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Les jours heureux

Chapitre 2

Je t'aime Mathis

Divers
Notre quotidien reprend le dessus et nous retombons dans une routine « normale ». Personne ne ramène sur le tapis notre conversation assez aiguisée sur un sujet plus ou moins tabou. Il demeure cependant au fond de ma caboche de brune une sorte de petite veilleuse qui m’indique que cette affaire n’a pas fini de ricocher sous ma chevelure. Mathis lui s’est retrouvé également et nous pratiquons souvent le sport favori des amants, à savoir faire l’amour. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Seulement voilà… la graine semée lors de notre explication houleuse me tarabuste de plus en plus souvent et j’en arrive à croire possible, « le coup de l’étranger inconnu ».
Remettre de l’huile sur le feu ne me convient pas et n’est pas non plus dans ma nature. Je me demande donc comment réaborder cet épineux épisode sans heurts avec mon Doudou, qui revit bien notre vie de couple. Je guigne sur la moindre opportunité, guette la plus petite allusion à un échange possible. Et coup de bol ou instrumentalisation de sa part, Mathis me replonge dans les conditions favorables à un dialogue ayant trait au sujet. Il me fait part un soir, de son envie de sortir. Ce qui n’est pas si fréquent et me semble bien curieux.
— Ça ne te dirait pas une petite sortie ? Un film ou aller danser en boite ?— Ah bon ? Pourquoi pas ? Mais ça te vient comme ça ? Une sortie… ben, j’avoue que c’est tentant.— Une envie particulière ma chérie ? Un cinoche ou autre chose ?— C’est ton idée… alors décide pour nous deux, je suis partante pour visiter le monde avec toi.— Je t’aime Sylviane… tu ne peux pas imaginer combien !
Inutile de lui répondre que la réciprocité est valable. Il est tout gai et son sourire en dit long sur un petit bonheur. De toute façon, je suis déjà habillée et il me suffit d’un peu de rouge sur mes lippes pour que mon teint soit rehaussé par un soupçon de couleur. Ensuite, lui au volant et moi sur le siège-passager, nous voyons défiler le ruban d’asphalte qui nous mène je ne sais où. D’abord, la direction prise est celle des lumières de la ville. Puis les phares trouent la campagne assombrie par la nuit. Bizarre ! J’ai la certitude d’un coup qu’il sait ce qu’il fait, où il va.
— Alors mon chéri ? Où m’emmènes-tu ? Dans quoi m’embarques-tu, tu peux bien me le dire, non ?
Sa bouille se tourne vers moi, et je peux voir briller les deux points que font ses quinquets. Il déglutit avec difficulté, les mots semblent bloqués dans sa gorge. Puis dans le silence, enfin je reçois sa phrase…
— On va faire ce gamin qui nous hante !— … ?
Je prends ces mots pour une boutade. Une manière de se moquer un peu de moi. Et malgré l’émoi que ça provoque chez moi, je me sens d’un coup toute mollassonne. Qu’est-ce que Mathis me raconte ? Il déraille là ou quoi ? C’est à mon tour d’avoir la gorge sèche et d’être hébétée.
— Quoi ?
C’est sorti avec un vibrato dans la voix. Une question qui doit puer l’inquiétude qui me gagne d’un coup. Il le pressent bien puisque sa main gauche vient se coller sur une des miennes.
— Ne t’inquiète pas, c’est juste une boutade… tu ne feras que ce que tu voudras… je ne t’oblige à rien.— Mais… où va-t-on bon sang ?— Ben par-là, il y a quoi à ton avis ? Tu n’as pas envie d’un de nos amis, alors… là où nous allons, tu vas trouver plus de choix. Des étalons, tous inconnus et qui ne se poseront aucune question. Surtout qui ne sauront jamais notre motivation.— Tu… tu délires là ? Rassure-moi ! C’est pas vrai. Tu penses à quoi ? Je ne veux pas d’un plan foireux, et puis… la moindre des choses aurait été de m’avertir avant, tu ne crois pas ?— Je n’ai jamais osé te le dire, te le demander non plus. Mais il m’a semblé que tu étais d’accord au départ… l’autre soir, lors de notre grand rabibochage… mon idée ne t’a pas laissée insensible. L’occasion fait le larron, alors j’assume entièrement mes actes, ma chérie.— Dis-moi où nous allons !— Droit devant, il y a une boite… un club échangiste. Je me suis renseigné sur internet.— Un club… échangiste ? Mais tu n’y penses pas !— Eh ben ! Réfléchis un instant. C’est le lieu idéal pour nous fondre dans la masse et puis… il parait que c’est bourré de mecs seuls qui cherchent une occasion.— Et l’occasion, c’est moi ? Je te remercie pour ta sollicitude. Merci de prendre des pincettes pour me coller ça dans les gencives. Une « occasion » … c’est la première fois que je deviens « une occasion » !— Ne te bile pas trop. Nous n’y allons que pour reconnaitre les lieux. Tu n’es pas obligée de consommer… et puis lorsque nous aurons vu, nous pourrons en débattre plus librement. Tu vois, je fais tout de même un gros effort pour notre bonheur.
Ce salaud ! Il joue sur un tableau plutôt glauque. Il titille ma corde sensible pour arriver à ses fins. À mes fins dois-je plutôt penser ? Bon ! Je ne sais plus trop à quoi songer. Et s’il avait raison ? Après tout, une visite d’un tel endroit ne m’oblige à rien. Je ne parle plus, attendant la suite. Et celle-là arrive rapidement. Il y a en premier lieu, un long et haut mur. Une prison ? En tout cas ça y ressemble fortement. Puis un portail auquel mon mari va sonner en sortant du véhicule. Un lourd vantail glisse silencieusement sur son rail.
Le faisceau des lumières de notre véhicule balaie une maison assez imposante, invisible derrière ses hautes barrières. C’est moins impressionnant en la voyant. Apparemment une ancienne ferme transformée et nous avançons vers une entrée au-dessus de laquelle une lampe s’allume à notre approche. La porte pivote sur elle-même sans bruit et une jeune femme nous reçoit.
— Bonsoir messieurs-dames. Bienvenue chez nous ! C’est votre première visite ?— Oui !
Mathis vient de répondre à la jeunette qui nous sourit en montrant toutes ses dents.
— Je peux vous faire visiter donc ! Si vous voulez bien me suivre. Le vestiaire est par là. Vous y trouverez un casier et vous devrez garder sa clé sur vous tout le temps de votre présence chez nous. — … !
Nous sommes dans les lieux. Elle poursuit son laïus appris par cœur apparemment.
— Dans ce casier, des serviettes, je vous rappelle que la douche est obligatoire avant de vous rendre dans les bains bouillonnants, le spa, si toutefois ça vous chante. Et puis vous pouvez aussi déposer ici vos affaires, sac, vêtements. Il est possible de circuler nu dans notre établissement, possible, mais pas obligatoire.— Bien ! Ça a l’air sympa !
Je sens bien que mon Doudou veut meubler le silence plus que faire la conversation à la demoiselle. Il ne sait rien de mes réactions. Moi je me contente d’écouter les explications de la donzelle. Elle est sacrément bien foutue. Si les femmes qui fréquentent ce club sont toutes de cet acabit… je vais sacrément me sentir gênée. Mais notre guide continue !
— Je vous emmène voir notre bar ?— … !— Venez ! Dans quelques minutes, vous serez habitués à nos lumières tamisées. Et puis vous allez sans doute apprécier. Ici sur votre gauche, les douches et au fond… un pipi-room. Là, le bar…
Un long comptoir nous fait face. Deux ou trois bonshommes dans la pénombre, torses nus, le bas du corps ceint d’une serviette ou d’un drap de bain nous dévisagent. Bête de foire, c’est l’impression que me donne ce passage obligé au zinc de la boite. La gamine quant à elle insiste pour nous emmener voir le reste de la maison. Là des chambres vides, mais dont je suppose l’utilité. L’une d’entre elles du reste, nous permet d’ouïr des gémissements qui ne sont pas dus à un film. Je ne m’y hasarde pas et mon chéri me serre plus fort les doigts.
Nous sommes désormais au cœur de l’établissement. Une estrade où un DJ distille de la musique à des couples qui dansent. Partout des banquettes autour d’une mini piste, des fauteuils et un balcon que nous indique notre hôtesse avec ses mots gentils.
— Là, en haut de cet escalier, vous trouverez le coin des fétichistes et de gens qui aiment le sexe plus… bon, disons moins traditionnel ou tendre. Je ne vous fais pas de dessin ! Et au fond sur votre gauche… le placard à « glory-holes », si vous êtes amateurs. Je vais vous abandonner ici. N’oubliez pas que la première boisson est comprise dans le prix d’entrée. Je vous souhaite une bonne soirée chez nous !
Elle vient de tourner les talons. C’est le cas de le dire. Ils sont d’une hauteur vertigineuse, débouchant sur ses bas résille. Lesquels masquent ou plutôt font oublier une culotte grosse comme un confetti. Inutile de préciser que le haut est à l’avenant, mais elle en jette la nana, je dois l’avouer. Quant aux yeux de mon chéri, ils ne manquent pas de suivre les courbes gracieuses qui se meuvent dans une semi-obscurité. Sa première question me surprend.
— Alors qu’en penses-tu ?— … ben… c’est chaud non ?— Tu veux que nous allions prendre un verre ? De toute façon servi ou pas, il est payé.— Oui, mais ne compte pas sur moi pour me balader en petite tenue dans ce…— Chut ma chérie. Nous ne sommes pas là pour partager quoi que ce soit. Mais c’est, reconnais-le, un endroit parfait pour…
Mince ! Il insiste et je dois dire qu’il a tout à fait raison. Les deux ou trois types accoudés au bar ne me lâchent pas des yeux. Après tout… si c’est ce que veut mon Doudou… c’est à réfléchir. Je me sens dans mes petits souliers sous le feu croisé des regards mâles. La musique, l’ambiance aussi me montent un peu à la tête. Alors je me tourne vers toi mon mari…
— Puisque nous sommes là et qu’il y a une piste de danse… tu guides mes pas ? — Ça te fait plaisir de danser ? Alors pourquoi pas…
Nous avançons vers le petit rectangle de parquet et c’est là qu’un des types se penche vers toi et qu’il te glisse quelque chose à l’oreille. Je ne comprends pas tout de suite. Surtout que je te vois repartir en sens inverse et récupérer nos deux boissons…
— … ? — Le type m’a averti qu’il valait mieux ne pas abandonner nos verres… ou les consommer avant de quitter le bar.— Pourquoi ? Pourquoi a-t-il dit ça ?— Ben… il est possible qu’une personne malintentionnée y colle une cochonnerie.— … ? Une cochonnerie ?— Oui… c’est un monde bizarre que celui de la nuit. Je suppose qu’il voulait me dire de la drogue ou une saloperie de ce genre.— … ah bon ? C’est sympa !
— xxXXxx —

Nous sommes au bord de la piste où une série de slows me donne une bouffée d’envie. Nous sifflons donc nos deux breuvages et délaissons nos godets vides sur une table. Cette fois, je suis dans tes bras… et je retrouve des instants de ma jeunesse, pas si lointaine après tout. Je me colle contre toi imaginant de suite l’effet de ce cocktail détonant qui nous fait tourner au rythme d’une bonne musique. J’ai un peu peur de ce que tu espères ou attends. Je m’efforce de frotter le moins possible mon ventre contre ton entrejambe ou ta ceinture. Ce n’est pas que je sois insensible, mais… je ne tiens pas à ce qu’il te prenne sur place l’idée de passer à l’acte.
Notre petit numéro se passe mieux que je ne le crois. D’autres couples nous croisent, nous frôlent, des femmes nous font de larges sourires. Je lis même dans quelques yeux masculins une étincelle que je juge de désir. Est-ce que je prends les miens pour des réalités ? Toujours est-il que je pousse un ouf de soulagement lorsque tu te rends à la caisse pour payer, juste avant de quitter le club. Je suis sagement derrière toi alors que quelques billets changent de mains. Un type devant toi file lui aussi vers la sortie. Celui qui t’a glissé quelques conseils dans l’oreille ? Il lui ressemble en tous cas.
Et l’air frais de la nuit étoilée permet un soupir. Bonheur de respirer loin de ce lieu de perdition ? Ou simple confort que réclament mes poumons ? Je ne le sais fichtrement pas. Un cumul des deux sans doute. Notre voiture… un havre de paix, un ilot loin de ce monde de noctambules qui va m’assurer une certaine sécurité. Et toi qui traines je ne sais où alors que je me rapproche de la portière. Une ombre qui se tient toute proche, près d’un véhicule garé là aussi. Le type du bar m’observe, en fumant une cigarette.
Mentholée, c’est ce qui ressort de l’odeur qui me parvient… oui, mentholée sa clope, j’en jurerais. Je te sens dans mon dos et fais volteface.
— Ah ma chérie… je te croyais derrière et t’attendais devant la porte ! Quel idiot je fais !— … ?— J’ai une de ces envies de… t’embrasser. Les slows y sont pour beaucoup, mais le lieu aussi. Enfin d’imaginer ce qui se passe dans toutes ces chambres…— Vous savez c’est très surfait !
Je sens ton soudain soubresaut. Dans la pénombre tu n’as pas vu ou aperçu le bonhomme près de sa voiture. À moins que tu fasses seulement semblant ? Bon ! Voici encore mon cerveau qui déraille. Mais est-il là lui par pur hasard ?
— Je ne voulais pas vous faire peur. C’est très surfait la réputation des clubs, de nos jours. — Ah ! Merci pour votre conseil de début de soirée. Je vous présente Sylviane, mon épouse. Moi c’est Mathis.— Enchanté ! Heureux de faire votre connaissance. Mon prénom est Gauvain… oui ! Ma mère était fan des chevaliers du roi Arthur. Pas tout de même, au point d’oser Lancelot… sinon imaginez ma vie…
Il rit et nous faisons de même. Finalement il a de la répartie et une bonne dose d’humour. Mais là sur ce parking non éclairé, au beau milieu de la cambrousse, il m’est difficile de juger de ses traits. Lui m’a surement plus attentivement observé dans l’antre du diable.
— Ça vous a plu ? Vous aimez ce genre d’endroit ?— Ben… pour Sylviane et moi, c’est une découverte…— Ah ! Je vois. Et qu’est-ce qui vous pousse à venir vous encanailler dans ce genre de club ? Vous avez envie de faire de l’échangisme ?— Mathis et moi voulons…
Je n’ai guère le temps d’en dire plus. Pour une raison qui m’échappe, un léger coup de coude dans mes côtes me rappelle à l’ordre. Tu as raison. J’ai failli déballer le motif qui nous amène ici… enfin celui qui t’a décidé à m’y conduire en vérité. Et tu continues gentiment avec ce Gauvain.
— Nous ne voulons juste pas mourir idiot. Et puis visiter ne veut pas dire essayer. — Je vous comprends… Je suis de mon côté veuf depuis deux ans et il m’arrive de venir ici, dans l’espoir d’y tromper ma solitude. Jamais ma femme n’aurait voulu m’accompagner dans un tel lieu.— Bon Mathis, nous rentrons ? J’ai un peu froid.— Oh, vous partez déjà ? C’est dommage, nous avons eu à peine le temps d’échanger deux mots… je vous proposerais bien de venir chez moi prendre un dernier verre, avant que vous rentriez vous coucher.— … ? Qu’en dis-tu Sylviane ? C’est à toi de décider.— À moi… mais nous n’allons pas vous déranger ?— Me déranger ? Vous n’y êtes pas du tout. Si vous saviez combien la solitude me pèse depuis que ma compagne… ne vous faites pas prier… c’est simplement un moment de pure amitié.— Alors ma chérie ? On se décide ?— Juste un verre alors ? — Mais bien entendu… vous pensiez à quoi d’autre ? Un verre, c’est bien ma proposition.— Bien… nous vous suivons donc ! D’accord, mon cœur ?
Il y a dans ta voix comme un sifflement. Je me demande ce qui se trame derrière ces yeux qui me couvent. Les tiens comme les siens du reste. Et ce sont deux voitures à la queue leu leu qui quittent le parking du bordel déguisé. Je reste muette, murée dans mes pensées. Une en particulier me passe par la tête. D’une voix blanche, j’ose la question qui me brule les lèvres.
— Tu avais prémédité ton coup avec ce mec ? Parce que si tel est le cas, je voudrais bien ne pas passer pour une conne, ou une dinde.— … mais pas du tout ma chérie. Tu vois le mal partout… c’est lui qui m’a conseillé pour les verres, rien de plus. Je ne savais pas son prénom avant qu’il se présente devant toi.
Nonchalamment ta main est venue se poser sur ma cuisse. Celle-ci légèrement dénudée par la remontée de ma robe due à la position assise dans la voiture. Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que tes doigts me brulent la peau ? Il me reste un gros doute. Mais je veux te faire confiance. Les feux « stop » de la bagnole que nous suivons viennent de s’allumer alors que l’indicateur de changement de direction montre que le chauffeur va tourner sur sa gauche. Tu fais de même. Et là, une maison plongée dans un noir absolu, entourée d’une foison de grands arbres dont je ne devine pas les essences.
Le type est déjà proche de ta portière. Tu sors et lui contourne notre voiture pour m’ouvrir la porte.
— Nous voici dans mon royaume belle dame. Venez ! J’ai du champagne au frais… en fait je le mets chaque fois pour une occasion particulière et il y traine depuis… pas mal de temps.
Le mot du type : « occasion » me raccroche les oreilles. C’est la seconde fois en peu de jours que je reçois ce qualificatif saugrenu. Je vois tout en sombre ou quoi ? Je suis l’occasion rêvée ? Bon ! Je n’en fais pas tout un fromage, c’est surement fortuit. Le maitre de céans vient de se mettre en retrait et nous avançons dans une entrée faiblement éclairée. Ça sent le propre… la cire et c’est bigrement cossu. Donc ce n’est pas juste un pauvre bougre, il a les moyens ce mec.
— Je vous débarrasse ?— …
Mathis s’empare de ma veste délicatement et le gars la dépose sur une console dans son vestibule. Mon sac à main suit un chemin identique.
— Vous voulez bien passer au salon ? Je prépare les coupes et ouvre la bouteille. C’est l’affaire de quelques secondes.
Mon mari est bien silencieux. Il me regarde alors que je prends place dans un des fauteuils moelleux qui ressemblent fort à ceux de chez nous. Ce Gauvain n’a pas menti. Il ne lui faut guère plus de dix secondes pour revenir vers nous, trois coupes dans une main et un « Cordon rouge » dans l’autre. Les deux hommes sont côte à côte sur l’immense canapé fait d’une matière identique à celle de mon siège. Un bruit sourd et le « Mum » coule dans les coupes. En me tendant l’une d’entre elles, le type a des yeux très brillants. Et pour couper court au silence qui envahit la pièce, il lève la sienne.
— À vous Sylviane qui venez par votre beauté égayer ma maison bien triste. Et à vous Mathis, homme bien chanceux d’avoir une jolie perle à votre bras.— … à la vôtre !
C’est plat, banal. J’en suis consciente en laissant échapper ces trois petits mots. Nous trempons nos lèvres dans les bulles et les deux hommes échangent quelques mondanités dont je ne retiens rien. Un second verre est servi, presque aussitôt englouti. Et au cours de la conversation, je surprends une de tes demandes assez spéciales.
— Puis-je utiliser vos toilettes ?— Naturellement ! Elles sont dans l’entrée, sur votre gauche Mathis.— Merci. Bon je vous laisse mon épouse quelques minutes…
Je me sens toute petite dans mon immense fauteuil. Je ne réagis pas vraiment en te voyant te lever et filer vers le petit coin indiqué par notre hôte. Lui me ressert une goutte de son précieux vin. Et alors qu’il est penché vers moi, il me parle doucement et ce qui sort de sa bouche me tétanise.
— Ainsi Sylviane vous aviez envie de savoir comment ça se passe dans un club échangiste ? Ça vous a plu ?— Hein… oh, c’est surtout mon mari qui…— Allons ! Donnez-moi le fond de votre pensée. Est-ce que ça vous a un peu émoustillée ? J’aimerais assez de mon côté trouver un couple assez aimable pour partager une heure ou deux, vous comprenez ? Si en plus ce sont des néophytes, c’est encore mieux. Dites-moi… vous avez donc déjà tous les deux songé à faire l’amour avec un partenaire étranger ?— … je… à vrai dire pas vraiment.— Qu’est-ce qui vous dérangerait dans un tel schéma ?— … ben… nous nous aimons et ça pourrait créer des tensions entre nous.— Pas si la pièce rapportée est correcte. C’est-à-dire qu’elle ne cherche pas à s’immiscer plus dans votre vie privée que lors des moments offerts par vous deux.— … ? Je ne sais pas vraiment… où vous voulez en venir.
C’est un tsunami qui me déborde au fond de moi. Si seulement tu pouvais revenir vite. Les questions de cet homme sont impertinentes ou je les perçois comme telles ? Et je suis à court d’arguments pour répondre. Il y a pire aussi. Dans l’ensemble de mon ventre, ça me remue les tripes de l’entendre me parler de cette manière de choses aussi intimes. Et je suis balancée entre l’envie de fuir et de savoir où il veut en venir. Encore qu’à mon avis… je le sache depuis qu’il a ouvert la bouche.
Il est toujours très près, le visage près du mien. Il me parle encore.
— Je peux essayer de vous embrasser si vous n’y voyez pas d’inconvénients.— Mais… Mathis va revenir.— Oui… et je lui demanderai la permission de le faire, si c’est votre souhait. C’est le sens de ma demande.— … ? Je crois que nous devons rentrer… je suis fatiguée.— Allons ne laissez pas la peur gâcher un bon moment. Je sens bien que vous êtes réceptive à mes avances. Et de mon côté, je suis sûr qu’avec votre mari, nous pourrions vous faire découvrir… tant de belles sensations inconnues. Vous n’avez qu’un mot à dire.
Tes pas dans le couloir, me voici sauvée de ce… tu es là, et tu nous regardes tour à tour. Gauvain est impassible. Il se remet assis alors que tu en fais autant.
— Vous savez Mathis, j’ai proposé à votre femme de l’embrasser… pour commencer.— … et que vous a-t-elle répondu ?— Rien ! Elle semblait paniquée par votre absence. Je n’ai aucune mauvaise intention. Seulement celle de faire l’amour avec vous deux, si vous êtes d’accord. Je peux vous offrir ce que vous alliez chercher au club… dans la limite bien entendu de mes petits moyens.— C’est toujours à Sylviane de décider.
Merde alors ! Tu me colles délibérément dans l’embarras. Me voici devenue la décideuse d’une soirée que tu as visiblement prévue. Depuis quand ? Ça reste un mystère et je suis certaine que ce type et toi avez bien considéré ce coup-là. Comment éluder la question sans vexer personne ? Embrasser ce mec comme ça à froid, j’en suis incapable, c’est sûr. Quant à une suite…
— Alors ma chérie ? Tu ne dis plus un mot ? C’est compliqué je m’en doute.
Il a facile lui. C’est à moi de prendre la décision de… merde ! Oui de devenir une femme adultère ou pas ? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Rien ne m’assure que si je dépasse les bornes, je tombe aussi enceinte. Et puis comment regarder mon homme en face après ce genre de truc ? C’est une réflexion complexe que doit digérer mon cerveau. Et notre hôte saisit la balle au bond. Il prétexte le fait d’aller préparer une seconde bouteille pour nous laisser discuter en tête à tête.
C’est avec une certaine crainte que je me retrouve finalement seule face à toi. Tu es excité par la situation, j’en jurerais. Moi, j’ai envie aussi, mais mes tripes sont trop nouées pour oser quoi que ce soit. Tu es là qui te mets à genoux devant mon siège. Tes yeux sont implorants. Je cherche de l’air pour reprendre mes esprits…
— Ma chérie…
C’est dans un murmure que tu me parles.
— Ma chérie, juste une fois, pour la bonne cause. Juste ce soir !— Je… j’ai peur, tu peux le comprendre, non ?— Je te promets de te donner la main, d’être là pour toi, près de toi.— Mais nous ne savons rien de ce Gauvain…— C’est un homme et tu vois bien où il vit. Donc c’est notre unique chance de nous en sortir. — J’ai peur et je ne saurais même pas comment commencer, comment faire.— Tu me laisses débuter la soirée et tu ne t’occupes plus de rien…— Sauf de me faire baiser par ce… cet inconnu ? Tu en as de bonnes toi. Tu es certain qu’il peut faire des…— Non ! Mais nous ne serons jamais sûrs de personne dans ce domaine et ce gars n’a pas l’air d’être un personnage bien dangereux. Je le trouve même très courtois et cultivé. Il m’a demandé la permission de t’embrasser, c’est bien un signe ça, non ? — Et comment tu vas t’y prendre pour… débuter ou commencer comme tu dis ?— C’est mon affaire ! Viens là, sur le canapé près de moi !
— xxXXxx —

Mon « erreur » c’est de faire ce que tu me demandes et de te laisser m’embrasser. Dès que tes lèvres trouvent les miennes, avec cette envie latente qui couve au fond de moi, je suis perdue. Les pattes virevoltantes qui me câlinent d’abord sur ma robe ont très vite trouvé la faille. Bien entendu que je tremble de trouille. Peur que l’autre, ce Gauvain rapplique et se serve. Mais tu as un tel doigté que je frémis dans une impatiente montée d’un désir charnel dont tu maitrises chaque détail. Bientôt ma robe pourtant si difficile à passer git sur l’accoudoir du sofa. Reste en place un soutien-gorge dont l’attache n’offre que peu de résistance.
Sentiment très mitigé que celui de se sentir mise à nu chez un inconnu. Très bizarre aussi cette appréhension où se mêlent le besoin de faire l’amour et la crainte de se savoir épiée ou pire, que Gauvain vienne se joindre à notre couple en chantier. Une petite lumière, une alarme clignotante me font fermer les yeux pour ne plus voir cette réalité. Bien sûr qu’il va revenir de sa cave ou de ce lieu où pour l’instant, il se cache. Évidemment que c’est pour lui, que toi mon mari tu m’embrasses encore la bouche.
Je sais, je le comprends parfaitement que m’être laissé dévêtir représente l’ultime étape, et que mes dernières défenses se sont envolées avec ce chiffon rouge qui ne me cache plus. Alors lorsque ma culotte quitte elle aussi mes fesses, c’est un signe de capitulation totale. Je ne cherche plus d’excuses bidon, je te laisse mener ta barque comme tu le veux. Tu commences, puisqu’elles sont là et si visibles, par titiller les fraises de mes seins. Ta langue est d’une incontestable douceur. Quant à tes doigts… ils parcourent le sentier qui les conduit de ma poitrine à mon ombilic. Mais s’ils font le tour du minuscule cratère, ils ne s’y attardent guère.
Quelques secondes plus tard, comme pour me faire oublier où nous sommes, ils ouvrent les ailes du papillon qu’une fine couche de sueur englue. Et du coup, les lèvres qui suçotent la pointe d’une de mes montgolfières s’écartent pour se joindre aux phalanges indiscrètes. Un son venu de je ne sais où me fait réagir, et mes ongles se crispent sur la peau de ton épaule. Ce frôlement sur ma joue, il ne peut en aucun cas être ton œuvre. Mes paupières obstinément closes, je ne veux surtout pas les ouvrir. Alors je suppose que c’est un doigt de notre nouvel ami qui longe mon front ?
Il ne rencontre aucune difficulté pour aborder les flancs de ce nez dont les narines frémissent autant de peur que d’excitation. Enfin, dans un incroyable chatouillement, le facétieux appendice suit le contour de ma bouche. C’est… affreusement divin. Toi mon Doudou, tu es toujours en place et te délecte en léchouillant de haut en bas, ma chatte. Le bruit que ça fait perturbe mon esprit et l’étrange silence des alentours. Je suis complètement à la ramasse. À tel point que lorsque le doigt qui souligne les lippes fait pression aux centres de celles-là, je les entrouvre sans difficulté.
Un index ! Je sais que c’est un index sans le voir. Il pénètre entre mes mâchoires et par réflexe, je le lèche. Il va et vient comme le ferait… un sexe, bien que les proportions soient bien différentes. Et la bêtasse que je suis se met en devoir de faire exactement ce qu’attend de moi, son propriétaire. L’image qui danse et traverse ma tête est bien celle d’un micropénis auquel je fais une fellation. Combien de temps dure cette caresse incongrue, vu le lieu et les circonstances ? Je n’en sais rien et mieux, je m’en fous.
Je ne tente pas de regarder même quand je ne sais pour quelle raison ta bouche me quitte le bas-ventre et que le visiteur dans mon bec fait de même. Au son, je devine que des vêtements sont tripotés, que toi ou lui, les deux pourquoi pas, vous retirez vos habits. Nouvelle décharge d’adrénaline pour mon corps en plein délire. Et désormais ce sont quatre mains qui jouent une musique bien délicate sur le piano de chair que je mets à leur disposition. Je ne sais pas qui est où, et c’est royalement que je m’en tape. Mes deux cuisses sont touchées, entrouvertes, écartelées et un museau se colle entre elles.
Sur ma bouille, un autre doigt est revenu pour une parade prénuptiale. Mais mes narines détectent son parfum et mon esprit sait d’emblée que ce visiteur n’a aucune main pour me palper. Et il est d’une taille bien plus conséquente que l’index précèdent. Un identique scénario puis l’éperon de chair brulant plonge dans cette cavité que je ne refuse pas d’ouvrir. Difficile sans regarder de dire si c’est le tien mon chéri ou celui de notre hôte. Puis à la manière de remuer, je sens d’instinct que la queue que je suce… m’est inconnue. Enfin m’était inconnue jusque-là, je dois dire.
Les choses désormais évoluent au gré de votre fantaisie. Je ne me débats pas et ne suis pas non plus d’une passivité consternante. Non ! Je participe bel et bien à cet hallali d’un style très nouveau. Je ne veux pas savoir qui me prend, qui entre dans ce sexe qui est détrempé par les attouchements, et je le reconnais, par une excitation monumentale. Et vos assauts ne sont plus rythmés que par mes plaintes. Aucunement de douleur je l’admets… je vis l’instant présent avec une lucidité accrue. Je fais tout pour retenir le plus longtemps possible la queue qui navigue en milieu conquis. Puis pour la seconde, je fais exactement pareil, m’assurant ainsi qu’un brassage de vos semences m’inonde l’intérieur.
Combien de fois l’un et l’autre êtes-vous venus mourir dans cette chatte qui réclame sa pitance ? C’est à chaque fois un égal plaisir que de recevoir ce qui me parait être un liquide de vie. Le tien dans ce cas de figure ne diffère en rien de celui de… mon amant. La honte qui me minait l’esprit au début fait place à une euphorie débordante. Je veux, je tiens à ce que ce type éjacule le plus profondément dans la gaine souple qu’il ramone après ou avant ton passage. Je me fiche d’un coup des convenances, seul compte pour moi le résultat. Alors, je ne sais pas si ce mec va me mettre enceinte, mais je fais tout pour qu’il y parvienne.
Finalement, lorsque je rouvre les quinquets vous êtes de part et d’autre de mon corps. Nous sommes tous trois couchés sur le divan devenu couche par l’extension de l’assise. Je ne cherche pas à toucher qui que ce soit. Je tiens à récupérer mes fringues, sans trop avoir une vraie notion de l’heure. C’est ce Gauvain qui m’interpelle en sentant que je quitte le plumard improvisé.
— Vous voulez partir déjà ? Vous n’avez pas apprécié ma prestation, Sylviane ?— … Si ! Trop, je l’avoue !
En parlant avec lui, je sais que tu écoutes, Doudou ce que je lui raconte. Histoire aussi de te piquer au vif, sans vraie raison puisque c’est bien de mon plein gré que je me suis laissée baiser par cet homme. Assise au milieu des deux bonhommes, je te regarde toi. Tes prunelles… pourquoi me donnent-elles l’impression que tu es fier de ta petite salope de femme ? Et en détournant la tête de ton regard brulant, je ne peux que tomber sur la flamberge de notre hôte qui relève son crâne rose et lisse. Sérieux ! Il bande de belle façon. Et dans mon crâne résonnent des paroles imaginaires.
« Et si je m’essayais à un dernier petit coup pour la route ? »
Cette pensée fait un tour dans mon cerveau, réveillant en moi un sentiment de toute-puissance. Je suis la maitresse du jeu. Tu dois en baver des ronds de flan de me voir choper d’une main tremblotante la bite en état de servir. Tu avances ta patte vers moi, mais je te fusille d’un coup.
— Non ! Pas toi Mathis, seulement notre ami.— … ?— Toi tu auras tout le temps de prendre soin de moi à la maison… je veux simplement un dernier voyage de ce… cette chose en moi… Alors, monsieur Gauvain, profitez-en bien parce que je ne vous proposerai pas deux fois de me refaire l’amour.— Oh, ma chère Sylviane, c’est juste… un véritable bonheur et je ne vais sans doute pas refuser… si votre mari est d’accord.— C’est mon corps, mon sexe et c’est moi qui décide. Il devrait en être conscient. Nous venons avec vous de franchir une ligne rouge et je me sens libre. Mais tu peux me tenir la main mon chéri…— Tes désirs sont des ordres mon cœur.— Alors, puisque nous sommes tous sur la même longueur d’onde… prenez-moi, Gauvain… avec force et baisez-moi comme bon vous semble… et surtout ne vous retirez pas à la dernière seconde. J’adore sentir le foutre gicler en moi.
Cette simple phrase doit te permettre Mathis de savoir où je veux en venir et c’est bien avec ta main enlaçant mes doigts que je crie sous les coups de reins de notre ami un peu moins étranger… qui me laboure le ventre. Je repars dans une ouate confortable avec la venue d’un orgasme qui ne t’est pas du tout attribuable et le gars ne se prive pas pour s’épancher dans ce couloir bouillant que je lui prête. Nous lui prêtons serait plus juste ? Ensuite ? Eh bien une douche rapide et c’est dans un silence accablant que nous rentrons chez nous.
— xxXXxx —

— Bonjour Docteur ! — Sylviane… alors comment tu vas ? J’imagine que ta présence ici n’est pas un signe de bonne santé ! Mais tu n’as pourtant pas la mine d’une grande malade. Et Mathis, ton mari ? Il est en forme lui ? Il s’est remis de ses émotions ?— Oui il va bien… mais je ne sais pas ce qui m’arrive depuis quelque temps, j’ai des nausées de plus en plus fréquentes.— Ah ? Tu dors bien ? Et tes dernières règles remontent à quel moment ?— Ben… j’accuse un peu de retard, mais ça ne peut pas être… — C’est vrai ! Mais les symptômes que tu me décris sont synonymes de grossesse. Alors je pose la question.— … ben… — Va t’installer sur la table, je vais t’ausculter.— Je me déshabille ? — Tu t’allonges et retires seulement ta petite culotte… si tu en portes une.
Il rigole de sa bêtise, dite vraisemblablement dans l’intention de détendre un peu l’atmosphère. Je m’exécute et suis prête alors qu’il enfile des gants de latex. Il ne jette aucun coup d’œil, se contente de plonger la main sous le tissu de ma jupe relevée. Et il tapote du bout d’un doigt enduit de gel, l’entrée de l’endroit qu’il compte ausculter. Son toucher me fait me raidir et il me lance :
— Oui, je sais, c’est surement moins agréable que lorsque c’est fait dans l’intimité, par ton homme. Serre les dents, j’en ai pour une petite minute.
Il est en moi et je le sens qui fouine dans l’endroit et son visage s’éclaire d’une étrange lueur. Il semble ne pas croire ce qu’il découvre. Je lui jette apeurée quelque mots plus pour me rassurer que pour savoir.
— Quoi ? Il y a un truc de pas net, docteur ?— Pas net ? Trop au contraire… tu es belle et bien enceinte ma grande. Ton mari va être très heureux… je te conseille d’aller bruler un cierge à l’église en sortant.— Un cierge ? Ça veut dire quoi ça ?— Disons que l’église c’est le lieu des miracles, que le Saint-Esprit doit veiller sur toi. Je n’ai pas d’explications pour ce qui t’arrive. Tu attends un enfant, c’est sûr… et comme Mathis…— Vous êtes certain ? Pas de risque de fausse joie ?— Aucun ! Tu penses bien qu’après toutes ces années à exercer, ce serait dramatique que je me trompe à ce point. — Alors pourquoi cette sorte de moquerie que je crois déceler dans vos propos docteur ?— Tu n’as pas une petite idée ? Je n’ai jamais vu un homme porteur de la pathologie dont souffre Mathis, faire un bébé à une femme. Tu es un cas unique dans ce bas monde ma belle.
Je dois rougir jusqu’à la racine de mes tifs bruns. Lui garde sa risette sarcastique. Que lui raconter qu’il n’ait pas déjà saisi ? La seule chose qu’il ignore, c’est bien que toi Mathis, tu as déjà assisté à la confection de ce petit bout de moi qui se niche là. Mais je ne peux décemment pas lui narrer par le détail la fabrication de notre bout de chou… sa conception du moins. La honte est cinglante, bien que je sois persuadée qu’il saura se taire. Le secret professionnel est mon salut. Je paye ma consultation et il m’accompagne vers la sortie.
Puis bon enfant il me tape sur l’épaule.
— Va ma belle ! Ponds-nous un bon petit. Tu sais je suis sûr que ton Mathis et toi Sylviane vous saurez rendre heureux ce petit d’homme que tu nous prépares. Tout ce qui est autour n’est pas le plus important, n’est-ce pas ?— … ?
Un large clin d’œil et il me laisse filer. Direction la maison où j’en connais un qui va sauter de joie. Notre enfant est en route. Le bonheur c’est aussi de vivre les mois à venir à deux. Et je me sens pousser des ailes. Sur le pas de la porte de notre demeure, dès que j’arrive, tu sens déjà cette révolution que nous pressentions. Pas besoin de mots, de phrases et deux bras qui viennent m’étreindre, un incroyable bonheur qui me submerge. Avec lui, une perle d’eau du cœur, limpide et alerte glisse de mon œil sur ma joue, laissant à son passage une trace sur la tienne.
C’est idiot, mais j’ai d’un coup une formidable envie de toi. Oui Mathis de toi, de faire l’amour, d’être prise là tout de suite. Et je ne suis pas la seule en sentant que finalement l’endroit chez toi qui déforme ta braguette est actif. Alors, nous profitons de ce moment de grâce, et c’est là, sans nous dévêtir en totalité que nous assouvissons le besoin de communion de nos deux ventres affamés. C’est simple, rapide, mais ça fait un bien énorme. Puis ridicules sans doute, les deux pantins que nous sommes, pantalon à mi-cuisse pour toi et jupe retroussée sur le ventre pour moi… nous voici entrainés dans un fou rire irrépressible.
Tes mains, magiques, viennent relever cette mèche de cheveux qui décidément barre trop souvent mon front. Et dans ce climat euphorique je perçois, revenue du fond de ta gorge ta voix. Je décrypte tes paroles avec un bonheur insensé.
— Je suis si heureux ma chérie. Une petite nuit de partage valait bien ce merveilleux rayonnement de ta beauté. Ma chérie… tu vas faire de moi le plus heureux des papas… — … !
J’écoute la musique de tes mots. Et mon visage qui se lève vers le tien quémande un énième baiser. Mais ce n’est pas ce que tu attends. Ta main me montre le chemin en se posant sur le sommet de mon crâne et en appuyant délicatement sur celui-là. Je tombe donc en prière là, où nous venons de sceller notre amour d’une manière si charnelle. Que tu puisses encore retrouver une érection correcte après une éjaculation rapide me sidère.
Alors, je m’exécute et je pompe ton nœud avec un entrain tout particulier. Nous entrons tous deux dans une autre saison. Celle des amours feutrées, celle des coïts calmes pour ne pas blesser ce qui se développe en moi. Mais c’est bien ensemble que nous allons traverser cette période qui nous tombe dessus… enfin. Et ce don du ciel qui croît dans mon petit bidon, qui va l’arrondir, le distendre au point de me faire ressembler à un éléphant, il est bien à toi, à moi, à nous. Et il mérite toutes nos attentions, notre amour aussi.
Je t’aime Mathis !



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