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Nos années 1970

Chapitre 8

Erotique
Mercredi 28 juin, fin d’après-midi, Danie pénètre dans le bureau de Janice qui se lève de son siège pour l’embrasser chaleureusement. — Tu as fait bon voyage ?— J’ai bouquiné durant le trajet.— Tu pars samedi matin ?— Si tu acceptes ma compagnie ce week-end, je ne partirai que lundi matin.— Au contraire, ça me fait plaisir de passer ces deux jours ensemble.— On en profitera pour se balader. Vers quelle heure la soirée se terminera ?— C’est un cocktail, nous serons à l’appart au plus tard à minuit et demi.— J’ai cassé une petite croûte chez Antoine, il a eu la gentillesse de me faire un plat malgré l’heure.— Ça ne m’étonne pas, de plus il t’a à la bonne, alors… Bon, je termine de classer quelques dossiers puis nous irons ensemble essayer notre robe de soirée et nous enchaînerons par la maquilleuse.— Il faudra que tu me prennes en photo, mes copines n’en reviendront pas de me voir ainsi vêtue, dit-elle en rigolant.— Lors de la dernière soirée celle que l’on m’a confiée avait un décolleté si plongeant que j’ai du la porter sans soutien-gorge.— Ah quand même !— Rien n’est sûr mais je préfère t’avertir.— Tant que nous n’avons pas les seins à l’air !— Elle n’en dissimulait qu’une partie…                 Dix minutes plus tard la costumière dépose sur un large comptoir les deux robes qui leur sont destinées. A voir le regard de Janice, je me doute qu’elles sont identiques à celle qu’elle portait la fois précédente. — Il n’y en pas d’autres, s’enquiert Janice.— Les autres sont au pressing, désolée. — Elles sont classes, précise Danie.— Tu me suis, on va se changer dans la pièce à côté. 
                Cette dernière phrase met Danie dans tous ses états, si la chance est avec elle, c’est l’occasion rêvée de voir Janice se dévêtir et dévoiler son corps à demi-nu. Elle emboîte son pas, le cœur battant la chamade et l’excitation est à son comble quand elle découvre la pièce dépourvue de cabines d’essayage ou de paravents. Danie ôte sa tunique indienne, Janice son chemisier sous lequel elle porte un magnifique soutien-gorge jaune canari orné de fines dentelles ocre. Danie poursuit en enlevant son jean, Janice retire sa jupe dévoilant le slip assorti au haut qui moule avec perfection ses jolies fesses.  — En tout bien tout honneur, tu as un corps superbe.— Venant de toi je prends cela comme un beau compliment, dit-elle en dégrafant son soutien-gorge.                 Ses seins sont superbes avec de jolis mamelons que Danie s’imagine lécher du bout de la langue. Heureusement, Janice ne prête pas attention aux regards appuyés de Danie et s’en va enfiler sa robe posée sur un cintre, permettant à Danie d’admirer sa démarche chaloupée et d’une sensualité à lui couper le souffle. Elle s’emploie à graver cette image dans sa tête pour se la repasser le moment venu. — Tu avais raison, on a quasiment la moitié des seins visible, précise-t-elle.— Surtout il faut bien l’ajuster pour cacher l’aréole.— Elle moule vachement le corps, ajoute Danie qui s’observe dans le miroir.— Je la trouve trop suggestive, mais bon…— La seule différence est la couleur, noire pour toi et rouge rubis pour moi.— Elle te va super-bien.— Oh la tienne aussi.— J’avais oublié, on doit passer d’abord chez la coiffeuse.                 Après toutes ces épreuves, Danie se pose devant le miroir et ne se reconnaît plus. Une partie de ses cheveux est relevée au-dessus du crâne, laissant s’échapper plusieurs mèches ondulées autour de son visage. Le fard à paupières bleu nuit met en valeur le noir de ses yeux mais c’est le rouge carmin sur les lèvres qui retient surtout son attention, elle qui n’a jamais mis de rouge à lèvres de sa vie. Son regard descend sur sa poitrine que le décolleté plongeant dévoile en partie. — Je n’avais pas remarqué qu’elle était fendue jusqu’à mi-cuisses, s’exclame Danie.— Ne t’inquiète pas, tu es superbe, répond Janice en la scrutant de la tête aux pieds.— A une certaine époque, tu aurais pu rendre jalouse Lauren Bacall, lui dit-elle.— Ouah, tu me flattes, jeune elle était magnifique. — Et moi, à qui je pourrais te faire penser ?— Sans hésiter à Alice Sapritch, dit-elle en éclatant de rire.— Sympa, je te remercie.— Mais non, tu es très belle, corrige-t-elle en lui faisant une grose bise. — Voilà qui est mieux, ajoute-t-elle en l’étreignant pour lui rendre sa bise.                 Janice ne semble pas offusquée de cet élan subit mais Danie relâche vite son étreinte pour éviter tout malentendu. — On peut y aller, dit Janice en lui prenant la main, les doigts croisés aux siens.— On forme un joli couple, ajoute-t-elle en plaisantant.— Si tu étais un homme je te violerais sur-le-champ.— L’inverse est également valable, répond-elle en lui tirant la langue.— J’adore ton côté décontracté, on va bien se marrer toutes les deux.— Je n’ai aucun doute.— Une dernière chose avant de monter à la salle de réception. J’ai le plaisir et la surprise de t’annoncer que cette soirée est organisée en ton honneur. Ton portrait "La sauvageonne" a fait le tour du monde et de nombreuses agences désirent que tu poses pour elles. C’est la raison pour laquelle tu es ici.— Alors là, je suis scotchée !— Roland va te présenter à eux, je te préviens il te faudra échanger en anglais avec la plupart.— Je n’étais pas trop mauvaise, anglais en première langue et espagnol en seconde.— Je ne pense pas que l’espagnol te sera d’une grande utilité. Tiens-toi bien droite pour les impressionner, lui conseille-t-elle devant la porte à deux battants de la salle de réception.                 Lorsqu’elles pénètrent dans la salle, tous les regards se tournent vers elles et Janice s’adresse à eux en anglais  : — Good evening, I am pleased to introduce Danie to you and I will ask you to applaud her (Bonsoir, j’ai le plaisir de vous présenter Danie et je vous demanderai de l’applaudir).                 Danie essaie d’être la plus naturelle possible et leur adresse son plus joli sourire. Monsieur De Morange vient la saluer et se charge de faire les présentations. Accompagnant Roland  et Janice d’un petit groupe à un autre, elle constate que son pouvoir de séduction ne se limite pas qu’à son entourage. La plupart des hommes la dévore des yeux, les femmes sont plus réservées mais la complimente pour son talent et sa beauté.  — Maintenant que les présentations sont faites, je vous invite à boire le champagne et à déguster les petits fours confectionnés par la célèbre maison "Lenôtre", Monsieur De Morange invitant Janice et Danie à se joindre à lui. — Vous êtes radieuse, la complimente-t-il.— Oh merci, vous allez me faire rougir, dit-elle d’une petite voix suave avant d’ajouter : Je vous remercie pour la distinction que vous me faites en organisant cette soirée en mon honneur.— Je ne pouvais pas faire moins, nous sommes harcelés des quatre coins du monde afin que vous posiez pour eux. — Je vais donc pouvoir faire ma star et méfiez-vous, je pourrai devenir exigeante sur la rémunération de mes contrats.— Vous êtes désopilante, dit-il en affichant un large sourire.— Elle est géniale, quelle chance nous avons eu de consulter le magazine de Carnaby Street, ajoute Janice.— C’est grâce à toi ma chère, tout le mérite t’en revient, lui dit Roland.— Dans ce cas j’exige une augmentation. — J’y songeais, justement.— Je plaisantais, se rattrape-t-elle.— Et moi je suis le plus sérieux du monde. — Dans ce cas, je l’accepte bien volontiers.                  Le restant de la soirée est beaucoup plus studieux, durant plus de deux heures Danie, toujours accompagnée de Roland et Janice, échange avec les représentants des différentes agences afin de fixer les dates et préciser la nature des différents shooting auxquels elle participera. Monsieur De Morange est aux anges, plus de quarante contrats sont signés, un record tient-il à préciser.  — Toutes mes félicitations Danie, vous avez été parfaite, la complimente-t-il lorsque la salle s’est vidée.— Je me devais de répondre à vos attentes.— Vous allez en voir du pays dans les deux prochaines années. — Cela m’aidera à parfaire mes connaissances géographiques. — Et de gonfler ton compte en banque par la même occasion, s’amuse Janice. — Mon banquier n’a jamais été aussi aimable depuis que je travaille pour vous. — Ah, l’attrait de l’argent, souffle Roland. Bon, je vous libère, il se fait tard.                 Janice émet alors une idée que Danie approuve immédiatement. — Que dirais-tu d’allez chez Antoine habillées comme nous le sommes ? — Oh oui, génial ! s’exclame-t-elle.                 Quelques tables sont encore occupées lorsqu’elles franchissent la porte de l’établissement, attirant les regards sur elles et laissant Antoine sans voix. — D’où vous sortez habillées comme ça ?— D’un cocktail organisé à l’agence pour honorer Madame avec la clé une quarantaine de contrats en  poche.— Quarante-sept exactement, tient à préciser Danie.— Je vous sers un verre ?— Merci mais on a déjà assez bu comme ça, répond Danie.— Merci Antoine mais nous préférons rentrer.                 Dès la porte d’entrée franchie, Danie enlève ses chaussures à talon et s’affale dans le canapé. — Je n’ai pas l’habitude de porter ce genre de chaussures, j’ai les pieds en compote.— Ce soir tu dormiras avec moi, le lit de la chambre d’ami n’est pas prêt et je n’ai pas le courage de le faire. Ça ne te dérange pas ?— Pas du tout, je suis même étonnée que tu m’acceptes dans ton lit, répond-elle avec une pointe d’humour.— Ah oui, je vois ce que tu sous-entends…— Rassure-toi, je serai sage. On se fume un joint avant de se coucher ?— Oui, mais avant on devrait se changer, ce sont des robes de valeur.                 Danie la suit jusqu’à sa chambre, son sac de voyage à la main. Ce qui suit va au-delà de ses rêves les plus fous. Janice, tout naturellement, ôte sa robe qu’elle dépose sur un cintre, puis enlève sa culotte, ses fesses exposées aux yeux de Danie qui fouille dans son sac à la recherche de son tee-shirt de nuit. Son cœur s’emballe quand elle la voit lui faire face pour prendre le sien sous l’oreiller. Les mains tremblantes elle retire sa robe qu’elle tend à Janice, qui ne semble pas gênée de lui exhiber sa vulve glabre à la fente parfaitement dessinée. Elle baisse sa culotte qu’elle dépose dans son sac et retarde l’instant où elle enfilera son tee-shirt.  — Il n’y a rien à dire, tu es vraiment belle, lui dit Janice toujours dans le plus simple appareil.— Oh tu l’es également, répond-elle stupéfaite du contexte improbable de la situation.— Bizarrement, je n’aurais jamais pu me mettre nue en présence d’Ambre, ajoute-t-elle en enfilant le tee-shirt qui couvre tout juste le haut de ses cuisses.— Merci de ta confiance mais tu vas me rendre folle, mentionne-t-elle en lui souriant.— A ce point là ? réplique-t-elle en lui rendant son sourire.— Il faudrait être aveugle pour rester de marbre, ajoute-t-elle en prenant sa boîte pour se rendre au salon.— On peut veiller un peu, le shooting est prévu à quatorze heures.— Tu ne travailles pas ce matin ?— Non, nous partirons ensemble.                 Danie roule un joint avec l’herbe "magique", cette fois en le tassant à son maximum, misant sur ses effets pour la rendre plus docile. La vie est peuplée de rêves insensés, elle conserve donc un mince espoir que celui-ci devienne réalité.  — On se boit une chartreuse verte, j’en ai acheté une bouteille.— Oh oui, j’adore cette liqueur.                 Janice s’installe ensuite dans un des fauteuils qui font face au canapé, les jambes repliées sous ses fesses. — J’en ai roulé deux, chacun le sien.— Merci, dit-elle avant de tirer une première bouffée.— Je l’ai un peu trop chargé, précise-t-elle comme pour s’excuser.— Elle est très douce mais ses effets sont surprenants, je l’ai constaté la dernière fois.— Ses vertus sont spéciales…                 Un peu plus tard, Janice est vautrée, les jambes allongées et légèrement entrouvertes. Danie, pour cacher le trouble qui l’envahit, roule deux autres pétards sans que Janice n’y fasse objection. — Ouah, je vais être complètement amorphe.— Je t’aiderai à aller jusqu’au lit.— Et pourquoi pas l’inverse ?— Alors là, tu t’avances un peu vite ma cocotte. — Je te trouve un peu trop présomptueuse ma p’tite Danie.— On s’arrêtera là, j’ai un shooting cette après-midi.— Oh quel sérieux ! se moque-t-elle.— Te moques pas de moi… Sinon je te colle une bonne fessée.— Je ne fais pas dans le sado-maso, navrée pour toi.— Moi non plus, quelle horreur !                  Elles terminent leur verre puis, sagement, décident d’aller se coucher. Janice éprouvant quelques difficultés à se redresser, Danie lui tend la main pour l’aider à se relever. — Tu vois, c’est moi qui viens à ton secours, fanfaronne-t-elle.— Ne fais pas la fière, tu n’es guère mieux, bafouille-t-elle en perdant l’équilibre, se raccrochant in extremis aux épaules de Danie.— La situation devient surréaliste, ne peut-elle s’empêcher de préciser, son visage à quelques centimètres du sien.— Tu as de beaux yeux tu sais, murmure Janice, parodiant la célèbre réplique du film "Quai des brumes".— N’en profite pas pour me faire du rentre-dedans, plaisante Danie mal à l’aise mais excitée.— Ça ne te déplairait pas…— Tu es cruelle, on ne joue pas avec les sentiments.— Je ne sais pas ce qui m’arrive, je suis troublée.— Viens te coucher, ça vaudra mieux que dire des bétises.— Je n’ai plus fait l’amour depuis sept mois au moins, c’est peut-être ça…— Ne dis pas et ne fais pas des choses que tu regretterais dans quelques heures, réagit-elle en l’entraînant vers la chambre, un bras autour de sa taille.                 Danie l’aide à s’allonger et relève le drap sur elle avant de s’écrouler à côté d’elle, le tee-shirt remonté jusqu’au nombril. — En voilà une tenue, l’apostrophe-t-elle en rigolant. — On dort maintenant, je n’ai pas l’intention d’abuser de la situation, tu m’en voudrais en te réveillant et tu aurais raison.— Bisou alors ?                 Danie incline la tête et Janice lui fait un bisou sur les lèvres.  — Je t’en prie Janice, tu n’es pas dans ton état normal, bonne nuit, dit-elle en éteignant la lampe de chevet.— Bonne nuit, bougonne-t-elle.                 Danie est perturbée, partagée entre le désir et la raison. Elle se console en se disant qu’elle adope la bonne attitude et Janice lui en sera reconnaissante lorsqu’elle aura repris ses esprits. Elle finit par s’endormir, l’image de Janice nue en tête et la douceur de son baiser sur les lèvres.                 Danie est la première à soulever les paupières, les aiguilles fluorescentes du réveil indiquent huit heures et trente cinq minutes. Malgré la pénombre de la chambre, elle distingue la silhouette de Janice, sa main droite contre sa cuisse. — Tu dors encore ? susurre-t-elle à son oreille.                                N’obtenant pas de réponse, elle se rapproche d’elle et lui murmure quelques mots : — Tes derniers mots résonnent encore à mes oreilles, mais t’en souviens-tu ce matin ? Je crains qu’ils aient été prononcés dans l’euphorie de la soirée, sous les effets de l’herbe et que tu n’en gardes aucun souvenir en te réveillant. J’ai résisté à la tentation d’y répondre, ne sachant pas si tu étais consciente des répercussions qu’ils pouvaient avoir sur moi. Il n’était pas question que j’abuse de la situation dans le doute de leurs sincérités. Pourtant, j’ose te l’avouer, j’ai eu le coup de foudre dès la première seconde où je t’ai vue. Comment ne pas succomber à ta beauté, à ta gentillesse, à ta générosité, à ta culture… En ta présence je suis sur un nuage, en lévitation, transportée dans des paradis où le soleil brille de mille feux, où tout est beau et appaisant. Oui tu m’attires, oui je pourrais t’aimer d’un amour sincère et profond, mais tu n’es pas attirée par les femmes et j’en souffre atrocement. Par respect de notre amitié, je ne montre rien, je me tiens en retrait. Jamais je n’aurais un geste envers toi sans ton consentement, je te respecte trop pour cela. Si par miracle tu écoutes ces paroles, je souhaite que nous en parlions ce soir, j’ai besoin d’y voir plus clair. Voilà, j’ai vidé mon cœur, je vais prendre une douche et préparer le café.                 Danie se lève et se dirige vers la porte quand la voix de Janice l’interpelle : — Rallonge-toi, on peut en discuter maintenant.— Tu ne dormais pas, tu as tout entendu, j’ai honte…— Au contraire, l’abcès est crevé, dorénavant tout est limpide.                 Danie s’étend sur un côté pour lui faire face, le visage pâle et l’angoisse au ventre : — Avant tout, sache que je n’avais aucun doute sur ton attirance, tes regards, certains de tes propos, ne laissaient aucun doute. Par contre, tu aurais dû m’en parler, où est l’intérêt de te confier me sachant endormie ? J’avoue être touchée par tes aveux, dans mes souvenirs les plus lointains, aucune personne ne m’avait exprimé autant de tendresse et de respect. Pour cela je t’en remercie. Cette nuit j’ai tenu des propos qui t’ont paru incongrus et auxquels tu n’as pas répondu doutant de leur sincérité. Ce matin, avec le recul, je reconnais m’être enflammée, malgré tout j’avoue en toute franchise ressentir certaines choses qui m’interrogent et me perturbent. Bizzarement, je n’ai jamais éprouvé cela avec Ambre et cela m’interroge. Tu es différente d’elle, tu es romantique, elle n’a qu’une chose en tête, te mettre dans son lit. Elle manque de tact, je ne l’aurais jamais giflée si elle avait mis plus de formes en m’embrassant sans que je m’y attende. Cette nuit, tu as eu une attitude irréprochable contrairement à elle et je t’en suis reconnaissante. — Donc tu n’en pensais pas un mot ?— Sur le moment j’étais certainement sincère. Ce matin, je ne sais plus quoi penser… Ne plus faire l’amour me manque, j’en ressens le besoin, seulement, après ce que je viens de subir, les mecs auraient tendance à me rebuter. C’est certainement la raison pour laquelle cette nuit je me suis laissée aller… Peut-être me suis-je dit qu’une expérience avec une femme aussi belle que toi m’apporterait un peu de bonheur mais aussi du plaisir. Je ne te cache pas que j’aime faire l’amour, avec Éric c’était parfait mais il me reprochait d’être trop demandeuse, un comble pour un homme d’avoir cette réaction. Il me semble donc normal de ressentir cette envie après sept mois d’abstinence, la masturbation ne fait que soulager.— Cette nuit c’était donc purement sexuel, ce que tu reproches à Ambre.— Oui et non. Comme je te l’ai dit tout à l’heure, tu es différente d’elle, physiquement tu ne me laisses pas indifférente, contrairement à elle, même si je la trouve jolie. Hier soir je me suis mise nue devant toi tout naturellement, ce que je ne pourrai pas faire avec elle. Alors tu vois, tout ça se mélange dans ma tête et je ne sais plus où j’en suis.— Moi aussi j’aime faire l’amour, j’en viens même à me demander si je ne suis pas accro au sexe. À tel point que la semaine dernière j’ai fait l’amour avec un jeune garçon de dix-huit ans, puceau en plus ! Figure-toi que j’ai eu un plaisir inouï, il a suivi mes conseils et a fini par me faire jouir. J’admets sans détour que je l’ai fait par expérience, ce garçon est mignon et touchant, l’occasion était donc propice pour savoir si les mecs me dégoûtaient toujours. Ceci dit pour te démontrer qu’il faut parfois dépasser ses limites, oser ce que tu t’interdis, pour connaître la vérité. Oui j’ai très envie de toi, oui j’aimerais t’offrir quelques heures de plaisir, tu peux avoir confiance en moi, je suis tendre et romantique, d’une douceur infinie. Ce soir, si tu le veux, nous pourrons en reparler.— Tu me files la chair de poule, dit-elle en frottant ses bras.— Restons en là ce matin, ce soir ou demain soir nous aurons tout notre temps.— Va prendre ta douche, je m’occupe du petit-déjeuner.                 Le shooting de l’après-midi, consacré à la mode hiver d’un célèbre couturier, s’avère plus long que prévu étant donné le nombre incalculable de fois où Danie doit se changer. Il est près de dix-neuf heures quand Christian la libère, satisfait de sa prestation. Elle retrouve ensuite Janice à son bureau qui piaffait d’impatience. — C’était long, je sais, mais j’ai dû changer de nombreuses fois de vêtements, ce qui nous a fait perdre un temps fou. Sinon, tout s’est bien déroulé.— Tu me rassures, j’avais peur que tu sois déstabilisée.— Non, je sais faire la part des choses, ma vie privée ne doit pas interférer sur mon travail.— C’est tout à ton honneur. Allez, on s’en va, j’ai hâte de rentrer.                 La soirée ne se déroule pas comme prévue. Toutes les deux sont fatiguées et le lendemain Danie doit enchaîner trois shooting, dont deux déshabillés. A vingt-trois heures trente elles se couchent et s’endorment rapidement.                 Le vendredi soir Danie est encore plus crevé que la veille mais la perspective du week-end et une douche salvatrice la remettent en forme. Toutes les deux s’installent au salon, simplement vêtues d’un long tee-shirt. — Christian était désolé pour moi, la journée a été harassante.— À ce qu’il m’a dit, tu as assuré.— J’avoue qu’à la fin j’en avais marre. On crève de chaud chez toi…— Un des inconvénients en été.— Chez moi, l’été, j’adore être nue.— Tu peux enlever ton tee-shirt, ça ne me dérange pas.— Franchement je serai mal à l’aise.— Pour quelle raison ?— Si tu l’étais, pourquoi pas, mais là… Ce n’est pas une demande, ne te méprends pas.— Il m’arrive également de rester nue chez moi. — Avec toi je suis encore bloquée, j’ai toujours peur que tu interprêtes mal mes propos.— Tu te poses trop de questions, soit naturelle avec moi comme tu l’es chez toi avec tes amies.— Si tu es d’accord on peut discuter de ce que tu sais. — Je le suis, dit-elle en s’asseyant dans le fauteuil face à Danie, les cuisses amplement découvertes. — Qu’est-ce que tu ressens depuis l’autre soir ?— Roule un joint déjà, je vais servir un apéro. — Un kir framboise.— Tout ça est nouveau pour moi, ça se bouscule sérieusement là, dit-elle en pointant un doigt sur son crâne.— J’ai connu cela aussi, prends ton temps.— Ce dont je suis certaine est que tu ne me laisses pas indifférente mais est-ce réellement une attirance ? Je n’ai jamais été attirée physiquement par une femme… Mais toi, euh, comment dire… Lors de ton premier shooting, je me suis surprise à détailler ton corps nu et y prendre un certain plaisir, j’en avais même des picotements dans le ventre. Je suis tentée d’essayer mais j’ai peur de me rétracter au moindre attouchement.— Les premières caresses ne sont pas sexuelles, on n’est pas dans un film porno. Madie m’a longuement caressé le visage, le cou, les épaules, elle déposait sur mes lèvres de simples bisous, sans mettre la langue. Sans cette approche douce et tendre, qui sait comment j’aurais réagi ?— Elle est vachement bonne cette herbe !— Fais gaffe, ne recommence pas comme l’autre soir.— Non, mais ça aide à me désinhiber.— Et à me culpabiliser si tu n’es plus dans ton état normal.— Oui, je peux comprendre.— Viens t’asseoir à côté de moi, ce sera plus cool.                 Les effluves de son parfum flattent ses narines lorsqu’elle prend place à ses côtés. Elle boit une gorgée de son apéritif pour se donner bonne contenance, mais Danie ne la sent pas très à l’aise. — Décontracte-toi, je ne vais pas te manger.— Qu’est-ce que tu racontes, je suis à l’aise.— Cool… Tu sens très bon, dit-elle en se penchant vers elle.— Ton nez me chatouille, j’ai des frissons.— Tu es vraiment belle, poursuit Danie en déposant un doux bisou dans son cou.— Regarde, j’ai des frissons partout, dit-elle en tendant les bras.— Tu es tactile et qui sait, réceptive, ponctue-t-elle d’un regard langoureux.— Tes yeux vont me faire craquer, ils sont trop beaux.— J’adore la couleur noisette des tiens, ils sont à croquer. — Une partie de moi à envie et l’autre me retient, murmure-t-elle.— Le mieux serait d’aller manger, d’ailleurs je crève de faim.— Oui, c’est une bonne idée, tu ne m’en veux pas ?— Bien sûr que non Janice, quelque soit ton choix, je le respecterai.— Pourtant tu m’attires, j’ai même envie de te caresser…— C’est à moi de te caresser, si ça ne te plait pas, on arrête tout et on reste amies. Ca sent bon…— J’ai acheté un pâté en croûte à la volaille de bresse truffée, on l’accompagnera avec une salade. Tu pourras éplucher deux échalotes ?— Bien chef, tout de suite chef.— Idiote, réplique-t-elle en lui donnant une petite tape sur une fesse.— Eh, pas touche.— Lors du shooting ce sont tes fesses que j’ai regardé en premier, elles sont parfaites, dit-elle en soulevant son tee-shirt jusqu’à la taille.— Alors, tu les trouves toujours aussi belles, dit-elle en réaction à son geste.— Oui, elles sont superbes, répond-elle sans pourtant les toucher. — Les échalotes sont émincées, où est la salade ?— Dans un saladier, je te l’apporte, dit-elle en laissant retomber le tee-shirt.                 Le repas terminé, au demeurant excellent, elles rejoignent le salon où cette fois Janice prend place à côté de Danie.  — Tu roules un joint ?— Si ça peut t’aider… Je te répête que je ne tenterai aucun geste tant que tu n’en émettras pas le désir. — Je n’arrive pas à me libérer, c’est dans la tête… — Ne force pas ta nature, les femmes ce n’est certainement pas ton truc.— Pourtant tu m’attires… — On pourrait commencer par un baiser. Pour t’aider, tu peux fermer les yeux, ne penser à rien ou imaginer que c’est ton acteur préféré qui t’embrasse, suggère-t-elle en riant. — J’admire ta patience.— Tu ne me laisses pas d’autres possibilités.— Embrasse-moi, on verra bien.                 Danie trouve que ce petit jeu a assez duré, si Janice ne répond pas à son baiser, elle abandonnera, non sans regret, toutes velléités de la séduire. Elle se serre contre elle, pose sa tête sur son épaule et l’embrasse tendrement dans le cou. Janice frissonne, Danie pense même avoir entendu un soupçon de gémissement. Sa bouche remonte sur la joue qu’elle couvre de petits bisous, la main droite dans ses cheveux soyeux. Janice n’opposant aucune résistance, elle tente le tout pour le tout, plaque ses lèvres sur sa bouche, sa langue s’enroulant autour de la sienne pour un long et tendre baiser auquel Janice répond, croisant ses bras autour des épaules de Danie. — Tu embrasses merveilleusement bien, lui confie-t-elle.— Tu n’as pas envie de vomir ? plaisante Danie.— Ne dis pas de bêtises, ça ne m’a pas déplu.— Je continue, tu me fais confiance ?— Oui mais enlève ton tee-shirt.— D’accord, répond-elle en le passant par-dessus tête.— Tes seins sont sublimes, murmure-t-elle en les frôlant de la main.— Je peux enlever le tien, j’ai envie de voir ton corps.— Au point où on en est, on verra bien… dit-elle en l’enlevant elle-même.— Si mes seins sont sublimes, les tiens sont magnifiques, souffle-t-elle en embrassant les mamelons.— Hum… C’est bon… Oui, vas-y, caresse-moi, ça fait si longtemps…                 Danie s’agenouille sur le tapis, écarte avec délicatesse ses jambes et se met à trembler quand ses yeux découvrent sa vulve légèrement rebondie, dépourvue de tous poils disgracieux. Elle l’effleure du bout de son index qui glisse ensuite le long de sa fente pour remonter jusqu’à son clitoris qu’elle excite avec le bout de sa langue. Janice réagit instantanemment, elle cambre son bassin, pousse de petits cris stridents, gémit intensément. — Ne t’arrête surtout pas, oh je jouis, … que c’est bon… Hum…                 La jeune femme, hésitante il y a encore quelques minutes, s’était muée en femme désinhibée, brisant un à un tous les carcans dont elle s’était entravée, s’offrant sans retenue aux caresses de Danie. Sa respiration devient saccadée sous ses coups de langue savamment dosés, son cœur s’emballe quand elle introduit deux doigts dans son vagin ruisselant que Danie lape goulûment pour se délecter des saveurs légèrement sucrées de son intimité. Au fur et à mesure, le corps de Janice s’agite nerveusement sur le divan, ses cuisses s’ouvrent et se referment sur le visage de Danie qui intensifie le rythme de ses doigts tandis que ses lèvres aspirent son petit bouton gonflé de désir. Ce corps, sevré de caresses durant des mois, s’éveille de nouveau à la vie, reprend goût aux plaisirs de la chair même si, pour la première fois, ils émanent d’une fille et non pas d’un homme. Elle qui jurait ses grands Dieux que jamais une femme ne la toucherait, elle est la première surprise du plaisir intense que lui procure cette langue féminine. L’instant de l’étonnement passé, elle se laisse envahir par la jouissance qui monte crescendo en elle, les muscles tendus et le bas du ventre bouillonnant. Quand elle atteint l’orgasme dans des cris indescriptibles, elle se cambre et projette sa vulve béante sur sa bouche, à l’unisson avec ses doigts qui la fouillent dans les moindres recoins.  — Viens que je t’embrasse, propose-t-elle à Danie qui relève la tête, les lèvres imbibées de cyprine. — Ton sexe est délicieux, répond-elle en collant sa bouche sur la sienne.                 Leur baiser s’éternise jusqu’à ce que le souffle leur manque. C’est Janice qui rompt le silence qui s’était ensuivi : — Je prenais beaucoup de plaisir avec Éric mais avec toi… c’est incomparable, confesse-t-elle l’œil pétillant.— J’en suis ravie, comme quoi tes réticences et tes certitudes ont volé en éclats.— Ne t’avance pas trop, je ne t’ai pas encore caressée.— Tu n’es pas obligée.— Je le sais mais comment saurais-je si cela me plait ou me déplait ?— Tu es libre Janice, je ne te force pas.— J’aimerais voir ton sexe de près, ouvre tes jambes.— Il s’appelle Minou, il est doux comme un agneau.— Arrête de me faire rire, c’est sérieux là, dit-elle en s’agenouillant entre ses cuisses. Il est beau, ajoute-t-elle en le caressant du bout des doigts.— Il ne mord pas, rassure-toi.— T’a fini ! s’exclame-t-elle en lui donnant une petite claque sur la cuisse. Il est trempé…— Il faut dire que tu l’excites depuis un bon moment, il est tout ému.— Tu plaisantes toujours comme ça en faisant l’amour ?— Pas toujours mais ça détend. Ne le fais pas trop attendre, il est du genre impatient.— Je n’arrive pas à me concentrer.— Commence par de petits bisous, tu verras ensuite.— Tu ne m’en voudras pas si je suis maladroite ?— Non, mais je suis certaine que tu me donneras du plaisir.— Je ferai de mon mieux…                 Danie la sent hésitante, comme paralysée par ce qui lui paraissait insensé jusqu’ici, faire l’amour avec une femme. Elle désire cette fille, elle ne s’en est pas cachée, mais de là à lécher son sexe… Pourtant elle le trouve joli, il ressemble au sien, la vulve légèrement bombée, la fente parfaitement dessinée qui dissimule les petites lèvres, gardant ainsi leurs secrets à celles et ceux qui n’oseraient pas s’y aventurer. Elle le caresse à nouveau du bout de l’index, sa peau est douce et soyeuse. Un peu de courage, tu ne peux plus reculer, pense-t-elle pour s’encourager. Allez, un dernier effort, tu y es presque… L’attente devenant une torture, Danie pose sa main sur la sienne, serre son index et son majeur et la guide pour les introduire en elle. — Mets tes doigts en crochet et frotte la paroi supérieure de mon vagin, supplie-t-elle le souffle court.— Comme ça ?— Oui, c’est bien… Hum…                 Janice s’enhardit, du bout des lèvres elle couvre son clitoris de petits bisous, encore timides, mais la légère saveur de miel sur sa langue l’incite à poursuivre son exploration. Ses doigts écartent sa vulve, découvrant d’adorables petites lèvres roses sur lesquelles perlent quelques gouttes de cyprine. Elle relève son visage, lui sourit, puis replonge la tête entre ses cuisses. Cette fois sa langue se fait plus pressante, sa bouche aspire sa vulve dans des petits bruits de succion, ses deux mains pressant ses seins. Plus aucun doute pour Danie, Janice semble prendre du plaisir à la lécher. OK, ce n’est pas Lucie, ni même Madie, mais l’inexpérience de Janice ne lui déplait pas. Et puis, être parvenue à la séduire relève de l’exploit, quelque chose de miraculeux. Pas question, donc, de faire la difficile, ces instants lui étaient encore impensables hier encore, alors autant s’abandonner à ses lèvres, qui, malgré tout, s’appliquent à lui donner en retour le plaisir dont elle l’a gratifié peu avant. Les yeux grands ouverts, elle observe sa tête onduler entre ses jambes, ses cheveux balayant l’intérieur de ses cuisses à chaque mouvement de son visage plaqué sur son sexe. La jouissance monte petit à petit, ses muscles se raidissent, ses cuisses se resserrent sur ses joues à la rendre prisonnière. Elle finit par atteindre l’orgasme, pas celui qui vous ravage le bas du ventre, non, mais un orgasme quand même. Pour une première, ce n’est déjà pas si mal et elle s’en satisfait pleinement. Maintenant reste à connaître ses premières impressions, ce que Danie s’empresse de faire quand elle reprend place à ses côtés : — J’avoue qu’au début j’étais mal à l’aise, c’est la raison pour laquelle j’ai relevé la tête. Mais quand j’ai vu ton visage exprimer le plaisir que tu ressentais, ce malaise s’est dissipé.— Pourquoi ce revirement soudain alors que tu revendiquais haut et fort ton hétérosexualité ?— Se voir en dehors du travail a changé beaucoup de choses. On a mieux fait connaissance, j’ai senti tout de suite que nous deviendrions amies. Dès le premier jour je t’ai trouvée délicieusement belle, mais mon regard était purement professionnel. Par la suite ce regard a changé, pour exemple quand tu portais ton tee-shirt de nuit, il était irrémédiablement attiré par tes cuisses, le mouvement de tes seins sous le tissu… Je me faisais violence mais rien n’y faisait. À l’évidence tu m’attirais, tu me troublais… C’était une révolution qui s’opérait en moi, avec toutes les interrogations que cela entraînait. Quand l’opportunité s’est présentée, je n’ai pas hésité à me mettre nue afin de te prouver que mes réserves n’étaient plus aussi radicales. J’avoue avoir pris un certain plaisir à exhiber mon corps devant toi. À partir de cet instant, le soir du cocktail, j’étais quasiment certaine qu’il se passerait quelque chose entre nous si je parvenais à faire le vide dans ma tête. — Ça ne t’a pas déplu alors ?— Non, j’ai même trouvé cela très agréable. Tu as quand même eu du plaisir ?— Oui, car je savais que c’était toi, j’en ai tellement rêvé.— Tu es gentille, dit-elle en l’embrassant dans le cou.— Tu es la plus belle fille avec qui j’ai fait l’amour.— Il y en a eu beaucoup ?— Seulement avec mes amies mais dorénavant je te serai fidèle.— Oh, je suis vraiment touchée.— Je ne peux rêver mieux que toi, pourtant j’ai une amie qui ferait le bonheur de l’agence si elle en avait le courage. J’ai une photo d’elle, je te la montrerai tout à l’heure.— Va la chercher, ça me permettra de reluquer tes jolies fesses.— Un peu de retenue Mademoiselle Mareuil.                 Danie revient peu après et tend la photo de Laure, en bikini près de la piscine. — Effectivement, c’est une belle fille, elle pourrait intégrer l’agence.— Attention, je peux devenir jalouse.— Sur ce plan tu n’as rien à craindre, tu es la seule qui me fait tourner la tête et qui m’attire physiquement.— Je suis flattée, dit-elle en l’embrassant tendrement.— Tu peux rouler un joint s’il te plaît ?— Bien sûr ma douce.— Ta copine a des yeux magnifiques.— Plus beaux que les miens ?— Ils sont différents, seulement les tiens me font craquer.— Tu me rends heureuse.— Je compte sur toi pour me faire oublier ce salaud d’Éric.— Crois-moi, je ferai tout mon possible.                 Janice, émue, se blottit contre elle, une joue posée sur son sein gauche.  — Cet oreiller est vraiment confortable, murmure-t-elle en caressant l’autre de la main.— Tes mains sont douces. On va dans ta chambre, le lit sera plus confortable.— Madame aime son confort, dit-elle en lui claquant les fesses.— Aïe, drôle de façon de les apprécier.— Douillette, ajoute-t-elle en les caressant.— Voilà qui est mieux, en attendant, je vais m’occuper des tiennes.                 Ses fesses, aux globes bien proportionnés, gracieusement rebondis, sont une invitation aux caresses les plus coquines. Tout d’abord, elle les jauge du regard, en admire les courbes parfaites, s’attarde sur la raie qui ne dévoile rien de son anus sur lequel elle désire passer la langue, le lécher jusqu’à l’épuisement. Néanmoins, acceptera-t-elle cette caresse d’un genre particulier ? Procédons par étapes, se dit-elle en posant les mains sur ses fesses dont la peau douce lui rappelle celle de sa fille bébé. Elle en explore du bout des doigts les contours, les effleure délicatement, puis ses paumes les pressent, les palpent, les pétrissent, ses deux pouces flirtant avec la raie à chaque pression. Le sexe trempé, l’excitation à son paroxysme, Danie s’empresse de les écarter, dévoilant son petit orifice qu’elle embrasse prudemment du bout des lèvres. — Oh oui, continue, je suis sensible à cet endroit, gémit-elle.— Et moi qui n’osais pas.— Vas-y, c’est trop bon.                 Danie n’en croit pas ses yeux, Janice est transformée, elle affiche ses désirs sexuels sans tabou, lui fait don de son corps sans la moindre retenue et semble y prendre un réel plaisir. Danie est consciente de son pouvoir de séduction mais de là à ce que Laure puis Janice cèdent à son charme, est tout simplement hallucinant. Pourtant c’est bien elle, allongée sur le lit, les fesses offertes, que Danie caresse à nouveau avant de les écarter et passer sa langue sur son anus puis son sexe en alternance. Les gémissements de Janice l’encouragent à y introduire son index, préalablement humecté de salive, puis son majeur, les deux doigts glissant en elle avec douceur dans de lents va-et-vient. La respiration de Janice s’accélère, elle soulève ses fesses, écarte ses jambes, permettant à Danie de caresser son sexe humide à souhait de sa main libre. Elle pousse un long soupir de plaisir, la bouche grande ouverte, le corps secoué de spasmes. Elle atteint rapidement l’orgasme qui se prolonge durant plusieurs minutes, Danie intensifiant le rythme de ses doigts à en avoir une crampe au poignet. — C’était sublime, je n’avais encore jamais connu une telle jouissance, dit-elle en se retournant pour l’attirer sur elle et l’embrasser passionnément.— Même si j’apprécie ces moments, je ne voudrais pas que notre relation se limite au sexe.— Rassure-toi, demain j’ai prévu un programme qui devrait te plaire et le soir nous irons chez Antoine où Ambre nous rejoindra, ça ne te dérange pas ?— Pas du tout, elle est sympa.— Pour l’instant je te demanderai de rester discrète sur notre relation, avec elle comme avec Sylvie.— Tu peux compter sur moi, cela restera entre nous.                 Le lendemain Janice emmena Danie au cimetière du Père Lachaise, visite qui enchanta Danie, notamment la tombe de Jim Morrison où de nombreux jeunes, nostalgiques des Doors, se recueillaient. Elles déjeunèrent sur le pouce aux alentours de quinze heures puis terminèrent l’après-midi dans le parc des Buttes Chaumont.                  A vingt heures trente elles retrouvent Ambre, installée au comptoir à discuter avec Corinne, l’épouse d’Antoine. — Vous voilà enfin, dit-elle en leur faisant la bise.— Bonsoir Corinne, je te présente Danie.— Bonsoir Danie, heureuse de faire votre connaissance, Antoine m’a beaucoup parlé de vous.— En bien j’espère.— Oh oui, il ne tarit pas d’éloges à votre encontre, d’ailleurs le voilà, il était parti chez le boulanger.— Mes clientes préférées, dit-il à voix basse en leur faisant la bise.— J’ai réservée votre table habituelle, enchaîne la patronne. — C’est sympa Corinne, mais on va boire l’apéritif au comptoir.— Qu’est-ce que je vous sers ?— Champagne pour moi, répond Janice, suivie par Danie et Ambre.                 Il est près d’une heure du matin quand elles regagnent l’appartement, Ambre acceptant cette fois de se joindre à elles. — J’ai un morceau de shit, on va se fumer un pétard, propose Ambre.— Moi j’ai de l’herbe, on alternera.— Méfie-toi, elle a des effets bizarres, notamment sur la libido, précise Janice en riant.— Puisque je n’ai aucun espoir avec vous, je me contenterai de la masturbation.— Attends d’être rentrée chez toi.— Alors là ma vieille, je ne te garantis rien. — Tu n’oserais pas faire ça sur mon canapé et devant nous ?— Tout dépendra de ses effets.— Danie, pas d’herbe pour elle, elle en serait capable.— Je t’en filerai quelques têtes, tu les fumeras chez toi.— Merci, tu es un ange, dit-elle en lui claquant une bise sur la joue.— Vous voulez boire quelque chose ?— Pour moi de l’eau fraîche, je crève de soif, dit Danie.— Moi aussi, ajoute Ambre en allumant le joint.                  Un peu plus tard les trois filles, sous les effets du shit, sont dans un état semi-comateux et avachies sur le canapé ou dans les fauteuils pour Janice et Ambre.  — Ca te dérange si je reste dormir chez toi ? bafouille Ambre la bouche sèche.— Tu dormiras dans la chambre d’amis, Danie dans la mienne.— Tu n’as pas confiance en moi ?— Disons que j’ai plus confiance en Danie.— Sympa !                  Ambre les quitte en fin de matinée, Janice et Danie prennent une douche puis décident d’aller déjeuner chez Antoine. Elles passent l’après-midi à discuter, à faire l’amour puis se couchent vers vingt-trois heures.                 Sur le quai de la gare, la séparation est plus douloureuse que les fois précédentes. La tristesse se lit sur leurs visages, sachant qu’elles ne se reverront pas avant fin juillet. — Un mois sans te voir, je ne tiendrai pas, murmure Danie les larmes aux yeux.— Cette séparation m’aidera à y voir plus clair, ce qui nous arrive est nouveau pour moi. On se téléphonera.— Je t’aime Janice, autant être franche.— Je ne te demande qu’une seule chose, ne pas me brusquer.— Tu me fais peur…— Mais non.                 Elles s’embrassent discrètement puis Danie monte dans le wagon et lui fait un dernier signe avant de prendre place dans le compartiment inoccupé pour l’instant. Elle ouvre la fenêtre : — Je t’appelle au bureau dès que je suis rentrée.— Appelle-moi plutôt ce soir.                 Le train s’ébranle, Danie lui envoie des baisers de la main puis la silhouette de Janice s’éloigne pour disparaître. Danie s’assied à la place réservée près de la fenêtre, n’a aucune envie de lire, elle ferme les yeux et somnole une partie du trajet. Quand elle les ouvre, elle est toujours seule dans le compartiment et pour tuer le temps se demande qui viendra la chercher. Elle opte pour Peggy, voulant surtout éviter Sylvie qui ne manquera pas de la torturer de questions. La chance est avec elle, elle aperçoit Virginie sur le quai, la seule du groupe qui n’interfère pas dans la vie privée des autres.  — Bonjour ma chérie, dit-elle en lui faisant un bec bien appuyé.— Salut la belle.— Je suis contente que ce soit toi, j’avais peur que ce soit Sylvie.— Elle est partie hier pour New York, un shooting de dernière minute. Tout s’est bien passé pour toi ?— Impeccable, j’ai assuré lors des quatre shooting.— Peggy t’a préparé à manger, tu n’auras plus qu’à réchauffer, elle est partie ce matin avec Chloé à Bordeaux. — Je me souviens, Chloé m’avait parlé d’une prochaine expo dans cette ville. Et Laure, elle va bien ?— Elle se repose, on a fait la fête samedi soir avec ses copines, elle était complètement bourrée.                 De retour à la maison, elle file prendre une douche puis s’installe sous la tonnelle avec l’assiette préparée par Peggy, une tomate farcie avec du riz. Virginie lui tient compagnie puis s’en va se préparer pour les deux heures de cours au programme de l’après-midi. — Bon courage.— Je ne me plains pas, mes élèves sont géniaux.— Tant mieux pour toi, à tout à l’heure.— Tu n’as besoin de rien ?— Achète-moi un paquet de tabac et un autre de feuilles, tu veux l’argent ?— Tu me rembourseras ce soir.— Merci, tu es adorable.                 Virginie à peine partie, Danie aperçoit Laure sur le pas de sa porte, les cheveux ébouriffés et son tee-shirt de nuit froissé. — Tu en as une tête ! s’exclame-t-elle.— Je n’ai pas récupéré de la fête samedi soir.— Virginie m’en a touché un mot, il paraît que tu étais dans un sale état.— On a pas mal picolé et fumé.— Va t’allonger au bord de la piscine, je te rejoins.— Autant te prévenir, j’ai mes règles depuis hier.— Je ne pensais pas à cela, tu dois te reposer, demain tu retournes au boulot.— Excuse-moi alors. — J’ai montré une photo de toi à Janice, tu pourrais intégrer l’agence les doigts dans le nez.— Ce serait trahir ma patronne et ça je ne m’en sens pas capable.— Je te comprends mais peut-être qu’en lui expliquant elle serait la première à approuver ce choix.— Laisse-moi un peu de temps…— Très bien, toi seule de toute façon peut prendre cette décision.                 Danie prépare le repas du soir quand la sonnerie du téléphone retentit.  — C’est moi, tu es bien rentrée ?— J’ai somnolé une partie du trajet, le compartiment était vide.— Je ne te dérange pas ?— Non, je préparais le repas pour ce soir, Gilles me ramène les enfants.— J’ai passé un agréable week-end.— Moi aussi, tu me manques déjà.— Je ne regrette absolument pas ce qu’il s’est passé entre nous, mais je dois t’avouer que cela me fait peur.— Pourquoi ?— Déjà l’éloignement, se voir épisodiquement finira par me lasser car, autant te l’avouer, je suis plutôt possessive. Il y a aussi l’ambiguïté de cette relation, le fait de devoir se cacher, je ne sais pas si je pourrais supporter cela très longtemps. Mais le plus important est mon désir de maternité, j’ai toujours eu envie d’avoir des enfants, tu peux le comprendre puisque tu es maman.— Je ne sais quoi répondre à toutes tes interrogations, elles sont légitimes et fondées. Pour l’instant, vivons au jour le jour, sans se poser de questions. Oh je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire, mais je suis prête à tous les efforts pour te voir le plus souvent possible.— Si un jour je rencontre l’homme de ma vie, tu en souffriras et cela me peinera. J’ai horreur de blesser ceux que j’aime.— Je comprendrais tout à fait, même si je dois en souffrir atrocement, mais je t’en supplie vient chez moi comme prévu.— Je te le promets mais laisse-moi réfléchir à nous deux durant ces quatre semaines.— D’accord, tu me contacteras quand tu le désireras, de mon côté je te laisserai tranquille.— J’apprécie ton attitude, je craignais que tu réagisses mal. Une dernière chose, faire l’amour avec toi ne m’a pas rebuté, bien au contraire j’ai trouvé cela très plaisant.— Moi aussi, tu es encore plus belle que je ne l’avais imaginé, et encore merci pour le programme de samedi, c’était vraiment chouette.— Tu auras l’occasion d’en découvrir d’autres lors de tes prochains séjours.— Excuse-moi, Gilles arrive avec les enfants.— Je te laisse alors, bisous et à bientôt.— Bisous, tu me rappelles quand tu veux.— D’accord, bonne soirée.
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