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Maureen

Chapitre 2

Massage au pays du soleil levant

Divers
Pour Michel, le pays du soleil levant était une bénédiction. Il profitait finalement aussi de ces paysages étranges. Mais ici, tout était indéfinissable, la vie totalement différente, pour ne pas dire les gens eux-mêmes. Évidemment les caractéristiques physiques en étaient les premiers signes visibles. Les huit heures de décalage horaire restaient le premier handicap que cet homme avait dû gérer. À treize heures en France, il était vingt heures au Japon.
Le Français, récupéré à l’aéroport par un guide qui parlait un anglais policé, était parti directement dans un hôtel pour touristes. Le conseiller avait énuméré deux ou trois subtilités qui faisaient de ce pays asiatique une entité à part. La ponctualité serait donc toujours bien vue, tout comme ne pas saluer en tendant la main ou en embrassant… à la Française ! Il lui apprit succinctement comment se baisser poliment devant un interlocuteur. Puis les consignes de ne pas, par exemple, ou dans la mesure du possible, éviter de prononcer les mots des chiffres quatre et neuf, ceux-ci phonétiquement s’approchant beaucoup des vocables : mort ou souffrance. La prononciation mal reproduite pourrait offenser l’interlocuteur ! Tout comme l’usage voulait que l’on quittât ses chaussures avant d’entrer dans n’importe quel lieu où l’on était invité. Michel avait donc suivi avec attention les indications de ce pilote obséquieux dans ses propos. Ensuite, après un dernier briefing, il était rentré dans sa chambre d’hôtel. Au préalable, il avait récupéré le code d’accès pour le WiFi ! Dès qu’il eut rangé sa valise dans des placards aux portes laquées, il entreprit de mettre en service son PC.
Vers les huit heures du soir, heure locale, il pensa tenter une connexion avec la France. Mais il se ravisa en imaginant bien que sa belle devait dormir depuis… belle lurette. Il se rendit donc à la réception où une jolie poupée, les cheveux dressés en chignon, bien maquillée, en tailleur strict et chemise de couleur azur, lui offrit son plus beau sourire. Elle avait aussi baissé les yeux et quand il s’exprima en anglais, elle plissa légèrement les sourcils. Elle devait chercher la traduction dans sa langue. Michel jugea qu’elle était belle dans son uniforme de l’hôtel.
— Où puis-je boire un verre ?— Alcool ou boisson chaude ?— Si c’est possible alcool ! — Dans votre minibar dans la chambre, non ?— Oui ! Mais je voulais dire en compagnie… pas seul !
Visiblement pour les mots clés tels que boisson ou alcool, la jeune femme suivait bien l’idée de Michel. Mais pour le reste, elle avait dû fournir un effort et avait mis un peu de temps à répondre. Puis d’un coup, elle lui demandait avec un sourire des plus attendrissants qu’il eût jamais vu.
— Vous voulez dire… boire en compagnie d’une dame ? C’est une geisha que vous voulez ?—… je ne sais pas trop ! C’est si simple que cela dans votre pays ?— Une masseuse peut être demandée si vous en avez envie… mais pour « une vente de printemps » … je peux aussi vous trouver cela…— Non ça ira ! Je songeais plus à prendre un verre entre amis. — Oh, Pardon ! Un bar fréquenté par les étrangers… oui bien sûr. Le bar se nomme le *Speak Easy à Ootsuka sur la yamanote line c’est la station après ikkebukuro.—… !
Michel avait juste eu une sorte de rictus. La dame était dans son monde et il ne savait plus du tout comment lui dire que c’était difficile de se déplacer dans la ville. D’abord la réceptionniste devint écarlate et les yeux baissés, elle baragouinait dans sa langue natale. Face à elle, l’Européen ne parlait plus. Quand elle releva les yeux, elle le vit qui la fixait avec une sorte de fièvre dans le regard. Alors dans un anglais impeccable, elle lui rétorqua lentement, comme un professeur d’école l’aurait fait.
— Je vais terminer mon service dans une heure ! Si vous voulez, je peux vous y emmener. Pour revenir, il vous faudra simplement appeler un taxi. Voici la carte d’un de ceux que nos clients empruntent le plus souvent. Les chauffeurs parlent au minimum l’anglais et parfois… le français.
— Eh bien ! Voici une proposition qui me semble prometteuse. Entendu ! Je vais vous attendre dans le grand salon.— Non ! S’il vous plait. Je n’ai pas le droit normalement de… d’escorter les personnes qui séjournent ici. Vous voulez bien m’attendre à la sortie du parking de l’hôtel ?— Oui, oui ! Bien sûr, je ne voudrais pas vous attirer des ennuis.
La jeune femme avait de nouveau rougi. Ses cheveux lisses coupés à la Japonaise lui tombaient devant le visage, alors qu’elle scrutait le bout de ses pieds ou le sol. Mais comme le comptoir les séparait, il ne pouvait pas savoir ce qu’elle s’obstinait à reluquer.
— Puis-je avoir une boisson au salon, en vous attendant ?— Oh, oui ! Bien sûr !— Un whisky, alors ?— Tout de suite, Monsieur ! Allez-vous installer, je vous l’apporte immédiatement.
Il avait obtempéré et parcouru en quelques enjambées le couloir qui menait aux larges divans du hall appelé « grand salon ». Son verre lui fut amené par la jeune femme. Cette fois Michel put s’attarder sur cette silhouette vêtue à l’européenne. Une jupe bleue coordonnée à son blazer sous lequel un chemisier cachait une poitrine minuscule. Elle trottinait, comme si le bas de sa jupe relativement longue entravait ses pas. Son visage offrait aux regards du mâle un ovale bien encadré par des cheveux noirs de jais.
Cette femme ne devait guère avoir plus d’une trentaine d’années et elle était totalement différente de celle que l’homme avait laissée en France. Rien à voir avec sa Claude. Elle se retira de la même manière qu’elle était apparue, sans bruit. Il entreprit donc de boire tranquillement sa boisson ambrée. Puis un rapide coup d’œil sur sa montre lui rappela qu’elle allait terminer son service. Il croisa à nouveau les yeux sombres de l’employée alors qu’il se dirigeait vers l’ascenseur qui l’emmenait vers la sortie.
L’air frais de la nuit le surprit. Il retrouva facilement la sortie du parking où la petite réceptionniste devait sortir. Un moment Michel songea à sa Claude loin là-bas et au soleil qui sur leur lac commencerait bientôt à poindre. Il poussa un soupir, le manque de la peau de sa brune se faisait déjà sentir et il n’était là que depuis une soirée. Son attention le détourna d’un coup de ses pensées tristounettes. Le portillon électrique livrait passage à une femme qui cette fois était différemment habillée. Elle portait une autre tenue, plus saillante que sa livrée de travail. Un instant encore, tapi dans un recoin, il admira celle qui avançait sur le trottoir.
Elle était finalement bien moins grande qu’il ne l’avait imaginée. Un tout petit bout de femme qui gardait pourtant cette manière si particulière de marcher. Là, l’excuse de l’étroitesse du bas de la jupe ne tenait plus. C’était donc une façon d’être, des petites enjambées prudentes, le fruit d’une longue habitude. Alors il se montra, pour ne pas lui faire peur, et dans la lumière d’une lampe de rue, elle s’arrêta pour l’attendre.
— Alors Madame ? Où allez-vous m’emmener ?— Je ne sais pas ! Que désirez-vous voir ? Manger ou boire ? Écouter de la musique, vous savez ici, à Kyoto il est possible de faire tout cela lorsque l’on sait où aller.— Je compte donc sur vous pour me guider dans cette ville inconnue pour moi. Je dois rentrer pour quatorze heures demain. Mon séminaire débutera à ce moment-là.— Vous voulez que nous allions prendre un thé ?— Un thé… pourquoi pas ! — Alors, venez ! Suivez-moi.
La jeune femme le bras levé venait de faire signe à un taxi. Une voiture couleur moutarde avec une large bande rouge s’arrêta presque de suite et Michel entendit son guide prononcer des mots inconnus dans sa langue. Il ne comprit qu’un seul mot : « Gion » ! Et dans son esprit il savait déjà qu’elle l’emmenait dans le quartier des Geishas et des Maïkos*. Dans la voiture, en anglais elle lui expliqua qu’il allait voir une cérémonie du thé. Mais pas celle des touristes ! Non, bien une véritable fête pour les Japonais. La voiture avançait dans la nuit et l’homme se laissait bercer par la voix étrange de cette accompagnatrice miraculeuse.
Ils étaient arrivés et il dut s’acquitter d’une somme que tous étrangers devaient trouver exorbitante. Mais bon, ça passerait sur sa note de frais. Puis elle le guida vers une sorte de maison au toit très spécial. Derrière cette porte de la maison de Tondaya, au nord-est de Kyoto, Michel se laissait subjugué par les odeurs, les couleurs et tant d’autres choses. Mais à la fin de cette cérémonie traditionnelle où le visiteur s’était encore vu délesté de quelque mille yens, la femme lui fit visiter le quartier du textile Nishijin et de Dal Poo, un café artistique avec une cuisine italienne d’inspiration japonaise.
Puis, toujours avec sa voix chantante, elle lui demanda si un massage lui ferait plaisir. Michel hésita. Il ne savait pas trop quoi répondre. Mais elle lui fit alors une révélation surprenante.
— N’ayez pas peur. Ce massage sera pratiqué par moi. Et chez moi si vous le désirez. Je vis tout près d’ici.—… ! Chez vous ? Ça vous arrive souvent de rentrer avec vos clients dans votre appartement ?— Jamais ! Mais… vous avez été gentil avec moi en m’emmenant partout avec vous ce soir.— Vous êtes mon guide et je ne vois pas comment j’aurais fait pour venir jusqu’ici tout seul sans parler votre langue.— Oh ! La plupart des chauffeurs de taxi parlent l’anglais, l’allemand et le français ! Et puis ils savent où emmener les touristes.— Ils viennent donc tous là où vous m’avez fait visiter ?— Non jamais, ces endroits ne sont que pour les initiés, les gens de Kyoto qui veulent faire la fête. Et je vous assure que c’est bien moins cher que là où le taxi vous aurait conduit.— Donc vous m’avez fait gagner de l’argent ? Bien ! Ça mérite donc une petite compensation ! Allons-y pour votre fameux massage.
Elle l’avait fait passer par de toutes petites ruelles où ils ne rencontrèrent personne. Les habitants du quartier devaient encore dormir. Quand elle poussa une porte de bois peinte en rouge, ils débouchèrent dans un long corridor. Et elle venait de retirer ses chaussures. Il en fit autant, et déposa également dans celles-ci ses chaussettes. Pieds nus sur un sol fait d’une natte de coco, elle lui fit signe d’avancer dans une minuscule pièce.
— Vous avez là un endroit pour vous dévêtir. Vous trouverez des serviettes ici et la douche est obligatoire, la cabine se situe derrière vous, de l’autre côté de ce paravent.— Merci. Mais… c’est très bien organisé dites donc.— Oui ! Ma sœur est masseuse professionnelle et pendant mes jours de repos, je l’aide de temps en temps. Vous avez aussi des… sous-vêtements en papier sur une étagère. Mais ils ne sont pas obligatoires… eux. C’est votre choix de les mettre ou non.— Bien. Alors à tout de suite…— Oui ! Je vais également prendre une douche… appelez-moi lorsque vous serez prêt. La table se trouve derrière cette porte.
D’un geste, elle ouvrait celle-ci. Et la chambre s’avérait être un réduit assez faiblement éclairé. Seule au milieu trônait une table comme toutes celles destinées à ce genre de choses. Michel eut un sourire. Puis elle s’éclipsa sans un autre mot. Alors il se dévêtit totalement puis passa dans la cabine sous le jet d’une eau tiède et légèrement parfumée au lilas. Quand il revint, il saisit un instant le slip fait d’une sorte de papier blanc opaque. Mais il opta pour la serviette dont il se ceignit le corps. Sans précipitation, il poussa alors la porte de la mini salle. La table semblait n’attendre plus que lui.
La jeune femme avait étalé une serviette d’un blanc immaculé sur toute la longueur de ce lit pas très large. Quelque chose qui ressemblait à un oreiller était placé à une extrémité de la couche. Alors il s’étendit de tout son long, ventre posé sur la serviette étalée. Et il appela gentiment.
— Madame… Madame, je suis prêt.— Oui ! Moi aussi…
Elle venait d’apparaitre. Pantalon blanc sous une blouse courte blanche également. Les mains gantées de latex fins, la jeune femme poussait un chariot à roulettes sur lequel étaient posés des tas de flacons.
— Quel parfum voulez-vous ? Nous avons… œillet, jasmin, fleurs de thé ou encore des huiles essentielles plus européennes. Votre choix ? — Faites comme vous en avez envie… vous me semblez être une experte dans ce domaine. Je m’en remets totalement à vous et à votre savoir-faire.— Merci…
Il sembla à Michel que la voix avait légèrement tremblé. Impression ou réalité ? Il ne demanderait rien de toute façon. Lentement elle roula la serviette dont il avait le corps abrité. Elle s’arrêta au niveau des fesses, gardant couvert son derrière. La forme blanche vint se placer sur le côté gauche et il sentit couler sur son dos une sorte de fraicheur aux senteurs Jasmin. Des mains douces s’enfoncèrent alors dans un long ballet sur la peau de son cou et de ses épaules. Michel était bien, le calme et la douceur des gestes lui firent fermer les paupières. Derrière ses stores, l’image de Claude revenait sans cesse.
Il imaginait les doigts de sa brune faisant le même parcours, se substituant à ceux qui officiaient sur lui. Et une chaleur bienveillante l’enveloppa d’un coup entièrement. Elle se matérialisa sous la forme d’une semi-érection invisible de la jeune masseuse. Une chance encore qu’il soit couché sur le ventre. Les câlins se prolongeaient désormais jusqu’à la limite de la serviette qui lui recouvrait les fesses. Et de temps à autre, elles remontaient par le flanc pour mieux redescendre sur la colonne vertébrale. C’était… divin et langoureux.
Quand les menottes huileuses quittèrent le dos, c’était pour s’attaquer à une jambe. En démarrant des orteils qu’elles malaxèrent l’un après l’autre avant de suivre le mollet et de longer la cuisse attenante. Là encore l’arrêt semblait être la serviette. La seconde gambette connut un sort analogue et délicieux. Un court instant le massé espéra que les doigts s’égareraient. Mais rien de tel ne se produisit. Et dans son anglais impeccable, la voix spéciale lui parla.
— Vous voulez bien vous retourner s’il vous plait ? Vous appréciez le massage ? — Euh ! Oui, oui bien sûr.
Michel se retourna, mais la serviette elle n’avait pas suivi. La jeune femme l’avait relevé puis reposé sur le bas ventre. Elle ne pouvait ignorer que le sexe de son « client » n’était plus au repos. Mais sans rien laisser paraitre, elle la replaça sans un mot. Pourtant l’homme, s’il avait gardé les paupières closes, n’en avait pas moins entre les cils serrés, suivi le visage de la Japonaise. Elle n’avait pas détourné le regard du jonc. Cette fois, elle revint sur la poitrine et il pouvait sentir le souffle sortant de sa bouche penchée sur son torse. Elle était perdue dans ses pensées.
Les doigts s’enfonçaient dans sa chair sans douleur et lui aussi soupira. C’était efficace et plaisant. Des dizaines de fois, les paumes repassèrent sur le ventre, n’omettant aucun endroit de ce bidon encore musclé. Michel adorait ce que la jeune femme lui faisait. Les phalanges se crispaient parfois sur un endroit pour le relâcher quelques secondes après et le résultat se fit plus visible. La serviette se soulevait de plus en plus sous une bandaison qu’il ne parvenait plus à endiguer. La frimousse aux cheveux droits et sombres ne se tournait plus que vers cette bosse.
Elle abandonna la poitrine pour une nouvelle fois revenir aux pieds. Le scénario du côté pile se rejoua sur cette face, là aussi. Et les pattes lascives frôlèrent plusieurs fois, sans vraiment s’y attarder, la petite bourse de chair enrobant les testicules de Michel. Mais à aucun moment, la réceptionniste de l’hôtel ne chercha à lui caresser le sexe. Non, elle se contentait de frictionner toute la longueur des cuisses sans broncher. L’éponge immaculée sur le bas ventre n’arrivait plus à maintenir le cylindre relevé entre les jambes. Le sexe de l’homme formait comme une tente, ainsi recouvert par le tissu.
La masseuse le quitta un moment. Elle n’était pas sortie de la pièce, mais après avoir retiré ses gants, elle se lavait les mains consciencieusement. Puis elle revint vers la table où Michel était toujours étendu. L’éponge était retombée, presque à plat. Cette fois, il sentit la jeune femme au-dessus de son visage. Comme pour les orteils, elle reprit ses attouchements avec une infinie patience. Elle enfonça aussi ses doigts dans sa tignasse, traitant le cuir chevelu comme n’importe quelle partie de son corps. Cette presque caresse faillit l’endormir totalement. Il savourait vraiment ce qu’elle lui distillait. Sa blouse à divers instants était venue appuyer un peu sur sa joue.
Alors il avait écarquillé les yeux sans apercevoir un seul millimètre des deux minuscules masses qui s’accrochaient à sa poitrine de femme. Elle gardait la tête droite, comme si elle ne voyait que le mur qui faisait face à la table. Et Michel n’espérait plus, n’envisageait plus qu’elle aille plus loin que ces mouvements destinés au bien-être du corps. Pourquoi se mit-il soudain à revoir danser la croupe de sa Claude ? Aucune idée et pourtant, sa queue, elle aussi reprenait une incroyable vigueur. De sa position, la masseuse ne pouvait rien ignorer de son envie.
Si elle ne lui était en rien destinée, cette démonstration de désir ne pouvait qu’être visible de la jeune asiatique. Mais elle restait imperturbable, ses doigts frottant le crâne comme l’aurait fait une coiffeuse pour un shampooing. C’était… tout bonnement magique. Il dut faire un effort pour ne plus penser à rien. Mais si sa tête y parvint, son sexe lui restait tendu, relevant le chiffon blanc qui le couvrait. Il s’aperçut aussi qu’elle avait un parfum légèrement épicé. Une fragrance qui devait aussi être quelque part aphrodisiaque, ou tout du moins la rendait désirable. Mais en garçon bien élevé, il ne chercha pas à lui faire comprendre qu’elle lui plaisait.
Sa bite parlait pour lui et son état ne pouvait pas être meilleur ambassadeur de son désir. Alors si elle avait voulu se servir, elle l’aurait fait sans rien demander. Il n’était pas en position de refuser quoi que ce soit et elle devait bien le savoir. Du reste, elle s’était simplement reculée un peu, éloignant de lui sa blancheur vestimentaire. Quand elle se baissa et que ses lèvres vinrent se poser sur sa bouche, il en fut le premier surpris. Il ne s’attendait plus à cela. Et bon Dieu que ces lippes étaient chaudes. Son premier réflexe fut bien entendu d’ouvrir les siennes sous celles-ci. Alors une langue entra en contact avec la sienne. Et le baiser qui eut lieu était un régal.
Mais pourquoi son esprit s’obstinait-il à faire un parallèle entre celui-là et ceux de sa douce Claude ? Étrange comme le cerveau humain réagissait parfois. Ce qui aurait dû être un moment délicat et précieux se transformait en torture. Tromper sa femme devenait un tourment. Mais jamais supplice ne serait plus savoureux. Alors qu’il se laissait baiser par ces lèvres brulantes, il comprit que son léger recul avait seulement pour but de se mettre à l’aise. Et elle était aussi nue que lui alors qu’elle s’évertuait à lui rouler une pelle. Michel se souvint soudain qu’au Japon le baiser était aussi une manière de faire l’amour.
Le palot avait également servi au retrait de sa serviette par une main qu’il n’avait même pas devinée. Au moment où elle revenait sur le côté de la table de massage, elle déversait à nouveau une incroyable quantité d’huile sur son corps couché. Alors commença une sorte de sport dont seules étaient capables les femmes asiatiques. Michel eut l’impression que le corps pâle de la jeune femme surfait sur le sien dans un massage incroyablement érotique. Pas un endroit de son anatomie que celle de la masseuse oublia. Elle allait et venait, frottant sa poitrine peu développée sur l’ensemble de sa grande carcasse.
Et c’était inimaginable, inracontable, impossible à décrire. Elle skiait littéralement de tout son ventre gluant d’huile sur lui. Il était évident que ce traitement n’était pas fait pour calmer son sexe qui restait contracté en position fermement raide. Elle ventousait aussi de sa bouche chaque endroit qu’elle pouvait atteindre dans une succession de succions inouïes pour un Européen. Il soupirait sans pouvoir retenir un seul gémissement de bien-être. Il entendit aussi qu’elle criait plus fort que lui. Mais elle en avait oublié son anglais pour revenir à sa langue maternelle.
— Iku* ! Iku ! —… ?— Sumata* ?—… !
Elle n’avait pas attendu. Elle frictionnait la bite entre ses cuisses, le bout de celle-là frottant contre le clitoris de la jeune femme. Et c’était pour Michel, tout bonnement impensable. De temps à autre le gland entrait à peine entre ses grandes lèvres et c’était… bouillant. La femme s’excitait toute seule sur sa queue qui devenait pour elle, un objet sexuel. Elle ne cherchait aucune pénétration, seulement cette friction insoutenable pour le mâle. Et puis il y avait cette bouche qui aspirait tous les endroits qu’elle touchait. Ça allait des seins au nombril, en fonction des contorsions de la Japonaise. Et elle était d’une souplesse incroyable. Puis il y eut d’autres cris, d’autres mots sans compréhension possible pour le Français.
— Iku ! Iku…
Combien de fois avait-elle répété cela ? Il n’aurait pas su le dire. Mais quand elle était redescendue, quittant sa position allongée sur lui pour se réinstaller au pied de la table, il sentait qu’elle lui soulevait les jambes. Et sa bouche vint lui prodiguer un autre baiser, un baiser à faire rougir bien des femmes. Sa langue virevoltait sur son anus. Elle l’embrassa comme s’il se fut agi de sa bouche, une pelle mémorable. Même sa Claude n’avait jamais réalisé cette fantaisie avec lui. La langue s’était trouvée bien enfoncée dans son rectum et elle tournoyait dans le canal avec une dextérité qui démontrait son insoupçonnable fougue.
Elle ne cessa son petit manège que lorsque, Michel vaincu vint lui poser sa main sur le sommet du crâne. La jeune femme avait cru comprendre qu’il était à bout et qu’il voulait jouir. Alors, elle se redressa et sa bouche happa son sexe tout entier. Une gorge profonde sans mouvement. Ou plutôt si ! Ceux des muscles internes des joues de la Japonaise qui se contractaient de telle manière qu’ils branlaient la queue de Michel qui ne maitrisait plus rien. Et l’inévitable se produisit. Par petits jets il se libéra au fond de son gosier. À aucun moment elle ne chercha à faire ressortir son membre qui pleurait.
Au bout d’un long moment, alors que la bête mollissait doucettement, elle lâcha enfin sa proie. Elle vint de nouveau sur lui pour se frotter gentiment de tout son long… et elle replaça sa bouche sur celle de l’homme qu’elle venait de faire jouir. Un baiser acidulé, un baiser qui gardait le gout du sperme s’ensuivit. Et il ne trouva rien à redire à cette forme de sexe diamétralement opposé à celle qu’il avait l’habitude de pratiquer avec sa Claude. Jamais il ne pourrait, ne saurait lui raconter comment une autre l’avait fait… jouir. Le visage de la femme était éblouissant. Son sourire ingénu aussi. Elle ouvrit la bouche.
— Je m’appelle Arya ! Et vous ?— Michel. — Vous avez aimé mon Ko Bi Do*, Michel ?— Votre massage ? Oui ! Il était parfait… trop sans doute.— Trop… je vous ai offensé ?— Non ! Non pas du tout, mais comment s’en passer après cela ?—… oh ! Oui, oui mais votre femme pourrait apprendre peut-être ?— Jolie manière déguisée de me demander si j’ai une épouse… eh bien oui, je suis marié. Mais elle est en France, donc loin d’ici.— Dommage, je lui aurais appris l’art du massage…
Michel se contenta de sourire. Claude n’aurait sans doute pas demandé mieux que de voir cela. Apprendre ? Pas certain qu’elle aurait envie de procéder elle-même à cet échange corporel intense. Enfin sur lui peut-être, mais seules les femmes du soleil levant pouvaient accomplir ce genre de prouesses acrobatiques… Claude était plus grande et sans doute plus lourde que cette frêle jeune femme. Un instant il songea qu’il ne répéterait jamais cette pensée à son épouse. Ses cinquante-huit kilos ne la gardaient pas aussi souple que cette masseuse orientale. Et tout se finissait comme ça avait commencé : par une douche !
— oooOOooo —

Tout au long de l’après-midi qui avait suivi cette virée nocturne chez la jeune dame, il avait subi les débats de son séminaire. Mais son esprit restait absorbé par ce que Arya lui avait fait vivre. Que de comparaisons hasardeuses entre cette manière de faire et celle de son épouse ! Il avait apprécié la nouveauté, mais gardait en mémoire aussi que sa brune connaissait d’autres trucs tout aussi efficaces. C’était diffèrent, voilà tout. Deux civilisations qui s’affrontaient par voie de sexe interposé. La France et ses Vosges étaient loin. Vers dix-sept heures, il réintégra sa chambre d’hôtel avec la ferme intention de joindre par le biais de son ordinateur, sa petite femme loin là-bas à la maison.
Il devait être dix heures en France, quand enfin il établit la communication. Le visage rieur de son épouse se détachait sur l’écran de son portable. Elle avait l’air contente de le voir.
— Alors Michel, comment se passe ton séjour au Japon ?— Bien ma chérie ! Je ne te manque pas trop ? Toi oui… dommage que tu n’aies pas voulu m’accompagner.— Tu sais ici le temps n’est pas terrible, ça sent la neige. Et puis regarde donc qui m’a rendu visite…
Elle venait de se pousser un peu et une autre frimousse de femme s’incrustait près de celle de Claude.
— Bonjour Michel. Les Japonaises sont sympas ? Vous avez du beau temps là-bas ?— Maureen… je suis content de vous revoir. Claude aussi doit l’être de vous avoir près d’elle.— Yes ! Si vous aviez été là, nous aurions pu faire des cochonneries.— Des cochonneries ? Comment ça des cochonneries…— Allons ne me dites pas que vous n’auriez pas aimé. Du sexe à trois… Vous me prêtez votre épouse pendant votre absence ?— Elle est grande ! Elle fait ce qu’elle veut, n’est-ce pas ma chérie.— Oui ! Oui Michel… mais si tu étais là. — Et bien que se passerait-il si j’étais là ? Tu serais partante pour, comme dit ton amie Maureen, « des cochonneries » ?— Tu la connais… elle parle, elle parle. Mais c’est vrai que tu me manques vraiment.— Non, vous nous manquez, je ne compte pas pour du beurre. Mais vous au Japon, pas de petites geishas pour vous faire passer les heures plus vite ? Vous nous racontez comment c’est avec ces femmes ? Allons dites-nous… nous sommes mortes d’envie de savoir.— Je suis sage moi. Rien de prévu de ce genre au programme de mon séminaire… — Ouh le menteur ! Je suis sûr que vous ne voulez pas le dire devant Claude. Mais… tous les hommes qui vont au pays du soleil levant vont voir les geishas.— Oh, c’est surement seulement un mythe. Je vois que vous êtes bien toutes les deux…— Oui mon chéri ! Maureen me fait un peu, mais juste un peu oublier que tu es loin.— Et on fait la fête comme deux copines quoi… je pourrais même vous la voler. Au moins, la garder pour moi le temps de votre séjour… Vous y verriez un inconvénient ?— C’est à Claude qu’il faut demander… si elle est d’accord, je ne vois pas comment je pourrais m’y opposer. Loin de vous de toute manière, c’est impossible d’intervenir.— Tant mieux parce qu’elle embrasse bien…—… ! Je ne le sais que trop bien.— Ne t’inquiète pas mon cœur. Tu sais bien qu’il est un morceau de toi que j’adore plus que chez personne. Sois sans crainte… ça ne va pas changer pour un baiser avec une méchante fille…— Une vraie femme, et puis les rousses, Michel, c’est un peu comme les geishas au Japon, ça excite les convoitises… Merci de me rassurer et de me laisser le champ libre pour faire l’amour à notre Claude.— Bon et bien puisque tout va pour le mieux chez mes deux fofolles, je vais vous quitter pour dormir un peu…— Oui ? Dormir ? Un gros mensonge. Hein ! Claude que nous n’en croyons pas un mot !
Deux rires frais avaient accompagné le bip de fermeture de la communication. Merde ! Elles avaient vraiment l’air de s’entendre comme larrons en foire ces deux-là. Un petit pincement au cœur affolait celui de Michel. Mais bon, pas moyen de réagir autrement. C’était aussi vrai que cette rouquine était capable de tourner la tête aussi bien aux femmes qu’aux hommes. Il n’était du reste pas insensible à son charme certain. Un jour peut-être… si Claude voulait, pourquoi pas. À trois ? Une idée à creuser, après tout, personne ne vivait deux fois et si elles étaient d’accord toutes les deux ! Le partage pourrait s’avérer bénéfique pour lui.
— oooOOooo —

Deux cent cinquante vieux qui écoutaient les errements de plus vieux qu’eux, voilà à quoi ressemblaient cet attroupement de barbons endimanchés. Michel se demanda du coup ce qu’il pouvait bien faire là. Il n’y avait pas de réponse possible bien entendu. Il venait là pour nouer des contacts internationaux avec ses homologues de divers pays. Le droit pénal et commercial était en perpétuelle mutation. Son statut d’avocat imposait donc ce genre de symposium, rasoir au possible. La salle, une sorte d’amphithéâtre à la française offrait de longs gradins en pente douce vers une estrade où se succédaient les maitres de conférences. Un sourire triste anima les lèvres de l’avocat.
À ses côtés, une des rares participantes, sans aucun doute guère moins âgées que lui, écoutait d’une oreille distraite celui qui plus bas parlait. En se tournant un peu de travers, elle vit sa risette impromptue. Alors dans un murmure elle s’adressa à son confrère.
— Vous avez de la chance de trouver cela amusant. Moi ça me barbe depuis le début. Je ne comprends pas ce qui vous plait dans ce discours pompeux !— Rien ma chère ! Rien, je songeais seulement à mon épouse chez moi avec qui j’ai eu une conversation dans la soirée d’hier. Et ce sourire était plutôt destiné à ses propos. Je suis entièrement de votre avis sur le constat que vous faites de cette réunion. — Alors qu’est-ce qui nous pousse à subir cela ? Vous n’avez pas envie d’aller vous dégourdir les jambes, vous ?— Je vous suis, si cela peut vous être agréable.
Ils s’étaient levés ensemble, et s’éclipsaient par une porte de sortie détournée. L’air de l’extérieur sembla à Michel plus respirable. La femme était visiblement française ou francophone. Légèrement plus petite que lui, elle devait osciller entre quarante et cinquante ans tout comme lui. Elle avait de jolis traits sans pour autant être une beauté fatale. Rien de comparable non plus avec la petite employée de l’accueil de l’hôtel. Ils firent quelques pas dans une allée ombragée qui débouchait sur un parc immense. Les espaces verts se ressemblaient tous partout.
— Vous êtes français ? Moi je viens de la région parisienne.— Oh, je vais vous paraitre bien provincial, moi qui arrive tout droit de l’est de notre pays. Les Vosges, vous situez ?— Parfaitement. Sa célèbre ligne bleue… un mythe parmi tant d’autres.— Oui… excepté que le ciel se reflète dans l’eau pure du lac qui borde la maison de bois qui abrite ma famille.— Le lac ? C’est celui de Gérardmer dont parlent toutes les cartes postales régionales ? — Oui, c’est bien ça ! — Alors vous vivez dans un petit paradis, et venir mourir d’ennui dans ce genre de réunion…— Il faut se tenir au courant des nouveaux textes, des avancées de notre métier.— Bof ! Les mises à jour professionnelles arrivent aussi bien dans nos boites mail de nos jours. — Bien sûr, mais le contact humain…— Parce que vous avez vu beaucoup d’humains vous dans les participants ? Vous ne portez donc pas de lunettes.—… !
Ils étaient dans le parc où des femmes en tenues européennes allaient et venaient. Une autre plus loin avançait à pas mesurés, celle-là portait un costume traditionnel. Un reste de folklore servi aux touristes ? Encore que Kyoto et son célèbre quartier, où il avait fait une rapide incursion en compagnie de Arya… restait un des bastions des coutumes japonaises. Proche de lui le parfum boisé de l’avocate parisienne parvenait à ses narines.
— Je crois que je n’ai pas retenu votre nom.— C’est normal, je ne me suis pas présentée… Elisabeth Duchêne, du barreau de Versailles.— Michel Delacourt… j’officie aussi à Épinal et Nancy.— Heureuse d’avoir fait votre connaissance mon cher confrère. Mais je ne pense pas tenir les dix jours que prévoit ce séminaire. Les Yvelines et ma région me font déjà défaut.— Une famille là-bas peut-être ? — Plus personne sur qui me reposer au besoin ! Mon divorce est déjà loin derrière moi. Et je n’ai pas eu d’enfant donc vous voyez, ça limite grandement les relations familiales.— Nous avons au moins un point commun, l’absence de progéniture. — Convenances personnelles où plus prosaïquement par manque d’envie ?— Non ! Mon épouse ne peut pas procréer et l’adoption reste un tel parcours du combattant chez nous que… nous avons renoncé avant même de commencer.— Comme je vous comprends. Nos administrations et leurs paperasseries… beaucoup s’y cassent les dents.
Michel suivait Élisabeth qui visiblement avait envie de faire une pause sur un banc. Elle portait une robe qui lui tombait sur le genou. Elle semblait vouloir discuter. De toute façon, il ne retournerait pas à l’amphi aujourd’hui, alors cette femme avait l’avantage de ne pas lui compliquer la vie par un langage peu familier tel l’anglais. Il se retrouvait en terrain conquis finalement, ça lui semblait pratique. Ainsi positionnée, elle arborait une poitrine visiblement bien plus fournie que celle de la réceptionniste. Quelque part, à chacune de ses respirations, l’homme voyait cette avancée palpiter et un vieux réflexe de mâle le fit loucher sur ces seins pourtant invisibles.
Mais les deviner était autrement plus excitant. Elle se rendit compte de cette insistance à la reluquer outrageusement, sans pour autant faire de remarque particulière. Cependant elle accéléra ses inspirations et expirations, ce qui alerta l’homme assis près d’elle. Il réagit comme tous les mecs l’auraient fait en tentant de regarder ailleurs.
— Ne jouez pas l’indifférence ! C’est flatteur qu’un homme tel que vous me regarde encore avec envie.—… ? Vous… pardon, je ne voulais pas vous importuner.— Pas question de m’importuner. J’apprécie que vous me regardiez ! Si peu d’hommes le font désormais. Je penche du mauvais côté de la balance. La cinquantaine approchante et mon Dieu c’est agréable d’être encore vue comme une vraie femme par un beau garçon… et qu’il soit marié ne change que peu de choses à cette affaire.— Je… vous avez raison. Je suis un idiot ! Vous êtes très belle…
Il s’était simplement fait violence pour ne pas ajouter un « encore » réducteur. Élisabeth venait de se relever. En faisant ce mouvement, elle avait au passage happé la paluche de Michel.
— Venez ! Allons, rentrons à l’hôtel !— Comme vous voulez.
Elle marchait cette fois d’un bon pas. Le hall d’entrée était vide et l’ascenseur desservant les étages vint de suite au secours des deux qui entraient. Elle n’avait plus dit un mot durant le court trajet qui les amenait là. Sans en dire plus, elle avait appuyé sur un numéro et la cabine s’ébranlait sans bruit. Lorsque la porte chuinta en s’ouvrant, il savait déjà que ce corridor ne donnait nullement sur sa chambre. Mais comme Élisabeth lui cramponnait toujours le bras, il n’objecta rien. Et la carte magnétique qui ouvrit la porte ne sortait pas de la poche de Michel. La femme le poussait déjà dans l’espace entre sa chambre et les toilettes de celle-ci.
Derrière lui, le lourd panneau venait de les isoler du reste du monde. Deux bras se nouaient sur son cou et elle ne lui permettait plus de dialoguer. Elle avait sans même les chercher, trouvé ses lèvres. Elle prenait alors la direction des opérations et la ceinture du pantalon ne devait pas résister plus de quelques secondes à ses doigts qui ne s’énervaient aucunement. Michel tressaillit lorsqu’ils se refermèrent sur le cylindre qu’Élisabeth avait extrait de son slip. Elle le branlait délicatement, dans d’amples mouvements du poignet, sans se départir de l’emmêlage de leurs langues. Il n’avait plus qu’à se laisser faire.
Un court éclair de lucidité lui fit songer que finalement le Japon avait bien des charmes insoupçonnés. Mais ses idées se brouillèrent rapidement alors qu’Élisabeth se laissait littéralement glisser le long de son corps. À genoux sur l’épaisse moquette de la chambre, elle priait. Le Dieu phallus au garde-à-vous de Michel qu’elle enfournait dans sa bouche, savourait cette gâterie inattendue. Gourmandes, les lèvres aspiraient l’archet pour un air de flute qui ravissait son propriétaire. La France et sa brune étaient si loin… Il creusait les reins réagissant ainsi aux coups de langue que la femme n’avait de cesse de lui prodiguer.
Elle ne fit aucune difficulté quand il la saisit par le bras pour la faire se relever et qu’il la poussa sur le lit. Elle savait ce qui allait arriver. Il était certain qu’elle le désirait. Donc puisque tous les deux étaient d’accord… adultes consentants, pourquoi se priver de cette petite partie d’un plaisir réciproque. Michel à son tour s’affaira pour la dévêtir. En un clin d’œil, ils furent tous deux aussi nus qu’au jour de leur naissance… quelques poils en plus sans doute. Ensuite chacun se remit à l’ouvrage, entre les cuisses de l’autre. Et les tressaillements du corps d’Élisabeth trouvaient un écho favorable dans ceux de son compagnon du moment.
La couche de la femme, champ de bataille occasionnel voyait alors deux êtres geindre sous diverses caresses. Toutes ne tendaient que dans le seul but de se faire plaisir. Pas de pauses entre les gestes pour faire monter graduellement le désir, pour le sublimer, et pour emmener les deux amants vers leurs orgasmes espérés. Soupirs et gémissements se répétaient dans un espace clos qui sentait désormais les odeurs intimes des deux partenaires. Leur corps à corps les réunissait dans des ébats où les positions n’étaient qu’éphémères et changeantes. Élisabeth psalmodiait des mots sans suite. Michel n’en écoutait aucun.
— oooOOooo —

La fin de l’après-midi mouvementé les avait gardés, soudés, emboités, enchâssés l’un dans l’autre et aucun des deux n’avait vu le temps passer. Puis la nuit tombante enveloppait la chambre où les deux amants se livraient à des contorsions charnelles qui tiraient des soupirs et des gémissements tantôt à Élisabeth, tantôt à Michel. Mais les bons moments ont tous une fin et restait pour l’homme le gout amer de sa forfaiture. Claude dans leur nid sentirait elle ces cornes qu’il venait à deux reprises en si peu de temps de lui coller sur le front ? Drôles de pensées qui provoquaient en lui une certaine peur. Mais comment le saurait-elle ? Aucune de ces deux maitresses de passage vraisemblablement, n’irait jamais lui raconter.
Michel avait ensuite regagné sa chambre sans bruit alors qu’Élisabeth dormait paisiblement. Sa nudité somptueuse lui donnait un air paisible et une sorte de sourire tendait à prouver à l’homme qu’elle avait apprécié. Mieux valait donc, qu’elle ne l’aperçoive pas, nu à son réveil. Les choses que parfois les femmes sublimaient lors de leurs envies passagères s’avéraient aussi de nature à les dégouter après leur jouissance. Il avait de beaux restes, mais il gardait quelques traces des outrages du temps. Et puis sa chambre n’était pas si loin, donc pas de souci. La porte tirée derrière lui serait comme un trait sur une soirée qu’il espérait bien oublier. La rayer de sa mémoire tout à fait s’il y parvenait serait parfait.
Une douche prise, des vêtements propres et il s’apprêtait déjà à affronter la nouvelle journée. Le petit déjeuner à l’européenne ne le dépaysait pas trop. Un contraste entre coutumes locales et les visiteurs que les hôtels se plaisaient à gommer pour plaire à une clientèle huppée. Donner aux gens ce qu’ils attendaient et l’argent rentrerait à flots. Le Japon n’échappait pas à ce mercantilisme galopant. Michel avant de partir faire un tour regarda sa montre et calcula l’heure dans ses Vosges. Avait-il le temps d’appeler sa moitié ? Neuf heures ici… et là-bas… cinq heures de l’après-midi ! Bon ! C’était bien et il remonta alors dans sa chambre. Il ouvrit son ordinateur, et vit que l’icône de sa belle était verte. Elle devait guetter son arrivée sur le site.
Un long sifflement lui indiquait que Claude venait de recevoir son message. Quelques secondes suffirent pour que la fenêtre de Skype s’allume et qu’elle lui réponde.
— Alors mon chéri ? Comment se passe ton séminaire ?— Bien ma poule et chez nous ? Beau temps ou pas ? — Oui nous avons eu un grand et chaud soleil toute la journée. Maureen et moi sommes allées dans une ferme marcaire au Markstein ! Nous y avons fait une délicieuse pause déjeuner. Attends je branche la caméra… tu veux bien en faire autant ?— Ah oui ! Voilà !
Sur son écran, tout proche de l’encart où sa tête se dessinait, l’image souriante d’une Claude ravissante, vint se fixer.
— C’est mieux de se voir n’est-ce pas ? — Tu as raison mon cœur. Les kilomètres entre nous n’existent plus de cette façon.— Ouais… là tu exagères un peu. Tu me manques… et les petites Japonaises ? Elles sont comment ?— Bridées ma chérie et je n’en croise que très peu. Mais toi avec ton amie Maureen, vous passez donc le temps agréablement ?— Ben… je te raconterai tout ça à ton retour… elle est sous la douche pour l’instant. Tu as bien choisi ton moment pour appeler, c’est bien.— Sous la douche… j’imagine oui ! — Arrête ! Que vas-tu penser là ? C’est une manière déguisée de me demander s’il s’est passé quelque chose entre nous deux ?— Pas vraiment et comme je suis bien loin… je n’ai guère le choix. Ne me dis rien, ça pourrait me donner des idées… — Ah oui ? Et lesquelles ? Je te prie… allons raconte-moi, je veux t’entendre me le dire.— J’ai envie de toi et tu ne peux pas imaginer comme je te ferais l’amour là… avec force même.— Ah ! Ah ! Monsieur bande encore pour sa femme ? Alors, songe au corps de rêve de mon invitée… Tu visualises ? Non ? Imagine une tache bien rouge au bas d’un ventre plat. Oui toute pareille à sa chevelure, et ma bouche sur cet ourlet sanglant. Tu imagines…— Arrête bon sang ! Regarde-moi ça ! Vois dans quel état tu me mets ! — Montre-moi, ne sois pas timide, montre-moi !
Michel relevé, exposait à sa femme la bosse qui déformait sa braguette, alors qu’elle lui susurrait des mots d’encouragements.
— Mais j’aimerais la voir sans fard, mon chéri…— Tu veux dire à l’air libre ? Tu es folle ! Tu me fais faire et dire des âneries.— Des âneries ? Allons vas-y ! Ne sois pas timide ! J’en ai aussi envie, l’eau à la bouche et puis, elle est à moi depuis longtemps. Alors… montre-moi ce que je perds…
Dans un geste désespéré, les doigts masculins venaient de tirer vers le bas la fermeture éclair du pantalon et la queue qui émergeait d’un slip de coton noir avait déjà l’allure d’une chandelle allumée. Elle se redressait fièrement. Claude insistait encore.
— Branle-toi… oui pour moi, fais-la cracher pour me montrer que tu m’aimes encore, malgré la distance.
Alors mu par un réflexe mâle, Michel donna de l’amplitude à son poignet. Et au moment où ses doigts agrippaient la tige bandée, une frimousse aux tifs couleur sang vint s’afficher auprès de celle de sa brune.
— Wouah… Michel… dommage que tu ne sois pas ici… je lécherais bien cette glace d’un genre spécial. Quel morceau… et comme Claude m’a promis que nous la partagerions un jour… au moins, je sais à quoi m’en tenir !
Maintenant elles étaient deux à l’exhorter à se masturber. Le temps de la surprise passé, Michel avait repris fébrilement ses mouvements de va-et-vient et l’idée que ces deux amies manigançaient un truc vicieux, lui donnait comme un coup de fouet. Heureusement, car côté libido, Élisabeth n’avait rien épargné au Français. Mais c’était bien aussi la preuve que les mecs pouvaient tout à fait baiser une femme une heure avant et ne rien montrer à leur légitime. La semence qui s’échappait d’un coup dans une serviette que Michel avait pris soin de préparer, démontrait s’il en était besoin, cet état de fait.
Deux visages aux contours arrondis, aux yeux rieurs suivirent les jets qui maculaient le kleenex. Et pour montrer leur satisfaction, quatre mains se mirent à battre à l’unisson. Applaudissements mérités pour un effort louable dont Claude n’aurait sans doute jamais vent. Du moins Michel voulait-il le croire et surtout ne pas songer que si elle apprenait ses incartades… Il était bien incapable de savoir ce qu’elle serait capable de faire. Sourirait-elle ? Ou bien au contraire sa colère se montrerait elle aussi terrible, qu’une vengeance serait à envisager ? Bien malin qui aurait pu le dire et surtout le savoir !

— oooOOooo —


*Speak Easy à Ootsuka sur la yamanote line c’est la station après ikkebukuro.Traduction : Bar et endroits, rues très fréquentées par les Européens qui visitent les points chauds de Kyoto

*Maïko, Traduction : « fille qui danse » ou parfois « enfant » en fait une apprentie Geiko ou Geisha dans la région de Kyoto où le terme Geiko était le nom donné aux Geishas de Tokyo et Geikos à celles de Kyoto… désormais le nom générique de Geishas englobe toutes les villes…
*Iku,Traduction : Les Japonaises disent plutôt « j’y vais ». Iku traduit aussi l’action d’aller. Terme employé pendant l’amour pour dire : je viens… (je jouis).
*SumataTraduction : littéralement « région pubienne nue », est un terme japonais se référant à l’acte sexuel sans pénétration très en vogue dans les lupanars du Japon
*Ko Bi DoTraduction : Une technique de massage facial d’origine japonaise intervenant sur les méridiens ainsi que sur les points d’acupuncture. Il permet de rééquilibrer la circulation de l’énergie du visage ainsi que du cou. Cette bonne répartition d’énergie est à l’origine de la jeunesse de la peau.
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