Il est 22 heures quand le dîner assez convivial se termine. Marko se retire et Barbara, fatiguée, regagne sa chambre. Seul avec Steve, je glisse mes mains sous son tee-shirt afin de le rassurer, mais il me repousse. Je suis désolé de cette situation Steve. Je ne m’y attendais pas du tout. Tu n’y es pour rien ! Mais vis tes rêves au lieu de les subir ! Tu risques gros en faisant l’autruche. Il rejoint sa chambre, me laissant avec une énorme pression. Je passe la nuit à réfléchir. Vers six heures du matin, Barbara se réveille et tente une approche sexuelle. Je n’ai envie de rien et m’en excuse. Malgré tout, ma décision est prise. En effet, je décide de réunir les protagonistes le soir même lors d’un souper sur la plage. La journée est partagée entre fous rires, sorties et discussions en tout genre sans tabou. Vers 20 heures, on se retrouve à l’endroit convenu. Barbara propose une petite baignade. Tous en slip, nous nous amusons comme des gamins. Cette ambiance de fête cache évidemment la tempête à venir. Séchés et rhabillés, nous commençons à dîner. A la fin du repas, Barbara s’extasie de cette belle soirée et me remercie de cette initiative. Elle dit : J’ai une chance inouïe d’avoir participé à ce moment inoubliable avec trois mâles aussi bien charpentés. Je ne suis pas bien du tout, mais je dois assumer. Sans aucun préambule, je prends la main de Steve et lance : J’aime passionnément Steve. Excusez-moi d’être aussi direct. J’en suis désolé ! Mais c’est ton père ! rétorque Barbara, le regard figé. Tu es un grand malade ! C’est malsain ! Ce n’est pas mon père ! Il m’a élevé, c’est tout. Mon papa biologique est décédé avant ma naissance dans un accident de voiture à 23 ans. Dick était le prénom de mon papa. Je t’ai tout donné Steve et tu m’as trahi ! Surenchérit Marko. Oui, le responsable est devant vous ! Mais j’ai beaucoup souffert de cette situation, croyez-moi ! J’ai toujours aimé les hommes et je n’avais pas la fibre paternelle, réplique Steve. J’ai élevé Dick du mieux que j’ai pu, mais pensez-vous qu’il soit facile de tomber amoureux fou de son fils adoptif ? De ce fait, j’ai choisi de fuir le Québec. Et ta maman alors ? me demande Barbara. Maman voulait une présence masculine pour son fils. A l’époque, elle avait une relation avec un homme qui n’a jamais voulu me reconnaître. Steve était le meilleur ami de ma maman... Steve m’interrompt ! Même si l’amour n’existait pas entre nous, le respect et la tendresse ont toujours fait partie de notre vie. Elle savait que j’étais gay. Par contre, elle n’a jamais su ce que je ressentais pour Dick. Quelques jours avant son décès, on s’était promis de garder le silence sur l’adoption. Malheureusement, vu mes sentiments pour Dick, je n’ai pu tenir ma promesse. Avec cette révélation, j’ai voulu le libérer même si je devais le perdre à tout jamais. Silencieux et interloqués, ils accusent le coup. Barbara et Marko s’éclipsent en marmonnant. Nous comprenons leur attitude sans toutefois les excuser. Avons-nous bien fait de déballer notre histoire ? De retour à la maison, je suis rassuré de trouver mon ex-compagne endormie dans sa chambre.
Un petit tour sous la douche mon cur ? me dit-il !. Je n’hésite pas longtemps. Dans la salle de bain, il m’effeuille tout en me fixant avec son regard bleu azur. L’eau tiède nous détend. Nos baisers brûlants attisent notre libido et je ressens un bien-être incroyable. Je frémis de désir et m’agenouille, ma bouche à portée de sa magnifique queue. Je savonne et masse ses musculeuses cuisses tout en léchant son intimité. Le souffle court, Steve tressaille et murmure : Oh oui Dick continue ! Défonce-moi ! Montre-moi ta puissance sexuelle ! Il écarte les cuisses et se doigte délicatement. L’angoisse monte à l’idée de ne pas être à la hauteur. Il me met une pression terrible. Ce colosse m’appartient et je reste immobile tel un bel idiot. Paniqué, je m’excuse d’être aussi nul. Toutefois, une question me turlupine ! Ai-je vraiment accepté le mensonge de Steve sur mon adoption ? Durant 30 ans, j’ai vécu avec un papa factice et aujourd’hui, je baise avec lui. Mon cerveau est-il prêt à ce bouleversement ? Ne te fais pas de souci Dick ! Les premières fois sont toujours ardues. Mes débuts ont été catastrophiques au point de n’avoir aucune érection et de surcroît dans l’impossibilité de sodomiser mon partenaire. Tu manques de confiance en toi, c’est tout ! Je chiale de honte. Ma queue est flasque malgré le désir fou d’honorer cet homme merveilleux. On finit de se laver sans aucune marque d’érotisme. Je vis un véritable cauchemar et je m’en veux terriblement. Puis, chacun se sèche dans une ambiance oppressante. Steve, très détendu malgré ce fiasco, me prouve son amour : Je t’aime plus que ma vie Dick ! Veux-tu dormir avec moi cette nuit ? J’accepte sans aucune hésitation. A poil dans les bras d’Hercules, sa respiration me berce et son odeur de mâle m’enivre. Je me sens en totale sécurité et pleinement heureux. C’est magique ! A l’aube, l’arôme délicieux d’un bon café me sort du lit. Steve est déjà à la cuisine en pleine discussion avec Barbara. Elle me demande de m’asseoir à côté de mon homme. Religieusement, elle s’explique : Je suis désolé de ma conduite hier soir, mais j’ai pris une grosse claque à l’annonce de votre amour. Toutefois, je ne t’en veux pas Dick, car tu me remplaces par un homme et non une femme. La rivalité n’existe pas. Je suis sereine même si ça reste compliqué. Mes sentiments ont évolué envers toi, mais je t’aime et cela ne changera jamais. Toutefois ce que je ressens pour Steve est indescriptible et je veux vivre à fond cet amour. Après une journée bien remplie, nous rejoignons un couple d’amis dans une boîte gay. Barbara s’éclate et cela me fait du bien de la voir aussi détendue, même si c’est une façon aussi d’extérioriser sa peine. Steve s’en donne à cur joie également, ce qui me rend un peu jaloux. Malgré tout, cette ambiance bruyante est apaisante et quel bonheur de ressentir autant d’amour pour cet être aussi exceptionnel ! A minuit, je danse avec Steve un slow langoureux et sensuel. Blotti contre sa poitrine et profitant de l’obscurité, je glisse ma main dans son pantalon. Sa bite durcit, mais il me dit avec fermeté : Non pas comme ça ! Je veux un amour féerique avec toi mon cur. Je suis désolé, mais j’ai très envie de toi ce soir. Il ne me répond pas. Surpris et un peu déçu, je retire ma main et regagne ma place. Je discute avec Barbara quand elle remarque avec un peu d’inquiétude l’absence de Steve. Aussitôt, je le cherche dans tous les coins de la salle, mais sans succès. Je sors et sonde tous les endroits autour du dancing. Au hasard d’un fourré, je trouve sa chemise. J’active son portable, mais tombe malheureusement sur la messagerie. Malgré une stature musclée et un tantinet macho, mon émotion est palpable, trait de caractère issu de ma maman. Mais que faire ? Affolé, je retourne à l’intérieur et pose des questions au barman. A ce moment-là, la peur me gagne quand il m’informe avoir vu Steve en compagnie de deux personnes, dont Marko. J’avertis Barbara et nous décidons de fouiller les alentours en voiture. J’imagine le pire et malgré la présence de mon ex, je suis terrifié. De retour à la boîte sans aucune nouvelle de Steve, je contacte la gendarmerie, mais il est beaucoup trop tôt pour déclencher des recherches et je le comprends ! Il est 2 heures du matin quand Barbara décide de rentrer à la maison. Les amis de Steve se chargent de la ramener. Et moi dans tout ça ? Assis contre un arbre, j’attends Steve dans la colère et l’angoisse, car je n’ai pas du tout confiance en Marko. J’ai mal aux tripes. Mais où est donc passé mon homme, mon amour ?
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