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Le maître du monde

Chapitre 1

Le coeur brisé

Divers
NDLA. Dans cet épisode, je vais faire référence à plusieurs autres épisodes précédemment publiés : les filles perdues, le voleur de feu et Avis de tempête entre autres. Si vous ne les connaissez pas, prenez le temps de les lire, j’en serai ravie.Irina

Septembre 2018Cimetière du grand jas, Cannes... Une tombe ordinaire, une simple dalle de granit. Quelques fleurs. Deux plaques. Sur l’une on pouvait lire : « A notre amie - Les motards du 06 ». Sur l’autre : « A notre sœur adorée – Les filles perdues ». Et une stèle, une brève inscription : Danielle M. 1995 – 2018.
Devant la tombe se tenait une jeune femme brune, les cheveux longs, un bustier turquoise et pantacourt blanc qui laissaient deviner un tonus musculaire hors norme. Une rose à la main elle contemplait la dalle l’air impassible. Mais des larmes coulaient lentement sur ses joues.
A peu de distance, à l’ombre d’un arbre se tenait un homme au teint pâle. Chapeau de paille, complet léger, l’air solennel. Seul un observateur averti aurait pu deviner que ses joues et ses lèvres dissimulaient de longues canines telles des crocs.
Un double bruit de pas lui fit tourner la tête. Un couple s’avançait, un homme entre deux âges en pantalon et chemisette, et une jeune femme blonde dont tout indiquait qu’un heureux évènement s’annonçait à brève échéance.
— Madame Christine ? Quel honneur de vous revoir Votre Altesse ! Que me vaut le plaisir ?— Bonjour Vassili, dis-je en souriant. Ou devrais-je dire « Monsieur le baron » ? Car je crois savoir que vous avez été anobli récemment ?— En effet Votre Altesse. Notre seigneur Zeus m’a fait cet honneur suite à notre aventure au Maroc. Mais je n’en tire aucun mérite, sauf d’avoir survécu à l’inverse de mes compagnons.— Vous le méritez amplement. Vous connaissez Philippe du SIA ?— Bien sûr, nous nous voyons régulièrement depuis que je suis en charge de la branche « protection » des immortels de ce secteur.
Le SIA pour ceux qui ne connaissent pas, ou Service d’Information et d’Action de la police nationale est un organisme discret aux pouvoirs très étendus activé lorsque les lois ordinaires ne permettent pas l’intervention directe des forces de police. Mais c’est surtout secrètement un élément de la branche « action » des services spéciaux de Mr Kostia, autrement dit de Zeus.
Les deux hommes se serrèrent la main. Puis les regards se tournèrent vers la jeune femme brune toujours immobile devant la tombe.
— La tombe de Danielle ? dis-je tristement. Que s’est-il passé ?— On dit qu’un chauffard lui a coupé la priorité, répond Vassili. Mais c’est plus compliqué que ça. C’était tard l’après-midi, le soleil était rasant. Le gars a été ébloui, il ne l’a pas vue arriver. Et avec sa moto Danielle roulait vite, très vite... Trop vite... Ça a duré une fraction de seconde, instantané.
— Et Christelle, comment va-t-elle ?— Elle va mal Madame... Elle ne le montre pas, vous la connaissez, mais elle va très mal. Elle semble être une femme très forte que rien ne peut atteindre, mais en réalité, elle est hypersensible. Vous savez, elle ne s’est jamais pardonné la mort de ses parents. Elle se sent responsable. Ça la mine. Elle a cherché avec les « filles perdues » une sorte de rachat, mais il lui manquait quelqu’un pour l’apaiser, une âme sœur. Avec Danielle, elle avait trouvé quelqu’un qui lui ressemblait. Elles étaient très liées. Ce n’était pas de l’amour même si elles étaient amantes, c’était une amitié très forte, très intense, plus peut-être que de l’amour. La mort de Danielle l’a anéantie. Elle est au bord de l’effondrement. Elle ne fait plus aucun effort pour sa mutation vers le statut d’immortel au grand désespoir de la muse en charge de sa formation. Personnellement, je fais de mon mieux pour la soutenir, mais...— Vous semblez la connaître étonnamment bien, dis-je, amusée.— Euh... oui Madame. Lors de ma prise de fonction, elle m’a offert de... de partager sa maison... et... euh... oui, j’ai eu le temps de... de la connaître.
Philippe et moi échangeons un regard. Après avoir sorti sa tirade d’une voix marquée d’émotion, Vassili a rougi comme un étudiant pris en faute ! Et Zeus sait qu’un vampire a peu de sang en lui ! Pas besoin d’être un voyant pour deviner qu’il y a autre chose qu’une simple colocation entre ces deux-là...
Devant la tombe, Christelle sortit de son immobilité. Elle déposa la fleur qu’elle tenait, se retourna et nous découvrit. Aussitôt, un sourire chaleureux illumina son visage, et toute trace d’émotion disparut.
— Hello Chris, dis-je.— Bonjour Christine, répondit-elle la mine réjouie. Comment ça va, ma grosse ?— Peau de vache !!!— Je plaisante ma chérie, tu es magnifique.— C’est ça, essaye de te rattraper, dis-je faussement vexée.
Elle me claque la bise, me serre affectueusement dans ses bras. Elle est comme ça Christelle. Elle a toujours materné « ses filles » comme elle dit, et j’ai été l’une d’elles, je n’échappe pas à cette habitude.
— Comment va le bébé ? me demande-t-elle une main sur mon ventre. C’est pour bientôt ?— Oh celui-là, vivement que je mette bas ! Ce petit salopiot est en train de refaire la déco intérieure à son goût. Il arrête pas de gigoter, je ne dors plus, je ne respire plus, je n’en peux plus. Encore deux ou trois semaines me disait la gynéco. Pffff...— Bonjour Philippe. Mais... que me vaut le plaisir ? Si le SIA se déplace, ce n’est sûrement pas pour discuter de la couleur du babygro. Que se passe-t-il ?
Philippe me fait un signe de la tète. C’est à moi de commencer.
— Au cours de ta carrière de... call-girl, est-ce que tu as déjà fait de l’uro ?— De l’uro ? De la douche dorée, du golden shower ? dit-elle l’air amusé. Pourquoi ? Tu as des envies de femme enceinte ?— Euh non, non, c’est pas ça, dis-je embarrassée. D’ailleurs aussi curieux que ça paraisse, ça ne m’est jamais arrivé, mais c’est pas la question. Le SIA aurait un travail très particulier à te proposer qui nécessite des qualités que tu possèdes. Philippe, à toi.— Christelle, qu’est-ce que vous savez des algorithmes ?— Les algorithmes ? Vous voulez parler de ces programmes informatiques capables de balayer d’énormes quantités de documents pour en retirer des occurrences, des tendances, des ressemblances ?— C’est à peu près ça, répond Philippe. Nous utilisons également des algorithmes au SIA. Lorsqu’une scène de crime ou une enquête génère l’ouverture d’un dossier informatique, ces programmes les passent en revue. Objectif : trouver des points communs avec d’autres dossiers qui n’ont pas été élucidés, ou déjà résolus dans le but de démasquer plus vite les criminels. Un fait bien établi, c’est qu’un criminel utilise souvent les mêmes techniques pour ses mauvais coups. C’est ainsi que dans le centre de la France il y a quelque temps, on a pu attribuer de façon certaine plus d’une quarantaine de meurtres à un psychopathe qui n’était soupçonné que d’un seul, si je puis m’exprimer ainsi.— Oui, j’en ai entendu parler...— Or voici que récemment un stagiaire qui prenait en main le logiciel, s’est amusé à le faire tourner sur des dossiers tout ce qu’il y a de plus anodins. Ou presque. Et subitement des occurrences sont apparues sur une bonne centaine d’affaires pour lesquelles on avait jugé inutile d’ouvrir des enquêtes, du moins pas au point de mobiliser le SIA.— De quelles natures ces occurrences ?— Tout d’abord, seules des femmes sont en jeu. Mais ça, ce n’est pas original. Les points intrigants sont les suivants : primo, seules des Européennes sont concernées. Une bonne partie d’entre elles ont été victimes de pertes de mémoire temporaires, pas plus de quelques heures sans explication. Beaucoup ont disparu pendant un temps allant de quelques heures à quelques jours. Dans ce lot, on retrouve un certain nombre d’amnésies. Les autres ont subi un changement plus ou moins important de leur caractère. Certaines sont devenues hautaines, méprisantes, d’autres se sont refermées sur elles-mêmes, se sont coupées de leur famille, de leurs amis. Elles se sont mises à voyager, à avoir un train de vie sans commune mesure avec ce qu’elles avaient avant, à rencontrer des gens pas toujours recommandables, des hommes politiques, des industriels... Plus inquiétant, il y a eu des cas de suicide sans commune mesure avec les statistiques. Enfin, quelques-unes ont été tuées de façon violente dans des circonstances troublantes, et toujours loin de leur vie ordinaire. Mais surtout, toutes, et je dis bien TOUTES étaient passées par... Chris, connaissez vous la société de vidéo « Triple seXXX » ?— Oui je connais, répond Christelle les sourcils froncés. C’est une société qui produit des films dont la spécialité est... Oh, je commence à comprendre. L’uro... Donc si je devine bien, vous souhaiteriez que je me présente à cette société comme actrice X et voir ce que je peux y trouver ?— Vous comprenez vite Christelle. C’est en effet notre idée. Mais pour ça, il faut une personne capable de faire... certaines choses côté sexe. Et on sait aussi de quoi vous êtes capable dans d’autres domaines. Vous avez de loin le meilleur profil.
Christelle nous regarde, concentrée, sourcils froncés, le même regard que je lui ai connu quand l’heure de passer à l’action est venue au Maroc... ou lorsqu’elle a cherché à me tuer ! Elle réfléchit à toute vitesse. Mais Vassili réagit le premier.
— Philippe, si je peux me permettre, je m’y oppose, dit-il avec une pointe d’inquiétude dans la voix. Si comme tu le dis certaines femmes ont perdu une partie de leur mémoire, ou de leur personnalité, alors il y a un risque avéré pour Christelle. Et je suis responsable de sa sécurité au même titre que les immortels de ma juridiction.— Je suis contre également, dis-je.
Mon intervention a figé les deux hommes. Ils ne s’attendaient pas à cela.
— Je peux en placer une ? intervient souvent Christelle. Merci Vassili, merci Philippe. Si vous le permettez, j’aimerais avoir une conversation entre filles avec Christine ; en particulier.— Euh... faites, répond Philippe interloqué.
Elle me prend par le bras et m’entraîne à l’écart.
— Alors ma chérie, me dit-elle, dis-moi franchement, que fais-tu ici ?— Ce... ce que je fais ? Mais... je ne comprends pas ?— Sois franche avec moi Christine. Ce que propose Philippe n’est rien d’autre qu’une enquête de police. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi tu as fait la route depuis Digne pour participer au débat alors que cette affaire ne te concerne pas. Que me caches-tu ?
Je suis ébranlée... Elle a ce regard noir, perçant, inquisiteur, un regard qui te transperce, qui te donne l’impression d’être fouillée au plus profond de l’âme... Je m’assieds sur un muret.
— Viens Chris, je suis fatiguée, on en a pour un moment.— Je t’écoute.— Voilà. Tu sais sans doute que les immortels de haut niveau sont capables de voir plus ou moins dans l’avenir ?— Oui. Mon prof, enfin je veux dire ma muse m’a dit ça.— C’est une faculté difficile à acquérir. Et non garanti, car l’avenir n’est pas écrit, il est toujours en mouvement. On ne peut voir que certains des « futurs possibles » en loupant parfois le bon.— Et tu possèdes ce don ?— Non. Enfin pas encore. C’est très rare, j’ai beaucoup de mal et... entre nous je n’aime pas ce que j’y découvre. Mais voilà... j’ai peur pour toi.
Chris s’est raidie légèrement.
— Pourquoi ? Tu as vu du mauvais dans mon avenir ?— C’est totalement involontaire je te jure ! Cette faculté se déclenche parfois à mon insu... mais je pense souvent à toi, et accidentellement... je t’ai vue... dans l’avenir. Dans certains de ces futurs, je t’ai vue, luttant de toute tes forces contre... des immortels ! Et dans plusieurs de ces futurs, tu... te faisais tuer.— Je vais le faire. Je vais accepter la mission.— Quoi ??? Mais... je viens de te dire...
Elle m’arrête d’un geste.
— Ne crois pas que je suis suicidaire ma chérie, me dit-elle. Ni que je cours après le risque pour le plaisir du risque. Non, c’est pas du tout ça. La vérité, c’est que j’ai besoin de raisons de vivre.— Quoi ? Mais...— Tu sais que je me rends responsable de la mort de mes parents. Oui, je vous ai entendu de loin pendant que vous conversiez avec Vassili. Et il a raison, ma relation avec Danielle était très spéciale. C’était... une autre moi-même tu vois ? Maintenant, c’est comme si on avait arraché une part de mon âme. Presque tout m’indiffère. Mourir ? Je m’en fiche. Durant ma période de tueuse, j’ai abattu des dizaines de personnes, presque toutes des ordures. Mais si j’avais été capturée, j’aurai été condamnée à mort dans une bonne vingtaine de pays et à la perpétuité dans les autres. Même les Américains s’ils ne m’avaient pas offert de travailler pour la CIA. Et je cherche la rédemption. Alors si Philippe me propose quelque chose d’inhabituel, à plus forte raison si... les dieux sont dans le coup, alors j’ai une raison de continuer à vivre. Et je veux dire « vivre pleinement », pas comme une zombie.
Je garde le silence quelques secondes. Je m’attendais à sa réponse. Et je ressens l’immense douleur qui la ronge. A mon tour, je passe mon bras par-dessus son épaule.
— Chris, moi j’ai besoin de toi. Oui je sais ça paraît bizarre, mais quand tu m’as accueillie aux « filles perdues », j’ai senti ta chaleur, ta force, l’affection dont tu faisais preuve envers les filles. Tu vaux bien mieux que ça, que ce que tu penses de toi. Je devine un incroyable potentiel en toi. Tu es une héroïne, tu seras bientôt une immortelle et tu auras bien des occasions de te pardonner, de te faire pardonner. Et puisque tu veux quand même te charger de cette mission, alors je peux t’aider. Mais je ne suis pas sûre que ça te plaise.— Ah oui ? Comment cela ?— Il faudrait... que je puisse rester en liaison télépathique avec toi, mais très spéciale, quelque chose qui me permette d’agir à ta place à travers toi. Mais pour ça, il faut que je puisse prendre le contrôle de ton corps... et d’une partie de ton esprit.
Elle me contemple curieusement. Elle est dubitative, mais a un petit sourire au coin des lèvres. Visiblement la perspective l’amuse.
— Tu risques de ne pas aimer ce que tu vas trouver dans mon esprit, reprend-elle.— Euh... non, non, je ne veux pas fouiller ta mémoire, c’est juste tes centres moteurs.
Elle me reprend dans ses bras. Me caresse gentiment.
— Je te fais confiance ma chérie. C’est d’accord. On fait comment ?— Attend. Il faudrait juste que tu portes cet objet.
De mon sac à main, je sors une petite boîte. A l’intérieur, un pendentif avec une chaîne courte ras-de-cou. Une pierre rouge, enchâssée dans une autre bleue qui l’entoure.
— Jolies, dit Christelle. On dirait un rubis dans un saphir, mais le contact est bizarre, comme de l’ambre. Est-ce que par hasard... ce serait un amplificateur, une de ces pierres qui décuplent les facultés des immortels ?— Je vois que ta muse t’a bien instruite, dis-je, étonnée. Oui c’est bien cela. En réalité, il y en a deux. L’une « masque » ton énergie à ton entourage. Si tu croises un immortel, il te percevra comme une mortelle ordinaire. L’autre est un amplificateur télépathique. Il est couplé à celui que je porte à mon cou, tu vois. Personne d’autre ne pourra capter nos échanges. Et c’est par cette liaison que je pourrai prendre ton contrôle si nécessaire.— C’est les premières que je vois, d’où sortent-elles ?— Du trésor des immortels. Lorsqu’au cours de mes visions, je me suis rendu compte que tu risquais d’affronter des immortels, j’ai été voir Monsieur Kostia... enfin je veux dire Zeus, lequel après concertation me les a confiés.— Il n’avait pas d’amplificateur pour des pistolets H. K. ? Je plaisante... Sympa ce monsieur Kostia, il faudra que tu me le présentes un jour.
Je me mets à rire.
— Encore un peu de patience, il faut d’abord que tu sois reconnue comme immortelle du premier cercle. Mais il faudra que tu affrontes des épreuves, mais vu tes talents, je ne doute pas que tu les réussisses haut la main. Mais dis-moi...
Je baisse à la voix.
— Vassili... C’est quoi exactement la nature de votre relation ? Ce n’est pas par hasard si tu l’as invité à résider chez toi. Et le pauvre garçon est raide dingue de toi, ça se voit au premier coup d’œil !— Oh ! Qu’est-ce que tu vas croire là ?... Oui, je te fais marcher, je le sais bien. Il est amoureux de moi. Et je l’aime bien. Il est gentil, doux, il est aux petits soins avec moi et... je ne sais pas comment dire... Il m’apaise. Je me détends complètement quand on est ensemble. S’il n’était pas là, je me serai peut-être déjà foutue en l’air. Il est un peu... froid thermiquement, mais ça a son charme et son utilité quand il fait si chaud.— Euh... Vous avez déjà baisé ensemble ?
Elle me regarde avec un air de défi.
— Je l’ai même nourri.— Quoi ? Tu veux dire, il t’a pris du sang ?— Une livraison en retard de sa dose hebdomadaire. Il crevait de faim. Il était à deux doigts de se jeter sur la première personne venue. Alors je lui ai offert mon poignet.— Ooooh...
J’imagine la scène. J’ai déjà été vidée de mon sang par Antinea sous sa forme de vampire. Mais de la part de Chris, encore héroïne, c’est très courageux.
— Attends un peu d’être vraiment une immortelle avant qu’il te fasse le baiser du vampire... Et dis-moi, l’uro, je voudrais savoir... C’est comment ?— Tu verras ma chérie, un jour faudra vraiment que je t’initie ! Chiche ?
Elle se penche vers moi et chuchote à mon oreille...
— ...............— Oh putain !
Ce qu’elle m’a dit ? Je suis vraiment désolée, je vous le révélerai plus tard !

A suivre...
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