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Le miroir aux alouettes

Chapitre 3

Trio de rêve

Avec plusieurs hommes
Je ne m’étais effectivement occupée de rien. Pas de temps perdu non plus puisque le week-end suivant notre conversation, Marc débarquait à la maison. Mais aussi un « traiteur-chef à domicile » qu’avait choisi Jean. Il allait nous concocter des repas succulents. L’invité, presque en terrain conquis, adoptait une attitude qui laissait à penser que mon mari l’avait mis au courant sur la nature des relations qui s’en suivraient. Il supposait sans doute que Jean et moi avions déjà parlé de sa visite lors du colloque des bâtonniers. L’heure n’était plus tout à fait aux aveux ni à la confession.
Le restaurateur vers vingt heures s’était installé aux fourneaux dans ma propre cuisine et la vue d’un chef bossant dans mon espace réservé me surprenait. De toute façon tout devait être étrange lors de cette soirée où le cuisinier nous servait comme des rois. Le brave type, vêtu de blanc, toque sur la tête pouvait au même titre que les deux autres se rincer l’œil. Assise face à deux mâles en habits, à chaque entrée du cuistot dans la salle à manger, je sentais ses quinquets sur moi. Mes chevaliers servants s’entendaient comme larrons en foire.
Et sur mon siège, je ressentais graduellement monter une température déjà passablement chaude. Cette situation devait beaucoup à ma tenue assez... provocante. Il fallait pour ma défense dire que pour le chef, je n’étais pas au courant, à l’inverse de l’invitation de Marc. Jean n’aurait pas osé me faire deux fois le même coup. J’avais durant la bonne moitié de l’après-midi, préparé ce corps au festin qui l’attendait. Une robe outrageusement décolletée, couleur rouge agrémentée de dentelles en forme de rose noire recouvrait mon corps en mettant en valeur ma poitrine.
Sous ce voile très... sanguin, un soutien-gorge pigeonnant à effet push-up remontait mes seins d’une manière très suggestive. Ma poitrine se trouvait de la sorte mise en avant, pour ne pas dire en devanture. Le couloir bien dessiné par les deux poires serrées l’une contre l’autre et exposées à la vue des deux hommes... non des trois mecs, le cuisinier ne comptait pas pour du beurre, ce corridor les faisait bel et bien loucher. Je passerai sous silence la pièce de sous-vêtement me couvrant les fesses. Ils auraient plus tard tout loisir d’en découvrir la forme et la couleur.
Notre repas prenait un temps fou, mais nous étions servis comme des rois. Le bonhomme prénommé Julien, un type client de Jean, ne semblait guère pressé de nous quitter. Marc était plus nerveux, et moi je jubilais de cette impatience que les uns et les autres masquaient tant bien que mal. En chef de cérémonie bien éduqué, le cuisinier remplissait sa tâche avec un zèle que personne ne pourrait lui reprocher. Mais les meilleurs repas auront toujours tous une fin et c’était par un cognac « sélection des anges » de Pierre Ferrand que se clôturait ce dîner surprenant.
Jean avait fait les choses en grand. Le nommé Julien occupé à ranger son matériel dans la cuisine, nous resservait une seconde tournée de son nectar ambré et mon mari lui donnait une enveloppe, prix de ses services. Un incroyable silence s’était instauré depuis le début de cette dinette. Le fait peut-être de cette présence étrangère que représentait le chef. Les langues dès son départ se déliaient. Marc de plus en plus fébrile restait sur la défensive.
— Bien, Jean ! Ta réunion de bâtonniers s’est bien passée ? Nous n’avons pas vraiment d’informations sur vos travaux suite à vos déplacements.— Oh ! Tu sais comment ça se passe... on discute surtout de la mise en œuvre des circulaires d’application des lois...— Messieurs ! S’il vous plaît... vous n’allez pas encore m’assommer avec votre jargon judiciaire et m’endormir à coup sûr avec une conversation sur votre travail...— Non ! Non bien sûr ma chérie.
Jean marquait donc son territoire en me donnant du « ma chérie ». Il avait peut-être une crainte et me la disait par petits mots interposés. Son ami à ses côtés n’avait pas compris cette manière déguisée de me rappeler que je lui appartenais. J’eus donc un sourire de circonstance, et mon mari soupirait d’aise.
— Que proposes tu alors pour ne pas... casser la soirée, mon cœur ? — Comment vous dire cela ? Nous savons tous les trois pourquoi nous sommes là autour de la table ce soir, il me semble. Alors inutile de tourner autour du pot... sans mauvais jeu de mots. Je vous propose donc de passer au salon... ça te convient aussi Marc ?— Euh... c’est vous deux qui décidez...
Évidemment ! Il n’allait pas forcer les choses étant par essence l’invité de prédilection de ces moments privilégiés où il aurait son rôle à jouer. Et il ne prendrait pas l’initiative tant que nous ne serions pas dans l’action. Je devais aussi m’avouer que j’avais les tripes nouées par une envie grandissante. Je devais me rassurer le plus possible en espérant que dans le feu de l’action... ça s’arrangerait.
— De toute façon, cette fois je suis totalement d’accord, alors il est inutile de ruser, n’est-ce pas ? Mets-nous donc un peu de musique Jean...— Quel genre ?— Je ne sais pas moi ! Tu es un grand garçon, alors choisi... des slows tient ! Comme ça je pourrai danser collé-serré.
Le haussement d’épaules de cet homme que j’aimais avait un petit côté fataliste. Quelques secondes plus tard, des notes douces remplissaient notre salon. Puis il gribouillait dans le lit de braises qui couvait dans l’insert. Des flammèches timides crépitèrent avant qu’une minuscule lueur bleutée s’élançât vers le conduit de cheminée. Le feu reprenait vie et Marc et moi esquissions les premiers pas vers une danse prévue. Notre ami ne me tenait pas vraiment collée à lui. À quel moment étais-tu venu nous rejoindre pour un slow en trio ?
Deux corps se soudaient au mien. Nous suivions tant bien que mal, les mesures que la musique imposait. Je me sentais parfaitement bien et autant que je pusse en juger devant comme derrière moi, certaines parties de ces messieurs enflaient et prenaient des proportions avantageuses. Mes seins sous la pression de ces hommes qui me frottaient amoureusement avaient une nette tendance à vouloir s’échapper de leur gangue de chiffon. Et le premier bisou qui m’atteignit était-il sur ma joue ou dans mon cou ?
Venait-il de mon amour si précieux ou de cet invité qui s’efforçait de garder le rythme d’une danse de plus en plus langoureuse ? Je m’en fichais éperdument, je me sentais aimée, conquise aussi et surtout... très excitée par ces bâtons de bergers qui ne se cachaient plus vraiment. Les deux danseurs étaient heureux comme des hommes qui avaient eu du vin et qui maintenant désiraient de l’amour. J’étais prête ! Oui, suffisamment pour oublier la situation embarrassante qui ferait de moi une femme encore un peu plus... salope !
— oooOOooo —

Si j’avais choisi le lieu, je n’avais pas déterminé l’instant où ça arriverait. Ma robe remontée, les yeux clos, je ne cherchais pas à connaître les mains de qui me caressaient les cuisses. Nous étions encore debout, mais si une chorégraphie perdurait sur les notes du piano, nous la gigotions sur place désormais. Quatre mains, deux visages et leur souffle courraient sur ma petite personne. Plus un mot ne couvrait le ronronnement des flammes qui s’élevaient dans l’âtre. Jean me soutenait par-dessous les fesses et Marc me soulevait en me cramponnant par les jambes.
Ils m’allongeaient, après que l’un d’entre eux ait pris soin de repousser la table basse du salon. Cette fois, le dos sur la moquette, un visage au-dessus du mien approchait sa bouche de mes lèvres. Aucune importance de savoir qui m’embrassait. Le bas de ma robe rouge était froissé sur mes reins. Dans une sorte de nuage, la sensation que ma culotte s’envolait, longeant lentement toute la longueur de mes gambettes, entraînait sur ma peau une chair de poule fantastique. Je m’étais plains que mes yeux étaient bandés lors de la première séance et là... de mon propre chef je me refusais à regarder qui faisait quoi !
L’âme humaine serait toujours insondable. Toutes mes lèvres occupées par des baisers enflammés, je me trémoussais sous des sensations que je n’aurais su décrire. J’étais attente et anxiété mélangées. Mon ventre ne résistait nullement, mon esprit suivait encore la musique. Une patte posée sur la chevelure de celui qui s’occupait du rez-de-chaussée, l’autre gardait la caboche du second pour un baiser à l’étage. Entre ces deux points d’ancrage naviguaient des visiteurs incontrôlables. Les bruits également qui me parvenaient, feutrés et parfois lointains, ne me donnaient aucune indication sur ce qui allait se passer.
Je n’avais pas su quand les deux hommes s’étaient déshabillés. Contre ma joue la chose qui se frottait lentement était d’une part tendue et chaude et d’un autre côté, enivrante et odorante à souhait. Un véritable parfum d’amour et de sexe qui ne me déplaisait pas ! Il contribuait pour beaucoup à cette excitation qui me gagnait. Mon entrejambe restait le terrain de prédilection d’un de mes cavaliers. Alors pourquoi aurais-je tenté une inutile résistance quand des mains m’avaient juste redressée suffisamment pour me dévêtir ?
Dans la foulée, mon encombrant soutien-gorge se trouvait éclipsé par mes deux preux chevaliers. Et les fronts se touchant, chacun d’eux aspirant une fraise, à droite comme à gauche, je ne savais plus à quel Saint me vouer. Je n’avais qu’une envie, celle d’être dorlotée le plus longtemps possible et mes amants s’y employaient le mieux du monde. Je happais le premier sexe passant à portée de bouche. Mon deuxième prétendant revenant sur ma chatte plutôt goulûment. Et l’ordre s’inversait, sans que j’y trouvasse à redire.
Il m’était bien égal que ce soit Marc ou Jean, Jean ou Marc qui me léchât ou m’embrassât ! La seule chose qui avait de la valeur revenait en soupirs rauques de ma gorge, de temps à autre libérée pour que je ne m’asphyxiasse point. La guerre des sens entreprise par mes loustics en rut me faisait monter au rideau. Pas besoin de minauder, de ruer, je n’avais qu’à suivre le cours des événements. Ballottée entre quatre bras virils, je prenais donc un plaisir assez sympathique. Il n’était plus question de confronter deux savoir-faire. Et chacun dans son registre, Marc et Jean, trouvait des manières bien douces de me combler.
Le feu n’était plus qu’une nappe rougeoyante de braises qu’ils n’en avaient pas encore terminé avec la partie de sexe dans laquelle j’étais la femelle. Mille caresses, mille attouchements, si semblables et si différents me renvoyaient à des spasmes d’orgasmes multiples qui me vidaient la tête. Impossible de raisonner correctement alors que les assauts se répétaient à profusion. Je l’avais rêvé, ils le faisaient, c’était aussi bête que cela. On ne pouvait plus parler d’amour à ce stade là ! C’était à n’en plus douter du CUL à l’état pur.
La déferlante s’était arrêtée d’elle-même, faute de combattants en état de poursuivre les hostilités. J’avais la première jeté l’éponge pour rejoindre la salle de bain. Les deux hommes discutaient toujours près du foyer réalimenté en buche. Et je passais les saluer et leur signaler que je regagnais notre chambre à coucher. Mon sommeil avait été simplement entrecoupé par l’entrée dans le lit de Jean, sans que je me rendisse compte de la durée entre mon arrivée et la sienne dans notre couche.
Je ne m’étais pas aperçue non plus qu’il entrait à ma droite et aussi à ma gauche. Ce n’est qu’au réveil, alors que je pensais le tripoter dans la semi-pénombre de la chambre que j’entendais une voix qui en aucun cas ne pouvait être celle de mon Jean. Ils étaient tous les deux dans notre plumard et celui que je masturbais pas vraiment délicatement n’était pas celui que je croyais. Personne ne s’en plaindrait. Et lorsque je me retournais pour me laisser prendre, mon mari avait les yeux grands ouverts et me souriait.
Il se contorsionnait de telle sorte que je me retrouvais à genoux, avec son dard devant la bouche et que lui me léchait gaillardement pendant que notre hôte me limait en douceur. Allez savoir pourquoi cette image de Jean me passant sa langue sur le clitoris alors que Marc me baisait lentement, me collait des frissons inouïs. Jamais une partie de jambes en l’air matinale ne m’avait paru aussi excitante. Et mes deux mâles s’en donnaient à cœur joie. Ils s’interchangèrent aussi les rôles.
Je devais reconnaitre que c’était génial. À tel point que lorsque Jean tentait une approche anale, je ne m’y soustrayais pas. Et j’avais eu la surprise de sentir que Marc aussi venait se mettre en position pour parachever l’œuvre entreprise. Pour la première fois de ma vie, deux sexes d’hommes naviguaient en moi. J’en oubliais l’appréhension de la sodomie et c’était bien sur les chapeaux de roues que démarrait une nouvelle journée surprenante. Un soleil d’automne entrait dans notre intimité et Jean tout comme moi en goûtions chaque seconde !
— oooOOooo —

Le dimanche soir, à l’heure où le soleil couchant rendait les heures plus sombres, notre compagnon de route rentrait chez lui. Marc avait dans les yeux des remerciements aussi gros que ceux que sa gorge avait prononcés. Chez Jean qui me tenait la main sur le pas de la porte, je sentais frémir les doigts. La communion vécue lors de ce week-end portait elle les germes d’autres pousses à venir ? Je n’aurais pas voulu jurer le contraire. En tout cas, mon corps tout entier était repu par les assauts de ces deux hommes respectueux.
Dès que je disais non à certaines pratiques, aucun n’insistait. C’était simplement une affaire de confiance et je leur en était gré de n’avoir pas outrepassé ma volonté ou mon désir du moment. Nous étions mon mari et moi rentré dans notre maison et la longue nuit qui nous avait entraîné dans un vrai sommeil sans rêve ni cauchemar nous préparait à une semaine nouvelle. Lui comme moi devrions vivre avec ce qui s’était passé, et surtout l’assumer pleinement. La somme de souvenirs qui en découlait s’avérait tellement riche.
Oui ! D’une fortune d’images de senteurs, de sensations, mais ce que nous avions partagé nous resterait précieux. Nous aurions de quoi aussi alimenter bien des dialogues, les soirées d’hiver nous sembleraient sans doute bien moins longues ou monotones. Le cours d’une vie « normale » un court instant interrompu par un événement exceptionnel se devait de reprendre et nous faisions comme si rien n’était arrivé. Nous savions cependant parfaitement que les traces laissées par une fin de semaine hors norme, gravées au fond de nos mémoires, finiraient par ressurgir à un moment ou à un autre.
Il nous arrivait également de repasser devant ce fameux petit bois. Si Jean freinait ou ralentissait, mon sang se glaçait dans mes veines. Je n’étais pas faite, programmée pour des cabrioles champêtres. Je préférerais toujours et de loin, le confort de notre nid douillet. Les jours s’allongeaient en file indienne pour devenir des mois, et une année toute neuve nous faisait alors perdre de vue celle qui se mourait. Si Jean ne parlait plus de la « faute » commise à trois, je me gardais bien de rouvrir les vannes de nos cerveaux.
Je ne comptais plus les moments ou seule dans notre maison, j’avais revisité du bout des doigts en solo ces endroits si bien remplis par deux gentlemans toujours aussi amis. Marc n’était pas non plus revenu chez nous, pas plus avec Jean que sans lui. Je n’aurais pas ré-endossé pour lui le rôle de la « salope » pour son unique plaisir. La reconnaissance du ventre n’allait pas jusque-là. Mon unique amour serait toujours ce Jean si empressé avec qui nous comptions fleurette dès que nous en avions l’opportunité. Mais, parce que dans ce bas-monde, il y a toujours un mais quelque part...
— oooOOooo —

Au fil du temps, d’autres envies venaient me rappeler que pour que le corps exultât, il était nécessaire qu’il se mit en phase avec l’esprit. A partir de là, des désirs nouveaux devaient naitre. Et pour ne pas risquer de revoir ce fameux soir du jeu du bandeau, le mieux n’était-il pas d’en parler avec mon mari ? Et dans l’autre sens, l’inverse avait force de loi également. Donc nous nous entendions si bien que tout me devenait facile et simple. Réaliser nos fantasmes cependant demeurait toujours plus complexes. Vouloir ceci ou cela ne signifiait pas que la réalisation en fut rapide ou facile.
Ainsi un soir lors de vacances loin de notre nid, Jean me laissait entendre qu’une fois au moins il aimerait qu’au moins deux hommes me fassent l’amour... sans qu’il y participât de manière active. Il serait plutôt un spectateur attentif. Ceci ne voulait pas dire que je devais le faire, ça restait simplement une suggestion. Mais ce diable d’homme avait toujours eu l’art et la manière de présenter les choses et de me faire avaler la pilule. C’était donc ainsi que lors d’une sortie au restaurant...
— Tu préfères un menu « viande ou poisson », ma chérie ?
Rien que le terme présageait d’une demande plutôt louche et pourtant, je ne l’avais pas stoppé d’un mot. Alors il continuait sur sa lancée.
— J’aimerais te faire plaisir mon cœur !— Me faire plaisir ? Qu’est-ce que ça cache ? Je commences à te connaître Jean. Tu veux quelque chose et tu joues l’avocat pour l’obtenir n’est-ce pas ?— Ben... je ne voudrais pas avoir l’air crampon ou lourd, mais j’ai cette idée chevillée à l’esprit...— Quelle idée ? Crache ta « Valda » ! Nous sommes en vacances et je n’ai pas envie de me creuser la caboche pour te suivre dans les méandres de ton foutu cerveau.— Ce dont je t’ai parlé l’autre soir...— De quoi diable m’as-tu parlé ? Nous discutons de tellement de choses... je ne m’en souviens pas vraiment.— Allons ! Je suis sûr du contraire. Mais tu as surtout dans l’idée que je me mettes à genoux pour te supplier !— Enfin, vas tu me dire de quoi il retourne ? Je ne suis pas Madame Soleil.— Cette histoire de fantasmes... toi avec deux hommes et moi qui vous regarderais. Tu y es maintenant.— Je vois ! Mais tu me prends pour qui ? Et puis comment trouver deux types pour ce genre de galipettes ? Je ne me vois pas aller dans la rue et sauter sur des mecs inconnus, dans le but de te faire plaisir.— Mais non... il existe une autre solution, moins... sauvage.— Donc tu as encore mijoté un sale tour dans ton coin ?— Non ; je t’en ai parlé, mais sans doute n’étais tu pas réceptive à ce moment-là. Il y a un club échangiste pas très loin d’ici.— Je vois ! Monsieur s’est renseigné comme d’habitude.— Et puis... tu sais quoi ?— Non, mais dis toujours... — Eh bien, Marc est aussi dans un hôtel tout proche de notre villa de vacances.— De mieux en mieux... et je suppose que tu l’as déjà mis en attente...— A vrai dire, je lui en ai touché deux mots et il a également un ami qui vit ici. Nous pourrions les retrouver tous les deux au bar de la boîte. Tu n’es en rien dans l’obligation de dire oui ! Ça nous permettrait de prendre un verre en compagnie de Marc et de son pote... — Ouais ? Puis de me laisser aussi sauter encore par un type dont je ne sais rien ! Tu es bon prince toi ! C’est de mon cul qu’il s’agit là... Tu ne sais pas ? Je te dis oui si l’un de vous suce les deux autres devant moi... pour faire bonne mesure. Peu importe qui aura une queue dans la bouche, j’ai envie de chouffer ça... et ce n’est pas négociable. Donne-moi ta réponse dès que tu auras joint tes acolytes. Maintenant laisse-moi profiter de mon dessert en paix.
Jean avait le portable dans la main et il composait déjà un numéro.
— Tu veux bien t’éloigner un peu ? Je ne suis pas curieuse au point de savoir comment tu vas enrober la chose... et puis... mes profiteroles... ne me les gâte pas.
Je le voyais faire les cent pas entre les voitures sur le parking. Il n’avait pas l’air très enthousiaste lorsqu’il était revenu vers moi. Savoir que Marc se trouvait dans les parages me donnait une drôle d’impression. Jean inconsciemment ou non avait touché la corde sensible et ouvert les vannes de mon désir. Les flots d’images dues à ce trio qui nous avait occupé un week-end complet, ressurgissaient de ma mémoire. Mon attente si je ne la montrais pas grandissait de seconde en seconde.
— Je crois que c’est mort pour une rencontre. Luigi ne veut pas aller dans un club... il est du secteur et ne peut donc pas prendre le risque de se retrouver face à un ou pire une de ses clientes. — Ce n’est pas mon intransigeante condition qui les a fait reculer ?— Tu connais Marc... il se laisserait sodomiser pour coucher avec toi.— ... ? Comment ça ? Avec moi ?— Ben... tu as parfaitement compris et moi aussi qu’il est fou amoureux de toi depuis... enfin je pensais que tu l’avais saisi.— Et ça ne te dérange pas plus que cela toi ? Un autre type est amoureux de ta femme et tu en parle comme si c’était normal ! Comment tu le sais d’abord ?— Il me l’a dit... un soir que nous buvions un verre après une affaire au tribunal. Ca nous arrive de temps en temps. C’est pour cette raison qu’il ne passe plus à la maison. De plus il est correct, puisqu’il me l’a avoué et qu’il ne cherche pas à te revoir en douce.— Et si c’était le cas ? S’il venait en dehors de ta présence ?— Je te connais mon amour ! Tu ne me ferais jamais un petit dans le dos, tu es trop droite, trop... respectueuse...— Humm ! Pourtant tu le mériterais. Mais pour mon info personnelle, qui des trois aurait bien voulu sucer les deux autres... Tu dois bien avoir une idée ! Vous n’alliez tout de même pas tirer le gage à la courte-paille.— N’en parlons plus, puisque rien ne se fera... Tu veux que nous rentrions de suite ou que nous allions nous promener au bord de l’océan ?— Encore une dernière question... pourquoi ne nous ont-ils pas invité à venir là où ils se trouvent ?— Toujours pour la même raison. Marc est dans un mobil-home, dans un camping et ce n’est pas très discret comme baraque. Quant à son pote Luigi... il vit dans une résidence en centre-ville, avec sa mère.— Sa mère ? Mais quel âge a-t-il ce type ? — Il est dans notre tranche d’âge... je pense.— Et bien ce n’est pas courant... un vieux garçon. Enfin, ça me le rendrait presque sympathique de savoir qu’il prend soin de sa maman.— Comme tu dis mon ange. Alors où va-t-on dès que j’aurai payé... tu as une idée ?— Et tu n’as pas proposé une solution de rechange, tel que je te connais, il serait curieux que tu n’y ait pas au moins songé ?— Qu’est-ce que tu veux dire par là ?— Réfléchi un peu... tu trouveras bien une solution adaptée à tes envies...
Je riais, tout en sachant qu’il savait déjà et même avant que j’en ai parlé de quoi il retournait. Il faisait mine de se creuser les méninges et finissait par me répondre au bout d’une minute ou deux ?
— Parce que tu aurais été d’accord pour ce plan de secours ?— Pourquoi... « aurais été » ? Je le suis toujours si vous respectez le contrat... par contre pour Marc, même si j’aime bien sa façon de me « sauter » je ne saurai jamais courir deux lièvres à la fois. Et mon amour n’est pas extensible. Il ne va que vers un sale type qui m’entraîne sur un sentier pavé de coups tordus.
Nous avions ris de concert alors qu’il réglait l’addition. Le préposé à la caisse nous regardait d’un air soupçonneux, s’imaginant sans doute que nous nous moquions de lui. Bras dessus bras dessous nous faisions quelques pas en front d’océan. À cette heure tardive, seuls quelques rares badauds, des couples en majorité allaient comme nous sur ce remblai battu par le vent et la marée montante. Plus besoin de nous parler, plus surtout d’autres envies que celle d’emmêler nos doigts et d’aller dans la même direction. Jean le savait, j’en étais consciente et le fait d’introduire des partenaires de jeux n’incluait pas forcément les aimer... d’amour !
Nous étions en communion, en symbiose et rien n’était plus important que cela. Je sentais, savais, provoquais sans doute ces réunions qui me donnaient des jouissances hors normes. Mon filou d’époux en bon avocat avait encore plaidé une cause qu’il espérait gagner d’avance. Ce en quoi il avait entièrement raison. Et je me doutais bien que deux fauves viendraient à la villa que nous louions pour ce séjour estival. Mais pour le moment seul comptait nos deux cœurs battants à l’unisson, rythmés par le bruit irrégulier des vagues océaniques.
— oooOOooo —


À suivre...



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