons se découvrent, l’une dorée comme le soleil de cette Bretagne terriblement enivrante et la seconde plus sombre, mais si présente. Les mains se font papillons dans des envolées arrosées par des paquets de mer. Puis les bouches quittent les visages pour d’autres rivages, tout aussi salés que cette flotte qui les submerge. Aurore est cette fois sur le dos, avec à intervalles plus ou moins réguliers une lame qui la noie à demi. Édith elle, de son côté, emportée par son instinct est confortablement installée, la bouche occupée entre deux longues quilles largement béantes.
Elle ne réfléchit plus, se laisse porter par une marée aussi puissante que celle qui vient les asperger sur ce sable fin. Et la petite blonde a un premier orgasme qui lui fait serrer les cuisses. C’est si violent qu’elle en écrase la bouille qui persiste à la lécher. Puis lorsqu’elle écarte de nouveau ses deux guibolles, Édith se redresse. Le temps du jeu est passé. Elle reprend son souffle, et force lui est de constater qu’elle reste insatisfaite. Mais Aurore n’a pas l’attribut qui convient à ce genre de manque. Et cette fois, c’est bien avec seulement un soutien-gorge que la brune rentre en tenant la main de celle qui est désormais son amante.
— Tu n’as pas eu envie que je te caresse aussi ? J’aurais pourtant aimé… après la jouissance que tu m’as offerte. — ! Je me suis laissée emporter par je ne sais qu’elle idée… mais j’aime aussi les hommes pour ce qu’ils possèdent là où je t’ai léchée. Tu peux comprendre que les femmes ne sont pas toutes lesbiennes ?— Oui. Tu aimes le sexe des hommes, c’est le message que tu veux me faire passer ?— Exactement…— Tu me caresserais, si je t’amenais un homme pour te faire jouir ?— Quoi ? Tu m’as dit ne pas aimer cela… Je ne saisis pas vraiment la finalité de tes paroles là !— Oh… si Auguste te faisait l’amour, devant moi, tu refuserais ? — Mais… il s’agit bien de ton oncle ? Tu me parles de ton Auguste ? J’ai du mal de croire ça.— Il fait toujours ce que je lui demande. Il suffit à mon avis que je l’en prie un peu pour qu’il accepte. J’ai bien vu comme il louchait, durant le repas chez nous, sur tes cuisses.— Vous êtes tous aussi bizarres dans ce coin de France ?— Je ne sais pas ! Nous ne sortons pas souvent. Mais je connais mon tonton mieux que personne. Tu lui as tapé dans l’œil dès que tu es sortie de ta voiture. Je suis certaine qu’il ne demanderait pas mieux que de te baiser. Lui est outillé pour.—… N’importe quoi ! — Remarque que je prêche pour ma patrie… je veux ma part de ce que tu as à offrir.—… ?
Abasourdie par les paroles qui sortent d’une si belle bouche, Édith ne sait plus quoi rétorquer à la jeune fille. De plus, elle doit reconnaitre qu’elle n’est pas seulement mouillée par l’eau de mer ou la salive de la blonde. Non ! L’idée de faire l’amour avec ce type est déjà chevillée à son esprit depuis… qu’ils ont visité ensemble la maison de Gaston. Et puis après tout elle ne risque pas grand-chose de laisser la jeunette se dépatouiller avec ses errances. Si jamais elle parvient à décider son tonton, la brune ne sera pas perdante pour autant. Et du coup, elle sourit à la petite qui prend cela pour argent comptant et croit qu’il s’agit d’un assentiment.
Aurore est repartie sur le coup des six heures du soir. Mais elle a promis de lui téléphoner pour les codes de la live-box. Elle ne reparle plus de son histoire de décider son tonton. Édith se dit que finalement c’est du flan et que c’est très bien ainsi. Elle se remet de ses émotions, et pour la première fois depuis qu’elle est arrivée, elle ressent comme une fatigue qui lui tombe sur les épaules. L’eau de mer aussi colle à sa peau, alors, une douche s’impose. Le courant remis, le chauffe-eau remplit son office et si elle n’est pas bouillante, la flotte est agréable. Assez tiède pour ne pas grelotter en tous cas. C’est donc avec délectation que la belle se glisse dans la salle de bains.
Sous le jet bienfaisant, elle laisse dériver ses pensées et se met, à songer au seul homme en Bretagne qu’elle a vu jusque-là. Auguste et sa frimousse de vieux bourru, avec ses gros yeux d’une douceur exquise. Elle s’imagine deux grosses pognes qui lui font des papouilles, qui s’aventurent là où la blondinette aurait aimé promener ses menottes minuscules. Immanquablement, les clichés qui montent dans la caboche de la femme sont prétextes à des jeux moins sibyllins et les premiers signes d’une émotion palpable se font jour. Elle fléchit sur ses deux jambes, plie ses genoux et ses doigts entrent en contact avec une intimité gorgée d’envie.
Juteuse à souhait, sa chatte dégouline de cette pluie domestique qui n’arrête pas de couler de la pomme. Un halètement la suffoque alors que son orgasme mal maitrisé la fait frémir. De longs spasmes tétanisent tous ses muscles et elle doit faire un effort pour stopper le jet continu. Ses émotions passées, elle s’emmitoufle dans l’unique peignoir en éponge qui a fait le voyage pour son lieu de villégiature. Et Édith s’aperçoit seulement en sortant de la salle de bains que durant sa branlette impromptue, la blonde lui a envoyée un SMS. Dans celui-ci elle lui communique une longue série de chiffres et de lettres : le code sécurisé de leur fournisseur d’accès internet. Puis une seule ligne où elle peut lire…
« Je commence à travailler mon oncle au corps. Et je sens bien qu’il est plus remué qu’il ne veut le dire. J’ai bon espoir de le voir conclure… avec toi ! »
Il faut à Édith quelques minutes pour mettre en marche son PC portable et entrer le code pour faire un essai. Elle s’y reprend à trois reprises pour taper la suite correcte et voir enfin le symbole de connexion lui rappeler qu’elle peut désormais surfer sur la toile. Rassurée, la brune se prépare une dinette improvisée avec deux œufs et le pain, qui lui aussi, a voyagé de la veille. Alors qu’elle s’apprête à avaler sa dernière bouchée, le téléphone sonne. La voix d’une Aurore exubérante lui parvient dans le creux de l’oreille.
— Allo Édith ?— Oui, ma belle ?— Je ne te dérange pas ?— Je finis juste mon repas.— Tu manges comme les poules ! Tu as bien reçu le code ?— Oui merci. — Ça fonctionne ? Tu as internet ?— C’est juste parfait… tu me donnes ton adresse mail, on pourra s’envoyer de petits messages… enfin si tu le désires.— Ben oui bien sûr ! Et tu sais quoi ? J’ai décidé Auguste à sortir ton bateau demain. La météo annonce un grand beau temps… alors nous serions heureux d’aller taquiner le bar ou le maquereau… ou tout autre poisson qui s’invitera au bout de nos cannes… Tu nous accompagnes ?— Pourquoi pas ? Ça peut être sympa.— Et puis, tu sais… je l’ai remonté comme une pendule. Je lui ai vanté tes mérites et je n’ai guère eu à insister.  J’avais vu juste. Il est déjà complètement accroc de la petite voisine brune. C’est des Édith par-ci, Édith par là. Je le sens prêt. Il suffit que tu le ferres maintenant.— Tu es encore plus folle que moi ! Mon Dieu, je suis tombée sur une fêlée de chez fêlée.— Mais non ma belle, il n’y a pas d’œuf fêlé chez Lustucru… et puis au pays « d’Astérix », qu’il ait une « Idéfix », c’est plutôt bon signe… Alors demain tu vas me faire plaisir de sortir le grand jeu !— Nous n’en sommes pas là.— Oh, mais si ! Et je vais te le dire, ce soir, je vais me tripoter en imaginant que toi et lui… crac-crac. — Là, ce n’est plus de la folie, c’est de la rage ma pauvre Aurore.
Au bout du fil, la jeunette rigole à gorge déployée. Elle prend rapidement congé de sa nouvelle amie et le silence retombe sur la maison de Gaston. Merde alors, cette fille a de la suite dans les idées. Et comment tout cela va finir ? Mais elle en revient à son appréciation initiale. Elle n’a rien demandé, rien prémédité non plus. Alors, se laisser vivre, demain il fera jour. C’est donc une soirée canapé qui s’annonce pour une Édith subjuguée par le petit grain de folie de cette encombrante copine toute neuve. Et c’est bien dans une maison silencieuse qu’elle s’endort devant un film sur son écran d’ordinateur.
— oOo —

C’est à l’aide d’un tracteur qu’Auguste sort de sa remise le petit bijou sur lequel ils vont partir en mer. Lui sait où le mettre à l’eau et le matériel pour la partie de pêche est déjà chargé. Aurore prend donc en charge sa voisine pour se rendre au lieu d’embarquement. Une heure après, les deux « moussaillonnes » et le capitaine sont sur l’eau d’une platitude rare. Dès le port quitté, la petite blonde se met en maillot de bain. Assise à l’avant du bateau, Édith est contente de cette virée aquatique. Elle aussi cède à la tentation de se mettre à l’aise. Les deux femmes sont donc sous les yeux du vieux loup qui sait exactement où il va.
Au bout d’un temps impossible à dire, le moteur se coupe et enfin le bonhomme aux commandes sort de sa place de conducteur.
— Bon les filles ! Ici ça me parait pas mal ! Les bars sont surement là-dessous ! On s’y colle ? Tu as déjà pêché, gamine ?— En mer ? Jamais ! Mais je compte bien sur vous pour m’apprendre.
Aurore a déjà une canne dans les mains et elle lance au large un leurre de belle taille, sans se préoccuper de ce que font ses coéquipiers du moment. Le vieux marin se prépare à faire un cours à la jolie brunette qui est près de lui. Le bateau qui dans le garage a l’air immense se montre là, minuscule coquille de noix sur une mer d’huile. Et Auguste s’affaire à décrire le mouvement du poignet pour lancer l’appât. C’est moins facile qu’elle le pense. Et il reste collé à son dos pour qu’elle acquière l’aisance suffisante pour se débrouiller seule avec la ligne. Comme elle ne porte qu’un soutien-gorge et un slip de bain, fatalement, le bonhomme frôle quelques parties de sa peau dénudées.
Le soleil qui se reflète sur la nappe mouvante est puissant. Enfin elle parvient tant bien que mal à se dépatouiller d’un lancer satisfaisant. Auguste s’écarte de son élève.
— Eh ben, voilà ! Les bars n’ont plus qu’à bien se tenir. Tu es prête petite à gagner ta pitance. Tu lances une fois !—…— C’est parfait ! Maintenant tu dois mouliner doucement et si un poisson attrape ton leurre tu ferres de la pointe du scion. C’est compris ?— Bien capitaine ! — Me voilà bien avec deux mousses de votre acabit !— Je t’entends tonton ! Tu n’as pas le droit de parler comme ça de moi.— Pêche et tais-toi Aurore. Ta voix de crécelle va faire fuir le banc de poissons. Je vais à l’arrière pour vous laisser les deux meilleures places. Je compte sur vous pour le diner… bar au menu ?— Le premier qui en attrape un paie l’apéro ?— D’accord ! Tu paries aussi, voisine ?— Hein ? Mais je n’ai aucune chance.— Pas si sûr ! Tu pourrais même en ferrer un bien plus gros que tu ne le penses…—… ?
Qu’est-ce que peut bien sous-entendre la blonde avec un petit sourire en coin ? De surcroit, elle fait un clin d’œil à la femme qui se tient de l’autre bord. Et les lignes sont lancées sans relâche. Une détente la pêche ? Les bras de la brune commencent déjà à souffrir de ses multiples lancers, pas toujours très orthodoxes. Au bout d’une heure de ce régime, une énorme secousse arrête net l’élan du rembobinage du fil et un cri se fait entendre sur le pont où se tiennent les deux filles.
— Oh… j’en ai un… un gros ! Il tire comme un mulet.— Pas un mulet, dans ce coin-là, il n’y en a pas. Tu tiens un fichu beau bar… Laisse-le se fatiguer ! Je viens te donner un coup de main. Il est bien accroché.— Wouah… ça a une force du diable ces poissons-là ! — Il défend sa peau, il n’a guère envie de finir dans une casserole, tu serais à sa place… tu te battrais aussi jusqu’au bout.—… Il plonge… bon sang, que c’est dur.— Tu t’y prends mal. Lève la pointe de ta canne, c’est elle qui doit faire le boulot. Tes petits bras ne sont là que pour la maintenir et fatiguer de cette manière ton adversaire.— Pff ! Ça y est je le vois… mais il est… énorme ! Un monstre…— Arrête ton char. Un ou deux kilos, trois tout au plus ! Mais la première fois, ça fait toujours cet effet-là ! Tu en es pour l’apéro. Tonton, tu veux l’aider à ramener son « énorme monstre de deux kilos » ?— Ouais… et toi, pas de touche Aurore ?— Bernique ! Rien ! Ça, c’est juste la chance des débutantes…
Auguste est revenu derrière Édith. Elle perçoit sa présence rassurante en même temps que son souffle dans son cou nu. Il se plaque contre elle et passe ses bras autour de son corps. Ses deux mains viennent en renfort de celles de la pêcheuse du dimanche.
— Comme ça ma belle. Tout en douceur. Tu dois faire corps avec la bête. Garde le contact, que le fil ne se détende pas. Il va venir. Tu as tout ton temps, ne sois pas impatiente. C’est pareil pour les hommes. Ne rien brusquer !—… !
Il est si fortement soudé à elle qu’elle ne peut ignorer que ce qui se frotte à son postérieur n’a rien d’anodin. Elle sait, sent, que l’émoi provoqué par cette promiscuité lui fait enfler une partie de lui très masculine. Elle ne cherche pas à se dégager et ses mouvements pour maintenir le poisson en surface accentuent encore le contact. D’un coup, elle réalise que chez elle aussi, il lui arrive une sourde chaleur. Mince alors ! Ça lui prend d’un coup, un vrai séisme. Pour un peu elle mouillerait en abondance. Mais Auguste n’en est-il pas conscient ? Le bar est à portée d’épuisette. Il arrive dans le filet et finit sa bataille sur le pont.
Le capitaine n’a pas pour autant lâché la jeune femme. Bien que ses grosses pattes se soient simplement déportées. Elles sont passées de ses bras à sa taille.
— Eh ben ! Tu peux être fière de toi. Un beau bébé. Un bon diner aussi !— Oh non ! Il va repartir d’où il vient.— Quoi ? Tu fais du sentiment ?— C’est mon poisson ! Alors je le gracie. — À toi de voir. Mais c’est notre casse-croute qui reprend la mer…— Vous allez bien nous en attraper un autre, non ?— Pas si sûr. Le combat rondement mené avec ton « monstre » a chahuté les autres. — C’est bien ! Édith ! Tonton est un bon maitre… — Maitre ?— En matière de pêche… je précise.— Qu’est-ce que vous avez à marmonner toutes les deux ? Vous parlez de moi ?— Non, tonton ! Édith est crevée. Un petit tour dans la cabine lui serait salutaire.—… ? Mais nous n’avons plus rien à nous mettre sous la dent. Elle a relâché le bar.— Je m’occupe d’en prendre un pour ce soir. Montre-lui l’intérieur du bateau.— Ah bon ? — Allons mon oncle ! Tes bonnes dispositions nous ont sautés… aux yeux. Édith et moi ne sommes pas aveugles.— Quoi ?— Je crois que votre nièce veut dire que vous avez aussi un peu besoin de vous… détendre !— Mais… vous avez donc décidé de vous liguer contre moi, vous deux ?— File dans la cabine et masse un peu notre belle voisine. Je crois qu’elle a mal aux muscles des bras… peut-être même des cuisses… après un pareil effort.— Deux folles ! Je suis en mer avec deux folles.
Édith vient pourtant de descendre les deux marches qui mènent à la cabine totalement fermée du navire. Et sans trop comprendre, Auguste lui emboite le pas. Aucun des deux ne remarque le sourire narquois sur les lèvres de la nièce. Elle sait, elle sent que ces deux-là ont bien des choses à se raconter. Pas spécialement de celles qui se lisent dans les livres, ou alors dans ceux de la vie. Et malgré la mer aussi plate qu’une limande, le « Bénéteau » tangue légèrement alors que quelques soupirs montent de ses entrailles. Pari tenu et surtout gagné pour la blondinette qui se bouche les esgourdes, pour ne pas écouter les gémissements des deux-là, désormais hors de sa vue.Fin du second volet !





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