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Mélanie, étudiante à Bordeaux

Chapitre 31

Histoire médaillée
Trash
Un taxi déposa Thomas et son ami devant le pavillon de Lenoir à 19 heures. Mélanie les attendait de pied ferme derrière la porte ; elle sortit comme une flèche et se jeta dans les bras de son amoureux qui la serra fermement contre lui. Il pétrit ses fesses des deux mains tout en dévorant ses lèvres dans un baiser torride.
— Que tu m’as manquée, ma chérie ! C’est dur à supporter.— Je confirme que c’est dur, ce que je sens... Et moi aussi, j’ai envie de toi.
Ils se séparèrent en riant et Mélanie embrassa Eirik qui en profita pour la peloter sans façon. La jeune femme se dégagea des bras entreprenants du géant blond.
— Pas touche, gros balourd ! Ce soir, je suis toute à mon amoureux. Je vous présente Anita ; Thomas, ta sœur ! Allez, sors, ne fais pas ta timide.
Anita hésita puis avança à petits pas, tête baissée mais les yeux attirés vers les deux géants, Thomas et Thor. Elle se dressa sur la pointe des pieds pour embrasser son frère qui la saisit bras tendus pour mieux la contempler avant de la soulever comme si elle ne pesait rien.
— Bonjour, Anita. Ou bonsoir. Tu seras toujours la bienvenue à Paris, dans notre maison. Mél t’adore, ça me suffit. Et puis, avoir une sœur, j’en rêvais...— Merci. Maman m’a beaucoup parlé de toi, tu sais. Elle t’aimait.— Je suis désolé, j’ai appris son décès. Moi aussi, je l’aimais ; j’ai eu du mal à me remettre de son départ.
Il reposa enfin la jeune fille qui se tourna vers Eirik, retrouvant sa timidité première. Thomas fit un clin d’œil à Mél et l’entraîna à l’intérieur, laissant son ami se débrouiller avec Anita. La petite brune dansait d’un pied sur l’autre, les mains dans le dos, n’osant pas lever la tête sur le géant blond.
— Alors c’est toi, la fille de Lenoir ? Tiens-toi mieux que ça, on dirait que tu veux disparaître dans un trou de souris. Place-toi en position d’attente, vite !
Anita hoqueta, surprise. Puis elle croisa ses poignets sur sa nuque et écarta les coudes, puis les jambes.
— Plus que ça, les jambes. Et cambre-toi, fais ressortir ta poitrine. Enfin, ce que tu as – pas grand-chose, manifestement – sous cette robe. Tu as quel âge ?— Dix-huit ans, Monsieur.— Et tu as envie de devenir une esclave comme 32 ?— Oui, Monsieur.

Une expression soucieuse et dubitative traversa fugitivement le visage d’Eirik, mais il se reprit rapidement et tourna autour d’Anita comme un loup ferait de sa proie. La jeune fille parvint à rester immobile bien qu’il lui en coûtât.
— Je veux bien essayer avec toi, parce que ton frère me l’a demandé, mais tu es jeune et novice. En plus, tu es minuscule et fragile. Que les choses soient claires : je suis un dominant exigeant. Tu n’auras aucune excuse ; je te traiterai aussi rudement qu’une autre personne. Tu n’auras aucun passe-droit du fait de ta filiation. Au contraire, j’exigerai de toi une soumission sans faille. Tu comprends ?— Oui, Monsieur.— C’est quoi, ton safeword ?— Barkatu, Monsieur. Ça veut dire « excusez-moi » en basque.— Bien. Dès que tu prononceras ce mot, j’arrêterai tout avec toi, tu comprends ? Ce sera définitif : je ne veux pas m’encombrer d’un boulet qui ne sait pas ce qu’il veut. Bon, allez, on rentre ; je ne voudrais pas que tu attrapes froid par ma faute.— Bien, Monsieur.— C’est bon, tu peux m’appeler Eirik, voire Rik, comme ton frère s’obstine à dire. Et tu me tutoies, je ne suis pas si vieux que ça...— Merci. Tu parles super bien français ! Tu es scandinave ?— Norvégien par mon père, Danois par ma mère, et Français par choix. J’habite Paris depuis dix ans, ce qui explique mon français parfait. Ceci joint à ma grande intelligence, bien sûr.— Intelligence qui n’a d’égale que ta modestie ! ironisa la jeune fille en refermant la porte.
Eirik lui adressa un sourire de connivence, heureux qu’elle ait saisi l’occasion de le remettre à sa place. « Allez, elle n’est pas tétanisée par la peur ; elle a du répondant, cette gamine ! » jugea-t-il. En fait, Anita et lui passèrent une bonne partie du repas à discuter entre eux, participant un peu avec le reste de la tablée pour ne paraître exclure personne. Le Norvégien était impressionné par l’étendue des connaissances de la jeune fille en informatique, lui qui dirigeait une société de services associée à la marque à la pomme.
— Tu as appris tout ça à l’école ?— Penses-tu ! Par goût : je m’y suis toujours intéressée, et j’ai eu un petit ami hacker. C’est fini, il m’a larguée quand il s’est aperçu que j’étais bien plus douée que lui... Ne me regarde pas comme ça ; je suis une hackeuse blanche. J’ai une éthique et du sens moral.— J’aime mieux ça ; j’aurais été obligé de te punir, susurra Eirik.— Ouais, comme si tu avais besoin de ça...
Mélanie observait, amusée et attendrie, le manège des deux convives. Comme les amoureux, ils semblaient parfois seuls au monde, leurs têtes inclinées et rapprochées pour discuter ; leurs échanges étaient vifs et émaillés de rires, leurs mains se frôlaient et se pressaient brièvement. « De vrais tourtereaux... » songea-t-elle. Thomas avait tapé juste en faisant venir son copain.
Après le dîner, tout naturellement Anita guida Thor vers sa chambre. Il la suivit en portant sa valise à roulettes qu’il déposa sur une chaise puis se tourna vers la petite brune.
— Je file aux toilettes, j’en ai pour deux minutes, lança la brunette.— Je t’en donne cinq ; quand tu reviens, tu te mets à mon entière disposition.
Anita déglutit difficilement et hocha la tête, trop émue pour pouvoir parler. Dans l’intimité de la salle d’eau, elle se dévêtit entièrement puis enleva en grimaçant le plug qu’elle portait. Il était particulièrement épais, mais si elle en croyait Mél, ça valait mieux pour son petit cul. Essayant de maîtriser ses tremblements, la jeune fille avança à petits pas et s’immobilisa en face d’Eirik. Il la toisa en silence, accroissant sa nervosité et son malaise. Inconsciemment, elle avait croisé les bras sous sa poitrine menue et griffait frénétiquement ses avant-bras.
— C’est comme ça que tu te présentes ? aboya Thor d’une voix grave. Les épaules voûtées, la tête baissée, les cuisses serrées et les pieds en dedans... Bravo !— Oups, pardon ! Je...— Silence ! Prends une position correcte et applique-toi. Tu mérites une solide punition, d’ores et déjà. Tu as tâté de la ceinture ? Je n’ai que ça ici.— La ceinture ? Non, je...— Décidément, tu oublies la politesse.— Oui, pardon, Monsieur ; veuillez m’excuser.— La ceinture, du moins une ceinture en cuir assez large comme la mienne, ça ressemble au paddle, disons. Tu as essayé le paddle ?— Oui, Monsieur. Ça fait mal.— Exactement. Et ça dépend de la force des coups, bien sûr. Comment voudras-tu que je te punisse ?— Comme vous le souhaitez, Monsieur. Je vous fais entièrement confiance.
Eirik sourit, content de la réponse. Mais il fut troublé par la dernière phrase ainsi que par la manière de la prononcer : Anita avait marqué une pause avant d’affirmer sa confiance, comme pour donner plus de poids à cette assertion. Il comprit que, pour elle, ce n’était pas une simple formule vide de sens. Elle énonçait un état de fait. Auquel elle croyait, ou voulait croire.
— Ce que tu viens de dire... ça signifie quoi, pour toi ?— Euh... que je vous appartiens, Monsieur ; le sens des mots est assez clair, je pense. Je vous fais confiance en tant que votre soumise.— Prends garde à toi, novice. Quand je pose une question, j’attends une réponse précise, pas du verbiage futile. Tu comprends ?— Oui, euh... Pardonnez-moi, Monsieur.— Il n’y a aucun contrat entre nous ; je suis venu de Paris pour te rencontrer à la demande de ton frère. Si tu me déçois encore, je repars aussitôt par le premier train.
La réponse inflexible et rude d’Eirik eut une conséquence inattendue : Anita se mit à pleurer, de grosses larmes coulant sur ses joues sans qu’elle essaie de les essuyer.
— S’il vous plaît, Monsieur, ne partez pas ; laissez-moi une chance de vous... satisfaire. Punissez-moi autant que vous voulez, mais ne m’abandonnez pas.— Je vais te donner une bonne raison de pleurer, crois-moi. Je ne veux pas que tu bouges tout le temps de ta punition.— Oui, Monsieur. Merci.— Je n’appelais pas de réponse. Et tu me remercieras à la fin, pas maintenant.
Le géant blond ôta son gros pull bleu marine qu’il déposa soigneusement sur le dossier d’une chaise. Il fit de même avec son tee-shirt puis s’assit pour enlever ses mocassins et ses chaussettes. Puis il déboucla sa ceinture – plutôt un ceinturon, d’ailleurs – et la sortit des passants de son jean. Du coin de l’œil, il remarqua qu’Anita rougissait de fort belle manière en le regardant. Consciemment, il fit rouler la musculature puissante de ses épaules, contractant ses abdos bien dessinés, provoquant un excès de rougeur qui mit le feu au visage de la jeune fille.
Il tourna autour de sa proie immobile, admirant les courbes délicieuses bien que modestes, les fesses rondes et musclées, les petits seins aux mamelons éperdument dardés... Puis, sans prévenir, il porta un premier coup sec qui claqua dans le silence de la chambre. Anita hoqueta, se raidit, mais se contraignit à rester en place et offerte. Tout au plus serra-t-elle les dents pour contenir le cri de douleur qu’elle allait pousser. Elle faillit porter la main sur ses fesses pour toucher la peau marquée, la soulager, mais retint son mouvement réflexe. Ça ne lui aurait pas plu. Et la jeune fille voulait désespérément lui plaire. Elle endura en silence quatre coups de plus, poussant juste un cri de gorge, bouche serrée.
Eirik se retrouva devant elle, la scrutant de ses yeux perçants ; Anita trembla quand deux doigts joints glissèrent sur sa fente puis entre les replis nacrés de son sexe. Ils plongèrent dans son pertuis trempé, et les sourcils du géant s’arrondirent de stupeur de la sentir si prête, si disponible.
— On dirait que tu aimes ça : tu es mouillée comme une chienne en chaleur. Je vais marquer ton dos, dix coups à même force, puis je viendrai sur ta petite poitrine pour cinq de plus. Je ne veux pas t’entendre.
Il frappa, mais Anita comprit tout de suite qu’il retenait ses coups par égard pour elle. Il était clair qu’il mourait d’envie de la pousser dans ses retranchements mais qu’il se refrénait. Parce qu’elle était jeune, petite, menue, parce que son frère était son meilleur ami. Elle endura les coups en silence, bravement, laissant les larmes déborder de ses yeux qui ne cillèrent pas une fois pendant toute la punition. Puis elle le remercia d’une voix à peine cassée.
— Fort bien, tu es courageuse. Allonge-toi, je vais chercher de quoi atténuer la douleur ; j’ai pensé à en apporter.— Merci, Monsieur.
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