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Mon Plaisir d'écrire

Chapitre 15

Sous la pluie.

Gay
Prendre son temps pour émerger. Je suis sur un nuage de félicité. Mon corps est moelleux, moite, chaud. Mon sexe dur et tendu pose contre la peau tendre de celui qui fut mon amant épistolaire avant qu’il n’assume et assouvisse son homosexualité en s’offrant totalement à mon imagination charnelle. Je me souviens de la seconde où son visage est apparu dans mon champ de vision quand il s’est assis face à moi, dans ce restaurant de Lille. Je me souviens de la découverte de nos corps nus, de nos cajoleries, de nos premiers extases délicatement partagés. Notre premier baiser !Je me souviens que cette douche mouvementée, dans le train, précédant sa première longue sodomie. Ah son cul ! Quel accueil ! Que j’ai aimé le sodomiser ! Que j’ai adoré le faire bouillir de désir après notre longue promenade Barcelonaise ; notre séance de bien-être dans ce sauna sans tabou ; la chaleur de ses muscles que j’ai pu longuement masser, mon sexe posé contre sa raie ; la magnifique sodomie qui s’en est suivie. Et puis ce spectacle de danseurs nus qui nous a excité comme jamais ! Qu’ils étaient beaux, lascifs, désirables ces danseurs si fins, si masculins ! Le bonheur de voir mon Plaisir d’écrire s’assoir sur mes genoux, s’empaler à nouveau sur mon sexe, jouir de la présence de ma virilité en lui ! Non, vraiment, cette nuit ce n’était pas un coït. Nous étions unis, réunis, arrimés dans une amitié qui a dépassé toutes les retenues que la décence impose.Et là, ma main sur son ventre, mes doigts qui effleurent son sexe aussi tendu que le mien. Il est chaud, doux, délicat… Nos épidermes collés l’un à l’autre…Un court moment de honte me traverse l’esprit en me revoyant bourrinant sauvagement ses petites fesses. Comment ai-je pu être si animal ? Pourvu que je ne lui aie pas fait mal… Mystère de l’humanité. Je me sais capable de passer de la plus tendre étreinte à la plus bestiale atteinte. Ange et démon. Admirer sa beauté, sentir son effluve, caresser ses courbes, goûter à ses lèvres… et en même temps déchainer toute ma pulsion coïtale en lui. Je m’en veux. J’en veux encore…Il remue légèrement le bras. Sa main touche ma peau. Je m’écarte légèrement. Elle se referme sur mon phallus tendu pour lui. Son visage se tourne vers moi. Ses lèvres bougent.– Bonjour mon homme… C’est bon de vous sentir contre moi… Excité je vois… A quoi pensez-vous ?– A vous. A moi. A nous. Bonjour ma Muse. Je repensais à ce que nous venons de vivre ensemble. A nos ébats. Je m’en voulais un peu…– Pourquoi ? C’était si bon !– N’ai-je pas été un peu trop violent ?– C’est votre manière de m’avoir fait si longtemps patienter qui a été violente ! Je désirais tellement votre sexe en moi ! Cruel ! Vous avez été cruel avec mon petit cul ! Mais c’était si bon de vous recevoir enfin en moi !– N’avez-vous pas mal au cul après tout ce que je vous ai mis ?– Au cul ? Non. Par contre j’ai une grosse envie !Nous rions. Moi aussi. Nous nous embrassons avec une douceur renouvelée. Nous nous pelotons abondamment. Nous frottons nos corps amoureux avec une joie assumée.Il se décide à grimper sur mon corps. Instinctivement j’écarte les draps et relève les jambes. J’ai tant besoin de me faire prendre !Le coquin rit, attrape mes chevilles, repousse mes jambes en arrière et soulève mon bassin. Mon anus s’offre à lui. Son visage s’en approche. Sa langue déclenche un spasme merveilleux. Ses lèvres déposent un baiser baveux. Ses yeux se noient dans mon secret malicieux. Sa langue se lance dans une rapide et intense mitraille anale.– Vous aussi vous avez un joli petit trou voluptueux ! dit-il en y donnant un ultime coup de langue avant, malheureusement, de lâcher mes jambes pour bondir hors du lit en sautant sur ses pieds.Je reste quelques secondes en position d’offrande soumise. Il sourit en me regardant ainsi. Il hoche la tête. Son regard triste dit qu’il comprend mon besoin mais qu’il n’en fera rien.Alors il me tend la main. Je résiste encore quelques secondes avant de la saisir et d’accepter qu’il me tire hors du lit.Je vois ses yeux se plisser joyeusement. D’un geste de la tête il me désigne le drap du lit. Je me retourne, je regarde, je vois. Je souris aussi. La capote de la veille est encore étalée sur le drap, entourée d’une large auréole d’une nature non équivoque.Je ne me souviens pas de l’avoir retirée et nouée, la veille, après notre dévorante partie de cul en l’air… J’ai dû m’endormir avec le préservatif avant de débander dans mon sommeil et d’écraser le latex de tout mon corps. Pas très propre tout cela !Après une bonne douche câline, il décide de s’occuper de mon corps. Il me sèche, me caresse, s’accroupit devant moi, lèche mes bourses, avale mon sexe, le refait grossir dans sa bouche.Il me suce avec une passion renouvelée. Je m’abandonne à ses lèvres en gémissant toutes les sensations reçues. Il est devenu un vrai bon suceur. En si peu de temps !
Nous glissons peu à peu sur le lit. C’est lui qui me grimpe sur le corps pour se mettre tête-bêche en embouchant à nouveau mon sexe tout en offrant le sien, bien baveux, à mes lèvres.Il ne résiste pas quand je me contente d’un rapide apéro pour lâcher son vit, glisser mon visage entre ses fesses et lui offrir un long anulingus passionné.Il se laisse picorer le fessier jusqu’au moment où, d’une voix sourde, il me supplie de le sucer.Je reprends son sexe en bouche. Je comprends qu’il n’a pas envie, pas la force peut-être, que je revienne butiner son si joli petit cul. Son sexe dégorge d’un sperme savoureux. Nous nous comprenons sans nous parler. Se sucer en soixante-neuf est un merveilleux moment de complicité mâle. Nous nous pompons le dard, nous nous réjouissons des prémices de nectar, mais surtout nous voulons exploser ensemble, sans retard. Le jeu devient délicieux, licencieux, liquoreux.Nous éjaculons à peu près simultanément, explosant de joie autant en raison de l’orgasme ressenti que pour l’offrande recueillie en bouche et que pour cette nouvelle union réussie.Un long baiser savoureux vient conclure ce merveilleux retour sur terre. Nous rions comme des enfants à nous lécher mutuellement le visage. Cela fait longtemps qu’ils sont tout propres quand nous arrêtons… L’envie me prend d’exhiber mon fessier dans le jockstrap offert. Il applaudi, tâte, palpe, caresse, fait se redresser mon sexe. D’autant plus qu’il pratique le même jeu que mes mains accompagnent.Notre séance d’essayage dure depuis une petite demi-heure quand le téléphone sonne. C’est la réception qui est désolée mais qui nous demande de libérer la chambre.Il ne nous reste plus qu’à nous habiller, à refaire nos sacs et à nous diriger vers la porte. Le même sentiment de nostalgie nous étreint quand nous jetons un dernier coup d’œil à notre alcôve. Nous avons laissé les draps du lit défaits, exhibant de manière éclatante toute notre fougue nocturne. Nous nous sourions. Nous nous embrassons. Il me dit :– Puissent nos mémoires ne jamais oublier la moindre seconde de nos ébats dans cette pièce ! Waouh ! C’était incroyable !– C’est vous qui êtes incroyable ! Dans quel état de forme m’avez-vous mis ! Jamais je n’ai autant…– Baisé ?– C’est vulgaire… Mais c’est un peu cela quand même… Votre cul, Madre de Dios ! Quel cul ! Quel appétit !– Je vous renvoie le compliment : votre queue ! Padre de Dios ! Quel queue !Nous éclatons de rire et quittons la chambre pour joyeusement descendre, bras dessus, bras dessous, à la réception.Après avoir réglé la note et laissé nos sacs à un nouveau réceptionniste tout mignon, nous quittons l’hôtel, protégés par des parapluies prêtés à l’accueil. Nous filons directement dans le bar que j’avais repéré, le 69 Barcelona.L’ambiance est particulièrement chaleureuse. Après un accueil très gay nous nous asseyons à une table et commandons cocktail et brunch. Autour de nous seuls des couples d’hommes profitent du lieu.Alors qu’il frotte une cheville contre une des miennes en me regardant, je sors un carnet de ma poche et commence à écrire quelques mots dessus. Il me regarde, amusé.Je réponds à son sourire sans toutefois cesser d’écrire. Je glisse juste – C’est un plaisir d’écrire devant vous, très cher qui ne cessez de m’inspirer…Il éclate de rire. Ses lèvres viennent déposer un baiser sur les miennes. Nos yeux rayonnent de ce bonheur simple.Il finit pourtant par se lasser de ma séance d’écriture.– Qu’écrivez-vous ?– Des mots tendres. Des mots très sexe, très chauds. Sur vous. Des vers…– Des vers ? Une poésie ? J’adore. Vous composez des poésies ?– Je suis peu doué pour cela. Je préfère collectionner celles d’auteurs plus doués, quitte à les modifier. J’aime bien les lire. Les dire.– Vous en avez une ? Là ?– Êtes-vous sûr que vous voulez m’entendre déclamer des vers ?– J’adorerais !– D’accord, fais-je en tournant des pages de mon carnet. Celle-là, par exemple :« Je suis là,Je ne sais pasDepuis combien de temps,Ce que je saisSeulement,C’est que je suis inspiré. Une idée,Une musique que j’ai écoutée,Les cinq sens...Mon inspiration,Quand j’y pense,Me fait sensation. Je suis assis sur un banc,Il fait vraiment beau temps,Je fais abstraction de tout,Je laisse mon styloMe guider jusqu’au bout,Jusqu’à ne plus trouver les mots. Je suis en train d’écrireMais pas pour séduire,Quoique...C’est vraiQue j’ai un homme dans ma têteMais si seulement c’était pour de vrai... Je n’avais rien remarqué...Il était avec des amis...Sur un banc, à côté...Si l’on m’avait dit...J’ai besoin de concentrationCar en pleine inspiration,Je n’ai pas envie de perdre le filDe cette romance en coursMais... C’est sans compter sur ce beau nubileQue j’entends me dire bonjour. Je lève les yeuxEt je les plonge dans ceuxDe ce jeune mâleAux beaux cheveux blonds ;Port de tête impérial,Il ose me demander mon prénom... Il me donne en retour le sien,Ses yeux sont dans les miens,Pas rassuré, mais courageux,Il me dit qu’il me regardaitCar, curieux,Il se demandait ce que j’écrivais. Il me demande si je veux bien lui lireCe que je suis en train d’écrire,J’acquiesceEt, avec ma voix,Je mets en scèneLes mots que j’ai écrits jusque-là. Il s’est penché sur moi... Il m’a embrassé...Confus, honteux soudain...Il a voulu s’en aller...Je lui attrape la main... Je le retiens...Plaisir d’écrire est là,Devant moi, regard de pasionaria. »Mon amant a en effet un regard enflammé, traversé d’émotion, de tendresse, de passion. Assurément, si nous étions seuls, il se jetterait sur mon corps pour le dévorer.C’est d’une voix rauque qu’il demande :– C’est beau… C’est de qui ?– Vous l’ignorez ? Cela ne vous dit rien ?– Si ! Ces mots résonnent en moi. J’ai l’impression de connaitre ce texte. Mais je n’arrive pas à me souvenir…– C’est grave ! Cela mérite que je secoue tout votre séduisante anatomie pour lui remettre les idées en place…– Quand vous voulez ! Secouez-moi ! En me gardant bien pistonné…– C’est de vous beau jeune homme ! Je l’ai reprise sur votre site, et l’ai juste masculinisé !– Bon sang, mais c’est bien sûr ! « Une rencontre » ! Ce n’est pas si vieux pourtant !– Mais vous n’avez pas reconnu votre propre texte…– C’est que… Dit par vous, face à vous, votre odeur et votre saveur m’enveloppant encore, je suis ailleurs ! C’est un autre texte. Car un autre contexte. Et un autre sexe. Le vôtre. Si jouissif quand vous jouez en moi… Ces même mots prennent un autre sens…– Je n’ai quand même pas changé grand-chose…– Suffisamment ! Vous me le passerez, ce plagiat ?– Evidemment. C’est votre œuvre.– A la sauce Etrenu… J’aurais adoré vous rencontrer ainsi, sur un banc, dans un jardin public, vous demandant de me lire les vers osés que vous seriez en train d’écrire. Des vers très gays. J’aime votre homoérotisme… J’aime votre vigueur d’homo…– Et moi j’aime tout de vous ! Mais auriez-vous osé m’embrasser ?– Jamais de la vie ! En public ! Sans vous connaitre ?– Mais s’il n’y avait eu personne ?– Je ne sais pas… Avec cette petite lueur grivoise dans vos yeux… Votre langue passant sur vos lèvres… Peut-être…– Eh bien voilà ! Je sais maintenant que vous m’avez trompé !– Comment cela ? Moi ? Jamais !– Mais si ! Tous les deux sur un banc discret sans personne autour de nous. Moi le bisexuel tranquille. Vous, le soi-disant hétéro curieux ! Comme si un hétéro, malgré toutes ses interrogations intérieures sur ce que font les pédés ensemble, allait se jeter bouche ouverte sur un autre mec ! Seuls les gays osent faire cela !– Salaud ! C’est nul ce que vous dites !– Pourquoi ?– Parce que vous ! Vous ! Vous qui mettez sans cesse mon corps en feu ! Vous qui m’avez amené, par vos écrits, à me masturber, à me doigter, à me goder comme jamais ! Vous qui m’avez si magnifiquement baisé, enculé ! Vous ! Rien que vous ! Si je vous avais vu, il y a deux ans, assis sur un banc à côté de moi, eh bien ! Eh bien…– On s’en fout des si ! Embrassez-moi !Autour de nous des sourires grivois. Le menu arrive. Nos cajoleries cessent douloureusement par nécessité. Alors que le serveur pose l’assiette devant moi, je glisse à mon amant que je n’ai qu’une envie c’est d’être nu avec lui, dans notre chambre.Plaisir d’écrire me renvoie un baiser du bout des lèvres alors que le serveur sourit. Visiblement il comprend le français, celui-là.La pluie forcit dans les rues de Barcelone. Nous prenons donc tout notre temps pour déjeuner amoureusement. Des couples trempés entrent dans le restaurant bondé. Ceux qui, comme nous, sont attablés, n’ont aucune envie d’aller affronter les éléments. Une odeur de chien mouillé commence à chatouiller désagréablement nos narines. Alors que des couples rigolards vont vers le fond du restaurant, nous nous interrogeons brusquement sur ce qu’est le « 69Shower » indiqué sur le panonceau de table. C’est un de nos voisins qui nous répond, en anglais, le visage éclairé d’un grand sourire.Il nous informe que nous pouvons aller prendre une douche, à deux ou plus, dans la salle du fond. Une douche colorée par un éclairage très sympa dont les lumières varient suivant l’intensité des sons qui sortent de la douche.Nous rions de bon cœur, l’interrogeant sur la couleur des râles…Il ne répond pas mais nous invite à aller y faire un tour pour constater par nous-même. Car ce n’est pas seulement une « shower », mais aussi un show dans lequel les hommes sous la douche s’ébattent en public pour le plus grand plaisir des voyeurs.Intrigués nous finissons par aller y jeter un œil. La première chose que nous remarquons sont des maillots de bain à terre, devant la porte de la cabine de douche. Puis quelques gars hilares qui regardent à l’intérieur.Les rejoignant, nous sommes surpris de voir trois hommes nus en train de folâtrer. L’un est en train de se faire sévèrement sodomiser tout en se faisant sucer par le troisième assis sous lui. Le tout sous un amusant jeu de lumières passant du rouge au bleu.  Le gars sur notre droite encourage fougueusement le trio avec des «venga ! » et des « màs fuerte ! » avant de se retourner vers nous et de dire, en français :– Vous avez de la chance, les garçons. Normalement ça n’est ouvert que le samedi soir. Mais exceptionnellement, vu la météo de chien, le patron s’est laissé convaincre de permettre à des clients trempés de se réchauffer !Le type éclate de rire. Nous rigolons avec lui sans quitter des yeux le trio enflammé.– Qu’est-ce qu’il prend, le gars du milieu ! remarque Plaisir d’écrire. Vous m’avez secoué comme cela ?– Vous avez bien senti que je suis un doux… – Pas tout le temps… Heureusement !Puis, se tournant vers l’autre voyeur :– Comment savez-vous que nous sommes français ?– Mais parce que vous avez des têtes de français ! Un look de français ! Un comportement de français !– Un comportement de français ? m’exclame-je. Qu’est-ce qu’il a de typiquement français notre comportement ? L’arrogance ?La symphonie des gémissements de plus en plus intenses de l’enculé nous fait tous sourire.– L’arrogance ? Non ! C’est plutôt ici l’arrogance ! Les hidalgos… Regardez la posture de l’enculeur ! Il monte sa pouliche avec morgue et fierté, à l’espagnol ! Remarque, la pouliche adore cela ! Alors l’hidalgo en est d’autant plus impétueux. Il encule crânement ! Non, vous les Français êtes des incorrigibles romantiques. Tout est dans le regard, dans les gestes tendres, dans des mouvements doux du corps, comme si vous faisiez des danses amoureuses l’un autour de l’autre… Vos voix sont romantiques. Je suis sûr que vos mots sont romantiques. Vous êtes du genre à vous dire des poésies…Nous éclatons de rire. Il hoche la tête, content d’avoir deviné, et reprend, avec sa pointe d’accent espagnol :– Chez vous, les Français, la relation est romantique. Mais j’ai eu suffisamment de copains Français pour savoir que votre baise est toute aussi animale que la nôtre ! Vous êtes des baiseurs patentés, de très bons queutards, des gars endurants, passifs ou actifs ! Est-ce que je me trompe ? Je vous adore, vous, les Français !Nous nous sourions en guise d’acquiescement. Le gars nous a mis à nu, psychologiquement s’entend. Quoique, physiquement, je ne dirais pas non. Il est bien fait et n’a pas l’air farouche.Tout en philosophant sur nos différentes approches au lit, le fier hidalgo a troqué le réceptacle de sa fougue avec l’autre garçon, pas mécontent de venir s’empaler pour se remplir de sa belle virilité. Le temps que le premier passif se remette, ils renouvellent leur joli trio. C’est maintenant le premier passif qui, à moitié couché sur le sol de la douche, vient se fait prendre par son comparse toujours besogné, mais plus tendrement, par l’actif du groupe.Le gars du milieu finit par jouir bruyamment, éjaculant abondamment sur les fesses du premier. Son enculé vient rapidement se placer derrière lui pour rendre de profonds coups de queue à celui qui a failli jouir en lui tandis que l’hidalgo reprend son active posture.C’est au moment où l’hidalgo et son passif jouissent quasiment en même temps que nous nous décidons à quitter cette douche torride.Plusieurs gars sont nus, en érection et se caressent en attendant de pouvoir prendre la suite. Le regard appuyé que pose Plaisir d’écrire sur leurs anatomies érigées me surprend. Décidément il se sent de plus en plus attiré par des groupes d’hommes en rut… Nous prenons tranquillement un café, assis côte à côte, laissant nos lèvres et nos doigts exprimer librement nos sentiments, sans nous soucier du voisinage dont bon nombre ne se gênent pas plus que nous. Dehors la pluie s’est calmée. Le temps d’affronter les éléments arrive.Nous remercions chaleureusement le serveur pour le bon moment passé. Alors que Plaisir d’écrire se demande si un lieu comme celui-ci existe en France, nous sortons dans la rue.C’est enlacés sous un même parapluie large que nous nous dirigeons vers le parc Guell. Quarante-cinq minutes de marche humide entrecoupées de bisous et de fous rires passent lentement. Et, miraculeusement, la pluie s’arrête à la minute où nous entrons.C’est en arrêt devant une salamandre que je ressors mon calepin pour déclamer lae poésie que je lui ai préparée. Il sourit pour marquer son accord, précisant qu’il aimerait être cette salamandre, bouche ouverte, prête à accueillir mon sexe bandé. – Vous n’êtes qu’un vil obsédé ! Allez, pour élever le niveau, je vous ai préparé une poésie d’Aragon…– Arrangée à votre sauce, bien sûr.– Evidemment ! Etes-vous prêt ?– Avec vous, toujours prêt ! Pour tous les dons que vous voulez bien me faire ! Surtout les plus virils !– Obsédé un jour, obsédé toujours. Allez, un peu de poésie dans ce monde brutes ! Cette poésie s’appelle « Les Yeux de Benoit ».– Hein ? De Benoit ?– Eh oui. Ecoutez bien :« Quelle valse inconnue entraînante et magiqueM’emporte malgré moi comme une folle idée ?Je sens fuir sous mes pieds cette époque tragique.Benoît, quelle est cette musique ?Ce n’est plus moi qui parle et mes pas sont guidés,Cette valse est un vin qui ressemble au Saumur,Cette valse est le vin que j’ai bu dans vos bras.Vos cheveux en sont l’or et mes vers s’en émurentValsons-la comme on saute un mur !Votre nom s’y murmure Benoît, valse et valsera. »Une larme perle à son œil droit. Il est ému. Il m’embrasse avec délicatesse. Il caresse ma fesse, sans se soucier d’un couple qui passe derrière nous.J’embrasse sa larme en souriant. Il me dit :– Vous l’avez joliment transformée cette poésie… Valser avec vous… Nus tous les deux… J’ai hâte de me réfugier à nouveau dans vos bras ! Sentez-vous mon érection ?– Et vous, sentez-vous la mienne ?Nous nous frottons lascivement le bas-ventre l’un contre l’autre tout en nous embrassant. Entendant des voix au-dessus de nous, nous nous séparons par réflexe, un regard tendre de déception nous unissant encore. J’ai brusquement une puissante envie de son corps ! Et je sais que c’est réciproque. Nous trouvons un taxi pour nous emmener à la Sagrada Familia. Le regard noir du chauffeur dans le rétroviseur lors de l’échange d’un bisou calme instantanément nos ardeurs. Tous les barcelonais ne sont pas au même niveau de respect et d’ouverture. Il ne peut néanmoins rien voir de nos mains qui se tiennent quand elles ne palpent pas nos sexes. Lui comme moi nous sommes déjà rendus dans cette église. Le monument nous impressionne pourtant toujours autant. Gaudi est un fou. Mais un fou génial. Et il est aussi incroyable qu’admirable que des hommes entretiennent le génie de sa folie en poursuivant son œuvre.Pendant une heure trente nous nous imprégnons complètement du lieu, oubliant notre passion amoureuse pour admirer celle de l’artiste. La pause dans notre fébrilité charnelle est la bienvenue. Dans le taxi chacun de nous a tenu en main la dureté physique de notre sentiment. Il ne faudrait pas qu’elle explose avant le soir…C’est un peu en retard, donc d’un bon pas qu’amplifie le retour de la pluie, que nous retournons à l’hôtel. Le temps de boire un bon thé chaud, nous récupérons nos sacs et demandons à la réception de commander un taxi quand le personnel nous informe qu’une navette est en partance pour la gare.Je suis bluffé par l’efficacité et la qualité du service de cet hôtel. Je leur promets de revenir. Et, me tournant vers Plaisir d’écrire, j’ajoute :– Avec vous, mon cher, j’espère…La réponse tient dans un sourire. Il ne prononce pas un mot. Mais j’ai bien remarqué un nuage passant à travers ses beaux yeux noisette. Qu’est-ce que cela veut dire ?L’attente à la gare gâche un peu le moment magique que nous avons si intensément partagé. Nous finissons par monter dans notre train, retrouvant un même compartiment. A peine la porte refermée, mon amant s’échauffe en s’agenouillant devant moi pour dégrafer mon pantalon. Je l’en empêche mollement alors que mon sexe s’élève durement. Je le retiens juste au moment où, pantalon et slip aux chevilles, tandis que j’ai remonté ma chemise et mon pull au niveau du torse pour dégager mon ventre, il s’apprête à refermer ses lèvres sur mon gland légèrement décalotté.– Arrêtez, je ne suis pas propre ! Prenons d’abord une douche ensemble, enfin… après le diner, et suçons-nous, aimons-nous follement ensuite !– Humm… fait-il en reniflant ostensiblement mon sexe. Je sens bien que ce n’est pas propre. C’en est d’autant plus savoureux !– Vous n’êtes qu’un petit cochon, ma Muse ! Lavez-le d’abord si vous ne pouvez pas réfréner ce besoin de gâterie…– Besoin de gâterie… Oui… Vous avez raison ! dit-il en humant plus et mieux ma hampe. Sentir votre sexe dans ma bouche… Le déguster… Sentir votre sexe entre mes fesses… Et déguster… J’ai envie de vous ! De vous faire hurler de plaisir ! – Nous soupirerons ensemble ! Nous gémirons ensemble ! Nous râlerons notre plaisir ensemble !– J’y compte bien ! En attendant je veux savourer le fumet de votre sperme, de votre sudation, de votre urine même ! Ce relent d’homme ! De virilité…Je ne peux plus combattre. Les quelques fois où, moi aussi, j’ai sucé un bon sexe non toiletté, j’ai adoré cette saveur si masculine. Un enivrement total, le met le plus délicieusement animal qu’il soit.L’expression de mon visage sans doute, mon absence de réaction sûrement, le conduisent à oser lécher mon gland, déclenchant un sourd gémissement. Immédiatement ses lèvres se referment et ses grognements sourds accompagnent mes gémissements lourds.Sa fellation est une merveille d’autant plus jouissive que son regard est plongé dans le mien. Sous ses assauts labiaux je me réfugie à l’intérieur de moi en fermant les yeux, comme pour mieux résister. Mais dès que je les ouvre il est là, le regard glouton, la langue et les lèvres continuellement en action.Ma volonté ne cesse de vaciller. Je veux garder de la vitalité pour l’aimer sans discontinuer pendant tout le trajet retour. Pourtant je n’en ai plus la force. Tant pis. Je vais jouir. Je vais lui offrir la semence dont il raffole. Je sens les prémices de l’orgasme. Mes yeux exorbités le lui disent.Mais brusquement, douloureusement, il ouvre la bouche, se recule, se redresse, laissant mon sexe brutalement orphelin.– Résistez ! Mon amant, retenez-vous ! Gardez votre fougue pour moi, cette nuit. Je vous veux en moi… Tenez bon !Dos contre la porte du compartiment, sexe vibrionnant, je fais un énorme effort de concentration pour faire refluer mon orgasme. Mon amant scrute chacune des réactions de mon corps, inquiet, continuant doucement à m’inciter à tenir. C’est le ridicule de la situation qui fait définitivement battre en retraite dans mes bourses mon besoin éjaculatoire. Je suis à moitié à poil, en totale érection, essayant de ne pas jouir. Cette posture devant un inconnu serait indigne. Devant mon amant c’est juste magnifiquement impudique. Quand enfin je suis certain d’avoir repris le contrôle, je pose ma main sur sa tête et fais pression pour que sa bouche retrouve mon sexe.– Nettoyez-moi donc ce gland gluant, maintenant que vous avez failli me faire jouir ! Vous êtes un petit salopiaux, et je compte bien vous le faire payer cette nuit ! Ses lèvres pulpeuses se referment sur mon gland pour permettre à sa langue de nettoyer l’effet de sa gâterie.Il n’insiste pas trop, se relève, m’embrasse.C’est au même moment que nous disons :– C’était délicieux !Nous éclatons de rire, avant de nous embrasser encore en gloussant.Je reste dans la même tenue impudique à ses côtés sur le lit, à nous bécoter gentiment. Tout juste ai-je dézippé sa braguette pour sortir son membre aussi tendu que le mien et le branlotter.Tendresses épidermiques et labiales. Le train part. Nous nous sentons merveilleusement bien ainsi, sereins, nous disant des mots doux en improvisant des rimes plutôt mauvaises qui nous font rire.Alors qu’un coup à la porte nous signale que le diner est servi, je me relève tout en l’incitant à rester assis, face à moi. N’importe qui entrant dans le compartiment serait surpris de nous voir ainsi, la queue à l’air, sans rien faire. Sauf que je reprends mon carnet. Il comprend que je vais déclamer une nouvelle poésie. Il rit, il dégrafe son pantalon pour l’abaisser jusqu’à mi-cuisses afin d’avoir une posture toute aussi inconvenante que la mienne.Je n’ai plus qu’à commencer. J’entame alors la poésie avec force gestuelle que le pantalon toujours bloqué aux chevilles n’autorise qu’avec mes membres supérieurs.« Nos amours ferroviairesD’hierMe reviennent en pleine face,Surtout quand je me regarde dans la glace. »– C’est de moi cela ! s’exclame-t-il. C’est moi qui ai écrit ces vers !– Eh oui ! Et c’est moi qui les ai adaptés… Je reprends :« Nos amours ferroviairesD’hierMe plantent des poignards dans le cœurEt, me privent-aujourd’hui encore-de bonheur. Nos amours ferroviairesD’hierMe reviennentEt, ces trains s’en souviennent. Nos amours ferroviairesD’hier, car ce n’était qu’hier,Font peut-être maintenant partie du passéMais rien, oh non rien, ne pourra jamais les effacer. Nos amours ferroviairesD’hierMe renvoient à votre beauté joviale,A votre fougue... animale !On rejouera, j’espère,L’emmêlement de nos chairs,Notre première rencontre,Oui, vous reprendre à contre !Laissez-moi juste le tempsD’imaginer d’autres cieux chatoyants. Nos amours ferroviairesD’hierMe laissent aujourd’hui en joieEt vous en profond émoi. »– Oui ! Venez exprimer votre joie profondément en moi et je vous offrirai mon émoi ! s’écrit-il, emballé par mon plagiat.Soulagé qu’il apprécie mes vers emmêlés aux siens, je lui offre un sourire béat avant de reprendre.« Nos amours ferroviairesD’hierPeuvent être à nouveau vécusEn nous offrant à nouveau sans retenue. »– Oh oui ! Aucune retenue ! Prenez et reprenez mon petit cul ! crie-t-il avant de mettre sa main sur sa bouche, réalisant qu’il a parlé bien trop fort et que peut-être nos voisins, malgré le bruit du train, nous entendent.Je ris. Je manque de tomber en raison d’un balancement du train, puis je continue.« Nos amours ferroviairesD’hierFont de nous des amants-amis,Assoiffés de nouvelles saillies. Nos amours ferroviairesD’hierFont maintenant partie du passéQui doit sans cesse être revisité. Nos amours ferroviairesD’hierMe laissent le souvenir d’un élan bestialD’une véhémence abyssale. Nos amours ferroviairesD’hierResteront à jamais gravés dans mon corpsEt dans mon cœur, sans remord. »Plaisir d’écrire exulte de joie en écoutant mon dernier vers. Sa main attrape mon pénis qui, bien que dès le début gonflé, s’est peu à peu érigé, comme le sien. Il me tire vers lui, me fait m’affaisser sur son corps pour, ses mains entamant un labourage de mes fesses, m’embrasser avec une fougue renouvelée.Longtemps il me dit qu’il a adoré, que ma reprise de sa poésie est un régal, qu’il voudrait que ce moment ne s’arrête jamais. Ce sont pourtant des gargouillements sonores s’échappant de nos ventres qui nous rappellent que nous sommes invités à diner. Ni une, ni deux, nous nous redressons en riant, nous nous rhabillons et sortons pour nous diriger vers le wagon restaurant.Le regard courroucé du serveur nous confirme que nous sommes en retard. Cela ne nous empêche pas de commander une bouteille de vin et de prendre notre temps pour nous restaurer en nous lançant dans une joyeuse compétition de vers, chacun devant en inventer, deux par deux, sur le thème « j’ai aimé l’amour que l’on a fait ensemble ».Heureusement pour nous le vacarme est trop fort pour que nos voisins de table nous entendent.Nous sommes les derniers à quitter la salle. Inconsciemment nous marchons d’un pas vif pour retourner dans notre alcôve. Là, chacun de nous ralentit ses gestes pour nous déshabiller mutuellement. Le striptease réciproque est délicieusement lent. Se retrouver à moitié, puis complètement nu devant l’autre nous met dans une fébrilité contenue.La douche prend elle aussi tout son temps. Nos lèvres passent de nos bouches à nos bourses, de notre sexe à nos fesses, de notre phallus à notre anus.Chacun se laisse dévorer en offrant à l’autre l’anatomie désirée. Ses tétons barrés me réjouissent longuement. Mon anus lui plait particulièrement, même si préalablement il m’a affirmé qu’il ne me sodomiserait pas.Rien ne nous réjouit davantage que de pouvoir embrasser, lécher, mordiller la peau de l’être aimé. Car l’un comme l’autre nous avons lâché le mot magique, certes avec retenue. Des « j’aime » sont fréquemment soupirés, qu’il s’agisse de la peau, du phallus, des fesses, des lèvres, des bourses, du gland savoureux. C’est un violent soubresaut du train nous faisant tomber ensemble au sol qui nous convainc de passer au lit. Nous séchons nos peaux aussi trempées d’eau que de salive. Plaisir d’écrire, à peine sec, se jette sur le lit pour m’offrir ses adorables fesses.C’est plus confortablement que je peux laisser ma pulsion linguale se déchainer contre puis dans sa corolle anale. C’est si bon, si doux, que je suis prêt à y passer la nuit. D’autant que j’ai ses couilles sous le nez et que je peux venir doucement les lécher, les gober, déclenchant d’incessants soupirs.A plusieurs reprises mon amant se rebelle pour venir jeter ses lèvres sur mon sexe dégoulinant de semence. Je ne suis pas en reste, nettoyant le sien goulument. Avant qu’il ne reprenne une pose soumise et que je replonge ma langue dans son conduit luisant et pimpant.Le temps s’est effacé. C’est parce que ma langue est devenue rêche que je me décide à commencer à le sodomiser. Son cri de joie en dit long de son désir refoulé quand il sent la dureté de mon sexe en lieu et place de la douceur de ma langue.Dans la pénombre du compartiment j’entre en lui, en cuillère. La pénétration est immédiate, douce, profonde, comme si son rectum m’attendait depuis des heures et voulait m’attirer bien au fond de lui.L’ébat n’a rien d’animal. Au contraire, une immense tendresse nous unit, quand son bassin danse au rythme de mon ventre, mon sexe se promenant en lui, et que nos bouches se dévorent passionnément. Je dois régulièrement l’empêcher de se masturber, chassant sa main sans ménagement. A chaque fois un « c’est trop bon… » est exhalé. Je lui dis que je sais, mais que je vais l’aimer jusqu’au bout de la nuit. Et je reprends ma sodomie, dans une autre position, en jouant moi-même avec sa belle queue excitée. J’admire l’intensité du plaisir de mon amant qui ne cesse de soupirer, de me supplier de continuer, de l’enculer encore et encore. Régulièrement il se défait de ma pénétration pour changer de position et s’offrir avec toujours autant d’envie. Ses gémissements incroyablement lubriques entretiennent ma vigueur, sans pour autant la transformer en orage.Scruter son visage extasié, écouter la musique de son corps, toucher sa peau ruisselant de sueur, renforce ma volonté d’endurance. Il est si beau ! Et c’est si bon d’être en lui !Si par moments il est tout à son plaisir, à d’autres moments il me parle, il exprime son plaisir anal, regrettant d’avoir si longtemps attendu pour connaitre cette merveille sensuelle. Il me remercie de lui avoir appris tout ce que deux hommes peuvent s’offrir comme bonté. Il dit sa gratitude pour ce weekend de rêve, entre dépucelage anal, visite de Barcelone, exorcisme de sa douloureuse adolescence dans cette ville, sensualité extrême de ma manière de le baiser, découverte de la liberté charnelle des homosexuels qui n’hésitent pas à copuler les uns devant les autres…Tout en continuant à le sodomiser sensuellement, je le laisse parler entre deux baisers, étonné que les ébats en public reviennent si souvent dans sa bouche, l’excitent autant. Un geste trop appuyé de ma main sur son sexe le fait jouir brusquement. Ni lui ni moi ne nous étions rendus compte qu’il était au bord de l’orgasme. Il me conjure de continuer mon enculade. Je me contente de récolter sa semence soit pour la porter à nos lèvres, soit pour lubrifier mon sexe. Et je continue lascivement ma ballade enculatoire.C’est longtemps après que, constatant que son phallus est à nouveau bien dur, que je jouis en lui. A nouveau il me demande de continuer. J’essaie de le pistonner encore. Mais, outre que la gluance me fait régulièrement sortir de lui, je n’ai plus la rigidité suffisante. C’est que je n’ai plus son âge, loin s’en faut ! Je m’accroche pourtant, dans un sursaut lubrique. Et je lui offre encore quelques minutes de plaisir anal.Mais c’est bien le corps qui prend le dessus sur l’esprit, fut-il licencieux. Bientôt je ne peux plus. Il me jure que ce n’est pas grave. Je sais que c’est faux. Mais je fais semblant de le croire.Quoique, une idée surgit à mon cerveau graveleux.– S’il y avait un troisième homme dans le compartiment, voudriez-vous qu’il prenne ma place et vous sodomise à son tour ?– Oh que oui ! Encore ! Un beau mec au membre bien dur ! Oui, j’adorerais !Se rendant compte qu’il dérape, il ajoute, d’un faux air penaud :– Mais je n’ai que vous ! J’ai tout de vous ! Je sais que vous m’avez tout donné. Regardez comme je bande à nouveau : j’ai adoré !Je n’ai plus qu’à coller mon corps en nage contre le sien, à saisir son merveilleux sexe, à le branler tout en l’embrassant. Il met un temps délicieusement long, m’offrant son plaisir le plus intime, et il jouit encore, abondamment, éjaculant un brusque plaisir jusqu’au-dessus de son nombril. Je suis ébahi par sa vitalité. Comment peut-il avoir encore une telle réserve séminale après tout ce qu’il a déjà joui depuis deux jours ?Il entend ma question silencieuse, y répond :– C’est vous ! Uniquement vous ! Vous ne cessez de faire bouillir mes couilles… D’ailleurs, mon palais est en manque de vos œuvres !Je ne peux qu’acquiescer joyeusement en léchant les perles de spermes posées sur sa peau avant de les partager en bouche avec sa langue affamée.J’ignore si nous avons tout récolté. Nous nous endormons, épuisés, lovés l’un contre l’autre, dans un délicieux bouche à bouche. Le même claquement sec sur la porte pour nous indiquer que nous arrivons à Paris. Nous avons l’impression d’avoir à peine fermé les yeux.Malgré notre état second nous nous cajolons un instant avant de filer sous la douche pour achever notre réveil et nettoyer les traces des emportements de la nuit.Cette douche-là est sage. Tout juste sourions-nous en constatant que nos verges restent flasques. Ce qui ne l’empêche pas de me peloter le fessier tandis que je me rase tant bien que mal, malgré le balancement du train.Malgré quelques doigtés anaux, mon sexe grossit à peine. Il en conclut, laconique, en tripotant son sexe aussi mou que le mien :– C’est que nous nous sommes tout donné !Le souvenir de nos récents ébats, leur variété, leur intensité, nous revivifie. C’est donc bien éveillés que nous nous rhabillons puis, une fois le train à l’arrêt, sortons du compartiment.Le désagréable vent froid au milieu de la cohue parisienne nous fait brusquement réaliser que notre weekend de rêve est terminé et que nous allons nous séparer. Je lis un vent de panique dans ses yeux. Je prends sa main pour l’apaiser. – Vous n’allez plus me baiser…– Plus aujourd’hui, non, ni dans les jours à venir. Mais, ne vous en plaise, nous nous reverrons, non ?– Bien sûr ! Tout de suite ! Le weekend prochain !– Ce n’est pas possible pour moi. Pas les deux prochains weekend. Mais plus tard. D’accord. Nous partagerons à nouveau de bons moments. D’ici-là, écrivons nous, comme avant…– Comme avant que vous me fassiez l’honneur de me permettre de devenir un enculé… Vous aviez raison. Il n’y a rien de meilleur comme sensation ! Quel pied ! Comment vais-je tenir si longtemps, sans vous en moi ?– Vous avez vos jouets ! Et moi aussi !– Organiserez-vous un autre weekend comme celui-là ?– Avec joie !– Et lubricité ! J’espère… Je ne veux pas vous quitter… Nous sommes entrainés par le mouvement de la foule. Nous avons chacun un métro différent à prendre pour nous conduire dans la gare où nous prendrons le train qui nous ramènera chez nous.Le moment de se séparer arrive. Bien que nous nous soyons longuement embrassés avant de quitter notre compartiment, le besoin d’unir à nouveau nos lèvres est insupportable. Je hoche la tête et, arrêtés au milieu des gens, je dépose un baiser sur ses lèvres. Sa langue s’insinue. La mienne y répond. Et c’est un long baiser d’adieu qui nous exalte.J’y mets un terme en lui souhaitant une bonne journée. Nos trains ne vont pas nous attendre. Nous devons reprendre le cours de nos vies. J’ai du mal à lâcher sa main mais je m’éloigne peu à peu de lui sans le lâcher des yeux. Son visage est ravagé par la tristesse. Je sens que le mien prend un énorme coup de vieux.Nos mains se séparent. Lâchement je pivote les talons et m’enfuie vers mon couloir.Je ne marche que dix mètres terriblement douloureux avant de me retourner. Comme mu par un message silencieux mais compréhensible de nous seuls, je le vois s’arrêter et se retourner vers moi. Malgré la foule agitée nos regards se trouvent immédiatement. Il se fige. Il fait un pas vers moi. Je fais « non » de la tête. Il s’arrête. Il me regarde. Il fait demi-tour. Et cette fois disparait de ma vue.Le retour est totalement déprimant. Je ne cesse de m’interroger s’il est encore capable de marcher après l’intensité coïtale qu’il a prise dans les fesses. J’ai envie de le lui demander par message. Mais nous avons convenu, sans savoir pourquoi, d’utiliser le moins possible nos smartphone.Je dors d’un douloureux sommeil dépressif dans mon train de retour. Je n’ai plus goût à rien. J’arrive en retard à mon travail. Tout me semble lourd, fade, pénible. Et d’une horrible lenteur. Sans compter la pluie qui semble me suivre depuis Barcelone.Je ne respire qu’ en fin de journée, en refermant la porte de chez moi.Le sentiment d’être sale s’empare de mon esprit. Je me déshabille fébrilement dans la salle de bain avant d’aller, nu, lancer une lessive. Passant devant mon miroir je scrute mon corps. Je me trouve plus athlétique, plus musclé, plus solide que la semaine précédente. Est-ce l’intensité de mes coups de bassin dans le petit cul si charmant de mon amant qui ont musclé mes abdominaux ?Après une longue douche, en peignoir, je me dirige vers mon bureau. Fébrilement j’ouvre ma boite mail. Un immense sourire illumine mon visage en voyant un message de plaisir d’écrire. Un message brut, direct, comme nous en échangions avant : « Je suis allongé sur le dos et j’ai les jambes relevées, écartées, comme si je faisais la chandelle. Vous, vous êtes à plat ventre et vous vous tenez entre mes jambes. Je sens les allers-retours de votre langue et de vos lèvres entre mes testicules et mon anus. C’est un délice...Je retiens mon souffle. Je suis tout nu, allongé sur le dos. Vous, vous êtes au-dessus et votre bouche descend petite touche par petite touche sur mon corps. Mon cou... Mes tétons... Mon cœur... Mon ventre... Mon pubis... Oui, je retiens mon souffle. Parce qu’après... C’est...Je retiens mes larmes mais c’est de plus en plus compliqué. Depuis quelques heures nous sommes séparés. J’ai passé un merveilleux week-end avec vous. Je craque. Vous me regardez. Vous aussi, vous craquez. Nous ne nous disons rien. Juste, nos visages se rapprochent. On s’embrasse. On s’aime. »Il ne me voit pas mais moi aussi je craque. Mes larmes rejoignent les siennes. « On s’aime »… Décrit-il un sentiment ou bien un nouvel emmêlement de nos corps assoiffés de celui de l’autre ?En tous cas je suis en totale érection. Tout mon être a besoin de le toucher, de le sentir, de le lécher, de l’aimer…Après de longues hésitations, je décide de reprendre une de ses poésies. A nouveau j’essaie de la transformer, tout en me caressant. Au milieu de l’exercice je ne peux plus tenir. Je vais chercher mon plug anal, me l’introduit, et me laisse aller au merveilleux plaisir tout en continuant à versifier. Le texte est vite prêt. J’y ai introduit peu de changement. Je le lui envoie. « Tu m’envoies un message,Deux, trois...Dix...Es-tu un ange ?Je ne sais rien de toiMalgré tout ce que tu me dis. Tu as l’air de t’être attaché à moi...Vraiment ? Tu n’as pas l’air de plaisanter,Tout le monde dit la même chose,J’aimerais te croire...Je te vois me regarder,Tu dois être en train d’écrire un poème à l’eau de rose,Peut-être notre future histoire. Tu n’as pas envie de me faire du mal...Vraiment ? Tu me regardes,Tu as les yeux de l’amour,Est-ce à moi que cet amour est destiné ?Je reste sur mes gardes,Peut-être que tu leur as déjà joué des tours...Je ne vais pas te croire, les yeux fermés. J’avoue que je ne suis pas insensibleMais, tu es loin d’avoir gagné la partie. Tu attends qu’ils aient le dos tournéEt, tu viens vers moi...Est-ce que tu as peur?Je te vois trembler,Tu n’as pas la même voix,Cette voix qui sait faire chavirer mon cœur. Soudain, tu n’es plus le même,Vraiment ? J’ai bien reçu ta lettre,Tu as les mots pourQue je n’ai plus que toi dans ma tête...J’en ai assez des « peut-être »,Alors, je dirai non à ton amourSi tu ne sais pas mettre mon cœur en fête. Tu voudrais mourir pour moi,Vraiment ? Tu ne passes pas une seule journéeSans remuer les lèvresParce que tu ne peux pas te passer de moi...Tu aimes me parler,Je vis dans tes rêvesEt, je sais l’emprise que j’ai alors sur toi. Vraiment ? » La réponse de mon amant ne tarde pas : « Cher Etrenu. Voyons ! Vous vous abandonnez ? Le tutoiement ? Entre nous ! Non ! Non et non ! Ce serait cause de rupture !Bon, je dis cela mais à la seconde, ce matin, où nos mains se sont séparées, je suis en manque de vous. Comment vous remercier pour ces heures si merveilleuses passées en votre compagnie ? J’ai aimé chacune des secondes passées ensemble, sage ou agitée. J’ai aimé votre corps, votre peau, votre sexe, vos lèvres. J’ai aimé me donner à vous. J’ai aimé ce mélange insensé d’amitié et de bestialité que vous seul êtes capable d’exprimer dans le même sourire. J’ai adoré ces expériences culturelles partagées.Peut-être croyez-vous que j’ai écrit cette poésie pour vous. Vous vous trompez. Je l’ai écrite pour une femme. Le sentiment exprimé ne vous est pas adressé.Alors surtout ne me demandez pas de quoi est fait notre relation. Je l’ignore encore. Et je ne suis pas certain que le savoir m’intéresse. Je veux juste la vivre. Totalement. L’approfondir encore, car nos corps ont encore tant de plaisirs à s’offrir.Vous êtes mon amant. Mon seul amant. Epistolaire d’abord. Charnel ensuite. Car pour vous je suis prêt à tout. Usez de moi. Usez de mon corps. Usez de mon âme. La vôtre est belle.Votre Plaisir d’écrire » Que répondre à cela ?Après une longue pignolade, giclant ma fièvre de lui partout sur mon torse, je me décide à lui envoyer une poésie. Sans un mot d’explication. Juste pour lui.« Danser et chanter. Debout, j’attends un signe pour tout entier m’offrir, Je me déshabille, attisé par son sourire. Pour lui je plie, saute, balance, me cambre et tournoie.Je me dévoile, vapeur crue de ma peau de soie. Enfin nu, ses mains douces et fermes saisissent mon corps, Me retournant pour mirer son suave trésor. Commence alors une danse sensuelle et bestiale Où mon mâle grogne, lèche, flaire, en état animal.  Il pétrit, lape, écarte mes fesses à la peau lisse, Y enfouit son visage rugueux empli de vice.Sa chaude langue ouvre ma corolle déjà humide Puis pénètre galamment mon puits de paradis. Mon chant grave monte au ciel sous ses mitrailles rapides,Effaçant mes défenses d’un désir d’infini.Nos chaleurs moites assemblées, soupirs étouffés,Vitalité enfoncée, notre union sacrée ! Hanches enserrées, course lente, rapide, effrénée.Frissons, râles, mélopée et soupirs extasiés, Rude et merveilleux supplice jusqu’à ce qu’il jouisse Et qu’alors son doux nectar s’échappe sur mes cuisses. Toujours tenu par son tenon fort inséré,Visage retourné, lèvres et langues embrassées,Une main pèse mes bourses, une main serre et astique.Cri extatique, feu d’artifice et chant lyrique. Je veux danser et chanter pour mon homme.Je veux danser et chanter par vous, mon homme. » Après réflexion, je me décide à lui envoyer en sus une photo, une simple photo, qui dit tout de mon état d’esprit. Je sais qu’il comprendra. Il sait déjà.
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