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Maureen

Chapitre 3

Le rose de la trahison

Divers
Les Vosges offraient un spectacle de toute beauté. Quelques moutons blancs parsemaient le ciel et leurs ombres fuyantes venaient aussi ternir le bleu azur de l’étendue du lac, face à la maison de bois. Maureen fascinée par ce décor voulut entrainer son amie dans son propre délire. Nager dans l’onde attirante et Claude n’y voyait pas vraiment d’objection. Alors après un déjeuner fait de salades et de crudités, pris sur la terrasse, les deux femmes se retrouvèrent sur le ponton. L’endroit favori de Michel, et en temps ordinaire, le bateau de son mari était amarré là.
Pour le moment l’embarcation était encore dans sa remise, attendant sagement que le maitre de céans le remette à l’eau. Dès son retour sans doute… mais l’Irlandaise n’avait pas envie de se balader sur l’eau. Non ! Elle préférait se mouiller dans le frais de l’onde. Alors après une petite sieste sur la balancelle, elle exhorta sa compagne à se baigner également. Toutes deux sur le plateau de bois étalèrent alors leurs draps de bain. Le soleil revenu noyait l’endroit, se reflétant sur les planches blanchies de la plate-forme. La rousse entreprit donc de se dévêtir.
Claude un instant suivit des yeux le déshabillage rapide de la belle étrangère. Sans aucun remord, celle-ci se mit totalement nue. Sous le soleil son corps paraissait bien pâle et seule une tache presque rouge au niveau du pubis ressortait avec insistance. La brune déglutit difficilement. Son amie était à croquer. Lentement elle aussi se mit à l’aise. Ses vêtements en tas près de sa serviette, elle hésita une petite seconde avant de libérer ses fesses de leur gangue de chiffon. Nue également donc, elle trempa ses orteils dans la masse frissonnante.
— Oh ! C’est juste pour se baigner non ?— Mais… c’est chez toi et tu ne vas pas dire que tu n’y vas jamais nager dans ce… dans cette merveilleuse piscine.— Si ! Mais j’ai toujours du mal à y entrer. L’eau n’est jamais bien chaude chez nous.— Eh bien… on voit bien que tu ne vas pas dans nos lacs irlandais… en plus, ils n’auront jamais cette couleur si… typique. Allons ! Ne sois pas timide, regarde…
Une gerbe de gouttelettes venait de jaillir à l’endroit où le trait blanc du corps laiteux s’enfonçait dans l’eau. Avec un sourire qui ressemblait plus à une grimace, la femme qui éclaboussée par le geyser créé par le plongeon avançait vers le liquide. Au bord, elle se pencha, attrapa dans le creux de sa main un peu de flotte, se frictionna le cou. Elle n’eut guère le loisir de comprendre ce qui se passait. Maureen qui avait émergé comme un bouchon lui crocheta l’avant-bras. Et dans un simple mouvement sans recul, Claude fut comme aspirée par cette nageuse folle.
Elle se retrouva soudain dans le grand bain et il était trop tard pour se demander si elle irait ou non. La goulée d’air pur comprimé dans ses poumons lui permit de remonter à la surface rapidement. Sa tête s’ébroua pour fouetter ses longs cheveux et elle respira d’un coup en réapparaissant à la surface.
— Bouh… c’est vrai qu’elle n’est pas chaude.— Tu ne vas pas jouer à la chochotte ? Une fois dedans c’est supportable.— Oui, en attendant… brrr… bon sang ! J’ai toujours du mal de m’y faire. Mais j’avoue que c’est vivifiant.
Il semblait à Claude que des milliers d’aiguilles venaient de s’incruster dans sa peau. Mais en battant des pieds et des mains pour rester à la surface, la gêne occasionnée n’était plus aussi grande. Sa copine se frottait à elle comme une chatte. Et les mains s’enlaçaient là, dans cet élément terriblement fuyant. Les deux femmes se mirent à nager l’une contre l’autre et elles avançaient au même rythme, s’éloignant aussi du rivage. Au loin le bateau qui promenait les touristes ressemblait à un petit point sombre posé sur un fond bien céruléen. Claude fit un effort un peu plus intense pour distancer l’Irlandaise. Mais l’autre, musclée suivit facilement la Vosgienne.
Au bout de longues minutes, deux silhouettes remontaient sur le bois d’un plancher ensoleillé. Les deux formes se couchaient chacune sur une serviette et les rayons du « Ra Lorrain » séchaient les peaux. Vint ensuite le cérémonial du badigeonnage à l’ambre solaire. Claude enduisit tous les endroits accessibles de son corps et du coin de l’œil, elle pouvait voir sa visiteuse, qui elle aussi, se tartinait partout. À bout de possibilités, elle leva le regard et dans les yeux de la rousse une interrogation semblait poindre. Avant qu’elle ne le demande, Maureen l’avait interpelée.
— Tu veux que je te frictionne le dos ? On ne va pas se laisser bruler la peau pour le plaisir de brunir tout de même !— Si tu veux ! Je te passerai de la crème solaire après, si tu veux…
— Bien sûr que je veux… allez, approche-toi un peu. Là ! Lève les bras que je t’en passe aussi sur les flancs… c’est douloureux un coup de soleil dans ces endroits-là.— Oui… et il cogne fort le coco là-haut. On dirait que tu as fait cela toute ta vie…— Tu aimes bien ça ! Hein ? Je suis une excellente masseuse, avoue-le… mais je dois dire que ton corps m’attire… mon côté bisexuel qui refait surface de temps en temps. — Je vois… tu ne penses donc qu’à ça ? Tu es finalement une sacrée dévergondée…— Tant que tu ne dis pas une salope, ça me convient. Mais à part la bouffe et le cul dans la vie, qu’est-ce que nous avons de bon, nous autres ? Je ne parle pas pour toi, toi qui files le parfait amour avec ton coquin de mari.— Coquin ? Comment ça coquin ? Il ne me trompe pas que je sache et pour le moment… même tes propositions douteuses n’ont pas apporté plus de réactions que cela de sa part.— Oh ! C’est ce que tu crois, mais j’imagine bien que devant toi… il n’allait pas me dire un oui franc et massif de suite. Mais à mon avis, notre petite conversation a dû le turlupiner un bon moment.— Mais non ! Michel n’est pas de ce genre-là ! Je ne crois pas.— Tu pourrais bien tomber de haut, tu sais.— Tu vas te taire ? Oiseau de mauvais augure… — D’accord, ne te fâche pas ! Alors qu’est-ce qu’on fait ? On va draguer les beaux gosses de ton village ?
Maureen me donnait d’un coup une grosse claque sur les fesses. Son rire fendait l’air et devenait contagieux. Moi aussi j’avais envie de me dégourdir les jambes. Mais surtout, je voulais absolument éviter qu’elle ne fasse remonter la pression. La vue de sa chatte sanguine avait le don de me chambouler l’esprit. La posture qu’elle adoptait en cet instant n’était pas faite pour me faire oublier… ce qui s’était passé.
— Bon ! D’accord ! On va faire un tour dans la galerie marchande de Nancy… mais je ne drague pas, c’est clair ?— Quel rabat-joie ! On voit bien que ton Michel te passe tous tes caprices… enfin… il est beau mec, tu as donc des circonstances atténuantes.— Sinon on peut aussi aller dans la voie piétonne et les arcades de Remiremont. C’est moins loin et tu pourras tout autant te défouler.— Oh Yes ! Moins loin c’est bien. Remiremont tu dis ? Nous y sommes déjà allées, non ? Ça reste un bon souvenir. Puis juste pour aller boire un pot, tu veux bien ?— Oui… mais ne compte pas sur moi pour faire autre chose, c’est bien compris ?— Tu te défends beaucoup pour quelqu’un qui a la conscience tranquille. Tu n’aurais pas un peu la trouille, toi ? — Peur de quoi ? Tu es folle ?— Non ! Je crois plutôt que dans ta tête, tu tournes et retournes l’opportunité de…— De quoi ? Dis le fond de ta pensée maintenant ! Tu en as trop dit, il fallait te taire.— Viens ! Allons-nous faire belles pour sortir. Ça ne vaut pas le coup de se chamailler pour des peccadilles… mais j’ai l’impression qu’un beau mâle avec une belle… enfin tu vois ce que je veux dire… tu serais bien tentée un petit peu.— N’importe quoi ! Vraiment tu as l’esprit mal tourné ma belle. Et puis je crois que j’en ai déjà trop fait avec toi… — Tu sais… un proverbe chez vous dit « qui peut le plus peut le moins », l’inverse pourrait être à vérifier.—… Pff ! Obsédée ! Sur tes vieux jours, tu vas finir perverse ma fille.— Ben… tant qu’il y aura des mecs tels que ton Michel… et des femmes qui te ressemblent, je refuserai toujours d’être sage.
— oooOooo —

La ville était calme. Pas encore trop de touristes qui préféraient les rives de notre lac à ces rues de pierres. Maureen faisait toutes les boutiques de fringues et m’entrainait dans son sillage. L’abbatiale imposante lui avait une minute ou deux cloué le bec. Son édifice situé en bordure du centre-ville avait de quoi émerveiller les yeux. Puis elle s’était mise en quête d’un bar… Son leitmotiv du moment… une bière avec de la mousse. Chez nous comme ailleurs, il n’en manquait pas de ces endroits où prendre un pot.
Et nous avions fini par nous coller les fesses sur de hauts tabourets, entourées par une clientèle plus de première jeunesse. Maureen avait le verbe facile et la langue bien affutée. Alors les papys qui lui lançaient des vannes étaient immédiatement payés de retour par la rousse déchainée. Je n’avais pas vu deux types plus jeunes qui attirés par la gouaille de mon amie venaient de se mêler à la discussion. L’un d’entre eux, du genre déménageur, gros bras et gueule d’ange jouait des coudes pour se rapprocher singulièrement de la minette.
Je ne m’apercevais du manège que lorsque son comparse m’apostrophait.
— Je vous offre une autre bière ?—… ? Hein… oh non ! Je conduis !— Bof… ce n’est pas avec cette bibine que vous risquez quoi que ce soit. Elle ne doit pas faire plus de trois ou quatre degrés. Allez soyez chic. Laissez le temps à mon copain de… discuter avec votre amie.— Je vois… vous êtes là pour faire diversion !— Pas seulement. Moi je préfère les femmes moins exubérantes… votre amie, outre qu’on la remarque comme un feu rouge, à trop de bagout pour moi. Et puis les brunes m’ont toujours… comment vous dire… attirée !— Ne vous donnez pas la peine de sortir le grand jeu, je ne suis pas disponible.— Ah ! Vous êtes donc en couple avec cette demoiselle ? Bon au moins aurais-je tenté ma chance. Pas de bol donc de tomber sur deux…
J’éclatais de rire. L’autre la mine déconfite avait une moue qui lui donnait un air de chien battu. Nous prendre pour deux lesbiennes avait de quoi me faire pouffer. Puis à bien y réfléchir, l’idée ne semblait pas si saugrenue. Il se dégageait de Maureen un tel mélange de masculinité et de féminité que l’erreur pouvait se comprendre. Le type me rappelait d’un coup sa présence.
— J’ai dit une connerie ? Qu’est-ce qui vous fait rigoler comme ça ?— Rien… nous ne sommes que deux amies. Désolée de vous décevoir, je ne suis pas… ce que vous imaginez. Et j’ai un bon mari.— Ce n’est guère mieux pour moi ! Mon cas est irrécupérable…—… ? — Oui ! Dès que je rencontre une femme qui me plait, je suis maudit. Soit elle ne veut pas de moi, soit elle est mariée. La poisse me colle à la peau… mais que ceci ne vous empêche pas de prendre un verre avec moi.— Têtu ! Vous êtes têtu ! Je vous ai déjà dit non ! De toute façon, nous allons rentrer.— Je… je peux au moins avoir votre numéro de téléphone ?— Surement pas… Maureen… on doit y aller maintenant.— Eh, attendez ! Vous venez juste d’arriver.
C’était le type qui visiblement dérangé dans sa drague m’adressait la parole. Et celui-là ne semblait pas disposé à lâcher son os.
— C’est à mon amie que je parle… — Et moi je te dis que je suis en phase avec cette fille, alors ne te mêle pas de cela. Si tu veux partir, tu dégages et elle peut rester.— Qu’est-ce qui vous prend ? Je suis venue avec Claude… je repars avec elle.— Pourquoi ? Tu ne veux pas venir faire un tour chez moi ? Je te ramènerai chez toi ensuite.— Mais… je n’ai aucune intention de vous suivre. Viens, Claude, nous rentrons.— Toi, tu restes le cul sur ton siège. La rouquine va me suivre gentiment. On va visiter les toilettes du bistrot… ça ne devrait pas prendre plus d’un petit quart d’heure.— Mais… il n’en est pas question… Je ne veux pas aller aux toilettes et surtout… pas avec vous.— Merde ! Tu vas obéir oui ou non ? Je dois te prendre par le cou pour que tu me suives ? Tu m’as allumé et tu dois me faire un pompier pour circonscrire le feu.
Tout autour de nous, plus un mot. L’affaire tournait au vinaigre. Je sortais alors mon téléphone portable. Le gars qui était à mes côtés me posait la patte sur le bras.
— À votre place, Madame Claude… je ne bougerais pas. Allan n’est pas méchant. Il a seulement envie d’un petit câlin et votre « amie » l’a un peu… comment vous dire ça… raidi. Vous voyez ?— J’appelle la police !— Mais non ! Restez zen ! Juste une pipe… allez ! Laissez-les se débrouiller.— Pas question que vous violiez ma copine… Patron ! Patron… vous ne voyez pas ce qui se passe ? Appelez les flics !— Tu as fini la brunette, là ? Je pourrais te clouer le bec et ça ne changerait rien pour ta potine. — Je vous en prie ! Monsieur, vous ne pouvez pas raisonner votre… s’il fait cela, il va finir en prison… nous irons porter plainte.— Ferme là !
Le type qui d’une main tentait d’entrainer Maureen, de l’autre me filait une gifle. Oh ! Elle n’avait fait que m’effleurer, mais suffisamment pour que la rogne monte en moi. Mon verre vide solidement agrippé dans mes doigts libres, je collais celui-ci dans la figure de ce sale con. Surpris, il se tenait le crâne en beuglant. Maureen et moi en profitions pour courir vers la porte et la rue. Nous ne nous retournions pas et nos pas rapides nous ramenaient à ma voiture. Il ne nous restait plus qu’à rentrer. Mon cœur battait la chamade et j’avais le souffle court.
Quant à mon amie, elle riait aux éclats… incroyablement insouciante ou folle. Je me mettais en rogne.
— Tu te rends compte que nous aurions pu avoir de graves ennuis ? Tu aurais pu être… violée.— Mais non ! Je me serais défendu ma belle. Mais j’ai apprécié ton intervention. Chez toi, c’est bien comme en Irlande… les gens ne viendraient même pas à ton secours… ah, ils sont beaux les hommes ! — Franchement… qu’est-ce que tu lui as dit pour le mettre dans un état pareil ?— Mais… rien, il voulait simplement… me baiser. Et je t’avoue que ça m’a émoustillée… rentre vite, j’ai besoin de toi.— Quoi ? Mais tu es incorrigible toi ! Tu ne songes vraiment qu’au sexe ?— Au cul… dis-le carrément ! Ben non, je rêve aussi de ta bouche et de tes seins… et ce mec m’a ouvert l’appétit. Je peux…— Mais bon sang, arrête… je conduis. Tu vas réussir à nous envoyer dans le décor…— Au moins nous serons dans une véritable carte postale. Cherche un petit coin tranquille… j’ai besoin de me passer les nerfs sur… quelqu’un. Et tu es la seule qui soit disponible immédiatement.— Retire ta patte de sous ma jupe… non… arrête… je t’en… prie…
Plus moyen de me concentrer sur la conduite. Maureen espiègle remontait sa menotte vers ma culotte et en roulant, c’était compliqué de la repousser. Le chemin de traverse que je prenais était censé me permettre de l’amener à stopper sa tentative de caresses. Et pourtant, quelque part au fond de moi, je sentais mon corps qui se relâchait, réclamant de plus en plus ce qu’elle m’offrait. Je fis un dernier effort pour la dissuader de continuer.
— Arrête Maureen ! Je ne suis pas d’humeur, surtout après ce qui vient de se passer dans ce bistrot.— Tu crois vraiment que je vais te croire, gober cela ? Ne me raconte pas n’importe quoi… je sais, et mes doigts ne peuvent se tromper à ce point. Tiens ! Dis-moi le contraire !
La rousse venait de plonger sa main sous ma jupe et d’un coup en écartant de deux doigts le rempart de coton qui me couvrait le bas du ventre, elle glissait son index dans mon vagin. Celui-là en ressortait presque aussitôt, humidifié par ces sécrétions qu’elle savait trouver en cet endroit. Quand sa patte remonta vers mes lèvres, je sursautais.
— Non ! Ne recule pas. Alors ? Si ça ne s’appelle pas avoir envie ce que mon doigt te rapporte… je ne suis plus Irlandaise.— Maureen ! Bon sang… comment te le dire, te le répéter ! Pourquoi es-tu toujours si axée sur le cul ? Si je ne te connaissais pas très bien, je pourrais croire que tu es nymphomane.— Voilà ! Les grands mots sont lâchés. Comme tu y vas. C’est ma manière à moi d’évacuer le stress… faire l’amour me calme les nerfs et me permet de reprendre mon souffle. C’est comme un remède à toutes mes angoisses.— Alors pourquoi n’as-tu pas suivi ce con dans les toilettes du bar ?— Parce que… je ne l’aimais pas.— Attends ! Tu es en train de m’expliquer quoi là ? Que dois-je déduire de tes paroles ? Que tu es amoureuse de moi ?— Un peu, je te l’avoue. Un peu de toi et sans doute aussi de ton Michel ! —… ! Tu es sérieuse là ?
Impossible de réfléchir plus longuement à ce qu’elle m’assénait. Son corps penché sur le mien, elle avait réussi à me coller sa bouche sur mes lèvres. Une fois de plus, instinctivement mes mâchoires s’entrouvraient sous le passage de sa langue. Évidemment que je répondais à ce baiser encombrant. Et Maureen lentement m’amenait là où elle le désirait. Sur un chemin paumé en pleine campagne, avec une minuscule haie pour nous séparer des rares voitures qui circulaient sur la voie principale, elle me tripotait.
Comble de cette affaire, c’est que je m’ouvrais à ces sensations plus ou moins voulues. L’attrait de l’interdit, le gout du jeu et plus certainement le désir qu’elle suscitait dans mon corps emballaient les choses. Vaincue, et heureuse de l’être, je finissais par être troussée comme une cochonne sur mon siège par ce trublion étranger. Si la situation me mettait en transe, une sorte d’arrière-pensée envahissante imprégnait mon esprit. Sur quoi tout ceci allait bien pouvoir déboucher ? L’image de Michel traversait mon cerveau, vite repoussée par les câlins de plus en plus ciblés de ma dévergondée passagère.
L’habitacle s’était vite retrouvé trop étroit pour laisser libre cours aux impétueuses attentes de la rousse. C’était donc dans l’obscurité trouée de temps à autre par les phares d’un véhicule qui passait à proximité que nous avions étendu à même l’herbe d’un pré, l’unique plaid retrouvé dans le coffre. Avec une dextérité incroyable, elle avait su me mettre nue et je m’empêtrais dans ses fringues en cherchant seulement le fermoir de sa jupe. Elle riait aux éclats sous un ciel sans lune. Telle une mygale, elle me broutait, me dévorait quasiment la chatte.
Elle se débarrassait seule de ces fringues que je n’étais pas parvenue à décacheter. Et nous roulions sur la laine, sans nous soucier d’un hypothétique regard. La place où nous étions se trouvant vide à notre arrivée, il ne devait pas y avoir de problème. C’était sans compter sans l’envie pressante d’un ou d’une conductrice, qui venait de ralentir. Nous étions totalement à poils dans la lumière crue d’une voiture, enchevêtrée dans un soixante-neuf rageur.
J’avais par réflexe, tiré sur les pans de la couvrante, mais impossible de cacher quoi que ce soit et les pattes d’une Maureen qui se fichait éperdument de cette venue impromptue me cramponnaient pour que je terminasse mon ouvrage. L’intrus sans doute surpris par ce spectacle de deux gougnottes en rase campagne enclenchait précipitamment la marche arrière. Mais ça m’avait coupé mes effets.
— Ça suffit Maureen ! Rentrons. Je crois que nous avons assez fait de conneries pour ce soir.— Oh ! Ma chérie, il n’en perdra pas la vue et aura de bons souvenirs à raconter à ses potes.— Tu es vraiment complètement folle ! Ça te fait rire de savoir qu’un type nous a aperçus à poils ?— Qu’est-ce que tu risques… et à tout prendre, mieux vaut en rire qu’en pleurer, ne crois-tu pas ?Allez… donne-moi du plaisir, s’il te plait.— Non ! Cette fois, j’ai ma dose d’idioties. Où sont passés nos vêtements ?— Les tiens dans ta voiture, les miens par-ci par-là. Tant pis si je ne retrouve pas tout ! Ça fera le bonheur de celui qui récupèrera ma culotte et mon soutif ! Partons puisque Madame est en proie aux doutes et aux peurs…— Tu n’es plus amusante là ! Railler c’est facile, mon amie… mais Michel est connu dans la région et…— Michel est connu ! Tu t’entends parler Claude ? La petite bourgeoise qui tient à tout prix à préserver la dignité et la réputation de son mari… tu es pathétique dans ton rôle de « jolie bobo » !
Elle riait de plus belle. Et je repassais déjà ma jupe, sans prendre le temps de remettre mes sous-vêtements. Elle revenait s’assoir à mes côtés en rigolant toujours. Sa main tâtait mon visage et cette délurée copine revenait à la charge pour me voler un baiser plutôt langoureux. En s’asseyant, elle avait trouvé les deux pièces manquantes à mon habillage hâtif. Après ce baiser moqueur, elle ouvrait la vitre et d’un geste ample… la parure qui quelques minutes avant cachait tout ce que je possédais de féminin avait disparu en pleine nature.
— Voilà… pour tous les voyeurs du monde. Heureux celui qui humera tes habits ma belle. Il retrouvera avec eux l’odeur de ta lune merveilleuse. Nul doute que celui-là sera un homme content. Et je suis certaine qu’il se branlera des jours et des nuits en imaginant ce cul qui devait se planquer dans ce triangle minuscule… quant aux seins…— Franchement, tu dépasses les bornes, Maureen. Tu n’as donc pas de bouton « off » ? — Pff ! Tu as raison, rentrons dans ton château… au moins y seras-tu moins peureuse. Et puis tu sais quoi ? Eh bien, il serait bon de finir ce que nous avons commencé… les hors-d’œuvre étaient extra, allons-y pour gouter le plat principal…
Tant bien que mal, le final de notre retour se déroulait sans trop d’accrocs. À deux ou trois reprises, mon amie avait cherché à me toucher et je l’avais vertement éconduite. Elle semblait avoir renoncé, mais gardait sa paume sur ma nuque, frictionnant délicatement ma peau.
— Détends-toi ! Tu es nouée de partout, Claude. — Tu m’énerves vraiment.— Menteuse ! Tu imagines que je suis aveugle ? Tu crises parce que tu doutes de toi, de tes capacités à faire ce que tu redoutes le plus. Mais je suis certaine qu’un jour… avec ou sans ton mari, tu coucheras avec un autre.— Qu’est-ce que tu peux raconter comme bêtises ? N’importe quoi. Madame Soleil ressuscitée !
À peine à la maison que je me retrouvais dans une posture identique à celles de la nuit précédente, voire du parking que nous avions quitté quelques minutes plus tôt. Elle avait raison sur un point : ma maison me rassurait. J’avais de nouveau cédé aux tentations multiples que cette diablesse avait su recréer entre mes murs. Le lit conjugal, déserté par le maitre des lieux nous revoyait dans une séance entre femmes dévoyées. Au petit matin, enfin repues toutes deux, nous nous endormions sans demander notre reste. Michel avait aussi quitté longuement mes pensées.
— oooOOooo —

Très loin de là, dans un autre monde Michel lui, se levait. Son retour sur terre à l’issue d’une nuit somme toute agréable était pour deux paires de quinquets qui avaient failli le désarmer. Comment diable Claude avait-elle osé ? Il souriait à cette incroyable idée que pour la première fois de sa vie d’homme, une autre en même temps que son épouse avait assisté à une masturbation réussie. Que sa brune, en sachant que son amie était à la maison lui ait demandé de se branler… il voulait encore croire à un rêve. Pourtant, dans la poubelle, les mouchoirs jetables attestaient d’une réalité hallucinante.
Il les reprit et les fit disparaitre dans la cuvette des toilettes. Inutile qu’en plus, la femme de ménage se fasse des idées. Les Japonaises ne devaient pas être très différentes des femmes d’Europe. Puis il fila vers le hall, prêt à l’issue de sa douche pour un vrai petit déjeuner à l’anglaise. Il croisait alors le regard de la réceptionniste et crut déceler dans ses prunelles, un sourire. Elle se montrait cérémonieuse, obséquieuse, comme toujours. Les touristes étaient des rois et des reines qui rapportaient aussi des tas de devises à l’économie du pays. Il était de bon ton de les soigner.
Le colloque était d’un rasoir et aurait endormi un cimetière. Michel au bout d’une heure en eut assez et il se faufilait vers la sortie en catimini lorsqu’une petite voix l’interpela.
— Ah, ah ! Je vous y prends… alors on file à l’anglaise en oubliant les amies ?—… ? Oh, Élisabeth… vous aussi, l’obsédé gestuel qui discute vous barbe ?— À vrai dire, je vous ai vu sortir et je me sens mieux près de vous que dans cet amphithéâtre, entourée de vieux beaux qui s’offrent un séjour aux frais de leurs barreaux.
Elle était rayonnante, et cette dame Duchêne, il l’aurait juré en redemandait ? Après tout… pourquoi pas ? L’idée des deux caboches qui avaient suivi sa branlette lui redonnait un certain allant. Et ce serait toujours mieux de partager cette raideur avec une jolie femme plutôt qu’avec ses doigts. L’avantage, car c’en était un de déjà connaitre l’anatomie de la belle, le rassurait pour un temps. Celui du sexe n’allait pas tarder.
— On va chez vous cette fois ?— Banco ! Mais ne sommes-nous pas encore assez intimes… pour nous tutoyer, Élisabeth ?— Je n’osais pas te le demander… et puis… tu es un bon coup, tu le sais ! Alors, allons-y !
Inutile de se faire prier. La chambre durant le déjeuner avait retrouvé un ordre bien établi. Ici comme ailleurs, les soubrettes et les caméristes faisaient du très bon boulot. C’était comme si personne n’avait dormi dans le lit. Du reste le terme dormir serait mal employé dans le cas qui s’annonçait. La partie fine débutait dès la porte franchie. Les habitudes se créaient très vite et Michel en frissonna en songeant que c’était trop facile. En un clin d’œil lui et sa consœur furent en position pour faire l’amour.
Mais il voulait prendre du plaisir et surtout penser à cette partenaire qui finalement lui évitait une désagréable attente au bar que la discussion soit terminée à l’amphi. Les cuisses de la sauterelle qui s’ingéniait à le chevaucher avaient un attrait tellement plus sympa. Pourquoi se priver alors de cet interlude charnel ? Si faire l’amour avec une autre que sa Claude l’avait curieusement dérangé hier, cette fois tout semblait bien différent. Il songea que la découverte du corps de cette nana pouvait s’approfondir encore et encore.
Élisabeth non plus ne se privait de rien. Elle se servait de ce que la nature avait doté l’étalon vosgien. L’anneau qui ornait l’annulaire du bonhomme n’était en rien un frein. Et puis… il demeurait le gage d’une paix royale ! De ne pas avoir d’ennuis ultérieurs. Un type marié offrait la garantie de ne pas être poursuivie par un harceleur possible. Et pour elle l’attachement à un unique mâle s’avérait inconcevable. Elle ne se lassait pas de refaire avec ce diable de Vosgien les gestes immuables d’une activité sexuelle débordante.
Du couloir étroit de l’entrée au lit, il n’y avait que quelques pas et cependant ceux-ci devenaient un vrai voyage. Lèvres soudées, mains accrochées au dos de l’autre, tous deux nus comme des vers, chacun dans son registre se redécouvrait. Les souvenirs encore frais, à moins que ce ne soit l’émoi de la première étreinte, laissaient bien des zones d’ombres dans les images perturbées qui revenaient à la surface. De plus comme toujours, les souvenirs différaient en fonction de la sensibilité personnelle des protagonistes.
Plus rien ne comptait en cet instant que la fête des corps. Inutile de s’embarrasser de préjugés qui de toute manière seraient foulés au pied et même par autre chose… Michel ne se posait plus de questions. Après tout sa femme, au loin, dans leur nid, saurait bien se consoler avec cette rousse étrangère. Et puis… ce qu’elle ne saurait pas ne pourrait aucunement lui faire de mal. Fort de ce courage des lâches, il s’occupait à tirer le meilleur de ce corps de femme qui ne se montrait pas très farouche.
Chaque position d’un kamasoutra revisitée, les deux amants s’en donnaient à cœur joie. Les murs épais des cloisons de l’hôtel nippon amortissaient les bruits, et qui se serait douté que dans cette chambre, deux âmes se livraient à l’éternel combat de la reproduction ? Une épure de plus pour garder intacts les gestes essentiels à la danse de vie. Élisabeth feulait avec un plaisir grandissant et Michel soufflait pour se maintenir à un bon niveau. Un juste échange de bons procédés, et ce rapprochement des corps de barreaux différents aveuglaient une justice déjà pas mal éborgnée.
Draps froissés au gré des assauts, chambre ravagée par de multiples et inavouables possessions, il ne restait plus guère d’endroits qui n’aient pas vu ces deux-là s’embrasser, se baiser et pour être honnête, s’essayer à des câlins moins académiques. Élisabeth aimait tout. Enfin tout ce que son confrère amenait avec une douceur exquise évidemment. Mais à en juger par sa prestation, il était un véritable expert. Elle ne rechignait pas lorsqu’il s’aventurait dans un sanctuaire que bien peu d’hommes avant lui avaient exploré. Elle n’en éprouvait aucune douleur et démontrait par ses râles profonds que cette voie-là apportait également son lot de sensations diverses.
La fin de la réunion avait sonné depuis longtemps que les cris de jouissances de la belle n’avaient, eux, pas encore trouvé d’échos dans l’antichambre du plaisir. Michel droit comme un I jardinait toujours le gazon bien entretenu d’une avocate presque parisienne. Chez lui, passer l’heure, passée la fête. À se trop longtemps retenir, la montée de sève en devenait compliqué. Un long moment il persistait, cherchant des images libératrices pour l’aider à se lâcher. De plus, son sexe raide de trop de prouesses devenait douloureux.
C’était aussi sans compter sur l’incroyable appétit de ce conseil en jupon. Elle voulait gouter à tout et derechef elle s’ingéniait à emboucher le clairon. À cette seule différence que pour faire de la bonne musique, avec cet instrument-là, il fallait plutôt aspirer que souffler. Elle s’y employait si bien que sa gorge profonde recueillait avec délectation la manne enfin délivrée par petites saccades. Aucune ne fut perdue. Toutes disparaissaient dans ce gosier assoiffé et Michel ne cherchait pas à comprendre. Le baiser qu’elle lui imposait à l’issue de cette partition singulière avait un gout très prononcé.
Repus tous les deux, avachis sur le lit, ils demeuraient immobiles de longues minutes, permettant à leurs cœurs de reprendre un rythme de croisière plus… normal. Les souffles se régulaient enfin. C’était bien Élisabeth la première qui tout en remerciant son confrère pour sa prestation venait de se relever. Elle profitait de l’hospitalité du brave avocat pour remettre de l’ordre dans ses affaires. Au préalable, elle se douchait, sans se cacher, c’était bien inutile après ce qui venait de les réunir, Michel et elle. Il vint la rejoindre sous le jet et si le perchoir n’avait plus la consistance d’une tringle de rideau, il se montrait assez fier pour tenter une nouvelle approche.
— Non ! Non ! Michel, j’ai eu ma dose. Mes reins sont douloureux… mais tu peux garder cela pour plus tard ? Après le diner si tu te sens en jambes. Je ne suis pas contre un renouvellement de l’infraction.— Comme tu y vas… tu connais le chemin et je ne ferme jamais la porte.— Même la nuit ?— Il faudrait un voleur bien audacieux pour venir s’attaquer à un avocat en plein colloque. Et puis on voit que tu n’as jamais visité les geôles japonaises. Carlos lui-même ne voulant pas y retourner s’est fait… la malle !— Ah ! Tu m’expliqueras cela dans la soirée ?— Si tu reviens, je doute que nous traitions du problème des cellules de ce pays… — C’est vrai… je crois que j’adore ça…— Ne touche plus ! Tu ne veux plus t’en servir là maintenant, alors ne le remets pas dans un état tel qu’il m’embarrasse pour me rhabiller.
Élisabeth avait ri et s’était alors éclipsée dans la chambre. Parce qu’avant de passer ses effets, il s’agissait de les retrouver, de les regrouper. Elle avait quitté la piaule lorsque son chevalier servant ressortait tout propre de sa douche. En sifflotant, l’air heureux, il s’inquiétait de remettre en marche son PC. Claude attendait sans doute un appel de son chéri. Mais il n’omettait pas de tirer le lit à peu près correctement. Dès qu’il eut la connexion, le voyant vert de Skype lui indiquait que loin en France… sa douce et fidèle épouse s’impatientait peut-être.
— oooOOooo —

— Bonjour mon chéri !— Claude… heureux de revoir ta frimousse. Tu me manques vraiment. Il me tarde que prennent fin ces réunions barbantes.— Bonjour Michel ! — Ah Maureen… Comment tu vas ? Claude est gentille avec toi ?— Oh… je ne sais pas si je vais te la laisser. Elle et moi, c’est une grande histoire d’amour.— Je ne suis pas jaloux ! Et je suis certain qu’il te manque l’essentiel… ce que tu ne pourras jamais lui offrir…— Ah bon ! Dis-nous ce que c’est ! Claude et moi sommes toutes ouïes. Je suppose que tu parles de ce que ta serviette cache encore.—… euh… oui ! Et cela, tu ne peux… ne pourras jamais lui donner.— Là tu te trompes ! Il en existe désormais sur le marché d’aussi beaux et parfois, ils sont bien plus pratiques. Ils tiennent dans le sac à main et surtout, surtout vois-tu, il n’y a pas la masse d’ennuis qui accompagne le type qui possède l’original.— Bon ! Je m’incline alors… Il fait beau chez nous ? Vous vous amusez ? Moi je m’emm… ici.— Les petites Geishas ne te conviennent donc pas ? Allons ne me dis pas mon amour que tu ne vas pas au moins aller faire un tour dans les quartiers chauds de Kyoto… J’imagine aussi que sous la robe noire des avocats, il doit bien se trouver quelques femmes encore à ton goût ! Pas un conseil en jupon pour satisfaire mon mari ?— Je préfère ne pas répondre mon cœur. Je vois que toi et ta copine Maureen, vous avez du peps et du répondant… alors, amusez-vous bien, et gardez moi une petite place… pour mon retour vendredi…— Attends… Michel… ne quitte pas tout de suite. Tu veux bien tourner un peu ton écran !— Mon écran ? Pourquoi… ?— Regarde derrière toi… je suppose que tu ne portes pas ce genre de… détail lors de tes réunions.
Michel se retournait et dans son dos, accroché à la lampe de chevet, tel un trophée… Élisabeth avait déposé sur l’abat-jour le seul objet qui dénonçait ses propos de sagesse, sa culotte rose. Il se tournait alors vers l’œil de la caméra en haussant les épaules. Deux petites têtes de fouines se tenaient joue contre joue. Leurs yeux rieurs, les deux nanas rigolaient de ce qu’elles venaient de découvrir. Alors le brave type prenait aussi le parti de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
— Bon… j’avoue que les femmes de chambre ne travaillent pas aussi bien que chez nous…
Et Claude de rétorquer…
— Fais attention à toi… n’oublie pas DSK… une pareille mésaventure et je suis célibataire pour longtemps…
Ce à quoi Maureen rajoutait son petit mot.
— Et dans ce cas, moi, je garde la femme solitaire… allez Michel, revient nous vite ! Nous t’attendons… Hein Claude ? Tu me le prêteras ?
Devant l’écran soudain vide… Michel restait pensif… Il était l’heure d’aller diner !

Fin… de la première saison !
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