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Les mémoires de Jonathan

Chapitre 1

Divers
InterludeCes moments où il y a impact, ces instants de grandes intensités qui chamboulent complètement nos vies, finissent au bout du compte par nous définir.À 19 ans, j’avais déjà acquis quelques conquêtes à mon actif. Je passerai ces moments qui ne sont nécessaires, si ce n’est l’une d’entre elles. D’ailleurs, ces moments ne sont guère intéressants puisqu’elles représentent mes premières expériences charnelles, ce qui, sans avoir besoin de l’expliquer, ne sont point exceptionnelles. La jeunesse et le manque de connaissances, sans aucun doute, parlent mieux que les mots.Au début de ma première année d’étude en massothérapie, mon université offrit un voyage de groupe, pour les étudiants le souhaitant, en Thaïlande. Plus précisément à Bangkok, la capitale du pays. Je n’hésite pas une seule seconde et saute sur l’occasion de voyager un peu et de découvrir une autre culture.Arriver depuis un jour et demi, je déambule le soir, dans un quartier à l’ambiance attractive. Plusieurs bars improvisés, où de sublimes danseuses montrent leurs talents acrobatiques sur des poteaux métalliques, m’émerveillent. L’odeur piquante qui s’échappe des nombreux kiosques culinaires me met l’eau à la bouche.
Soudainement, une beauté aux yeux bridés daigne m’adresser quelques mots. Nous échangeâmes diverses banalités tout en essayant d’en apprendre un peu plus sur l’autre. Elle a une voix douce et posée. Une heure plus tard, je me retrouve dans une chambre d’hôtel avec cette sublime créature.Nous nous embrassons fougueusement. Ça me fait presque mal à la mâchoire. Jamais je n’ai vécu ça avec aucune autre femme jusqu’à maintenant. Il est vrai que je ne suis qu’à l’aube de l’épanouissement charnel. Ma belle partenaire, au contraire de moi, semble avoir une longueur d’avance en fait d’expérience. Elle semble mieux connaître mon corps que moi-même. Ce qu’elle est forte malgré son corps menu.Dans la foulée, elle se dépêche de m’enlever ma chemise, arrachant deux ou trois boutons au passage. Sa fougue et son énergie me laissent pantois. Elle m’assied ou plutôt me renverse sur le lit, entreprenant de déboutonner mon pantalon et de l’abaisser. Elle doit être assoiffée cette nana.Une fois mon pantalon abaissé, elle vient m’embrasser avec la même fougue que tout à l’heure. Je pourrais croire qu’un train m’est passé dessus. Que son goût est bon, un mélange de menthe poivrée et d’un fruit de la passion. Un chapiteau est visible depuis mon boxer, ce qui n’échappe pas à son regard. Elle se relève, non sans flatter mon membre par-dessus le textile, avant d’entreprendre une danse suave en retirant son chandail et son soutien-gorge. Ce qu’elle bouge bien cette professionnelle de la danse.À ce moment, j’ai pensé : "Je vais me faire une belle asiatique, comme j’en ai rêvé étant adolescent. Elle va peut-être m’apprendre de nouvelle sensation? Qui sait."Au moment de retirer son soutif, elle fait durer le plaisir, ce qui en est que plus excitant. Deux magnifiques collines s’offrent à ma vue. Cette beauté s’avance vers moi en gardant sa jupe carottée. Je dois dire que le contraste entre sa peau pâle et sa jupette rehausse le moment magique et sublime sa démarche féline. Elle approche de mes lèvres sa petite poitrine, attrapant au passage, entre mes dents, son excroissance gauche.
Une explosion de saveur affole mes papilles gustatives. Je ne pensais jamais goûter un tel parfum. Une subtilité entre le gel de douche fruité, la rose et une fine pellicule de sueur salée, presque imperceptible. Je m’affaire à lécher, suçotter, ses monts de délices, passant de l’un à l’autre, parcourant du bout de la langue le sillon de sa vallée.La coquine émet, de temps à autre, quelques petits bruits aigus qui ont le don de m’émoustiller davantage, si c’est possible. Car dans l’état d’excitation où je suis, je sens déjà que j’ai des fuites, et cela dure depuis un moment, car je viens de réaliser que le devant de mon boxer est trempé.La malicieuse a dû le percevoir dans mon regard, car elle s’abaisse désormais en direction de mon bas ventre. Elle retire le vêtement devenu inutile et passe sa main le long de ma hampe. Bons nombres d’hommes diraient, à ce moment, j’ai un vrai monstre dans mon caleçon. Pour ma part, sans artifice, je préfère être honnête. Pour vous donner une idée, mon vit est de taille moyenne, sans plus ni moins. La petite sirène à mes pieds ne semble pas s’en plaindre, ni de mon corps par la même occasion.Je crois que je lui plais. Sans être ni moche ni beau, je dirais que mon visage plaît assez. Je fais 1m82 pour 65 kg. Il est vrai que le jogging quotidien me maintient en forme et est un excellent exercice physique. Mais à mes yeux, je ne me sens pas encore valorisé. Peut-être est-ce le fait de mon jeune âge, de mon manque d’expérience ou une autre chose plus profonde. Je sais que certaines femmes me disent que je suis de leur goût, et pour cause au vu des quelques aventures que j’ai eues, mais j’ai toujours cette impression étrange de n’être aucunement attirant. Je dois me faire des films ou avoir une piètre opinion de moi-même.Cette splendide créature passe sa langue le long de mon arme, se focalisant un peu trop sur le frein à mon goût. Je la préviens de s’arrêter un instant sinon je vais partir sur-le-champ. C’est mon petit péché mignon. Quamd, ça fait un moment que je n’ai pas eu de rapport intime avec une femme, dès qu’elle s’attaque à cet endroit, et que je suis drôlement avancé dans les sensations ressenties, je chavire et je suis prêt à faire feu. Elle m’a trop excité les sens depuis un moment, cette diablesse. Que va-t-il arriver pour le reste de la soirée si je suis déjà au bord de l’inondation et que l’on vient à peine de débuter les préliminaires?Je dois me calmer, la soirée débute à peine. Une minute passa et cette sirène reprit de plus belle son travail. Elle humecta la totalité de mon soldat au garde-à-vous et entreprit de faire visiter au spéléologue la cavité humide de sa bouche. Que de sensations exquises, indescriptibles. Jamais aucune femme avant elle n’a réussi à me procurer pareilles sensations. C’est divin. Je descends ma main vers ses deux globes et entreprends de les malaxer. Elle est excitée la cochonne, car elle se trémousse à chaque fois que je roule l’un de ses petits boutons entre mes doigts.
Cinq minutes de succion plus tard, au moment où je pince un peu plus fort son mamelon droit, ma belle me finit en accélérant et je me déverse, quatre à cinq jets chauds, au plus profonds de son œsophage. Je suis surpris par la puissance de cet orgasme au point où mes jambes sont parcourues de spasmes. Quant à ma douce, on voit bien qu’elle a l’habitude, car elle ne bronche même pas. Heureusement que je suis allongé sur un lit sinon je me serais écroulé au sol. Je sens chaque jet remonter le long de mon membre et venir se déverser dans cette gorge accueillante. Ma belle nymphe avale au fur et à mesure que je me lâche en elle, émettant de petits bruits aigus. Elle semble y retirer autant de plaisir que moi. Je sens même sa petite langue frétiller et tourner autour de la tête de sa sucette convoitée.Une fois nettoyée en bonne et due forme, May-Ling, c’est le nom de ma douce maitresse de cette soirée, remonte mon corps et vient présenter sa bouche devant mes lèvres. Nous nous embrassons tels deux morts de faim et fondons l’un dans l’autre. Je sens un peu de mon jus couler dans ma bouche. Oh la petite perverse. Elle en a gardé un peu pour un baiser partagé. Je ne suis pas contre, car dans l’instant du moment, sous l’effet de la passion, je m’en fiche totalement. D’ailleurs, j’ai déjà goûté mon sperme étant un peu plus jeune et je n’ai pas trouvé ça trop mauvais, je dirais même que ça a un léger goût salé. Nos doigts s’entrelacent, se parcourent, empoignent le fessier de l’autre. Ce qu’elles sont suaves et pulpeuses, ses deux babines teintées de rouge carmin.Je renverse facilement ma douce sur le lit tellement elle est légère et j’entreprends d’abaisser sa culotte tout en continuant à l’embrasser. Une fois fait, j’entame un parcours vers ses collines et me laisse bercer par celles-ci. Je franchis le cap de son petit nombril tout mignon et abaisse ma tête toujours plus bas, jusqu’à atteindre ses pieds que je suçote. Son parfum est envoutant, je l’ai retrouvé à de nombreuses reprises chez quelques-unes de mes conquêtes passées. L’eau de toilette féminine fait des merveilles pour stimuler la libido masculine. L’ambiance est excellente, les lumières tamisées offrent un cadre idéal qui se prête au moment.Je baise ses pieds, lèche ses orteils finement vernis. Elle gigote de plus belle et rit de bon cœur. Sa voix cristalline me chavire et je remonte le long de sa jambe gauche, décrivant des cercles avec ma langue jusqu’à arriver devant sa jupette. Mes doigts se faufilent à l’intérieur, lentement, et mes lèvres bécotent ses cuisses, désirant faire durer le plaisir offert à ma jolie naïade. Mes doigts devraient bientôt atteindre les parois tièdes de son vallon. Ce que je suis impatient de ce moment, mon sexe s’est remis tout droit depuis cinq minutes. Une douleur presque insoutenable me parcourt le bas ventre.Ça y est, j’atteins son coquillage. Je positionne mes doigts de façon à les faire pénétrer dans cette cavité hautement accueillante. Mais je n’y arrive pas. Je mets cela sur le compte du manque d’expérience. Je me dis qu’avec les yeux, je devrais pouvoir y arriver sans encombre. Au moment où je soulève sa jupe et que je dépose ma main droite sur les lèvres de sa vulve, je perçois quelque chose de dur et ce n’est pas son clitoris.
Oh la coquine, elle a déjà un gode dans la chatte. Je retire ma main et... quelle horreur. Ce n’est pas un gode mais une bite, que dis-je, un gourdin. Cette si belle femme est en fait un mec? Je débande progressivement tellement le choc est intense.
Tout ce temps, je m’étais fourvoyé et mon cerveau a influencé sur mes sens. À ce moment précis, je compris que le cerveau pouvait influencer grandement sur la libido des hommes et que nos sens n’étaient pas une garantie de trouver une partenaire idéale. Moi qui croyais que ça ne fonctionnait que chez les femmes.Me redressant, je lui demande des explications et pouquoi ne m’a-t-il pas dit qu’il était un homme.
— Tu aurais dû te renseigner sur le quartier où tu te trouvais. Tous les bars de cet endroit sont exclusivement transsexuels. J’ai subi une chirurgie afin d’avoir des seins et une voix plus douce, c’est tout. C’est l’une des modes de Bangkok autant que les femmes qui veulent un pénis. Tu aurais dû voir que je dansais dans un club de Ladyboy.
Je vois. Je pris donc congé de mon hôte, me confondant en excuses, et retourna derechef à ma chambre d’hôtel. Je pris une douche, m’endormis difficilement et rentrait cinq jours plus tard.Pendant l’année qui passa, je n’eus qu’une seule autre conquête et je me suis assuré que c’était bien une femme, et qu’elle avait tout là où il le faut, selon mes goûts. On ne m’y reprendra plus deux fois. L’histoire de Bangkok est enfouie au plus profond de ma mémoire et je n’y pense plus.    Chapitre 1 : Une agréable rencontreUne année plus tard, à 20 ans, je suis allé faire un voyage pendant mes vacances universitaires à New York, dans le quartier de Queens. J’y ai fait une rencontre inattendue. Une jeune dame, elle aussi en vacances universitaires.La nuit est chaude à crever. C’est une chambre d’hôtel minable, dans un quartier minable, d’une ville minable. Je regarde une déesse, elle me dit qu’elle me veut. Je ne gaspillerai pas une seconde de plus à me demander comment j’ai pu être si chanceux.
— Je te veux Jonathan.
Elle sent ce que les anges doivent sentir. La femme parfaite. La déesse.
— J’ai besoin de toi, me dit-elle.
Marie. Elle dit qu’elle s’appelle Marie... Trois heures plus tard, ma tête a l’air d’être plusieurs pointures trop grandes, et ce froid s’insinue dans mon estomac. Et je réalise que Marie est à mes côtés. Elle n’a qu’une couverture sur le dos. Il faudrait lui prendre le pouls pour remarquer que ses seins parfaits bougent subtilement.J’ai passé la nuit, couché à ses côtés, ivre mort tout comme elle. Bon Dieu Marie, qui es-tu à part cet ange de compassion, offrant à un minable comme moi la nuit de sa vie? Ce n’est surement pas pour mon physique. Pourquoi cette gentillesse Marie? Je m’allonge de nouveau à ses côtés, elle m’enlace. Je ne te connaissais pas avant ce soir, mais tu as été une amie pour moi et encore plus quand j’en ai eu besoin. Je ne savais même pas que ce qu’elle m’a donné existait.Plus tard dans la nuit, ma main parcourt le lit. Plus de présence à mes côtés. J’ouvre l’œil, personne. Je me lève et vais sur la terrasse. Elle est là. Elle frissonne dans le vent comme les dernières feuilles dans un arbre mourant. Je la laisse entendre approcher mes pas. Elle se raidit un court moment. Je lui apporte son peignoir qu’elle enfile. Je l’enlace, elle se détend.
— Tu es belle Marie.
Elle ne dit rien à part un soupir se voulant rassurant.
— Pourquoi moi? Pourquoi une beauté comme toi s’est intéressée à un insignifiant comme moi? Je ne suis rien. Et je ne crois pas mériter une telle faveur de la part d’un ange.
Elle rit, elle me dit que je suis trop dure avec moi-même. Qu’à ses yeux, je suis beau, charmant et que je me débrouille plus que bien. Elle me dit qu’elle avait besoin de ce moment, qu’elle avait besoin de tendresse, d’amour. Et que cela, elle là trouvée dans mes bras.
— Tu vois Jonathan, j’avais un petit ami il y a peu, mais il s’est joué de moi. Je l’ai découvert avec son collège de travail dans notre lit... Oh et puis, je ne devrais pas t’embarrasser avec ça.— Non, ça va. Tu as sans doute besoin d’une oreille attentive. Ça ne peut que te rendre service. On dit que parler libère des plus grands chagrins. Et un étranger peut être parfois plus utile qu’un proche. Mais tu as sans doute voulu dire que ton ex-petit ami était avec une collègue de travail?
Elle m’explique que son ex-petit copain préférait les hommes et qu’il avait toujours refusé de se l’admettre. Ce moment fut pour elle très dur à accepter. Elle se sentit trahie et à la fois elle perdit une partie de sa confiance, de son estime, se sentant diminuée. C’est pour ça qu’elle s’était interdit toutes relations pendant plusieurs mois.
— Tu comprends maintenant? J’avais besoin de me rassurer sur ma féminité, mais en même temps, je ne voulais pas m’offrir à n’importe qui. Donc, j’espérais trouver quelqu’un qui me plairait pendant ces vacances. Quand je t’ai vu défendre l’honneur d’une inconnue à la sortie d’un casino, je me suis tout de suite décidée. C’était avec toi que je voulais... gravir les marches de la volupté. Je savais dès lors que tu respectes les femmes et que tu n’intenterais rien qui pourrait me blesser. Et merci aussi d’avoir été prévoyant et d’avoir mis une protection. Je ne me serais pas vu tomber enceinte ce soir.— Ravis de t’avoir aidé dans ce cas. Je n’oublierai jamais cette nuit. J’en avais besoin également. Et ne t’en fait pas, je ne me donne jamais sans protection, question de bon sens.— Oui... mais ce à quoi je ne m’attendais vraiment pas... c’est que cette nuit allait dépasser mes espérances.
Nous avons discuté longuement, nous racontant une partie de nos vies. J’appris qu’elle a 19 ans et elle me dit habiter près de Rouen, ma ville. Nous avons profité de nos vacances et sommes sorties plusieurs fois ensemble. Nous nous sommes promis de nous retrouver à sa ville.Amoureux, oui nous étions devenus amoureux. Trois rendez-vous. C’est tout ce qui nous a pris pour comprendre que nous étions devenus amoureux. À 22 ans, je l’ai fiancée et une année plus tard, nous nous sommes mariés. Nous avons vécu de beaux moments ensemble, mais tout bonheur ne demeure éternel. À près de 25 ans, Marie apprit qu’elle était atteinte d’un cancer et en moins d’un an, à l’approche de ses 26 ans, elle décéda. Elle combattit de son mieux, mais cette maladie est sournoise et rares sont ceux qui y échappent.Pendant plus d’une année et demie, je pleurai sa mort. Ma meilleure amie, Gwen, qui est... ou plutôt était aussi celle de Marie, tenta de me réconforter et de m’accompagner dans ce deuil difficile.
    - 24 décembre 2016, à près de 27 ans et demi. -
Gwen vient toquer à ma porte.
— Salut John. Comme je sais que cette période est difficile pour toi, et que tu te renfermes sur toi-même, je tenais à venir passer la journée avec toi.— Merci, c’est gentil. Mais...— Ah non, pas de mais, sourit-elle.
Inutile de tergiverser dans ces moments-là, je le sais que trop bien. Une fois le soir venu, je partis prendre l’air sur ma terrasse. J’y suis demeuré plus de 20 minutes. Gwen m’appela en ayant laissé le téléphone sur haut-parleur.
— Bonsoir!, dis-je.— Bonsoir John! Ici l’animatrice Hélène Rousselle de l’émission France Inter et nous avons en studio le Dr. Christophe Fauré, psychiatre et psychothérapeute, spécialiste de l’accompagnement du deuil et de la fin de vie. J’ai cru comprendre que vous viviez la perte d’un être cher et que vous aviez besoin de parler.— Qu’est-ce que c’est que cette histoire? Bon, que vendez-vous?— John, je crois que vous ne m’avez pas bien comprise. Je suis l’animatrice Hélène Rousselle et j’ai en studio avec moi le Dr Christophe Fauré.— Gwen, que’ est-ce que c’est que cette histoire?— C’est une émission de radio. Ils veulent que tu leur parles de ton deuil, pour t’aider à passer au travers.— Viens là, dis-je à mon amie. Hors de question que j’affronte ça tout seul.— John? John... John? N’en voulez pas à Gwen, elle a cru bien agir. Votre amie veut seulement vous aider.— Oh, nous redeviendrons amis dès que j’aurai brisé la radio. Comment avez-vous dit que vous vous appelez?— Hélène Rousselle et je suis avec le Docteur Christophe Fauré. Il est psychiatre et psychothérapeute dans l’accompagnement du deuil. Plaisanter c’est bien, l’humour et la joie sont un bon pas dans la voie de la guérison. Ne croyez-vous pas que vous avez, au plus profond de votre être, un besoin de parler?— ... Peut-être.— À la bonne heure. Si vous venez de prendre l’antenne, nous sommes avec Sans Sommeil à Rouen. John? Savez-vous que vous avez une voix assez révélatrice?— Je ne vous le fais pas dire.— John, je vous laisse discuter avec le docteur Christophe Fauré.— Salut John.— Salut Docteur. Comment dois-je vous appeler?— Docteur ça me va. Permettez-moi cette question. Dormez-vous bien la nuit?— Il ne ferme pas l’œil, dit Gwen.— Comment tu le sais?— Tu me textes toutes les nuits et on papote jusqu’à ce que le jour se lève.— Écoutez. Eh.. là c’est le réveillon. (soupir) ... Marie, eh ma femme... Elle avait le sens de Noël. Enfin elle aimait... je ne sais pas, tout était si beau avec elle... Alors, c’est un peu dur cette période de l’année. Tous les maris ont besoin de leur femme.— Est-ce qu’il se pourrait que vous, vous ayez autant besoin de quelqu’un?— ...— Ne répondez pas, nous y reviendrons après cette page de publicité, dit l’animatrice. John, Gwen, restez avec nous. Si vous venez de prendre l’émission, nous avons en ligne Sans Sommeil à Rouen et nous reprendrons après la pause avec les différentes réponses de nos auditoires.— Gwen, qu’est-ce qui se passe?— C’est le moment où les auditeurs prennent la parole.— Oh.
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— Si vous venez de prendre l’antenne, nous sommes avec Sans Sommeil à Rouen et nous donnons maintenant la parole à nos auditoires.— Bonsoir, J’aimerais bien avoir l’adresse de ce type. J’irais le consoler moi, dit une auditrice.
Désolée, mais nous ne pouvons donner ce genre d’information pour des questions de confidentialité. Au prochain appel. À vous la parole.
— Bonsoir Hélène, je suis un fan de cette émission. Je voulais simplement dire que je comprends ce qui arrive à ce mec, ce qu’il éprouve, car il y a un moment déjà, j’ai vécu la même chose. J’ai perdu ma femme dans un accident de la route. Je veux juste lui dire de tenir bon et que le temps fait bien son œuvre. La douleur sera toujours présente, mais elle devient supportable, elle s’engourdit avec le temps.— Bien, nous prendrons un dernier appel.— Bonsoir. Ce qui se passe souvent au début de ce genre de situation, c’est l’isolement à mon avis. Surtout, il ne faut pas rester seul. Ce n’est pas une bonne façon de surmonter un deuil.— Bien. Merci à nos auditoires pour leurs conseils et soutiens. Revenons à Sans Sommeil à Rouen. Docteur, à vous la parole.— Si vous me permettiez une seule question.— Oh, eh... Allez-y!, dis-je en ayant Gwen à mes côtés, installés sur le canapé du salon.
Les gens qui ont sincèrement aimé une fois ont toutes les chances d’aimer à nouveau. John, pensez-vous qu’il y a quelqu’un, quelque part, que vous puissiez aimer autant que votre femme?
— Eh bien, docteur Christophe Fauré, ça j’ai du mal à l’imaginer.— Hum hum. Qu’allez-vous faire?— Eh bien, eh, je vais me dire que... qu’il faut que je me lève tous les matins, que je continu à respirer toute la journée... et puis au bout d’un certain temps, je... je n’aurai plus à me dire qu’il faut que je me lève tous les matins et que je continu à respirer. Et puis au bout d’un certain temps, je n’aurai plus à repenser... à la vie géniale et si parfaite que j’ai vécu.— John, dites-moi ce que votre femme avait de si extraordinaire?— C’est à dire? Vous avez l’antenne combien de temps? (soupir) Eh bien c’était... c’était un million de toutes petites choses qui, mises bout à bout, faisaient... (inspire) faisaient que nous deux, c’était inévitable. (expire) Et je le savais. Je l’ai su au premier contacte. J’avais le sentiment d’être chez moi. Et c’était un chez moi que j’avais jamais connu. Je... je prenais sa main et je l’aidais... à la faire descendre de voiture... Et je le savais. C’était... magique!... Je me souviens un soir, elle m’a dit en chuchotant, comme à elle-même : « Je t’aime Jonathan. » Il y a eu un long silence, c’était la première fois qu’elle le disait et j’essayais même pas de répondre. Je voulais que ses mots continuent de résonner à mes oreilles... Au moment où j’ai tenu sa main pour la dernière fois, dans cette chambre d’hôpital, peu avant qu’elle ne ferme les yeux, elle m’a dit au revoir. Je n’ai pu répondre, des larmes coulaient sur mes joues, et je me suis dit en moi-même : « Comment peut-on regarder la femme qu’on aime et se dire que c’est le moment de lui tourner le dos ? ».— Je comprends... Il faut vous dire que vous avec rencontré un amour comme peu le connaissent. Dites-vous que votre amour réciproque était sincère et fusionnel... John, peut-être qu’un jour, vous trouverez une femme comme Marie, qui vous aimera comme vous l’avez aimé.— Ça me rappelle ce que mon grand-père m’a appris un jour.. que l’énergie de la vie décrit un cercle, un flux circulaire parfait. Il disait que tant que je n’aurais pas de centre, mon cercle ne serait jamais entier... Ce jour-là, quand je l’ai rencontré lors d’un voyage, j’ai défendu l’honneur d’une femme à la sortie d’un casino quelconque. Et c’est là que je l’ai aperçu. J’ai su tout de suite qu’elle était mon centre. Elle me complétait. Je me rappelle avoir lu un poème quelque part qui dit qu’il n’y a aucune différence entre cette vie et la suivante, puisque nous sommes nés de la précédente. Pour moi, je savais qu’avec Marie, c’était comme si je l’avais toujours connu. Elle était devenue mon univers, ma maison...— Éh bien les amis, nous terminerons là-dessus. Ici l’animatrice Hélène Rousselle en direct de la France avec le docteur Christophe Fauré. Je vous souhaite à tous un magique et joyeux Noël. Quant à vous, Sans Sommeil à Rouen, nous espérons vous avoir bientôt en ligne pour nous dire où vous en êtes.— Alors là, comptez sur moi.
Je raccroche et caresse les longs cheveux blonds de Gwen, qui a posé sa tête sur mon épaule. Elle dort. Je la prends dans mes bras et vais la déposer dans la chambre d’ami, celle qui lui est réservée lorsqu’elle vient me rendre visite. Je vais me coucher dans ma chambre par la suite.Le lendemain matin, vers 6h30, je reçois un appel de ma mère qui m’invite à passer une semaine chez l’un de mes grands oncles, un certain Bernard, dans la commune de Saint-Jean-Cap-Ferrat sur la Côte d’Azur. Elle me dit qu’il possède un grand manoir et qu’il y accueille chaque année une réunion de notre grande famille. Je pourrai donc y rencontrer de mes cousins et cousines, connus et inconnus. Je me souviens vaguement que mes parents y assistent depuis 5 ans déjà. Je lui confirme ma présence future. Je partirai vers 10h30. Gwen dort encore. Je suis content qu’elle soit venue me remonter le moral hier.Gwendoline s’est finalement réveillée. C’est dans une nuisette transparente qu’elle me tend une nouvelle boîte de médicaments. Gwen est lesbienne. Va savoir pourquoi. Avec le corps qu’elle a, elle pourrait avoir n’importe quel homme. Sa copine est psychiatre, et travaillait hier. C’est d’elle que vient les médocs. Elle doit tarder d’impatience de la revoir.Gwen est retournée chez elle après avoir pris un copieux petit déjeuner, plutôt frugal. Avant qu’elle ne parte, je la remercie pour hier et lui fais la bise de départ, suivie d’une longue accolade fraternelle.Je fais le trajet en voiture, ce qui me prend environ 10h30 avant d’arriver à destination. Je suis éreinté et fatigué. J’arrive au manoir de mon oncle très tard, je rencontre mes parents et fait la connaissance d’oncle Bernard, avant que ce dernier m’indique ma chambre. En longeant les couloirs, je ne prends pas la peine de remarquer la décoration, car je suis trop épuisé pour m’enquérir de l’architecture des lieux.
— Tes parents attendaient ta venue avant d’aller se coucher, ce que je ferai aussi après t’avoir indiqué ta chambre pendant ton séjour. Il y a déjà de tes cousins, cousins, oncles et tantes qui sont arrivés. Nous en attendons encore d’autres pour demain. Voici ta chambre, elle est la plus au fond du couloir. Comme ça, tu seras tranquille et n’entendra aucun bruit si jamais tu te lèves tard. Oh et j’allais oublier. Demain, je te présenterai à tes cousins et cousines. Il y en a une en particulier qui a hâte de faire ta connaissance. C’est ce que ta mère m’a dit un peu plus tôt. Elle semblait impatiente, à ses dires. Nous la ferons languir un peu, histoire de lui jouer un tour.
Cet oncle, quel farceur. Il me présenta une grande chambre avec un gigantesque lit où je m’écroulai de fatigue, dès son départ. Je n’ai même pas été capable de veiller tard, ni même prendre ma prescription. La nuit me parut calme et ce fut réparateur.
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