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Mélanie, étudiante à Bordeaux

Chapitre 23

Trash
Mélanie travaillait dans sa chambre quand le carillon de l’entrée la sortit de sa bulle de silence. Elle soupira, interrompue dans son travail ; elle était seule à la maison, Arnaud et Sandrine étant partis fêter quelque chose au restaurant. Ils lui avaient bien proposé de l’accompagner mais elle avait refusé, prétextant un examen proche. C’était vrai, mais la vraie raison était qu’elle ne voulait pas déranger les tourtereaux.
Ils vivaient ensemble depuis presque un an et filaient le parfait amour. Incorrigibles sentimentaux, ils s’étaient débrouillés pour que leur mariage ait lieu le même jour que celui de Mélanie et Thomas.
Thomas... Il lui manquait. Ils savaient que la séparation serait difficile, elle à Bordeaux à l’ENM pendant deux ans et demi, lui à Paris. Bon, ils se voyaient quasiment tous les week-ends et aussi pendant les vacances, mais là, ce mardi, elle éprouvait du vague à l’âme comme souvent en semaine. En soupirant encore, elle descendit rapidement, prête à chasser le démarcheur importun : vendeur de cuisines ou ramoneur, il en passait presque tous les jours.
Mais quand elle ouvrit la porte d’entrée, elle découvrit une petite jeune fille brune qui s’apprêtait à sonner à nouveau. Elle n’avait pas l’air de vendre quelque chose. Toute jeune, encore une ado, pas bien grande et toute menue, elle était engoncée dans une vieille parka trempée. Oui, il pleuvait ce soir sur Bordeaux ; on était en janvier, après tout. Les cheveux longs de l’ado étaient tout mouillés et paraissaient presque noirs, collés par la pluie fine.
— Oui, bonsoir ?— Bonsoir... Je suis bien chez monsieur Lenoir ?— Oui, mais il n’est pas là. Pour être sûre de le voir, vous pouvez repasser demain matin, disons vers 10 heures.— Ah, d’accord, murmura la jeune fille, manifestement déçue.— Vous voulez que je lui dise que vous êtes passée ? Enfin, si vous me dites qui vous êtes. Je suis la belle-fille de monsieur Lenoir. Enfin, bientôt.— Sa belle-fille ? Vous allez épouser Thomas ?
Mélanie fut surprise de la question comme de la mine étonnée puis émerveillée de l’inconnue.
— Dites-lui que la fille de Maïtena est passée. S’il se souvient d’elle...
Son visage s’était éteint soudain comme elle se tournait pour repartir. Mélanie avisa alors la valise à roulettes que la jeune fille lui masquait et gambergea vite. Elle quitta le confortable perron pour braver les intempéries et rattrapa la fuyarde ; quand elle posa la main sur son épaule pour l’arrêter, elle s’aperçut qu’elle pleurait : de grosses larmes se mêlaient aux gouttes de pluie qui constellaient ses joues.
— Arrêtez, je vous en prie. Je ne sais pas ce qui se passe, mais... Venez avec moi, entrez.— Laissez-moi partir, vous ne me connaissez pas ; je...— Non, je ne vous connais pas, mais je sais que vous n’avez nulle part où aller, qu’il pleut, que j’ai froid en tee-shirt, et que vous allez me suivre. Programme : se réchauffer, se sécher et discuter devant un Nesquik. Oui, il n’y a que ça comme chocolat ici.
Mélanie saisit la poignée de la valise malgré les protestations d’Anita et regagna la maison, certaine d’être suivie. Elle frissonna en refermant la porte derrière elle, s’ébroua avant de s’apercevoir dans le miroir de l’entrée : son tee-shirt collait à sa poitrine nue comme une seconde peau, faisant ressortir l’agressivité de ses tétons durcis par le froid, ainsi que les anneaux d’acier clairement visibles.
— Saleté de temps, faut que je me change. Donne ta parka, Anita ; je vais la suspendre près du radiateur.
Sans s’offusquer du tutoiement, l’ado lui tendit sa veste et frissonna, bras croisés sur son ventre. Elle gardait obstinément la tête baissée, sûrement pour masquer sa fatigue et son désarroi. Elle suivit néanmoins Mélanie dans la cuisine, acceptant de s’asseoir pendant que la future magistrate s’activait.
Devant un grand mug de chocolat chaud, Mélanie la relança, essayant d’en savoir plus.
— Bon, ça va un peu mieux ? Raconte-moi pourquoi tu veux voir Arnaud.— Vous l’appelez Arnaud ? Il ne vous fait pas peur ?— Pourquoi veux-tu que j’aie peur de lui ?— Je ne sais pas, maman m’avait dit... que c’était quelqu’un de dur, de violent.— En ce cas, pourquoi veux-tu le rencontrer ?— Pfff... Bon, je peux vous le dire, après tout. C’est... mon père.
Là, un grand silence. Mélanie était médusée. Elle scruta vainement le visage fermé de l’ado, un peu rouge, qui fixait son chocolat fumant comme si sa vie en dépendait.
« Elle est si petite, se dit Mélanie, si menue... Pas du tout le gabarit d’Arnaud ou de Thomas, pour sûr ! »
— Et ta maman ?— Elle vient de mourir. J’ai l’urne avec ses cendres dans mon sac, si vous tenez à savoir.— Je suis désolée, Anita. Je ne voulais pas...— Je vous demande pardon, Mélanie. Je suis un peu perdue. Complètement, en fait. Maman m’a dit que si je n’avais plus d’autre solution, je pouvais aller voir mon père et qu’il m’aiderait. En échange... en échange, je devais être prête à tout.— Prête à tout ? Tu ne crois quand même pas que ton père te... enfin, tu vois, quoi.— Je ne sais pas, je ne le connais pas ; je ne l’ai même jamais vu, sauf sur une photo qui est aussi vieille que moi.— Et tu as quel âge ? Tu sembles plus jeune que moi, et j’ai vingt-quatre ans.— Je viens d’en avoir dix-huit. Tu veux voir la photo ? Pardonne-moi, mais j’ai envie de te tutoyer aussi, j’ai envie de te faire confiance.— Merci, ça me touche. Et oui pour la photo, s’il te plaît.
Mélanie sourit, émue aux larmes, en découvrant ce cliché de famille sans prétention : un homme imposant serrant contre lui une petite femme brune, un enfant debout entre eux, les mains des adultes sur ses épaules.
— Mon Dieu, c’est Thomas ! Qu’il était mignon ! Il avait quoi, neuf ou dix ans ?— Plutôt dix, je crois. Tu vois la tête de ton beau-père ? J’ai l’impression qu’il va fusiller le photographe !— Faut pas t’en faire, il est toujours comme ça, ou presque. Je commence à le connaître, même intimement, et je suis sûre qu’il ne te touchera pas. Mais tu viens de dire que tu ne l’as jamais vu pour de vrai ?— Non. Jamais il n’a pris de mes nouvelles, pas une fois.— C’est bizarre, j’avais l’impression qu’il était du genre papa-poule... Tu es sûre que... Non, laisse tomber.— Qu’il sait que j’existe, c’est ça ? Il doit bien le savoir, non ? Maman lui a bien dit qu’elle était enceinte, quand même ! Enfin, je...— Écoute, Anita, ce qui est fait est fait. Tu es ici, je suis heureuse de te connaître et je ne vais pas te laisser tomber. D’accord ?
La jeune fille releva la tête de son mug pour sourire, mais l’émotion lui noua la gorge et elle partit en sanglots silencieux qui secouaient ses frêles épaules. Mélanie fit le tour de la table pour la serrer dans ses bras et embrasser le sommet de son crâne.
— Bon sang, tu es encore mouillée ! Viens dans ma chambre ; tu vas prendre une bonne douche bien chaude et je te trouverai des vêtements secs. Puis on mangera quelque chose, genre omelette. Tu n’as rien contre les œufs ? Tu n’es pas végane ou un truc chelou ?
Mélanie changea de tee-shirt pendant qu’Anita se douchait, lui trouva un survêtement quasi neuf qui était un peu juste sur elle. Elle avait fini de cuisiner quand la petite brune revint dans la cuisine, le visage apaisé, une serviette enturbannée sur la tête.
— Merci pour tout, Mélanie. Mais je n’ai pas trop faim.— Je m’en fiche. Tu t’assois et tu manges, sinon je me fâche !
Anita sourit en s’installant et mangea sans faire de manières sa portion d’omelette. Ce qui fit fondre Mélanie, tout en lui procurant un pincement au cœur.
— Pour quelqu’un qui n’a pas trop faim... Tu me fais plaisir, mais... tu avais mangé quelque chose, depuis ce matin ?— Non. Ni ce matin d’ailleurs. J’avais trop la trouille de venir, mais je suppose que je n’avais pas trop le choix. Plus d’argent, plus de logement.— Vous habitiez où ?— À Dax. Mais le proprio m’a chassée hier.— Mais... il n’a pas le droit, en janvier ! s’insurgea Mélanie, choquée.— J’ai son adresse, tu iras lui expliquer ! Dis, c’est quoi sur ton bras, le tatouage ? Tu es du Gers ?
Mélanie resta interdite avant de réaliser que le tatouage 32 était visible sous la manche de son tee-shirt. Frottant machinalement la marque, elle répondit :
— C’est... c’est mon surnom ; enfin, mon nom si tu préfères...— Tu t’appelles 32 ? C’est vrai ?
La jolie blonde soupira longuement, gonflant sa poitrine qui menaça de faire éclater le tissu. « Pas facile de parler de ça, songea-t-elle, surtout à cette innocente jeunette. »
— Non, c’est... Voilà, c’est un tatouage marquant ma soumission à Thomas, et à Arnaud aussi. Et à tous ceux qu’ils me désignent. Tu comprends ?— Tu as accepté ça ? Il faut que tu sois sacrément amoureuse ! C’est tout ce que tu as, comme marque ?— Non, j’en ai une autre, à un endroit plus intime.— Ouah ! Tu me montreras ?
Mélanie piqua un fard qui incendia ses oreilles et son front. Elle déglutit difficilement avant de hocher la tête un peu à contrecœur.
— Dis, si tu veux pas, ça fait rien, tu sais. Je demandais parce que je n’y connais rien, c’est tout.— On remonte dans la chambre, si tu as fini ton dîner. Je ne te l’ai pas dit, mais tu restes ici. Tu dormiras avec moi ce soir.— Mais, tu n’as pas...— Fin de la discussion. Tu ne vas pas repartir par ce temps ; je crèverais de honte de te laisser partir seule. Ou Arnaud me tuerait, aussi.— Vu comme ça... Merci, Mélanie. Tu es une fille super.
Une demi-heure après, Mélanie sortit de la douche en finissant de brosser ses cheveux. Il n’était que 10 heures du soir mais elle était épuisée par sa journée d’études. Anita était confortablement allongée sur la couette, sa brune chevelure auréolée sur un grand oreiller bleu pastel.
— Alors, tu me montres, dis ? S’il te plaît...— D’accord, d’accord. Mais ne te moque pas de moi.
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