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I - Liaisons dangereuses

Chapitre 35

Rupture

Hétéro
Une fois dans l’habitacle de ma voiture, je ne peux m’empêcher de hurler et de frapper sur tout ce que je peux, martyrisant mon volant, ma portière et le toit de la voiture, il me faut plusieurs minutes pour arriver à me calmer et garder mes doigts crispés autour de mes cuisses. J’ai les yeux baignés de larmes et ce ne sont pas des larmes de tristesse dues au fait que mon couple a pris un sérieux coup dans l’aile qui pourrait lui être fatal, non, ce sont des larmes de colère, de rage que Jenny ait fait quelque chose comme ça. J’ai l’impression d’être en train de rêver, comment ça a pu arriver ? À quel moment est-ce qu’elle a pu se dire « Ouais, je vais faire ça, je vais bousiller son couple » ?Il faut que je me calme et que je reprenne le contrôle de moi-même car il y a encore une zone d’ombre non négligeable à mettre en lumière, celle du moment où Jenny a parlé à Marion car franchement, je n’arrive pas à comprendre quand est-ce qu’elle a pu lui dire. Nous avons mangé avec Marion ce midi et tout allait bien, on avait discuté d’un week-end en amoureux que nous pourrions faire à la montagne d’ici quelque temps, à l’occasion de son anniversaire qui arrivera bientôt, je comptais même en profiter pour lui offrir un beau collier. C’est strictement impossible qu’elle ait été au courant à ce moment-là, j’aurais ressenti un malaise car Marion n’est pas hyper douée pour dissimuler son mal-être et là, c’est clair qu’il n’y en avait pas, donc elle a appris ça cet après-midi, mais quand, et surtout comment ? La seule personne qui peut me renseigner sur ça est Denise et il faut que j’aille la voir pour qu’elle m’en dise plus, d’autant que j’ai promis de lui donner des nouvelles de Marion.
Après avoir repris un semblant de calme, je démarre et roule en direction du salon. Sur la route, je tourne et retourne cette histoire dans tous les sens. Tout avait l’air de s’être si bien passé, cette super baise avec Marion et Odessa, le fait que j’ai pu donner une petite leçon à Jenny... Jenny... Me serais-je trompé à ce point sur elle ? Je la connais depuis si longtemps... Je sais qu’elle est dure, qu’elle peut être violente dans ses propos, mais je ne l’ai jamais vu comme quelqu’un de méchant au point de faire ça. C’est vrai qu’il arrive parfois que l’on soit étonné du comportement d’un proche que l’on connaît depuis plusieurs dizaines d’années – même si je ne connais pas Jenny depuis si longtemps - mais ça fait quand même un choc quand ça arrive.Je ne me gare pas juste devant le salon mais plutôt à quelques dizaines de mètres histoire de pouvoir prendre quelques minutes pour lisser un peu plus mes nerfs. Je me regarde dans le rétro intérieur, ma peau et mes yeux ont repris une couleur à peu près normale donc je pense que je peux aller voir Denise sans qu’elle ne se dise, en me voyant, qu’une catastrophe est arrivée.Je rentre dans le salon.
— Ah, Florian !! Alors ? Me dit Denise avant de me faire la bise ;— Marion va bien, elle est chez elle ;— Aaaaah, tu me rassures ! Mais qu’est-ce qu’elle a alors ?— Euuuh, excuse-moi Denise, mais t’es sûre que personne ne l’a appelé cet après-midi ?— Mais non Florian, personne ! Que ce soit son portable qui était ici ou le téléphone du salon, elle n’a répondu à aucun des deux ;— Et personne n’est venu la voir ?— Non plus !
Je réfléchis, je réfléchis, et plus je réfléchis, moins les choses sont claires. J’arrive pas à comprendre comment Marion a pu apprendre ça. Denise continue à me parler alors que j’ai l’esprit ailleurs.
— Marion était censée finir plus tôt aujourd’hui et elle était sur le point de partir au moment où une cliente est arrivée, j’ai voulu m’en occuper mais elle a insisté pour que ce soit à Marion qu’elle ait à faire ;— Pourquoi ? Dis-je, encore à moitié absent ;— Apparemment, une de ses amies lui a vanté ses super massages et elle voulait absolument en profiter.
Là, elle commence à attiser ma curiosité.
— Mais qui c’était cette cliente ? Une habituée ?— Non, je ne l’avais jamais vu. C’était une superbe rousse, vraiment très charmante !
— Une rousse tu dis ??— Oui, très belle avec des petites taches de rousseur et de beaux cheveux. D’ailleurs, vu la moue que Marion m’a faite, elle devait, comme moi, la trouver à son goût !
Une superbe rousse avec une belle chevelure et des taches de rousseur... Mais non... Jenny m’a dit qu’elle avait mangé avec sa belle-sœur ce midi... Se pourrait-il que...
— Elle t’a donné son nom ? Demandai-je à Denise ;— Oui, attends. C’est un nom à consonance anglaise il me semble.
Denise vérifie son agenda.
— Voilà, c’est Walsh, Bridie Walsh.
Elle a sans doute donné son nom de jeune fille et un deuxième prénom, ou un prénom inventé, car elle devait savoir que si elle donnait son nom de mariage, Denise ferait le rapprochement avec Jenny. Tout s’éclaire d’un coup et je ne peux m’empêcher de lancer un rire nerveux.
— Mais voyons Florian, qu’est-ce qu’il y a ? Je comprends pas !— Rien Denise, rien, dis-je en soupirant, J’ai juste fait une belle connerie ;— Mais comment ça, avec Marion tu veux dire ?— Oui ;— Mais laquelle ? Je suis sûre que ça doit pas être si terrible que ça !— Terrible non, mais il n’empêche que c’est une grosse connerie ;— Tu veux pas m’en dire plus ?— Euuh, écoute Denise, là j’ai juste besoin de rentrer chez moi pour me poser. Marion est chez elle, c’est le principal ;— Mais...
Je prends congé de Denise et sors du salon pour rejoindre ma voiture.
Voilà donc le fin mot de l’histoire. Durant son déjeuner avec elle, Jenny a dû lui expliquer toute l’histoire, et je ne sais pour quelle raison, Typhaine est allée tout raconter à Marion. J’exclus le fait que ce soit Jenny qui lui ai demandé d’aller tout répéter car je trouvais déjà énorme qu’elle ait pu tout dire à Marion, c’est encore plus improbable qu’elle ait demandé ça à sa belle-sœur. C’est Typhaine, de son propre chef, qui est allée tout balancer. Je la savais manipulatrice, j’en ai été un témoin privilégié, mais là, elle a poussé le concept très loin...J’arrive chez moi et file devant mon ordinateur histoire d’essayer de confirmer ce que je pense. Je tape « Bridie Walsh » mais ne trouve rien qui correspond, si ce n’est des dizaines et dizaines de profils. Apparemment, son nom de jeune fille est très répandu en Irlande. Puis, je cherche avec « Typhaine Walsh » et là, bingo, je trouve rapidement un profil Facebook dont le nom est « Typhaine Dutellier-Walsh » et dont la photo représente Typhaine et Fred portant leur fille dans leurs bras. À moins qu’il y ait une autre bombe rousse qui se nomme Typhaine Walsh dans le secteur, il est à présent certain que c’est elle qui est à l’origine de toute cette merde.Je devrais être en colère mais même pas, je me sens découragé et surtout con parce que, au final, maintenant que la pression est retombée, je me rends compte que tout ça est arrivé par ma faute. Rien ne m’obligeait à accepter de faire le défi de Jenny, et si je lui avais dit merde, elle n’aurait rien eu à raconter à Typhaine. Et je ne peux pas lui reprocher de lui en avoir parlé vu que moi-même j’en ai parlé à Shama. Comment pouvait-elle imaginer que sa belle-sœur ferait une chose pareille ? Maintenant que tout est clair, je regrette affreusement tout ce que j’ai pu lâcher à Jenny tout à l’heure. Je ne sais pas jusqu’à quel point mes mots l’ont touchée, mais il est clair qu’ils ne l’ont pas laissée indifférente tant elle s’est figée quand elle a entendu mon laïus. Je sais pourtant que c’est très mauvais de réagir à chaud mais je me suis emballé. Si ça se trouve, aujourd’hui, j’ai perdu deux des personnes les plus importantes pour moi, tout ça parce que je suis pas foutu de réfléchir avant de faire ou dire n’importe quoi ! Ce soir, je n’ai pas faim, je me contente d’aller me doucher avant de me fourrer sous mes draps. Cette nuit fut courte, agitée et en aucun cas reposante.
Je me lève le lendemain matin tout aussi fatigué que la veille, pas envie d’aller au boulot aujourd’hui, d’autant plus qu’avec ce que j’ai dit à Jenny, je ne pense pas qu’elle va m’accueillir à bras ouverts. Je traîne toute la matinée comme un fantôme, j’ingurgite du bout des dents un petit bol de céréales avant de m’affaler dans le canapé, me refaisant toute l’histoire du début jusqu’à la – triste – fin, relevant toutes les occasions que j’ai eues de pouvoir tout arrêter avant de commettre l’irréparable. Je n’ai fait que manipuler Marion pour arriver à ce que je voulais, tout comme Typhaine au final, je ne vaux apparemment pas mieux qu’elle.Pour l’après-midi, je me force à bouger pour aller faire un tour de moto, histoire de prendre l’air et de me changer les idées. Pas de destination, ni de but précis, je veux juste rouler, le seul écart intentionnel que je fais m’emmène à proximité du salon et je suis rassuré en voyant le scooter de Marion garé devant. Si elle est là, c’est qu’elle va bien, ou en tout cas assez bien pour pouvoir travailler, je vois qu’elle est bien plus courageuse que moi...
Je roule pendant deux bonnes heures avant de rentrer chez moi. Je me douche et reprends ma vie de limace sur le canapé quand la sonnerie de la porte retentit. Je la regarde un long moment sans bouger, de nouvelles sonneries se font entendre avant qu’une voix ne prenne le relais.
« Florian, c’est Shama, je sais que t’es là, j’entends la télé, ouvre !! »
Je finis par lever mon cul, de toutes les personnes qui auraient pu venir me voir, c’est celle avec qui je serais sans doute le moins mal à l’aise. J’ouvre la porte avant de repartir sur le canapé.Shama la referme et vient me rejoindre.
— Alors, Jenny a tout balancé, c’est ça ?— Non, c’est pas elle, c’est sa belle-sœur, dis-je en soupirant tant cette idée me rend malade ;— Sa belle-sœur ? Mais pourquoi ?
Je lui raconte tout ce qui a pu se passer avec Typhaine et la manière bien à elle qu’elle a d’arriver à ses fins.
— Putain, t’es un aimant à garce toi ma parole !!— Tu t’inclus dans le lot ?— Carrément, sauf que moi, je suis une gentille garce ! Mais je comprends toujours pas son intérêt de faire capoter ton couple ;— J’en sais rien. Peut-être parce que la dernière fois, elle nous avait laissé entendre, à Jenny et moi, qu’elle comptait bien qu’on s’amuse tous les trois, sauf qu’étant en couple avec Marion, elle devait bien se douter qu’il se passerait rien ;— Tu crois que c’est juste pour ça ?— Je vois pas grand-chose d’autre ;— Ouais mais bon, faire ça juste pour du cul, c’est raide quand même !— Je sais.
J’ai les yeux fixés sur l’écran de la télé, je reste complètement immobile.
— Bon, et toi alors ? Me demande Shama après quelques secondes de silence.
Je ne lui réponds pas, non pas que je n’en aie pas envie, mais j’ai la tête complètement ailleurs. Shama attrape la télécommande de la télé pour l’éteindre et ainsi attirer mon attention.
— Eh Flo, tu vas faire quoi toi ??
Je tourne ma tête vers elle comme un zombie et je hausse les épaules.
— Tu comptes rester assis dans ton canapé ad vitam aeternam ?— Et pourquoi pas ?— Ben parce que t’as un boulot déjà, et puis t’es pas du genre à te morfondre pendant des plombes !— Qu’est-ce que tu peux bien en savoir de quel genre je suis ?— Je sais pas de quel genre tu es mais je sais que t’es pas celui-là !— Et puis pour mon boulot, avec ce que j’ai balancé dans la gueule à Jenny hier, ça m’étonnerait que je le garde très longtemps ;— Là t’as tout faux !! Figure-toi que Fred est venu aujourd’hui, il a demandé où tu étais et Jenny t’a couvert en lui disant que tu étais malade. Tu vois, elle aurait très bien pu dire que tu l’avais insulté ou je sais pas quoi d’autre, mais elle l’a pas fait, ça prouve bien qu’elle doit pas t’en vouloir tant que ça !— Trop aimable à elle ;— Écoute Florian, t’as une peine de cœur, c’est arrivé à tout le monde, moi la première, tu vas pas te laisser aller comme ça hein ?? Et puis d’abord, t’as parlé à Marion depuis hier ?— Non, et vu comme elle m’a envoyé chier, je pense pas qu’elle ait très envie de me revoir ;— Elle t’a envoyé chier comme toi t’as envoyé chier Jenny, c’était sous le coup de l’émotion, mais maintenant que tout s’est tassé, peut-être qu’elle verra les choses autrement et que vous pourrez discuter tranquillement ;— Mouais, j’y crois pas trop ;— En tout cas, tant que tu n’es pas allé lui parler, ton couple n’est pas officiellement foutu !
Shama n’a pas tort, tant que je n’aurais pas revu Marion, j’aurai bien du mal à savoir où elle en est de son côté, et de toute façon, il faudra bien qu’on en parle tous les deux...Après encore une bonne demi-heure à me pousser pour que je me bouge le cul dès demain, Shama s’en va. Sa visite m’a fait du bien mine de rien, d’avoir pu parler de tout ça avec elle m’a enlevé un peu du poids que je me traîne depuis hier, et la nuit suivante, j’ai enfin pu dormir à peu près comme il faut.
Le lendemain matin, je me réveille bien plus tard que d’habitude – 10h –, faut croire que j’avais accumulé pas mal de fatigue, que ce soit physique ou mental. Je reste chez moi ce matin, en profitant pour me préparer à la visite que je compte faire à Marion dès cet après-midi. J’essaie de m’imaginer qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire pour justifier quelque chose d’injustifiable. Je ne compte pas me trouver d’excuse car je n’en ai pas donc je vais déjà faire un bon gros mea culpa en espérant que, comme le dit Shama, elle sera moins en colère et donc plus à même de m’accorder son pardon. Je ne vais pas pousser le cliché jusqu’à débarquer avec un bouquet de fleurs ou un bijou, je ne veux pas acheter son indulgence ni l’influencer quant à sa décision, hors de question qu’elle veuille rester avec moi uniquement parce que je lui fais de la peine ou parce que je lui ai offert quelque chose, même si je ne pense pas que ce soit son genre.C’est vers 15h que je me décide à enfourcher ma moto pour me rendre au salon. Une fois sur place, au moment d’entrer, j’aperçois Denise qui me toise de derrière son comptoir avec un visage sévère. Bon, il semble qu’elle soit au courant...
— Bon sang Florian, mais qu’est-ce qui t’a pris ?? me dit-elle en venant se planter devant moi au milieu du salon, Une escorte ? T’es allé mettre Marion entre les mains d’une pute ??— C’était pas une pute, juste une nana qu’on a rencontrée sur un site de rencontre ;— Oh, la belle affaire, ben ça va alors, tout va pour le mieux ! Que ce soit une pute ou pas n’a pas d’importance, tu lui as menti Florian, et à ce point-là, c’est grave !!— Je sais Denise, je suis désolé ;— Mais qu’est-ce qui a bien pu se tramer là-dedans pour que tu te dises que c’est une bonne idée ? Dit-elle en me tapotant sur le haut du crâne, Après tout ce qu’elle a passé avec des mecs tous plus tordus les uns que les autres, il a fallu que tu t’y mettes toi aussi ?!?— Écoute Denise, je te promets, je te jure que je regrette, tu peux même pas savoir à quel point je me sens mal, si je pouvais revenir en arrière, je le ferais tout de suite ;— Ben encore heureux !! Que Jenny t’ait donné ça à faire, c’est déjà pas bien malin de sa part, mais que tu aies accepté...— Je sais, je suis le seul fautif, je ne me cherche aucune excuse.
Denise me toise, les bras croisés avec un air toujours aussi dur.
— Marion n’est pas là ? Demandai-je après un silence de quelques secondes ;— Si, elle est là, elle s’occupe d’une cliente ;— Il faut que je la voie ;— Et pour quoi faire ??— Je veux m’excuser déjà, et j’ai besoin de lui parler.
Denise me regarde sans dire un mot.
— Denise, s’il te plaît, il faut que je lui parle, je t’en prie.
Elle soupire.
— D’accord, mais t’as intérêt à être gentil et à ne pas en rajouter une couche sinon t’auras affaire à moi !— Promis Denise, merci.
Elle prend la direction des box non sans m’avoir encore gratifié d’un regard acerbe accompagné d’un nouveau soupir.Quelques instants plus tard, Marion arrive et de la voir me donne des frissons tant elle m’avait manqué. Elle a la mine basse, comme si c’était elle qui avait quelque chose à se reprocher. Elle me regarde en s’arrêtant à bonne distance de moi avant de me lancer un sourire discret, je crève d’envie d’aller l’enlacer mais je ne pense pas qu’elle soit très réceptive, inutile d’aggraver mon cas.
— Salut Marion, euh, on va faire un tour dehors ? J’aimerais te parler s’il te plaît.
Elle hoche positivement la tête avant d’attraper sa veste et de l’enfiler. Nous sortons, le ciel est gris et un petit vent frais souffle, ce qui pousse Marion à recouvrir sa tête de la capuche de sa veste. Nous marchons jusqu’à l’endroit où nous avions l’habitude de manger le midi avant de nous y asseoir.
— Écoute Marion, je ne veux chercher aucune excuse à ce que j’ai fait mais je dois quand même t’expliquer toute l’histoire et...— Je sais ce qu’il s’est passé ;— Mais, comment tu...— Jenny est venue me voir ce midi, on a mangé ensemble et elle m’a tout expliqué ;— Ah, euh, d’accord ;— T’avais raison, quand on la connaît mieux, elle est sympa ;— Écoute Marion, je me sens affreusement mal d’avoir fait ça, je suis vraiment désolé de t’avoir entraîné là-dedans, j’aurais dû refuser ;— Je sais que tu regrettes et que tu pensais pas à mal ;— Ça n’empêche que j’ai été con. Après tout ce que t’as passé avec les boulets que tu as connus, j’aurais jamais dû m’abaisser à leur niveau...— Non, je t’arrête tout de suite Florian, je ne te mets pas dans le même sac qu’eux. Ce que tu as fait, c’était pas top, mais ça n’a rien à voir avec ce que j’ai pu vivre avec les autres ;— Peut-être, mais bon...— Je le pense vraiment Florian, je te le jure, je ne te dis pas ça pour te faire plaisir.
Je suis rassuré d’entendre ces mots sortir de sa bouche tant je craignais vraiment qu’elle ne me pardonne jamais. Je me décide à orienter la discussion sur nous deux.
— Et pour nous, comment tu voudrais... Enfin, comment tu vois la suite de notre relation ?
Marion soupire avant de relever la tête pour fixer son regard au loin devant elle.
— J’y ai beaucoup réfléchi et... Je pense pas que ce soit une bonne idée de continuer. J’ai pris beaucoup de plaisir avec ce qu’on a fait avec Odessa, vraiment, mais comme je te l’ai dit, après coup, je me suis senti mal. De ton côté, j’ai bien vu que tu étais à l’aise et que ça t’avait vraiment plu. Denise m’a raconté toutes les fois où vous vous êtes amusés, les délires que tu avais l’habitude de faire, que ce soit avec elle, avec Jenny ou une certaine Shala, ou Shama, je sais plus, avec qui j’ai entendu dire que ça a été assez... punchy. Tu as une expérience que je n’ai pas sexuellement, et aussi une vision différente de la mienne qui est plus... standard on va dire, sûrement à cause de mon manque d’expérience, et je veux pas que tu te sentes obligé de te brider à cause de moi ;— L’amour que je te porte va plus loin que le simple côté sexuel, c’est toi qui es la plus importante Marion ;— Je sais, mais sur le long terme, ça aura un impact parce qu’à un moment donné, tu auras envie de chose que je ne me sentirais peut-être pas capable de faire. Quand je t’ai dit que j’avais envie de faire un plan à trois avec un autre mec, je te mentais, ça m’a jamais effleuré l’esprit, et le fait que tu sois d’accord prouve qu’on est, toi et moi, à un niveau différent sexuellement parlant, même si ça se passe bien entre nous de ce côté. Mais à un moment ou à un autre, nous serons frustrés, toi de ne pas oser faire des choses que tu as envie de faire et moi de savoir que tu te prives à cause de moi.
Je ne sais que dire, son raisonnement se tient et sans doute que dans l’absolu, elle n’a pas tort.
— Peut-être que si j’avais eu une plus grande expérience quand on s’est rencontré, je t’aurais suivi dans tes délires, mais là je ne m’en sens pas capable. Je tiens à toi mais il est préférable qu’on arrête maintenant plutôt que de s’obstiner à continuer dans une voie qui pourrait s’avérer être une impasse. C’est déjà dur aujourd’hui, pour toi comme pour moi, mais ce sera bien pire si on laisse le temps passer et nos sentiments se renforcer encore plus.
Je reste toujours silencieux, je sens l’émotion commencer à me submerger et mes yeux se baigner de larmes, j’ai beaucoup de mal à les empêcher de couler et à rester stoïque.
— En tout cas, je voulais vraiment te remercier pour tout ce qu’on a vécu et tout ce que tu m’as apporté. Grâce à toi, je sens que j’ai passé une étape, j’ai repris confiance en moi et en ma capacité à aborder une relation avec un mec, j’en ai plus peur maintenant, et c’est grâce à toi. Quant au côté sexuel, tu m’as aussi beaucoup appris, et c’est rien de le dire, tu m’as fait mieux connaître mon corps, tu m’as fait ressentir des sensations extraordinaires que je ne connaissais pas et je m’en souviendrais toute ma vie. Je ne sais pas quand est-ce que je rencontrerai d’autres mecs, mais une chose est certaine, quand ça arrivera, ça sera à toi que je les comparerai.
Marion retire sa capuche et tourne son visage vers moi. Je tourne ma tête légèrement vers elle pour la regarder du coin de l’œil car si je plonge mon regard dans le sien, je ne pourrais pas retenir le torrent de larmes sur le point de déborder.
— T’es un mec super Florian, merci pour tout ce que tu m’as apporté. J’espère qu’on gardera le contact car tu resteras toujours important pour moi. Il faut que j’y aille.
Marion vient déposer un baiser sur ma joue avant de remettre sa capuche et de repartir en direction du salon. Je peux l’entendre se mettre à sangloter alors qu’elle est à quelques mètres de moi. Je suis assis sur ce banc, ce même banc où notre histoire a – en partie – commencé, où l’on s’est embrassé et enlacé, où l’on a rigolé, et voilà que c’est ici aussi qu’elle se termine. Je ne bouge pas d’un poil, même lorsque je sens, à mon tour, de nombreuses larmes tracer leur route sur mes joues. C’est dur et j’ai mal, très mal, mais tout ça, c’est moi qui l’ai provoqué, je suis le seul fautif, à moi d’assumer mes erreurs et leurs conséquences. Je reste là à pleurer en silence durant près d’une heure, sans broncher, mais je repense alors aux mots de Shama, il ne faut pas que je me morfonde plus que de raison. Il faut que je me reprenne et que je sauve ce qui peut encore l’être, comme mon amitié avec Jenny.
Je prends mon courage à deux mains et décide de me rendre au bureau. Cette fois, je ne prends même pas la peine d’essayer d’arranger mon apparence, je suis trop malheureux et je n’arriverais pas à faire semblant. Une fois sur place, j’arpente les couloirs de manière bien plus tranquille que la dernière fois, mes collègues me saluent timidement, ne sachant pas trop sur quel pied danser après mon éclatant départ de l’autre fois. Je croise aussi Shama qui ne me salue pas, se contentant de me faire un petit sourire en me lançant un clin d’œil tout en effleurant ma main de ses doigts. Je lui rends son sourire sans pour autant m’arrêter.Me voilà devant la porte de Jenny et je souffle un grand coup avant de toquer.
« Entrez »
J’entre lentement et Jenny arrête immédiatement ce qu’elle est en train de faire. Elle ôte ses lunettes et ferme son pc portable avant de s’asseoir bien au fond de sa chaise. Elle n’a pas l’air en colère, ni gênée elle semble plutôt attendre de voir dans quel état d’esprit je suis de mon côté.
— Salut Jenny, dis-je presque en chuchotant ;— Salut Flo, me répond-elle sobrement.
Je m’assois tranquillement en face d’elle, m’attendant à ce qu’elle me dise de rester debout, ce qu’elle ne fait pas.
— Écoute Jenny, euh... Pour la dernière fois, ce que je t’ai dit, euh...— C’est pas important ça. Pour ce qu’il s’est passé, il faut que tu saches que ce n’est pas moi qui...— Je sais, c’est Typhaine, ou plutôt Bridie Walsh ;— Oh... Comment tu le sais ?— C’est le nom qu’elle a donné au salon et c’est la dernière personne que Marion a vue avant de partir précipitamment, et vu la description physique que m’en a faite Denise, je n’avais plus beaucoup de doutes, et encore moins quand j’ai vu son profil Facebook avec ce nom ;— Typhaine Bridie Susan Walsh, énumère Jenny, Je l’ai pourri au téléphone cette salope, mais c’est rien à côté de ce qui l’attend quand je l’aurais en face de moi !— Non Jenny, laisse, c’est bon ;— Non c’est pas bon, cette pétasse est allée tout balancer alors que je lui ai fait promettre de ne rien dire !— Ça ne sert à rien Jenny, tu sais très bien qu’elle s’en foutra complètement ;— Mais elle va quand même pas s’en tirer comme ça !!— Pour l’instant, si.
Jenny soupire vivement.
— Si tu t’en prends à elle, potentiellement, ça pourrait éclabousser ton frère, ta nièce et même tes parents, et ils n’y sont pour rien dans tout ça. Tu vas pas risquer de foutre le bordel dans toute ta famille pour ça ;— Mais c’est grave ce qu’elle a fait Florian !!— Je dis pas le contraire, mais pour autant, c’est inutile d’en rajouter. Maintenant, j’ai plutôt besoin de tourner la page plutôt que de m’entêter ;— Tu as parlé à Marion ?— Oui, à l’instant ;— Et alors ?
Je la regarde en faisant un signe négatif de la tête. Jenny baisse les yeux et là, pour le coup, elle a l’air bel et bien confuse.
— Je suis vraiment désolé, tout ça arrive par ma faute, j’aurais jamais dû te donner ce gage à faire ;— Non Jenny, rien n’est de ta faute, ni même celle de Typhaine. Le seul fautif, c’est moi, c’est moi seul qui ai pris la décision d’accepter ce gage, moi seul qui en ai parlé à Marion et qui ai cherché l’escorte. La vérité c’est que... J’ai aimé ton gage, aussi débile soit-il, il m’a excité et j’ai pris beaucoup de plaisir à l’exécuter. Marion n’a pas tort quand elle dit que sexuellement, même si ça se passait bien entre nous, on a une vision différente des choses, trop différente pour elle...
Nous restons silencieux quelques secondes.
— Je suppose donc que tu as vu Denise, me demande-t-elle ;— Oui ! Répondis-je en souriant et en soupirant ;— Elle m’a passé un sacré savon. Ça fait un moment que je la connais et je l’ai jamais vu aussi en colère ;— Je te rassure, j’ai eu mon compte aussi. C’est gentil de ta part que d’être allée parler à Marion ;— Ouais... Désolé que ça n’ait servi à rien ;— Je pense que c’est une bonne chose qu’elle ait eu ta version, ça lui a dû lui servir à elle, c’est le principal.
Nouveau silence où de mon côté, je suis perdu dans mes pensées alors que Jenny, elle, est encore gênée.
— Pas de démission à me donner ? Me dit-elle ;— Hum... Non, désolé mais j’ai pas eu le temps de la faire, j’ai été assez pris durant ces deux derniers jours ;— Tant mieux, ça m’évitera de la déchirer.
Je lui souris et elle fait de même avant de rajouter :
— Écoute Florian, si tu veux prendre quelques jours histoire de digérer tout ça tranquillement, tu peux ;— C’est gentil mais non, ça ira, la dernière chose dont j’ai besoin, c’est de rester sans rien faire, d’autant plus que je dois avoir pas mal de boulot en retard ;— Et bien pas tant que ça, Shama a pris ton relais et a fait tout ce qu’elle pouvait faire en plus de son propre travail ;— Ah... Eh bien j’imagine que je vais devoir aller la remercier alors ;— À toi de voir. Elle est super sympa en tout cas, je dois avouer que je savais pas trop quoi faire pour essayer d’arranger les choses et c’est elle qui m’a soufflé l’idée d’aller parler à Marion ;— Oui, elle est de bon conseil, elle est venue me voir chez moi aussi pour me remuer un peu ;— Ça m’étonne pas d’elle.
Je souris à Jenny avant de me lever.
— Allez, je vais aller bosser un peu. Euh... Je suis désolé pour tout ce que je t’ai balancé l’autre jour, j’en pensais pas un traître mot ;— Je sais, t’inquiète pas Flo. On aura qu’à dire que ça rattrape tout ce que moi je t’ai dit quand on était chez mes parents ;— Vu comme ça... Mais faudrait pas que ça devienne une habitude en tout cas ;— D’accord avec toi ! On va faire en sorte, OK ?— Promis. Merci en tout cas Jenny ;— C’est moi qui te remercie, et... Désolé pour Marion et toi, vraiment.
Je lui lance un nouveau sourire avant de sortir de son bureau. Je vais ensuite dans celui de Shama.
— Salut Shama, il paraît que je t’en dois une pour avoir fait mon boulot pendant mon absence ;— Eh oui, j’aime quand un homme m’est redevable ! Dit-elle en se levant et en venant vers moi, Tu as parlé à Marion ?
Je hoche la tête et elle comprend très bien, en voyant mon visage, que les choses ne se sont pas passées comme je l’aurais voulu. Shama me prend alors dans ses bras, je suis un peu étonné sur le coup car je ne m’y attendais pas, et je l’enlace à mon tour. Son étreinte me fait du bien et je sens de nouveau l’émotion sur le point de me submerger, mais je m’efforce de garder tout ça pour moi, j’aurais bien le temps de chialer quand je serais seul.
— Je suis désolé Florian, me dit-elle en chuchotant ;— Merci Shama, merci pour tout ce que tu as fait ;— De rien mon beau. En tout cas, ça fait plaisir de te revoir ici, me dit-elle en s’écartant de moi et en retournant vers sa chaise. Surtout que ce qui est cool, c’est que maintenant tu m’en dois une comme tu dis !!— Euh, ouais, sois sympa par contre, j’en ai assez soupé des gages !!— Ahahah, t’inquiète pas va, si je dois te demander de sauter quelqu’un, ça sera pas une escorte, sois en sûr !! me dit-elle en m’envoyant un clin d’œil.
Je lui rends son œillade avant d’aller à mon bureau.
Voilà, je rentre maintenant dans une période de « deuil sentimental ». Ça fait très longtemps que je n’en avais pas vécu et je le crains car je sais comment je suis dans ces moments-là, et je ne m’aime pas quand ça m’arrive. Je me raccroche au fait qu’entouré comme je le suis aujourd’hui, j’espère que ça se passera plus en douceur.
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