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Lioubov à l'Abbaye de Ker Ozen

Chapitre 2

Divers
Aux premiers tintements de la cloche annonçant l’Angélus du soir, le Père Igor se rendit donc au milieu du cloître pour y subir sa première crucifixion. Plusieurs moines étaient présents pour assister à cet événement, et bien évidemment ceux qui avaient mis au point le programme destiné à vérifier si le comte de Feule – devenu Père Igor pour la circonstance – était bien un être mystérieux capable de se transformer en loup selon les dires de dame Border Line.

Sur une injonction du Père Fide, le Père Igor dut, à nouveau, retirer sa robe et se retrouva entièrement nu devant les moines qui suivaient avec émotion ce rituel. Cette situation l’humiliait profondément, d’autant que certains laissaient poindre un sourire ironique en regardant intensément son sexe totalement imberbe.

Après qu’il se fut couché sur la croix de bois mal équarrie, le Père Mutant aidé du Père Malien se chargèrent de lui lier fermement les membres à l’aide de solides cordes de chanvre aux montants de la croix.

Si ce n’étaient quelques échardes qui lui piquaient les fesses et le dos, la position du Père Igor n’était pas vraiment inconfortable. Par contre, il ignorait encore que cette croix devait être mise en position verticale. Il le comprit rapidement lorsqu’une sorte de treuil commença à la redresser dans un sinistre cliquetis. Cette délicate manœuvre était minutieusement supervisée par le Père Pandiculère, sous le regard très intéressé du Père Iscop.

Lorsque la croix fut enfin en place, le Père Hoquet grimpa sur le Père Choir afin de s’assurer de la bonne tenue et de resserrer, s’il en eût été besoin, le liens du crucifié. Les moines se retirèrent ensuite en silence, laissant seul le condamné méditer sur son sort.

Il n’en menait pas large, ainsi exposé nu sur sa croix ; le poids de son corps lui étirait les bras et, peu à peu, cela devenait douloureux jusqu’à lui ankyloser les membres. Il essayait de se concentrer pour résister aux pulsions animales, qui immanquablement lui rappelaient qu’il pouvait se transformer. Dans la nuit noire, il tentait de chasser de ses pensées les formules magiques qui lui venaient à l’esprit et finit par s’endormir quelques instants, mais il se réveilla en sursaut en sentant une présence, un léger bruissement. L’avait-on touché pendant son sommeil ? Il ne pouvait le dire, mais il avait le bas-ventre noué en raison d’une douloureuse érection qu’il ne pouvait soulager manuellement.

Les cloches annoncèrent les mâtines ; c’était sans doute le Père Sonne qui, en passant, l’avait réveillé. Du haut de sa croix, il vit passer le cortège des moines éclairé par des torches ; ils se rendaient à l’église pour cette prière matinale. Il n’y avait plus cet étouffant silence, car lui parvenait le son des prières monastiques ; cela le rassurait un peu après les affres de la nuit.

À la fin de cet office, il entendit le chœur des moines entonner son traditionnel chant d’allégresse ; et lorsque ceux-ci reprirent à l’unisson « Alléluia ! Allez, loup y a ! Alléluia ! » il ne put s’empêcher de remplacer ces paroles bénies par celles qui lui venaient à l’esprit : « Quelles couilles il a ! Ah, quelles couilles il a ! Quelles couilles il a ! », se demandant, par la même occasion, si les membres de cette congrégation rendaient un hommage appuyé à ses attributs virils.

L’Angélus du matin mit fin à ses élucubrations nocturnes et, selon le rituel inverse de la veille, la croix fut remise en position horizontale et l’on détacha un Père Igor dans la brume complètement hagard, tout ankylosé et qui avait bien du mal à se tenir debout. Heureusement, le Père Mie l’aida à enfiler sa robe de bure et le conduisit jusqu’au fournil de l’abbaye où il put dormir pendant quelques heures sur des sacs de farine et récupérer de cette nuit éprouvante.


Lorsqu’il s’éveilla, il put s’alimenter car le Père Fusion lui avait préparé un solide plateau-repas. Il dévora, sans se faire prier, le gros morceau de fromage, accompagné de quelques verres de bon vin, puis il engloutit avidement plusieurs pâtes de fruit, faites sur place par les moines avec les fruits de leur verger. Repu, d’humeur joyeuse, c’est un Père Igor gai qui se remit à l’ouvrage, pétrissant et caressant avec amour les miches de ses petits bâtards.

Petit à petit, le Père Igor s’adaptait à cette nouvelle vie, loin de la ville, seulement rythmée par les cloches de l’abbaye, passant ses journées dans le fournil de la boulangerie et attendant toujours avec quelque appréhension le fatidique moment de sa crucifixion quotidienne qui se déroulait toujours selon le même cérémonial.

Parfois, les moines n’étaient pas toujours d’accord entre eux. Certains pensaient, en voyant de troublantes manifestations comportementales et des traces sur le corps du Père Igor apparaître au fur et à mesure que la lune croissait dans le ciel, que sa transformation en loup était proche. Aussi tinrent-ils chapitre pour savoir quelle serait la meilleure solution pour faire face à cette situation

Ainsi, le Père Hilenlademeur redoutait une catastrophe si l’on ne prenait pas des mesures plus radicales, d’autant que lors de la nuit précédant l’équinoxe de mars, le crucifié avait réussi, avec les griffes qui avaient poussé au bout de ses orteils, à cisailler les liens de ses jambes. Il disait que cette année, avec une pleine lune coïncidant avec le solstice d’été, cela risquerait bien d’être terrible.

Le Père Hiost, plutôt expéditif, proposa tout simplement de lui briser les os pour éviter tout problème. Évidemment le Père Plex, Supérieur du couvent, refusa cette solution extrême.

Le Père Nau, qui invoquait souvent Saint Raphaël et Saint Zanno, proposa de l’enivrer afin qu’il ne puisse se transformer, mais sa proposition fut également rejetée.

D’autres moines prétendaient qu’il était tout simplement habité par le démon ; pour preuve, lorsque pendant ces étranges manifestations lorsqu’on lui jetait de l’eau bénite, le Père Igor hurlait comme si on l’arrosait avec de l’eau bouillante.

Le Père Forateur se proposa pour lui enfoncer dans le fondement un goupillon trempé dans l’eau bénite afin de voir si cela pouvait le ramener à un état plus calme. Cette proposition fut également refusée par le Père Plex, qui tenait d’abord à en référer au juge Pierheim.

Le Père Cil, botaniste de l’abbaye et grand expert en plantes médicinales, voulait accélérer le processus de transformation. Il lui fit boire notamment une décoction de plantes à base de sarriette et de gingembre. Hélas, le résultat ne fut guère à la hauteur de ses espérances car cela ne provoqua chez le Père Igor qu’une monstrueuse et permanente érection.

Ce soir-là, lorsque, gêné, le Père Igor retira sa robe de bure avant d’être attaché sur la croix, les moines présents éclatèrent de rire à la vue du mandrin fièrement érigé. Ce qui fit dire à un jeune moine d’origine espagnole :

— Le Père Igor, c’est aussi le Père y Gourdin !
(à suivre)
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