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Mon coeur saigne

Chapitre 1

Divers
J’attends, j’attends que tu sonnes à l’interphone, que tu me fasses la surprise que je n’attends pas. J’espère, j’aimerais tellement que tu viennes, mais je sais que ça n’arrivera pas. Je me suis imaginé comment j’aurais accouru pour t’ouvrir, comment je t’aurais enlacée, comment j’aurais respiré ton parfum, ma tête blottie dans ton cou.
Mais je suis là, pitoyable à laisser mes larmes taper sur le clavier pendant que la télé diffuse des conneries sans intérêt. J’ai cru aujourd’hui que ça allait mieux. J’étais presque joyeux, presque, je ne suis pas certain de la définition de ce mot en fait. J’ai pensé que j’allais réussir à passer à autre chose, que mon chagrin était fini. Mais ce soir c’est le retour de bâton, et il fait très mal.
Aujourd’hui, je me suis inscrit sur deux sites de rencontre, mais je n’ai envie de rencontrer personne. J’ai juste envie de ne pas être seul, j’ai juste envie d’avoir l’impression que je plais à quelqu’un, j’ai envie d’être aimé. Mais comment être aimé alors qu’on aime déjà une autre personne ?
J’ai vidé des bières toute la journée. Je viens de passer au rhum-coca alors que d’autres se préparent à fêter la nouvelle année. Je ne veux voir personne, personne d’autre que toi. Je ne tiens surtout pas à être avec ces gens qui vont dans deux heures trente crier toute leur joie car cette putain d’année est enfin finie. Mais que m’attend la nouvelle ? Être seul, être sans toi ? Je préférerais remonter le temps, revenir en mai, et que ces deux jours recommencent indéfiniment.
Mon cœur saigne, et je sais que le tien ne va pas bien non plus. J’ai envie de revivre ces moments passés de cet été, de cet automne. J’ai envie de ressentir mon cœur battre à nouveau alors qu’il dormait depuis tant d’années. Je ne savais même pas que j’étais encore capable d’aimer avant de te rencontrer.
Mon cœur saigne ; une goutte vient de tomber sur mon pied. Je la regarde, je souris pour tenter d’arrêter mes larmes de couler. Je la regarde. Je me vois sur ce quai de train, à Lyon. Je me vois t’envoyer un message en disant que je suis arrivé. Il y a du monde partout, je te cherche du regard, je ne te vois pas, j’ai peur de ne pas réussir à te reconnaître malgré les photos que tu m’as envoyées. Tu me réponds en disant que tu es pourtant là avant de t’apercevoir que tu n’es pas au bon endroit.
Je t’attends, alors que le quai se vide. Je t’attends en me disant que je suis tombé sur un drôle de phénomène, et d’une certaine façon ça me rassure. Il n’y a presque plus personne maintenant, et tu arrives avec tes lunettes de soleil. Je te reconnais ; j’en suis presque fier tellement je ne suis pas physionomiste.
Je m’approche ; tu m’embrasses sur les lèvres. Tu m’avais pourtant prévenu, mais je reste étonné et je sors une connerie, je ne sais même plus quoi. La vérité est que ça fait bien longtemps que mes lèvres ne se sont pas posées sur d’autres, que ma langue n’en a pas caressé une autre. Tu m’avais prévenu, mais je reste étonné ; je m’en veux déjà de la connerie que je viens de sortir.
Tu pars, je te suis. Plusieurs fois je tente de t’attraper la main ; tu sembles faire exprès de l’éviter. Je commence à me dire que ça va être compliqué. Nous avions prévu deux jours ensemble pour apprendre à se connaître. Si tu m’évites tout le temps, je ne sais pas très bien comment ça va se passer. Si tu savais à quel point j’ai eu peur lorsque je t’ai vue quelques minutes avant, lorsque je t’ai vue cette première fois, toi, avec tes lunettes de soleil sur le nez… Tu étais si éblouissante alors que je tentais encore de sortir des ténèbres. Tu étais si radieuse et belle alors que j’étais encore couvert de terre.
Je doute tellement, et je pars dans un truc qui n’est pas moi, que je n’ai jamais fait avant : je parle, je comble le vide, je comble le silence, et tout ceci avec un naturel qui m’échappe totalement. Tu m’écoutes, tu réponds parfois, tu évites mes regards. Je suis mal à l’aise ; je me demande si je ne devrais pas regarder pour un train et repartir.
Mais quelque chose me retiens, quelque chose que je ne vois pas, alors que c’est juste toi qui es à côté de moi. Toi qui m’observes sans que je m’en aperçoive. Je ne vois rien alors que tu passes ton temps à disséquer la moindre intonation de ma voix, le moindre de mes gestes. Je tente de me rattraper de cette connerie que je t’ai sortie et pour laquelle je crois que tu m’en veux.
Mon cœur saigne. Je me sers mon troisième verre de rhum ; la dose est bien plus forte. À la télé passe la chanson Mais t’es où ? Pas là, tu n’es pas là. Je pleure ; une autre goutte de sang tombe sur mon pied. Elle raconte la suite de cette journée.
Je nous vois tous les deux assis sur ce canapé qui devra servir de lit pendant deux nuits. Je me vois tenter une approche débile tel un adolescent, tendant mon bras pour le passer derrière tes épaules. Tu me vois venir comme un gros lourd ; tu me laisses pourtant faire. Je me sens tellement ridicule… Et pourtant, durant les instants d’après, j’arrête de parler et redécouvre les plaisirs d’un vrai baiser, d’un baiser généreux, d’un baiser doux, d’un baiser tendre.
Et puis un dîner au restaurant, et puis un retour, et puis toi nue sur le lit. Je regarde ton corps. Je redécouvre le corps d’une femme ; je découvre un corps magnifique. Mes doigts passent dessus, mes lèvres aussi. Je ne sais pas bien ce que je fais, je ne sais pas encore si je sais encore offrir du plaisir à une femme. Je doute ; pas toi. Tu me laisses faire, tu as l’air en confiance.
Mes mains passent sur ta peau, ma langue caresse la tienne. Tu vibres, ton corps se met en ébullition. Je n’avais jamais connu ça, je n’avais jamais connu quelqu’un d’aussi sensible à ces simples caresses. Mes doigts glissent entre tes cuisses, tes gémissements me guident. Ma bouche se perd au niveau de ton pubis, ma langue se perd entre tes lèvres intimes. Ton goût est délicieux.
Les minutes se perdent ; le temps disparaît alors. Je suis bercé par le son de ta voix, par les mouvements de ton corps. Tu m’avais observé toute cette journée en feignant l’ignorance, je te découvre maintenant. Je découvre toute ta générosité, je découvre ta gentillesse, je découvre ta vraie sensibilité. Je ne peux plus m’arrêter, je veux en connaître davantage alors que ma langue joue avec ton clitoris, alors que mes doigts à l’intérieur de ton vagin caressent une zone bien sensible.
Et d’un mouvement de bassin, tu me repousses d’un coup. Je te regarde continuant à gesticuler comme si je jouais encore avec ton orifice et ta vulve. Tu trembles ; je n’avais jamais vu ça. Je pose une main sur ta cuisse. Tu la retires d’un coup de main en me disant qu’il faut que j’arrête de te toucher sinon tu vas exploser. Je crois ne pas avoir compris ce qu’il vient de se passer, mais tu es brûlante, tu es en feu ; je suis subjugué.
Dans une heure, je vais entendre crier, entendre des gens se souhaiter une bonne année. Dans une heure, je ne sais pas très bien où je serai : dans mon lit avec mon chien tentant de me voler ma couette, ou encore à laisser mes larmes écrire ces pensées ? À moins que je ne tente de me détruire totalement le moral à écouter Life on Mars ou Since I’ve been loving you, ou encore I wish you’re here.
Mon cœur saigne ; encore une goutte vient de tomber sur mes pieds. Je l’aime moins, celle-là. Je monte dans ce train. J’y monte après deux jours incroyables, deux jours formidables dont je ne regrette aucune seconde. Je te vois sur le quai ; notre dernier baiser date de quelques secondes. Je te vois partir, tes lunettes de soleil sur le nez, avancer d’un pas décidé, avancer sans te retourner.
Je m’installe sur mon siège. Je te vois quitter ce quai, je te vois, tes lunettes de soleil sur le nez, avancer d’un pas décidé, avancer sans te retourner. Je me dis que cette aventure est terminée. Et je te vois quitter ce quai. Je te vois, tes lunettes de soleil sur le nez, avancer d’un pas décidé, avancer sans te retourner. Et une boule se forme dans ma gorge, une boule qui me donne envie de pleurer. Et je te vois quitter ce quai ; je te vois, tes lunettes de soleil sur le nez, avancer d’un pas décidé, avancer sans te retourner, et je comprends enfin que tu as mal, que tu as besoin de fuir. Je n’ai pas encore réalisé que je suis follement tombé amoureux de toi. Mais plus le train m’éloigne de toi, plus je m’en rends compte. J’ai déjà envie de te retrouver.
Mon cœur saigne ; les gouttes inondent mes pieds, chacune me remémorant les merveilleux souvenirs de nous ensemble. Alors je souris. Je souris pour empêcher mes pleurs de couler. Je souris car tu m’as fait vivre les meilleurs mois de toute ma vie. Je souris car ces larmes sont comme une pluie qui aide une plante à pousser, à grandir. La transition est difficile. J’ai mal, je souffre. J’espère juste que mon cœur ne sera pas totalement asséché avant que mes sourires reflètent une véritable joie.
Mon joli cœur, excuse-moi ; je sais que je n’ai plus le droit de le dire, mais je t’aime.
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