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Mariage en province

Chapitre 1

Le dormeur du train

Hétéro
Tam-tam. Tam-tam.
Le bruit redondant des roues sur les rails berçait les pensées qui peu à peu devenaient rêves. Le regard de Laura vagabonda quelques secondes à travers le wagon, à la recherche d’une autre personne éveillée. Sans succès.
Tam-tam. Tam-tam.
Le bel endormi face à elle tanguait au même rythme que la voiture. Un léger sourire s’étalait sur son visage, qui contrastait avec le regard ténébreux qu’elle avait aperçu lorsqu’il était monté quelques heures plus tôt. Il avait l’air paisible ainsi, et alors qu’elle ignorait tout de lui, cette pensée lui était néanmoins plaisante.
Mais autre chose réjouissait Laura plus encore. Elle pouvait de fait agrémenter cet interminable trajet en l’observant sans gêne tant son sommeil semblait profond.La première chose qui l’avait frappée, avant même son regard, était sa taille. Elle qui les aimait grands, elle était servie. Dépassant tous les autres passagers de près d’une tête, elle l’avait instantanément repéré à sa montée, alors qu’il tentait de progresser dans l’allée pour gagner sa place.
Vêtu d’un complet de laine anthracite sur une chemise bleue, qui paraissait avoir été cousu sur lui, il avait de l’allure. Outre son imposante carrure, parfaite pour la débauche, ses mains aux doigts longs et fins - un musicien peut-être ? - n’arboraient ni bague ni alliance. La distraction idéale en somme.
Tam-tam. Tam-tam.
Le balancement commençait à faire son effet sur Laura. Elle s’enfonça dans son siège de cuir, extirpa ses pieds menus de ses escarpins stricts et étendit ses jambes en biais pour se mettre le plus à l’aise possible tout en prenant bien soin de ne pas entrer en contact avec son vis-à-vis. Ses yeux étaient toujours rivés sur lui. Son regard se posa un long moment sur la pomme d’Adam saillante qui pointait à l’orée du col, juste au-dessus du double nœud de la cravate de soie d’un bleu marine. L’image de cette cravate parcourant son corps nu traversa son esprit. Elle se mit inconsciemment à caresser l’intérieur de ses longues jambes recouvertes de bas noirs. Une infime vibration se fit sentir au passage de ses ongles.
Elle étendit un peu plus ses jambes puis se prit à les écarter légèrement. Après avoir fixé une fois pour toutes le visage de l’inconnu dans son esprit, elle ferma les yeux.
Tam-tam. Tam-tam.
L’image de la cravate sur son corps ne la quittait plus. Elle n’avait été attachée qu’une seule fois, alors qu’elle était encore et par un partenaire maladroit qui avait proposé de pimenter les choses avec des menottes bon marché recouvertes de fausse fourrure. Le souvenir était plus cocasse que sexy. Elle en était à présent certaine : si elle devait se retrouver attachée une nouvelle fois, à la merci de son partenaire, il fallait que ce soit avec cette cravate.
A présent bien trop excitée pour s’endormir, Laura rouvrit les yeux et scruta le wagon. Les rares passagers somnolaient paisiblement tandis qu’elle bouillait. Elle avait envie de diriger ses mains plus haut, jusqu’à d’atteindre son intimité qu’elle devinait déjà humide. Elle se connaissait suffisamment pour imaginer la suite, du défilé de pensées obscènes derrière ses yeux à la rencontre inéluctable des premières gouttes de cyprine avec la finition de dentelle des bas.
Son regard revint sur l’homme face à elle, toujours aussi profondément assoupi. Elle avait envie de lui. Maintenant que l’envie s’était installée, elle savait qu’elle ne la chasserait plus. Il fallait l’assouvir. Mais pas au point de réveiller le bel endormi, aussi délicatement et sensuellement que ce soit, tant cette vue lui donnait l’impression qu’il partageait déjà son lit. Elle eut une idée.
Ses mains quittèrent ses bas pour rejoindre chastement les accoudoirs. Elle replia délicatement ses jambes sous son siège et renfila ses escarpins assortis à son chemisier. Elle saisit son sac à main et le posa sur ses genoux. Elle se demanda une nouvelle fois si ce qu’elle s’apprêtait à faire était bien raisonnable. Un coup d’œil sur son vis-à-vis chassa les derniers doutes. Enfin, elle se leva.
Tam-tam. Tam-tam.
Le tangage, que ses dernières pensées lui avaient fait oublier, se rappela à son attention. Elle dut s’agripper fermement au dossier de son siège pour ne pas perdre l’équilibre. Son sac coincé sous son bras, elle utilisa son autre main pour gommer les éventuels plis que sa position assise eut pu faire apparaître sur sa jupe. Elle scruta ensuite chaque extrémité du wagon à la recherche du panneau indiquant les toilettes. Une fois repéré, elle se mit en marche dans sa direction. Elle regrettait presque que tous les autres passagers soient endormis et ne puissent donc pas l’observer déambuler à travers la voiture.
En effet, elle était particulièrement fière de sa nouvelle tenue. Le chemisier crème lui donnait un air sage sans pour autant chasser son côté glamour. La jupe crayon en revanche, moulant ses hanches en mettant en valeur ses petites fesses bombées, faisait mentir le chemisier. Elle se sentait mise en en valeur, elle aimait ça et aurait voulu d’autres regards autant chargés de désir que ceux récoltés sur le quai.
Elle atteignit enfin la porte vitrée et actionna le bouton de sa main libre. Avant de s’y engouffrer, elle jeta un dernier coup d’œil par-dessus son épaule en direction de sa place comme pour vérifier que le bel endormi ne s’était pas volatilisé. Une fois rassurée, elle passa tranquillement la porte et la laissa se refermer derrière elle.
Une fois dans le vestibule, elle tourna à droite et se positionna face à la porte des toilettes. Le voyant au-dessus du loquet de métal était vert. Elle saisit la poignée et pressa dessus. La porte s’entrebâilla. Au lieu d’entrer, Laura resta ainsi, immobile sur le pas de la porte, la main toujours sur la poignée. Elle venait de ressentir cette dernière pointe d’hésitation qu’ont les enfants juste avant de plonger leur main dans le pot de confiture interdit. Mais aucun risque que cela ne prenne, elle était maintenant anesthésiée.
Elle ouvrit la porte en grand et pénétra dans l’étroit compartiment. Elle fut tout de suite incommodée par l’odeur âcre qui flottait dans la pièce. Elle laissa vagabonder son regard aux alentours afin de distraire son esprit. Son attention fut attirée par les gouttes qui perlaient du robinet pour s’écraser dans le lavabo métallique et qui, au lieu de former un amas d’eau uniforme, avaient été forcées par le balancement à en constituer deux. Elle fit aussitôt le rapprochement avec son sexe qu’elle imaginait couler dans son string puis sur chacune de ses cuisses, suivant le même balancement.
Tam-tam. Tam-tam.
Elle ressortit moins d’une minute plus tard, son sac sous le bras, rajustant une nouvelle fois sa jupe, puis referma consciencieusement derrière elle. Quelques pas et un bouton actionné plus tard, elle se retrouva à remonter l’allée du wagon pour atteindre sa place face à laquelle le bel endormi n’avait pas bougé. Elle ne pouvait, à sa vue, s’empêcher de légers regrets quant au fait d’avoir renoncé à satisfaire son désir, comme il en avait été question en premier lieu.
Elle se rassit face à lui et, à présent que tout était fin prêt, se força à cesser de l’observer. Elle extirpa pour cela de son sac un magazine qu’elle se mit aussitôt à parcourir d’un air tout à fait distrait.
Tam-tam. Tam-tam.
Tam-tam.
Laura releva enfin la tête pour s’apercevoir que le train était presque à l’arrêt, déjà entré en gare. Elle se pencha vers son sac pour en sortir la petite enveloppe de papier kraft qu’elle fit négligemment tomber aux pieds de son vis-à-vis. Elle se redressa et se prépara à descendre, alors que les autres passagers revenaient à eux un à un à présent que le doux bercement les avait abandonnés.
Après avoir laissé passer quelques secondes d’ultime réflexion, elle se leva, passa son trench posé sur le crochet et glissa dans l’allée, à hauteur de l’homme toujours assoupi. Elle tapota son épaule et, alors que celui-ci ouvrait les yeux pour la couvrir de son regard ténébreux, elle se baissa lentement, langoureusement afin de se saisir de l’enveloppe qu’elle lui tendit en se redressant au même rythme.
— Vous avez fait tomber ça, lâcha-t-elle.
L’inconnu, pas encore tout à fait éveillé, balbutia un merci et prit l’enveloppe. Laura, fière de son coup, ne put réprimer un sourire tout en hochant la tête. Elle tourna ensuite les talons et avança vers la sortie d’un pas pressé, sans pour autant omettre de vérifier que son bel endormi la suivait bien du regard, afin qu’elle pût lui laisser une ultime image encourageante. Elle quitta ensuite la voiture et descendit du train sans plus se retourner, noua la ceinture de son trench gris puis se mit à la recherche d’un taxi, satisfaite d’elle-même.
Toujours assis, l’inconnu, ayant à présent retrouvé ses esprits, se souvint qu’il n’avait aucune enveloppe. Il se pencha alors pour tenter d’apercevoir par la fenêtre cette délicieuse créature sortie de nulle part, sans toutefois y parvenir. Alors que les derniers passagers étaient à présent descendus, il se renfonça dans son siège et décida d’ouvrir l’enveloppe. La languette de papier, une fois déchirée, laissa entrevoir un objet de dentelle bleu marine. Il découvrit un string en dentelle tout à fait ravissant, encore humide et parfumé. Forçant son regard à revenir sur l’enveloppe, il découvrit qu’un mot d’une écriture délicate l’accompagnait :
J’ai envie de vous, en voici la preuve.Je vous attends à mon hôtel ce soir à 21 heures. Voici le numéro de téléphone. Demandez Laura Lenoir.Et n’oubliez pas votre cravate...
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