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Live and let die

Chapitre 7

Au fond du trou

Travesti / Trans
Franck rentra à Paris. Les premières réponses à ses CV arrivèrent enfin. Les entretiens se passèrent bien et la lettre de recommandation que lui avait envoyée Elizabeth lui permit de marquer de très bons points. Ses contacts étaient donc de bons augures pour la suite. Franck commençait à voir l’avenir avec optimisme. Les deuxièmes entretiens s’enchaînèrent rapidement et quatre entreprises désiraient ardemment s’offrir ses services. Le printemps amenait les beaux jours, ce qui ajoutait du baume au cœur du jeune homme. La mésaventure barcelonaise s’estompait.
L’euphorie ne dura qu’un temps. Les promesses d’entretien s’évanouirent. Franck s’en inquiéta et après quelques jours, osa appeler les employeurs. A chaque fois, c’était la même réponse polie : « on a préféré un autre candidat ». Et si les rappels d’entretien disparurent, il n’eut pas de nouveaux non plus. Son inquiétude se mua en angoisse puis, au fil des jours silencieux, en panique.
D’autant plus que son indemnité chômage inférieure à son salaire fondait à vue d’œil. La solution serait de changer d’appartement. Mais sans emploi pérenne, c’était mission impossible.
L’été approchait, et avec lui, les congés, synonymes de ralentissement de l’activité et par conséquent, des recrutements. Cela ne présageait rien de bon. Il refusa la proposition de ses parents de partir en vacances avec eux, prétextant beaucoup de travail pendant que sa chef serait en congés. Il espérait que sa situation s’arrangerait avant de devoir leur avouer qu’il n’avait plus de travail du tout. Eux qui étaient si fiers de lui, de son travail important à Paris, ne comprendraient pas pourquoi il avait lâché une situation aussi idyllique. Enfin, du moins vu de province.
— Franck ? Bonjour. C’est Elisabeth. — B... Bonjour, bégaya le jeune homme surpris par cet appel. — Tu es libre ce midi ? — Euh, oui. Pourquoi ? — Rejoins-moi à midi, à la brasserie devant le bureau. J’ai des choses à te dire. A tout à l’heure.
Et elle raccrocha.
Franck n’était pas surpris de la brièveté de l’appel. Elizabeth n’avait pas changé. Par contre, son angoisse monta d’un cran avec ce rendez-vous. Le ton de son ex-patronne n’était pas des plus guillerets.
C’est avec une boule au ventre qu’il se rendit au rendez-vous. La brasserie était leur cantine. Il y déjeunait avec Elizabeth, souvent rapidement, tout en continuant de travailler à côté de leurs assiettes. Franck l’aperçut de loin, installée à une table en terrasse devant un demi de bière.
— Bonjour Elizabeth. — Bonjour Franck, répondit-elle en se levant pour lui faire la bise. Comment tu vas ?
— Bof ... Comment ça se passe au bureau ? demanda-t-il pour changer de conversation. — Comme d’hab’. On est très occupé. L’assistante qui te remplace n’a pas ton talent, même si elle fait beaucoup d’effort.
Franck fut gêné par le compliment. Soudain, il regretta d’être parti.
— Comment se passe ta recherche de travail ?— Ben ... Comment dire ? Jusqu’à il y a un mois, tout allait bien. J’avais passé plusieurs entretiens. Parfois trois dans certaines boîtes. Puis tout d’un coup, plus rien. Quand j’ai appelé, on m’a juste dit qu’ils avaient préféré quelqu’un d’autre.
Et depuis calme plat, vide absolu. On dirait que mon CV est parti à la poubelle. Elizabeth ne répondit pas et vida son verre.
— Tu crois aux probabilités ?
Franck fit une moue d’incompréhension
— D’après toi, il y a combien de chances pour qu’un recruteur connaisse quelqu’un dans une des sociétés dans laquelle on est intervenu ?
Franck blêmit. La question d’Elizabeth contenait toutes les réponses.
— Je vois que tu as compris. Ton CV est parti à la poubelle. Tu es blacklisté parce que quelqu’un connaissait quelqu’un à la BCI et ce quelqu’un a dit qu’il n’avait jamais entendu parler de Franck Feràn. Du coup, l’info s’est répandue comme une traînée de poudre comme quoi ton CV était bidon. — Et merde ! Merde ! Merde ! Qu’est-ce que je vais devenir ?
Cette fois, c’était fini et bien fini. Franck n’avait plus aucun avenir.
— Samedi soir, tu viens à la maison. On parlera de ton avenir. Tu te rappelles quand tu es parti ? Je t’ai dit qu’on te reprendrait au bout d’un an si tu n’avais rien trouvé. Mais sous certaines conditions. — Oui, je me rappelle, répondit Franck, morose. — Si tu es prêt à faire des sacrifices, alors je te promets que ton avenir est tout tracé. Samedi, dix-neuf heures. Je t’envoie mon adresse par SMS.
Elizabeth se leva et coinça un billet de dix euros sous le verre.
— A samedi, dit-elle, laissant Franck totalement abattu.
Les trois jours qui suivirent furent une véritable torture pour Franck. Les révélations d’Elizabeth étaient pires que si le ciel lui était tombé sur la tête. Il avait à peine passé les vingt-cinq que sa vie était déjà finie. Il se voyait mal suivre l’exemple de son frère qui pointait régulièrement à Pole Emploi. Et si cela ne posait aucun problème de conscience à son frère, pour lui, c’était inconcevable. La honte totale. Un échec.
Franck prit le RER jusqu’au Vésinet et après une petite vingtaine de minutes de marche, il arriva chez Elizabeth. La maison ancienne était immense, presque un château. Franck se demanda aussitôt combien elle pouvait coûter. La suite des zéros dans son estimation lui donna le vertige. Il sonna, le portail s’ouvrit. Plusieurs voitures étaient garées dans la cour. Il reconnut celle de Mélody, une Twingo Sport. Elizabeth l’attendait en haut du perron, toujours aussi élégante.
— Bonsoir Elizabeth.— Bonsoir Franck, répondit-elle en se penchant pour lui faire la bise. Entre.
Elle le précéda jusqu’au salon, immense, grand comme deux fois son appartement. Les personnes présentent se levèrent. Mélody, tout aussi élégante qu’Elizabeth s’approcha pour lui faire la bise.
— Heureuse de te revoir, dit-elle. — Je te présente Stephen, mon mari, dit Elizabeth. Et François de Montendre, notre PDG. — On n’a pas eu beaucoup d’occasions de se rencontrer, dit François en lui tendant la main. Mais j’ai beaucoup entendu parler de toi. En bien. Beaucoup de bien. — Enchanté de faire ta connaissance, dit Stephen. Enfin, je peux mettre un visage sur un nom. Si tu savais le nombre de fois où Liz M’a soulé lorsqu’elle parlait de toi. Qu’est-ce que tu bois ? — Heu ... je ne sais pas. Du vin blanc, dit Franck en regardant les bouteilles posées sur la table basse.
Il s’installa sur un canapé. Le hasard, ou une coïncidence provoquée, voulut qu’il le partageât avec Mélody. Elle portait une jupe droite et un t-shirt largement décolleté sur sa poitrine menue. Ses jambes étaient recouvertes de nylon. Des collants, car il ne remarqua aucune marque sur le tissu de la jupe.
La discussion reprit là où elle en était restée à son arrivée. Franck détailla Stephen, le mari d’Elizabeth, grand et élancé, les cheveux roux et la barbe impeccablement taillée. Il dégageait un charisme qui ne laissa pas Franck indifférent. Cela lui faisait bizarre de les voir. Elizabeth était un trans. Donc un homme à la base. Donc, théoriquement, Elizabeth et lui formaient un couple homosexuel. Cette constatation lui donna le tournis. Et le vin blanc n’arrangeait pas les choses. D’autant plus qu’Elizabeth était collée très amoureusement à son mari qui ne se gênait pas pour la peloter plus ou moins discrètement.
Stephen se leva et invita les convives à passer à table. Le repas était excellent, digne d’un grand chef. Franck apprit que c’était Stephen qui avait cuisiné. Sa deuxième passion. Et possiblement une piste de reconversion s’il devait arrêter son métier de conseiller fiscal. Franck resta silencieux, ne répondant que laconiquement aux questions qu’on lui posait.
Ils revinrent au salon pour le café et le digestif, dont Franck s’abstint.
— Franck, annonça Elizabeth. Si on est là ce soir, ce n’est pas seulement pour manger. Comme je te le disais l’autre jour, on peut te reprendre à certaines conditions.— Tout à fait, continua François. Je vais ouvrir un département Fusions et Acquisitions. Elizabeth en prendra la direction. Et du coup, on a besoin de quelqu’un pour la remplacer. Toi. — Mais je n’ai pas les compétences ... — C’est vrai, coupa François. Toi, tu ne les as pas. Mais Anna, oui.
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