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Le miroir aux alouettes

Chapitre 2

L'amour au téléphone

Avec plusieurs hommes
Le temps, s’il n’effaçait rien, estompait cependant bien vite les rancœurs et les outrages. C’était donc après seulement quelques jours, même pas des semaines d’une cohabitation boudeuse que j’avais cédée à nouveau aux sollicitations de ce mari qui se montrait toujours aussi amoureux. Je n’étais pas en reste et nous avions donc refait l’amour avec une fougue redoublée. Le sexe et l’amour, Jean n’arrêtait pas de me l’expliquer, pouvaient fort bien être totalement étrangers. J’avais eu un peu de mal à saisir les nuances, mais comme toujours, sa verve et sa spontanéité me désarmaient.
Il était tout de même une appréhension qui me restait chevillée aux tripes et dont je n’avais nulle envie de faire part à mon mari. Revoir Marc… c’était avec une boule au ventre que je redoutais un nouveau face à face qui, puisqu’il était toujours « notre ami » devrait bien un jour ou l’autre avoir lieu. Comment envisager la chose, ne pas rougir devant ce type ? Savoir qu’il m’avait, je ne connaissais pas d’autres mots pour le dire, baisée devant Jean me faisait perdre tous mes moyens. Il avait dû avoir une sacrée image de moi.
La femme de son pote qu’il avait tringlé avec un certain brio. Rien que les idées qu’il devait en avoir gardé sans doute me faisaient rougir ou blêmir en fonction de la manière dont je les retournais dans ma caboche. Dans un coin de mon esprit, j’avais rangé une promesse que je m’étais faite en visionnant le film que Jean avait osé faire avec son smartphone lors de cette séance. Quelque part, je me vengerais à un moment ou à un autre et de cela, j’en étais bien certaine.
Il n’était pas question que Jean fût mis au courant. Après tout, lui n’avait pas eu l’honnêteté de me demander quoi que ce soit avant de passer à l’acte. Pourquoi aurais-je dans ce cas, dû moi mettre des gants ? Et bien entendu comme tous les serments pris dans un moment de grande colère, le mien se diluait dans le temps et les oubliettes de mon cerveau. Par contre lors de nos corps à corps redevenus nombreux Jean et moi ramenions, sur le tapis ce « fabuleux » moment qu’il avait vécu.
Sur cette question j’étais plus mitigée. Pas par l’acte lui-même qui dans sa globalité m’avait séduit, mais plus par son final assez désarmant, frustrant par le côté brutal de l’abandon de cette queue que je croyais au moment des faits, celle de mon Jean. À chaque fois qu’il en reparlait, une petite sirène dans ma boite crânienne se rebranchait et me rappelait que je lui réservais un chien de ma chienne. Les mois défilaient et mon rêve de vengeance était bien lointain, lorsque pour son métier, comme chaque année, il allait devoir s’absenter trois ou quatre jours.
Cette solitude programmée, me fit d’un coup songer que peut-être et sans qu’il le sache, je pourrais bien aller voir si l’herbe d’un autre pâturage était aussi verte que celle de mon pré. Je riais seule à la simple évocation de la bouille que mon avocat de mari ferait, si à son retour, je venais à lui narrer un épisode où il n’aurait joué aucun rôle. Pour sûr que ce serait cette fois, moi qui aurais la banane. Mais entre le penser et réaliser cet adultère, c’était de cela qu’il s’agissait, il y avait une montagne à escalader. Celle de mon éducation trop polissée, trop comment dire… stricte au sens du mot.
À force de ressasser sous mon crâne cette idée, j’en arrivais à une conclusion plutôt satisfaisante et qui pourrait encore plus gêner mon mari. Et si… oui, s’il était puni par celui qui avait été son complice dans cette affaire ? Et puisque Marc était un ami de longue date, dans mon téléphone je devais avoir son numéro de portable. Les quelques jours avant le départ de Jean pour son colloque de bâtonniers, je commençais à poser mes jalons. Le premier étant de m’assurer que son ami Marc ne partait pas lui aussi pour cette conférence. Et avoir des nouvelles de notre copain sans éveiller les soupçons avait déjà été un vrai parcours du combattant.
Le lundi matin donc du départ de Jean pour Lyon, lieu où se tenait sa réunion de travail, je laissais un message laconique à Marc. Il devait surement être au courant que son collègue serait absent. En substance, je lui demandais de rappeler à la maison, sans autre explication. Et vers quatorze heures, le calme apparent de ma maison se trouvait troublé par la sonnerie insistante du téléphone fixe.
— Allo !— Allo ! C’est Marc. Jean est là ?— Non ! Comme tous les ans, à pareille époque, il est à une réunion de tous les bâtonniers. Cette année elle a lieu à Lyon et il est absent pour quatre jours. Tu n’es donc pas au courant ?— Ben… non, c’est vrai que c’est lui le bâtonnier élu du tribunal. Je ne suis donc pas toujours averti de ce genre de réunion ! Donc tu ne l’as pas accompagnée à Lyon ?— Pas vraiment… mais tu vois, la perspective de passer de longues heures solitaires… et puis, nous sommes déjà des intimes, du moins, il me semble…— Ah ? Jean t’en a donc touché deux mots ?— Il a fait mieux que cela… il m’a montré quelques images… et je dois dire que… c’était plaisant.— Tu n’es donc pas fâchée après moi ?— Pourquoi devrais-je l’être ? C’est à lui que j’en ai voulu quelque temps. Surtout pour la manière, parce que je n’ai rien à dire sur ce qui s’est passé… d’autant que je n’avais pas fait la différence, soyons honnêtes !
— Eh bien… donc si Jean n’est pas là… je ne pige pas très bien le but de ton appel de ce fait.— Ni lui ni toi Marc ne m’avez rien demandé ce soir-là… j’ai eu un peu de mal à admettre cela et je t’avoue que… qu’il mérite une petite leçon. Et bien entendu, je n’ai pas envie de courir pour m’envoyer en l’air avec X ou Y. De toute façon tu connais déjà ce que j’ai à offrir, il me semble. Tu n’es pas obligé de le vouloir, mais si tu as une soirée à perdre, ma porte t’est grande ouverte.— Jean n’est donc pas au courant ? — Non, mais il le sera à contrecoup… ce sera ma vengeance. Je ne te cache pas que je ne sais pas du tout quelle réaction il risque d’avoir. À toi de choisir. Surtout, ne réponds rien de suite. Si tu es d’accord, je garde la porte entrouverte et tu fais comme chez toi. C’est bien ce qu’il t’a proposé ce fameux soir n’est-ce pas ? Tu te sers et tu ne dis rien ! Donc tu fais à nouveau une semblable démarche et pour la suite… nous assumerons.—… !
Je n’avais pas laissé Marc répondre et mon index fébrile en pressant sur le bouton, avait mis fin à la conversation. Je tremblais de partout d’avoir osé. Je n’en revenais pas de cette audace. De plus, je ne savais pas du tout si l’amitié prendrait le pas sur le désir chez ce mec. Il ne me restait plus qu’à attendre et je serais fixée. Ma nervosité était telle que seule une douche pouvait me remettre d’aplomb. Et la salle de bain était bien l’unique endroit de la maison où d’un coup je me sentais à l’aise.
Je me séchais à la hâte, enfilant simplement un déshabillé plutôt suggestif. Pourquoi étais-je persuadé que le gaillard allait rappliquer ? Sans doute parce que peu d’hommes sauraient résister à ce genre de sollicitations. Dans ma tête je priais pour qu’il ne vînt pas et mon corps lui espérait sa visite. De toute façon, je n’avais plus le choix ? Mais si évidemment ! Par contre, s’il arrivait, j’irais jusqu’au bout, j’en étais certaine. Jusqu’au bout de ma connerie finalement. C’était bien mon mari qui avait dévoilé cette salope qui couvait au plus profond de moi… alors…
— oooOOooo —

Étendue sur le canapé, une sorte de calme me gagnait et avec lui, une somnolence de plus en plus prononcée. La télévision en sourdine ajoutait encore à la quiétude du salon. Aucun bruit, je n’avais pas décelé la présence dans l’encadrement de la porte de ce Marc que j’avais invité. Seule sa main qui venait de frôler mon visage me tirait d’un pays où les couleurs étaient dans des tons rose bonbon. Un grand sursaut de tout mon être et l’intrus reculait d’un bond, un saut de cabri, lequel me surprenait tout autant que sa présence. Juste le temps de réaliser que l’homme dans la pénombre était bien celui que j’attendais.
La position assise reprise de suite, je lui faisais signe d’approcher. Il ne devait pas se faire prier plus d’une seconde. Et sa bouche pour la première fois venait à la rencontre de la mienne. S’il m’avait prise lors de la fameuse soirée, il ne m’avait pas touché le corps de ses doigts ni embrassé. Il pourrait donc se rattraper cette fois, sans que je sois plus farouche que cela. En fait si je précipitais les choses, c’était uniquement par peur de renoncer à faire payer à Jean ce que je considérais comme un outrage à mon corps.
Les lèvres étaient chaudes, la langue douce. Et l’animal la maniait avec une maestria digne d’un bon amant. Dans ma poitrine mon cœur cognait avec une force sans pareille. Et au moment où ses mains s’infiltraient sous la nuisette, le téléphone coupait les halètements que ma gorge laissait échapper. Surpris tous les deux par cette sonnerie stridente, je m’étais tétanisée et lui aussi se raidissait d’un coup. Pourtant ses doigts restaient collés à mon entrejambe. Je tendais alors la main vers l’appareil.
— Allo !— Ah, ma chérie, j’avais peur de te réveiller. Tout se passe bien chez nous ?— Jean… mais tu sais bien que j’attendais ton appel. Je n’aurais pas bien dormi sans entendre ta voix.— Tu me manques…— Il n’y a donc pas de petites avocates avec vous ?— Si, mais pas forcément petites… tu imagines bien qu’elles sont déjà toutes en main.— Ah bon ? Mais je croyais que les avocats étaient du genre partageur… si tu vois ce que je veux dire.— Tu m’en veux encore pour cette histoire ?
Entre mes cuisses, une patte à la limite de ma chatte venait de pincer un peu la chair. Marc s’énervait ? Peur que je déballe à mon mari ce que nous allions faire ? Il devait y avoir quelques relents de cela dans cette crispation… L’étau se desserrait un peu dès lors que je continuais sur un ton badin.
— Bon ! Trêve de plaisanteries, tu me manques aussi. Si tu étais là… nous ferions des cochonneries ?— De quel ordre ? Oh… dis le moi…— Attends mon chéri, je vais poser l’appareil et garder le haut-parleur ouvert ! Je me réserve la possibilité de jouer un peu avec mes doigts… tu permets, n’est-ce pas ?— Oh oui ! Mon amour… tu veux bien que nous fassions l’amour au téléphone…— Si je le veux ? Mais j’ai envie de jouir, de soupirer, de crier. Imagine que tu poses tes mains sur mon corps…— Dis-moi, comment es-tu vêtue ce soir ?— Ben, tu sais… le déshabillé de la Saint Valentin… et dessous… rien.— Hum… celui qui est transparent ? Je l’adore…— Oh, tu n’es pas le seul sans doute à l’aimer… après, dis-moi, ce que tu vas me faire…
Et avait alors débuté un jeu étrange. Marc, sans faire le moindre bruit, suivait à la lettre les péripéties qu’énumérait Jean. Sans savoir que son ami me caressait exactement comme il l’aurait fait lui-même s’il s’était trouvé là ! Et mes gémissements s’envolaient vers mon mari par le biais du combiné. Lui également avait au bout d’un moment le souffle court. Sans doute se masturbait-il dans sa chambre à Lyon. Par contre depuis quelques minutes, Marc pour ne pas se trahir avait enfoncé sa caboche dans le pont de mes deux cuisses largement ouvertes.
Sa langue allait et venait sans régularité, léchant mes grandes lèvres dans un baiser enflammé. Je serrais alors les jambes pour empêcher cette frimousse si bien placée de ressortir, contraignant Marc à aller plus profondément en moi. Tous mes sens étaient en éveil et je jouissais de cette situation assez cocasse. Jean et son ami de nouveau après moi, alors que huit cents kilomètres les séparaient. Au bout d’un temps incroyablement long, mais que je n’avais pas vu filer, mon mari raccrochait. Soulagé, il pourrait dormir sur ses deux oreilles.
Marc et moi n’en avions pourtant pas fini. Je voulais que ma vengeance soit totale et celle-ci nécessitait un accomplissement intégral. Je me laissais bercer par ses attouchements terriblement excitants. Il avait pris la place de mon Jean une fois à mon insu et bien il devrait réitérer ses actes malgré l’absence du maitre des lieux. Pour l’instant, il ne s’y prenait pas si mal. Et le jeu en valait la chandelle, à moins que ce n’eût été l’inverse ? Le cierge présenté à mes lèvres sentait déjà l’envie et le désir. Rien d’incommodant en soi du reste et c’était donc par plaisir que j’entretenais la chaleur de cette queue amie.
Elle s’avérait toutefois bien différente de celle qui faisait mon quotidien lorsque Jean était à la maison. Marc ne se plaignait de rien et la pipe dut être interrompue pour qu’il n’éjacule pas trop rapidement. J’en demandais plus, j’en voulais beaucoup. Mais surtout, j’avais besoin désormais d’être saillie, de sentir en moi vibrer cette bite pour me rendre compte de la possible distinction entre les deux. Après la fellation, je savais pourquoi Jean ne l’avait pas laissé se faire sucer. Il n’aurait pas pu donner le change.
Par contre dès qu’il commença à me pistonner de plus en plus fort, l’envie et le désir aidant, j’étais incapable de différencier la manière de l’un et de l’autre. Mais il me restait cette jouissance qui montait en moi rapidement. Et là encore rien ne la distinguait de celle que mon mari me procurait lors de nos rapports. Il allait se retirer une fois de plus de mon ventre, mais je le cramponnais en l’encerclant de mes deux bras.
— Non ! Non Marc ! Jean ne te l’a donc pas dit ?— Quoi ? Arrête ! S’il te plaiiit ! Lâche-moiii ! Je vais jouirrr ! Ah ! — Je n’aime pas que le sexe de Jean me quitte brutalement. Laisse-toi aller et vide-toi… C’est le meilleur moment pour moi ! J’adore sentir la queue qui redevient flaccide et qu’elle ressorte toute seule sans aucune aide… — Mais… le sperme…— Quoi le sperme… chut ! Reste tranquille ! Ne rue pas de la sorte… voilà, c’est magique et merveilleux…— Tu aimes faire l’amour, hein ?— Ben… oui ! Pas toi ? Ta femme n’aimait pas cela ?— Si… mais j’ai pour le coup des remords pour ton mari… mon ami… — Tant pis pour vous, parce qu’en plus, tu vois… j’avais branché la cam de mon ordinateur portable… Il aura lui aussi un joli film à son retour et il saura pourquoi j’ai tant aimé la partie téléphonée de ce soir… Ça lui apprendra à me faire des cachoteries et à m’offrir à son… à toi Marc.— C’est un peu Border Line, ce qui vient de se passer ?— Raconte-moi que ça ne t’a pas plu ? Rien ne t’obligeait à me tripoter quand je lui parlais au téléphone… Alors, ne me raconte pas de bobards, d’accord ?— Oh ! Bien entendu. Mais qui aurait résisté à une telle invitation ?
Les regards de Marc se voilaient en se dirigeant vers mon ordinateur portable. La peur s’insinuait-elle dans son esprit ? Une partie de jambes en l’air valait elle la perte d’un ami ? Je ne lui voulais aucun mal et je cherchais à le rassurer.
— N’en fais pas tout un drame non plus. Lorsque vous avez décidé de me sauter à deux, tu avais moins d’états d’âme.— Je t’assure que je te pensais parfaitement au courant. Et Jean ne m’a jamais dit que c’était à ton insu cette histoire. Le bandeau pour moi, c’était un jeu entre vous.— Ça l’est toujours ! Sauf qu’il ne m’avait pas avisée que tu serais de la partie… jamais il n’avait eu ce comportement auparavant.— Merde alors ! Mais s’il me l’avait dit, jamais je n’aurais…— Alors pourquoi as-tu répondu aussi vite à mon appel ? Sois franc ! Dis-moi que cette situation ne t’a pas mis en appétit ? Tu bandais comme ça par hasard aussi ?— Mais non ! Ça n’a rien à voir. Entre le faire sans que tu le saches et à ta demande comme ce soir, je crois qu’il y a tout un monde.— Je te le concède ! Ça t’a plu oui ou non ?— Oui, mille fois oui. Mais je me dégoute de t’avoir… enfin c’est à Jean que j’en veux maintenant.— À mon avis, tu as tort parce que la situation va le faire sourire. Et puis rassure-toi, j’assumerai tous mes actes. Il ne te fera pas de mal.— On ne va pas se battre. Mais bon sang… c’est compliqué les rapports entre les gens !— Je ne te le fais pas dire… comme quoi se parler avant peut aussi être une bonne solution.— Bien ! Je rentre chez moi…— Au point où nous en sommes, peut-être peux-tu passer la nuit ici ?— Avec toi ? Dans votre lit ? Pas question par égard pour Jean.— Ben, il y a la chambre d’ami si elle te convient mieux. J’ai encore envie, moi, si tu vois ce que je veux dire. Quitte à être cocu autant que ce soit totalement.— Je n’aime pas ton humour…— Allez, tu en crèves de désir et d’envie. Ne te fais pas prier… Joindre l’utile à l’agréable nous serait profitable non ? 
Il ne s’était guère fait prier. Sa volonté n’était pas vraiment aiguisée et c’était donc ainsi que nous avions recommencé, cette fois sur une vraie couche, des ébats plus feutrés. Nous avions fait l’amour avec moins de retenues, preuve flagrante que les corps s’apprivoisaient. Je ne me perdais plus dans des considérations d’ordre moral. À plusieurs reprises il avait présenté son sexe à mes lèvres et j’avais bu la coupe jusqu’à la lie. Nos petites fredaines nous avaient amenées à l’aube, heure à laquelle nous avions finis épuisés par nous endormir.
Mon réveil aux côtés de Marc avait quelque chose d’insolite. Un ciel plus gris, comme si même le temps me faisait des reproches. Et l’homme qui dormait à ma gauche n’avait rien de mon mari. Oh ! Bien sûr il en possédait tous les attributs, j’en avais usé pour ne pas dire abusé une longue partie de la nuit. Mais là, à la lumière crue d’un nouveau jour, les différences se trouvaient bien plus accentuées. Par contre sans doute restait-il plonger dans un rêve érotique agréable, parce qu’il arborait un fier pavillon.
J’avais donc sans fausse pudeur, caressé tranquillement ce mât de misaine que le matelot inconscient tenait érigé à ma disposition. Ses esprits repris, il s’était à nouveau allongé sur moi, la queue entre mes jambes. Il m’avait refait l’amour avec une tendresse infinie qui n’aurait pas démenti celle de Jean. Savait-il que ce serait peut-être la dernière fois ? Il s’en doutait surement sans que nous n’y fassions allusion. Nos soupirs s’échangeaient, s’emmêlaient tout autant que nos salives.
Nos deux corps chevillés l’un à l’autre par un si petit pont nous renvoyaient pourtant des sensations disproportionnées eu égard à la superficie utilisée par Marc. Nos cervelles s’ingéniaient donc à faire naitre des images plutôt hard et je finissais par jouir une fois de plus sous les coups de reins de notre bon ami. Nous avions ensuite déjeuné tous les deux, en vieux couple blasé. Il s’éclipsait sans rien demandé d’autre, repus sans doute par nos prouesses nocturnes et matinales. Je songeais avec un sourire que pour une vengeance, c’était plutôt du genre… réussi !
— oooOOooo —

Naturellement après le départ de mon amant, je m’empressais de visionner les images que mon disque dur avait emmagasinées lors de la partie « sexe au salon ». Elles étaient relativement suggestives et émoustillantes pour que je les charge sur un support amovible. Elles y seraient bien à l’abri dans l’attente de la réalisation possible (mais pas obligatoire) de la seconde manche de mon plan. Le second appel de mon mari eut lieu vers seize heures trente. Il aurait aimé reprendre la conversation là nous l’avions abandonnée la veille au soir.
Je n’étais plus réceptive à ses arguments et l’affaire n’allait pas plus loin. Apparemment tout se déroulait pour lui dans de bonnes conditions et nous nous jurâmes un amour éternel. Je n’avais pas parlé de fidélité vu les circonstances, rajouter du mensonge à mes actes ne me serait d’aucune utilité. Jean semblait confiant et heureux de m’entendre, je ne le détrompais donc pas. Le reste de son absence se déroulait alors sans anicroche, et surtout, sans autre coup de poignard dans le contrat de mariage.
Le retour de mon mari fut l’occasion d’une belle fête. Des sens d’abord puisque nos corps se retrouvaient donc avec un réel plaisir. Partagé évidemment ce bonheur après pour Jean une abstinence assez longue. Je ne m’aventurais pas, pas encore devrais-je écrire, sur le chemin de croix que je lui avais concocté. Il serait bien temps un peu plus tard de lui asséner le coup de grâce. Intérieurement, je jubilais. La complaisance avec laquelle je trouvais une juste compensation au prêt de mon ventre à son ami… avait de quoi me surprendre.
La nuit de son retour se trouvait presque entièrement consacrée aux retrouvailles de nos sexes. Et je n’arrêtais plus de faire des comparaisons entre ce que je vivais là et ce que j’avais éprouvé avec Marc. Bien sûr que Jean ne s’aperçut de rien, mais était-il aussi dupe que je pouvais le croire ? Il n’avait rien ramené sur le tapis, et je me contentais donc de gamberger. De faire des rapprochements hasardeux aussi, entre tel ou tel mouvement, telle dimension d’engins, pour aller jusqu’à mesurer mentalement le degré de soupirs des deux hommes avec qui j’avais fait l’amour.
Au bout d’une semaine ou deux, les choses avaient enfin retrouvé un rythme de croisière quasi normal. À savoir nous jouions à touche pipi dans tous les coins de la maison, mais également à l’extérieur. Lequel des deux suggéra une sortie dans un petit bois proche de notre domicile ? Au départ, l’intention était vraiment de ne faire qu’une simple balade. Le dérapage n’intervenait qu’au bout de quelques pas dans cette nature encore en période de métamorphose. Le vert estival virait au brun de l’automne.
Lorsque Jean m’avait passé le bras autour du cou, tout mon être avait frémi. Je ressentais l’appel de la chair, bien que nous ayons fait l’amour quelques heures auparavant. Il s’était fait plus insistant, et à genoux dans une prière que bien des femmes pratiquaient chaque jour, dans un petit coin que j’imaginais bien à l’abri des regards, je n’avais guère résisté à lui sucer le jonc tendu. J’en étais presque baba de voir avec quel élan, mon mari arrivait à rebander après une partie de cul bien chaude peu de temps auparavant.
Donc j’avais cédé une fois encore à ces appels véhéments et les yeux fermés j’avais donc léché, sucé sa queue à peine sortie de sa braguette ouverte. Ma pipe avait duré un très long moment. Ce n’était qu’à l’instant où je retirais ma bouche pour le laisser gicler dans la nature que je m’apercevais que nous avions des visiteurs. Deux types, avec eux aussi le flute à mi-cuisses, se branlaient frénétiquement à quelques mètres de nous.
Inutile de préciser que prestement je m’étais relevée, et que c’était au pas de course que nous avions filé vers l’endroit où notre voiture était garée. Étrangement le long du sentier que nous prenions, par-ci par-là je découvrais, Jean aussi bien entendu, des préservatifs usagés polluant les alentours. L’impression que des centaines de paires d’yeux nous suivaient m’avait non seulement mis le rouge au front, mais également une peur qui me tordait l’estomac. Mon mari lui riait de l’incident et j’enrageais de penser qu’il savait très bien ce qu’il faisait en voulant aller dans cet endroit précisément.
De plus, il en rajoutait une couche sur le trajet…
— Allons ne sois pas aussi coincée. Deux types t’ont regardé me sucer… Et alors ? Ce n’est pas l’affaire du siècle. Et puis tu as bien remarqué l’effet que tu leur faisais.— Enfin Jean ! Qu’est-ce que tu cherches ? Il y a déjà eu ton pote Marc. C’était déjà limite comme plan et tu remets ça ? Tu veux faire de moi une pute ou quoi ?— Pas le moins du monde, juste mettre un peu de piment dans notre vie de couple…— Et si moi j’allais à droite et à gauche ? Si je m’envoyais en l’air quand tu travailles ? Ça te ferait plaisir ?— Ce n’est pas le but ! Là vois-tu nous étions tous les deux. Et dans ce cas de figure, c’était mon sexe à moi qu’ils ont vu… ta bouche aussi me diras-tu ! Mais je n’ai pas cherché à te piéger. Cette rencontre avec deux voyeurs était fortuite…— Encore heureux que tu ne les aies pas invités… Tu deviens fou ma parole… tu veux me faire passer pour quoi ? Une vraie salope ? Et bien soit ! Mais avant parlons-en bon sang !— Quoi ? Tu veux dire que tu ne serais pas contre le fait de… non ? Je rêve là ?— Ben… pourquoi pas ? Mais dans un cadre plus… familial et sympa. — Dis-moi à quoi tu penses… ça devient intéressant.— On pourrait… refaire à visage découvert ce que tu m’as imposé avec Marc… et on verra bien si je suis capable de… te… enfin, vous donner ce que vous attendez.— Dire que j’ai évité d’inviter Marc pour ne pas te mettre mal à l’aise face à lui… c’est bien toi qui réclame là ? Je n’en reviens pas…— Retombe sur terre, redescends de ton nuage, tu veux… je préfère encore faire ça en vase clos dans la chaleur de notre maison, plutôt que devant des types que nous ne connaissons ni d’Adam ni d’Ève…— Tu… tu es sûre de ce que tu avances là ? Je pourrais te prendre au mot !— Allons ! Essayons au moins une fois. Tu seras content ? J’aurai cassé cette routine qui semble te faire peur. Et puis qui sait… j’y prendrai peut-être gout… Mais je ne fais rien pour l’invitation, tu t’en débrouilles tout seul…— Dans ce cas… tentons le coup !
Il avait un drôle de sourire sur les lèvres, homme satisfait sans doute d’avoir gagné cette manche d’un jeu pervers dont je ne maitrisais plus rien !
— oooOOooo —



À suivre…
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