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Mad

Chapitre 5

Hétéro
Chapitre 5

Ce matin, Aymeric s’est réveillé en pensant que sa journée serait tout à fait banale, tout du moins aussi banale que peuvent l’être ses journées depuis qu’il a rencontré Mad. Il pensait se lever, se préparer pour aller bosser, supporter le trajet en bus, retrouver ses collègues et servir les mêmes clients chiants habituels pour finalement rentrer chez lui, éviter Mad ou la baiser – il ne s’est pas encore décidé – et finalement se coucher, prêt à recommencer la même chanson le lendemain, encore et encore. Le destin en a cependant décidé autrement. Mais celui-ci a attendu le soir pour frapper.
C’est à la sortie du boulot, alors qu’Aymeric est crevé et n’a qu’une hâte : rentrer chez lui, qu’un événement imprévu est sur le point de se passer et de chambouler tous ses plans pour les prochains jours. Il attend, énervé, à son arrêt le bus qui retarde d’une dizaine de minutes. La face carrée du véhicule se montre enfin. Aymeric monte, et sans faire attention aux autres passagers se jette sur un fauteuil. Quelqu’un s’approche de lui. Perdu dans ses pensées, il n’est pas attentif à la première phrase qu’on lui prononce.
— Bonsoir Aymeric, insiste une voix féminine. Je peux m’asseoir ?
Il réagit soudain à cette voix qui lui est familière. Son cœur fait un bond quand il découvre le visage de son interlocutrice. Des cheveux châtain ondulés, des yeux bleus… ce visage surgit tout droit du passé. Ce visage, jamais il n’aurait pu l’oublier après les joies et les peines qui y sont liées.
— Dai… Daisy ? bredouille-t-il. Que fais-tu là ?— Je suis de retour, lui sourit-elle. Tu veux bien que je m’asseye ? Je pourrai mieux t’expliquer.— Euh oui, bien sûr.
Il ne sait pas comment réagir. Il est à la fois heureux de la voir et en même temps inquiet. C’est la seule femme qu’il ait aimée et la seule à l’avoir fait souffrir. Il avait prévu de faire sa vie avec elle mais elle l’a trompé dans son dos. Et quand il a découvert la trahison, il lui a demandé de choisir ; elle a choisi et elle est partie. Et maintenant, quoi ? Elle annonce qu’elle est de retour après tout ce temps, et elle vient discuter avec lui comme si de rien n’était !
— Tu restes longtemps à Méronze ? commence-t-il.— Je n’ai pas prévu de repartir pour le moment. J’ai emménagé dans un petit appartement vers le centre-ville. Il n’est pas très grand, mais c’est suffisant pour une seule personne.— Une seule personne ? Mais… mais, et Marc ?— C’est fini avec lui. C’était une erreur. Il m’a trompée. — Le coup de l’arroseur arrosé, un classique ! la pique-t-il.— Je suis désolée pour notre histoire, mais pour ma défense, il n’y a eu que lui et je pensais l’aimer. Lui, il me trompait dès le début, et avec plusieurs femmes. Ce n’était qu’un beau parleur, rien de plus. J’ai fait l’erreur de l’écouter. Si je pouvais revenir en arrière je le ferais. — Excuse-moi, je ne voulais pas être désagréable. Ce n’est pas évident ! — Ce n’est rien, je comprends… Écoute, je descends bientôt, donc je ne vais pas traîner. Je sais qu’on s’est quitté en mauvais termes, que tu ne me pardonneras sûrement jamais, mais j’aimerais qu’on redevienne au moins amis. Je te propose donc de se retrouver autour d’un verre, histoire de discuter. Si ça t’intéresse, n’hésite pas à m’envoyer un SMS. J’ai toujours le même numéro, mais tu l’as peut-être effacé…
— De mon téléphone oui ; pas de ma mémoire. — Dans ce cas-là, tu fais comme tu veux. Si tu veux bien me reparler, envoie-moi un message… Voilà mon arrêt. À plus tard… j’espère.
Le bus s’arrête et Daisy descend en lui envoyant un dernier sourire nerveux. Voilà son premier amour de retour, de nouveau célibataire et prête à renouer contact avec lui. Elle veut qu’ils redeviennent amis. Est-ce seulement possible ? Jamais il ne pourra la voir en amie. Elle déclenche trop d’émotions en lui. Amis, c’est peut-être ce qu’elle prétend pour ne pas le brusquer. Peut-être espère-t-elle qu’ils se remettent ensemble. Après ce qu’elle lui a fait, Aymeric se demande s’il serait capable de lui pardonner et de prendre un nouveau départ.
Le voilà arrivé chez lui. Madeline est dans la cuisine, chantonnant sa musique habituelle. Lorsque la porte se referme, elle accourt vite vers lui et l’embrasse ; Aymeric ne lui rend pas son baiser.
— Pas ce soir, Mad, j’ai besoin d’être seul, dit-il en se jetant dans son fauteuil.— Quoi ? C’est à cause de ce que j’ai fait ? Tu m’en veux encore ?— Ça n’a rien à voir avec ça. Je veux juste être un peu seul pour réfléchir.— Tu as des problèmes ? Tu veux qu’on en parle ? Je suis ta copine, je suis là pour ça.— Pour la putain de dernière fois, Mad, tu n’es pas ma copine ! Et si je veux parler de mes problèmes, ce n’est pas toi que j’irai voir. Maintenant, va-t-en s’il te plaît.
Madeline s’agenouille et commence à défaire le pantalon d’Aymeric.
— Je sais de quoi tu as besoin ; je vais le faire pour toi.— Arrête, dit-il en lui prenant les mains. Tu es cinglée ! Tu ne peux pas arranger toujours les choses de cette manière. — Mais, Amour…
Désemparée, elle l’implore du regard. Il la repousse ; elle part en larmes se réfugier dans sa chambre. Pas le courage de l’affronter plus ; il n’insiste pas. Du moment qu’elle lui offre un peu de paix, cela lui va. Après avoir mangé un morceau qu’elle lui a préparé, il va se coucher. Elle est déjà allongée dans son lit, en train de dormir.
Ses pensées dirigées vers Daisy, il a peu dormi de la nuit, se demandant s’il devait accepter ou non de la revoir. Finalement, il a décidé qu’il allait le faire. Il le regretterait sûrement s’il coupait définitivement les ponts avec elle. De plus, ça n’engage à rien pour le moment. En cours de journée, il lui envoie un SMS pour lui dire qu’il est d’accord pour aller boire un café avec elle. Il lui donne rendez-vous après son boulot. « On se retrouve où, au même endroit qu’avant ? » lui demande-t-elle. « Non, changeons. » lui répond-il en lui donnant l’adresse d’un autre café. Il faudra qu’il pense à prévenir Mad qu’il ne rentrera pas tout de suite, histoire qu’elle ne s’inquiète pas. Il le fera, mais au dernier moment, de peur qu’elle se mette à le suivre après le boulot et qu’elle gâche ces retrouvailles. Après tout le bordel qu’elle a fait pour une simple collègue, Aymeric n’a pas envie de voir de quoi elle est capable si elle apprend qu’il revoit une ex.
La journée paraît longue. Il est à la fois pressé de retrouver Daisy, mais aussi inquiet d’avoir fait une bêtise. L’heure tant attendue arrive enfin. Il se dirige sans détour vers son lieu de rendez-vous. Sans entrer dans les détails, il n’oublie pas de prévenir Mad qu’il ne rentre pas tout de suite. Ce n’est pas très loin, il peut y aller à pied. Et voilà qu’au détour d’une rue apparaît l’enseigne de L’Interlude, le café où il doit retrouver son ex. À l’intérieur, elle est déjà là. Elle lui sourit et lui fait la bise ; son cœur bondit. Elle est vêtue d’une petite robe d’été blanche à fleurs rouges qui lui donne un air charmant. Une jolie serveuse d’à peine la vingtaine, aux yeux bleus et aux longs cheveux noirs prend leur commande.
— Alors, commence Daisy, vas-y, raconte-moi tout ! Que deviens-tu ? Travailles-tu toujours au même endroit ?— Non, je suis caissier dans une grande surface toute proche. Et toi ? — J’ai trouvé un poste de secrétaire. Ça va, mon boss a l’air plutôt sympa… Et tu as quelqu’un d’autre dans ta vie ?— Oui… Enfin, non… C’est compliqué !— Ça en a l’air ! fait-elle sans réussir à cacher une pointe de déception. Tu m’en dis plus ?— Je vois en effet quelqu’un, mais ce n’est pas sérieux, tout du moins pour moi. Mais elle a tendance à un peu trop s’accrocher.— Tu n’es donc pas amoureux d’elle ?— Je ne le suis pas.
C’est sûr que par rapport à ce qu’il ressentait autrefois pour Daisy, ça n’a rien à voir. Cependant, Aymeric est obligé d’admettre qu’il s’est, quand même, beaucoup rapproché de Mad. Mais jamais il ne le dirait en face de son ancien amour. La situation est bien assez compliquée : autant ne pas embrouiller Daisy avec des détails inutiles. La serveuse leur apporte leur boisson.
Les voilà partis dans une longue discussion où chacun expose ce qui a changé dans sa vie. Daisy annonce que son père est décédé d’une crise cardiaque et que son frère s’est marié il y a peu. Aymeric se désole pour son père. Lui-même, ayant perdu ses parents, sait la douleur que c’est. Il lui parle aussi de la relation de Bruce et Clémence qui semble prometteuse, se souvient au passage qu’il faut qu’il retente de prendre des nouvelles. Ils en viennent ensuite à évoquer leurs souvenirs communs et rient de bon cœur à plusieurs anecdotes. Il retrouve rapidement leur complicité d’antan. Aymeric se rend compte à quel point elle lui avait manqué et qu’il est heureux de la revoir. Tous ses sentiments qui sommeillaient en lui se sont réveillés.
Comme il commence à être très tard, ils mettent finalement fin à leurs retrouvailles et se rejoignent à l’extérieur, prêts à se souhaiter une bonne nuit. Ils restent cependant les yeux dans les yeux sans rien dire. Visiblement, aucun des deux n’a envie de mettre fin à leurs retrouvailles. C’est Daisy qui prend l’initiative d’un rapprochement. Ses lèvres se posent sur celles d’Aymeric qui les accueille avec joie. Avec ce baiser, il replonge des années en arrière, retrouvant des sensations qu’il pensait perdues à jamais.
— Tu veux venir chez moi ? propose Daisy.— Oui.
Ils se précipitent tous deux vers le plus proche arrêt de bus. Ils passent tout le trajet à s’embrasser et à rire comme deux mômes qui découvrent les joies de l’amour. Une fois franchi le seuil de l’appartement, ils sautent l’un sur l’autre et leurs baisers deviennent plus fougueux, plus passionnés. Daisy décide de commencer la visite des lieux directement par la chambre. En quelques secondes ils sont déshabillés et allongés l’un à côté de l’autre sur le lit. Leur dernière étreinte remonte à si loin qu’ils sont tous les deux empressés de renouveler l’expérience. Ils ne prennent donc pas le temps pour des préliminaires. Aymeric n’a aucun mal à pénétrer en elle tellement elle attendait ce moment.
Ils font l’amour comme s’ils n’avaient jamais rompu. Tous deux se souviennent exactement de ce qu’aimait l’autre et reproduisent les mêmes gestes qu’autrefois. Un baiser dans le cou, un mamelon doucement mordillé, des mains qui retracent les mêmes caresses… Aymeric a repensé à tous ces moments des centaines de fois. Les revivre aujourd’hui, ressentir l’odeur de Daisy et sa chaleur irradier, entendre sa douce voix gémir sous ses assauts, tout ça est merveilleux. Comment diable a-t-il réussi à tenir si longtemps sans elle à ses côtés ? Il a l’impression de se réveiller après un long et terrible cauchemar.
Ils sont tellement excités et heureux de se retrouver que la passion les consume rapidement. Leurs sens sont en feu. Le plaisir tourbillonne en eux. Chaque coup de reins déclenche une vague déferlante qui les emmène au loin. C’est Daisy la première à se laisser emporter par l’extase. Son corps se crispe. Elle lâche un petit gémissement aigu de jouissance, la plus belle note qu’Aymeric ait jamais entendue. Et voilà qu’il jouit à son tour, capitulant devant ce bonheur retrouvé. Ils finissent allongés l’un à côté de l’autre, se regardant dans les yeux en souriant.
— Si tu savais à quel point je regrette d’être partie… J’ai vraiment été idiote. J’espère que tu me le pardonneras un jour.— Ce n’est rien, la rassure-t-il. C’est du passé maintenant. Juste, ne me refais plus jamais un coup comme ça. Je ne supporterais pas de te perdre une nouvelle fois.— Promis ! sourit-elle. Toi et moi, c’est pour toujours. Personne ne pourra plus nous séparer.
Et ils s’embrassent pour sceller ce serment. Aymeric passe toute la nuit avec elle : un seul corps-à-corps n’est pas suffisant pour fêter ces retrouvailles. Il en savoure chaque instant avec la promesse qu’il en profitera encore et encore. Personne ne pourra plus les séparer ! Cependant, Aymeric a bien conscience que Mad tentera la chose. Il va falloir qu’il mette fin à leur relation. Il craint sa réaction, mais il est obligé d’en passer par là. Il a beau s’être attaché à elle, Mad ne fait pas le poids par rapport à Daisy. Il faut juste qu’il trouve la bonne manière de lui annoncer la nouvelle.
Le lendemain matin, occupé à ranger des boîtes de conserve dans un rayon, Aymeric réfléchit encore à comment s’y prendre. Il se dit qu’il a encore toute la journée pour réfléchir, mais Mad n’en a pas décidé ainsi. La voilà qui débarque dans le magasin et qui part à sa rencontre.
— Tu n’es pas rentré cette nuit, grogne-t-elle. Où étais-tu ?— Mad ? Qu’est-ce que tu fais là ? Je suis en train de bosser, là ! Ce n’est pas le moment.— Tu étais où, bon sang ? s’énerve-t-elle.— Mad, on peut en reparler ce soir ? Promis, je t’expliquerai tout. Là, ce n’est ni le lieu ni le moment. Peux-tu partir et on se revoit ce soir ?— Dis-moi que tu m’aimes avant ! s’inquiète-t-elle, les larmes aux yeux.— Mad, nous avons déjà discuté de ça des dizaines de fois. S’il te plaît, il faut que tu partes. Si mon chef te voit, il risque de ne pas apprécier.
Elle accepte malgré tout de partir, mais de mauvaise grâce. Aymeric s’inquiète. Se débarrasser d’elle risque d’être plus compliqué qu’il ne l’imaginait. Il va bien falloir, pourtant. Il finit sa tâche, part frapper à la porte du bureau de son chef toujours occupé par le remplaçant qui lui dit d’entrer. Lorsqu’Aymeric ouvre la porte, une odeur d’herbe lui monte au nez.
— Chef, j’ai un problème. Serait-il possible de prendre mon après-midi pour régler ça ?— Quoi ? Ce n’est pas grave au moins ? demande-t-il, à moitié défoncé.— Non, ça peut aller, mais ça doit être réglé rapidement.— Bon, OK, ça marche.
Cool ! En même temps, Aymeric prend rarement de journées et il est un bon élément de l’équipe ; le chef peut bien lui accorder ça. Il utilise maintenant la 3G de son smartphone pour trouver le numéro d’un serrurier qu’il compose.
— Oui, bonjour. J’aurais besoin de changer la serrure de ma porte d’entrée ; serait-il possible que cela soit fait cet après-midi ?— Oui, bien sûr, lui répond une voix masculine. C’est à quelle adresse ?
Le rendez-vous est passé en milieu d’après-midi. La serrure est remplacée rapidement. Aymeric récupère deux nouveaux jeux de clés. Il sait déjà qu’il va en offrir un à Daisy. Il compte bien lui proposer d’emménager ici, ce qu’elle devrait très probablement accepter. Au moins maintenant il est sûr que Mad ne s’introduira plus sans sa permission chez lui. Il n’a plus qu’à attendre qu’elle arrive. C’est deux heures plus tard qu’il entend une clé s’introduire dans son verrou, mais cette clé reste inefficace. Aymeric ouvre la porte à Madeline.
— Oh, tu es déjà rentré, Amour ? s’étonne-t-elle.— Oui, j’ai pu partir un peu plus tôt du boulot.— Ma clé ne fonctionnait pas ; comment ça se fait ?— J’ai fait changer la serrure.— Quoi ? Mais pourquoi ?— Madeline, veux-tu t’asseoir s’il te plaît ? Nous devons parler.
L’angoisse se lit dans les yeux de Madeline. Elle sent la chose venir mais refuse de l’accepter.
— Madeline, se lance-t-il, je t’ai prévenue dès le début qu’il ne fallait pas s’attendre à une relation sérieuse avec moi. J’ai toujours été clair avec toi à ce sujet, même si tu ne voulais pas l’entendre. Tu es une femme belle, dévouée et loyale ; je jure que j’ai beaucoup apprécié les moments que nous avons passés ensemble, mais aujourd’hui je veux y mettre fin. — Mais voyons, Amour, ne dis pas n’importe quoi. Pourquoi voudrais-tu mettre fin à notre amour ? Nous avons…— Madeline, la coupe-t-il, je n’ai jamais été amoureux de toi. Encore là-dessus j’ai toujours été honnête. La vérité, c’est que j’en aime une autre. Mon ex est revenue, et elle est prête à reprendre notre histoire là où elle s’était arrêtée.— Ton ex ? Mais, mais… Si c’est ton ex, alors c’est du passé, non ?
Aymeric commence alors à expliquer toute l’histoire de sa relation avec Daisy, du début jusqu’à la douloureuse séparation. Il compte bien faire comprendre à Madeline à quel point cette femme compte à ses yeux, qu’il n’a jamais aimée qu’elle et qu’il n’en aimera jamais d’autre.
— Pourquoi ? pleure Madeline. Pourquoi tu veux d’une fille qui t’a fait tant de mal ? Moi, j’ai toujours été là pour toi ! J’ai toujours pris soin de toi ! Je ne t’ai jamais été infidèle ! J’ai fait tout ce que tu voulais ! Je me suis entièrement donnée. C’est moi que tu dois aimer. Je t’en prie, Amour, ouvre les yeux ! Ne te laisse pas avoir par cette garce : elle t’a fait mal, elle recommencera. — Il n’y a pas à discuter ; c’est elle que j’aime, un point c’est tout. Et je suis prêt à courir ce risque. — Non, non, non ! Ce n’est pas vrai…
En larmes, elle se jette à genoux devant Aymeric et tente d’ouvrir son pantalon. Comme il avait anticipé cette réaction, il l’évite.
— Pitié, Amour, laisse-moi te montrer à quel point je t’aime… Laisse-moi te sucer ou baise-moi, comme tu veux. Profite de mon corps encore et encore ! Je te l’offre entièrement, il est à toi. Je ferai tout ce que tu veux, je te le promets.— La seule chose que je veux, c’est que tu partes. C’est fini ! déclare Aymeric d’un ton sec.
Les larmes de Madeline semblent s’arrêter de couler. Elle l’observe sans rien dire. Commence-t-elle enfin à réaliser qu’il n’y a aucun avenir avec lui ? Finalement, elle se relève et se dirige vers la porte de l’appartement. Aymeric se sent soudain soulagé ; il pense en être pour de bon débarrassé, mais au dernier moment elle se retourne et, avec un regard noir, lui annonce :
— Non. D’une manière ou d’une autre, entre nous deux, ça ne sera jamais fini. Tu finiras par ouvrir les yeux, Amour.
Elle jette maintenant un coup d’œil sur la porte et ajoute :
— Et si tu t’imagines que c’est en changeant les serrures que tu vas me garder loin de toi, c’est que tu n’as toujours pas compris de quoi je suis capable !
Aymeric frisonne tandis qu’elle quitte les lieux.
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