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Maître

Chapitre 10

SM / Fétichisme
                                                                          Chapitre 17 

Rain :
J’ai besoin d’air. Je dévale les escaliers quatre à quatre, je dois quitter cet endroit. Je traverse le rez de chaussé au pas de course, je bouscule les autres au passage. 
— Rain ? Hurle quelqu’un. 
Je ne m’arrête pas. Je traverse le tunnel et remonte à la surface. Le bruit des bars alentour, des voitures et l’odeur de la ville veulent dire que je suis sortie. J’essaie de reprendre mon souffle, mes mains sont posées sur mes cuisses, j’essaie de m’apaiser, je sens la crise d’angoisse s’installer. J’inspire, je bloque cinq secondes et expire lentement, j’essaie de faire le vide dans ma tête comme on m’a appris en clinique. Une main attrape mon épaule, je sursaute et cris. J’attrape le bras de Camsten et élance ma main pour le frapper, je me débats.  
— Rain ! C’est moi !
Je réalise que ce n’est pas Camsten, c’est Charles, je le lâche, je recule de quelques pas, j’ai l’impression de suffoquer, j’ai besoin d’air. 
— Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je te croyais partie.
Je ne réponds rien, je regarde tout autour de moi, je ne me sens pas bien. Je crois que Charles est en train de me parler mais je n’entends pas ce qu’il me dit, la terre commence à tourner autour de moi, où suis-je ? Mon visage est mouillé, je crois que je suis en train de pleurer, mes yeux sont embués. 
Je titube, le sol vacille sous mes pieds. 

                                                                        Chapitre 18  Rain :

Je frissonne, j’ai froid. Je reprends peu à peu mes esprits, j’ai l’impression de flotter, d’être détachée de mon corps, ce qui veut dire que j’ai perdu connaissance dans la ruelle, qu’est-ce qu’il s’est passé déjà ? Je sens quelque chose de doux contre ma tête, j’essaie de bouger et j’ouvre les yeux, Charles me regarde et pousse un soupir de soulagement, merde, j’ai dû lui faire sacrément peur. 
— Salut toi… Chuchote Charles avec un sourire. Comment tu te sens ?
Je me mets en tailleurs et me couvre avec son plaid. Je regarde tout autour de nous, c’est joli, les murs sont blancs ou beige, la déco est cosy. 
— Où sommes-nous ?
— Je suis désolée, j’ai paniqué, je ne savais pas quoi faire de ton pseudo-cadavre, je t’ai emmené chez moi. T’es rester dans les vapes deux bonnes heures. 
Il est assis sur la table basse en face de moi, il m’a l’air inquiet. Il me tend une bouteille d’eau, je le remercie et la vide d’un trait. Je me sens mieux, je respire correctement, le monde ne tourne plus autour de moi, je suis simplement épuisée. 
— La femme qu’il trimballe, c’est son épouse. C’est une belle paire de psychopathe.
Il fronce les sourcils. 
— Je le savais que c’était à cause de lui, quelques secondes après que t’es passé la porte il descendait les escaliers à toute allure, la femme en question le suivait.
Je lui raconte en détail tout ce qui s’est passé. 
— Qu’est-ce que tu vas faire ? Finit-il par me demander.
— Me venger.
Il passe sa main dans ses cheveux, je ne sais pas à quoi il pense. 
— Merci Charles, d’avoir pris soin de moi ce soir.
Il se contente de me sourire et de me tapoter la cuisse. 
Cela fait tellement de temps que je n’ai pas eu d’ami, depuis le début il est gentil et prévenant avec moi et cette nuit il a pris soin de moi, je lui rendrais la pareille. J’ai envie de prendre un nouveau risque, un risque amical, j’ai envie d’apprendre à le connaître. 
— Je ne sais rien de toi Charles.
Il sourit de toutes ses dents et hausse un sourcil. 
— Je ne sais rien de toi non plus.
Je pouffe, il a raison. 
— Je m’appelle Charles, j’ai 28 ans. 
— Nickel, je suis en possession de tous les éléments nécessaires pour écrire ta biographie, merci.
Il me fait un clin d’oeil. 
— Depuis quand bosses-tu là-bas ? 
— Depuis mes 20 ans. Avant ça j’ai passé deux ans à la fac mais c’était pas pour moi les amphi, les partiels etc.
— Comment as-tu connu cet endroit ?
Il soupire. 
— Mon père n’est pas quelqu’un de responsable. Il gère une entreprise qui soit disant sert à importer et exporter du matériel ferroviaire, mais en réalité il se sert de son entreprise pour blanchiment d’argent et trafic de cocaïne. J’ai grandi dans une maison froide et sombre, puant l’alcool et la débauche, des prostitués se pavanaient nues dans ma maison. Les amis de mon père baisaient, fumer, picoler tous les jours. Avant que tu poses la question, ma mère est décédée quand j’avais 3 ans d’une overdose. Très classe hein ? Mon père n’a jamais pleuré la mort de ma mère, il n’est même pas aller à son enterrement. La plupart du temps c’était une nounou qui s’occupait de moi, elle m’emmenait à l’école, me faisait les repas, m’emmener chez le médecin etc... 
Son timbre de voix est froid, distant. Il souffre. Je ne l’interromps pas. 
— Durant l’année de mes 3 ans, j’ai failli moi aussi mourir d’une overdose, mon père avait laissé traîner sa came sur la table, je n’avais pas conscience du danger. J’ai été hospitalisé pendant deux semaines. A mes 6 ans mon père m’a forcé à boire cinq shots de vodka pour « m’endurcir » disait-il. J’ai osé refusé, mon père m’a battu devant tous ses amis. Chaque shot que je buvais je le vomissais, ma gorge me bruler, je sanglotais mais il n’en avait rien à faire.
Je ne respire même plus, je sens mon sang bouillir dans mes veines, je sens mon coeur accéléré. Tellement facile de faire des enfants, en revanche être un bon parent ça l’est moins. Mais je ne le prends pas en pitié, mon visage reste inexpressif, je l’écoute. 
— À mes 13 ans, mon père a décidé qu’il était temps pour moi de devenir « un homme », il a alors demandé à une de ses putes de me baiser et de ne pas prendre en compte mes pleurnicheries, parce qu’après tout je finirai par bander et éjaculer, donc ce n’est pas considéré comme un viol d’après lui. Donc la prostituée m’a violé, aucune trace de honte ou de regret n’était visible sur son visage, c’est ça qui m’écoeurait le plus.
Il fait une pause, il reprend son souffle. Durant son monologue il ne me regarde pas, pas une seule fois et je sais pourquoi, se confier est difficile mais ça l’est encore plus quand la personne en face de vous prend des yeux de biches et vous caresse le bras, quand la personne en face de vous prétend vous comprendre et s’arme de prétention en pensant qu’elle peut soulager votre douleur. 
— Après ça, j’ai enchaîné les soirées, les femmes et hommes, ce n’était plus du sang dans mes veines, seulement des litres d’alcool et d’amertume. Cependant je n’ai jamais touché à la drogue. A 18 ans j’ai quitté la maison et je me suis persuadé que je pouvais faire comme tous les enfants normaux, aller à la fac, vivre normalement. Je n’ai plus jamais revu mon père depuis mon départ et c’est mieux comme ça. Cependant, un soir après les cours je me suis à déambuler dans le centre-ville, sans but, sans envie et j’ai reçu un texto, il n’y avait pas de numéro de téléphone, ni de mots, seulement une position map. Je me suis mis à marcher et j’ai atterri dans la vieille banque, je me suis mis à fouiller, observer les lieux et j’ai fini par découvrir l’endroit. Je me sentais bien, à ma place, de nouveau chez moi au milieu de tous ces gens détruits et insatisfaits par la vie. J’ai postulé, j’ai été pris et je ne suis jamais reparti. Le mal appelle le mal, la débauche appelle la débauche, le vide appelle le vide, tous les gens qui fréquente cet endroit..
— Se sont perdus et la plupart n’ont jamais retrouvé leur chemin. 
Je finis sa phrase, il lève les yeux vers moi et me sourit, son visage est paisible, toute trace d’animosité à disparu. Il est fort, il a su se relever, il a su avancer et évoluer, cet homme a tout mon respect. Il me regarde hésitant et finit par me dire :
— J’aimerais te demander quelle est ton histoire mais… J’ai bien vu les traces à tes poignets. Une trace blanche, droite et net, sur chaque poignet.
Je lui souris et inspecte les traces encore visibles sur mes poignets. 
— Je ne suis pas aussi forte que toi visiblement.
— Tu veux en parler ?
Je soupire et fixe mon regard au sien. 
J’inspire. 
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