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Les récits d'un puceau

Chapitre 11

Erotique
Je n’eus pas à aller à Wissant la veille. J’avais vu Sabine, je l’avais aimée à ma façon et satisfaite, du moins je l’espérais et je ne pensais pas me tromper. A mon réveil, il y avait en moi un mélange de sentiments. Ils me rendaient à la fois heureux tout en me mettant bien mal à l’aise.Tout d’abord, je découvris que j’étais extrêmement anxieux. Ce soir allait être le grand soir et cela me faisait peur.Tant pour elle que pour moi, et même si tout se passait bien, nous allions passer la plus belle étape de notre vie. Cependant, ce passage qui était probablement le passage à l’âge adulte allait aussi tirer un trait sur l’insouciance de notre enfance, de notre adolescence qui, toutes deux, malgré nos vingt ans, étaient encore au fond de nous. Nous allions pour toujours refermer une page du livre de notre vie et, craintifs, nous allions en ouvrir une autre.
J’espérais que nous ne perdrions pas nos rêves, nos illusions. Je ne doutais pas que la perte de notre virginité allait entraîner de profonds changements pour nous deux et de nombreux bouleversements.Au-delà de cette anxiété, il y avait l’empressement et le bonheur de retrouver Sabine, de la prendre dans mes bras, de la sentir contre moi, palpitante, inquiète elle aussi probablement. Elle si fragile et si forte à la fois. Elle qui faisait battre mon cœur à l’unisson du sien.
Ce matin-là, les températures avaient largement chuté. De mémoire, je n’avais pas le souvenir d’un treize juillet aussi frais. Même le soleil avait pris une clarté blafarde. Nous eûmes été au mois d’octobre que le temps n’eut pas été aussi froid. Décidément, cette année n’augurait rien de bon à mon sens.
Cela ajoutait aussi à mon angoisse. Comme chaque matin, je réchauffai mon café de la veille pour mon petit-déjeuner. J’activai le foyer de la cuisinière, il ne faisait vraiment pas chaud, pour preuve, je n’étais pas nu, mais couvert d’un pull, d’un pantalon et d’une grosse paire de chaussettes.
Après avoir coupé une tranche de pain, je la plaçai sur le fourneau pour la faire dorer. Très vite, une douce odeur de pain grillé me chatouilla les narines, me mettant en appétit. Je tartinai ma tranche de beurre. Il fondait à mesure que je l’étalais, puis d’une grosse couche de confiture de groseilles.
De nouveau devant ma table de travail, je me mis à l’écriture. Après deux heures de labeur, trouvant le courage, je préparai mes affaires pour le soir. J’avais dans mes valises ma tenue de sortie parisienne. Oh elle ne sortait pas d’un grand couturier. Elle se composait simplement, d’une veste d’été claire, d’un pantalon foncé, d’un gilet retenant ma montre à gousset et de mes chaussures de ville. Un nœud papillon noir complétait cette tenue que je trouvai à cet instant à mon goût. De toutes les façons, je n’avais que cela.
Mon visage imberbe, contrairement aux jeunes hommes de mon âge, m’interdisait la petite moustache fine que beaucoup arboraient fièrement. Peut-être qu’un jour, le poil deviendrait plus dur, mais cela ne me gênait pas le moins du monde.
Malgré la fraîcheur du jour, je décidai d’abandonner les gants en peau d’agneau et ma canne au pommeau sculpté, certes de qualité moyenne, mais produisant le plus bel effet. Cet objet qui faisait chic à Paris ne serait d’aucune utilité lors du bal.
Le tout étalé sur mon lit, il me restait à cirer les chaussures. Ce que je fis sans plus attendre.Ces petits préparatifs faits, je cuisinai un ragoût de pommes de terre accompagné d’une tranche de viande séchée et de lard fumé.Midi sonnant à l’horloge, et désireux de me reposer, je pris mon repas arrosé d’un vin d’une qualité plus que moyenne. Malgré une légère acidité et pour me donner du courage pour le soir à venir, je décidai de terminer la bouteille, ce qui me donnerait l’occasion de la laver avant de la faire remplir à l’estaminet dans la semaine.

C’est ainsi que, les oreilles certainement un peu rouges, je montai dans ma chambre pour m’y allonger sous une fine couverture. Le soleil ne réchauffait rien.Après une sieste réparatrice, j’allai prendre l’air en empruntant le chemin de la plage. A peine quelques centaines de mètres, et le vent venant du Nord me fit frissonner et enrager. Avec ce temps, je pouvais oublier les projets pour notre première fois. Sabine et moi ne le ferions certainement pas dans les foins, ce que je regrettai, d’autant que l’idée n’était pas pour me déplaire.
Il me fallait trouver autre chose, et d’urgence. De retour chez moi, une idée me vint à l’esprit. Et pourquoi pas ici ?Je mis de l’ordre dans la cuisine, du bois dans le feu, je fis les poussières (il y en avait épais). D’un buffet, je sortis une nappe blanche, deux assiettes, les couverts, deux verres. Je pris à la buanderie une bouteille de vin de meilleure qualité, un vase qui traînait là. Le repas serait frugal, mais chaleureux. Quelques rondelles de saucisson, deux ou trois pommes de terre cuites à l’eau, une boîte de maquereaux de Boulogne, du pain, un bout de fromage et en guise de dessert, une assiette de fruits.
J’installai la table, plaçant en son centre le vase avec les fleurs sauvages du jardin. Elles poussaient au gré de leur envie... Tantôt contre le mur, tantôt le long de l’allée. Elles faisaient un magnifique mélange de couleur qui fleurait bon l’été.
Un coup de "wassingue" comme ils disaient par ici pour définir la serpillière, puis, à l’étage, je mis des draps propres et je rangeai mon petit nid.Tout cela fait, il était grand temps de prendre mon bain et de me préparer pour la soirée. Dans l’eau chaude, du baquet placé devant le feu, je me lavai le sexe. Il commença sans tarder à se dresser. Je n’eus aucun mal à le faire durcir en pensant à ma douce. Il me fallait être à la hauteur ce soir et ne pas jouir trop vite, c’était là ma plus grande crainte avec celle de ne pas savoir faire. Il me faudrait prendre confiance en moi le moment venu et ne penser qu’au plaisir à donner à ma bien-aimée. Je pris donc une certaine satisfaction à me caresser et à me faire jouir, laissant ma semence s’écouler sur une serviette.
Vers dix-neuf heures, après un dernier coup d’œil au miroir pour ajuster mon costume, je pris la route de Wissant, d’un pas accéléré. Je ne voulais pas perdre un instant pour retrouver mon amoureuse.J’arrivai sur la place du village une demi-heure après. Il n’y avait pas foule. Beaucoup des jeunes du coin avaient pris la carriole des parents pour se rendre à Wimereux ou à Boulogne où les bals donnés étaient plus importants et où les feus d’artifices seraient plus impressionnants.
Quelques tables avaient été dressées et Léon, tout endimanché, servait déjà des tournées aux quelques habitués d’un certain âge.Un plancher avait été dressé pour les danseurs. Des notes de musique d’un petit groupe local donnaient déjà à certains l’envie de danser, j’entendis même un couple taper des mains. Il connaissait à n’en pas douter l’air qui était joué à cet instant.
Les femmes étaient habillées de façon très coquette. Robes brodées, coiffes à plumes ou à fleurs, châle sur les épaules et jolis escarpins vernis leur donnaient un air des villes.C’est alors que je la vis. Sabine se tenait en peu en retrait de son père. Superbe, à croquer dans sa robe blanche serrée à la taille par une large étoffe d’un gris argenté, assorti au châle qu’elle portait sur ses épaules découvertes. Un "V" en dentelle laissait entrevoir l’amorce de sa jeune poitrine. Enfin, sur la tête, elle portait une capeline légère, sertie d’une grande plume blanche et de fleurs champêtres d’un ton pastel.
Devant tant de beauté, je pouvais me pâmer à tout instant.Je me dirigeai vers elle... en m’apercevant, elle courut vers moi. Devant les yeux ébahis de son père, elle m’enlaça et m’embrassa sans plus se soucier du monde extérieur. Je répondis avec fougue à son baiser. Comme il était doux de serrer son aimée dans ses bras.
Elle me prit la main :
— Viens, je vais te présenter papa.
Je crus tomber. Mes jambes ne me tenaient plus, mes mains étaient moites, et la sueur, bien que l’air soit très frais, me coulait dans le dos.
— Tu crois que c’est un moment bien choisi ?— Bien sûr... Je lui ai tout dit.
Elle éclata de ce rire qui me faisait chavirer.
— Quand je dis tout, je veux dire que je lui ai dit que j’avais trouvé mon fiancé et que j’allais lui présenter.— Fiancé ? — Oui évidemment ! — Mais, pour de vrai ?— A ton avis !
Elle me prenait de court et je ne sus que répondre. Et puis après tout, je m’en moquais. Je pensai qu’il n’y avait pas besoin de se connaître depuis des lustres pour savoir qu’on avait trouvé le grand amour. Elle ressentait probablement la même chose.Une chanson était jouée et je la reconnus aux premières notes tandis que de nombreux danseurs avaient rejoint la piste :
"Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuitToutes sortes de gueux se faufilent en cachetteEt sont heureux de trouver une couchetteHôtel du courant d’air, où l’on ne paie pas cherLe parfum et l’eau c’est pour rien mon marquisSous les ponts de Paris"
Je tentai de fredonner pour changer de sujet, mais Sabine semblait être têtue.
— Viens je te dis !— D’accord, mais je ne suis pas à l’aise.
Nous marchions, ou du moins, elle me tirait... Devant la table, le père me lança un regard amusé.
— Salut biloute !
Je compris qu’il me saluait, mais "biloute"... je n’avais aucune idée de ce que c’était.
— Bonsoir Monsieur.— Céto pas l’peine ded calucher ! — Pardon ?
Sabine était morte de rire
— Je t’expliquerai après ce que veut dire "biloute".
Je crus qu’elle allait exploser de rire, voire s’étouffer.
— Là il t’a dit que ce n’était pas la peine de te cacher derrière moi.
Puis s’adressant à son père :
— Parle correctement papa, il n’est pas du coin.— J’ai bien vu ! Avec sa mine on voit bien qu’il lui manque l’air marin hein biloute !
Le père à son tour éclata de rire. Je ne me sentais pas à l’aise.
— Tu veux un verre gamin ?— Heu, oui merci, pourquoi pas.
Il me servit un grand verre de blanc.
— Et toi ma fille ?— Non papa, ça ira, on va aller danser un peu après. Mais voilà Clément... rien est fait, mais je pense qu’il sera mon fiancé sous peu, quand il t’aura fait la demande !
Au pied du mur... j’étais au pied du mur. La petite coquine avait préparé son coup. Elle me surprendrait toujours.
— Oui oui, y a pas le feu, allez danser, ce soir c’est fête. Tu pourras amener ton ami dimanche à midi et on en reparlera.
Tout autour, des lumignons se balançaient au vent, ce n’étaient vraiment pas les quatorze juillet d’avant. Malgré les décorations, malgré la musique, mon estomac se nouait au fur et à mesure que la soirée avançait.Au cours de notre première danse, Sabine s’était collée très fort contre moi, faisant se dresser mon sexe sous la toile fine de mon pantalon. Elle ne pouvait pas ne pas l’avoir senti et pourtant elle avait accentué sa pression. Nous avons dansé ainsi un bon moment, reprenant notre respiration devant un verre.
— Tu sais ce que t’a dit mon père ?— Non, je n’ai pas compris sa phrase.
Sabine riait sous cape.
— Biloute tu ne devines pas ce que c’est ?— Non, dis-moi.— En patois, c’est l’organe masculin, mais c’est aussi un terme familier pour désigner un jeune homme qu’on apprécie.— Ah d’accord. Dis-moi, j’ai prévu un petit encas, mais à la maison. J’ai peur que pour ce soir, le foin, ça ne soit pas une bonne idée... Enfin si tu es toujours d’accord pour... heu... pour ce que tu sais.— Non tu as raison, il fait bien trop froid et, j’avoue que je préfère un endroit confortable pour ce que nous avons prévu, pour ce que je vais t’offrir et ce que tu vas me donner. Ne t’inquiète pas, je le veux sans doute autant que toi. Nous ne serons peut-être pas parfaits, mais nous apprendrons à partager nos plaisirs comme nos désirs.
Elle était vraiment plus mature que moi. Elle parlait à voix basse, mais même avec la musique, son chuchotement était une caresse à mon oreille.
— Et ton père, il va penser quoi si tu rentres tard ?— Je crois que quand le bal sera fini, il ira se coucher sans plus s’occuper de moi. Il sait, même s’il ne m’en parle jamais, que je dois faire ma vie.
La musique s’achevait. La foule, quoique clairsemée, s’attroupait au bord de la digue. Le feu d’artifice n’allait pas tarder à présent que la nuit était tombée. Elle reprendrait en suite, pour s’éterniser dans la nuit.
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