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Les saisons d'une vie

Chapitre 2

Les vents mauvais

Avec plusieurs hommes
La soirée à la maison avec Michel s’annonce sous le signe de la tension. Il doit sentir que je ne suis pas aussi naturelle que d’ordinaire. Il ne pose aucune question, ne cherche pas un rapprochement que je ne saurais comment éviter. J’ai tant reçu que j’en ai mal au ventre. Les deux lascars ne se sont pas fait prier pour me butiner et me labourer. Je ne comprends toujours pas ce qui m’est… ce qui m’arrive. Quel besoin avais-je d’aller me mettre dans un pareil pétrin ? J’ai tout ce dont je peux rêver ici, dans notre petit nid douillet.
Il faut donc croire que ce n’est pas encore suffisant. Maintenant que c’est fait, je ne peux plus revenir en arrière et mon esprit délire. Je me jure que c’est fini et bien fini. Une seule fois, un seul écart de conduite en plus de vingt ans de mariage. Mais quel débordement ! J’ai fait fort. Deux hommes pour s’occuper de ma petite personne. J’en serais presque flattée finalement si je ne ressentais une sorte de malaise vis-à-vis de Michel. À plusieurs reprises son regard a croisé le mien. Et j’ai préféré faire comme si de rien n’était.
Mais je dois dire que je reste dans mes petits souliers. Rien n’est pire que ce que je viens de faire cet après-midi. Trahir l’être que j’aime le plus au monde. Le mécanisme qui m’a amené là, je ne parviens pas à le décortiquer, à le disséquer totalement. Une folie, c’est une réelle folie de ma part. Et pour quel résultat au final ? C’est une fois de plus mon esprit tordu qui se met en route. Il me répète sans arrêt que ces orgasmes successifs que j’ai essuyés tout au long des heures chaudes de la chambre d’hôtel ont été géniaux. Bien plus torrides que nos petites parties de jambes en l’air ordinaires.
Le repas du soir, tête-à-tête journalier qui d’habitude est un bon moment, me parait là, s’apparenter à un calvaire. Je voudrais qu’il se termine rapidement tant la honte me remonte le rouge au front. J’évite le dialogue et ça n’en est que plus suspect. Je suis ensuite bien trop volubile et mon mari me coupe la parole à quelques occasions.
— Je peux en placer une, oui ? Qu’est-ce qui t’arrive ce soir ? Si je ne te connaissais pas aussi bien je pourrais penser qu’il s’est passé un truc pas normal dans l’après-midi.— Mais non bien sûr ! Que vas-tu penser ? Je suis seulement un peu lasse et le temps orageux me tape sur les nerfs.— Le temps orageux ? Mais le ciel est d’un bleu profond. Pas un seul petit mouton à l’horizon ! Tu es sûre que tout va bien ?— Je vois bien ce ciel azur, mais je sens aussi confusément que ça change. Tu verras que d’ici minuit ça va craquer. Je suis sensible à ces petits riens qui changent tout…— Ah, je vois ! Évelyne Dhéliat n’a plus qu’à bien se tenir…— C’est bien ! Moque-toi de moi ! Sale type va ! — Oui, peut-être que l’orage va éclater, mais seulement ici chez nous, vu ton comportement agressif depuis que je suis rentré. J’ai fait ou dit quelque chose qui t’a déplu ?— Non ! Non, je suis nerveuse, c’est tout. Un mauvais jour, il y en a déjà eu et il y en aura d’autres encore, tu ne crois pas ?— N’en parlons plus alors ! Nous n’allons pas nous disputer pour des peccadilles. Bon, je passe au salon, tu auras tout le temps de te calmer. Après tout, c’est peut-être la ménopause qui te travaille déjà !— Salaud ! Il fallait que tu la sortes celle-là ? Toujours le mot pour rire…— Eh bien, si mes plaisanteries te font cet effet-là, c’est que vraiment tu ne vas pas bien… Bon je te demande de m’excuser, c’était mal venu, je te l’accorde. De toute manière, si tu as un souci, tu sais que tu peux m’en parler.
Lui en parler ! Il en a de bonnes lui. Je ne me vois pas lui cracher à la figure tout à trac :

« cet après-midi, j’avais un rencart avec un jeunot et il est venu avec un pote. Ils m’ont baisé les deux, je les ai sucés aussi et j’ai trouvé l’intermède outrageusement bon… »
Non franchement je ne me sens pas de crachouiller ce genre de phrases à Michel. Je me fais violence pour tenter de faire bonne figure et je dessers la table en tentant de calmer ma nervosité si visible.
Lorsque je le rejoins au salon, il somnole devant le poste de télévision dans lequel braille un candidat de « The Voice ». Je dépose le plateau où trônent un pot d’infusion de tilleul et deux tasses et m’installe confortablement au bout du canapé, en prenant grand soin de ne pas réveiller l’homme qui s’endort. Je n’y parviens qu’à demi et Michel se redresse pour attraper un gobelet.
— Ça devrait nous faire du bien ! —… ? Tu t’endormais ? Je suis désolée de t’avoir interrompu dans…— Non ! Je suis content de passer un petit moment près de toi. Nous vieillissons ma chérie. Et avec l’âge… la routine s’installe, j’en suis conscient.— Ne dis pas de bêtises Michel. Je suis une femme comblée avec toi. Je suis toujours aussi amoureuse de ce jeune homme rencontré, il y a si longtemps.— Tant mieux ! Parfois je songe que j’ai une chance énorme, et crois-moi, c’en est une de vivre auprès d’une femme telle que toi.— Je t’aime… malgré tout !
J’ai ajouté ces deux petits vocables sans faire exprès, comme si j’avais des regrets. Je surprends sa mine alors qu’il me regarde fixement. Je sais que je viens de faire une bourde. Une erreur qui lui a mis la puce à l’oreille. Là encore, impossible de revenir en arrière. Alors, je fais ce que toutes les femmes du monde qui ont des choses à se faire pardonner font. À savoir que je viens me pelotonner contre le torse de ce mari si prévenant. Il ne quémande aucune explication, se contente de lisser ma chevelure d’une main sacrément douce.
Puis sa patte glisse dans mon cou, entre le tissu de mon chemisier et ma peau. Je m’étends sur ses cuisses, la face tournée de manière à ce qu’il puisse continuer la caresse qu’il vient d’entreprendre. C’est moi qui l’ai trompé et c’est lui qui me réconforte. Bizarre ce sentiment de malaise qui croît dans ma petite tête de linotte. Les doigts sont d’une tendresse rare. Ils longent ma colonne vertébrale, flirtent un long moment avec la naissance de mes fesses. C’est bon, calme aussi. Et mon envie renait de ses cendres et surtout beaucoup de ses attouchements amoureux.
— Tu veux que je me déshabille ?— Tu as envie de faire l’amour ? J’aime retrouver ta peau et les sensations qu’elle m’offre. Je me sens chez moi sur ce corps si gentiment offert. Tu aimes ça ?— Quoi ? Que tu me prennes ou que tu me tripotes ?— Ben… les deux, non ? Puis je parlais de ce moment avant de passer aux choses sérieuses. Tu adores ces instants qui font monter le désir. Chez moi autant que chez toi du reste. Et dans cette position couchée avec ton visage si près de ce qui nous différencie, je t’avoue que j’ai de drôles d’idées.— Tu aimerais que je te… la mange ? C’est bien cela ?— C’est dit avec distinction et ça reflète absolument complètement le fond de ma pensée. — Alors, mettons-nous à l’aise. Retirons ces vêtements qui font obstacle à nos attentes. Tu veux bien ?
Il ne faut guère plus de deux minutes pour que nous retrouvions les mêmes places, débarrassés de ce textile qui nous couvrait entièrement. Il joue de nouveau sur cette plage qui va de mon cou à mon derrière. Ce n’est pas un vrai massage, seulement des passages d’une singulière manière. Il effleure de sa paume de main toute la partie que la longueur de son bras lui permet d’atteindre. Puis mon visage, si proche de la protubérance qu’il affiche, avance ma bouche qui ne se prive pas de happer ce qui se tend près d’elle.
Je me fais chatte et ronronne sur le cuir fauve du divan. Il creuse les reins pour que son membre s’enfonce davantage dans mon bec en feu. Et mon esprit lui qui me susurre des tas de trucs impossibles à lui raconter. Quelque part, il fait des comparaisons. C’est bien la troisième queue de la journée, qui entre là, dans ce four pas spécialement prévu à cet effet. Bien entendu celle qui va et vient en cet instant, c’est la privilégiée, la seule du reste autorisée à y faire des séjours prolongés. Je me contorsionne aussi sous l’effet pervers des câlins qu’il me distille d’une main savante.
Il a réussi à se positionner de façon à ce que je sois confortable pour le sucer. Mais ça facilite aussi le voyage de sa paluche qui désormais a accès à mon sexe. La promenade de ces doigts à cet endroit, je la connais par cœur. Elle est sans surprise, bien que j’avoue qu’elle demeure agréable. Mon cerveau voudrait lui crier d’y mettre un zeste de fantaisie, de s’affoler peut-être. En quelques mots comme en mille, mon corps réclame un brin de folie. Comment lui faire savoir que… ce serait mieux avec simplement plus de fougue ?
Oh ! Michel, c’est sans doute ce que m’a apporté cet étranger. Une autre forme de désir, moins feutrée, moins… plus mâle, voilà tout ! Et qu’il y ait associé un autre complice n’aurait rien changé. Je me suis donnée à lui pour retrouver une inspiration qui me fait défaut chez nous. Mais je ne peux pas te l’avouer, tu en souffrirais trop. Alors je me love contre mon mari et je viens le chevaucher pour abréger cette séance sans qu’il en ait vraiment conscience. Mais je sais, je sens que déjà, contrairement à ce que j’affirmais plus tôt dans la soirée, ce Lilian me reverra s’il le désire.
— oooOOooo —

À chacun des accouplements, qui a lieu à partir de ce moment-là et Dieux sait qu’ils sont nombreux, je ne peux interdire à mon cerveau de faire des comparaisons. Je sais bien que c’est malsain, mais c’est une fixette dont je me passerais bien. Et inexorablement, les corps à corps doucereux que Michel s’imagine agréables, ne sont plus qu’une succession de rapprochements vers Lilian. C’est surement un voyou, un salaud de la pire espèce, mais il a réussi à ouvrir une brèche dans la carapace de femme sage que je suis… que j’étais devrais-je dire désormais ?
Trois semaines, vingt et un jours, c’est le temps qu’il me faut pour craquer et rappeler au téléphone Lilian. Ma première tentative se solde par un échec. Je tombe sur sa messagerie et je ne parle pas. J’ai juste oublié que mon numéro reste en mémoire dans l’appareil de mon inconnu. Et bien entendu, c’est vers vingt heures que ce salaud me sonne. Michel est présent et je dois être prudente. Lilian ne l’entend pas de cette oreille et il joue de mon trouble.
— Allo ! Claude… tu es seule ?— Non !— Ça va… tu as donc encore envie ?— Non pas ce soir.
Dans son coin Michel a levé les yeux vers moi. Je détache l’appareil de mon oreille et m’adresse à lui.
— C’est Sophie…
Mon mari replonge le nez dans son bouquin. Sophie, il sait qui c’est. Une amie de longue date, une de celles qui fréquentaient la même école primaire que nous. Il ne se doute de rien. L’autre lascar au bout du fil ne se prive pas de se moquer de moi.
— Et bien, Sophie en a une belle paire… allons dis le moi !— Non ! — Demain ? La chambre à l’hôtel, nue sous ta robe… et tu viens avec les yeux bandés. Ne t’inquiète pas, moi aussi je le serai.— Quoi ?— Ben, bandé moi aussi et ça commence maintenant. Demain donc, tu devras faire exactement ce que je veux… ce que je te demanderai, nous sommes bien d’accord ? Après tout c’est toi qui es revenue vers moi, pas l’inverse. Tu mouilles ? — Demain oui !— Je te demande si tu mouilles ce soir, là, maintenant. Je sais bien que demain tu vas encore dégouliner de partout, tu es faite pour le cul.— Non ! Ici il n’a pas plu de la journée et je ne suis pas à l’extérieur. Non, je ne suis pas trempée…— Maligne avec ça… il n’a pas suivi la conversation ? Dommage, c’est excitant de le savoir tout proche ton petit mari. Tu n’as pas envie de le faire jouer avec nous aussi ?— Non pas vraiment. C’est d’accord pour demain… on fera les boutiques de la rue de la gare. Vers quelle heure ?— Très bien quatorze heures… tu as bien compris les consignes ?— Oui Sophie ! Je viendrai pour quatorze heures devant la gare.
Quel soulagement lorsque la voix s’éteint dans l’appareil ! Je sens le regard interrogateur de Michel. A-t-il un doute sur l’identité de mon interlocuteur ? Alors je m’enfonce plus avant dans le mensonge. Ça devient catastrophique. J’en arrive à me demander si l’autre là, n’a pas choisi son moment pour me rappeler. Machinalement j’invente un truc gros comme une montagne.
— Sophie a envie de courir les boutiques et elle aimerait que je l’accompagne demain. Elle te passe le bonjour et te fait un bisou… — Elle va bien ? Un bail qu’elle n’est pas venue à la maison, tu devrais peut-être l’inviter pour le diner si vous faites les boutiques demain.
Merde la tuile ! Sophie, Michel et moi sommes amis depuis toujours et que répondre à cela. J’aviserai demain sur une explication plausible à la défection obligatoire de notre amie. À moins que je la mette dans la confidence et là… je prends des risques démesurés, elle a toujours eu un faible pour celui qui est devenu mon mari. Je ne vais pas lui donner le bâton pour me battre. C’est donc d’un ton terne que je réagis à la demande de Michel.
— Oui ! oui, c’est une éventualité. Je lui demanderai demain si elle veut bien diner en notre compagnie.
Menteuse ! Je suis la reine des menteuses d’un coup. Mes reins se sont aussi réveillés, à la simple évocation de ce qui va encore se passer. La chambre… je me demande ce qu’il va me demander, m’obliger à faire aussi ! La notion d’obligation n’est pas réelle. C’est juste moi qui allègue ce genre de propos. Si je ne voulais pas, je ne le ferais pas. Déjà je suis à ses ordres, je ne peux pas le nier. Mon ventre s’embrase à la simple pensée que je vais encore devoir obéir. Merde, ça devient du grand n’importe quoi !
Dans le boudoir où je le viens de le rejoindre après le diner, Michel est de nouveau aux grandes manœuvres. Et je suis plutôt passive, me délectant de ce qui va arriver. Pas là tout de suite, vraiment je me projette dans un futur proche et mon malheureux mari déguste le fruit de mes pensées salaces. L’idée de ce qui va m’être demandé me fait mouiller hors de raison. Et mon époux doit bien saisir qu’entre ces mièvres câlins et ce qui transpire de mon ventre, il y a un véritable décalage. Un fossé que son imagination devrait pourtant ne pas pouvoir franchir.
Il n’en est rien. Il me fait l’amour à la « papa-maman », sans fantaisie, rançon des vieux couples, je suppose. J’y prends un plaisir qui n’a rien de commun avec ce que mon esprit attend. Demain… oui demain… l’apothéose j’ose l’espérer. Et s’il faut en passer par les caprices d’un séducteur de bas étage, ça ne me gêne nullement. Voilà mes réflexions alors que Michel s’escrime, s’essouffle, s’éreinte dans un corps à corps à la missionnaire qu’il pense héroïque. Je me force un peu. Les paupières closes les images qui défilent derrière ces stores baissés seraient de nature à le faire rougir, s’il les voyait.
Ces éclats de ce que je désire finissent par assurer leur mission ; à savoir me faire jouir assez fort pour que mon mari garde la sensation de la maitrise d’une situation dont il n’a aucune idée. Cet orgasme fait illusion et m’arrive avec des bracelets de cuir ou de menottes en toile de fond. Je n’oserai jamais avouer ce manque à Michel. Il ne saisirait pas toutes les nuances entre ce que nous accomplissons là et ce que Lilian me donne. Et dire que je n’ai été prise qu’un seul après-midi par ce type ! La chair est faible, celle des femmes tout particulièrement.
En y pensant plus profondément, je me demande finalement si c’est bien lui qui m’a possédé. J’ai bien perçu qu’ils étaient deux, mais mon dragueur participait-il lui aussi ? Je n’en ai aucune certitude. De toute manière j’ai adoré ces possessions multiples, elles ont décuplé mon ressenti à un degré tel que je n’arrive plus à apprécier la trop tendre douceur de celui qui partage mon existence. Il suffit donc de gouter une fois pour être pervertie ? Je ne me reconnais plus dans cette salope.
Je me vautre dans un confortable univers de bien-être, je me laisse monter avec conscience par un mari gentil et c’est à des fredaines sans nom que je songe pour qu’il ait sa part de bonheur. Situation inextricable s’il en est. Dans la durée, ce n’est pas viable et je le ressens pertinemment. L’illusion ne saurait perdurer très longtemps et le malheur est au bout du sentier sur lequel je vais m’engager demain. En être consciente ne me fait aucunement reculer. Ma détermination ne faiblit pas pour autant. Je vais faire la plus grosse connerie de toute ma vie et ce n’est pas la démonstration d’amour étriquée que nous venons de pratiquer, qui peut être de nature à m’en éloigner.
— oooOOooo —

Les rues sont remplies de monde. Je me faufile dans la circulation avec une seule perspective ; être à l’heure à mon rendez-vous. Mon déjeuner s’est trouvé ramené à son plus strict minimum. J’ai un nœud à l’estomac et rien ne passe. Ma toilette m’a pris un temps prolongé, une fois n’est pas coutume. Je songe que c’est faire des frais pour pas grand-chose. La robe que je passe est digne d’une péripatéticienne. Une sorte de chasuble qui se boutonne sur le devant, simplement serrée à la ceinture pour la cintrer un peu. Évidemment sous celle-ci je ne porte strictement rien. Un dernier coup de brosse dans ma chevelure et je suis anxieuse.
Alors que je me douchais, un SMS est arrivé. Laconique, bref, portant juste un numéro. Deux cent sept ! Pas besoin d’être Madame Soleil pour comprendre que ce chiffre est celui de la piaule où je dois retrouver Lilian. Et je fais les cent pas, pour essayer de calmer la nervosité qui me gagne, à l’approche de l’heure fatidique. Puis la course dans les rues, ma voiture qui se fraye un chemin vers l’espace de la gare. J’y parviens quelque dix minutes avant l’horaire prévu. J’y vais ? Je n’y vais pas ? C’est totalement idiot cette valse-hésitation de dernière seconde.
Mon ventre fait d’horribles gargouillis, je me retourne en traversant le parking pour m’assurer que les gens que je rencontre ne s’arrêtent pas pour écouter ces bruits incongrus. Mon esprit délire. Et je monte les escaliers de mon destin. Un palier au premier étage, qui ne fait que renforcer la chair de poule qui me gagne. Puis au ralenti je termine les marches accédant au second corridor. Mon sac… de ce baise-en-ville, j’extrais difficilement le fameux foulard-bandeau. Un couple me croise, femme souriante et monsieur guindé, amants qui viennent de terminer ce que je vais commencer ? Qui sait, après tout ce genre de lieux est propice aux galipettes de ce style.
La porte, si semblable à l’huis de l’entrevue précédente. J’inspecte une nouvelle fois les alentours et d’une patte toujours hésitante, je noue le tissu qui va me rendre aveugle. Et après deux coups discrets dans le panneau de bois recouvert de cuir, j’entre. Le rituel se répète. J’attends sagement debout contre l’ouverture refermée. Lilian me parle d’un ton mesuré.
— Tu connais la chanson. Alors à poils ma belle. Cette après-midi, tu auras le droit de regarder, de voir. Pas tout de suite, seulement quand je te le dirai ! Compris ?— Oui !— Mettons encore au point un léger détail. Tu réponds uniquement à mes questions, tu ne parles que lorsque je te l’ordonne, et tu rajoutes « maître » à tes réponses. Bien compris ?— Oui !
J’ai hésité ! Omettre le mot qu’il veut entendre, une ruade sans conséquence, pour lui montrer que je ne suis pas tout à fait à sa botte. Par contre les boutons de ma robe sont déjà ouverts. Je ne parviens pas à savoir s’il est seul ou accompagné. Pas un seul soupir sauf ceux que ma poitrine laisse échapper. Je suis nue !
— Avance de deux pas. Tourne-toi ! Tu te cambres en gardant les jambes droites. Comme si tu te penchais en avant.
J’obtempère sans un mot et j’ai l’impression très nette que l’impudique pause que je prends le fait saliver. C’est au moment où je m’y attends le moins que je reçois une claque bien sentie sur la fesse gauche, celle qui est la plus proche du lit.
— Ça, c’est pour l’oubli du « Maître ». Quand je te demande, tu fais ou tu es punie.
La gifle a été suffisamment forte pour qu’une petite larmichette vienne souiller mon bandeau.
— Nous sommes d’accord ?— Oui… Maître !— À la bonne heure. Tu apprends vite et bien. Tu vas me donner l’autorisation de faire de toi, de ton corps ce que bon me semble. Je t’écoute.— Vous pouvez faire de moi ce que vous voulez… Maître.— Parfait, une belle petite pute en somme. Retire ton bandeau !
Je n’ai pas à répondre ! Mes doigts dénouent ce qu’ils avaient déjà eu tant de peine à lier sur ma nuque. Lilian est allongé sur le lit. Vêtu d’un pantalon de toile, il est seul.
— Tu vas ouvrir ma braguette et sortir l’oiseau qui s’y cache encore.
Je me mets à l’ouvrage, intimidée, mais rassurée par le fait que nous ne sommes qu’entre nous. Je me livre à une fellation en règle et il me reprend de temps en temps, pour me faire rectifier la position de ma langue ou me demander de le garder le plus profondément possible dans ma gorge. Je suis ses directives à la lettre. Je m’imagine que nous allons faire l’amour comme des bêtes sur ce lit où nous nous vautrons. Mais il a une autre idée derrière la tête.
— Bon ça suffit ! J’adore tes pipes, mais tu n’es surement pas venue ici pour me bouffer la queue. Nous allons faire un tour. Aucune objection ?— Non… maître.— Laisse tomber le « maître » ! Ça ne m’amuse plus et je ne bande pas plus quand tu le prononces.— D’accord ! Je me rhabille alors ?— Oui, mais tu ne reboutonnes que le bas. Quand tu vas marcher, je veux qu’on voie tes seins danser sous le tissu et à l’occasion que les yeux soient attirés par ton décolleté profond.— Comme vous voulez !
Je referme jusqu’à la hauteur de la taille les petits bouts de nacres qui tiennent la robe close. Et je le suis, petit caniche dompté. Nous montons dans sa berline. Nous voici partis pour une destination inconnue. Je ne cherche pas à repérer la route, je suis dans un autre monde, celui de ma folie perverse. La voiture tourne dans la cour d’une demeure avec de hauts murs. Nous avons quitté la ville depuis des kilomètres maintenant. Il stationne son véhicule auprès d’une dizaine d’autres sur le parking.
— Ici, nous sommes dans une boite à partouze. Cet après-midi, le clou du spectacle ma jolie s’appelle… Claude. Tu m’as autorisé à faire de toi ce que je veux. Donc tu as encore le choix : dire non et nous repartons ou aller de l’avant. Dans ce cas tu ne pourras plus revenir en arrière. Tu saisis ce que cela implique ?— Oui ! Je crois que oui ! Je… je suis prête.— C’est trop beau pour être vrai. Tu vois toutes ces voitures ? Leurs propriétaires ont tous été triés sur le volet pour te donner du plaisir. Tu devras donc les contenter tous. Tu ne pourras plus rien leur refuser si tu entres là. Je suis beau joueur et t’offres une dernière possibilité de rentrer chez toi sans… qu’il ne se passe rien. Décide-toi !— Je suis là de mon plein gré… allons-y ! Que dois-je faire ?— Tu l’auras voulu ! Tends-moi tes poignets.
Je fais ce qu’il demande et il pose sur ceux-ci des bracelets de cuirs qu’il serre très fort. Puis je dois retirer ma robe, en pleine nature sur un parking, devant une maison inconnue. Il se baisse pour orner mes chevilles des mêmes garnitures que mes avant-bras. Je suis statufiée, incapable d’émettre un seul son et de faire un geste. Ma folie m’entraine dans un jeu que je pourrais bien regretter amèrement.
— Tu as un dernier souhait avant de ne plus avoir le droit à la parole ?— Je… je ne voudrais pas que mon corps soit abimé ! Vous…— Oui ! C’est garanti, tu as ma parole, pas de trace quoiqu’il arrive. C’est promis. Bien, baisse-toi un peu.
Alors que je courbe le dos, il sort de sa poche un collier qui se retrouve en quelques secondes attaché sur ma nuque. Il est très large, presque gênant pour bouger le cou. Garni aussi de gros anneaux dont j’imagine déjà l’utilité, je me sens dans la peau d’une esclave d’antan. Lilian continue dans sa préparation minutieuse. Nous sommes toujours aux abords immédiats de son véhicule. Il en ouvre le coffre et je peux apercevoir un coffret. Ouvert, il saisit d’une main un objet brillant. Et ses yeux me fixent avec une sorte de jouissance visuelle.
— Penche-toi en avant ! Tu as compris où je voulais en venir ?— Euh ! — Stoppe ! souviens-toi, tu ne peux plus reculer.
Alors je me tourne et incline mon buste vers la malle arrière de la voiture. La main et ce qu’elle tient remontent entre mes fesses. Les doigts un court instant frôlent mon anus et puis c’est l’horreur. Sans aucune délicatesse, l’engin m’est enfoncé dans le cul. Le rosbud est bien en place. Je vais devoir marcher avec ce machin planté en moi. Pas une mince affaire, mais c’est mon choix après tout ! Je tente donc de suivre Lilian qui vient d’accrocher une sorte de laisse à l’un des deux anneaux de mon serre-cou. À tout petits pas, j’avance du mieux que je peux. La gêne occasionnée par le plug qui me dilate l’anus ne s’estompe pas vraiment au fur et à mesure de mes enjambées.
Les quatre marches qui mènent à l’entrée de ce qu’il faut bien nommer une boite, me sont juste supportables à grimper. Le battant de la porte s’entrouvre sur un type en costume. Il s’efface pour nous céder le passage. Je me trouve soudain propulsée dans un espace clos plutôt sombre. Je devine plus que je les vois d’autres types qui nous attendent. Plus exactement qui sont là pour moi, et qui espèrent me voir leur faire un show ? Et j’ai une peur rétrospective. Nue comme un ver et harnachée comme une chienne, je ne peux que suivre le mouvement.
C’est du côté d’un pan de mur où d’étranges instruments sont fixés que je suis dirigée. Un des mecs se détache du groupe qui assis sur des sièges ne bronche pas. Lilian lui remet la laisse et j’entends qu’il lui murmure, juste assez fort pour que je sache de quoi il retourne.
— Le grand jeu pour Madame. Elle est consentante et ne refusera rien. Alors, commençons par la croix de Saint-André… Par contre… pas de marques, nous sommes tous d’accord et j’y tiens.— Comme vous voudrez ! Nous ne transgresserons pas vos attentes. Vous voulez que nous lui posions un bâillon ?
Les yeux sombres de Lilian se sont levés vers moi et je ne sais pas ce qui va m’arriver. Puis il rétorque à l’autre qui tient le lien quelques mots qui n’augurent rien de bon pour mon matricule.
— Non ! Je veux voir quelques larmes couler de ses jolies mirettes. Et surtout… l’entendre gueuler comme personne ne l’a jamais fait crier. Des coups bien sentis sans pour autant abimer la marchandise… elle doit servir au moins jusqu’à vingt heures.
Mon cerveau enregistre toutes ces informations et la seule qui me fait presque paniquer, c’est l’horaire donné par celui qui m’a amené ici. Vingt heures ! Ce n’est pas possible. Michel serait rentré depuis au moins une plombe. Je ne peux pas, mais je n’ai pas le temps de discuter. Celui qui me tire vers le X majuscule qui est au mur le fait sans ménagement. Je me retrouve très vite contre les poutres de bois croisées, le nez collé au mur. Et je pressens avec terreur que je vais recevoir le fouet ou tout autre objet peu réjouissant.
Je suis venue de mon propre chef, en toute connaissance de cause ! J’admets aussi que mon ventre a des spasmes d’envie rien qu’en pensant à ce qui va m’arriver. Puis c’est un premier coup sur les épaules qui me cueille à froid. Je serre les dents. Pas question de faire plaisir à cette assemblée qui se délecte de mes malheurs. Au quatrième coup asséné, une larme s’échappe du coin de mes yeux, et ensuite je ne sais plus quand je commence à crier. Je me tortille comme une anguille, mais rien n’y fait. Chaque touche sur mon épiderme me devient douloureuse.
Le pire c’est de ne jamais savoir, prévenir à l’avance où la badine va toucher ma peau. Donc impossible d’anticiper un mouvement pour me raidir ou pour essayer de minimiser l’impact. Au bout de longues minutes, le calvaire enfin prend fin. Lilian est revenu à mes côtés. Il caresse les endroits où la cravache a percuté mon dos. Je suis toujours retenue par les chevilles et les poignets à la croix. Lui me détache gentiment.
— Tu as été parfaite. Ils bandent tous de t’avoir vue et entendue hurler. Maintenant il te faut les satisfaire tous… oui tous, tu as bien compris. Alors chacun de ces hommes sera éliminé et sortira du jeu dès qu’il aura éjaculé. À toi de faire le nécessaire pour que le moins possible te prenne. Tu as tes mains, ta bouche, enfin tout ce que tu veux pour les faire cracher… — Tous ? Vous…— Oui tous ! Mais ils n’ont le droit qu’à une seule jouissance. L’endroit où ils crachent leur semence n’est pas important, et dès que c’est fait, ils doivent quitter le jeu immédiatement. J’y veille personnellement et ce sont mes règles qui s’appliquent dès que tu es prête.
Une fine couche de sueur perle sur mon front alors qu’il me délivre de ma position d’esclave. Je me retourne et c’est en pleine lumière que j’observe cette meute qui pour l’heure est encore assise. Aucun n’est dévêtu, mais je perçois une sorte d’impatience. Alors je me dirige vers celui qui est au premier rang. Combien de visages puis-je distinguer depuis cette estrade d’où je descends lentement ? Au bas mot une douzaine de mecs sont là, à épier mes moindres mouvements. Celui que j’ai remarqué, vers lequel je me dirige, a un embonpoint de père tranquille. Il sera le premier de la série donc.
Et c’est la ruée. Dès que j’ai ouvert la braguette de celui-ci, des mains de partout se posent sur moi. Je suis tripotée sans vergogne, mais les yeux clos je me fiche pas mal de savoir à qui appartiennent ces pognes qui s’infiltrent partout dans les moindres replis de mon anatomie. Le gros type sur qui j’ai porté mon dévolu n’ira pas plus loin. Sa queue juste sortie, il lâche une fusée blanchâtre. Et conformément aux instructions reçues, il se retire.
Mes mains courent aussi sur des bites qui comme par magie apparaissent au bas de bedaines inconnues. Ils sont pratiquement tous à poils désormais. Un sexe long et fin se colle à ma bouche, il sera donc gâté par ma langue. Lui non plus ne tient guère la distance. La trainée de sperme atterrit sur mon visage. Ensuite, c’est un véritable défilé de queues qui se bousculent au portillon de mes lèvres gourmandes. Je suce pour éliminer les moins résistants. Bientôt, ils ne sont plus que trois. Et j’ai échappé jusque-là à une pénétration.
C’est trop beau pour durer. Je ne vais pas y couper. Ceux qui continuent le jeu, sous les regards concupiscents des perdants sont coriaces, plus jeunes également. Ceci explique cela sans doute. Et c’est d’abord en levrette que l’un d’eux me pistonne. Un autre laisse sa trique aller et venir dans mon gosier. Le dernier quant à lui, attend une place. Et je saisis un peu tard que c’est son pote qui lui offre l’occasion d’assouvir sa faim. Celui que je lèche depuis un bon moment se couche.
L’homme derrière moi se retire pour que je sois placée sur celui qui git sur le dos. Et je dois dire que je deviens folle, que je me déhanche sur ce dard qui me pénètre bien profondément. C’est sans compter sur celui qui jusque-là n’a eu que les faveurs de ma bouche. Lui se colle derrière moi et je sens sur ma rondelle la pression. Je voudrais ouvrir la bouche pour hurler que je ne veux pas. Seulement voilà, le troisième larron n’a toujours pas craché sa semence et il profite de l’ouverture de mes mâchoires pour y glisser son engin.
Ce qui se passe ensuite reste flou dans mon esprit. Je sens seulement que la gaine où le plug se trouve encore est libérée par le retrait de ce faux sexe d’un coup. Mais immédiatement réinvestie par le membre du gaillard, lequel calque ses coups de reins sur ceux de son pote. C’est donc trois mecs qui me farcissent comme une dinde. Et c’est… divin ! Tout à trac, mon ventre est comme un volcan. Je rue et les autres me cramponnent. Tous me liment, chacun dans la partie qu’il s’est réservée. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, je suis emportée par une lame de fond qui monte de mes entrailles.
Jamais jouissance n’aura été aussi violente. Et je ne sais plus lequel le dernier doit quitter la niche où il remise sa bite. Ceux-là éclaboussent mon ventre, mon cul et ma gorge de ce foutre que je prends avec un plaisir trop évident. Les spasmes qui se multiplient durent toujours après que les types m’aient abandonné. Je reste tout en transes. Je me fiche pas mal de savoir où ils sont tous passés. Lorsque je me remets péniblement sur mes gambettes, il ne reste plus que le type à qui Lilian a remis la laisse qui est encore arrimée sur mon collier.
Et bien entendu Lilian lui-même qui n’a absolument pas participé à ces assauts pour le moins surprenants, est présent également. Il me tend la main, me caresse la joue. Il me donne l’impression qu’il cajole une pouliche ou une jeune chienne. Mais comble de la honte… j’aime ce qu’il me fait ! Je n’ai rien vu de l’après-midi et je demande l’heure.
— Vingt heures dix, ma belle. Ton petit mari va s’impatienter ? Tu vas devoir fournir quelques explications ? Tu sauras bien t’en sortir, après tout, les femmes sont des menteuses nées, qu’en penses-tu ?—… ! Ne prenez pas votre cas pour une généralité. De toute façon, c’est fini. Nous ne nous reverrons plus. Et je suis déterminée à vous oublier.— Promesses d’ivrogne ! Allons, tu es faite pour le sexe et tu viens encore de m’en donner une preuve éclatante. Bon ! Rentrons.
Le trajet de retour se passe dans un silence pesant. Je cherche déjà ce que je vais bien pouvoir alléguer à Michel. Je ne trouve pas vraiment d’excuses plausibles. Et puis l’autre a encore raison, je vais devoir mentir une fois de plus. Mais c’est bien terminé, lui et moi ne nous reverrons plus, c’est décidé pour de bon. Il me faut, de plus, traverser toute la ville pour revenir à la maison. Et mon mari me voit rentrer très en retard. Il a un visage très fermé, celui des mauvais jours.
— Alors Claude ? Sophie n’est pas avec toi ?— Non ! Elle a un rencard ce soir ! C’est un peu pour cela que je suis en retard. C’est elle qui conduisait et elle a trainé avec un type qu’elle a rencontré dans la galerie marchande. Tu la connais, elle ne sait jamais dire non à une belle gueule.— Mais ton téléphone sert à quoi ? Tu ne pouvais pas me passer un petit coup de fil ?— Je t’avoue que je n’y ai même pas songé. C’est si grave ?— Non, non bien sûr ! Nous avons quoi pour le diner…— Ben… tu vois bien que je n’ai pas eu le temps de préparer quoi que ce soit. — Ouais ! Sortons alors… une pizza fera l’affaire, qu’en penses-tu ?
— oooOOooo —

Je n’ai pas senti venir cet orage-là ! Dans ce restaurant Italien, alors que nous dinons il me tombe dessus par un coup de tonnerre inattendu. La serveuse vient de déposer devant nous nos deux « Quatre saisons » et impassible Michel me prend au dépourvu.
— Bien alors Claude ! Où as-tu passé l’après-midi ?— Mais… avec Sophie, je te l’ai dit.— Je n’aurais jamais pensé qu’un jour tu puisses me mentir. Je t’ai toujours fait confiance. Alors, dis-moi… où étais-tu cet après-midi.—… mais !— N’insiste pas avec ça ! Tu n’as pas de pot, Sophie a cherché à te joindre vers dix-huit heures et elle a appelé à la maison sur le téléphone fixe. Elle n’a pas eu de tes nouvelles depuis un bon bout de temps. Donc, j’en conclus que tu me caches quelque chose.—… !— Ne fais pas l’étonnée. Quoi qu’il t’arrive, je suis en droit d’être au courant. Tu as des ennuis ? Ou bien, j’ai un rival ? Je sais très bien que ça peut arriver. Tu es une très belle femme et j’imagine que les sollicitations peuvent être nombreuses.— Tu… dis n’importe quoi là ! Michel… tu ne crois tout de même pas que…— Que tu me trompes ? Je ne sais plus vraiment. La Claude franche et entière, la Claude que j’ai épousée ne mentait pas. Tu n’es plus tout à fait celle-là ! Ne vois pas dans ma demande une jalousie maladive, mais tu comprendras que je ne tiens pas à être le dernier informé. Cocu peut-être, mais au moins avoue-moi ce qui se trame dans mon dos !— Je… et puis zut : Après tout, ça fait partie de la vie aussi… voilà tu as raison, tu es en droit de connaitre, de savoir…
Alors je me libère. Je déballe tout ce qui est arrivé depuis quelques semaines. Mes deux rencontres avec ce Lilian, cependant, j’omets les détails avec le groupe d’hommes, et ne parle pas de la duplicité de mon nouvel amant. Pas besoin de lui faire plus de mal qu’il n’en a déjà. Il me regarde comme s’il découvrait sous le vernis de femme rangée, la salope qui couve. Et son visage se décompose au fur et à mesure que mon récit défile. J’ai la curieuse impression que je viens de lui mettre un coup au cœur et le mien aussi voudrait cesser de battre.
Nous ne pouvons rien avaler. La serveuse reprend ses assiettes sans que nous ayons touché à leur contenu. Elle s’abstient de tout commentaire. Elle a deviné sans doute le malaise que traverse notre couple. Mon mari paie l’addition et nous sortons à deux mètres de distance. Lorsque nous arrivons à la maison quelques minutes plus tard, il me laisse descendre devant la porte et redémarre aussitôt. Je vois les feux rouges de la voiture qui s’arrête au stop du bout de la rue.
Cette fois je crois que je viens de gagner le cocotier. Il est parti Dieu seul sait où, avec la pire des peines. Oui ! La pire, puisqu’elle lui est infligée par la femme qu’il aime de toutes ses forces. Et je pleure, tout en sachant que ces larmes ne résoudront rien. Voilà où mène l’adultère. Foutre en l’air des années de bonheur pour quelques heures de plaisir… un prix bien lourd à payer. Une connerie que je ne suis pas près d’oublier. Effacera-t-elle plus de vingt ans de vie commune ? Pour l’heure, je suis angoissée et ne peux rien faire pour revenir en arrière.
Trop tard pour recommencer à zéro !
À suivre…
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