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Non, Pas Elle !

Chapitre 1

Erotique
Des vacances.Enfin.
Les derniers temps avaient été difficiles, c’est le moins qu’on puisse dire. En plus d’avoir perdu mon boulot, et de m’être fait larguer par ma copine, je m’étais remis à fumer.L’ennui avec les clopes, les bières, les boissons sucrées, et toutes ces merdes, c’est qu’en prendre une seule, ce n’est pas grave. C’est comme ça que vous vous faites avoir... Vous goûtez en vous disant que c’est la dernière, mais vous en reprenez toujours une.
Heureusement, tout ça était derrière moi. J’avais finalement retrouvé un boulot encore plus chiant que le précédent, mais qui payait mieux. Mais vous savez quoi ? Je n’ai pas envie d’en parler, parce que je suis en vacances, là.
Je m’allongeais confortablement sur le transat, près de la piscine d’un charmant petit spa en Suisse. Certes, j’avais cassé ma tirelire pour me payer des vacances de riche loin du petit monde qui me pompait allègrement l’air, mais je les avais bien méritées ces putains de vacances. J’avais décrété que je les avais méritées, et ce n’était pas ce petit cocktail « Tutti Frutti » que venait m’apporter une charmante serveuse, qui allait me contredire.
Attendez... je vous dépeins le tableau : j’étais sur un transat, en peignoir. Un peignoir de riche, attention. Mon petit transat était au bord de la piscine. Piscine intérieure...Parce que dehors, il gelait, et il faisait déjà noir. Piscine chauffée, bien entendu, et qui saturait l’air d’une moiteur chlorée des plus délicieuses. Il y a peu de monde, les gens étaient partis souper au restaurant de l’hôtel à cette heure-là. J’avais donc la piscine pour moi seul, ou presque... une petite brunette occupait l’un des transats d’en face, de l’autre côté des eaux bleues et chaudes du grand bassin. Une fille charmante, et qui lisait ce qui m’a tout l’air d’être un roman de merde, si on en juge par la couverture. Elle me jette de petits regards de temps en temps, mais je n’ai ni l’envie de me faire des films, ni même envie de penser à quoi que soit d’autre que mon petit cocktail et ma petite tranquillité. Je repense au massage apaisant, compris dans le forfait de mon séjour, auquel j’ai eu droit dans l’après-midi, et mes épaules diffusent en moi une douce chaleur qui ne manque pas de me détendre davantage.
Bien entendu, ce moment-là (comme tous les petits moments parfaits de l’existence) avait été créé dans un seul but : être perturbé par des éléments perturbateurs. Et cette fois-ci, les éléments perturbateurs s’étaient incarnés en une bande de prétrentenaires bourgeois, bruyants et insupportables comme seuls savent l’être les bobos.
— Ho t’as vu ça ! Personne ! s’exclame l’un d’eux.
Ce à quoi mon cerveau répond en pensée : « personne sauf moi ! »Mais je ne dois pas être trop dur avec lui... Après tout, puis-je vraiment lui en vouloir de venir me perturber, alors que c’est moi-même qui avais choisi de m’aventurer sur leur territoire bourgeois en choisissant un hôtel de luxe ?
— Allez, me dis-je. « Prends sur toi, ne gâche pas tes vacances. Tu sais quoi, n’ouvre même pas les yeux pour les regarder. »
Le groupe de bobos s’amusait bien, les jeunes gens sautaient dans la piscine, en faisant des plongeons plus ou moins bruyants et éclaboussant, et chahutaient comme des gosses (de riches). Je n’avais toujours pas ouvert les yeux, mais j’avais clairement distingué deux paires de voix : deux masculines (dont l’un des porteurs s’appelait Pierre-Alexandre), et deux voix féminines.
— Tiens, filme ça ! s’exclame à nouveau le fameux Pierre-Alexandre avant de faire un nouveau plongeon.
— Allez ! Selfie de groupe ! Jaqueta l’une des filles. — Attends, je veux qu’on voie toute la piscine ! S’ébroua l’autre, d’une voix qui me paraissait vaguement familière.— Demande à ce gars-là de prendre la photo.
Ho, mon « gars, » t’as plutôt intérêt à ce que ce « gars-là » ça soit pas...
— Excusez-moi ?
L’une de ces filles s’était approchée de moi en moins de temps qu’il ne fallait pour se plaindre du bruit, et par en juger à la lumière qu’elle masquait, elle devait se tenir juste au-dessus de mon transat. Elle s’adressait à moi, bien entendu.Quelles étaient les chances pour qu’elle s’en aille si je ne lui répondais pas ? Je gardai les yeux fermés, et tentai de l’ignorer.Au bout d’un silence suffisamment long pour être gênant, même pour moi, elle s’exclama d’une voix qui mêlait surprise, amusement et incrédulité :
— Joël ?
A la façon dont elle avait prononcé ce nom, mon cerveau réussit à la remettre instantanément. Mon estomac fit un bond, et je fus pris d’une suée en ouvrant les yeux.La fille qui était devant moi, mains sur les hanches, bikini blanc, n’était pas plus grande que dans mes souvenirs. Je reconnus ses cheveux bruns ondulés, son visage méditerranéen et sa peau un peu bise. Elle avait pris un peu de hanches depuis la dernière fois qu’on s’était parlé. Mais sa présence, sa prestance, son allure n’avaient pas changé. Elle était la même.
— S-Sophie ? bégayai-je.
Je le redressais comme une biche qui sent arriver le loup au milieu du pré tranquille.
— Ça, alors. Réussit-elle à dire après un silence encore une fois bien trop long.— Je... qu’est-ce que tu fais là ? balbutiai-je.— Je suis en vacances. Toi aussi j’imagine, devina-t-elle, amusée.— On peut dire ça.— Dis, ça te dérange pas de prendre une photo de nous, devant la piscine ?— Heu... Oui. Oui, bien sûr...
Je me levai, pris le téléphone qu’elle me tendait en effleurant accidentellement sa main. Elle se retourna, dans un mouvement gracieux, aussi irréel que la situation dans laquelle je me trouvais. Quand elle fut au niveau de ses amis, au bord de la piscine, les membres du groupe se rapprochèrent les uns des autres, et je pris deux ou trois photos des quatre bourgeois et de leur sourire Instagram, avant de lâcher un « c’est bon » mal assuré. Les quatre jeunes gens se désolidarisèrent, et l’un d’eux suggéra qu’il était temps de se retirer.
— J’arrive, dit-elle à ses camarades qui reprenaient leurs serviettes et poussaient la porte des vestiaires.
Elle attendit que l’autre fille du groupe, qui jeta un petit regard inquisiteur par-dessus son épaule, disparaisse derrière le mur carrelé qui marquait l’entrée des vestiaires.
Sophie se tourna vers moi, elle se tenait à une distance étrangement restreinte, une distance qui me mettait presque mal à l’aise.
— Quelle coïncidence ! De te retrouver ici après tout ce temps... ça fait bien...— Dix ans, articulai-je.— Ça doit être ça, oui. C’était l’année du bac.
Elle me sourit, avant de reprendre :
— Dix ans, déjà.— Le... Le temps passe vite.
En bon vaurien que j’étais, j’avais l’habitude de sortir à mon interlocuteur les banalités les plus fades avec l’air le plus sérieux que j’avais sous le coude. Tout ça, dans le but de le dissuader de persévérer dans les conversations qui m’ennuyaient ou qui me mettaient mal à l’aise. Mais ce jour-là, face à, peut-être, la seule femme qui réussissait à me faire perdre mes moyens, je ne savais tout simplement pas quoi dire.
— C’est sûr. Et ta carrière artistique ? Tu peins toujours ?
Ça alors... elle se souvient un peu de moi, quand même.
— Non, je travaille, comme tout le monde. Mais ça m’arrive encore de peindre. Et toi ?
Elle s’était subtilement approchée de moi, son visage souriant était toujours aussi exquis, même si on sentait en elle un caractère moins enjoué et naïf qu’à l’époque.
— Je travaille à Paris. En marketing.— C’est ce que tu voulais.— Tout à fait !
La conversation prenait un tournant un peu gênant. Les pauses s’allongeaient, les regards se fuyaient. J’essayais tant bien que mal de ne pas détourner le regard vers son corps, et son maillot de bain un peu serré.Quelque chose venait de se réveiller en moi, une torpeur doublée d’un malaise, qui prenait la forme d’une petite pointe douloureuse et irradiante quelque part dans ma cage thoracique. Une souffrance douce-amère qui faisait monter en moi les larmes d’un conflit non résolu.Elle lança :
— Je vais y aller, ils m’attendent sûrement pour dîner. Ça a été un plaisir de te revoir, on se croisera sûrement, tu es là toute la semaine ?— Deux semaines.— On se croisera encore, alors, à plus !
Elle me fit un signe amical de la main, accompagné d’un sourire qui, contrairement à celui de la photo Instagram, semblait vrai.Quand elle disparut à son tour derrière le mur des vestiaires, seul me restait le souvenir de son fessier charnu, qui se dandinait dans un bikini string trop serré pour elle.J’avais envie de la prendre dans mes bras, ou plutôt qu’elle me prenne dans les siens, tout comme j’avais envie de l’étrangler.La douleur ne disparut pas au bout du deuxième verre ni au bout du troisième. Je laissais tranquillement se désagréger l’espoir de passer des vacances reposantes d’esprit. J’envisageai quelques secondes de plier bagage, et de partir. Ce qui aurait clairement été la solution le plus saine pour moi. Je ne pus cependant pas m’y résoudre : une partie de moi avait espéré pendant toutes ces années de revoir Sophie, et de se tenir si près d’elle. Tellement près, qu’il suffisait de se pencher pour poser mes lèvres sur les siennes.
Qu’allais-je faire maintenant ?
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