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La libération des Ben Salem

Chapitre 1

Présentation

Erotique
Tout était prêt. Fatima et sa fille Nisrine n’avaient pas ménagé leurs efforts. Toutes les petites gâteries dont Rachid raffolait étaient disposées sur la table du salon. Il y avait les éternelles cornes de gazelles, une assiette de kaâk parfumés à l’eau d’oranger, des makrout dégoulinant de miel, une assiette de baghrir avec à ses côtés, un pot de confiture de figue dont il raffolait tant. La sinya pour le thé à la menthe était seule encore restée dans la cuisine. Il ne manquait plus qu’à rajouter l’eau chaude au sucre et à la menthe pour que tout soit prêt.
Fatima attendait ce jour depuis si longtemps. Son fils lui manquait tant. Lui et elle avaient toujours été tellement fusionnels au point qu’on avait eu peur qu’il finisse comme ces fils à maman qui ne pouvaient rien faire sans demander la permission à leur mère. Dieu merci, cela n’avait pas été le cas, et Rachid, dès l’adolescence, avait pris son indépendance. Il était son unique fils et comme souvent dans les familles marocaines, le premier enfant mâle était ce qu’il y avait de plus précieux aux yeux de leurs mamans. Fatima en femme intelligente avait néanmoins vite compris que certains mâles ne pouvaient être attachés, et avait accepté de le laisser prendre son envol loin du cocon familial. Encore une fois, elle avait pris sur elle, pleurant des nuits entières l’absence de son bébé sans jamais ne rien montrer aux autres. Un sacrifice de plus sur le chemin de la réussite du fils tant aimé.
Rachid venait de passer les quatre dernières années aux Etats-Unis. Etudiant modèle, il avait pu obtenir une bourse pour rejoindre le précieux MIT. La Mecque des ingénieurs. Il avait gardé le contact avec sa famille ici à Bruxelles via WhatsApp et les réseaux sociaux, mais rien ne pouvait remplacer le fait de se retrouver physiquement avec ses proches, de pouvoir les toucher, les serrer dans ses bras. Ses parents et sa grande sœur lui manquaient terriblement et ce manque était réciproque.
Nisrine la grande sœur était presque aussi anxieuse que sa mère de retrouver son petit frère. A 22 ans, elle n’avait qu’un an de plus que lui. Elle s’était mariée jeune, comme sa mère d’ailleurs avant elle, il y avait maintenant près de trois ans, et Rachid n’avait pu faire le déplacement, le mariage tombant pour lui pendant la période d’examens. Si la cérémonie et la fête se passèrent bien, ni Nisrine ni sa mère ne profitèrent pleinement de l’évènement, triste qu’ils ne soient pas au complet pour un tel jour.
Mais tout ça était maintenant du passé !Rachid était de retour, et définitivement. Il le leur avait promis. Des amis du MIT et lui avaient lancé une solution de transfert de fonds sécurisé de banque à banque qui commençait à bien marcher aux States, et Rachid voulait attaquer le marché européen. Quelle meilleure place que Bruxelles, cœur de l’Europe, pour se lancer ?
Aujourd’hui était un jour de réjouissance pour la famille Ben Salem. La seule ombre au tableau était le patriarche de la famille, le père de Rachid. Ses relations avec lui avaient toujours été difficiles. Sa mère essayant difficilement d’éviter les conflits, elle n’y était pas toujours arrivée, et quand Rachid partit pour ses études, ils ne se dirent même pas au revoir. Son père n’avait rien fait de sa vie à part traîner dans les cafés avec ses potes et brûler les quelques euros que la sécurité sociale lui versait au titre de ses indemnités d’invalide. Il avait de sérieux problèmes au dos, disait-il. Problèmes qui ne l’empêchaient pas de tenir des heures sur une chaise dans les petits tripots où lui et ses potes tapaient la carte jusqu’à tard dans la nuit. Il buvait aussi. Il disait que ça l’aidait à supporter la douleur, mais personne n’était dupe. C’était plutôt sa façon d’oublier ses échecs et d’affronter sa vérité en face.
Fatima avait pris le relais. Elle s’occupait de l’intendance de la maison avec sa fille qui logeait chez elle, elle et son mari. Ce dernier lui versait en échange un petit loyer et cet argent, en plus de ce que lui envoyait Rachid, lui permettait d’assurer les dépenses du foyer. Ils avaient acheté une petite maison il y a longtemps, durant les quelques années où son mari avait pu conserver un job décent à l’usine.
Fatima avait passé la matinée à nettoyer et rafraîchir l’ancienne chambre de son fils adoré. Elle avait fait les poussières, ouvert grand les fenêtres en cette belle journée d’avril. Avait préparé quelques essuies propres et posé sur son oreiller une fleur cueillie de leur jardin. Sa chambre était à côté de celle de ses parents au premier étage. Au bout du couloir se trouvait une salle de bain spacieuse. Mais depuis le départ de Rachid, elle n’était pratiquement pas utilisée. Ses parents avaient en son temps transformé leur chambre à coucher en suite parentale qui disposait de sa propre salle d’eau et leur permettait d’avoir un peu d’intimité au moment où leurs enfants avaient atteint l’âge de comprendre ce qui pouvait se passer dans une chambre parentale.
Nisrine et son mari avaient leurs appartements au sous-sol, une petite chambre à coucher, une tout aussi petite cuisine auxquelles s’ajoutait une salle de bain y avait aménagées. Nisrine passait néanmoins la plus grande partie de son temps dans le salon au rez-de-chaussée avec le reste de la famille, laissant son mari à l’étage du dessous, s’adonner à sa passion pour les jeux en ligne.
Rachid les avait appelés de l’aéroport dès qu’il avait récupéré son bagage. Il était sur le point de prendre un taxi et serait normalement, les avait-il avertis, à la maison dans moins d’une petite demi-heure. Fatima ne tenait plus. Elle venait d’avoir 40 ans, mais elle était tellement nerveuse qu’on aurait dit une jeune fille attendant de rencontrer son prétendant pour la première fois. Elle avait mis sa plus belle gandoura. La pourpre avec les broderies dorées qu’elle n’avait portée qu’une fois, il y a quelques années pour le mariage d’une de ses nièces. Elle lui avait coûté une fortune, mais rien n’était trop beau pour son fils.
Comme elle avait pris quelques kilos depuis, elle avait eu peur que le vêtement brodé ne lui aille plus, et il fallut toute la psychologie de Nisrine pour la convaincre qu’elle était parfaite pour elle, la ceinture large qu’elle portait à la taille accentuant délicieusement ses formes sans rendre le tout vulgaire.
Elle qui ne se maquillait jamais, avait cédé au conseil de sa fille et avait mis un peu d’anticernes et une touche rouge à lèvres carmin sur les lèvres de sa bouche. Rien d’extravagant, mais elle voulait plaire à son fils qui lui avait tant manqué et que rien n’entache leurs retrouvailles.

Fatima venait de déposer la synia de thé à la menthe sur la table du salon quand la sonnette de l’entrée retentit. Elle eut l’impression que son cœur avait manqué un battement. Elle se précipita vers la porte et y arriva la première. Elle l’ouvrit et sentit ses jambes trembler. Il était là devant lui. Il avait encore grandi, elle dut lever la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux. Son regard commençait à s’embuer, elle se jeta dans ses bras avant que l’émotion ne la submerge et le serra si fort qu’il manqua de cracher le chewing-gum qu’il avait en bouche. Rachid lâcha son sac et à son tour enlaça sa mère avant de l’embrasser plusieurs fois sur la tête. Fatima avait enfoui son visage dans la poitrine de son bébé. Elle leva finalement de nouveau la tête, pleurant de joie, et se mit à l’embrasser sur la joue :
— Mon fils, tu es rentré, mon fils, mon fils...
Nisrine qui les avait rejoints sur le pas de la porte dut intervenir :
— Yemma, laisse-le rentrer, calme-toi, tu ne le laisses même pas respirer le pauvre !
Fatima qui reprenait ses esprits se décida à le lâcher. Elle se mit à rougir, peu habituée à se donner en spectacle de la sorte. Les joues de son fils étaient couvertes de traces rouges et elle ne savait plus où se mettre. Elle voulut les lui essuyer du revers de sa main comme une maman le ferait à un petit enfant, quand Rachid la lui attrapa, la porta à ses lèvres pour l’embrasser et enfin, trouva l’occasion d’en placer une :
— Tu m’as manqué Yemma, rentrons, tu pourras me serrer dans tes bras autant que tu veux quand on sera à l’intérieur.
Rachid pénétra enfin la demeure familiale, la main de sa mère dans la sienne. Il jeta son sac dans un coin du salon et attrapa sa grande sœur par la taille, il la serra très fort, lui disant aussi combien elle lui avait manqué. Nisrine, elle aussi ne pouvait retenir ses larmes. Si elle n’était pas aussi émotive que sa mère, elle était elle aussi très sensible.
— Où est ton père ? demanda Rachid à sa sœur aînée.— Il est au café, tu le connais, quand il est là-bas, c’est comme s’il était dans un autre monde, il a sûrement oublié que tu rentrais aujourd’hui !
Si Rachid avait été heurté par l’absence de son père, il n’en montra rien. Le paternel n’ayant jamais été très famille. Cela n’avait apparemment pas changé.
— Venez mes enfants, le thé va refroidir ! appela Fatima après avoir rempli le dernier verre.
Tout le monde s’installa donc sur les seddari. Rachid sauta sur un makrout sous le regard attendri de sa mère :
— Alors Yemma quoi de neuf ? Toujours la même routine ?— Oui mon fils, rien de neuf, toujours la même chose... ménage, cuisine et les courses...— Et ton mari, toujours pareil ? Ses copains et son fauteuil ? — Qu’est-ce que tu veux que je te dise, Rachid, à son âge on ne change pas, mais ça va, on a l’habitude maintenant, c’est Dieu qui décide...— Et toi Nisrine, ton mari, ça va ? Yemma m’a dit au téléphone que c’était aussi tendu pour toi avec lui...— Ça va, les hommes tous les mêmes. Une fois qu’ils ont ce qu’ils veulent, ils se détournent et te laissent gérer les merdes.
Si les premiers mois de la vie de jeune mariée de Nisrine avec son mari s’était plutôt bien passés, leurs relations s’étaient peu à peu tendues. Mounir passant le plus clair de son temps libre sur son PC à jouer ou à chatter avec ses potes de gaming. Il était plus vieux que Nisrine et avait fêté ses 32 ans il y a peu, mais côté maturité, on aurait dit un môme de 16 ans.
Rachid eut envie de répondre à sa sœur que oui, tous les hommes étaient les mêmes, mais que tout ce qui avait une bite entre les cuisses n’était pas forcément un homme, mais il se retint, ce n’était ni le moment ni le lieu pour cela. Il était rentré en Belgique avec la ferme intention de prendre soin des siens et cela n’incluait ni son père ni son beau-frère qui avait suffisamment profité des femmes que Dieu avait, dans son infinie bonté, placées sous leur protection. Ils avaient néanmoins délaissé leur devoir et Rachid leur en voulait terriblement. Il ne pouvait rien faire de son appartement dans le Massachusetts. Il allait rapidement remédier à cela maintenant qu’il était à Bruxelles.
Il continuait à savourer les petits délices que sa mère lui avait préparé avant de leur dire :
— Vous m’avez tellement manqué, vous êtes mes deux reines, je sais que vous en avez bavé ces derniers temps, mais je suis revenu m’occuper de vous, vous verrez, les choses vont changer pour le mieux. Après la pluie le beau temps, vous verrez.
Il enfonça le dernier morceau de corne de gazelle dans sa bouche avant d’attraper sa mère et sa sœur par leur taille et de les tirer avec force vers lui. Elles se blottirent contre lui, elles ne savaient pas trop ce qu’il avait en tête et n’y attachèrent pas trop d’importance, ce qui comptait c’était qu’il était revenu et qu’il serait à leur côté dorénavant.
Le trio resta assis là jusqu’à ce que toutes les assiettes soient vides et la dernière goutte de thé à la menthe bue. Rachid leur raconta ses aventures aux Etats-Unis, Nisrine et sa mère lui racontèrent la monotonie de la vie de femmes au foyer en Belgique. Ils ne virent pas le temps passer. Vers 19h, Fatima à contrecœur se força à se lever et abandonner ses deux enfants pour aller préparer le repas du soir. Rachid aimait les tagines que sa mère préparait, surtout les tagines de poissons, et c’était ce que Fatima allait préparer. Elle voulait absolument que cette journée de retrouvailles se passe comme dans un rêve.
Une fois seul avec sa sœur, Rachid se tourna vers elle, l’air grave :
— Comment ça va entre eux, à chaque fois que je l’avais en ligne ces derniers temps, Yemma semblait triste et l’esprit ailleurs... et quand je lui demande comment ça va avec ton père, elle est évasive.— Ça ne va pas fort. Papa est encore plus absent qu’avant ton départ. Il se lève vers midi et râle si Yemma a pas préparé son petit-déjeuner. Ensuite il part rejoindre ses potes au café et en général ne rentre que tard le soir. Et là, quand il a gagné ça va, mais quand il a perdu, il est encore plus désagréable que d’habitude et passe ses nerfs sur notre mère. Il l’insulte pour un oui ou pour un non. Il la traite comme sa bonniche.
Nisrine s’était elle aussi retournée vers son frère et parlait à voix basse pour que sa mère à la cuisine ne l’entende pas. Elle voyait le regard plein de colère que son frère lui jetait et se demanda si elle n’aurait pas mieux fait de se taire.
— Continue Nisrine, lui lança Rachid. Son visage était devenu froid au point qu’elle n’eut d’autre choix que de continuer de parler.— La nuit, je les entends parfois se disputer, je ne crois pas qu’il la frappe, mais il ne doit pas en être loin. Il est même arrivé plusieurs fois qu’il la jette dehors de leur chambre à coucher et elle passe la nuit éveillée dans ta chambre en pleurant. Je la rejoins quand je l’entends, mais tu la connais, elle n’aime pas s’apitoyer sur son sort. — Merci de m’avoir tout raconté princesse, je vais monter prendre une douche et ranger mes affaires. Va aider ta mère. Je descends dès que je suis prêt.
Nisrine avait beau être l’aînée, le charisme de son frère avait depuis toujours pris l’ascendant sur elle et elle partit rejoindre sa mère comme son petit frère le lui avait demandé sans un instant discuter la manière dont l’ordre lui avait été donné. Rachid avait toujours été bienveillant envers elle. Et quand il ordonnait quelque chose, c’était toujours pour son bien.
Le repas fut délicieux. Mounir les avait rejoints. C’était la première fois que Rachid et lui se rencontraient. Il n’avait pas l’air méchant. Un peu niais peut-être, Fatima l’avait bien décrit à son fils : un ado dans un corps d’adulte. Ses principales préoccupations étaient de savoir quels étaient les jeux préférés de Rachid et s’il était préférable de les acheter ici ou de l’autre côté de l’Atlantique.
Quand ils se levèrent de table, le mari de Fatima n’était toujours pas rentré. Rachid décida d’aller se coucher sans l’attendre, le décalage horaire commençant à faire son effet. Il embrassa sa mère sur le front et monta rejoindre sa chambre. Il s’endormit quasiment immédiatement.
Il fut réveillé vers minuit par le bruit violent d’une porte que l’on venait de claquer. Cela venait de la chambre d’à côté. Son père était apparemment rentré. Il avait apparemment bu, Rachid n’arrivait en effet pas à déchiffrer tout ce qu’il éructait. Rentré il y a quelques minutes, il n’avait pas apprécié de ne trouver qu’une marmite pratiquement vide en guise de repas. Fatima avait beau lui dire que son fils était rentré aujourd’hui après quatre années d’absence, il n’en avait rien à faire :
— C’est moi l’homme de la maison, c’est moi qui dois bien manger espèce de salope !
Rachid entendit sa mère crier et se précipita hors de son lit. Ayant pris l’habitude de dormir nu, il enfila le caleçon posé sur la commode et retrouva en moins de trois secondes dans la chambre de ses parents.Son père tenait le poignet de sa mère dans une main et de l’autre menaçait de la gifler. Il était ivre, un filet de bave coulait au coin de sa bouche. Rachid bondit au travers de la pièce et l’attrapa par le cou. L’effet de surprise le fit lâcher le bras de Fatima.Rachid le plaqua contre le mur, la main toujours serrée autour de son cou. De l’autre, il frappa du poing juste à côté de la tête de l’homme qui un jour lui avait, parait-il, donné la vie :
— Regarde-toi espèce d’ivrogne. Lever la main sur une femme, la pire des bassesses pour un homme qui se respecte. Regarde-toi ! Tu devrais avoir honte de toi !
La terreur avait envahi l’esprit du vieil homme. La personne qui se tenait en face de lui et qui lui serrait la gorge si fort qu’il en avait du mal à respirer était son propre fils. Il voulait crier, mais il n’y arrivait pas, il était tétanisé.
— Je sais tout ce que tu lui as fait pendant mon absence. Je te le ferai payer un jour, ne t’inquiète pas. Et si un jour tu t’avises de l’insulter ou de lui manquer de respect en ma présence, je te jure que tu le regretteras, est-ce compris ?
Son père ne répondit pas, il avait enregistré les menaces qu’on venait de lui faire, mais son cerveau, sous l’effet de l’alcool et de la peur, n‘arrivait pas à traiter ces informations. Rachid était prêt à frapper de nouveau. La tension dans la chambre était à couper au couteau. Fatima le sentit et se précipita. Elle attrapa le bras que son fils venait de lever et se blottit contre son dos :
— Rachid, non, il n’en vaut pas la peine. Ne le frappe pas, je t’en supplie.
Il reprit ses esprits et finit par lâcher prise. Elle avait réussi à calmer son fils comme seule une mère peut le faire. Son père tomba par terre, tentant de reprendre son souffle, le regard perdu.
— Yemma, ce soir tu ne passeras pas la nuit dans cette chambre. Il l’a salie par sa présence. Va dormir dans mon lit. Tu n’as plus rien à craindre de lui. Tu es sous ma protection dorénavant.
La peur sur le visage de Fatima avait laissé la place au soulagement. Son fils était rentré, et dès la première nuit à la maison, il l’avait protégé d’une énième dispute, d’une énième nuit de pleurs et de douleurs. « Merci mon Dieu de m’avoir rendu mon fils » pensait-elle. Elle le prit par la main et lui dit :
— Viens, laisse-le.
Rachid la suivit jusque dans sa chambre. Fatima s’assit sur le lit et soudain, ce fut comme si un barrage au fond d’elle venait de s’effondrer. Elle se mit à pleurer toutes les larmes de son corps.Rachid vint s’asseoir auprès d’elle et la serra dans ses bras :
— Ne pleure plus Yemma, c’est fini. Tu verras, je vais prendre soin de toi. Arrête. Je suis là maintenant.
Fatima mit du temps à se calmer.
— Je vais te chercher un verre d’eau et ensuite il faudra qu’on parle...
Elle l’entendit descendre les escaliers et pendant un instant, redouta que son mari en profite pour venir la harceler de nouveau.Il n’en fit rien et quelques instants plus tard, ce fut son fils qui franchit de nouveau la porte avant de la fermer à clé un grand verre d’eau à la main.Sa mère était encore assise à la même place. Il prit le temps de la regarder. Elle avait un regard mélancolique, usé par le désespoir que lui infligeait sa vie de couple. Elle semblait tellement fatiguée. Elle portait une longue robe de chambre qui lui tombait jusqu’au mollet. Le tissu était semi-transparent par endroit. Son soutien-gorge était en partie visible ainsi que sa culotte. Rien de vraiment sexy. Le soutif avait subi les affres du temps et ne soutenait plus grand-chose. Quant à la culotte, on aurait dit une de ces culottes que portaient les grand-mères au siècle dernier. Ses cheveux étaient attachés en arrière. Il ne put s’empêcher de la trouver belle malgré les épreuves qu’elle venait de vivre.
Rachid chassa ces réflexions de son esprit et tendit le verre d’eau à sa mère :
— Nisrine était en bas. Elle tremblait la pauvre, je lui ai dit de pas s’en faire et que je m’occupais de toi.— Merci mon fils. Je suis désolée que tu aies assisté à ça le jour de ton retour.— Ce n’est pas ta faute Yemma. Cesse d’être désolée pour tout et n’importe quoi. La faute est celle de ce type qui croit être ton mari.— Qui croit ? C’est mon mari. Il ne faut pas lui en vouloir, le pauv...
Rachid la coupa :
— Le pauvre rien du tout. Un homme est censé prendre soin de sa femelle et de ses petits. Il n’a fait ni l’un ni l’autre. Il t’a laissée gérer les tâches qui sont siennes. Pour moi, ce n’est pas un homme.
Fatima voulut répondre, mais s’avisa. Rachid avait de nouveau ce regard dur et froid. Elle réfléchit à ce qu’il venait de dire et se dit qu’il n’avait pas tort... Les droits et les devoirs dans un couple... sa mère les lui avait rappelés peu avant sa nuit de noces. Elle avait le devoir d’arriver vierge dans le lit conjugal. Il avait le devoir de la combler dans ce même lit. Il avait le droit d’exiger qu’elle s’occupe de son foyer et de lui. Elle avait le droit à ce qu’il la protège et veille à satisfaire ses besoins. Mon Dieu qu’on était loin de la théorie.
Son esprit s’apaisait petit à petit et elle prenait enfin conscience de son environnement. Elle était dans la chambre de son fils. Assise sur son lit, dans sa robe de chambre. Sa pudeur aurait dû la faire réagir, on ne se montre pas dans cette tenue devant son fils, mais là, elle n’en éprouvait pas le besoin. La pudeur, c’est pour les étrangers. Pas pour ce qui était sorti d’elle.
Il s’était porté à son secours. Vouloir se montrer pudique à ce moment semblait à ce moment particulier si incongru. Il était assis à ses côtés, en simple slip et ne semblait pas plus gêné qu’elle. Elle le regardait et le trouvait beau. C’est le mot qui lui vint à l’esprit. Il était musclé et dégageait quelque chose qui le sublimait, elle ne savait mettre un mot sur cette chose, elle ne pouvait que le ressentir. Il ressemblait à ces statues grecques qu’on voit parfois à la télé, majestueuses. Elle était fière qu’il soit son fils. Si elle n’avait pu réussir son mariage, elle avait néanmoins donné au monde un enfant digne d’envie. Elle en était certaine.
— Yemma, allonge-toi dans le lit et essaie de dormir, moi je vais m’allonger par terre. Je ne te laisserai pas seule ici cette nuit avec l’autre dans la chambre d’à côté.— Non je ne peux pas, c’est ton lit, mon fils. Laisse-moi, je vais dormir sur le fauteuil en bas.— Hors de question. Tu dormiras ici cette nuit. Le sujet est clos.
De nouveau Fatima, n’osa pas contredire son fils et lui fit un sourire tendre en guise de réponse.Elle s’allongea dans le lit et se décala sur le côté.
— OK mon fils, je veux bien dormir ici à condition que tu dormes aussi dans ce lit, si on se serre, il y a de la place pour deux.
Elle s’attendait presque à ce qu’il refuse, mais il n’en fit rien. Il s’allongea à côté d’elle et pendant un moment, le silence les enveloppa, tous deux, allongés sur le dos, perdus dans leurs pensées.
— Rachid, tu dors ?— Non Yemma.— Merci.— Ne me remercie pas, tu es ma mère et c’est mon rôle de te protéger.
Elle prit sa main dans la sienne sous la couverture et la serra.
— Je ne sais pas ce qui a mal tourné dans mon mariage, je ne sais pas ce que j’ai mal fait.— Tu n’as rien fait de mal Yemma, ton couple était condamné dès le début.— Pourquoi tu dis ça ? Seul Dieu sait ce qu’il y a dans le cœur des hommes.— Dieu n’a rien à voir dans tout ça Yemma, ou alors il a tout à voir. Dieu a créé les êtres humains et il leur a permis d’évoluer. Notre race devant devenir meilleure de génération en génération. C’est là que ton mariage a foiré.— Je ne comprends pas Rachid.— Pour que notre race s’améliore, il faut que l’on sélectionne les meilleurs gènes de génération en génération. Or dans notre culture, ce n’est pas comme ça qu’on fait maintenant. Vos parents vous trouvent un mari qu’ils estiment potable et vous l’épousez. Le problème c’est que les parents chez nous aiment vous marier avec des mecs mous. Qui ne causeront pas de problème. Des mâles bêtas. Ils ont peur des mâles alpha, des dominants, parce qu’ils ne peuvent pas être contrôlés. Or génétiquement c’est eux qui font progresser la race humaine. Et dans le couple, ce sont les mâles alpha qui savent protéger leurs femelles et combler leurs besoins. Tu sais, on apprend beaucoup sur les hommes en regardant les animaux.— Tu penses que mon mariage est un échec parce que ton père est un mâle bêta ? C’est ça ? Et que c’est pour ça que mes parents me l’ont choisi ?— Je ne le pense pas, j’en suis sûr.
Fatima resta pensive.
— Yemma, t’as connu d’autres hommes avant lui ? Physiquement ?
Fatima faillit avaler sa salive de travers.
— Quoi ? répondit-elle, pensant n’avoir pas bien compris la question.— Avant ton mari, tu t’es fait baiser par un autre homme ?
Fatima lâcha la main de son fils, pétrifiée par la question que son fils venait de lui poser. Rachid, sentant la réaction de sa mère :
— Yemma, nous sommes deux adultes. Ne joue pas ce jeu avec moi. Je te pose une question simple, je veux une réponse simple. Je ne suis pas ton mari. Quand je parle, j’entends qu’on m’entende ! Tout ce que tu me dis restera entre nous, si tu ne me fais pas confiance alors je n’ai rien à faire dans cette maison. D’autres hommes t’ont baisée ? Oui ou non ?
Fatima se sentit envahie par la peur. Son fils qui venait de la sauver de son propre mari lui ordonnait de répondre à une question à laquelle nulle mère ne s’est jamais préparée à répondre. Il continuait à regarder vers le plafond, mais elle sentait le poids de son attente sur elle. Elle avait envie de disparaître dans un trou, mais ce luxe ne lui était pas offert. La seule chose qu’elle pouvait faire, c’était se soumettre. Jamais elle n’aurait la force ou la volonté de lui tenir tête. Ne venait-il pas de la menacer de partir si elle ne répondait pas ? Et là, en un instant, ils passèrent tous deux dans une autre dimension.
— Non, durant ma vie, je n’ai partagé le lit que de ton père.— Alors comment pouvais-tu savoir que c’était le bon ?
Fatima ne savait pas quoi répondre.
— Et là ces derniers temps, il te baise souvent ?
Fatima mit un peu de temps avant de répondre. La honte lui paralysait encore la mâchoire.
— Non, on ne le fait pas souvent.— Tu veux dire jamais ?— Je me rappelle plus de la dernière fois.
Chaque réponse qu’elle donnait lui semblait plus facile à prononcer. Elle reprit finalement la main dans la sienne. Elle avait besoin de rester liée à lui. Physiquement autant que mentalement. Les secrets d’une vie finissent par vous ensevelir, se dit-elle. Partager ses douleurs est une forme de libération et Fatima commençait juste à le comprendre.
— Ça te manque Yemma ?— Le sexe ? Oui parfois, mais je n’ai pas le choix. Je prends sur moi.— Je suis désolé pour toi, tu ne devrais pas endurer tout ça, le sexe fait partie de tes droits sur ton mari. Quand t’as envie, tu fais comment alors pour te calmer ?— Je prends une douche et en général ça passe... des amies m’ont conseillé de jouer avec des légumes, mais j’ai toujours eu trop peur d’essayer. Et puis comment pourrais-je ensuite les cuisiner pour les autres une fois ressortis de mon... trou.
Fatima avait prononcé la dernière phrase en souriant. Parler de ces sujets avec son fils tout d’un coup ne la choquait plus autant. C’est fou comme on peut se libérer de ses chaînes mentales rapidement, se disait-elle.
— Tu sais, Yemma, tu peux t’acheter pour pas cher des vibro ou des godes qui sont tellement bien faits, qu’une fois dans ta chatte, tu ne saurais pas faire la différence avec une vraie queue.
Fatima ne répondit pas... pas ou plus à cause du vocabulaire que son fils employait, mais plutôt parce qu’elle n’aurait jamais pu acheter ces choses, même si elle en avait eu envie... Elle qui ne sortait jamais sans son voile sur la tête, s’imaginer à la caisse d’un magasin, elle, la musulmane pratiquante, avec un de ces trucs en main...
— Parlant de bite, ton mari, il en a une grosse ?— Tu me demandes de te décrire le zeb de ton père c’est ça ? répondit-elle d’un ton espiègle...— Oui c’est ça, ajouta Rachid, qui ne se laissait pas déstabiliser.— Je ne sais pas comparer parce que je n’ai connu que lui, mais je dirai que ça va, il est normal par rapport à ce que me disent mes amies. Quand il est... ou plutôt quand il était bien dur, je le sentais bien. Je dirai 12 ou 13 centimètres et la grosseur, environ comme ça. Montrant de la main un cercle d’environ quatre centimètres de diamètre.
Rachid ne fit pas de remarques même si ces mesures lui semblaient bien faibles pour un homme adulte. Il devait avoir atteint ces mensurations à l’âge de 12 ans, se rappelait-il...
— Il te l’a mise derrière ? Je veux dire dans ton cul ?
Fatima voulut demander à son fils pourquoi tout d’un coup ses activités sexuelles l’intéressaient autant, mais elle n’en fit rien... cette discussion l’émoustillait et elle était trop fatiguée psychologiquement pour résister à la tentation de lui répondre.
— Une fois au début du mariage, il a essayé. Mais ça n’a pas marché. Mon trou voulait pas s’ouvrir parce que j’étais trop stressée et lui me faisait trop mal malgré toute l’huile d’olive qu’il m’avait versée entre les fesses.
Fatima se mit à rire, se rappelant la scène. Ils avaient dû jeter les draps au lit le lendemain tellement ils étaient irrécupérables. Même le matelas a pué l’olive pendant des mois. Ca leur avait coûté tellement cher, qu’ils n’avaient plus jamais essayé la sodomie depuis.
— Tu vois, tu n’es pour rien dans ce mariage foireux. Tu t’es montrée disponible pour satisfaire ses besoins à chaque fois, mais lui ne satisfait plus les tiens. Ce mariage est quasiment mort et tu ne pourras pas le sauver même si tu le voulais.
Fatima se tourna sur le côté pour faire face à son fils. Lui était toujours allongé sur le dos. L’exiguïté du lit faisait qu’ils étaient quasiment l’un contre l’autre.
— Je peux dormir dans tes bras ? J’ai besoin de dormir dans les bras d’un homme qui tient à moi cette nuit si tu veux bien.
Rachid ne dit rien, il passa son bras sous la tête de sa mère et elle vint se blottir contre lui, la tête sur son épaule et la main droite sur son torse. Son parfum masculin lui remplissait les narines de ses effluves. Il respirait la force et après toutes ces années, cette nuit, elle se sentait enfin protégée. Fatima s’endormit dans cette position quelques minutes plus tard, tentant d’ignorer la moiteur de son entrecuisse. Rachid sentait le souffle de sa mère sur son cou et ses seins écrasés contre son flanc. Il savait qu’il l’avait émoustillée, l’un des tétons de sa mère était dur comme une balle de pistolet et tentait de lui percer un trou entre les côtes. Il n’entreprit rien de déplacé. Elle n’était pas prête. Seule une femme libérée pouvait être digne son intérêt. Il était temps pour lui aussi de trouver le sommeil, demain sera une longue journée.
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