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Les mémoires de Jonathan

Chapitre 6

50 nuances de Gwen

Inceste
L’aube point vers six heures, munie d’un ciel au teint vert. Je me remémore les événements de la soirée précédente. Hier, ma meilleure amie et moi, nous nous sommes donnés mutuellement en spectacle au regard concupiscent de l’autre. Jamais je n’aurais cru cela possible, il y a peu. Comment en suis-je venu à commettre tous ces actes empreints d’une certaine luxure ? Est-ce le manque de compagne qui joue en ma défaveur ou est-ce un désir inconscient et inassouvi ?
Je tourne et retourne la question dans tous les sens sans en trouver la réponse. Mystère ! Je commence à penser que ce n’est ni plus ni moins qu’un désir instinctif primaire. Après tout, je suis entouré de femmes et il n’y a que peu d’hommes dans le manoir de mon oncle. Seulement Bernard, les deux cousins Georges et Matthew, ayant respectivement 60 ans et 57 ans, les deux jumeaux Micah et Samuel âgés de 42 ans, sans oublier mon père et moi. Il n’y a, pour ainsi dire, aucun homme de mon âge avec lequel discuter. Je me retrouve donc avec Lily-Rose, Julie et mon amie Gwen.
Aujourd’hui, j’espère rencontrer mes autres cousines qui sont arrivées hier, dans la soirée, Stella et Anjelica, ayant respectivement 24 ans et 22 ans. J’espère qu’elles s’assimileront rapidement à notre groupe. Comme le dit le dicton, plus on est de fou, plus on s’amuse. En ce qui concerne la folie, je crois que je nage en plein dedans depuis peu. C’est une mer de supplice, un océan de vésanie. Entre le fantôme de mon amour perdu, mes cousines incandescentes, Lily-Rose et Julie, sans oublier la non moins sensuelle, mon amie Gwendoline, je suis submergé de désirs inassouvis depuis trop longtemps.
Je me lève et me dirige en direction de la salle de bain afin de faire mes ablutions quotidiennes. Une fois la chose faite, je m’habille et me dirige vers la sortie. Un bruit me fait sous-entendre qu’une personne est déjà levée et qu’elle s’affaire à la cuisine. Allant dans cette direction, je suis interpellé par mon oncle Bernard, qui souhaite avoir de la compagnie, me tendant par la même occasion un café bienvenu.
Débutant par les salutations d’usage, je remercie ensuite le père de Lili-Rose pour son hospitalité et sa gentillesse à mon égard. Nous discutons un moment, de tout et de rien, jusqu’à l’instant où mon oncle essaye d’en savoir un peu plus sur le lien qui m’unit à Gwen.
— Jonathan, j’aimerais te poser une question... disons-la plutôt indiscrète. — Vous pouvez me questionner, ça ne me dérange pas. — J’aimerais savoir si ton amie, celle qui est venue te retrouver ici, comment se nomme-t-elle déjà ? — Gwendoline, mais elle préfère se faire appeler Gwen. — C’est ça ! Est-ce qu’elle est ta petite amie ? — Gwen ? Aucune chance. — Pourquoi dis-tu cela sur ce ton ? Elle ne te trouve pas attirant ou te ne la trouves pas de ton goût ? — Ce n’est pas ça ! Elle ne s’intéresse pas à la gent masculine. De plus, elle est déjà en couple. Gwen est ma meilleure amie et c’est amplement suffisant. — Tu es encore très attaché aux souvenirs de ta femme, n’est-ce pas ? — C’est si évident ? — J’étais comme toi, il y a quelques années. Je cherchais à combler le vide de la perte de ma femme, retrouver cet amour, cette tendresse perdue, mais en même temps, dès qu’une femme semblait s’intéresser à moi et que ça devenait un peu trop sérieux au niveau sentimental, je me renfrognais dans mon éternelle lassitude, ma mélancolie bien-aimée, comme si le fait de m’éloigner, de redevenir seul, allait faire revenir ma défunte femme à mes côtés parmi les vivants. Je ne cessais, inconsciemment bien entendu, de comparer les femmes qui s’intéressaient à moi, à la réplique exacte de ma défunte. En faisant ainsi, ces femmes n’avaient aucune chance d’être à la hauteur, car qui peut incarner la réplique exacte de quelqu’un et je me suis rendu compte de ma bêtise, je ne désirais plus être seul, et je me suis mis à rechercher la chaleur de l’amour. Qu’il a-t-il de plus réconfortant que de savoir que quelqu’un nous aime ? Que l’on est important pour une personne ! Donc, si tu veux un conseil Jonathan, je te dirais de ne pas fermer tes oreilles au son de l’amour, car ça va te sauver des ténèbres de la solitude, te sauver de la dépression qui guette les gens en deuil. Ne ferme pas tes yeux à la lumière, car elle te transportera à l’amour de l’autre. Elle sera un pont entre ces deux rives. — J’essaierai de garder ceci à l’esprit.

La conversation avec mon grand-oncle me donne à réfléchir. Je décide de me promener sur le terrain du manoir jusqu’à me retrouver à longer le labyrinthe de cèdres. Cette fois-ci, je ne m’y engouffre pas et je continue ma marche jusqu’à arriver devant un jardin de roses rouges. L’endroit se prête à la réflexion, j’y abandonne mes pensées. Je pense à ma femme, à ce qu’a dit mon oncle, aux paroles de Gwen, de Julie, d’Elena, de ma mère et de celles de mes proches. Je visualise Lily-Rose, tout sourire. Je souris sans savoir pourquoi. Les mots de Nathalie, la mère de Julie, refont surface.

Elle m’a pris à part, il y a deux jours, car elle voulait me faire remarquer ce que sa fille lui avait dit.
— Je crois qu’il y a une jeune femme ici qui n’est pas insensible à tes charmes. — De qui parlez-vous ? — Je te parle bien sûr de la fille de Bernard. On dirait que tu es populaire auprès des jeunes femmes de cette cousinade. Je crois même que ma fille n’y est pas indifférente. Et ton amie ? — Là, il n’y a aucune chance ! — C’est ce que tu crois ? — J’en suis sûr. — Je ne le suis pas autant que toi. Il suffit de regarder au plus profond des yeux d’une femme pour voir ses émotions réelles. En tant que femme et sexologue, je suis plus à même de déchiffrer les signes de celles de mon sexe. Ses yeux brillent d’une étincelle nouvelle et celle-ci n’a rien à voir avec la nature qui entoure le manoir. Je suis certaine qu’elle pense à cette réserve dans un avenir proche. — Mon amie est déjà en couple. — Peut-être que je me trompe, mais l’intuition féminine est très développée chez moi. De plus, ton amie te regarde comme le fait ta cousine Lily. Son regard semble empreint d’une sensualité, comme si, d’un simple coup d’œil, il pourrait t’envelopper dans le creux de son cœur. Je confonds peut-être avec un profond platonique comme celui fraternel, mais parfois, nous ne nous le cacherons pas entre nous, il y a des relations fraternelles qui tournent au sexe. Qu’importe, l’avenir le dira.

Cette phrase me bouleverse totalement, me remémorant en boucle ce dernier message, lorsqu’une personne me sort de ma rêverie.
— Est-ce que je te dérange ?

Je reconnais cette douce phonation. Mon cœur fait un bond de joie qui me surprend grandement. Je ne m’attendais pas à une telle gaieté en entendant le son mélodieux de sa voix.
— Non, bien sûr que non. Jamais tu ne m’importuneras.

Elle rougit et semble ravie d’entendre mes paroles. Spontanément, je l’invite à m’accompagner pour une marche en forêt, celle-là même que j’ai accomplie lorsque je méditais au sujet de mes sentiments contradictoires à l’encontre de ma future compagne de marche et envers feu ma femme. Cette ascension sera le moment idéal pour finaliser mes impressions au sujet de mes sentiments. Sont-ils ceux d’un amoureux, d’un désespéré en quête d’amour, de chaleur humaine, ou d’un homme qui joue avec le cœur d’une femme pour un gain égoïste ? Par conte, avant de faire une balade, nous allons préparer le repas, car une grande marche santé, ça creuse l’appétit.
Au menu, nous préparons une salade de légumineuses en entrée, deux steaks et pomme de terre pour le dîner, une salade de fruits sautée faite de sirop de fruits avec cassonade pour le dessert et un sauvignon blanc au bouquet fruité en guise de dégustation. Tout au long de la préparation du repas, nous nous amusons comme deux gamins qui retrouvent, pour un instant, le monde de l’enfance. Nous chahutons parfois, nous frôlant par instant. À un moment, je passe derrière elle et une envie presque irrépressible de l’enlacer au niveau de la taille, tout en lui bécotant le cou, me submerge, me ramenant quelques années en arrière lorsque Marie et moi étions en voyage à Porto Rico. Je m’abstiens au dernier moment de poser ces gestes. Ce n’est pas l’envie qui me manque, mais c’est plutôt le fait que si je ne me ressaisis pas, je ne pourrai aller faire cette excursion en forêt, car une pulsion sexuelle extrêmement forte m’y contraindra.
D’ailleurs, je dois aller soulager immédiatement aux toilettes ce qui doit l’être. Sinon, je vais lui sauter dessus, c’est certain.
Lily me regarde m’en aller et me sourit, comme si elle avait compris, par je ne sais quelle intuition féminine, ce que je m’apprête à faire.
...

En revenant dans la cuisine, le repas est emballé dans un panier pique-nique et les viandes sont dans une petite glacière. Ma cousine ne fait aucun commentaire sur mon absence subite, ce que j’apprécie particulièrement, car je n’aurais pas aimé être questionné sur la chose. Nous finalisons de prendre tout ce dont nous aurons besoin pour l’expédition, dont un brûleur pour la cuisson, que nous mettons dans un grand sac de voyage. Lorsque nous avons terminé, nous nous apprêtons à nous mettre en route pour gravir la montagne aux réflexions, selon le surnom que je lui ai donné.
Une fois encore, ce mont m’aidera à y voir plus clair et finaliser ou infirmer les sentiments qui se développent au fond de moi, ceux-là mêmes que je crois se mouvoir en une version plus intense appelée amour avec un grand ’’A’’. Voilà la raison de mon ascension. Vais-je découvrir que j’aime réellement d’une intention pure Lily-Rose ou vais-je entrevoir que la chaleur ressentie est plus vile encore que ce que j’appréhende, ne reflétant en fin de compte que mes plus ignobles instincts dictés par une pulsion ayant pris de l’expansion au fil des mois passés sans aucune chaleur humaine, privé de ma femme bien-aimée ? J’espère que l’expérience sera concluante dans un sens plus gai que son opposé.
Nous nous dirigeons vers l’entrée du manoir, chaussant nos espadrilles de marche, posant un genou par terre, lorsque j’aperçois Lily penchée un peu plus en avant, m’offrant par la même occasion, volontairement ou non, une vue plongeante sur un décolleté plutôt revivifiant. Nos regards se croisent, elle me sourit, je lui rends son sourire. Lorsque je me relève, je lui offre ma main, qu’elle prend volontiers et je la soulève avant d’entamer cette marche santé.
Ça ne fait pas vingt minutes que nous marchons quand nous apercevons un nid où trois colombeaux albinos piaillent à l’arrivée d’un des parents venus les nourrir. Je crois que l’un d’eux boit du pape provenant du jabot d’un des parents. Ce qui me touche le plus, c’est le fait que ma compagne de marche s’émerveille de cette scène. Je la vois sourire. À cet instant précis, plongeant mon regard dans le bleu profond de ses magnifiques yeux pétillants, une légère teinte rosée commençant à empourprer ses joues, une main remontant une mèche de ses cheveux pour la cacher derrière l’un de ses lobes d’oreilles, je suis pris d’un sentiment qui ne m’est arrivé que très rarement. Je ne saurais l’expliquer.
Nos regards se soutiennent, le temps semble s’être figé pour les quelques secondes que dure ce moment, une étrange sensation au niveau de mon cœur, de mon ventre, comme si mon corps ne m’appartenait plus, que je suis un étranger à l’intérieur de ce dernier, ressentant une sorte de faiblesse combinant le frissonnement intérieur, le chatouillement léger et interne d’une euphorie spontanée, pour terminer par une fugace traîtrise de mes jambes me menaçant de flancher à tout moment dû à de minuscules aiguilles s’y enfonçant. Avez-vous déjà vécu un tel sentiment ? Celui où, pour un instant, vous vous effacez devant la personne avec laquelle vous vivez ce moment... magique. Vous n’existez plus. Elle est tout pour vous. Elle est le centre de votre univers durant les fugaces secondes éphémères que permet cet instant. Je ne vois guère de mots pouvant décrire ce que je vis présentement.
À l’instar de ces événements éphémères, nous reprenons le chemin de la montée, car si nous voulons arriver à une hauteur convenable, celle-là même où j’ai pu admirer la diversité des feuillus peuplant cette forêt, il faut bien se remettre en route.
L’air enveloppe nos poumons, nous respirons mieux qu’au centre-ville. Cela est dû probablement aux nombreux arbres présents, retirant les poisons carboniques qu’il y a dans l’oxygène ambiant. La dernière fois que j’ai gravi cette montagne, je n’ai pas remarqué toute la beauté de l’endroit.
Nous arrivons à un passage où se trouve un grand nombre de rochers massifs couverts de mousse. Nous décidons de les escalader, histoire de nous amuser tout en poursuivant notre but. Je tends ma main en direction de Lily qui la saisit et franchit l’écart d’environ un mètre dix entre deux rochers. Sa poitrine touche à présent mon torse, mes mains sont derrière son dos, sa bouche se rapproche de la mienne, nos lèvres sont si près les unes des autres. Je sens l’arôme de menthe poivrée qui émane de son souffle. Sa respiration s’accélère et la mienne aussi. Nos regards se soutiennent, nos corps dansant une lente valse, presque imperceptible. Moins d’une minute plus tard, Lily s’éloigne de moi et m’invite à reprendre notre route. Je la sens tendue, incertaine, comme si elle veut me faire comprendre je ne sais quoi. Ah les femmes, elles ont le tour de jouer aux devinettes entre elles, tout en réussissant à communiquer.
Malheureusement pour moi, je ne suis pas une femme et je ne comprends pas ce qu’elle veut me dire-. Je me rappelle que Marie avait aussi le tour de me faire creuser la tête de cette façon.
Quelques heures plus tard, nous atteignons finalement le lieu où j’ai médité. Ma compagne de randonnée installe déjà la couverture carottée sur l’herbe. Elle s’y assoit et m’invite à l’imiter. Je ne sais pas quoi lui dire, pourtant, un million de pensées et de questions m’assaillent. J’aimerais tout lui dire, mais je ne sais pas par où commencer. Je ne sais quelle phrase serait la plus appropriée. Lily-Rose voit que je cogite à cent à l’heure sans qu’un seul son ne sort de ma bouche. Soudain, le silence se brise dans le calme sylvestre. Elle brise la glace, si je puis dire ainsi en plein été.
— Nous sommes bien ici, non ? — Oui. C’est calme et reposant. — Je crois que le repas que nous avons préparé sera des plus succulents en ce lieu. Qui plus est, les futaies nous offrent un panorama sublime sur ce ciel bleu azur. Les étoiles doivent être extraordinaires à regarder d’ici. — Oui, c’est dommage que nous ne puissions les admirer, dis-je un peu déçu de cette perspective, car je ne sais pas quand je pourrai revenir à cet endroit. — Et si tu avais la possibilité de les contempler, le ferais-tu ? Camperais-tu ici ?

Je la regardai baba.
— Je n’ai pas pris de tente ou de sacs de couchage, bien qu’il fasse trop chaud pour dormir dans ces derniers. De plus, je dois te ramener au manoir, car que diraient les autres si tu dormais à la belle étoile dans une forêt en montagne et avec ton cousin que tu ne connais pas beaucoup. — Tu n’as pas répondu à ma question. — Oui, ça te va ? — Ça tombe bien puisque j’ai apporté ma tente en prévision d’une nuit passée au grand air. — Oh c’est donc le contenu de ton sac de randonnée. Je me disais aussi que ça ne pouvait te servir à transporter uniquement notre repas.

Elle me sourit. Mon cœur fait un bon dans ma poitrine. Un serrement s’opère à ce niveau, me troublant plus que la légère douleur elle-même. Je sens que cette journée et cette aventure resteront à jamais gravées dans ma mémoire.
Chênes pubescents, hêtres et pins sylvestres se côtoient dans un agencement à couper le souffle. Une douce brise se lève et vient caresser les feuilles qui se balancent au gré du vent. Je regarde de nouveau ma compagne de camping, une mèche passant devant ses yeux, ce qui l’oblige à la remettre derrière son lobe d’oreille. Quel tableau de maître digne de Jan Wildens !
Nous passons le reste de l’avant-midi à installer la tente en prévision de la nuit. Je m’éloigne de quinze mètres de la tente et je creuse un trou circulaire d’environ trente centimètres de profondeur encerclé de pierres afin de prévenir un incendie forestier. Un brasier s’est allumé en moi, il ne faudrait pas qu’il en soit de même pour la forêt. Un seul est déjà suffisant à essayer de le maîtriser.
L’heure du déjeuner approche et mon petit-déjeuner est déjà très loin. La faim me tenaille et je souhaite l’apaiser. Lily-Rose remarque mes quelques regards subtils en direction du panier pique-nique. La cloche pour le repas a sonné. Les couverts sont mis et elle m’attend tout sourire. Cette belle naïade ne cessera de m’étonner.
Jamais, dans toute mon existence, je n’aurais pensé que le fait de servir un repas pouvait se dérouler par des gestes gracieux exécutés à un tel niveau de sensualité. Bien mal m’en pris de penser ainsi. Lily, du haut de sa féminité, s’évertue à me prouver que le fait de servir le repas peut éveiller plus que ce que les besoins vitaux ne l’exigent. La tension est telle que j’en ai mal à l’endroit où vous pouvez vous l’imaginer. Avec le pantalon de sport que je porte, il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer et cette ingénue est loin de l’être. Pire, pour mon plus grand plaisir, elle doit être affamée. Mais j’en suis sûr, sa faim ne s’apaisera pas par la nourriture traditionnelle seulement.
Je me sens mal d’un coup, mais ce n’est que passager, car, pour un instant, je la vois comme étant inaccessible, elle, la fille de mon grand-oncle que je connais à peine. Qu’arrivera-t-il si je pose mes mains sur son corps ? Que dira ma famille si cela arrivait ? Si cela venait à ce savoir. Et ma mère, elle qui se fait une joie de ces vacances, de cette cousinade. De plus, ma Marie me revient en mémoire. Je la revois en la personne de ma petite cousine, si éloignée soit-elle dans nos liens sanguins.
— Jonathan ?

Sa voix me sort de ma rêverie. Je la regarde, ahuri, elle me sourit.
— Tu sembles si loin. Tu penses à ta femme, c’est ça ?

Un silence règne. Comment lui dire tout ce qui m’a passé par la tête en si peu de temps ?
— Je sais ce que tu ressens, mon père a éprouvé la même chose que toi il y a peu. Les moments passés avec l’amour perdu ne doivent pas nous fermer aux nouvelles expériences, au nouvel amour qui se présente à nous. Si la chaleur humaine réconfortante veut et peut nous réconforter à nouveau, il faut s’y abandonner et éprouver de nouveau la joie d’être aimé. Je crois que c’est ce que ta femme aurait voulu pour toi. Je le crois, car j’aurais désiré la même chose pour celui que j’aime.

À ses mots, je pose de nouveau mes yeux dans les siens. Je remarque le pétillant de ses yeux, tels deux phares dans la nuit. Sa main se pose sur la mienne, ses lèvres se rapprochent, je la laisse faire sans tenter de la repousser, et elles se posent sur les miennes. Oh, surprise. Ce que ses lèvres sont douces ! Son baiser est suave. Ce moment me semble durer une éternité. Quelque chose en moi a cédé. Une sorte de barrage. Celui-là même qui me retenait de profiter du moment, d’avouer mes sentiments à l’égard de ma Lily. Oui, il est vrai que je n’ai plus eu de chaleur humaine depuis longtemps et que ça a sûrement joué sur mon moral et ma psyché, sans parler de mon deuil. Je crois, non, j’en suis sûr. Ma cousine veut me guérir du fait de broyer du noir constamment.
Nos lèvres se dessoudent, mais, au moment où elles ne se touchent plus, ma petite maligne m’offre un petit baiser aux coins droits de mes lèvres. J’en suis surpris. C’est comme ce que faisait ma défunte, telles une petite signature, sa petite marque personnelle, celle qui fait une différence. Laquelle ? Je ne puis le dire, le décrire. Pourtant, c’est quelque chose d’unique, de très rare.
Soudainement, Lily me tire de mes pensées en faisant une remarque pertinente ou devrai-je dire La remarque, avec un grand ’’L’’.
— Jonathan. Nous devrions manger maintenant, sinon l’heure du déjeuner sera passée.

Les couverts se vident au fur et à mesure. Pourtant, nous en sommes venus à jouer une sorte de jeu. Je nourris ma cousine et elle en fait de même à mon égard. À ce moment, nos gestes sont empreints d’une sensualité exacerbée. Nous nous découvrons et redécouvrons. Après ce repas succulent et ce vin capiteux, nous jouons tels deux gosses, nous chamaillant gentiment, rigolant, virevoltant, nous tortillant. Nous n’avons de cesse de nous tortiller. Je me retrouve sur l’herbe, sur le dos, elle sur mon torse. Nous nous regardons avec intensité. Notre baiser reprend de plus belle.
Ces lèvres... elles sont si douces, elles ont un goût de framboise. C’est son baume qui lui donne cet arôme digne d’un grand cru. Sa langue vient lécher subtilement mes lèvres, désireuse que celles-ci s’entrouvrent pour les laisser passer, ce qui arrive sans tarder. Une danse lascive s’ensuit, le ton monte d’un échelon, des ailes nous poussent, nous entraînant toujours plus haut vers les cieux. Cette ascension perdure un bon nombre de minutes où le temps nous semble s’écouler lentement et paraît durer des heures.
Cette montée finit par atteindre une limite invisible, nous précipitant dans une spirale infernale, nous entraînant instantanément vers le fond, atteignant les frontières de l’enfer. Qui a dit que l’attirance sexuelle est divine ? Non, la délectation de la volupté ne s’opère que dans une harmonie d’enfer qui ne se trouve nullement au Valhalla, mais plutôt au deuxième cercle, celui de la luxure, nous plongeant dans une euphorie sans égal, empreinte de paillardises plus délicieuses les unes que les autres. S’il y aurait eu des passants nous découvrant à ce moment, quel tableau stupre à leurs yeux, scandale pour certains, plaisir oculaire pour d’autres.
Ma main remonte le long de l’abdomen de Lily jusqu’à empoigner franchement l’un de ses seins, le malaxant un moment avant de passer au suivant. L’heure n’est plus à la fascination, pas plus qu’à la tentation où à l’hésitation, mais bien à la révélation. Il est temps pour nous de nous dévoiler à l’autre sans artifice. Ce mot me fait rire puisque ma partenaire est une œuvre d’art à elle seule, plus merveilleuse à regarder que les feux de la Saint-Cloud. Elle retire son chandail et son soutien-gorge, m’offrant la vision de ses seins aux mamelons tout mignons et aux petites aréoles, tous deux roses, luisant sous ma salive. Qui peut résister à emboucher de si succulents appâts présentés devant son visage, étant encouragé par de lentes caresses dans ses cheveux ? Pas moi.
J’offre à ma cousine ce qu’elle désire. J’embrasse ses seins, passant sur ses mamelons, les suçant par moments, les roulant sous mes doigts par d’autres, venant embrasser son cou et lécher derrière ses oreilles, les rendant captivants de mes caresses. Ce que j’aime particulièrement à ce moment, ce sont les soupirs empreints d’un érotisme indéniable de ma partenaire. Nous roulons dans l’herbe et elle se retrouve sous moi. Mes mains parcourent ses seins, passant sur son ventre, venant retirer son short et sa petite culotte afin d’exposer à ma vue la royauté de sa fleur printanière. J’approche mes lèvres de cette source, désireux d’en connaître le goût, l’odeur. Elle m’encourage par des regards insistants, suppliants. J’abaisse ma bouche vers cette source thermale et m’abreuve à cette oasis. Oh, ce qu’elle est délicieuse ! Il y a si longtemps que je n’avais eu le plaisir de déguster un millésime de cette qualité. Quel goût melliflu, quel arôme !
Lily ondule du bassin au rythme de la danse effrénée de ma langue. Je passe et repasse sur ses nymphes, son bouton-d’or, aspirant ce dernier tel une huître prête à être cueillie, passant par moments sur sa pastille. Cette extase buccale se termine lorsque ma Lily libère la tension qui s’était accumulée au sein de son corps dans un cri suraigu et un geyser inodore et incolore. Le signe qu’elle a apprécié ma caresse est son baiser fougueux, partageant dans une parfaite communion sa divine liqueur. Sa saveur est différente de celle de ma défunte, effluve un peu piquant à la saveur douce. Seulement, ma petite cousine semble une seconde fois embarrassée de cette expulsion subite, sur ce, je la rassure aussitôt en lui avouant que je trouve cela très sexy et touchant à la fois.
À son tour, elle me chavire, se retrouvant dans la position dominante. Mon pantalon s’envole et mon membre se retrouve prisonnier de ses lèvres. J’aimerais dire que mon sexe est de la taille de ceux des plus grands acteurs de l’industrie du X, mais la vérité est qu’il se situe dans la moyenne des hommes. Pourtant, Lily ne semble en faire aucun cas. Elle s’en contente pour mon plus grand plaisir. Sa bouche est chaude, parcourant l’échine de ma colonne de chair, l’humidifiant pour la suite des festivités. J’aime sa façon de me regarder par moments lorsqu’elle s’évertue à me gratifier de ce plaisir. Elle est si belle, trop belle, je lui signale que si elle continue ainsi, je ne vais pas tarder à me libérer. Elle m’encourage en augmentant le rythme, bougeant de la tête, de la langue, comme une morte de faim. Je ne peux plus me retenir, c’est trop bon, c’en est trop. Je me libère dans la bouche de ma cousine, heureux. Ses lèvres ne quittent mon sexe que lorsque j’ai tout donné.
Elle me regarde amoureusement, ses yeux parlent d’eux-mêmes. Elle entrouvre la bouche et j’y perçois mon jus, qu’elle avale aussitôt.
— Lily, tu n’étais pas obligée d’avaler, tu sais. — Je sais, mais j’en avais envie. J’aime bien ton pénis et il semble bien aimer ma petite gâterie. ricane-t-elle.

Comme l’heure n’est pas à la discussion, nos lèvres se retrouvent et entament une danse connue désormais. Je perçois le goût de mon propre jus dans sa bouche, mais étrangement, à cet instant, cela ne m’importune pas plus que de raison.
La main de ma cousine empoigne mon vit, l’abaisse et le présente devant son palais des plaisirs.
— Attends, je n’ai pas de condom. — Ah ! Écoute, j’en ai trop envie depuis longtemps pour ne pas le faire avec toi. Je suis certaine que ton pénis veut dire bonjour à ma chatte. Et puis, je prends la pilule contraceptive. — J’essaierai de me retirer avant de venir en toi alors. — Ça me va. Bien que ce ne soit pas efficace à cent pour cent, c’est un bon début, en plus du médicament.

Je me prolonge en elle, d’abord lentement, puis je progresse. Jamais je n’aurais imaginé que de copuler avec ma cousine serait aussi bon et libérateur. Nous entamons les mouvements communs aux couples depuis des millénaires, ceux qui n’ont plus de secrets pour nous. Nous varions les positions, retardant le moment fatidique où notre union cessera, car je ne peux perdurer ainsi des heures durant. Je ne suis guère une machine, hélas, comme certains films veulent laisser croire à la gent féminine naïve sur le mystère masculin.
Ma main remonte une mèche de cheveux de ma compagne et passe sous son oreille droite tandis que ses mains remontent l’échine de mon dos. Je sens ses ongles racler légèrement ma peau, ce qui déclenche en moi des frissons et une piloérection instantanée. La tension monte de plus en plus, je crains fort que notre danse se termine précipitamment. J’en informe Lily qui referme ses jambes autour de ma taille, me rendant prisonnier de son doux étau.
— Lily, libère-moi, car je vais venir. — C’est trop bon ne t’arrête pas, j’y suis presque. — Ne déconne pas, je vais jouir en toi si tu ne me laisses pas ressortir. — Viens, je m’en fiche, mais ne t’arrête pas. — Nous avions convenu que...

Elle m’empoigne avec force et m’embrasse, me signifiant de me taire par ce geste. Sa clameur est telle que je continue ma progression jusqu’à me libérer dans la matrice de cette chaude cousine. J’espère seulement qu’elle ne tombe pas enceinte, mais qu’y puis-je lorsque la passion et l’extase nous submergent. Lorsque ce moment arrive, nous ne pouvons contrôler notre réaction, et ce, malgré toute la volonté de notre résolution avant le début de l’acte.
Une fois ce sentiment vif et autoritaire présent, ce n’est plus la raison qui dicte nos gestes et nos pensées. Ce sont nos désirs charnels, notre corps, notre soif de jouissance, d’extase, qui dictent notre conduite afin de satisfaire ces envies qui sont devenues, bien qu’éphémères, le centre de nos besoins physiologiques.
Ma Lily me rejoint dans la jouissance, juste avant que la friction devienne douloureuse sur le bout de mon sexe. Fort heureusement d’ailleurs. Elle dénoue ses jambes, je la retourne pour qu’elle se retrouve sur moi, ne désirant l’écraser sous mon poids. Elle par contre, elle est légère et je ne risque pas d’être écrasé sous son poids. Nos sexes demeurent emboîtés, profitant de cette fusion le plus longtemps possible. Mon vit entame une retraite bien méritée due à la gravité et la nature des choses, ayant perdu de sa superbe. Je remarque une larme qui coule sur la joue de ma maîtresse et elle se met à pleurer.
— Ça va ? — Oui, tout va bien. Ce sont des larmes de joie. Je pleure, car je suis heureuse.

Ah, les femmes ! Des fois, il leur suffit d’ouvrir les vannes et quelques sauts plus tard il n’y paraît plus. Personnellement, je trouve cela très attachant.
Nous nous reposons un moment, les mains de ma cousine parcourant mon torse. À cet instant, une chose se produit. La fissure qui balafre mon cœur jusqu’à présent commence un colmatage majeur. Pour la première fois, d’aussi loin que je me souvienne depuis la perte de Marie, je n’éprouve pas un seul regret. Ma compagne m’invite à nous habiller et à marcher, ce qui nous dégourdira les jambes et nous fera faire de l’exercice pour favoriser une saine digestion. Il ne faut pas oublier le repas copieux du déjeuner.
Les heures passent, nous nous ouvrons à l’autre, discutant, nous tenant par la main. Je lui dis que je désire que cette journée ne se termine jamais. Bernard avait raison lorsqu’il m’a dit que l’amour porte une personne au-delà de ses espérances et qu’il pouvait commencer une cicatrisation en règle. Je lui demande si, de son côté, il y a longtemps qu’elle attendait cela. S’il y a longtemps qu’elle m’aime. Elle me signale que c’est depuis notre enfance.
— As-tu tout oublié ? — Qu’aurai-je oublié selon toi ? — Lorsque le moment sera venu, tu le sauras, me signifie-t-elle.

Je reste perplexe. Je ne me rappelle pas être venu ici étant gamin ni avoir croisé la route de Lily avant mes vacances ici. Je ne me tracasse pas la tête plus que de raison, appréciant au mieux la compagnie qui m’est offerte.
Quant à Lily, à ce moment, elle se remémore la journée où elle et Gwendoline se sont disputées. Ce que Gwen lui a dit à ce moment l’a chavirée et une phrase en particulier l’a laissé ébaubi. Gwen a susurré ces quelques mots, qu’elle me cite.
— Je sais que tu es en colère contre moi, car je connais cette impression déroutante qu’est la jalousie. Lorsque l’on aime une personne et que l’on croit qu’elle nous échappera à tout jamais en se retrouvant dans les bras d’une autre personne, ce sentiment plus fort nous force à dévoiler notre jeu et à admettre notre amour ouvertement. Seulement, tu n’as rien à craindre de moi. Jonathan n’est qu’un très bon ami, mais rien de plus. Je suis lesbienne et fière de l’être depuis toujours. Je vais t’apprendre une chose qui va peut-être te surprendre, mais je te vois bien avec John, tu es si belle et je vois que tu l’aimes réellement, sinon pourquoi cet excès de jalousie. De plus, j’aimerais que tu réfléchisses à une chose. J’aimerais que tu songes, même si tu es hétéro, si nous pouvions avoir un moment entre nous. Je suis sûre que ce serait merveilleux. Imagine ce qu’une femme peut faire de différent à une autre afin de l’épanouir sexuellement. Une femme ne te fera que ce qu’elle-même aimerait recevoir, ce qui facilite l’ascension à la jouissance, car elle sait ce qui lui plaît et ce qui risque de plaire à sa partenaire. Pense à ça, tu veux bien ?

Il n’y a pas à dire, cette phrase a vraiment chamboulé Lily, ce qui l’a poussée à dévoiler ses sentiments. C’est un peu grâce à Gwen qu’elle est là, maintenant, avec moi. Sacré Gwen ! Je n’ai pourtant rien contre le fait que Lily ait une aventure avec mon amie, ce que je lui signifie. Je trouve ça plutôt excitant, comme beaucoup d’hommes. Pervers, est la seule réponse, suivie d’un sourire de ma cousine.
La soirée se passe dans une ambiance décontractée, tout comme la nuit. Je prends en main mon médicament que m’a prescrit ma thérapeute lorsque Lily me signifie que désormais, il est inutile puisque je l’ai elle. Elle est mieux qu’un médicament, son traitement est sans égal, me signifie-t-elle le sourire aux lèvres. Je me range à son avis. Ma compagne de voyage dort paisiblement, sa tête reposant sur mon torse. Je la regarde dormir, fermant la lampe de camping. Je ferme les yeux et me laisse bercer par le chant des animaux de la forêt jusqu’à ce que le sommeil me gagne.
Le lendemain, nous entamons notre retour au manoir et le chemin faisant, nous discutons de notre façon de se comporter devant les membres de notre famille. Une fois encore, ma cousine me surprend en me signifiant que tous sont au courant de l’amour qu’elle a pour moi et le fait qu’elle ne me laisse pas indifférente. D’ailleurs, Bernard lui a donné son approbation puisqu’il lui a suggéré de m’accompagner en montagne. Sacré Bernard, je lui en dois une sur ce coup-là autant qu’à Gwen. Il a vu venir la chose avant qu’elle ne se produise.
Une fois au manoir, tout se passe normalement. Mes trois cousines questionnent Lily au sujet de notre excursion. Les hommes m’entraînent sur la terrasse pour me questionner sur le même sujet. Pour ma part, je n’entends pas les dires de ma cousine, mais je reste évasif sur la question. Me prenant à part, Bernard me demande si ça va mieux pour moi et je lui dis qu’effectivement, mon moral est au mieux depuis peu.
— Remercie bien ma fille pour ça. Je te l’avais dit. Un cœur, ça peut se recoller. Sois heureux, me dit-il avec une franche poignée de main et un clin d’œil évocateur.

Je le remercie aussi et retourne voir les femmes. Julie incite Lily, Gwen, Stella, Anjelica et moi-même à nous baigner. Une fois en maillot, nous plongeons tous, tête première dans la piscine. La journée se passe dans une atmosphère bonne enfant et le soir venu, je parle à ma meilleure amie de mon excursion en détail, y compris mon manquement à l’ordonnance de sa conjointe.
— Tu sais John ? Amber m’a dit que lorsque tu trouveras une personne qui te complète, tu n’auras plus besoin de ce fameux traitement-choc. Donc, à mon avis, tu pourras les lui redonner, sans oublier de la remercier. — Tu as raison, comme toujours. — C’est pour ça que je suis ton amie, c’est fait pour ça. Je t’aide du mieux que je peux. — Gwen ! — Oui ? — Merci.

Sur ce, elle me serre dans ses bras et j’en fais de même. Malgré le fait qu’elle soit ma meilleure amie, elle n’en est pas moins comme une sœur pour moi. Nous discutons un moment sur ce qu’elle a fait durant notre absence. Elle m’avoue ne pas avoir été inactive puisque Julie et elle ont entamé une liaison, qui manifestement, selon ses dires, ravit au plus haut point ma petite brunette de cousine. Je la quitte, sortant de la chambre, lui offrant tous mes vœux de plaisirs, sur quoi elle réplique que c’est bien son intention. Croisant Julie dans le couloir, me souriant tout en me dirigeant vers la chambre de Gwendoline, je lui dis de bien s’amuser, ce qu’elle me réplique que c’est bien ce qu’elle escompte.
Je retourne à ma chambre et me couche sur le lit, ne défaisant guère les couvertures. Je ne désire pas avoir trop chaud en cette soirée d’été, malgré la climatisation omniprésente dans le manoir. Ça ne fait pas dix minutes que je suis étendu sur le matelas lorsque j’entends toquer à la porte. Lily pointe le bout de son nez, referme celle-ci, et vient se lover dans le creux de mes bras. Nous nous endormons comblés.

...
- Un mois plus tard -

Coup de tonnerre, une lumière zèbre l’obscurité. Deux ombres dansent un tango, la tension est à dix mille ampères. Dans le manoir survient un grand chahut, un écho retentissant, provenant d’une chambre où les plus grandes batailles ont lieu. On se croirait remonté au temps d’Hector, lors de la chevauchée d’Andromède, acte moderne aux yeux de ceux de cette époque. Deux silhouettes bougent au rythme de l’autre. La pluie s’abat sur la terre, une main descend au sol, tapotant et malaxant la rondeur des deux proéminences que cette dernière empoigne. Un moment électrique pour l’un comme pour l’autre. Les caresses parcourent les échines, des baisers presque animaux se donnent et se reçoivent. L’éternelle danse des amoureux, des couples. La nuit se termine en beauté par une explosion de feux d’artifice où des étoiles filent devant les yeux de ceux qui croient encore un petit peu.
Je me réveille vers une heure du matin, observant ma douce Lily dormir. Je rêve souvent de Lily et moi quand nous étions enfants. Pourtant, je ne me rappelle pas l’avoir rencontrée à cet âge. Je me lève et vais m’asseoir sur un fauteuil. Je la regarde, son sommeil est si lourd, elle est si belle. Une vision identique de Marie m’apparaît au côté de ma cousine, lui empoignant amicalement la main, reposant sa tête près de Lily, sommeillant à ses côtés. Soudainement, elle s’envole. Je verse une larme. J’éteins la lampe de chevet et regarde ma belle endormie. Je retourne me coucher une heure plus tard et finis par retrouver le sommeil.
Je me lève vers cinq heures du matin, faisant attention à ne pas réveiller Lily qui dort désormais chaque soir à mes côtés. Je me dirige vers le fauteuil, prend un stylo et du papier, puis je me mets à écrire la pensée qui m’a traversé l’esprit et qui m’a fait sortir de mon doux rêve. J’espère que cette lettre, adressée à Lily, va la combler et lui décrire le fond de ma pensée, lui dire à quel point elle est importante pour moi.

Chère Lily, douce naïade
Parfois tard la nuit, je me réveille de mon sommeil profond et je t’observe dormir. Tu rêves paisiblement, j’éteins la lampe de chevet et reste dans le noir. Une pensée m’assaille. Si jamais je ne me réveillais plus ? Est-ce que quelqu’un se douterait de l’amour que je ressens pour elle ?
S’il n’y avait plus de lendemain pour moi, saura-t-elle combien je l’aimais ? Est-ce que j’ai tout essayé afin de lui démontrer, chaque jour, qu’elle est mon seul amour ? Si ma vie sur terre est finie et qu’elle doit seule affronter la vie. Tout l’amour que je lui ai donné, est-ce que cela suffirait, s’il n’y avait plus de lendemain ?
J’ai déjà perdu un amour à cause de la maladie. Selon moi, je ne lui ai pas assez dit « je t’aime ». Aujourd’hui, j’ai le regret que mes sentiments les plus profonds pour elle soient demeurés cachés.
Je me suis fait une promesse, te dire ce que tu représentes pour moi. Éviter ces anciennes circonstances, t’écrire ces mots indélébiles, c’est ma seconde chance, de te dire que je t’aime.
Tous les moments que tu m’as fait vivre depuis plus d’un mois m’ont sauvé de la noirceur de la nuit. Tu es mon soleil, celle qui illumine ma vie. Pour ceci, je t’en remercie.
Je t’aime,
John


Je dépose la lettre sur l’oreiller et je vais préparer le petit-déjeuner, des gaufres et des fruits, que je lui apporte avec une rose provenant du jardin, à laquelle j’ai retiré toutes les épines afin qu’elle ne se blesse pas. Je dépose le tout sur la table de chevet, remarque que l’odeur des aliments la tire du sommeil et je vais faire un tour sur la propriété. Cette journée s’annonce très belle.
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