Comme beaucoup de femmes, la Mère Noël avait de gros besoins. Oh bien sûr, Bonhomme Noël n’était pas manchot, et il savait fort bien lui procurer de fabuleux orgasmes. Mais c’est qu’il commençait à prendre de l’âge, et qu’elle le mettait rapidement sur les genoux. Bien souvent, elle prenait pendant un temps des amants pour combler les défaillances de son mari. Avec son accord, car elle savait bien – et depuis longtemps – que ce dernier ne se privait pas, lors de ses tournées annuelles, pour honorer de belles jeunes femmes qui ne demandaient que cela. Oui, mais voilà ! Avec ce fichu confinement, pas moyen de prendre un amant ! Bonhomme Noël allait partir pour sa tournée, la laissant seule, et elle n’avait nulle envie de devoir jouer avec ses nombreux godes durant la belle nuit de Noël. Elle n’allait quand même pas se contenter du sexe des rennes qui, cette année, ne tireraient pas le traîneau !Il fallait à tout prix qu’elle trouve quelque chose. Tout en triant et en classant les listes de cadeaux pour la prochaine tournée, elle réfléchissait à tout cela ; et Noël approchant à grands pas, elle était de plus en plus impatiente de trouver quelque chose d’intéressant. Ces listes de cadeaux, c’est pratiquement chaque année la même chose : les enfants se disent toujours très sages pour demander un maximum de présents, cadeaux qui sont généralement des consoles ou des jeux vidéo. Les adultes, eux, commandent encore beaucoup de livres ; des vidéos aussi, et puis des CD et DVD, des cigares ou de l’alcool. Cela, c’est la routine. Parfois, elle rit bien en découvrant la liste d’un homme qui demande un martinet ou des menottes, en précisant que son épouse rêve d’être une femme soumise et qu’il désire lui offrir ce cadeau de Noël pour l’attacher en lui faisant l’amour. On voit maintenant aussi certains hommes commander des boîtes de Viagra. Les femmes, elles, commandent de plus en plus de godemichés, de vibromasseurs dernier cri ainsi que des plugs, télécommandables ou non. Tout cela la fait bien rire... mais augmente aussi beaucoup ses désirs. Et puis elle lit la lettre d’un homme que sa femme vient de quitter. Il explique qu’avec son métier il fait en ce moment beaucoup d’heures supplémentaires pour des tâches souvent décriées. Avec tout cela il n’a pas trop le cœur à chercher des aventures, et il ne souhaite pas passer le réveillon avec la veuve Poignet.Enfin bref. Pour toutes ces raisons il commande... une poupée gonflable. Elle jette un œil sur l’en-tête de sa lettre et elle comprend mieux : il est CRS. Elle s’imagine déjà se faire démonter par sa matraque... Mais elle a pour l’instant encore beaucoup de lettres à trier, de colis à préparer. Elle oublie tout cela, le range dans un coin de sa mémoire. Au soir cependant, dans la quiétude de la chambre, alors qu’à ses côtés Bonhomme Noël ronfle doucement, elle repense à sa journée, et plus précisément à ce policier qui commande une poupée gonflable. Tout cela tourne dans sa tête, mais harassée elle aussi par sa journée, elle finit par trouver les bras de Morphée.Peut-être la nuit lui portera-t-elle conseil... Le lendemain, c’est la veille du grand jour ; il faut s’occuper des deniers paquets, charger le traîneau au mieux. Lorsqu’il arrive à la liste du policier, Père Noël est bien embêté, se demandant s’il doit mettre la poupée gonflée, ou dégonflée. Alors il s’en ouvre à Mère Noël, qui est souvent de bon conseil.
— Si tu lis bien sa lettre, tu verras qu’il est très pressé, ce brave homme. Alors fais-lui plaisir en lui mettant une poupée toute gonflée qu’il puisse l’utiliser de suite. Elle a raison, sans doute, alors il gonfle la poupée. Ce sera un paquet bien reconnaissable, le paquet le plus haut de sa hotte.Voilà... tout est prêt maintenant, il peut partir pour la grande tournée des cheminées. Il est un peu surpris que Mère Noël ne soit pas présente pour lui dire au revoir lorsqu’il part, mais elle a prétexté une grande fatigue, un bon mal au crâne. Il est vrai que cette dernière journée a été vraiment harassante ; et lui-même, s’il le pouvait, s’octroierait bien un petit moment de repos. Mais il faut partir, pour contenter les petits enfants... et les plus grands.D’un vigoureux coup de fouet il lance ses rennes. Et Fringant, Cupidon, Éclair ainsi que Tornade, Furie et Tonnerre s’élancent joyeusement derrière Rodolphe, le meneur au gros nez rouge. La nuit est claire, pleine d’étoiles lumineuses, aussi il n’a aucun mal à s’orienter. Ses bêtes sont rapides, semblant elles aussi prendre beaucoup de plaisir à récompenser rapidement les petits enfants sages... et les moins sages aussi. Le périple s’achève ; il ne lui reste plus que la commande du policier.Et hop... la grande boîte glisse bientôt dans la cheminée.Il lui semble bien que le colis est plutôt lourd pour une poupée gonflable, mais il met cela sur le compte de la fatigue car il a bien travaillé durant toute la nuit. Dans la grande salle, face à la cheminée, Marcel s’est débouché une bouteille de champagne. Autour de lui il a allumé quelques bougies, a illuminé son petit sapin pour donner à la pièce un air plus festif. Tout en vidant sa coupe, il pense au cadeau qu’il attend, et rien qu’à cette pensée il commence à se sentir un peu à l’étroit dans son boxer. Il défait la ceinture de son jean et le fait glisser le long de ses jambes pour se mettre un peu plus à l’aise. Comme soudain il a chaud, il ôte aussi son tee-shirt. Il pense qu’il se mettrait bien tout nu, mais il n’ose pas : si le Père Noël vient lui-même déposer le cadeau, il ne veut pas qu’il le voie ainsi dans cette tenue.Surtout qu’il sent que son sexe commence à prendre de bien belles proportions ! C’est trop tentant ! Doucement, sa main glisse sous l’élastique de son boxer et vient caresser son gland si sensible. Mais il se caresse doucement : l’apothéose, ce sera lorsqu’il aura ouvert son cadeau. En attendant, il se ressert une autre coupe de champagne. Un léger bruit... comme un glissement dans la cheminée, un petit nuage de suie... et une grande boîte tombe dans l’âtre vide. Il doit rêver, car quand le paquet touche terre, il croit entendre un petit « aïe ! » Vite, il se lève, jette au loin son boxer encombrant. Il voit que le paquet est bien grand : sa poupée doit être déjà gonflée, il va pouvoir en profiter de suite... Fébrilement, il coupe les rubans, déchire le beau papier cadeau, et s’apprête à défaire le carton lorsque celui-ci s’ouvre lentement tout seul.Et une ravissante femme, toute nue, sort de l’emballage. — Joyeux Noël, Marcel ! Bouche bée, il ne sait que répondre — Je suis la Mère Noël, et j’ai voulu t’apporter moi-même ce que tu as commandé. Mais en plus de la poupée gonflable, je t’offre un véritable cadeau... Et, tombant à genoux, elle prend en bouche le membre tumescent.
