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Nouvelle

Chapitre 1

Voyage vers l'inconnu

Erotique
Ces mots racontent la trajectoire érotique d’une jeune femme montée à Paris. Elle rencontre monsieur P. et se lie d’amitié avec lui. Il va l’entrainer dans une suite d’aventures sensuelles à la découverte de son corps et de son âme. Arts, érotisme, manipulation et sexualité forgeront la destinée de cette jeune nouvelle dont le prénom restera un mystère.Voyage vers l’inconnu.Nouvelle, est le titre mais est aussi ce qui la définit. Elle venait en effet d’échouer dans la capitale. Volontaire, des rêves plein la tête, elle avait un sens improbable de l’orientation. Aussi, se perdait-elle souvent au hasard des rues et des destinées. Son âme, à l’imaginaire généreux, bien que toujours en mouvement comme son corps, allait découvrir la douce immobilité de l’attente. Les trajectoires mystérieuses de la vie l’avaient amenée à rencontrer Monsieur P. Un être sensible, attentionné et d’un magnétisme si puissant qu’elle ne put refuser l’invitation qu’il lui avait faite: une soirée élégante et inoubliable ne pourrait que combler son oisiveté forcée se dit-elle. Cependant un point l’inquiétait: ne connaissant personne hormis cet homme, elle craignait de se retrouver esseulée et happée par l’ennui mondain. Sa nature fonceuse et son goût pour l’aventure lui firent balayer ce doute et la voilà déjà sur le chemin de l’inconnu. L’été ouvrait tout juste ses bras et vêtue d’une simple robe pour tromper la pesante chaleur, elle marchait dans la rue l’esprit léger mais le pas cadencé. Ses ballerines Repetto semblaient flotter sur le bitume tant son allure était vive et quelques hommes alanguis aux terrasses des cafés parisiens attardaient leurs regards sur sa silhouette. Élancée aux cheveux sombres, son visage souriant regardait droit devant. Sa robe légère et colorée se mouvait devant ses genoux laissant le mouvement de ses hanches dicter le tempo. Ses épaules, qui recevaient la chute de ses cheveux, se tenaient droites et laissaient sa poitrine libre bouger au rythme de ses pas.
Quelques marches et métros souterrains plus tard, elle arriva devant une splendide maison bourgeoise bordée d’un petit parc arboré: sa destination. Le jour déclinait à peine et aux lueurs des fenêtres, elle su que les convives étaient déjà arrivées.Un majordome affable lui ouvrit la porte et, entrant dans l’immense vestibule, elle aperçut la grande pièce principale pleine de femmes et d’hommes inconnus. Son cœur se serra un peu car bien que très sociable, elle aurait aimé être accueillie par P., son ami et seule connaissance en ce lieu. Elle déposa son sac aux bons soins du majordome puis un homme élégant, la quarantaine flamboyante et le regard bienveillant, la prit par la main et se pencha à son oreille:
— " Bonsoir, je ne pense pas que les présentations formelles soient de votre goût.— C’est vrai, je n’aime pas vraiment ça; mais savez-vous si monsieur P. est déjà arrivé?— Oui; Mon ami P. est là et il m’a demandé de vous faire bon accueil."
A cet instant elle aperçut P. et échangea un sourire sincère avec lui. Il se trouvait au milieu des invités dans la grande pièce et d’un regard complice qui la rassura, il hocha la tête pour la saluer. Ses yeux, pétillants de malice, semblaient l’inviter à vivre le moment présent sans se poser de question. Elle avait entière confiance en lui et se sentit alors plus légère malgré l’atmosphère sophistiquée de la soirée.
— Voulez-vous que nous trinquions à votre bienvenue ? Ajouta l’ami de P.
Elle accepta et échangea quelques banalités d’usage avec lui. Intérieurement, elle s’indignait de ne pas être accompagnée directement dans la grande salle; cependant, le regard bleu-gris et le sourire charmeur de cet homme aux traits réguliers, aux mains soignées et aux manières des plus élégantes lui convenaient parfaitement. Tout en conversant avec lui, elle surprit les regards furtifs des invités et du majordome glisser sur elle. Une deuxième coupe d’un champagne à la pétillance divine lui affina l’esprit: elle pouvait à présent dialoguer avec son galant interlocuteur tout en captant intuitivement les faits et gestes de son entourage. Elle ressentit toute une foule de choses:En premier lieu, son amical hôte aux yeux clairs; elle devina au coin de ses lèvres un petit sourire de charme mêlé d’une complicité mystérieuse. Par deux fois déjà, elle l’avait vu, au fil de la conversation, regarder discrètement sa poitrine par l’échancrure pourtant petite de son décolleté. Il avait dû deviner, se disait-elle, que ses seins étaient nus car ils pointaient doucement à travers le tissu léger de sa robe colorée. Cette idée ne la rebuta pas bien au contraire; elle en fut flattée et plus sure d’elle du même coup.Ensuite, le majordome: droit et dévoué, attendant derrière elle près de la porte. Elle sentit son regard silencieux scruter ses jambes et le bas de ses hanches. Enfin, elle remarqua quelques invités hommes ou femmes qui l’observaient en coin comme s’ils la jaugeaient.L’élégance du lieu, la douceur de la soirée d’été, la blancheur des bulles dans son verre et le charme secret des personnes présentes intriguèrent et captivèrent la jeune femme.
A cet instant, l’homme qui conversait avec elle s’arrêta de lui parler et la regarda fixement avec une infinie délicatesse; il lui reprit doucement la main pour déposer sa coupe sur une table puis, avec courtoisie, il l’emmena à travers le vestibule vers une pièce voisine.
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