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Louise - 1944

Chapitre 1

Ils arrivent

Hétéro
Molly est irlandaise. Rousse comme il n’est pas permis !J’aime égarer mes doigts dans ses longs cheveux qui lui descendent jusque dans le bas du dos, surtout quand mes mains plaquent sa nuque tout contre moi, lorsque son menton caresse mes testicules alors qu’elle me laisse jouir dans sa bouche.Elle est généreuse aussi, très généreuse. Comme l’est sa poitrine plantureuse aux tétons ardents que j’adore avoir entre les lèvres. Oui, c’est peut-être elle qui a inspiré Jeanne Rynhart lorsqu’elle a conçu la statue de Molly Malone. Jamais rassasiée, Molly en demande beaucoup, mais elle en donne aussi pas mal ! Et en ce moment, c’est tout ce dont j’ai besoin, pour oublier l’horreur de tout ce qui va suivre. Oui, je veux, j’ai besoin de dormir, besoin de ce dernier repos. Je voudrais tomber de fatigue, et pourquoi pas dans ses bras, pour tout oublier, pour ne plus penser à ce qui nous attend. Car demain, si le temps est propice, nous allons faire, mes compagnons et moi, un voyage un peu spécial, à bord d’un navire qui l’est tout autant.Oui, car demain nous allons débarquer sur une plage de France, de cette belle France dont nous parlons tant depuis de longs mois, de cette France que nous pensons connaître sans même jamais en avoir touché le sol, de cette France que nous sommes venus libérer.
Dans l’aube du petit matin, les falaises d’Utah Beach se dessinent dans la grisaille. Le contour est encore vague et les bunkers que l’on sait cachés sur le rivage ne se distinguent pas encore. Comme d’ailleurs nous-mêmes n’apparaissons heureusement pas à leurs occupants. Tout est calme encore et les seuls bruits que l’on peut entendre sont ceux des flots fendus par l’étrave de notre navire et le sourd ronronnement de l’hélice qui inexorablement, à chaque tour, nous rapproche de cette terre qu’il va nous falloir reconquérir. Quelques plaisanteries circulent dans les rangs, auxquelles répondent des rires étouffés. Mais la plupart de mes compagnons sont muets, que ce soit de stress ou de concentration.Certains, pour occuper leurs mains, pour les empêcher de trembler jouent avec le cricket qui, plus tard, sera censé signaler leur présence.Mais déjà les chars DD amphibies à fond plat sont là et il nous faut embarquer dans ces nouveaux navires. Les ordres nets et précis claquent dans le silence du petit matin et une à une les sections de la 4e division gagnent leur place. Les falaises se rapprochent. Ce ne sont plus de petits obstacles, mais des murs qui nous semblent infranchissables.Infranchissables d’autant plus que maintenant notre présence est connue, et c’est sous le bruit des mitrailleuses que, de l’eau à mi-cuisses, nous franchissons les derniers mètres qui nous séparent de la plage. Le ciel se déchaîne, l’enfer est là, mais il nous faut courir, nous mettre à l’abri sous le feu de l’ennemi, profiter de chaque obstacle pour un peu s’abriter avant de repartir en courant après un court répit. Fort heureusement, les bombardements nocturnes ont fait leur effet et la défense ennemie a du mal à s’organiser.Courir sur la plage, atteindre la côte, faire taire deux ou trois nids de mitrailleuses qui nous empêchent de progresser...
Et puis soudain, je me sens seul, séparé de ma section, je ne vois plus aucun de mes compagnons. Peut-être me suis-je avancé trop avant, trop vite. Je sais qu’il me faut gagner Sainte-Mère-Église, que c’est là que la section doit se reformer. Mais je ne peux m’orienter, ici tout se ressemble, des marais, des prés et des haies, les quelques chemins sont défoncés, les panneaux indicateurs arrachés, à terre, n’indiquent plus aucune direction. Je m’avance encore, je vais bien finir par trouver une indication, trouver une présence humaine. Amie, de préférence !Sous un pommier en fleurs, une vache aux yeux cerclés de noir me regarde. C’est la seule à être restée debout, au milieu d’un troupeau qui paisiblement rumine. Je repense soudain à mes parents, à mon ranch dans le Wyoming, à nos grands troupeaux de bovins. Comme c’est loin tout cela maintenant !Plus loin, des bâtiments, une étable au toit défoncé, un peu plus loin un autre toit, qui tient encore celui-là, et puis une cheminée qui fume... il doit y avoir quelqu’un. Je m’approche encore. Bientôt, un homme franchit le seuil de la porte. Il me voit, et aussitôt lève les bras en voyant mon fusil qui est pointé vers lui. Tout en le baissant, de l’autre main je lui désigne la partie de mon vêtement où s’étale la bannière étoilée, avec en dessous écrit US ARMY.
- Me... Américain... you, don’t be afraid... pas peur...
Il baisse les bras et s’approche de moi, main tendue. Et larmes aux yeux.
- Enfin... enfin... vous êtes là... c’est... c’est pas possible ! tout cela sera donc bientôt terminé.
Mélangeant les quelques mots que je connais de sa langue, avec des mots bien de chez moi, je lui demande mon chemin pour rejoindre mon point de ralliement, la ville de Sainte-Mer Église.
- Là-bas, là-bas...
Et il tend sa main vers le sud-est.Mais je comprends aussi qu’il me dit de le suivre, de venir boire quelque chose. C’est vrai que j’ai la gorge sèche, et je sais qu’il ne reste plus grand-chose au fond de ma gourde. Alors je le suis. Boire un peu quelque chose de frais ne me fera c’est vrai pas de mal. Derrière lui, j’entre dans la grande pièce au plafond bas. Dans la cheminée, sur un feu de bois une marmite laisse exhaler une bonne odeur de choux et de pomme de terre. Une femme est debout près d’un évier, lavant une casserole.
- Marie... c’est un Américain... ils sont là, ils ont débarqué, nous sommes sauvés ! Vite, va nous chercher une bouteille de cidre.
Des pas dans l’escalier, apparaît une jeune fille.
- Louise... c’est un Américain... la guerre va prendre fin... sors 4 verres, que nous trinquions à la liberté bientôt retrouvée !
La femme revient avec à la main une bouteille dégoulinante d’eau bien fraîche, Louise a posé quatre verres sur la table et l’homme les remplit. Il m’en tend un puis soulève le sien, bientôt imité par sa femme et sa fille.
- Aux Américains, et à la paix, à la fin de toute cette boucherie.
D’un seul trait, nous finissons nos verres qu’il s’empresse de remplir de nouveau.
- Cidre... new... nouveau for me... Good... bon, très bon !
De mon paquetage, je sors deux paquets de Lucky Strike que je lui tends, mais il secoue la tête...
- Non... non, merci, pas fumer.
- Vous... garder un... remember... souvenir !
Mais je sors aussi des barres chocolatées, des chewing-gums que je tends à Louise.J’ai aussi des bas, des bas en nylon... mais Louise me semble trop jeune encore pour les porter, quant à sa mère, je n’ose pas les lui offrir. Alors ils restent dans mon sac.
Louise s’approche de moi.
- Sanque iou
Je la regarde mieux. Elle doit avoir dans les 16 ans je pense, une jeune poitrine qui commence à pointer sous sa blouse. Un sourire radieux découvre des dents bien blanches, elle est blonde comme les blés en été et ses yeux d’un gris bleuté me semblent pleins d’envie de vivre et de mordre dans la vie à pleines dents.Je souris et pose mes mains sur ses épaules.
- No... non... look...
De mon index, je lui désigne mes lèvres...
- look, Louise.
... et j’articule bien...
- Thank you !
Elle répète après moi...
- Thanke you.
— Yes... yes... oui... better, but repeat again... look...
... je décompose bien...
- Thank you.
Et Louise répète parfaitement après moi, sous les rires de ses parents et les miens. Emportée par notre entrain, elle s’esclaffe aussi, et puis elle répète plusieurs fois « thank you, thank you ». Elle est vraiment charmante et je grave dans ma mémoire le portrait de cette enfant, premier visage rayonnant de ce pays que je suis venu libérer.
- Vous êtes... beautiful... jolie, très jolie, Louise.

Et, me tournant vers ses parents :
- Vous, permettre...
Je dépose un doux baiser sur le front de cette ravissante adolescente qui rougit en baissant ses beaux yeux.
En juillet, la 2e DB débarque également à Utah-Beach. Ma section se joint à elle dans sa reconquête vers la capitale. Et bientôt c’est Paris. Mais la guerre n’est pas terminée, il faut partir vers l’Est, Strasbourg, les Ardennes... Presque une année encore avant que l’on ne dépose les armes, et que je rentre aux States.
J’ai maintenant terminé ma période sous les drapeaux. Marqué par cette guerre, par toute cette boucherie à laquelle j’ai participé, le retour à une vie normale est vraiment difficile. Heureusement, j’ai la chance d’avoir des parents aisés, qui sont parmi les plus grands éleveurs de bétail du pays, et je peux prendre mon temps avant de travailler. Pour l’instant, je ne pense qu’à m’amuser, en espérant oublier au plus vite toutes les souffrances que j’ai vues, tous ces moments tragiques que j’ai vécus.Une seule chose pour le moment me tient à cœur : une folle envie d’apprendre le français, cette langue que je trouve très belle et très riche et qui a résonné à mes oreilles durant de longs mois. Une langue que bientôt je maîtrise parfaitement, et les quelques Françaises connues dans mon pays tombent sous le charme de mon langage parfait accompagné d’un accent qui les fait se pâmer.Faire l’amour à une -à des- françaises, rien de tel pour se perfectionner dans leur langue ! Mon insouciance me pousse à conquérir toutes ces femmes qui viennent pour une raison ou une autre visiter mon pays, qui viennent voir ces valeureux G. I. qui les ont libérées et qui mettent un point d’honneur à les satisfaire jusqu’au bout.
Je délaisse les Américaines, pourtant au départ plus délurées. Pour une raison ignorée, je ne veux dans mon lit que des femmes françaises. Pour mieux me souvenir sans doute de ce pays sur lequel j’ai été un des premiers à poser le pied en libérateur.Mes succès sont nombreux. Il est vrai aussi que je suis bien bâti, un corps d’athlète que j’entretiens régulièrement, des yeux que mes conquêtes comparent à ceux de Robert Redford, un sourire dévastateur, des envies de débauche et de vie facile. Et puis, il faut dire que l’argent de papa, cela aide aussi, beaucoup.Chaque soir une nouvelle conquête entre dans ma couche, et avec elle je découvre tous les plaisirs cachés et interdits, la baise n’a plus de limites, les jeux coquins se succèdent, il m’arrive d’avoir deux, voire trois conquêtes en même temps, des femmes libérées qui me pompent avec entrain, qui aiment et qui demandent que mon plaisir s’étale sur leurs seins, sur leur visage. Des femmes prises parfois sauvagement dans une levrette effrénée, des femmes qui hurlent leur plaisir et qui en redemandent toujours, des femmes avides de sexe qui se vautrent avec moi dans la débauche de leur corps.
Et moi je suis comblé, je suis satisfait. Je sais bien que cela ne pourra pas durer, qu’un jour il faudra que je me ressaisisse, que je passe à autre chose. Mais pour le moment je ne peux pas. Je suis dans une quête éternelle... de je ne sais exactement quoi !Quête du plaisir ? Oui, sans doute. Mais le plaisir, je l’ai trouvé, je le trouve toujours. Mais avec à chaque fois l’impression qu’il me manque quelque chose. Quelque chose que, peut-être, la prochaine étreinte m’apportera... Mais non, cette étreinte ne me satisfait pas encore pleinement, alors encore, encore une, encore...Mais le cœur lui reste sec.
Je finis par réagir un peu, quand même, et à la belle saison, j’aide mes parents et les cow-boys du ranch à ramener vers Denver les troupeaux de bêtes qu’ils mènent à la vente. Et là, je me sens libre, libre de galoper sur le dos d’un vigoureux mustang, je me sens libre et ivre de liberté. Pourtant, dans la nuit, les cauchemars reviennent, je suis toujours sur cette plage où le bruit et la peur règnent en maîtres.Parfois, ce n’est pas cette plage normande que je revois, mais mon arrivée chez les parents de Louise, Louise qui sort les verres du buffet, et j’ai encore dans la tête l’intonation de son « sanque iou ».Quand je me réveille après avoir rêvé d’elle, j’ai toujours une très puissante érection. Pourtant, ce ne peut être cette gamine qui me met dans cet état ! Quel âge a-t-elle ? Quinze ans, seize au maximum... mais l’érection est bien là, et cette érection me trouble énormément, et plus elle me trouble plus elle augmente !
C’est ainsi qu’en cette fin du mois de mai, je suis sur la route, convoyant un immense troupeau de bêtes à cornes. J’ai grand besoin de ce dérivatif, de cette vie « à la dure », car fin mai, début juin, c’est, chaque année depuis ma démobilisation, une époque que j’ai du mal à supporter, quelques jours qui me mettent en général mal à l’aise, mal dans ma peau. Alors que nous convoyons les bêtes, le contremaître s’est aperçu qu’il manquait quelques têtes de bétail et avec un autre « boy » il me demande de les rechercher et de reformer le troupeau. Elles ne peuvent être loin, mais les retrouver est difficile car le terrain est semé de dépressions. Elles sont peut-être toutes proches, séparées de nous par une dune de sable.
Et puis, au détour d’un rocher, je les aperçois. En train de ruminer, elles sont couchées dans l’herbe. Une seule est restée debout, sous le seul arbre de ce désert.Et là, soudain, j’ai un flash.Je me revois en Normandie, ce 6 juin 1944, je revois cette vache aux yeux cerclés de noir qui me regardait, au milieu du troupeau couché à ses pieds...Nous les rassemblons et les ramenons vers les autres, mais moi je vais trouver le contremaître et lui annonce que je pars. De toute façon, je ne suis là que pour m’occuper l’esprit, je suis là en surnombre et mon départ ne changera en rien l’organisation du convoi.Alors je tourne bride et je galope rapidement vers le ranch. Maintenant j’ai compris ce qui me mettait mal à l’aise, maintenant je sais ce qui me manque, je sais ce que je veux.
J’explique rapidement à mes parents la raison de mon retour précipité. Ils me comprennent parfaitement bien, et ne cherchent pas à me retenir.
- Oui, cela te fera sans doute beaucoup de bien, me dit ma mère. Mais ne nous oublie pas, donne-nous des nouvelles !
- Mais non maman ! Comment veux-tu que je vous oublie ! Et promis, je vous donne des nouvelles le plus souvent possible.
Un dernier regard sur les neiges éternelles des monts du Buckhorn qui tout là-bas étincellent sous le soleil et mon père m’emmène à l’aéroport.
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