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La Muse

Chapitre 8

Divers
Chapitre 8 : Maman, mon réconfort

Elle quitta la chambre, me laissant plantée là avec mon chagrin. Pensant que maman avait peut-être raison, je m’en fis une et pris une douche glacée et salvatrice ; elle me remit les idées en place. Pendant que je me maquillais un peu pour cacher mes rougeurs, je réfléchissais à tout ça. Je n’arrivais pas à comprendre quelle raison pouvait justifier ça. J’étais de plus en plus convaincue que maman avait raison ; je me sentais soulagée, mais inquiète malgré tout.
Papa partit, et en m’embrassant il me mit sa petite pichenette sur le nez – j’adorais cela – en me disant :
— Ne t’inquiète pas, ma puce, ça ira mieux demain ; et puis, on est là. Courage, ma fille.
Maman l’avait mis au courant !
Pendant que maman accompagnait papa à la voiture, je me calai devant la télé allumée sur une chaîne musicale. À son retour, elle me demanda ce que je voulais faire ; une moue, un haussement d’épaules et un « Pfff… » l’obligèrent à prendre l’initiative. Elle s’assit à côté de moi.
— Jen, il ne faut pas rester comme cela à te morfondre ; je vais prendre une douche et tu vas me raconter tout ça.
Pendant ce temps je gambergerais, les yeux rivés sur le texto. Sortie de sa douche, elle revint avec deux verres et une bouteille de rosé dans un seau à glace. Elle s’installa et servit un peu de ce doux vin que je connaissais ; il me rappelait le soleil du Sud.
Mon chagrin s’étant atténué, je pris la parole et racontai tout : comment le texto était arrivé sur mon téléphone, et puis avant ; j’insistai sur notre première fois que je considérais comme une grande preuve d’amour. Je lui détaillai mon sentiment de trahison, de la confiance aveugle que je lui donnais, le dialogue que nous avions eu et qu’il aurait pu m’en parler.
Maman me conseilla de lever le doute immédiatement et de l’appeler. Elle m’avait reboostée en me disant que j’avais, quand je le voulais, du caractère ; et même un foutu caractère ! Je pris mon téléphone, mis le haut-parleur et numérotai. Je pris une grande respiration et attendis, les mains tremblantes et la boule au ventre ; j’avais la gorge serrée. Rémi décrocha à la sixième sonnerie ; notre conversation ressemblait à ça :
— Allô, Rémi ?— Oui.— Ça va ? Je suis inquiète, je ne te reconnais pas, dis-moi…— Bah, oui… je ne comprends pas pourquoi tu t’inquiètes.

Le ton de sa voix et ses hésitations me confortèrent dans mes soupçons ; la colère reprit le dessus.
— Dis-moi, Caro, c’est qui ?— …— Tu me réponds ? C’est qui, cette Caro ? lui dis-je sur un ton colérique. — Je… c’est…— Tu accouches ou quoi ? C’est qui, cette Caro ? Une nouvelle nana ? Réponds, merde !— Bon, de toute façon on n’est pas mariés, donc je n’ai pas de comptes à te rendre…— De comptes ? Et notre amour, notre confiance, tout ce que nous avons fait ensemble, et moi qui t’ai offert mon corps, c’est quoi ? Du beurre ?— C’est bon, ça va ! répondit-il en haussant le ton.— File-moi son numéro à cette salope de Caro que je l’appelle.— Non, pas question : ce sont MES affaires, alors laisse-moi tranquille.— En réalité, c’est mon cul que tu voulais depuis le début, c’est ça ? Depuis toujours, c’est ce que tu as voulu : me baiser. Et avec elle tu feras pareil : quand tu en auras marre de son cul, tu vas aussi la jeter, à moins que tu en baises plusieurs en même temps !— C’est bon, ça suffit, maintenant !— C’est bon, c’est bon, tu ne sais dire que ça ! Tu es minable, tu me dégoûtes, t’es un lâche incapable de me dire les choses en face. Ah, tu étais bien content de me sauter pendant les vacances ; et gratos, en plus. N’oublie pas que te me dois toujours du fric des vacances. Tu sais quoi ? Je ne veux plus te voir… jamais… plus jamais. Écoute-moi bien : tu vas récupérer tes affaires, tes bijoux de merde et tes fringues ; je te mets tout dans un sac et tu le trouveras accroché dehors dans cinq minutes au portillon. Adieu, salaud !
J’ai raccroché et je me suis écroulée en sanglots dans les bras de maman qui m’enlaça tendrement. Cinq minutes plus tard, le sac pour Rémi était accroché dehors avec ses fringues et ce qu’il m’avait offert.
D’un seul coup je m’étais vidée, ma colère était sortie ; j’avais faim. Alors que maman mettait le four à chauffer et préparait une pizza toute fraîche sortie de congélateur, j’allai reprendre une douche glacée pour me remettre en forme. Quand je refis mon apparition, un peignoir en satin jeté sur mes épaules, fraîche et presque pimpante, la pizza et deux verres de rosé de Bormes-les-Mimosas nous attendaient sur la table du salon.
Avec maman, nous avons parlé durant un long moment. Je l’écoutais, la tête posée dans le creux de son bras ; par l’ouverture de son encolure de peignoir en satin, je pouvais voir le bout de son sein gauche. Elle parlait d’elle, de ses amours avant papa, de ses chagrins, de ses joies et de ses peines ; sa main me caressait machinalement le dos et le bas du dos. Entre deux bouchées de pizza et une gorgée de rosé, je me surpris à lui caresser la cuisse ; petit à petit mon peignoir glissait, laissant apparaître le haut de ma cuisse, puis ma fesse.
Son discours était rempli de vérité. Je ne sais pas si elle l’avait fait exprès, mais elle me parla de sa vie d’avant papa. Elle me raconta quelques anecdotes croustillantes car, après une déception amoureuse où elle avait eu l’intention d’aller jusqu’au suicide, grâce à sa mère et à des conversations entre amies elle décida de croquer la vie à pleines dents.
Les restes de pizza étaient froid, je sentais un peu les effets du rosé : j’avais vidé mon verre. À moitié nue, mon peignoir avait fini par prendre quelques libertés, enlevant tout barrage entre ma peau et la main de maman. Je buvais ses paroles et regardais avec une attention toute particulière ce coquin de sein qui montrait le bout de son téton érigé par l’encolure du peignoir complice.
Depuis le magnifique massage de Cécile, j’avais envie de renouveler la chose ; mais avec mes grands principes de fidélité à la con, j’avais abandonné l’idée. Maintenant, la situation était différente : mon chagrin, les confidences de maman et les miennes, le câlin que je recevais m’ont fait tenter, avec une audace incontrôlable, un geste : je laissai remonter ma main vers le haut de la cuisse de maman. Sous mes doigts, son mont de Vénus imberbe. Nos regards se croisèrent. Mon cœur battait fort, elle ne disait plus rien. Son regard inquisiteur me fit stopper net ma progression. Elle poussa un soupir, jeta sa tête en arrière sur le dossier du canapé, sa main serra ma fesse. Elle continua son discours ; mes doigts curieux s’immiscèrent dans son entrejambe : sa vulve était aussi humide que la mienne. Elle se tut, se redressa et repoussa ma main. Elle saisit la bouteille de rosé et nous en servit un peu. Me tendant mon verre, elle dit :
— C’n’est pas bien, Jen, c’n’est pas bien !
Elle vida son verre cul sec ; j’en fis autant. Elle se leva d’un seul coup et m’entraîna sur son lit en me disant :
— Jen, ce sera la seule et unique fois. Si par hasard tu arrives à l’orgasme, je ne veux pas t’entendre couiner ni gémir : j’aime faire l’amour en silence. Enlève-moi ça.
Entièrement nues sur le lit, sans vraiment savoir ce qui allait se passer, je me doutais bien que nous n’allions pas enfiler des perles… Maman s’allongea à mes côtés. Sur le dos, je m’offrais à elle ; ses doigts glissaient sur tout mon corps. Les yeux clos, je savourais ce moment. Malheureusement pour moi, il fut de courte durée : à force de me masser les seins, les tétons, le pubis, de jouer avec mon clito et d’introduire ses doigt en moi, maman me provoqua un orgasme d’une rare violence. Dans le silence et l’obscurité de la chambre, je m’étais complètement laissée aller dans cette douceur et ce bonheur éphémère. J’avais suivi son conseil, et au moment suprême j’ai serré les dents et crispé mes poings, découvrant ainsi une nouvelle façon de savourer mon plaisir. Je m’étirai comme une chatte et basculai sur maman.
Avant de m’endormir à ses côtés, je lui prodiguai les mêmes caresses. Je lui tétai les seins ; que c’était bon ! Sa peau douce et son pubis lisse me donnèrent envie de lui lécher la minette, espérant ainsi en avoir le retour ; elle se laissa faire un peu, puis elle me repoussa doucement avec un doux « Non, pas ça. S’il te plaît… »
J’étais déçue, mais sans doute avait-elle une raison. Je n’insistai pas et nous nous sommes endormies, mes jambes enroulées autour de l’une des siennes, ma tête sur son épaule, une main sur son sein ; elle me caressait le bas du dos.

[À suivre]
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