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Noël mon amour

Chapitre 2

Sainte nuit…

Hétéro
J’arrivai enfin devant chez Sandrine. Mon trajet s’était déroulé sur un petit nuage. J’étais trop excitée à l’idée de raconter toute l’histoire à ma copine.

DING ! DONG !
Sandrine m’ouvrit la porte. Putain, elle avait mis le paquet ! Il ne manquait plus que les boules et on aurait dit un sapin de Noël.
— Salut Sandrine, t’es toute belle dis-moi ! dis-je, hypocritement. — Et toi Mano, Waouh ! La bombe atomique ! — Oh, arrête de te foutre de moi ! — Mais non, sérieux. T’es sexy à mourir !
Elle avait l’air vraiment sincère, mais je sentais une pointe de jalousie dans sa voix. Cela n’empêcha pas le compliment de m’aller droit au cœur. Puis je m’excusai pour mon retard.
— Je suis désolée de n’arriver que maintenant, mais j’ai fait une rencontre… Faut absolument que je te raconte… — Mais, t’es pas en retard… t’es même un peu en avance.
Je la regardai avec des yeux ronds, un peu désorientée, puis jetai un coup d’œil à ma montre. Mais elle avait raison en plus. Comment était-ce possible ? j’étais restée facilement une bonne demi-heure avec mon bel inconnu. Ou alors, étais-je parti plus tôt que je ne le pensais ? Enfin, peu importait.
Tandis que Sandrine m’avait fait entrer et commençait à m’attirer dans le salon, je la retins par le bras, pour la garder dans le hall d’entrée.
— J’ai rencontré un type sur le chemin, lui dis-je toute excitée. — Un quoi ? — Un mec quoi. Putain, qu’il était beau… il avait des yeux… — Ah ouai, carrément ! Mais qui êtes-vous madame ? Sortez de ce corps ! Rendez-moi ma Mano ! se moqua-t-elle.
— Mais arrête, c’est sérieux ! Putain, tu l’aurais vu… — Bon, OK ! Il était beau et tout et tout, et après… il s’est passé quoi ?
Je lui racontai alors tout, oubliant parfois de reprendre mon souffle.
— Mon talon a cassé… il a retiré ma botte… il m’a massé le pied… on a pris un vin chaud… il m’a touché là…
Je m’étais interrompue. J’avais voulu lui raconter la sensation ressentie à ce moment-là, mais aucun mot n’était sorti. Peut-être tout simplement parce qu’il n’y avait pas de mot pour ça.
— Et ce prince charmant, t’as son numéro ? Son nom ? — Heu… non… Mais j’ai son écharpe, regarde !— Ah, bein ça va être pratique pour le retrouver. T’as plus qu’à faire essayer l’écharpe à tous les hommes de la région, pour trouver ton cendrillon !
Elle avait raison, je n’avais rien… pas un nom, pas un numéro, pas une adresse… Cette pensée me laissa un peu perplexe.
— Hé bein ma cocotte, il t’en arrive des choses en tout cas ! Aller, entre, les enfants t’attendaient.
Je mis un pied dans le salon, et…
— Waouh ! Mais c’est un vrai décor de film ! — Ah ouai, tu aimes ? — C’est… grandiose !
Le salon était décoré du sol au plafond. Il ne restait plus une place de libre pour accrocher quoi que ce soit. Je n’osais même pas imaginer la quantité de matos qu’il avait fallu pour en arriver là… ni le temps.
— Mano ! entendis-je crier derrière moi. — Les garçons ! Wouah ! Comment vous avez grandi, c’est dingue ! — Ouai, on est au lycée maintenant.
C’est vrai que le temps était passé si vite. Je les avais connus tout bébé, et c’étaient à présent de grands gaillards.
— Salut Marie-Noëlle ! — Ah, Bruno ! Comment vas-tu ?— Bein écoute, pas mal. Comme tu peux le voir, on n’a pas eu le temps de s’ennuyer avec Sandrine… Et toi ? Tu es ravissante dis donc !
En me complimentant, il m’avait quasiment scannée du regard. Je sentais Sandrine un brin agacée. Peut-être n’avait-elle pas eu droit à de tels éloges.
Durant notre conversation, Bruno n’avait pas pu s’empêcher de jeter des regards sur mes jambes et mon décolleté. Je ne lui en voulais pas, ce n’était qu’un homme après tout. Et puis, il était sympa Bruno, c’était un chic type. Sandrine avait de la chance de l’avoir. Mais c’est sûr que ce soir, il ne la regardait pas comme il me regardait. Et j’avoue que cela me flattait.
Puis la soirée commença… Je vous passe les détails, mais les invités arrivèrent tranquillement, et les coupes de champagne commencèrent à circuler. À ce stade de la soirée, Bruno n’était plus le seul à me mater. J’avais déjà grillé chacun des hommes présents à me reluquer, à un moment ou à un autre.
Il est vrai que mes seins, lovés dans mon chemisier ouvert, et le haut de mes cuisses, laissant parfois apparaître furtivement la bordure de mes bas, avaient un certain pouvoir hypnotisant pour la gent masculine. Il était temps d’abréger la souffrance de ces dames et de leur rendre l’attention de leurs maris.
Je m’approchai de Sandrine.
— Sandrine, je vais y aller. — Oh non, pas déjà ! On allait passer à table. — Je t’avais promis l’apéro, pas plus… Désolée. — Je sais, je sais. Attends, j’ai quelque chose pour toi.
Elle fouilla dans un tiroir et en sortit un paquet cadeau. Elle me le tendit avec un sourire jusqu’aux oreilles.
— Oh, mais c’est pour moi ? — Bein, tu as fait une lettre au Père Noël, alors tu as un cadeau. C’est comme ça que ça marche. — Oh, t’es trop choux ma Sandrine. Mais fallait pas.— Ho, c’est pas grand-chose, tu sais. C’est pas ce que tu avais demandé dans ta lettre, mais je pense que ça va te plaire. Aller, ouvre !
Sandrine était trop gentille. Elle avait pensé à moi. J’avoue que la réciproque n’était pas vraie. J’ouvris mon cadeau.
— Oh, trop bien ! Ils sont trop beaux. — Vas-y, essaye-les.
C’était une paire de gants rouges, doublée de laine blanche à l’intérieur. Je les enfilai.
— Ils me vont à merveille. C’est génial. — Et en plus, ils sont assortis à la tenue de la nouvelle Mano ! me dit-elle en me faisant un clin d’œil. — Oui, ils sont parfaits. T’es comme une sœur pour moi.
Et je la pris dans mes bras.
Ce fut un moment étrange. Une émotion m’avait envahie sans prévenir, comme lorsque vous dites adieu à une personne que vous ne reverrez plus jamais… une émotion qui vous retourne les tripes. Ma vue se brouilla… Mes yeux s’emplissaient de larmes, qui bientôt perlèrent sur mes joues.
— Mais qu’est ce qu’il y a Mano ? Tu pleures ? — Non non, c’est rien. Je sais pas… la fatigue sans doute… — T’es sûre que tu ne veux pas rester ? — Non non, c’est gentil. Je vais rentrer. — Bon d’accord. Aller, sèche tes larmes.
Elle avait passé sa main sur mes joues, pour essuyer les gouttes qui s’y trouvaient.
— Ça va déjà mieux. Je t’assure.— Ok, mais tu fais pas de bêtises, hein ? Tu m’appelles si tu as un autre coup de blues, d’accord ? — Oui oui, ça marche. Merci encore.
Je fis alors un geste d’au revoir aux autres convives. Je vis les derniers regards masculins glisser le long de mes courbes, une dernière fois, avant de retourner dans leurs assiettes. Puis je sortis.
Le retour ne se fit pas dans l’allégresse de l’aller. L’écharpe de mon inconnu autour du cou, je remontais la rue, déjà bien moins peuplée qu’il y a quelques heures. Le nez dans la soyeuse matière, je sentais bien son odeur, mais c’était un sentiment de manque qui me traversait maintenant. Sandrine avait raison : comment allais-je le retrouver, uniquement avec un bout de tissu ? C’était mort !
La nuit, déjà bien entamée, avait fait chuter la température. Les gants de Sandrine étaient vraiment les bienvenus. Je passai devant la terrasse de la rencontre. Nos deux chaises, à présent vides, semblaient me toiser, tels deux témoins d’une époque révolue. Cela ne faisait que quelques heures, mais il me parut qu’une éternité s’était écoulée depuis que ses mains m’avaient touchée.
J’arrivai devant chez moi. Je balayai une dernière fois la ruelle du regard, comme si je m’attendais à le voir surgir du coin de la rue… mais rien, bien entendu. Je montai les quelques marches, poussai la porte d’entrée et m’engouffrai dans le hall de l’immeuble.

***


L’eau qui bouillait dans la casserole, faisait danser les œufs qui s’y trouvaient. On aurait dit de petits personnages s’agitant au gré des bulles qu’ils esquivaient. La vapeur, qui s’en échappait, se collait à la fenêtre en un film opaque, me dissimulant par vagues ce qu’il se passait à l’extérieur.
Le regard perdu à travers la vitre, je pouvais voir la neige qui avait recommencé à tomber. Peu à peu, la rue se vêtait de son manteau de Noël, d’un blanc immaculé. Quelques rires, encore, résonnaient entre les murs de la rue. Des retardataires se rendant dans leur famille ou chez leurs amis, sans doute… Puis le silence s’installa.
Assise devant mon assiette, mes œufs étaient à présent inertes, tels les cadavres de mes petits personnages. Je me sentis alors plus seule que jamais et ne pus alors m’empêcher de me poser la question : qu’est-ce que je faisais là ? Qu’attendais-je de la vie, au juste ? La seule réponse que j’eus fut le silence… un silence assourdissant…

***


Dans mon lit, le regard fixant le plafond, j’attendais… Quoi ? Je n’en savais rien, j’attendais… juste. Ma chambre, comme tout le reste de l’appartement, était plongée dans le noir. Seules les guirlandes lumineuses de la rue éclairaient successivement la pièce en bleu… en jaune… en rouge… et encore en bleu…
Le contraste avec chez Sandrine était saisissant. Et même si Noël ne représentait rien pour moi, l’espace d’un instant, j’avoue que j’aurais bien aimé avoir, moi aussi, un sapin, quelques décorations, et des amis autour de moi… comme tout le monde.
Il ne me restait plus qu’à fermer les yeux et attendre que cette foutue nuit passe. Mais mon regard s’était posé sur le tube de somnifères, sur la table de nuit. Je m’imaginais déjà le vider, pour enfin me libérer de tout ça et faire une longue… très longue nuit… sans retour. C’était tentant : plus de douleur, plus de solitude… Ma main se tendit vers le tube libérateur…
Mais mes doigts frôlèrent quelque chose. C’était l’écharpe en boule, posée juste à côté. Elle m’appelait. Elle semblait retenir ma main et m’ordonner de chasser ces idées de ma tête. Je sentis une larme couler au coin de mon œil. Je tendis le bras, l’attrapai et la dépliai. Je l’enroulai autour de mon corps, comme son bras qui m’enlacerait tendrement. Ce soir, cela allait être la seule douceur que j’aurai. Je fermai les yeux. Il fallait que je dorme… Putain de nuit !

***


Les rayons du soleil, qui filtraient à travers les volets, avaient envahi la chambre. Quelle heure pouvait-il être ? Dix heures déjà ! La lumière, dans laquelle baignait la pièce, laissait présager une belle journée. J’avais dormi d’une traite et n’étais pas mécontente que la nuit soit passée. Le cours normal des choses allait enfin pouvoir reprendre…
Je me levai. L’écharpe tomba au sol. Je la ramassai. Elle paraissait bien plus humide par endroits. La nuit avait sûrement été plus agitée que je ne l’aurais cru.
Je me dirigeai vers la cuisine. Un bon café me ferait le plus grand bien. Je versai l’eau dans la cafetière, puis le café moulu dans le filtre et enfin démarrai l’appareil. J’adorerais le son que produisait la machine et l’odeur qui s’en dégageait. Cela faisait partie du rituel et rendait le moment, en quelque sorte… réconfortant.
Par la fenêtre, le soleil faisait étinceler la neige tombée dans la nuit. Il y en avait une bonne couche. Des enfants y jouaient déjà, certains faisant des bonhommes de neige quand d’autres étaient pris dans une bataille de boules de neige. Je me servis mon café, portai la tasse à mes lèvres et me retournai pour m’adosser au plan de travail… Mais je restai figée.
À quelques mètres de moi, devant la cheminée condamnée, se trouvait un paquet. Les battements de mon cœur s’étaient accélérés et mon cerveau tournait à plein régime, cherchant une explication rationnelle. Mes mains s’étaient mises à trembler. Je posai la tasse avant qu’elle ne m’échappe.
Mon premier réflexe fut d’aller vérifier les accès. Mais la porte d’entrée, comme les fenêtres, étaient correctement fermées. Je sentis la panique me gagner.
— Putain ! Mais c’est quoi cette connerie !
Parlant à haute voix, comme pour m’assurer que je ne rêvais pas, et par la même occasion que je n’étais pas folle, je n’osais m’approcher du paquet. Et pourtant, qu’avais-je d’autre à faire…? C’était un paquet d’un rouge brillant, avec un gros ruban vert. On aurait dit une caricature de paquet cadeau de conte de Noël. Personne ne fait des paquets comme ça !
Je m’approchai à la manière d’un démineur, pas à pas, comme s’il pouvait exploser d’un moment à l’autre. Puis, je fus assez près pour le toucher. On y était, il fallait prendre une décision. Regardant autour de moi, m’attendant presque à voir quelqu’un surgir de nulle part et me crier "Surprise !" , je m’accroupis et tendis les bras dans sa direction.
Ça y est, je l’avais entre les mains. Point de tic-tac… point d’explosion. Un peu rassurée, je pris mon courage à deux mains et commençai le déballage… Le nœud se défit d’une simple tension du ruban entre mes deux doigts. Le papier, quant à lui, se déchirait comme un rien. Il ne restait plus, devant moi, qu’une boîte en carton. Inspirant un grand coup, je soulevai le couvercle. Mes mains restèrent paralysées et mes yeux hypnotisés par le contenu.
Dans la boîte, se trouvait une paire de bottes. Mais pas n’importe quelles bottes, non. C’étaient mes bottes, mais… en mieux. On aurait dit qu’elles étaient neuves, comme quand je les avais achetées, il y a bien longtemps. Mais il y avait quelque chose d’étrange… c’était indescriptible… Comme si c’était une nouvelle version d’elles-mêmes… un nouveau modèle, plus récent.
— Merde, je deviens folle ! C’est quoi ce truc de fou ?!
Je les pris en main. Elles étaient douces et légères. Le cuir dont elles étaient faites était d’une incroyable souplesse et son odeur envoûtante. Même les boucles de métal semblaient faites dans un alliage particulier, précieux et solide à la fois.
Mais un autre élément avait attiré mon attention, au fond de la boîte. C’était une enveloppe… mais pas n’importe quelle enveloppe.
— Putain de merde ! Mais c’est une blague… c’est pas possible ! Je deviens vraiment folle là !
Mes mains, qui avaient posé les bottes, se dirigeaient, tremblantes, vers l’enveloppe. Je l’ouvris… Mon cœur s’était emballé et je le sentais cogner dans ma poitrine. Je tenais la carte dans mes mains… C’était ma lettre au Père Noël.
Dans l’incompréhension la plus totale, mon cerveau était maintenant à la dérive, sans plus rien à quoi se raccrocher… Mais il y a des moments dans la vie, où l’on ne sait pourquoi, la raison reprend ses droits. Comme une petite voix, tout au fond de vous, qui vous dit : "Aller, tu vas te reprendre ma grande, et on arrête les conneries !".
— Aller Mano ! C’est bon, c’est qu’une carte ! Je sais pas comment elle a fait pour arriver jusqu’ici, mais elle est bien là ! Voilà, c’est tout !
J’allais la remettre dans son enveloppe, mais je vis une inscription en bas de la carte, au-dessous de mon texte. C’était une suite de chiffres. J’en avais déjà vu des comme ça, mais impossible de me rappeler où…
Puis cela me revint : C’étaient des coordonnées GPS. Aussitôt, je me jetai sur mon téléphone. Je saisis alors les chiffres et tapai sur “GO”. La carte s’afficha avec un point rouge en son centre. Le point indiquait une rue de la vieille ville. Je n’avais pas l’habitude d’aller dans ce quartier, mais ce n’était vraiment pas loin : vingt minutes à pied, à tout casser.
Je me sentis pousser des ailes. Je voulais éclaircir cette histoire. La lassitude de la veille avait laissé place à une irrésistible envie d’en découdre avec ce mystère. Pas le temps de fouiller dans ma garde-robe : des sous-vêtements et un chemisier propre, mais pour le reste, ce sera la même tenue qu’hier… à un détail près…

***


Je marchais d’un pas vif. Malgré le soleil, l’air était froid. La neige de la nuit formait un tapis épais dans lequel mes bottes s’enfonçaient… mes nouvelles bottes.
Elles étaient incroyables ! En les enfilant, mes pieds avaient glissé sans contrainte jusqu’au fond, épousant parfaitement l’intérieur. Et à présent, le cuir formait comme une seconde peau. Bien que la neige montait jusqu’à mes chevilles, aucune sensation de froid ne se faisait sentir. Bien au contraire, c’était une douce chaleur qui remontait le long de mes jambes. C’était fantastique.
Poursuivant ma marche vers le centre-ville, je repensais à tout ça. Tout de même… ces bottes… qui pouvait bien être au courant ? Était-ce possible… Était-ce… lui ? Mon cœur s’était accéléré à cette simple idée.
Je sortis mon smartphone pour vérifier la direction. Mon GPS m’indiquait de tourner à gauche, me faisant entrer dans la vieille ville. Au gré des indications, les rues devenaient de plus en plus étroites. Les murs des maisons se rapprochaient progressivement, transformant chaque rue en ruelle et chaque ruelle en passage des plus étroits.
Depuis quelques intersections, les instructions ne cessaient de changer. Tantôt à gauche, tantôt à droite… le machin avait l’air perdu. Le point rouge, sur la carte, ne tenait plus en place.
— C’est quoi ce bordel ! Ha, c’est beau la technologie !
L’environnement semblait évoluer à chaque pas que je faisais. Plus je m’enfonçais dans les petites ruelles, plus la neige au sol devenait épaisse et plus le ciel s’assombrissait. Tout cela n’avait aucun sens, il était à peine midi. Le froid commençait clairement à mordre mes chairs et cela faisait un bon moment que je ne croisais plus personne. C’est à cet instant-là que mon téléphone rendit l’âme.
— Putain, Sérieux !? Juste maintenant ? Matos de merde !
L’écran s’était éteint, me laissant avec une brique noire dans la main. Je me retrouvai seule, dans ces passages sombres, dont j’aurais pu toucher les murs rien qu’en écartant les bras. Je bifurquais à l’intuition… une fois à gauche, une fois à droite. Il fallait que je me rende à l’évidence : j’étais perdue.
— Hé ho ! Y’a quelqu’un ?
Bien entendu, personne ne me répondit. Puis, je crus apercevoir une ombre fugace traverser une ruelle devant moi.
— Y’a quelqu’un ?
Je tentai de suivre la personne. On aurait dit un enfant. Mais au bout de quelques secondes, je l’avais déjà perdu.
— Putain, je vais jamais y arriver !
Puis la silhouette réapparut. Était-ce le même ? Était-ce un autre ? Difficile à dire, mais cette fois je l’avais vu bien plus distinctement. Ce n’étais pas un enfant, mais un homme. Petit certes, même très petit, mais un homme. Il m’avait même semblé voir sur lui une sorte de tablier. Un artisan du quartier sans doute…
— Monsieur ! Monsieur !
Mais il avait, encore une fois, disparu dans une ruelle ridiculement petite. La température avait bien baissé et le froid était plus mordant que jamais. J’avais croisé les bras sur ma poitrine et tremblais à présent de tout mon corps. Le vent, qui s’était levé, pénétrait mes vêtements, me glaçant toute entière. Avançant désormais à tâtons, dans le noir quasi complet, je commençais à regretter de m’être lancée dans cette aventure.
Totalement désorientée, congelée de la tête aux pieds et à court d’idée, je m’engageai alors dans le boyau exigu dans lequel j’avais vu l’homme disparaître. C’est là que je vis la lumière. Elle était ténue, certes, mais bien réelle. Elle émanait du bout de cette impasse. Marchant à petits pas dans la neige glacée, contre le vent qui à priori avait décidé d’empêcher ma progression, j’avançais… péniblement, mais j’avançais…
Je vis alors, enfin, la fenêtre par laquelle sortait cette lumière chaude. L’approche me parut une éternité, tellement mes jambes étaient engourdies par le vent qui cinglait mes cuisses. J’arrivai enfin à la petite maison… d’un autre temps. Mais où étais-je ? Je plaçai mes doigts gelés sur la poignée en fer forgé, la fis tourner et poussai la porte. Je fis un pas à l’intérieur. Une douce chaleur m’enveloppa alors instantanément, réchauffant chaque partie de mon corps congelé. La porte se referma lentement derrière moi.
La seule lumière, qui éclairait la pièce, émanait d’un feu qui crépitait dans la cheminée. Les flammes faisaient danser des ombres, sur les murs de pierres ornés de boiseries. Cela donnait à l’endroit une atmosphère des plus chaleureuses. Une douce odeur bien caractéristique emplit mes narines : des effluves de cannelle sucrée. Sur une petite table basse, en face de l’âtre, se trouvaient deux tasses fumantes. J’aurais parié que c’était du vin chaud. À côté, un fauteuil faisait face au foyer. Il y avait quelqu’un. Mon cœur s’arrêta. La personne se leva et se retourna. Un visage me fit bientôt face…
— Vous ?!
Je n’en croyais pas mes yeux. C’était mon bel inconnu. Il me souriait, son regard, toujours aussi profond et captivant, planté dans le mien.
— Je vous attendais, me dit-il. — Mais… je ne comprends pas… — À ce que je vois, vous avez trouvé mon cadeau. — C’était donc bien vous !
Ne pouvant plus s’accrocher à aucune logique, mon esprit décrocha. Il ne restait plus qu’un brouillard opaque, m’empêchant toute réflexion… L’incompréhension m’avait submergée. Ce fut alors trop pour moi. Je craquai et me mis à pleurer. Mes larmes, déjà, noyaient mes yeux. Tout semblait s’écrouler autour de moi… Bientôt, seuls mes sanglots, qui secouaient mon corps, me semblèrent réels.
— Non, non ! Ne pleure pas. Si tu es là, c’est que tu dois l’être. Tu es à ta place ici… Tu es chez toi.
Il s’était approché de moi. Il prit mon visage entre ses mains, et essuya mes larmes de ses pouces. Sa peau diffusait une douce chaleur, réconfortante et sensuelle. Cette énergie se diffusait lentement telle une onde, dans les moindres parties de mon corps, réactivant des choses que je croyais mortes. En moi, remontaient les sensations de notre première rencontre : ce trouble… cette excitation… et enfin cette joie.
Et là, je sus.
En un éclair, tout s’était éclairci dans ma tête. Mon cœur, encore une fois, avait accéléré ses battements, comme pour m’envoyer un énième message. Mais cette fois, ce message que je n’avais pas compris, dont je n’avais pas capté les signes, ce message se dévoila à moi en lettres capitales. Tout était clair.
— Je sais ce que je veux, lui dis-je. Je veux… — Chuuuuut…
Il venait de poser un doigt sur ma bouche.
— Tu sais, cela fait longtemps que je t’attends, ajouta-t-il.
À travers son regard, je compris que les mots n’importaient plus, que nous avions dépassé ce stade. Le langage prenait maintenant un tout autre canal. Aussi étrange que cela puisse paraître, je pouvais sentir nos esprits se connecter. Il était temps, pour moi, d’accepter l’évidence.
Le reste coula de source, comme un chemin tracé devant moi… J’ouvris la bouche et son doigt tomba sur ma langue. Je refermai mes lèvres. Son doigt en moi était un signe à son attention, comme une preuve de ma détermination. Dans son regard, je pouvais lire du soulagement… sûrement de savoir ce que je ressentais.
La pièce semblait avoir gagné en température. Son doigt glissa de mes lèvres à mon menton, puis à ma gorge, pour enfin terminer sa course entre mes seins. Les frissons sur ma peau n’étaient plus dus au froid, mais au désir. L’extrémité de mes seins avait durci, et une chaleur humide avait pris place entre mes jambes.
Nos bouches s’étaient rapprochées, imperceptiblement, pour n’être à présent qu’à quelques centimètres l’une de l’autre. Mon corps n’était plus que désir bouillant. Je le ressentais sur ma peau, dans mes tripes… dans mon sexe. Je me mordis les lèvres… Je ne pouvais plus rester spectatrice.
J’attrapai son visage et l’embrassai à pleine bouche. Mon Dieu, que c’était bon. Ce fut comme une délivrance, un verrou qui sautait. Mon corps allait s’exprimer, et rien ne pourrait l’en empêcher.
Ne lâchant pas sa bouche, mes mains s’étaient glissées sous sa veste pour l’en ôter. Les siennes en avaient fait de même. Puis, ce fut au tour des boutons de mon chemisier d’être attaqués par ses doigts, pendant que les miens déboutonnaient sa chemise. Nos langues se mélangeaient avec passion, tandis que nos corps se dénudaient langoureusement.
Nos habits, comme suspendus en l’air, semblaient mettre un temps infini à tomber au sol. Les flammes elles-mêmes, dans la cheminée, avaient ralenti leur danse en de très lentes ondulations.
Mes mains s’étaient posées sur son torse nu. Mes doigts fins aux ongles vernis, parcourant ses pectoraux, composaient un tableau des plus sexy. Ses abdos saillants et ses biceps bombés me firent regretter de n’avoir que deux mains. Son corps, bâtit comme un dieu, était un appel au sexe… et mon corps de femme y répondait fiévreusement.
De son côté, ses mains étaient passées derrière mon dos et dégrafaient mon soutien-gorge. Enfin libérée, ma poitrine ainsi exposée pointait effrontément vers lui. Il s’en saisit, englobant fermement mes seins de ses grandes mains. Le contraste de ses doigts virils, sur ma peau fine et délicate, avait encore élevé d’un cran mon niveau d’excitation. Il me tenait, me possédait… je n’étais plus que matière entre ses mains. Je m’abandonnai.
Puis, il quitta ma bouche pour glisser la sienne entre mes seins. Jouant de ses doigts sur mes tétons raidis, il descendait lentement ses baisers le long de mon ventre. Puis ses mains libérèrent ma poitrine, pour se poser sur mes hanches. Ses doigts, déjà, tiraient la petite fermeture Éclair. Ma jupe glissa alors le long de mes jambes, dans le léger bruissement du tissu contre mes bas. Mon string la rejoignit rapidement.
La pression de ses baisers m’avait fait reculer et m’adosser à la lourde table en bois derrière moi. Il me souleva alors comme une plume et m’y assit. Il s’accroupit et je sentis mes bottes libérer mes pieds. Puis ses mains remontèrent mes jambes. Mes bas, pour seuls vêtements, rendaient la scène on ne peut plus érotique. Je m’allongeai alors, soumise, étendue sur cette table, à sa disposition, comme un plat attendant d’être consommé. Je sentais ma chatte frémissante, quémander le baiser qu’il avait accordé à ma bouche.
Comme s’il avait deviné ce dont j’avais envie, il fit glisser ses mains à l’intérieur de mes cuisses, puis les écarta comme s’il s’agissait d’un fruit juteux qu’il ouvrait en deux.
— Oh oui, goûte-moi ! Je veux ta bouche en moi. Dévore-moi !
Et c’est ce qu’il fit. Sa bouche goba ma vulve. La douceur de ses lèvres sur mon sexe déclencha des frissons sur tout mon corps. Mais c’est quand sa langue me pénétra que le désir, accumulé en moi, se libéra en jouissance. Mon corps se cambra alors sous l’effet des va-et-vient dans ma fente. Il suçait mon clitoris et léchait l’intérieur de mon vagin avec une intensité et une force digne de sa corpulence. Sa langue entrait si profondément en moi que j’aurais cru un pénis. Jamais de ma vie, je n’avais ressenti ça lors d’un cunnilingus.
— Oh, mon Dieu ! Comment tu fais ça !? C’est divin… Oh ouiiiiii !
Il avait lâché mes cuisses pour attraper mes seins et jouait avec sans modération. Relevant la tête, je pouvais voir mon corps, luisant, pris de convulsions sous les assauts de sa langue. La lumière des flammes se reflétait sur ma peau, la parant d’un bronzage artificiel. Ses mains toujours aussi sexy, agrippées à mes seins, me plaquaient sur la table comme pour contenir les spasmes qui m’agitaient toute entière.
Cet homme me dégustait, comme si mon corps n’était qu’un mets destiné à rassasier sa faim. Sa langue, qui s’agitait furieusement dans mon intimité, eut bientôt raison de moi. L’orgasme arrivait… je le sentais…. Comme un réflexe, mes mains agrippèrent sa tête pour accentuer la pression de ses lèvres contre les miennes. Sa langue s’enfonça encore un peu plus loin en moi.
— Oh oui, bouffe-moi toute entière ! C’est trop booon… putain, je viens ! Ouiii… Je viiiiiens !
Mes hanches, prises de soubresauts, semblaient en transe. Malgré mes mains qui ne relâchaient pas la pression, il continuait à me dévorer comme si la faim l’y poussait. C’est quand mes muscles se tétanisèrent que l’orgasme atteignit son apogée.
— Aaaah… OUIIIIIIIII !
Puis mon corps retomba, sans vie. Ma sueur coulait entre mes seins et sur mon ventre, tandis que la cyprine ruisselait sur ses joues. Mes doigts relâchèrent alors leur prisonnier.
— Mais comment fais-tu ça ? C’était juste… parfait. Comme un fantasme, mais réel. — Mais… ne comprends-tu pas ce qu’il se passe…?
Cette phrase énigmatique avait fait bugger mon cerveau. Non, je ne comprenais pas… je ne comprenais rien, à vrai dire. Mon esprit était dans un tel état de léthargie, qu’aucune pensée claire ne pouvait en sortir.
Il avait lâché mes seins et glissait maintenant ses mains entre mes bas et ma peau. Glissant le long de mes jambes, il m’épluchait ainsi, faisant apparaître la chair du fruit de son désir. J’étais désormais totalement nue. Puis, il défit son pantalon.
À présent nu, son sexe dur dressé vers moi me faisait honneur. Il était de belle taille, mais surtout, il était beau… Oui, son pénis était beau ! C’était indescriptible, mais cette tige, délicatement veinée, lisse et satinée, inspirait l’appétit. Ma bouche du bas salivait déjà, à l’idée d’engloutir le morceau.
Comme s’il venait de lire dans mes pensées, mon amant attrapa mon bassin et présenta son sexe à l’entrée de mon vagin. Je sentais mes lèvres intimes toucher son gland prêt à me pénétrer. Je voulais qu’il me prenne de toute sa longueur. Je n’attendais que ça. Je sentis ses mains accentuer leur pression. Je savais que le moment allait arriver. Mes mains agrippées à la table, je retins mon souffle…
Il me pénétra alors, dans un long mouvement délicieux. Sa verge avait glissé entre mes muqueuses humides, sans aucune résistance. Il était tout entier en moi, touchant le fond de mon intimité. Déjà, il ressortait jusqu’au niveau de son gland. Je pouvais admirer son membre dressé à l’entrée de ma cavité. Je le vis alors s’engouffrer à nouveau dans un frottement imperceptible. Il venait de m’enfiler tellement facilement. Les dimensions de son sexe comblaient parfaitement mon vagin. C’était si bon…
— Oh ouiiii, vas-y ! Baise-moi fort ! Enfonce-la-moi bien loin !
J’avais lâché ces mots crus qui ne me ressemblaient pas. Mais à l’instant présent, tout ce qui m’importait était qu’il me baise de toutes ses forces. Alors que ma respiration s’était accélérée, il augmenta la cadence. Tel un archet, sa queue, frottant mes parois, faisait vibrer mon corps en des ondes de plaisir intense. J’étais l’instrument et lui le musicien. Il jouait de moi, à me faire gémir, comme on tire des sons pour jouer les notes d’une partition.
Ses muscles, qui se contractaient à chaque pénétration, dessinaient parfaitement son corps de mâle. Je voyais son membre entrer et sortir, encore et encore, et mon ventre se déformer à chacun de ses passages. Je sentais ma fente libérer son liquide comme une offrande à l’envahisseur. À moins que ce soit elle qui dévorât férocement cette pauvre chose sans défense… Je ne savais plus.
Je reposai ma tête et serrai fort les bords de la table, les ongles plantés dans le bois. Mon corps, secoué d’avant en arrière, encaissait les coups de reins, enfonçant son sexe toujours plus loin.
Puis, à l’instant même où l’envie de me toucher émergea dans mon esprit, je sentis son pouce se poser sur mon clitoris. C’était hallucinant… comme si le moindre de mes désirs se réalisait. Son doigt avait démarré des stimuli, qui bientôt firent se dresser le petit bout de chair. Je me cambrai de plaisir. De son autre main, il m’avait attrapé un sein qu’il malaxait avec vigueur, faisant rouler mon téton du bout de ses doigts. Tandis que mon corps, transpirant, ondulait sous ses mains expertes, j’entendis sa voix grave parvenir à moi comme du fin fond d’un rêve :
— Que tu es belle, quand tu fais l’amour.— Mais, qui es-tu ? Comment fais-tu tout ça ?— Mais, Marie-Noëlle… ce n’est pas moi qui fais ça… c’est TOI.
Et, tandis que sa queue n’en finissait pas de glisser en moi et que ses mains, sans répit, manipulaient mon corps, je compris enfin ce qu’il essayait de me dire. Cette vertigineuse prise de conscience m’effraya alors. J’avais peur de ce que mon esprit serait encore capable d’imaginer… de ce que mon corps serait encore capable de désirer… Mes fantasmes étaient en train de se réaliser, sans aucune limite, et j’avais tout simplement peur de ne plus rien pouvoir contrôler.
Pendant quelques secondes, tétanisée, j’essayai de ne penser à rien, comme pour éviter de déclencher un cataclysme qu’il me serait impossible d’arrêter. Mais c’était sans compter les sensations qui me traversaient… Mon esprit céda, et c’est alors un flux continu de pensées qui déferla dans mon cerveau. Il était trop tard… Mon corps avait décidé pour moi.
À cet instant précis, la femme que j’étais, mais aussi l’animal en moi, voulait qu’il me prenne avec force, sans retenue, sauvagement. Le désir bestial de sentir sa chair, au plus profond de moi, m’avait submergé. Je voulais qu’il pénètre tout mon corps, qu’il en prenne possession… que je lui appartienne… que je sois sa chose plutôt que son amante… qu’il m’utilise pour son plaisir… À lui, je voulais m’offrir… et me sentir enfin vivante !
Et c’est ce qui arriva…
— Enfin… tu as compris, me dit-il. Alors à présent, profite… et lâche prise…
Sa voix, apaisante, m’avait confortée dans mon choix. Mes doutes s’étaient envolés. Je me sentis soudain légère… décollant de la table que mon dos ne touchait déjà plus. Mes bras ballants pendaient dans le vide, comme résignés à laisser mon corps subir ce qui allait arriver, quoi que ce fût…
Et tandis que sa queue s’était calée tout au fond de moi, je devinais autre chose effleurer mon deuxième orifice : un… autre sexe ?! Non… en fait… son sexe. Aussi surprenant que cela puisse paraître, son pénis, déjà en moi, se frayait également un passage entre mes fesses. Je jetai un regard, mais ce que je vis n’avait aucune cohérence, un peu comme dans un rêve. Je savais juste que c’était lui… Je sentais que c’était lui.
La pression se fit alors plus forte à cet endroit, et il ne fallut pas longtemps pour que son gland ne pénètre mon anus. Il avait traversé mon sphincter sans difficulté, et commençait à présent sa lente progression au sein de mes entrailles. Son pénis, tel un pieu délicieux, m’empalait en un long mouvement continu et déterminé.
Quand je sentis le contact de ses bourses, je sus qu’il était entièrement en moi. Sous l’effet divin de mon œillet ainsi dilaté, ma tête partit à la renverse dans le vide, déployant mon cou… exposé. Je reprenais mon souffle.
— Haaannnn Ouuuiiiiii !
Sa large main attrapa alors ma gorge, et me maintint ainsi… docile. Le sentir ainsi me dominer ne pouvait que me plaire, puisque tout cela n’était que le fruit de mes propres désirs. Je sentis alors, du bout de mes lèvres entrouvertes, un gland… son gland, je le savais maintenant. À ce stade, il n’y avait plus de logique… plus de règle. À ce stade, seules les sensations étaient reines. Et c’est avec délectation que j’accueillis sa verge, qui déjà s’enfonçait dans ma gorge.
Mes trois orifices ainsi comblés par le même homme, le temps semblait s’être totalement arrêté. Les trois cylindres, emplissant chacun pleinement leur emplacement, écartelaient mes chairs dans une exquise torture. Embrochée de la sorte, le ressenti était fou. Puis comme à chaque fois, j’en avais maintenant l’habitude, le temps reprit progressivement son cours, et avec lui les coups de reins de mon triple amant.
Tels les rouages d’une machine qui redémarre, les trois pistons accélérèrent graduellement la cadence de leur va-et-vient à l’intérieur de moi. J’étais entourée de mes… de mon amant, s’affairant ainsi à usiner chaque partie de mon corps.
Oh oui, vas-y, baise-moi à fond, pensais-je, son énorme membre dans la bouche m’empêchant de le dire à haute voix.
À présent, les trois queues entraient et sortaient à un rythme soutenu. Tantôt alternativement, tantôt simultanément, chaque bite labourait mes trous dans une chorégraphie aussi chaotique que délicieuse.
Ce ballet de sexes rendait mes sécrétions de plus en plus abondantes. Ma mouille se répandait maintenant sur mes cuisses et sûrement sur le sol. Quant à ma salive, enduisant généreusement la queue qui glissait entre mes lèvres, elle coulait en filaments le long de mes joues. Le bruit indécent que produisait sa verge dans ma bouche, sonnait comme une musique gutturale sortie tout droit d’une orgie débridée.
— Glurp… Glurpm… Glurpmf…
À chacun de ses passages, je pouvais sentir la bite qui me baisait la bouche, faire gonfler ma gorge contre la main qui encerclait mon cou. Quant à celles qui me faisaient les deux trous, elles compressaient mon périnée à chaque pénétration simultanée, m’écartelant sans ménagement.
Je le sentais monter en moi… lentement, mais inéluctablement : l’orgasme. À présent, les trois mandrins pénétraient frénétiquement mes orifices, désormais béants et glissants, sans aucune résistance. Les yeux révulsés et le corps en transe, suant à grosses gouttes, je le sentais arriver… mais avec, également, la peur de ce que mon esprit pourrait encore imaginer. Il n’y avait aucune limite, je le savais, si ce n’était celle de mes fantasmes les plus inavoués.
Oh oui, ça y est…ça viens… Je vais jouir…
Prise de spasmes, ses mains… ses multiples mains avaient pris possession de mes seins, mes bras, mes hanches, mes cuisses, mon sexe… autant de caresses qui accompagnaient les derniers instants avant l’explosion. Je n’étais plus qu’un corps s’abandonnant, totalement et sans retenue, à ses pulsions.
L’orgasme allait me terrasser. Ce n’était plus qu’une question de secondes. Mon buste se cambra, toujours couvert de toutes ses mains qui me palpaient. Mon clitoris était en feu. Je sentais, aux sexes gonflés de désir, que nos orgasmes seraient synchronisés. Mais ce que je n’avais pas senti venir, c’était le dernier caprice que mon cerveau, dans un état de débauche totale, avait émis… Puis, je les sentis…
Non… Non ! Putain ! C’est pas possible, je vais jamais pouvoir… NOOON !
J’étais pétrifiée. Juste quelques instants avant que l’ultime jouissance n’éclate en moi, je sentis trois nouveaux phallus, durs comme l’acier, dans chacun des orifices, se pressant et glissant contre l’occupant déjà en place, plonger sans sommation dans mes entrailles. Je compris alors qu’il n’y avait aucune limite physique, seulement celle de mon imagination perverse, qui elle non plus n’en avait pas… à priori.
Ainsi plantée de toutes parts, comme un papillon épinglé à son tableau, j’étais paralysée. Ma bouche, mon vagin et mon anus, écartelés par les énormes piliers de chair, n’étaient plus que gouffres de luxure distendus à l’extrême.
Bien qu’empalée de la sorte, la douleur n’était que pure jouissance. Alors, l’orgasme, contenu depuis déjà bien trop longtemps, explosa.
Il éjacula en moi… et je jouis comme jamais je n’avais joui…
— Hmmm… Hmmmgf…Oh OUIIIIIIIII !
Même si mes cris étaient étouffés par la chair qui emplissait ma bouche, la jouissance qui me submergeait n’en était pas moins brutale. Comme possédée par une entité invisible, je fus prise de secousses, dont les ondes, parties de mon sexe, se répandaient désormais au reste de mon corps.
Les jets chauds et puissants qui giclaient contre mes parois, remplissaient mes cavités tel un tsunami de foutre.
Le trop-plein déborda bientôt de mes lèvres, pour se répandre sur mon visage. Mais, chose étonnante, son sperme était doux… pas âcre non, mais doux… limite sucré, comme une crème onctueuse qui me tapissait le palais. C’était probablement un des avantages de vivre un fantasme. Je me délectais donc de son jus, qui s’écoulait dans ma gorge tel un sirop exquis.
Quant à mes deux autres orifices, ils recrachaient l’excédent de liquide par les faibles interstices laissés encore libres.
Puis les six membres, dont les soubresauts s’estompaient, sortirent de mon corps pour disperser leurs dernières giclées sur ma peau. Mes lèvres laissaient s’échapper des filets du sperme chaud, tandis que des flaques s’étaient formées entre mes seins et sur mon ventre. Plus bas, je pouvais sentir le fluide, sortant de mes trous béants, couler entre mes cuisses, le long de mes jambes, jusqu’entre mes orteils.
Le poids de mon corps me ramena lentement à la réalité, et avec lui, le contact de la table contre mon dos. Ma bouche, grande ouverte, récupérait l’oxygène dont elle avait tant manqué…
— Haaaaaaaa…
Il ne restait plus que moi, mon corps nu dégoulinant de lui. J’étais là, étendue sur cette table, les bras en croix, telle une peinture venant de recevoir son dernier coup de pinceau… comme une sculpture ayant souffert son dernier coup de burin… J’étais une œuvre… son œuvre… notre œuvre, décorée de sa touche finale.
Je restai là, souillée, mais profitant de ce moment d’extase ultime, tant les sensations irradiaient encore mon corps…
Puis enfin, je m’assis.
Il était là, juste à côté de moi, encore nu, beau, le sexe au repos. Il me regardait d’un air apaisé, un sourire aux lèvres. Je reprenais progressivement mes esprits. J’avais tellement de questions qui se bousculaient dans ma tête.
— Mais, ce que je viens de vivre, c’était… une sorte de rêve… une hallucination ? — Non, tout cela était bien réel. — Mais, comment… mais toi… tu… ? — Oui, j’étais bien là. J’ai tout ressenti, absolument tout, dans les moindres détails. Chaque sensation, je l’ai partagée avec toi.
Je rougis soudain à l’idée qu’il ait été témoin de ce que mon esprit était capable. Je m’étais livrée sans retenue et il avait pu sonder mes désirs les plus profonds comme dans un livre ouvert. Il avait vécu mes fantasmes et les avait accueillis comme les siens. Cela ne m’expliquait pas le comment de la chose, mais me permettait du moins d’en accepter les faits.
C’est alors que je voulus lui exprimer ma pensée, lui avouer la torture qui était mienne depuis notre rencontre :
— Je sais maintenant ce que je veux, oui, je le sais : toute ma vie, j’ai attendu ce moment. Je veux être avec toi… toujours… à jamais. Être à tes côtés... vivre avec toi… vieillir avec toi… Que je sois tienne et que tu sois mien. Ne m’abandonne plus jamais, ni aujourd’hui, ni demain.
Je sentis la bienveillance dans son regard, mais le soulagement aussi. Il se pencha pour placer sa bouche à mon oreille, et me chuchota alors ces quelques mots qui allaient changer ma vie :
— J’ai quelque chose à te proposer…

***


Sandrine était devant la porte de chez Marie-Noëlle. C’était le soir et la nuit était tombée. Elle inséra la clé et entra dans l’appartement. Voilà une semaine que Mano ne répondait plus à ses appels, et cela l’inquiétait. Heureusement qu’elle avait un double des clés.
L’appartement était plongé dans le noir, sans trace de vie apparente. Elle appuya sur l’interrupteur et la pièce s’éclaira. Un bref coup d’œil lui confirma que rien n’avait bougé. Tout était à sa place. Elle s’avança vers la cuisine, quand son regard fut attiré par une lettre manuscrite sur la table. C’était l’écriture de Marie-Noëlle. Elle s’assit alors et lut la lettre :
"Ma chère Sandrine,
Si tu lis cette lettre, c’est que tu es chez moi, sûrement inquiète de ce qui m’est arrivé. Alors, rassure-toi, tout va bien pour moi.
Il y a des moments dans la vie où l’on doit prendre des décisions. Elles sont parfois difficiles, mais doivent être prises.
Voilà, je commence une nouvelle vie. Je ne te dis ni où, ni avec qui, tu ne me croirais pas. Mais sache que c’est mon choix. N’aie pas de peine, je vais vivre ma vie maintenant, celle que j’ai choisie, avec celui que j’aime.
Dis à mes enfants que je ne les oublie pas, que je les aime, et que je serai toujours là pour eux, beaucoup plus près qu’ils ne le pensent.
Pour moi, le temps n’a plus d’importance, ni les distances d’ailleurs.Le royaume de l’amour est immense, mais je resterai à jamais tout au fond de vos cœurs.
Je t’embrasse tendrement ma Sandrine.
Prends soin de toi."

Sandrine avait fini de lire, mais ses yeux étaient restés figés en bas de la page, sur la signature. Dans un premier temps, elle avait lu "Marie-Noëlle". Mais non, elle avait beau relire, non… La lettre était signée… "La Mère Noël".
Une larme roula sur sa joue, pour finir sa course sur la feuille de papier. Ce n’étaient pas des larmes de tristesse… du moins pas que, non… c’étaient des larmes de joie aussi. Et même si elle ne comprenait rien, elle s’en foutait, sa Mano était heureuse, et c’était tout ce qui importait.
Puis, comme amputée de sa moitié, Sandrine se leva pour se diriger vers la porte d’entrée. Mais son regard fut attiré par quelque chose devant la cheminée. Elle s’approcha. C’était un paquet déballé. Au sol, à côté, se trouvait une petite carte. Sandrine la reconnut. Elle la ramassa, regarda l’appartement vide une dernière fois, éteignit la lumière et sortit.
Elle tourna la clé dans la serrure, descendit les marches, traversa le hall puis poussa la lourde porte. Le ciel était dégagé et l’air doux. Sandrine regarda un instant la nuit étoilée… c’était magnifique.
Le cœur gros, et sentant les larmes monter, son regard se posa sur la petite carte entre ses mains.
"Cher Père Noël,Pour ce Noël, je voudrais une nouvelle vie, trouver l’amour et si ce n’est pas trop demander, simplement être heureuse.Marie-Noëlle"
Sandrine essuya ses larmes du revers de la manche.
— Alors Mano, tu y crois maintenant, à la magie de Noël…?
Une étoile filante passa, traversant le ciel et ses milliers d’étoiles. Sandrine reprit le chemin de chez elle, et déjà disparaissait dans la lumière des réverbères qui l’éclairait à peine.

Oh oui ma Sandrine, j’y crois… elle est devenue mienne.

Je vous souhaite à toutes et à tous un excellent Noël.Prenez soin de ceux que vous aimez et qui vous aiment.
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